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Temps de lecture estimé : 18 mn
10/11/07
Résumé:  Alors que Ben est transferé au commissariat par Herbert et Charlotte, Amel et Huang aprennent qu'il est vivant. Et l'organisation B va se manifester...
Critères:  fh couple fellation fantastiqu -fantastiq
Auteur : Dr Lamb  (Vivre...)      Envoi mini-message

Série : Les enfants de la nuit 2

Chapitre 02 / 07
Le transfert

Résumé de l’épisode précédent : Neuf ans se sont écoulés depuis la mort de Nouria. Un matin, Ben reçoit la visite d’une femme vampire, qu’il parvient à tuer. Amel, de son côté, ignore qu’il est encore en vie, et combat les vampires avec Huang. L’ex-collègue de Jacques Pigneaux, Herbert, se rend à l’hôpital psy avec sa nouvelle collègue, bien décidé à obtenir des réponses.





24 Octobre 2006


Herbert et Charlotte furent parmi les premiers à se rendre sur les lieux. La voiture s’immobilisa sur le parking de l’hôpital psy. Le bâtiment était éteint et semblait vide.



Il déboucla sa ceinture.



Ne voulant pas s’opposer à son collègue, Charlotte ôta elle aussi sa ceinture.



Herbert sortit de la voiture, aux aguets, et regarda partout autour de lui. Le parking était désert. Seules deux autres voitures étaient garées, probablement celles du personnel de nuit. Il consulta sa montre : 7h30. Il entendit, derrière lui, les sirènes des voitures de leurs collègues. Il fallait faire vite.



Charlotte sortit son arme et inspira profondément, essayant de ne pas montrer sa peur. Pourtant, son cœur battait la chamade.

Cette affaire sentait mauvais, et le comportement d’Herbert ne dissipait pas ses doutes. Le flic s’avança jusqu’au bâtiment sans un regard pour elle. Complètement obsédé par cette histoire, il en oubliait de se protéger. Charlotte le suivit avec appréhension en se demandant dans quel guêpier ils se fourraient. Herbert se plaqua contre le mur et jeta un œil à l’intérieur. Rien ne bougeait dans le hall d’accueil. Avec prudence, Charlotte ouvrit la porte et entra en première, fit un tour sur elle-même avec son revolver braqué droit devant, à la recherche d’une cible potentielle ou de quelque chose d’anormal.


Rien.


Son collègue entra.



Rien. Aucun bruit. Il y aurait pourtant dû y avoir quelqu’un pour répondre, non ? Herbert s’avança vers le premier couloir de droite. À gauche, un bureau aux portes grandes ouvertes. Avec un poids au ventre, la jeune femme s’avança et jeta un œil à l’intérieur. Deux cadavres : un homme et une femme, tous les deux vêtus d’une blouse blanche.



Herbert la rejoignit et jeta un œil dans la pièce.



Charlotte inspira profondément, les yeux rivés sur les deux morts. C’était la première fois qu’elle en voyait en vrai, pas dans des livres ou des documentaires.



Herbert s’avança jusqu’au couloir. Charlotte le suivit, frissonnante, aux aguets. Elle avait la sensation que tout tournait autour d’elle. « Non, ne t’évanouis pas ! Reste pro ! » La première porte du couloir était fermée à clé. Le reste donnait sur des chambres. Herbert entra dans la première à gauche :



Il n’y avait qu’un lit, où une forme était allongée. Tâtonnant, le flic appuya sur l’interrupteur et la lumière vint éclairer la chambre.



C’était une femme. Morte. Les yeux grands ouverts. Charlotte poussa un gémissement. Le cou de la femme était recouvert de sang, inondant le tissu de sa blouse blanche.



Elle s’appuya contre le mur, les yeux clos. Herbert la prit par le bras et la tira en arrière.



Il se précipita vers l’infirmerie et se mit à fouiller dans les dossiers contenus dans la grande armoire.



Ses jambes ne la portant plus, Charlotte s’assit sur une chaise, évitant soigneusement de regarder le cadavre de l’homme. Égorgé lui aussi, à première vue.



Il prit un dossier et ses yeux s’illuminèrent.



Sans attendre de voir si elle allait le suivre, Herbert sortit de l’infirmerie.



* * * * *



Je revins à moi en entendant une voix de femme crier :



Je bondis sur mes pieds, le cœur battant la chamade. Que s’était-il passé ? Puis tout me revint. Je regardai mon bras souillé de sang.

La vampire ! Je baissai les yeux et sentis un cri monter dans ma gorge : plus de cadavre ! Juste un petit tas de cendres noires sur le sol.



