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Temps de lecture estimé : 11 mn
30/04/07
Résumé:  Ben pourra-t-il sauver sa mère, prise en otage par Kleyner le vampire ?
Critères:  ff médical fantastiqu
Auteur : Dr Lamb      Envoi mini-message

Série : Les enfants de la nuit

Chapitre 05 / 09
Complications

La porte d’entrée se referma sur nous. Nouria me prit la main : elle était en sueur, et sa respiration haletante me donnait des frissons. La maison était plongée dans l’obscurité : volets fermés, rideaux tirés.


L’antre du vampire…


Mais non ! C’était chez ma mère, pas chez lui ! De quel droit, et surtout comment avait-il pu entrer ? Nouria essaya l’interrupteur de l’entrée : rien. Il avait dû faire sauter les plombs. Je fis un pas prudent, à l’écoute. Pas un bruit.



La cuisine était déserte. Une casserole de café était posée sur la gazinière. Ma mère avait toujours eu des problèmes de sommeil, elle devait probablement se faire du café quand le vampire était apparu.



Nous traversâmes le couloir, aux aguets et ce ne fut qu’une fois parvenu à la salle à manger que je sentis du mouvement au-dessus de nous. Par réflexe, je poussai Nouria en arrière juste au moment où il s’abattit sur moi.



Je plongeai en avant en tournant la tête dans tous les sens. Le vampire était effondré sur moi et essayait de me saisir à la gorge. Il était très lourd. Sa peau était glacée.



Je rejetai la tête en arrière et heurtai sa figure. Il ne cria pas et enfouit sa tête dans mon cou.



Nouria poussa un cri et se jeta sur lui, la petite bouteille d’Évian ouverte. Elle la lui renversa sur le dos. Aussitôt, le vampire se redressa et poussa un cri très aigu, presque risible.



Le vampire tituba et trébucha sur moi. Il s’effondra dans le couloir en glapissant. Une légère fumée commençait à s’élever de son corps. C’était dingue.



Sa tête fut rejetée en arrière sous la violence de l’impact et il se cogna contre le mur. Il tomba évanoui. Nouria m’aida à me relever, sans le quitter des yeux. La tête du vampire semblait avoir fondu par endroit ; on distinguait des morceaux de chair noircis. Il n’avait plus qu’un œil, et son nez était devenu une horreur sanguinolente.



Nouria mit la main devant sa bouche.



Je la serrai dans mes bras. Je grelottais de terreur.



Le vampire était toujours inerte.



Je la forçai à avancer, les yeux rivés sur lui. Impossible qu’il vive encore.



Pas de réponse. Et s’il l’avait tuée ? Mon cœur se serra. Le salon était désert. Tout était inerte. Je levai les yeux vers l’escalier qui menait à l’étage.



Sans attendre sa réponse, je m’élançai en haut.




* * * * *




Nassera El Khadoui contempla le corps sur la table de travail et mit en route son dictaphone.



Elle coupa son dictaphone et hésita quelques secondes. Elle ne parvenait pas à détacher ses yeux des deux marques de canines au cou de la victime. Avec quel instrument avaient-elles pu être faites ?


C’était une jeune femme brune, aux cheveux bouclés, au teint halé, aux grands yeux noirs. Séduisante, professionnelle, elle gardait son sang-froid dans toutes les situations… jusqu’à cette nuit. La morgue lui parut trop silencieuse. Nassera remit le dictaphone en marche :



Elle coupa l’enregistrement et examina le corps. Froid. Inerte. Plus mort que mort. Dommage. Un beau jeune homme qui avait la vie devant lui. Il y eut un bruit métallique derrière elle. Poussant un cri involontaire, elle se retourna.


Personne.


Un frisson la parcourut. Elle aurait donné cher pour être loin d’ici.



Elle fit un bond en arrière et hurla d’épouvante. Elle se heurta à la table de travail.



Nassera ferma les yeux et reprit son souffle, sur le point de faire un arrêt cardiaque.



Sa collègue avait toujours le don de faire des mauvaises blagues aux mauvais moments.



Carine se rapprocha d’elle et voulut l’embrasser : Nassera esquiva.



La médecin légiste ne sourit même pas. Carine s’avança, cette fois-ci. Nassera resta en place. La blonde Carine posa ses lèvres sur les siennes. Après un instant d’hésitation, Nassera lui rendit son baiser.



Carine l’embrassa dans le cou en lui caressant les seins à travers sa blouse.





