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Temps de lecture estimé : 7 mn
09/01/05
Résumé:  Retrouvailles de Marie, et de Pierre son amant, dont elle attend un enfant... L'accouchement...
Critères:  #historique f fh couple extracon cocus enceinte amour fmast fist fsodo
Auteur : Antoine  (Romancier débutant)      

Série : Extraits de mon roman, qui n'est pas que pornographique

Chapitre 04 / 05
C'est le tour de Marie...



Le même jour ( 14 juillet 1898, pendant qu’Alexandre et Lucie font l’amour en canot), à Paris, Pierre Louis retrouvait Marie après plus de six mois de séparation. Toujours bienvenu chez les Hérédia qui le traitaient comme un parent, il était au centre des attentions des trois filles, de leur mère et du patriarche. Même le gendre cocu, son ami et rival Henri de Régnier, le traitait aimablement. On le pressait de questions sur l’Egypte, on le félicitait pour son nouveau roman…Mais Pierre ne quittait pas des yeux le ventre rond de Marie qui restait discrète et souriante.


A l’heure du café, Marie trouva le moyen de s’isoler avec lui dans le boudoir où elle avait reçu Lucie. Elle s’assit dans la causeuse, tandis que son amant restait debout. Pierre ne put s’empêcher de lui poser très vite la question qui le taraudait depuis décembre.




Tout en parlant, elle avait peu à peu remonté l’ample robe qui enveloppait son corps et son ventre rond du huitième mois, dévoilant qu’elle ne portait rien en dessous. Une ligne sombre marquait sa peau du pubis au nombril. D’un geste ample elle passa son vêtement par dessus sa tête et le jeta en boule sur le tapis. Ses seins avaient plus du double de leur petit volume initial. Pierre se laissa tomber à genoux et approcha ses mains hésitantes de son nombril.



Il osait à peine l’effleurer, elle s’avança vers lui à la recherche d’un contact plus étroit. Sa légère caressse circulaire s’élargissait peu à peu vers les flancs et sous les seins qu’il osa enfin empaumer, provoquant chez elle un soupir bref mais fort, accompagné d’un tressaillement de tout le corps. Leurs bouches se retrouvèrent et il commença à se déshabiller. Marie n’attendait rien d’autre, mais ils butèrent vite sur l’obstacle que formait ce ventre qui les obligeait à faire l’amour à distance. Elle se laissa glisser à genoux sur le tapis et posa les coudes sur les coussins chauds, pour offrir sa croupe.





…/…




Pour Marie et son enfant le grand jour était arrivé. En prévision de ce moment elle dormait depuis quelques jours sous le toit de ses parents. Sa jeune sœur Louise, la perfide qui intriguait pour lui ravir Pierre Louis, s’en fut, en compagnie d’une bonne, quérir le médecin accoucheur.



En proie à des contractions douloureuses, elle découvrit que marcher dans sa chambre et sur le palier la soulageait. Par moments elle pouvait s’appuyer dos au mur en fléchissant les jambes, ou bien, dans les périodes de répit, elle retournait sur son lit. Sa mère venait régulièrement s’asseoir dans un fauteuil à son chevet et lui dispenser de bonnes paroles.



Seule un moment, elle ressentit l’envie de se caresser pour soulager la douleur diffuse qui subsistait entre les contractions. Elle ramena un édredon sur elle, pour le cas où sa mère reviendrait, puis glissa une main sous sa chemise de nuit et commença à se masturber. Le réconfort que lui apportait ce geste l’encourageait à accentuer ses caresses pour se rapprocher de l’orgasme, mais une nouvelle contraction s’annonçait. Elle se leva pour affronter l’onde de douleur qui traversait son corps, fit quelques pas jusqu’au mur pour y plaquer son dos. Soufflant longuement comme pour évacuer sa souffrance elle pensait déjà à la volupté qu’elle pourrait bientôt se donner. Elle revint sous son édredon pour s’y branler en paix. Ses seins gonflés réclamaient leur part de caresses et elle ne les laissa pas en reste. Les trois doigts glissés dans son sexe ressortaient chaque fois inondés et peu à peu elle inondait ses draps. Elle comprit qu’elle perdait les eaux petit à petit. Malheureusement, le retour des contractions lui interdisait à chaque fois d’arriver à l’orgasme. Elle rêvait d’un homme attentionné à ses côtés, de préférence le père de l’enfant, qui aurait pu continuer les caresses… A quelques occasions, avant sa grossesse, Pierre lui avait introduit la main entière dans le vagin, lui procurant des orgasmes intenses, mais elle savait bien qu’aucun homme n’aurait le cran de l’assister pour cette naissance. Ils auraient trop peur de « faire mal au bébé », éternel prétexte de leur lâcheté, de leur peur de la Femme.



Toujours à la recherche d’un orgasme qu’elle ne trouvait pas, Marie vit le médecin faire irruption dans la chambre, entourée d’une sage-femme, de Louise et de leur mère. C’était la fin de la tranquillité, il fallait jouir tout de suite ou jamais. Abandonnant toute pudeur, elle s’agita désespérément sous son édredon et soudain se cambra dans une jouissance brève et douloureuse que les témoins compatissants prirent pour une nouvelle contraction. Elle en perdit les eaux restantes, mais on lui changea rapidement son drap. Quelques secondes plus tard, la véritable contraction s’annonçait et Marie voulut se lever.





Le Diafoirus des utérus était un nabot chauve et imbu de lui-même, Marie lui céda avec un mauvais pressentiment pour la suite. Il la tritura sans douceur avant de déclarer.




Vaincue par des contractions de plus en plus fréquentes, douloureuses et inefficaces en raison de sa position allongée, Marie cessa de se battre et resta seule face à sa souffrance. Le temps passait et l’accouchement semblait bloqué. Marie criait, pleurait, pâlissait , et avant l’apparition du crâne de l’enfant, elle tomba en syncope.




Comme s’il n’avait pas causé assez de dommages l’obstétricien-charcutier se précipita sur sa mallette et en sortit les fers, avant de chasser la famille. Il préférait agir sans témoin.



Quand Marie reprit ses esprits, la sage-femme lui présentait le bébé, pauvre petite chose de chair sanguinolente, torturée avant même d’être au monde, meurtri et endolori comme la délicate machine à jouir de sa mère.



Elle tendit les bras, mais déjà on lui retirait l’enfant pour lui administrer quelques soins. La jeune mère se retrouva seule, désespérée et perdue au milieu de l’agitation de sa chambre. Sœurs et mère étaient revenues, on devinait aussi la présence du mari et du grand-père juste derrière la porte. Le médecin s’absenta pour boire un café avec les hommes en attendant l’épreuve de la délivrance. La toute nouvelle grand-mère en profita pour rapporter à Marie les propos tenus par le docteur pendant sa perte de conscience.



Plus tard, quand tout fut fini, le médecin ramena l’enfant emmailloté à sa mère, avec un sourire triomphant.