Je me précipitai contre la porte du sas et jetai un œil par la vitre : des corps ! Partout ! Je vis trois corps allongés sur le sol. Cette saloperie s’était rempli le bide avant de venir me voir. Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi ? Je me plaquai contre le mur. Si la police était là, que devais-je faire ? Au moins, ils ne pourraient pas me coller ça sur le dos : j’étais enfermé dans ma chambre. Les questions se bousculaient en moi sans que je parvienne à leur trouver des réponses. Que faire ?


« Bordel de merde ! Pourquoi maintenant ? »


Pourquoi, après tant d’années ? Tremblant, je me passai une main sur le visage. Je ne comprenais pas pourquoi il n’y avait que cette vampire. Pourquoi n’étaient-ils pas plusieurs ? On toqua soudain à la porte du sas. Je sursautai et fis volte-face. Le visage d’un homme se dessina à la fenêtre. Il entra, et je reculai de quelques pas, jusqu’à heurter mon lit. Il avait les clés dans la main. Herbert. Le collègue de Jacques Pigneaux.


Il était déjà venu me voir cinq fois. Pour me poser les mêmes questions. Et à chaque fois, je lui avais dit la vérité. Une vérité qu’il ne pouvait pas accepter. Je crois même qu’il aurait été soulagé que je lui fasse de faux aveux. Son regard fit le tour de la chambre.



Il ne répondit pas. Une jeune femme blonde, sûrement sa collègue, apparut derrière lui. Elle était blême et visiblement sur le point de tomber dans les vapes.



Le flic ne fit pas attention à elle.



Je baissai les yeux sur le tas de cendres.



Herbert regarda le sol. Son regard n’exprimait rien.



Il s’approcha de moi. Je voulus reculer mais le lit me stoppa.



Je vis les poings de l’homme se serrer. La flic fit un pas.



Il ne répondit pas. La jeune femme sortit ses menottes et s’avança vers moi.



Elle s’arrêta net.



Herbert me dévisagea.



Ce fut avec des gestes tremblants que la flic me mit les mains dans le dos pour me passer les menottes.



Je n’avais sur moi que le pyjama fourni par l’établissement. Ils ne me répondirent pas. J’entendis des portes s’ouvrirent et des voix d’hommes résonnèrent dans les couloirs.



Je sentais le poids du regard d’Herbert sur moi.



En quelques minutes, la police avait investi les lieux. Des flics, partout, en uniforme ou en civil. Le hall de l’établissement était littéralement envahi. Herbert et sa coéquipière me firent traverser le hall. Je vis dehors, quelques personnes avec des appareils photos. Les journalistes étaient déjà là ?



Lorsque je sortis dehors, je reçus l’air frais de la matinée en plein visage, comme un cadeau du ciel. Je sentis mes jambes se dérober ; je n’avais pas mis les pieds dehors depuis si longtemps !



Herbert me fixa et fit halte.



Je regardai autour de moi, inspirant profondément. Le parking de la psychiatrie, que je n’avais vu qu’en partie depuis la fenêtre de ma chambre. C’était étrange, d’être dehors, cela me faisait presque peur. Les deux policiers me conduisirent jusqu’à une voiture de police. Le conducteur me regarda venir avec une drôle d’expression. Comme si j’étais une célébrité enfin accessible. À l’époque, rien, absolument rien n’avait transparu dans la presse de mon histoire. Ils avaient maquillé ça en « histoire de meurtres et de règlements de comptes ». Seuls les flics étaient au courant de ma version de l’histoire. Les flics… et d’autres personnes. Je n’avais jamais oublié les cadavres des trois hommes en costume, dans l’antre de Kleyner et Laurence. Ni le fait que ces deux vampires aient été enlevés par la femme asiatique.


Herbert me fit me baisser et j’entrai dans la voiture. La flic monta de l’autre côté. Il y avait une douce chaleur dans la voiture, presque réconfortante. Une odeur qui m’avait manqué. J’avais la sensation de redécouvrir la civilisation. La voiture démarra. Je jetai un regard derrière moi, vers le bâtiment. Cela me faisait drôle de le quitter, après toutes ces années. Finies, les habitudes de vie. Brian, le mec sympa qui venait faire le ménage. Il était souriant, essayait à chaque fois de me raconter une blague, jamais drôle. Fini, Paula, l’infirmière espagnole qui distribuait les médicaments. Finis, les plateau-repas dégueulasses. Fini, le personnel si gentil. La voiture s’éloigna et je fermai les yeux, une boule dans la gorge. Herbert, assis à ma gauche, ne disait pas un mot. Toujours les yeux clos, je demandai :



Il ne répondit pas.



L’impasse. J’ouvris les yeux et dévisageai la jeune femme blonde, qui, mal à l’aise, regardait les rues de la ville qui défilaient.