* * * * *





Les mots me parvenaient, mais je ne les comprenais pas. Mes yeux étaient fixés sur le corps inerte de ma mère, allongée sur le lit. Elle était belle. L’air apaisé. Je tombai à genoux devant le lit. Les larmes coulaient le long de mes joues. Maman… Morte.


Je n’arrivais pas à réaliser. Ce ne pouvait pas être vrai. Alors pourquoi avais-je tant de peine ?



Nouria s’agenouilla et me prit dans ses bras en me berçant doucement. Il l’avait tuée. J’étais arrivé trop tard.



Je pris sa main encore chaude entre les miennes. Je voulais lui hurler de se réveiller, la secouer…



La douleur était telle que j’avais l’impression d’être sorti de mon corps.



Bien sûr, ça ne pouvait être que ça.



Je sortis de la pièce et descendis dans la salle à manger.



Je traversai le couloir en inspirant profondément. Pas de corps, pas de vampire, juste un mauvais rêve…



Il était pourtant bien là, avec son odeur nauséabonde, mais je refusai de le voir et donnai un léger coup de pied dans le mur, au-dessus de lui.



Nouria me serra contre elle. Elle pleurait.



Je posai la main sur la poignée de la porte d’entrée.



Je ne me sentis pas tomber : je m’écroulai d’un coup comme si un poids s’était affaissé sur mes épaules.



J’explosai en sanglots avec tant de force que je crus m’évanouir. Nouria me serra contre elle.





* * * * *




Nassera referma la porte de son bureau et alluma la lumière de la pièce. Carine se colla contre elle et la plaqua contre la porte.



Carine l’embrassa dans le cou, et le souffle de son amante la fit frémir.



Lentement, Carine dégrafa la blouse de sa collègue et la fit tomber au sol. Elle embrassa les épaules nues et ôta le débardeur de Nassera. Elle jeta le vêtement au sol et posa une main sur le ventre basané. Leurs langues se rencontrèrent et cette douce caresse les excita d’avantage. Carine embrassa goulûment sa collègue, et remonta sa main jusqu’à la poitrine prisonnière du soutien-gorge noir.



Nassera poussa un soupir alors que les mains de Carine se glissaient dans son dos et bataillaient quelques secondes avec la fermeture du soutien-gorge. Traçant un sillon partant du cou pour finir sur la pointe du sein, Carine fit jouer sa langue sans lâcher la médecin légiste des yeux. Les pointes durcirent sous ses caresses buccales. Envahie de chaleur, Nassera gémit et caressa le visage de sa partenaire en se mordant les lèvres. La belle blonde lécha passionnément les seins de son amante, sentant une douce chaleur lui envahir l’entrejambe. Elle sentait son sexe devenir une vraie fournaise, et désirait plus que tout sentir la langue de Nassera au plus profond d’elle.



Elle fit glisser délicatement sa main sur le ventre de sa maîtresse et déboutonna lentement le jean de celle-ci. Nassera poussa un gémissement, glissant ses doigts dans la chevelure de Carine en frémissant. La blonde se baissa, embrassa le nombril, et fit descendre le pantalon et la culotte avec sensualité sans lâcher sa partenaire du regard. Elle lisait dans ses yeux un désir brûlant.


Elles se connaissaient depuis deux ans, mais ne couchaient ensemble que depuis cinq mois. Nassera n’avait jamais soupçonné la préférence sexuelle de sa collègue ; elle la croyait profondément hétérosexuelle, sentiment renforcé par le jeune homme qui venait la chercher au travail le soir. Lorsqu’elle apprit qu’il n’était qu’un ami, et que Carine se confia à elle un soir, Nassera sentit ses sentiments changer envers sa collègue. Elle se sentait si seule…


Le contact de la langue sur son clitoris coupa net le fil de ses pensées. Nassera s’arc-bouta contre la porte et gémit violemment.


Dans la pièce d’à côté, le corps froid de David était immobile. Les deux marques sur son cou semblaient suinter d’un liquide clair. Il n’y avait pas un bruit, si ce n’est les gémissements étouffés de la médecin légiste dans la pièce d’à côté.


Quelque chose se passa. Un courant d’air chaud…


Laurence venait de se matérialiser dans la morgue. Il examina les lieux quelques secondes et posa son regard sur le corps du jeune homme. Une idée lui vint. Il fut même étonné que Kleyner n’y ait pas pensé. Quel minable…


Il sentit ses canines qui s’allongeaient et se pencha vers le cadavre.




* * * * *





Nassera était allongée à quatre pattes sur le sol, les yeux clos, tandis que Carine lui léchait les fesses avec passion, en faisant aller et venir deux ses doigts dans le sexe brûlant et mouillé de sa compagne.



Carine donnait de longs coups de langue sur l’anus plissé, savourant le goût délicieux du corps plein et épanoui de Nassera. Celle-ci était au bord de l’orgasme, les muscles tendus, en sueur, crispée, sentant le plaisir monter, monter…



Elle explosa tout d’un coup dans un orgasme d’une telle violence qu’elle crut qu’elle allait s’évanouir. Elle s’effondra sur le sol, reprenant son souffle avec peine.




* * * * *




Lorsque Kleyner reprit ses esprits, il vit la proie penchée sur lui, avec une paire de tenailles à la main. Il ressentit alors quelque chose d’étrange et de très ancien : la peur. Sa pute se tenait à côté de lui. Il vit alors dans les yeux de la proie une rage si puissante qu’il s’entendit dire :



Kleyner ne comprit pas. De quoi parlait-il ? Puis la lumière se fit…




* * * * *




Je me penchai vers lui, mourant d’envie de lui écraser la gueule à coups de poings.



Je lui jetai un regard.



Je balançai un coup de poing dans le mur. Mais pourquoi me compliquait-elle la tâche ?



Elle eut un sursaut. Ses yeux ne me lâchaient pas.



Elle traversa le couloir et quitta la maison. L’aube approchait. Je la regardai partir avec un pincement au cœur. Je m’en voulais de lui parler comme ça, mais je ne voulais pas qu’elle se mette en danger. Je reposai mon regard sur le vampire défiguré.



Je lui expédiai la paire de tenailles dans le visage. Il s’effondra en glapissant dans un concert de gargouillis.



Je l’agrippai par les cheveux et le remis sur ses pieds. Trop mal en point pour se défendre, il n’eut d’autre choix que de me suivre à l’étage.




* * * * *





Nouria claqua la porte, s’installa devant, côté passager, et boucla sa ceinture. Elle fit démarrer le moteur.



Amel en resta bouche bée. C’était un cauchemar, une mauvaise blague…



Nouria se retourna violemment.



Nouria fixa la rue vide sans la voir.





* * * * *





Je ne répondis pas. Je ne pouvais pas détacher mon regard du corps froid de maman. L’imaginer morte…



La chambre était plus silencieuse qu’une tombe. Je fermai les yeux lorsqu’il se pencha vers elle. Pourvu que ça marche..




* * * * *





Les deux lesbiennes éclatèrent de rire. Nassera boutonna sa blouse de travail, encore frissonnante du plaisir pris. Elle ouvrit la porte de la morgue… et sentit ses jambes se dérober. Le mort était debout, les yeux injectés de sang. Il regardait dans sa direction. Carine bouscula Nassera, n’ayant pas vu. Et quelque chose tomba du plafond, sur elles.


Carine poussa un hurlement de surprise, ne comprenant pas ce qui se passait. Nassera, au sol, revoyait clairement les deux marques sur le cou du mort. Et lorsqu’elle sentit les dents de l’homme aux cheveux longs se planter dans sa gorge, elle comprit, mais trop tard, que les vampires existaient bel et bien.




* * * * *




Je passai le seuil de la porte, ma mère dans les bras. Elle était froide, ne bougeait pas. Je lui avais enfilé un pull à col roulé. Les deux filles m’attendaient, prêtes à démarrer. Amel se couvrit le visage en me voyant venir. J’avais froid et chaud à la fois. Mes jambes tremblaient. C’était comme si quelqu’un avait pris possession de mon corps et dictait mes actes. Chaque pas que je faisais vers la voiture semblait irréel.


J’avais encore le sang du vampire sur les doigts.




* * * * *




Laurence traversait les pièces de la maison ; elles étaient toutes désertes. Le silence était oppressant. Il y avait du sang dans le couloir de l’entrée. Il devait faire vite, l’aube était imminente. Avec prudence, il monta à l’étage, tomba sur une chambre vide. Il traversa le couloir, examina la salle de bains, et découvrit Kleyner, recroquevillé dans un coin de la chambre en face.



Il ne releva pas la tête. Les draps du lit étaient défaits et ensanglantés. Il vit le portrait d’un jeune homme posé sur la table de nuit.



Lorsqu’il releva la tête, Laurence poussa un cri involontaire. Kleyner, désespéré, se jeta aux pieds de son ami et leva la tête vers lui :



La bouche du vampire était pleine de sang ; et il n’avait plus une dent. Plus une canine. Rien.




(À suivre)