Résumé des deux premières parties :
J’ai rencontré Mireille sur le serveur minitel "Ose". Je lui raconte des histoires dont elle est l’héroïne. Hier, je l’ai mise dans la situation d’une femme qui veut faire l’amour avec un parfait inconnu. Elle a choisi sur minitel un homme dont le pseudo est Ange O’Liver. Elle lui a donné rendez-vous dans le studio d’une amie. Ce soir, je vais lui raconter la suite.
Notre troisième rencontre fit avancer les choses bien plus que je le prévoyais.
Cette fois-ci, Mireille m’attendait.
- — Bonsoir, j’étais impatiente.
- — Moi aussi, j’avoue que la courte demi-heure que tu m’accordes m’a laissé sur ma faim.
- — J’ai une bonne nouvelle : ce soir, je t’offre deux heures de mon temps !
- — Ah ? Ton seigneur et maître va voir jouer son équipe préférée ?
- — Non, pas vraiment. Nous avons un magasin de chaussures. C’est la soirée "nocturne". Il ne sera pas là avant 21 heures.
- — Ah, voilà un renseignement important, je vais peut-être l’intégrer à mes prochains récits. Pour l’heure, je te propose de continuer l’histoire que nous avons commencée hier, en y ajoutant un peu de piment. Je ne vais pas écrire la suite tout seul, mais nous allons écrire un paragraphe à tour de rôle. Cela te va ?
- — Oui, génial, je n’ai pas cessé de penser aujourd’hui à ce que tu allais me raconter, mais, dans le même temps, j’avais l’impression que puisque tu avais fait de moi un personnage qui va au bout de ses désirs, je devais, moi aussi, prendre en main l’évolution des événements.
- — Tu as donc aimé le scénario ? Tu imaginerais le vivre vraiment ?
- — Écoute, on parlera tranquillement, après la fin du récit, de mes envies réelles et de mes motivations. Sache simplement que ton histoire m’a faite fantasmer toute la journée. Que je me suis retrouvée trempée plus d’une fois en pensant à la suite, et qu’il a fallu que je me soulage en me caressant plusieurs fois. Alors, plus de bla-bla… On continue ! Commence !
- — Ouaouh ! Ca urge ! Lors de ton dernier message à Ange O’Liver tu as bien mis au point le détail de votre rencontre. Il taperait à la porte un air connu. Tu entrouvrirais celle-ci, et il ne pénétrerait dans le studio qu’une fois la minuterie du palier éteinte. Le studio serait, alors, dans le noir. Il se déshabillerait dès son entrée, puis le temps d’habituer ses yeux à l’obscurité, il se dirigerait vers le lit où tu l’attendrais, nue, jambes écartées. Voilà, la suite, à toi de me la raconter.
- — Je suis allongée, mon cœur bat la chamade, je ne veux rien savoir de mon amant, mais je ne peux m’empêcher d’évaluer sa silhouette svelte dans l’obscurité, d’entendre sa respiration qui laisse percevoir qu’il est aussi en état de grande tension. Je me dis que je viens de faire la bêtise de ma vie, la panique s’empare de moi. Mais il est trop tard pour reculer. Il s’approche lentement, il n’a pas encore pris la mesure de la pièce. Me voit-il ? Que perçoit-il de moi ? Ma peur est-elle perceptible ? C’est son eau de toilette ou son after-shave qui est ma première sensation positive, et qui fait brusquement tomber la tension. Il a une odeur fraîche, très citronnée, pas un musc de mâle, mais un parfum délicat, rassurant, de quelqu’un de soigné. Et brusquement la panique disparaît, je me détends et seul le désir m’envahit. Je suis littéralement inondée, je suis sûre que les draps sont trempés sous mes fesses. Tout d’un coup, je sens le bas du lit s’enfoncer, il y a posé ses genoux. Nos corps vont bientôt entrer en contact. Je lui avais demandé d’essayer que ce soit par nos sexes, uniquement, que ce premier contact se fasse. Je sens, enfin, son sexe contre mes lèvres. Je résiste à l’envie folle de le prendre en main et de l’introduire d’un coup au fond de moi. Nous ne nous touchons par aucune autre partie de nos corps. Nous ne sommes que deux sexes, prêts à s’interpénétrer. Je le laisse glisser, avec douceur, le long de ma fente, et s’enduire, avec un plaisir évident, de mes sécrétions. Brusquement, alors que je pensais qu’il allait continuer ce petit jeu plus longtemps, il s’enfonce d’un coup. Impossible de décrire la sensation, ce n’est pas l’orgasme immédiat, c’est bien plus. C’est un giga orgasme autant physique que psychique, pas l’orgasme classique, avec spasmes, irradiation et plénitude dans tout le corps. C’est un orgasme d’un autre genre, l’impression d’un sexe reconstitué dans l’état idéal, celui qu’il ne devrait jamais quitter, celui de sexe total, mâle et femelle à la fois. Et brusquement l’angoisse, l’angoisse stupide qu’il se retire de moi !… Raconte-moi la suite…
- — Dis donc, tu décris ça très bien. Tu as dû en rêver. Mais on en parle après, OK.
Vous êtes deux corps nus, reliés par vos seuls sexes. Tes jambes sont toujours très écartées afin de ne pas le toucher. Il est en extension sur ses bras, loin de ta poitrine, ses tibias contre le rebord du lit. Sa tête au-dessus de la tienne. Et là, afin de satisfaire ce désir incontrôlable de le retenir en toi à jamais, tu lui donnes le signal qu’il attendait. Tu croises les jambes autour de lui, haut, au-dessus de la taille, comme pour l’empêcher de se retirer. En réponse, il pose une main sur ton sein gauche qu’il pétrit, malaxe, et il pince le mamelon. Puis, enfin, il rapproche ses lèvres des tiennes, et vos langues s’emmêlent instantanément comme pour sceller définitivement votre fusion. Malgré tes jambes qui le retiennent, il arrive à entamer un lent va-et-vient au fond de toi. Tu entoures ses épaules de tes bras, et, laissant ton sein pour passer une main sous tes fesses, il s’étend complètement sur toi et vous ne faites plus qu’un.
- — Je me sens remplie, mais je ne supporte pas ses allers et retours, je le veux en moi sans arrêt. Le goût de ses lèvres, de sa langue m’a comblée, il a contribué étrangement à ce sentiment de sécurité dans lequel je baigne dorénavant. Nos langues toujours emmêlées, je lui caresse le dos tout en le ramenant au fond de moi dès qu’il s’éloigne. Tout d’un coup, je sens qu’il a passé une main sous mes fesses et que ses doigts se font entreprenants et augmentent de façon incroyable mes sensations. Délicatement, il caresse cet espace si sensible entre vagin et œillet. Son majeur part à la rencontre de la base de son sexe enfoncé dans le mien, s’imprègne de l’abondante cyprine qui s’y écoule et la ramène vers mon antre secret en la distendant peu à peu. Cette caresse, que j’ai toujours refusée à mes amants, me semble naturelle. Il n’est pas question qu’une parcelle de moi ne lui appartienne pas. Nos langues ne se sont pas quittées. J’ai interdit, grâce à mes jambes, toujours enroulées autour de sa taille, à son sexe de sortir de plus de la moitié de sa longueur. Mes ongles commencent à pénétrer dans sa chair. Et bientôt je ne pourrai plus résister au désir, besoin de mordre son épaule. Je ne sais plus qui est qui, quel membre appartient à qui. Sa poitrine comprime la mienne dans une étreinte réclamée, j’ai l’impression qu’il pourrait encore plus me serrer sans que j’en sois gênée.
- — Lentement, il prend possession de ton anus. Un doigt, puis deux. Tu trouves normal qu’il prenne ainsi possession de cette partie secrète et inviolée de ton intimité. À ta propre surprise, tu encourages même cette défloraison en prenant sa main avec la tienne pour la maintenir en place et enfoncer plus profondément ses deux doigts. Vous restez ainsi soudés pendant ce qui semble une éternité. Quand soudain, vos deux corps sont animés en même temps de convulsions qui tour à tour les éloignent pour mieux les ré-emboîter l’instant suivant. Les mouvements se font de plus en plus rapides avec une synchronisation tellement parfaite qu’il est impossible de dire qui les initie. Tu sens ton orgasme arriver dans une spirale montante qui semble ne jamais cesser. Le temps s’est effacé. Une éternité ? Une seconde ? Impossible de savoir combien de temps dure cette montée que rien ne peut arrêter, quand une contraction brusque de ton amant, qui s’enfonce encore plus en toi, te remplit de sa jouissance. Dans le même mouvement, pratiquement à la même seconde, tu as atteint le sommet et tu ne peux t’empêcher de hurler en l’enserrant encore plus fort, pour que, sous aucun prétexte, il ne diminue trop tôt la pression qu’il exerce sur ton clitoris. L’étreinte orgasmique dure un temps sans durée et, lentement, vos muscles se relâchent à l’unisson. Pour la première fois, il passe ses lèvres sur tes joues, dans une caresse de tendresse, il approche sa bouche de ton oreille et veut murmurer quelque chose. Tu écartes son visage et tu lui fais chut du doigt. Tu ne veux pas encore le connaître. Tu veux encore une fois te donner à un inconnu.
- — Nous restons un long moment l’un dans l’autre, lui sur moi, jusqu’à ce que, son sexe revenu au repos, il bascule sur le côté et s’allonge en me caressant tout le corps. Mon sexe est inondé, mes poils trempés, mes cuisses enduites d’un mélange de sperme et de cyprine, mon œillet suintant. Je n’ai qu’un désir : le retrouver en moi au plus tôt. Mais je sais qu’il faut attendre un peu. Pour éviter d’engager la conversation, je ne vois qu’une seule chose à faire. Avant de lui laisser le temps de comprendre, je me retrouve la bouche sur son sexe. L’odeur incroyable de nos ébats exacerbe mon envie. Je vais pour le gober avec délectation, quand un désir jamais ressenti auparavant me prend. Je glisse deux doigts dans mon vagin empli des jus d’amour mélangés de mon amant et de moi-même, et en sors une lampée, comme Winnie l’ourson sort du miel d’un tronc d’arbre. Et en même temps que j’embouche son dard enduit de notre nectar, je me sers de celui que j’ai retiré de mon puits pour lubrifier l’anus de mon inconnu et lui rentrer, comme il me l’avait fait plus tôt, deux doigts inquisiteurs. L’effet est immédiat, son sexe retrouve immédiatement sa vigueur, et je dois en abandonner une partie si je ne veux pas étouffer. Dans le même temps, je me suis complètement retournée sur le lit et j’ai placé, sans lui demander son avis, mon sexe sur sa bouche.
- — Tu te lances alors dans un formidable 69 où tu donnes à tous tes sens une foule de perceptions inégalées jusqu’alors. Ta langue va-et-vient sur le pieu de ton amant, elle y goûte les saveurs mélangées du sperme, de ta cyprine et de vos sueurs. Elle s’exerce à reconnaître le goût de chacune en même temps que leurs textures spécifiques. Tes lèvres testent l’excitation du membre qu’elles engloutissent à sa dureté ou manque de tonicité. Ton nez, enfoui entre la base de la verge et la rosette de ton inconnu, se délecte de ces odeurs épicées et aphrodisiaques. Tes mains n’en finissent pas de toucher, caresser, explorer, tes doigts s’enfoncent, fouillent, reviennent vers tes lèvres sur lesquelles ils déposent encore vos jus d’amour enrichis de la sueur récoltée. Même tes oreilles sont sollicitées par ces bruits étranges, et pourtant terriblement érotiques, de succion. Seuls tes yeux sont, pour le moment, privés de sensation. Cela ne rend que plus forts tous ces autres stimuli. Pendant ce temps, ton amant a répondu à ton invite sans hésiter. Il s’est mis immédiatement à lécher ton bouton, à le caresser, à te fouiller pour recueillir le sperme qui reste en toi, pour lubrifier ce clitoris qui ne demande qu’à exploser à nouveau. Alternant langue et doigts, il te pénètre avec l’une tandis qu’il te caresse avec les autres, puis échange leur rôle. Lentement, il masse cette zone si sensible entre vagin et anus, il se sert de ta lubrification qui abonde pour laisser glisser ses doigts vers ton anus, qu’à nouveau il investit. Puis, la sensation change. Alors qu’il a repris le massage de ton clitoris avec ses doigts, tu sens ses lèvres descendre le long de ta fente dans laquelle il insinue délicatement sa langue, et continuer lentement vers ton anus. Quand, finalement, il utilise sa langue comme un mini pénis et qu’il la rentre dans ton œillet, tu es submergée par une nouvelle forme de jouissance qui te fait désirer qu’il continue cette caresse indéfiniment.
- — Les nouveautés des sensations que je découvre me donnent de nouvelles envies. Voulant lui faire comprendre que je veux qu’il continue à me pénétrer l’anus avec sa langue, je quitte momentanément son sexe et je dirige moi-même ma langue vers son œillet, afin de lui prodiguer la même caresse. Il ne s’y attendait visiblement pas. Je sens son membre contre mon cou redoubler de vigueur. Il ne peut s’empêcher de se frotter contre moi en signe de fin imminente. Malgré le plaisir inouï que je ressens à fouiller ainsi de ma langue cet antre interdit, j’ai pitié de mon partenaire et reviens rapidement vers son membre, dont je ne peux prendre que les deux tiers dans la bouche maintenant. J’ai laissé deux doigts dans son anus et m’y enfonce le plus possible, tout en laissant aller la langue autour de son gland. Le résultat ne se fait pas attendre. C’est une abondante semence chaude que je reçois jusqu’au fond de la gorge et dont je ne peux empêcher quelques filets de couler sur mon menton. N’ayant pas, comme la première fois, fini en même temps que lui, mais étant au bord de l’apothéose, je serre la base de son sexe, continue à le lécher pour le garder dur et, en me retournant d’un coup, je m’empale sur lui. Il m’a tellement bien préparée qu’il ne me faut que deux allers et retours pour exploser dans une jouissance bien peu discrète qui a dû alarmer la voisine du dessus.
- — Repue, pour le moment, tu le laisses enfin te parler. « Bonjour, tu viens de me faire passer un moment inoubliable ! » te dit-il en s’emparant de ta bouche, encore pleine de son sperme. Vous échangez ces jus d’amour avec avidité pendant que lentement il se retire de toi. L’odeur de l’amour, dans le petit studio, est à couper au couteau. Tu prends la parole pour lui dire « Merci, c’était unique, une première fois, et inoubliable, je te donne un quart d’heure et on recommence. En allumant la lumière, cette fois : je veux te voir ! »
- — Oui, mais ça, ce sera pour la prochaine fois. Maintenant, avant de couper je voudrais qu’on discute un peu, tu veux bien ?
- — Je n’attends que ça. Qui commence ? Que veux-tu savoir ? Qu’as-tu à me dire sur toi ? J’ai mille questions à te poser, mais as-tu envie de me répondre sincèrement ? Comment pourrais-je savoir que tu ne me racontes pas des histoires ?
- — Je te répondrai la vérité ou pas du tout. Et toi ?
- — Ok pour cette règle du jeu. Je commence. Quel âge as-tu ?
- — 32 ans, et toi
- — 36. As-tu déjà vécu des histoires aussi érotiques que celles que j’ai élaborées pour toi ?
- — Non, ma vie sexuelle et sentimentale est bien morne. Et toi ?
- — J’ai cru, trop souvent, avoir trouvé l’âme sœur. Malheureusement, ça a été à chaque fois le nirvana spirituel ou sexuel, mais jamais les deux en même temps. Mais je ne désespère pas. Il y a quand même bien des femmes qui ont à la fois un goût insatiable pour la culture et un désir immodéré de sexe ? Qu’est-ce qui est morne dans ta vie sexuelle, je croyais que tu étais mariée ?
- — Justement, sûrement pas avec le bon homme. Je ne l’aime pas. Je ne crois pas qu’il m’aime, même pas à sa façon, comme je l’ai cru au début. C’est un mariage d’un autre temps, de sordides intérêts familiaux. Je me suis résignée, nous avons deux enfants. Je ne le quitterai pas avant qu’ils soient adultes.
- — C’est triste ça. Comment sais-tu qu’il ne t’aime pas ? Il ne t’a jamais donné envie ? Il ne te fait pas bien l’amour ?
- — Physiquement, il aurait pu me plaire, même s’il est un peu maigre à mon goût. Mais ses mœurs sexuelles sont incompatibles avec mes désirs. Le soir, il se couche en pyjama, n’attend pas de moi que je dorme autrement qu’en chemise de nuit de grand-mère. Jamais il ne me caresse, ne demande à me voir nue, ne pelote mes seins. Il ne me dit jamais que je suis belle, qu’il me désire. Il ne me fait jamais un compliment sur ma tenue, mon maquillage. Quand, une fois par semaine, il a décidé qu’il devait me visiter, ce n’est qu’après avoir éteint la lumière. Il défait alors la ceinture de son pyjama, sort son sexe, que je n’ai jamais vu autrement que par hasard, sans parler, sans un mot doux, ni même un mot grossier, d’ailleurs. Il passe ses mains sous ma chemise de nuit qu’il relève, tire sans un mot sur ma culotte, se met sur moi et enfourne son sexe qu’il fait aller trois fois avant d’éjaculer. Il s’essuie sur ma culotte qu’il me rend, se tourne sans même me dire bonsoir et ronfle avant même que j’aie eu le temps d’éclater en sanglots. Inutile de te dire que mon plaisir ne l’intéresse pas. Au contraire, il considère ça contre-nature. Un jour, alors que je me masturbais sous la douche, dans la salle de bain que je croyais fermée, il entra et, en comprenant ce que je faisais, me traita de salope, de pute et claqua la porte, furieux. Il ne m’a jamais reparlé de cet incident, mais depuis, il me « visite » encore moins.
- — Avais-tu eu des aventures avant ton mariage ?
- — Non, dans mon milieu catho, ça ne se faisait pas. Je suis arrivée vierge au mariage. Je ne savais pas grand-chose de la sexualité. Mais j’avais quelque idée que cela devait être magique. Ma nuit de noce a détruit mes rêves de jeune fille, elle a été encore pire que ce qui a suivi. Il avait trop bu au mariage, on s’est couché habillé. Au milieu de la nuit, il s’est réveillé, a essayé de me pénétrer en me laissant mes sous-vêtements. N’y arrivant pas, il les a déchirés en arrachant au passage une touffe de poils. Puis il s’est jeté sur moi, sans aucune préparation, il m’a pénétrée et a fini son office sans voir mes larmes, en quelques secondes. Au matin, il prétendait ne se souvenir de rien.
- — Cependant, si j’en juge par les histoires que tu as si bien intégrées, tu as appris beaucoup de choses par la suite. Quand as-tu commencé à te masturber ?
- — J’ai recommencé depuis deux, trois ans seulement. Et je garde le souvenir de quelques séances de masturbation, bien innocentes avec une amie du lycée.
- — Raconte.
- — J’allais le jeudi faire mes devoirs chez une amie, Claudine. Ses parents n’étaient jamais là. Nous avions pris l’habitude de nous interrompre pour un moment de « relaxation » ! Nous nous mettions chacune sur son lit, allongées côte à côte et les yeux fermés, sans nous toucher, nous relevions nos jupes et glissions nos doigts sous nos culottes blanches. Et là, nous nous exercions chacune à nous faire plaisir. Nous ne parlions pas, ne commentions pas. Nous nous écoutions simplement soupirer, en nous caressant chacune de notre côté. Nous avions conscience de franchir un interdit bien trop grand pour nous autoriser à aller au-delà dans nos jeux érotiques. Nous avions fini, cependant, par faire de ces séances l’objet d’un concours, la première à atteindre le sommet (nous ne savions pas que cela s’appelait l’orgasme) serait dispensée du prochain devoir de maths. Il incomberait entièrement à la plus lente, la gagnante n’ayant plus qu’à recopier celui de la perdante. Tu vois : des jeux bien innocents !
- — Mais ce n’est pas comme ça que tu as acquis l’imagination dont tu as fait preuve aujourd’hui ?
- — Ces séances de masturbation n’ont eu qu’un temps. Mon amie a redoublé, plus de séances de travail, plus de masturbation. L’état dans lequel me laissait mon mari après ses trente secondes d’intromission devenait de plus en plus insupportable. Même si je ne l’aimais pas, mon corps, une fois possédé, réclamait la conclusion naturelle à laquelle il avait droit. Nos séances de masturbation me revinrent à l’esprit. Et j’attendais les ronflements pour me donner le plaisir qui m’avait été refusé par le ronfleur. Frustrée par cette vie sexuelle injuste, j’ai commencé à lire des revues sur la sexualité, en cachette. Tous mes désirs refoulés ont alors trouvé une légitimité à mes yeux, et je ne me suis plus sentie coupable des envies de mon corps. Je ne suis cependant pas passé à l’acte autrement qu’en solitaire et épistolairement, avec toi.
- — Et maintenant, penses-tu que tu es prête à passer à l’acte ?
- — Non, je ne le crois pas. Mais je sens bien que ce n’est qu’une question de temps.
- — Serais-tu prête à me rencontrer et commencer à remplir ce « temps » par des petits jeux érotiques ? Seulement érotiques ?
- — Comme quoi par exemple ?
- — Laisse-moi un peu de temps pour les imaginer. Tu as dit que vous aviez une boutique de chaussures ? En région parisienne ?
- — Oui, en fait, nous sommes propriétaires de plusieurs magasins à travers nos deux familles.
- — Travailles-tu comme vendeuse ou es-tu simplement la riche héritière ?
- — Les deux. Une fois par semaine, je soulage mon mari le jeudi après-midi, lendemain de la nocturne, et je m’occupe du magasin qui est sous notre appartement de 14 à 16 heures, toute seule. En général, il n’y a pratiquement personne.
- — Mais c’est demain, ça ! Voilà ce que je te propose. Demain, je serai ton client à 14 heures. J’arriverai dans ton magasin, j’essaierai des chaussures évidemment. Et c’est toi qui me serviras. Mais pas n’importe comment. Tu seras habillée en jupe, chemisier, sans collant et… sans culotte. Et tu t’offriras sans retenue à ma vue, pendant que tu me feras essayer des chaussures.
- — Non, je ne peux pas !
- — Bien sûr que tu peux ! Tu auras même pris soin de te masturber quelques minutes avant, en pensant à cette rencontre. Tu auras gardé ta culotte, afin qu’elle soit imprégnée de tous ces jus qui couleront pour moi. Juste avant de descendre, tu l’enlèveras, pour me la donner pour sceller notre complicité.
- — Mais je ne peux pas faire ça !
- — Mais si tu peux, je suis sûr que rien qu’en lisant ma proposition tu mouilles abondamment, et que tu passes mentalement en revue ta garde-robe pour savoir ce que tu vas mettre.
- — Gredin ! Tu commences à lire en moi ! Mais je ne me sens pas de sauter ce pas. Vraiment, c’est trop tôt.
- — Je crois au contraire que c’est l’occasion inespérée de stimuler ton imagination et voir de quoi tu es capable. Ne dis pas non. Je désire ardemment te rencontrer et voir dans tes yeux le bonheur d’être désirée.
- — Je fonds… C’est d’accord.
Après m’avoir donné toutes les indications nécessaires à cette rencontre, l’heure étant arrivée, nous nous séparâmes, en sachant que demain serait un jour spécial. Une nouvelle étape dans une histoire qui nous entraînait vers une destination inconnue.