Je ravalai mes paroles. Ma mère… Il fallait que je la retrouve. Kleyner en avait fait l’une des leurs. C’est moi qui le lui avais demandé. C’était le seul moyen pour la maintenir en vie.



Elle me regarda. Son regard disait :



Il ne répondit pas. Le conducteur fit :



Je voulus m’avancer, mais la flic me repoussa en arrière.



Puis, à l’attention du chauffeur :



Il grommela quelque chose et se concentra sur la route. Je regardai les rues, les magasins, les piétons qui nous regardaient passer ; comme si je découvrais le monde pour la première fois.



* * * * *



Amel se réveilla la première, lorsque les premières lueurs du jour pénétrèrent dans la chambre par les volets restés entrouverts. Elle se retourna dans les draps, contemplant Huang qui dormait encore. Aujourd’hui, ils avaient une réunion avec leur équipe. Sept personnes. Tous chasseurs de vampires, dont le seul but était de faire éclater la vérité une bonne fois pour toutes. Elle inspira profondément et se passa une main sur le visage.



Il ne réagit pas, les yeux toujours fermés, trouvant la paix dans le sommeil. Oubliant les cauchemars qu’ils vivaient au quotidien.



Il plissa les paupières et grommela quelque chose d’inaudible. Les yeux de l’Algérienne se promènent sur le corps nu de l’homme. Désolée de devoir le tirer de la paix du sommeil, elle pouvait au moins faire en sorte de lui procurer un réveil agréable. Elle déposa sa main sur la poitrine, puis la fit descendre lentement le long du ventre. Amel se redressa et déposa un baiser au coin des lèvres de Huang. Il gémit mais ne se réveilla pas. Descendant lentement le long du torse qu’elle parsema de petits baisers, la jeune femme se retrouva face au sexe inerte et au repos. Avec lenteur, elle le prit entre ses doigts et le caressa lentement. Huang entrouvrit les yeux, encore dans les brumes du sommeil. Amel fit glisser sa langue le long de la verge encore molle, plusieurs fois.



Elle leva les yeux vers le visage de Huang qui la regardait faire, un demi-sourire aux lèvres. Puis elle reporta son attention sur ce qu’elle était en train de faire. Ses lèvres vinrent se déposer sur les bourses, puis elle fit tourner sa langue autour, arrachant un gémissement plaintif à l’homme. Elle les prit alternativement entre ses lèvres et les suça lentement, puis traça un sillon du bout de la langue jusqu’au sommet du gland.



Elle prit la verge durcissante dans sa bouche et la suça lentement, caressant les couilles imberbes.



L’homme, les yeux clos, la tête calée dans les oreillers, savourait la fellation de la jeune femme, le cœur cognant dans sa poitrine comme un marteau-piqueur. Amel sortit la verge de sa bouche, puis déposa sur le gland écarlate une grande quantité de salive, qui s’écoula lentement le long de la verge, pour finir sur les testicules gonflés. Puis elle déposa de tendres baisers le long du pénis.



Enfin, elle le reprit en bouche et le suça longuement, en le masturbant. Huang ne tarda pas à se raidir et la prévint :



Amel masturba vivement le sexe tendu et dur comme de l’acier, et soudain, des jets de sperme épais vinrent jaillir du gland pour s’échouer sur le ventre de l’homme, qui cria doucement.



Amel branla encore un peu le sexe pour faire sortir les dernières gouttes, puis prit le gland dans sa bouche et le téta.



Elle ne s’arrêta que lorsque le sexe de son amant commença à ramollir. Elle se redressa et vint l’embrasser sur la bouche.



Il mit quelques secondes à revenir à lui.



Amel haussa les épaules.



Elle sauta hors du lit et se dirigea vers la commode pour prendre des sous-vêtements propres.



Huang hocha la tête.



Il regarda Amel se rendre dans la salle de bains, puis s’empara d’un kleenex sur la table de nuit pour s’essuyer un peu le ventre, recouvert de sperme.



Il s’assit au bord du lit et sursauta lorsque son téléphone portable se mit à vibrer. Il le prit et regarda le numéro. C’était Amélie Levreaux. Leur contact en France. La jeune femme présente au chevet de Benjamin Bollard lorsque Kleyner l’avait agressé. Leur contact, celle-là même qui avait informé Anita que les deux vampires étaient en France.



Dieu merci, leur ligne était sécurisée.



Il y eut un silence au bout de la ligne.



Huang reçut comme un coup de marteau à l’estomac. Le Kleenex souillé de son sperme tomba par terre.



Il entendit derrière lui le bruit de la douche. Comment allait-il annoncer ça à Amel ? Elle qui était persuadée que Ben était décédé…



Huang ferma les yeux et encaissa le choc.



La porte de la salle de bain s’ouvrit et la tête d’Amel se dessina dans l’encadrement.



Huang ne répondit pas.



C’était encore pire que ce qu’il pouvait s’imaginer. Trop de chocs d’un seul coup.



L’Asiatique raccrocha le téléphone et le déposa sur le lit aux draps défaits. Puis, lentement, il se retourna vers Amel.



Amel, nue, le corps couvert de mousse, entra dans la chambre.



Amel recula de quelques pas et se trouva dos contre la porte de la salle de bains.



Amel entendait les mots de son amant, mais elle n’arrivait pas à les réaliser. Ben, vivant !



Amel resta immobile, ne parvenant pas à réaliser.




* * * * *



Mickey Harris travaillait depuis maintenant treize ans pour l’organisation B. Il était entré au FBI à l’âge de vingt ans et y avait travaillé pendant cinq ans. Jusqu’à un fameux jour, où il fut blessé en service, lors d’une enquête qui paraissait pourtant tout à fait anodine : des voleurs de bijoux. Pendant cinq mois, à l’hôpital, dans un état végétatif, être nourri par des tubes. Lorsqu’il s’était réveillé, ce fut pour apprendre le suicide de ses parents. Ils n’avaient plus que lui. Les longues nuits où il ne dormait pas, il lisait sans arrêt le mot qu’ils avaient laissé :



C’est trop dur sans toi. Ne te réveille pas. Nous t’aimons.


Martha et Roland.



Ils l’avaient abandonné dans ce monde froid et sans âme. Puisqu’il n’avait plus rien pour se raccrocher, Mickey erra pendant deux ans, à faire des petits boulots, à zoner avec des gens peu fréquentables. Il espérait presque se faire tuer au cours de l’un de ses « vagabondages ». Mais à chaque fois, il passait la nuit dans une cellule au commissariat, puis il sortait libre. La vie vaut-elle d’être vécue, lorsqu’on n’a plus rien ? Il ne se posait pas la question, puisqu’il connaissait déjà la réponse. Il passait plusieurs soirées avec des gens bizarres, et généralement, ces rencontres le conduisaient dans des endroits glauques et des partouzes. Il passait des nuits entières à baiser des inconnues, cherchant des réponses dans les corps nus et luisants de sueur d’aventures nocturnes. Mais il n’en trouvait pas.


Puis, une nuit, alors qu’il errait sur un chantier en construction, il tomba nez à nez avec une de ces choses. Il distingua des yeux jaunes et des dents acérées ; la seconde d’après, il était au sol, le vampire sur lui, cherchant son cou. Il ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait, l’esprit embué par la cocaïne. Il eut des souvenirs de lui, petit, regardant les Dracula à la télé, fit vaguement le rapprochement. Il comprit alors qu’il allait bientôt quitter ce monde, et l’idée ne lui déplut pas. Enfin la paix. Fini, les errances nocturnes. Mais Mickey Harris n’eut pas ce soulagement-là.


Il entendit un drôle de bruit, et reçut un nuage de cendres en pleine figure. Deux hommes se tenaient debout devant lui et le scrutaient.



Et voilà comment, pendant trois ans, il avait chassé les vampires avec un petit groupe de résistants. Trois ans de chasses, de descentes en plein jour dans des caves froides et humides, de vampires tués, de peur, de sang, de morts, de sacrifices. Puis il rencontra Frida. C’était une jeune femme au sourire pétillant. Un petit bout de femme très attachant. À ce moment, Mickey voulut tout abandonner, fuir loin, très loin, avec Frida. Il ne lui dit bien sûr pas la vérité. Il dut raconter des bobards invraisemblables. Mais il avait omis un détail : il savait la vérité. Et aucun des compagnons de son groupe de résistants n’était à l’abri.


Ce jour-là, un groupe de vampires fit irruption. Mickey achevait de préparer son départ, et l’instant d’après, il vit ses compagnons tous morts, égorgés, ou en train de l’être. Il n’eut pas le temps de réagir.

L’un de ses compagnons, un certain Harold de Pennsylvanie, avait un Uzi en main et se mit à arroser les vampires. Malheureusement, il dérapa sur un des corps, tomba en arrière et perdit le contrôle de l’Uzi. Mickey reçut six balles perdues : deux dans le ventre, trois dans les jambes, une dans le bras gauche. Il resta longtemps, les yeux fixés au plafond, écoutant les vampires se repaître du sang humain. Il entendit les cris de Frida. Mais il ne pouvait pas bouger.


Longtemps après, très longtemps après, il entendit les sirènes de police. