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Temps de lecture estimé : 17 mn
12/06/06
Résumé:  Embourbés dans un chemin perdu, nous nous réfugions dans une ferme. Le paysan breton est accueillant !
Critères:  fhh campagne exhib cunnilingu préservati pénétratio
Auteur : Pierre Favric  (Couple uni & libertin)      

Série : Bénédicte et Pierre

Chapitre 05
Drôle de promenade

La meilleure façon de décrocher de mon job est de partir avec Bénédicte, de dénicher un confortable hôtel sur la côte Bretonne, face à la mer, pour me laver la tête et les bronches, et surtout me retrouver seul avec elle.

Et là, loin de chez nous et dans l’anonymat total, nous laisser aller, au gré du hasard et des rencontres, à nos jeux érotiques favoris et à nos fantasmes partagés.


Nous avions, ce jour-là, profité d’un des ponts du mois de mai et, malgré le temps maussade, avions pris la route dès le jeudi matin, devançant d’une journée les inévitables encombrements routiers.

Bénédicte, dans une ravissante robe rayée bleu et blanc, courte et largement décolletée sur ses jolis seins nus, et une paire de Dim-Up blancs – parce que ça n’est pas encore l’été, disait-elle - babillait et riait, provoquant, comme souvent, les regards admiratifs – ou lubriques- des quelques mâles installés dans le petit restaurant dans lequel nous nous arrêtâmes.

Après ce déjeuner charmant et, bien que sage, délicieusement excitant, nous décidâmes, avant de rejoindre l’hôtel dans lequel je nous avais réservé une chambre, de découvrir les environs par les petites routes côtières.


A la vue d’une pancarte à peine lisible indiquant une plage au nom inconnu, je m’engageai dans un chemin bitumé bordé d’arbres, tout juste assez large pour la voiture. Très vite, au bout d’un kilomètre à peine, le goudron se fit plus rare, laissant place à un ruban tout juste carrossable et détrempé par les pluies récentes. Un instant d’hésitation… mais la "piste" semblait praticable. Inconscient ou obstiné, fidèle à ma devise « oser et gérer », je persistai, avec malgré tout une petite appréhension…


Ce foutu chemin n’en finissait pas, serpentant au milieu d’une forêt d’arbres tordus et rabougris, se détériorait de plus en plus, et ce qui devait arriver arriva : la voiture, trop lourde pour ce type de terrain, s’enfonça soudain dans une ornière et s’immobilisa.

Je jurai, pestai, manœuvrai, mais rien n’y fit. Je descendis et m’enfonçai jusqu’aux chevilles dans une boue noirâtre, en poussant un juron qui fit hurler de rire de ma compagne.


Nous étions bel et bien bloqués, totalement isolés au milieu de ce bois et, à priori, loin de toute vie humaine. Nous avions bien dû parcourir deux kilomètres depuis la route… Le week-end commençait curieusement, mais Bénédicte, avec sa bonne humeur innée, me fit remarquer que nous avions un téléphone portable pour parer au pire, et qu’il devait bien exister au bout de ce chemin quelque chose, une habitation, une ferme… et sans doute un tracteur, au vu des traces et ornières.

Nous nous mîmes en route dans la gadoue, tentant de marcher sur un semblant de bas-côté, et je réalisai ma stupidité de m’être engagé dans un tel bourbier, d’autant que nous n’avions ni l’un ni l’autre la tenue adéquate à cette épopée.



…/…



Après un petit quart d’heure de marche, main dans la main et crottés jusqu’aux genoux, nous arrivons effectivement devant la cour d’une ravissante ferme, à priori pas très bien entretenue mais habitée, entourée de bâtiments et encombrée de machines.

Craignant la présence d’un chien, je crie pour manifester notre présence… Rien… Aucune réponse…

Prudemment, nous nous avançons vers la maison.

Pas âme qui vive et porte close… Un peu découragés, nous nous asseyons sur les marches du petit perron.


Je n’ose m’aventurer dans ce domaine privé et tente d’utiliser mon téléphone portable, mais pas trace de réseau sur le cadran… La complète… Au moins, il ne fait pas froid, il ne pleut pas et le ciel semble même vouloir se dégager.

Bénédicte frotte en riant la terre séchée qui macule le Nylon recouvrant ses jolies jambes et tente de dégager ses escarpins de la gangue qui les recouvre, supputant qu’au pire, pour tromper l’attente, il doit bien se trouver dans un de ces bâtiments une grange pourvue de paille…

C’est vrai que je ferais bien un petit tour avec elle dans le foin, pour la trousser « à la champêtre », parce qu’elle est plutôt craquante avec sa petite robe moulante et pas vraiment protectrice ; du genre à souligner plutôt qu’à cacher…


Elle me saisit soudain le bras… Un bruit… Sourd et régulier… Le moteur d’un tracteur ! Quelqu’un arrive enfin.

Et nous voyons déboucher du chemin un vieux tracteur couvert de boue. À son volant, un colosse brun hilare et, suivant l’engin, attachée à une corde, ma voiture…

Le garçon doit avoir une quarantaine d’années, plutôt beau gosse, les cheveux mi-longs.

Il immobilise son attelage, saute du tracteur et vient vers nous en riant, franchement sympathique et visiblement réjoui de notre mésaventure :



Le garçon m’interrompt avec un sourire malicieux :



Nous entrons directement dans une grande pièce superbe, crépie à la chaux, et nous asseyons autour d’une table en bois épais. Yannick nous offre un alcool qui manque étouffer Bénédicte et me décape le gosier.

Nous lui racontons notre escapade en amoureux et il nous parle de sa vie solitaire dans cette ferme isolée qu’il a héritée de ses parents, et vers laquelle il est revenu après quelques années « chiantes » passées sur les routes en tant que routier livreur.



Béné rosit sous le compliment sincère, appuyé par le regard plongeant que le garçon laisse traîner sur son décolleté.

Nous parlons un peu de nos vies, buvons à nouveau une petite goutte, et Yannick nous propose une visite des lieux. L’idée est bienvenue, parce que la gnôle à quatre heures de l’après-midi, ça nécessite un grand bol d’air…

Il ne semble pas avoir envie de nous voir partir – surtout Béné, j’imagine – et, plein de délicatesse, lui prend le bras pour l’aider à gravir les marches inégales de l’escalier qui dessert l’étage.


Contraste saisissant avec l’extérieur, la maison se révèle être un bijou : poutres de chênes, parquets décapés et cirés. Et son occupant lui a apporté un confort dont elle ne disposait sans doute pas depuis longtemps : toilettes, salle de bain Hi-teck… Étonnant… Nous sommes sous le charme et ne nous privons pas de le dire à notre hôte, qui se régale visiblement de nos appréciations.



Nous ne savons que répondre, mais la vue de la chambre que nous propose Yannick, avec son lit immense recouvert d’une couette gigantesque, me fait échanger avec Bénédicte un clin d’œil complice. Il semble que nous imaginions les mêmes choses.

Yannick frôle constamment Bénédicte, prétextant l’exiguïté des couloirs et passages de portes, pose la main sur sa hanche pour l’inviter à entrer dans chaque pièce, prend sa main pour l’assurer dans l’escalier, et je m’amuse de constater avec quel naturel et quelle gentillesse elle joue le jeu de cette découverte.


Le garçon nous propose de visiter l’extérieur. Sa bonne humeur est communicative et Bénédicte le trouve visiblement charmant. Dans chaque regard que nous échangeons, elle et moi, je sens un délicieux trouble.

Les autres bâtiments, ravissants mais encombrés d’ustensiles hétéroclites, se révèlent sans grand intérêt, mais permettent toutefois à notre hôte d’établir avec Bénédicte des « contacts » physiques auxquels elle ne se dérobe pas.

Yannick nous entraîne vers la grange, cachée derrière la maison et entourée d’arbres, qui se révèle être une pure merveille.



La tenue courte de Béné ne favorise pas ce type d’escalade, mais Yannick insiste en riant :



Le cochon… Son intention est évidente. Comme je sais Bénédicte assez peu avare de ses charmes, je lui lance un coup d’œil, lui faisant part de mon accord, et empoigne l’échelle.

Arrivé au sommet, je maintiens les barreaux et fais signe à ma compagne, qui me fixe en souriant, les yeux un peu brillants. Comme elle hésite, Yannick la prend par les hanches en la rassurant :



En même temps… Tu parles ! C’était un de mes jeux favoris, l’été, à la campagne, avec les filles…


Il la prend par la taille, la soulève aussi facilement qu’une poupée de plumes, la colle à lui quelques instants, l’accompagne de ses bras pour lui faire gravir les premiers échelons, mais reste les pieds vissés sur le sol.

Prudemment, échelon après échelon, le postérieur de Bénédicte arrive à la hauteur du visage du garçon qui, en hôte attentif, garde les mains aux hanches de ma jolie compagne pour l’assurer dans son ascension. Encore un barreau, et il aura sous les yeux la vue qu’il convoite. Bénédicte hésite un instant, me regardant dans les yeux. Je vois un éclair traverser son regard et le bout de ses seins tenter de crever le tissu de sa robe. Je lui souris et elle reprend lentement son escalade.


Je lis sur le visage du garçon l’instant où il découvre le haut des bas blancs et le joli cul complètement dévoilé par le string de la même couleur.

Béné s’immobilise encore, relève à nouveau les yeux vers moi, et je vois son nez se pincer, ses joues rosir, signe évident de son émoi.

Mes doigts crispés sur l’échelle, les tempes bourdonnantes d’un délicieux plaisir, d’un signe de tête discret j’acquiesce, lui faisant comprendre que je veux qu’elle s’expose d’avantage.


Tout doucement, elle reprend son ascension, offrant aux yeux du garçon rivés sous sa robe son intimité à peine cachée.

Je devine ce qu’il découvre et contemple : les fesses pleines et rondes, fendues par le minuscule fond du string et, à travers la transparence du tissu, le sillon, la jolie motte presque totalement rasée, peut-être même déjà gonflée et légèrement ouverte sur une fente rose. Sans doute sa vue plonge-t-elle jusqu’au-dessous des seins de ma compagne.


Fasciné, Yannick ne se décide pas à monter et en oublie son rôle de protecteur…

Bénédicte gravit lentement les degrés, précautionneusement, le laissant se repaître du spectacle qu’elle lui offre et laissant monter en moi une insupportable et extraordinaire tension.


Yannick se décide enfin à empoigner l’échelle et son visage est aussitôt à quelques centimètres des trésors de ma compagne. Peut-être même sent-elle le souffle du garçon caresser son entrejambe.

Elle donne le sentiment de n’être pas très à l’aise sur cette échelle, et je sais que c’est vrai, mais je ne puis définir ce qui, de l’altitude ou de la présence du garçon, fait le plus trembler ses jambes. Comme si Yannick pressentait ce fragile équilibre, il se colle littéralement contre elle, l’entourant de ses bras puissants pour l’empêcher de tomber.

Il ne fait pas un geste plus direct pour la toucher et leur ascension commune me paraît durer une merveilleuse éternité.


Lorsqu’elle arrive enfin à ma hauteur, je la prends dans mes bras et je la sens frissonnante, presque tremblante, le souffle court. L’éclat de ses yeux, la roseur de ses joues et la tension de ses tétons ne sont sûrement pas dus à la seule escalade et me disent son émoi. Le mien est similaire.

Yannick prend pied sur le plancher du grenier, les yeux terriblement brillants, et ses gestes semblent mal assurés. Il y a un instant de flottement, dans un silence total. Le garçon évite de nous regarder, hésitant, un peu fébrile.


Je réalise que sa stature impressionnante m’interdit toute tentative de m’interposer entre Bénédicte et lui, s’il voulait… Mais je n’ai pas peur. Il a l’air pour l’instant d’un petit garçon pris en faute.

Il brise le silence, la voix rauque, tendant le bras :



La vue est superbe. La mer infinie se découvre par-dessus les arbres. La fenêtre est si basse que Béné s’agenouille dans la paille, s’accoudant au rebord.

Nous l’encadrons, agenouillés nous aussi.



Un silence épais fait monter d’un cran la tension qui nous enveloppe, et, presque à voix basse, je confirme à mon tour :



Nouveau tressaillement de ma compagne appuyée contre moi.



La main de Béné se pose et se crispe sur la mienne. Elle semble fascinée par le paysage, mais je sais qu’elle ne le voit même plus. Moi non plus.



Instant de silence très dense. Moment de délice où l’on se sent en parfaite osmose avec une atmosphère chargée de sous-entendus et d’érotisme. Tout peut arriver. Rien n’est fait. Le moment le plus délicat qui peut faire basculer une situation jusque-là maîtrisée, ou casser un instant magique.


Béné plante ses ongles dans ma paume. Le plus discrètement possible, je me redresse un peu, retire ma main de sous la sienne, la glisse sur sa jambe collée contre la mienne, sur l’intérieur de la cuisse, à la lisière du bas, sur la peau nue et douce, jusqu’à effleurer le sexe emprisonné, et je mesure le frémissement du grain de peau sous mes doigts.


De l’autre côté, tout contre Bénédicte, le garçon immobile commente le paysage, la plage qu’on devine à peine, d’une voix douce.

Il semble ne s’être aperçu de rien, alors que j’immobilise mes doigts sur la motte de Bénédicte. Au travers du minuscule rempart de tissu, je la sens palpiter, charnue, chaude. J’ai quelques instants le sentiment de n’être plus maître de rien, de ne plus savoir que faire, ou comment faire. Mais la passivité de Bénédicte me confirme son accord tacite.


Sans un mot, je me redresse encore, me recule de quelques centimètres, croise le regard du garçon, tends le bras vers les reins de ma compagne, attends qu’il suive mon geste et, sous ses yeux, je remonte lentement la robe, découvrant la croupe jusqu’aux reins.

Pétrifiée, elle se perd dans la contemplation du paysage alors que nous nous repaissons d’un autre panorama.

Je viens de franchir ce cap si puissamment excitant… Plus d’échappatoire !


Je caresse ses fesses, insinue la main entre ses cuisses. Mon adorable compagne, consentante, écarte un genou, cambre les reins. Elle est soumise et passive. Je la découvre gonflée et humide. Je sens à travers le tissu sa chaleur, sa mouille, ses lèvres pleines.

Elle s’ouvre encore sous la caresse de mon doigt qui suit son sillon. Yannick, l’air grave, avance sa main. Je lui cède la place. Elle tressaille à nouveau. Il la pelote avec douceur, découvre du bout des doigts la douceur de ses fesses, son intimité encore emprisonnée par le string.


Je glisse les mains sous son buste, empaume ses seins ronds et pendants, ouvre sa robe, pince ses tétons saillants, embrasse sa nuque. Maintenant à quatre pattes dans la paille, Bénédicte s’offre à nos mains.

Le visage de Yannick plonge sur les fesses de Béné, les lèche. Je vois à sa posture qu’il passe sa langue le long de sa raie, tente d’atteindre son abricot, et elle se cambre encore en feulant, s’ouvre comme une poupée. Je la sens attentive à son plaisir, à ces doigts qui la découvrent.


Elle roule sur le dos, dans mes bras, soulève son bassin pour permettre à Yannick de la déculotter, écarte les cuisses et nous offre son abricot fendu, sa cicatrice à peine ombrée qui s’ouvre comme une fleur sur une grotte luisante de foutre.

Yannick plonge et plaque son visage sur la motte de Béné. Je vois sa langue s’insinuer dans la fente, caresser le bouton tendu, laper la liqueur d’amour.

Elle vibre dans mes bras, gémit sans discontinuer. Pas un mot n’a été échangé entre nous


Son bassin s’agite, roule, et sa plainte s’enfle. Je crois que je vais jouir en la regardant. Sa main se crispe sur ma nuque. Plus rien de ce qui nous entoure n’a de consistance. Sous mes yeux se déroule au ralenti un film d’un extraordinaire érotisme. Je suis un voyeur pétrifié, le cerveau brumeux de la plainte douce et retenue de Bénédicte.

Yannick la lèche comme un jeune chien fou, lui pétrit les fesses, la soulève du sol.

Et soudain elle hurle, tétanisée, secouée de spasmes. Et j’explose :



Je me laisse tomber sur elle, à la limite de décharger, alors qu’elle explose dans la bouche du garçon.

Un long moment, je sens son corps parcouru de frissons, ses poumons s’emplir d’air et l’expulser par secousses. Sa bouche cherche ma bouche. Nos lèvres s’unissent, nos langues se cherchent, nos salives fusionnent et je sens dans son baiser autant d’amour que de bonheur.

Et puis plus rien. Bénédicte, inerte dans mes bras, reprend son souffle. Yannick se lève et se rue vers l’échelle, murmurant :



Je suis, dans ces moments où elle s’abandonne devant moi en présence d’un autre, comme un petit garçon timide, émerveillé. Plus encore que jamais je ressens pour elle cette immense vague de tendresse, tant devant le plaisir qu’elle me procure que devant la confiance qu’elle met en moi. À demi-allongé sur elle, je la couvre de baisers, jouant du bout des doigts sur son sexe trempé, son bouton tendu.


Soudain je la sens arrachée à mes bras. Violemment, elle glisse sur la paille, comme happée par une force brutale. Yannick la tire par les pieds. Je ne l’ai pas entendu revenir. Il est à genoux sur la paille, nu, le sexe dressé, immense, énorme, congestionné, emprisonné dans un latex translucide.

Il saisit Béné sous les genoux, lui ouvre les jambes, l’attire encore à lui, lui soulevant les fesses du sol, jusqu’à faire buter sa vulve contre son chibre. Puis sans la poser, la maintenant ouverte par une jambe, il saisit sa queue, la guide vers l’entrée de la grotte et d’une poussée la pénètre de quelques centimètres.

Elle se cambre, hurle sous l’intromission, noue ses jambes autour de la taille de son amant, s’ouvre encore sous la phénoménale poussée du mandrin qui la perfore.


Statufié, je vois l’énorme braquemart disparaître dans le ventre de ma compagne, les poils noirs du pubis du garçon se mêler à la courte toison brune de Béné.

Les yeux chavirés de Bénédicte croisent mon regard, mais je ne sais pas si elle me voit. La voix rauque de Yannick résonne comme un coup de tonnerre :



Yannick, à genoux dans la paille, la redresse contre lui, la colle contre son torse, la maintient fermement par les hanches, fichée sur son dard, tandis qu’elle entoure de ses jambes la taille de son amant.

Il la besogne à petits mouvements du bassin, comme pour goûter une victoire, faire durer son plaisir.

Je reste immobile, voyeur et spectateur, le souffle court, intensément ému. Le regard de Yannick croise le mien :



Les propos sont triviaux et trahissent l’intense excitation qui nous submerge. C’est une énorme digue de désir qui vient de se rompre, et je sens Bénédicte tressaillir sous chacun des mots du garçon, qui reste parfaitement immobile dans son ventre, alors que c’est elle qui commence à onduler et tourner d’un lent et ample mouvement de hanches autour du pieu qui la perfore, concentrée sur son plaisir.


Il lui fait l’amour avec ses mots et a bien compris leur impact. Je voudrais que cet instant soit éternel, tant il est fort, intense.

Même s’ils sont outranciers et d’une extrême crudité, et c’est ce qui fait leur force, je sens les mots du garçon empreints de douceur.

C’est un vrai tendre et, comme nous, il joue, sans pudeur ni honte. Et je me joins à son jeu en me collant au dos de ma compagne, empaumant les seins plaqués contre le torse du garçon :



Il pivote d’un quart de tour et, sans déconner, il s’allonge sur elle. Elle hurle et noue ses jambes dans le dos de son cavalier.



Et, joignant le geste à la parole, profondément, à grands coups de reins, la maintenant par les hanches, il la pilonne. La main de Béné cherche mon sexe, que je libère.

Son hurlement discontinu dit son plaisir. Elle me broie la queue, à la limite de la douleur, tandis que de l’autre main elle pétrit la nuque de son cavalier.

Je la sens se disloquer sous les coups du garçon. À la façon dont il fait claquer son ventre sur le pubis de Bénédicte, j’imagine qu’elle sera couverte de bleus. Ses cuisses s’agitent et tremblent. Elle se tord sous un orgasme d’une rare violence, alors que son amant l’achève de ses mots :



Et je décharge dans sa main, sur ses seins, tandis qu’elle hurle à ameuter les voisins (J’espère qu’il n’y en a pas, sinon ils vont appeler Police-Secours).

Il est rare que Béné s’époumone à ce point, même si elle est de nature plutôt éloquente et bruyante pendant ses orgasmes. Je sens bien que celui-ci l’a foudroyée. Yannick lui aussi semble anéanti et pèse lourdement sur elle. Quant à moi, mes tempes bourdonnent et mon cœur connaît quelques difficultés à retrouver un rythme serein.


Yannick se détache enfin d’elle et roule dans la paille. Béné reste inerte, les yeux clos, le souffle court.

Le premier à reprendre ses esprits est notre hôte. Il se penche délicatement sur Bénédicte, embrasse le bout de ses seins, puis son ventre qui frissonne. Je sens dans son geste une infinie tendresse, et Bénédicte lui caresse la nuque, comme en gratitude du plaisir qu’elle a reçu, ouvrant les yeux et me souriant. Elle roule vers moi, pose sa tête sur ma cuisse et murmure :



Yannick rit, se lève, s’engage sur l’échelle et disparaît.



Ce qui m’émerveille chez Bénédicte, et me fait parfois un peu peur, c’est lorsqu’elle "dépasse le maître", cette faculté qu’elle a par moment à se laisser aller totalement à ses envies, à les assumer semble-t-il mieux encore que moi, et cette absence totale de crainte devant l’inconnu : intuition féminine sans doute.


Yannick revient avec trois verres et une bouteille d’une jolie couleur ambrée : de l’alcool de poire, délicieux et revigorant.

Toujours nue, superbe dans ses seuls bas Dim-Up blancs, souriante, Bénédicte boit, tousse, se lèche les lèvres. Yannick rit, la regarde. Elle lui sourit. Je me fais discret. J’aime la voir heureuse.


Yannick nous a conduit dans sa salle de bains, puis convaincu de passer le reste de l’après-midi avec lui.

En réalité, nous avons aussi passé la nuit chez lui, avant d’aller, le lendemain seulement, nous réfugier dans notre hôtel où nous avons dormi quinze ou dix-huit heures d’affilée.


Pierre FAVRIC.