n° 10673 | Fiche technique | 31675 caractères | 31675Temps de lecture estimé : 18 mn | 13/08/06 |
Résumé: Après leur première nuit de découverte, Marion et Raphael poursuivent leurs jeux sensuels... | ||||
Critères: fh volupté fellation cunnilingu préservati pénétratio | ||||
Auteur : Isilwen Envoi mini-message |
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Résumé : « Le cheminement » relate la rencontre de Marion et Raphaël, la brutalité légère de leur première nuit de jeu. Se reprenant un peu après ce délicieux écart, ils partageront bien plus que du plaisir charnel…
Partie 4
Le jour se lève
« Le soir, les amants se déshabillent en s’embrassant, le matin, c’est rare qu’ils se rhabillent mutuellement. »
Cette chanson de Bénabar revint à Marion en remarquant que son lit était vide au petit matin. Vide comblé difficilement par une lettre posée sur l’oreiller.
« Je suis désolé, n’étant pas doué pour les moments sur le pas de la porte,
je préfère m’éclipser pendant que tu dors encore, après t’avoir déposé un baiser sur l’épaule.
À bientôt, je crois, j’espère, je suppose et je m’embrouille… » avait écrit le gantier avant de filer, certainement emporté par le Mistral qui soufflait ce dimanche.
Elle se fit un café et, la tasse chaude entre ses mains, tira son fauteuil près de la fenêtre, pour finir de se réveiller doucement dans un rayon de soleil. L’esprit encore dans les limbes de sa nuit et le corps au lit, le regard perdu dans le vague, elle respirait l’odeur de son arabica, dans l’espoir d’y trouver la force de réfléchir. Mais à part la lassitude de ses muscles, elle ne sentait pas grand-chose.
« Dommage qu’il soit parti, un massage m’aurait fait du bien » pensa-t-elle. Elle posa son regard sur sa bibliothèque, elle avait envie de se changer les idées. Elle fut bien tentée de relire pour la quatrième ou cinquième fois un recueil de nouvelles d’un auteur italien plein d’esprit et d’imagination, mais elle en connaissait presque tous les mots par cœur. L’Anglais délirant aux prises avec sa femme et ses quadruplées ? pas plus. Chaque phrase lui était connue. Elle n’était pas d’humeur pour de la philosophie, pas plus que pour un polar sanglant, et encore moins pour de la poésie passionnée… Elle mit ses jambes sur l’accoudoir, s’étira un peu.
« Et si tu arrêtais de tourner autour du pot ? » Elle reprit la lettre qu’elle avait gardée avec elle pour la relire, et elle en tira sa conclusion : une nuit intense, un homme aussi charmant que sauvage, mais maladroit le matin venu. Le souffle de la mauvaise foi typiquement féminine la fit sourire. Elle était injuste. Il était parti, leur évitant une situation gênante à eux deux.
Après tout, elle n’avait jamais gardé d’amant à dormir, sauf une fois, il y a bien longtemps, et il avait passé les nuits des trois années suivantes avec elle. « Pas de parallèles hasardeux » s’est-elle dit. À dix-sept ans, on « tombe amoureux comme on tombe d’une chaise ». Décidément, ce chanteur était bien présent… Mais dix ans plus tard, collectionner les amants est parfois lassant, et c’est avec ce sentiment qu’elle les mettait à la porte.
Elle repensait à l’odeur de sa peau, à ses mains sur elle, et son cœur battait plus fort. Elle s’étira de nouveau, parcourue en même temps par un frisson de désir. Elle souriait au soleil qui la couvrait, et le frottement de sa robe de chambre sur ses seins nus lui apprit qu’ils étaient gonflés. Elle se secoua définitivement en se levant. Elle prit du papier et sa plume, et elle s’attabla pour rédiger sa réponse.
Une heure et des brouillons épars plus tard, elle cherchait une enveloppe et un timbre. Les pages jaunes pour avoir l’adresse exacte de la ganterie, et lorsque Marion fit glisser sa langue sur le volet de l’enveloppe, elle eut un sourire amusé, espérant de tout cœur qu’elle ferait à nouveau ce geste mais ailleurs, sur le gantier…
Deux jours plus tard, relevant son courrier, Raphaël fut étonné d’y trouver une lettre où son adresse était manuscrite. Retournant l’enveloppe, il y lut le nom de la jeune femme. Déconcerté, il la décacheta et parcouru avec plaisir les mots de Marion, tracés d’une écriture fine et décidée :
« Raphaël,
La délicate maladresse de ton message m’a agréablement surprise.
Me laisseras-tu l’opportunité de goûter encore ce sentiment ? »
C’était à lui de sentir le pétillement de la stupéfaction dont elle parlait. Il ne pensait pas qu’elle répondrait, mais elle venait de lui montrer la façon dont ils communiqueraient. Il pensait l’inviter ce week-end, mais n’avait pas réussi à se décider. Le téléphone était trop abrupt, aller chez elle, peut-être un peu intrusif, mais le courrier serait parfait.
Délaissant sa boutique, il réfléchit à une façon de la surprendre. Il avait craint de ne pas la revoir, à cause de sa fuite matinale. En même temps, le jour où elle était sortie de la ganterie, il la pensait envolée à jamais. Elle pouvait se moquer, mais elle était toute aussi ahurissante que lui. Rapidement, l’encre roula sur le papier pour formuler l’invitation, un sourire satisfait et gourmand se dessina sur ses lèvres.
Le vendredi, Marion trouva l’invitation dans sa boîte aux lettres. Le lendemain, elle serait au rendez-vous.
Samedi soir. Elle attendait dans le vent glacé, place de l’horloge, comme convenu. Elle se maudissait de cette habitude d’être toujours en avance tout en enfonçant au possible son visage dans sa grande écharpe. Elle avait laissé ses cheveux libres, préférant les voir s’amuser tous ensemble, plutôt qu’une seule partie plus agile, qui aurait réussi à se défaire de ses liens.
Le jeune homme arriva à l’heure, mais resta un peu en retrait à l’angle de la place, pour la regarder. Elle semblait plantée dans le sol, statufiée par le froid, avec les pans de son long manteau et ses cheveux qui virevoltaient au gré du vent. Elle paraissait encore plus grande que dans son souvenir, mais aussi plus inébranlable. Il ne put réellement se le cacher, Marion l’intimidait un peu, ce qui la rendait plus attirante encore.
Il s’approcha par derrière et lui dit, tout près de son oreille :
Marion eut un lent mouvement des épaules pour se tourner sans sortir le nez de son écharpe :
Marion sourit :
Raphaël lui prit le bras en ajoutant :
Ils avancèrent sur la place durant quelques mètres en riant puis, tournant à droite, ils s’arrêtèrent devant une enseigne « L’ivresse des Anges ». Marion avoua qu’elle n’y était jamais entrée et Raphaël en fut ravi.
La porte à peine passée, un escalier abrupt, fait de murs blancs, de verre et d’acier, s’ouvrait à leurs pieds. Raphaël passa le premier.
Marion se demandait la raison d’une telle précision. En bas, le maître d’hôtel les accueillit avant de les conduire à travers la salle à manger où Marion découvrit un décor plus chaleureux. Une cinquantaine de personnes dînaient et pas une seule table n’était libre. Alors qu’elle se demandait où ils pourraient bien être placés, le maître d’hôtel ouvrit une porte légèrement dissimulée, qu’ils franchirent devant lui. Il referma la porte sur eux.
Marion laissait Raphaël la débarrasser de son manteau en parcourant la pièce des yeux. Les murs étaient tendus de velours lie de vin. Des appliques murales en acier brossé diffusaient une lumière douce dans ce cocon de la taille de son salon, et leurs pas étaient amortis par une moquette de la même couleur que les murs.
Partie 5
In Vino Veritas
Au centre de la pièce, une table basse avec les flacons déjà ouverts, entourés par deux fauteuils club. Assise face à lui, Marion le regardait servir. D’un geste assuré, il fit tourner la bouteille en la relevant, évitant la goutte si fatale à bon nombre de nappes blanches dominicales. Il lui tendit un verre à demi plein de Graves. Évasé légèrement, le verre laissait déjà s’épanouir les premiers arômes. Fermant les yeux, elle commença à humer ce vin si fantastique. Il était léger, des notes minérales, un bouquet encore un peu incertain. Elle le leva à la lumière pour voir la belle robe qu’elle lui supposait. Clair, fluide, il serait sur la langue délicat.
Elle porta le verre à ses lèvres, laissant entrer doucement ce nectar dans sa bouche. Une petite gorgée qui éblouit ses papilles et fit travailler sa mémoire olfactive, jusqu’à vouloir trouver une correspondance.
Raphaël se leva, fit le tour de la table avant de s’asseoir dessus, en face de la belle. Elle se pencha dans le col de sa chemise, et du bout du nez effleura doucement la peau. Elle retourna à son verre, puis encore à la peau du jeune homme avant de murmurer :
Se redressant alors elle dit :
Respirant alors presque sauvagement à nouveau les deux sources, elle confirma dans un éclat de joie :
Raphaël, en la remerciant du compliment, lui demanda pourquoi elle l’avait comparé au vin.
Elle portait un chemisier blanc en coton, fermé par un lacet élégant et tentateur. Raphaël, délicatement, commençait à défaire le lacet du bout des lèvres, passant après passant. Elle se laissait faire, goûtant le plaisir de le voir œuvrer tandis qu’elle savourait son vin, appuyée à présent au dossier du club dont il avait rapproché l’assise vers lui. Il était courbé sur elle, les mains sur les accoudoirs, la taille entre les genoux de sa belle.
Arrivé au milieu du ventre, il releva la tête vers Marion qui affichait une parfaite sérénité rougissante.
Sourire. Elle savait qu’à travers le blanc du chemisier, il l’avait déjà vu. La demoiselle connaissait aussi l’effet produit quand ses seins étaient libres, qu’ils pouvaient se révéler dans toutes leurs rondeurs. Marion aimait les mettre en valeur avec la simplicité offerte aux femmes dotées d’une belle poitrine sans artifice. Une première pour elle que de sortir les seins libres. Elle le regardait contenir son excitation. Il déposa un baiser entre ses seins, accentuant au passage l’échancrure nouvelle du chemisier, puis retourna s’asseoir dans son fauteuil.
En buvant son vin, il la regardait, l’admirait. Elle avait croisé ses pieds sur la table basse qui était sur le côté du fauteuil, laissant sa jupe remonter sur le bas de ses cuisses. Ses hanches pivotaient un peu, mais son dos restait droit, et ses bras ouverts couvraient les accoudoirs. Raphaël appréciait la langueur qu’elle suggérait avec ses jambes et la retenue de son buste.
Marion avait pris garde à ne pas modifier l’évasement du chemisier, ouvert sur la moitié de ses seins, comme retenu uniquement par ses tétons gonflés. Dans le regard de cet homme, elle se sentait femme. Et puissante. Elle ne savait pas bien pourquoi elle avait ce sentiment, mais délicieux comme il était, elle en jouissait pleinement.
Raphaël affichait une tenue plus dégagée, comme pour détourner l’attention de la belle loin de la bosse qui gonflait son pantalon. Il fit courir ses yeux depuis les jambes féminines jusqu’au ventre, aux seins, à la gorge, et enfin au visage. Il la regardait dans les yeux, elle soutenait son regard. Ce défi dans ses yeux ! Il adorait ça. Elle rompit enfin le silence qui s’était installé entre eux :
Il questionna pour savoir quelle fin proposait Marion.
Ses mots étaient sûrs, sa voix plus grave. Raphaël sourit.
Il se leva pour prendre la bouteille sur la table, s’avança vers elle, lui changeant son verre pour un autre immaculé, il la servit. La jeune femme le regarda. Elle avait envie de lui, de sa verge qui était à portée de sa bouche. Elle inclina un peu la tête, approchant son visage du bas-ventre du gantier. Son visage frôlait le gonflement. Les yeux fermés, toute à ses sensations, elle joua avec la braguette, tirant doucement dessus avec les dents, avant de revenir à de plus vaporeuses caresses. Se dégageant presque à regret, ouvrant les yeux, Marion vit la main de Raphaël agitée d’un léger tremblement, tenant toujours le verre qui lui était destiné.
Lui, toujours debout, lui proposa de goûter ce qu’il venait de verser.
Il se servit également, mais resta debout derrière elle. Marion sentait sa présence dans son dos. Elle ressentait le désir qui l’animait. Lui aussi dégustait son vin, détournant un instant son attention de la jeune femme.
Remettant le nez dans son verre, elle dû en convenir. Le gantier les resservit, et reprit sa place d’observateur. Marion bascula la tête en arrière, dévoilant sa gorge nue.
Il ne répondit pas immédiatement. Avançant sa main, il caressa son cou, et glissa délicatement ses doigts tout au long de l’ouverture du chemisier jusqu’à son nombril. Il remonta pour s’emparer avec une assurance possessive – d’où la tenait-il ? – du sein droit de Marion. Il joua un peu avec le téton entre son pouce et son index, avant de retourner s’asseoir dans son fauteuil. Le souffle de Marion s’était accéléré, il le voyait au soulèvement de sa poitrine.
Elle sourit : dans cette joute improvisée, il avait craqué le premier.
Elle le reposa sur la table, consciente de l’ouverture totale de son décolleté. Innocemment, elle resta un instant ainsi, le temps qu’il puisse se repaître de cette vue.
Puis, dégageant l’espace des mets qu’ils avaient délaissés, elle traversa. À genoux sur la table, les mains posées sur les accoudoirs de Raphaël, dans un mouvement félin, elle caressa ses cuisses et le torse de sa poitrine. Face à face, tout proche à s’effleurer les joues, ils jouaient encore à celui qui céderait le premier. Il mit les mains sur ses hanches, remontant sur sa taille en retroussant le chemisier, elle frémissait. Entre ses grandes mains, elle se sentait convoitée, désirée avec une force dont elle avait peu l’habitude. De la possession, mais pas seulement sexuelle, voilà ce qu’elle ressentait à travers ces paumes sur elle.
Ce fut au même moment qu’ils cédèrent tous les deux, vaincus par le désir, et leurs bouches se joignirent avec une légère brutalité. Ils se mordillèrent, se léchèrent les lèvres, les joues, le cou.
Elle se releva dans un élan.
Mais Raphaël arrêta sa main.
Elle allait protester pour le froid dehors, mais il avait à nouveau son regard sauvage, instinctivement dominateur. Ses reins se nouèrent sous le plaisir qu’elle ressentait à être regardée comme ça.
Il lui mit son manteau, le boutonnant lui-même. Il enfila sa veste, prit la bouteille de champagne qu’il avait gardée pour la fin et ouvrit la porte. Quelques couples étaient encore attablés, et les virent traverser la salle de restaurant au pas de course. Marion s’arrêta devant le maître d’hôtel, mais Raphaël la poussa doucement par la taille :
Dans le froid, il héla un taxi, et les quelques minutes de trajet ne furent qu’un concert de crissements des sièges en cuir. Le chauffeur souriait. Il aimait sentir les couples fiévreux, pressés de rentrer. Il n’était pas voyeur, il ne les regardait pas, ces couples, il les écoutait, les ressentait. Il les avait vus en entrant, c’était de beaux jeunes gens, et ça le mettait encore plus de bonne humeur. « Arnaud, le taxi de la vie », voilà comment l’avait surnommé ses collègues. Car il avait droit aux couples, mais aussi aux femmes enceintes au bord de l’accouchement ! Parfois, il entendait des gémissements, des grognements, des petits « Non » chuchotés ou des « Pas encore », « Arrête ! » ou « Viens », « Fais-moi jouir »… Il collectionnait ces mots dans une sonothèque mentale et gardait les meilleurs, dont il gratifiait sa femme en rentrant à la maison. Et ce chauffeur trentenaire était heureux de les sentir se désirer si intensément. Ce soir, oh oui, ce soir ! Avec eux à l’arrière, sa femme allait être comblée !
Partie 6
Reflets (a)dorés
Les coquins étaient déjà sur le pas de la porte, que Raphaël ouvrit, Marion fouillait ses poches à la recherche du sésame de caoutchouc pour leur nuit. À l’intérieur, il l’entraîna vers le canapé, posa le champagne à côté. Il jeta son manteau, Marion fit de même. Il alluma une petite veilleuse toute proche. Il la voulait maintenant. Quand elle avait ce regard, le temps s’arrêtait pour lui, rien ne comptait plus que son désir de la posséder.
Il la prit par la taille, et poussa sa langue dans sa bouche. Les mains de Marion défaisaient, arrachaient plutôt, les boutons de sa chemise, tandis que lui tirait sur le reste du lacet. Ils n’entendaient que leurs gémissements, et le sang qui battait à leurs tempes.
Elle s’attaquait déjà à son pantalon, faisant sauter le premier bouton et descendant la braguette. Il allait lécher ses seins quand elle se déroba pour se mettre à genoux.
Faisant fi des protestations, Marion sortit la verge qu’elle désirait depuis des jours. D’un geste, elle déchira l’emballage de la capote et l’en coiffa. Mais se retenant, elle n’emboucha pas tout de suite le dard. Elle le fit glisser le long de sa joue, et libéra sa langue sur les bourses épilées du gantier. Elle léchait, aspirait, et lui gémissait. D’un coup de langue, elle remonta la hampe jusqu’au gland et le prit en bouche, presque jusqu’à la base, d’un coup.
Elle resta un moment ainsi, ne bougeant que sa langue à l’intérieur, le long de la verge. Il se pencha pour attraper la bouteille de champagne.
Et sans attendre sa réponse, il libéra le muselet et le bouchon sauta. Secoué, le champagne gicla sur eux.
Marion, lâchant la verge, ouvrit les lèvres, et Raphaël y versa un peu de champagne. Sans avaler, elle le reprit en bouche, et Raphaël put sentir au travers du préservatif que le champagne était resté frais. Le froid ne le fit pourtant pas débander, grâce aux caresses habiles de la jeune femme. Mais il se dégagea rapidement, et la releva par les épaules. Il arracha d’une main le reste du chemisier qui la couvrait encore, tandis qu’elle défaisait la fermeture éclair de sa jupe, qui partit rejoindre le tas de vêtements à côté d’eux. Elle se déchaussa pendant que Raphaël faisait rouler ses bas. La reprenant fermement pas la taille, il versa du champagne sur ses seins, qu’il lécha avec gourmandise.
Marion se sentait engourdie sous l’effet du vin et des caresses de Raphaël, ses jambes commençaient à céder. Il le sentit et la déposa sur le rebord du canapé. Il versa encore un peu de ce nectar sur son ventre. Elle se cambra, faisant jouer ses muscles, pour que le liquide coule jusqu’entre ses cuisses. De la langue, le gantier suivit le même chemin, jusqu’au pubis. Là, avec les dents, il tira sur le fin tissu. Elle se souleva en resserrant les jambes pour l’aider à lui ôter son dernier rempart. Il était à genoux devant elle, et d’une main ferme écarta ses cuisses.
Elle se trouvait ouverte, son sexe à hauteur du visage désireux de l’homme. Il versa encore un peu de champagne sur sa toison, et abandonna la bouteille achevée derrière lui. Elle se crispa au contact du froid, qui fut bien vite effacé par la langue chaude du gantier. Le mélange de ces deux nectars était divin pour lui, et il comptait ne pas en perdre une goutte. Chaque recoin du sexe de Marion fut exploré, détaillé, léché, goûté.
Avec ses doigts, il ouvrit un peu plus les lèvres intimes de la jeune femme, et y enfonça la langue. Elle gémissait en appuyant le visage de Raphaël contre son sexe.
Il la regarda. Elle était superbe, ouverte ainsi à ses caresses, mais il en voulait plus.
Marion ouvrit les yeux et son regard fut happé par celui de Raphaël, qui ne le lâchait plus. Toujours les yeux rivés aux siens, il recommença à faire courir sa langue. Ses paupières s’abaissèrent.
Elle le fit. Quand il se mit à sucer son clitoris, elle fit un effort monumental pour les garder ouverts. Mais elle comprit. Il voulait voir son plaisir dans ses yeux.
Elle avait dit ça avec une impudique franchise, sans trace de vulgarité, un naturel déconcertant. L’attirant alors plus à lui par les genoux, brusquement, il glissa sa verge en elle avec facilité. En deux coups de reins, il y fut planté jusqu’à la garde.
Il se coucha sur Marion, les mains sur son visage, dégageant les mèches de cheveux éparses sur son front, et commença à aller et venir en elle. La jeune femme s’accrochait à ce regard bestial en le sentant bouger. Chaque coup de reins était comme une nouvelle vague de plaisir, elle plantait ses ongles dans le dos de cet homme qui l’excitait tant.
Il dut retenir sa jouissance. Qu’elle arrive à lui dire ça, avec tant d’audace, de plaisir et, surtout, sans trace de lubricité dans le regard, avait failli le faire jouir. Cela lui rappelait leur première nuit. Elle était la première à faire preuve de tant d’assurance. Une assurance qui le déconcertait.
Et ce fut lui qui rompit le lien visuel qu’il avait imposé. Il avait honte tout à coup de son émotion. Il redoubla de vigueur, sa verge martelait son vagin, il la limait avec force. Marion bougeait, accompagnait du bassin les mouvements masculins, elle l’entendait balbutier des propos qu’elle ne saisissait pas, mais rien ne comptait en dehors de ce sexe qui la remplissait.
Elle mordait son épaule, griffait son dos, enserrait sa taille avec ses jambes, pour le conduire encore plus loin au fond d’elle. Elle le sentait presque vivre dans son sexe. Il haletait, elle aussi…
Il la prit encore plus fort, la soulevant à demi, buttant contre le fond de son vagin. Et lorsqu’elle sentit la chaleur de l’orgasme former une boule dans son ventre, elle prit le visage de Raphaël entre ses mains, et elle lui offrit de lire dans ses yeux l’éclatement de la jouissance, de la tension qui explose dans son corps, l’inondant de chaleur. Elle exprima tout son plaisir avec son regard, sans un mot, comme rendue muette. Lui ne résista pas plus longtemps entre le regard de la jeune femme et les contractions de son vagin, et il jouit dans un râle, le front contre le sien, détournant ainsi une nouvelle fois son regard. Elle lui avait offert plus qu’il n’espérait.
Ils restèrent un moment imbriqués l’un dans l’autre, sans bouger, sans oser un mouvement. Pour ne pas briser cet instant suspendu, de paix. Ce moment où le temps arrêté ne compte plus, où les sensations, encore vibrantes, sont comme les répliques d’un tremblement de terre. Le souffle qui ralentit doucement, tout comme les battements du cœur, et la lassitude qui envahit les membres.
Cependant, l’érection de Raphaël diminuait. Il dut se résoudre à se retirer pour enlever son préservatif. Il attrapa le plaid posé sur le fauteuil et le déposa comme une caresse sur les épaules féminines, avant d’aller à la salle de bains.
Elle sombrait dans le sommeil, couchée en chien de fusil, quand il revint. Il se mit derrière elle, la prenant dans ses bras, toujours sans échanger un mot. Elle s’endormit tout à fait, engourdie de l’ivresse et du plaisir dans la douceur de cette étreinte.
Le lendemain, première inspiration consciente, sensation des membres encore fatigués, elle ouvrit doucement les yeux. La bouteille de champagne traînait tout près, montrant son ventre à présent vide. Vaguement curieuse, elle lut l’étiquette. « Oh, m… ! On a bu un Taittinger millésimé de 90 comme des vandales ! ». Elle fut prise dans une vague de honte, dont elle allait faire part au gantier… Mais il n’était plus à ses cotés.
En soupirant, elle reposa la tête sur le canapé. « Une habitude apparemment. » De la main, elle tâta les alentours, et trouva un petit mot à côté de la veilleuse. Elle le prit et le lu :
« Parti à mon atelier. Ne m’y dérange pas.
Charmante soirée, des plus agréables.
À bientôt ? »
« Cet homme est vraiment étrange » pensa-t-elle. Elle rassembla ses affaires, enfila ce qu’il restait de ses habits et partit. Elle avait griffonné au dos du billet « Oui ». À lui de se débrouiller avec ça. Avant le café matinal, la jeune femme n’était pas toujours d’excellente humeur…
Les rues en ce dimanche matin étaient désertes et Marion cheminait en repensant à sa nuit, cherchant un semblant de bonne humeur. Elle essayait de se remémorer ce qu’il marmonnait en lui faisant l’amour. Se repassant mentalement la bande, elle décortiqua les sons petit à petit, jusqu’à trouver ce qu’il disait. Elle venait de retrouver son sourire. Comme le loup du conte, il n’avait cessé de répéter, toute la nuit, à son petit chaperon :
« J’ai faim de toi. »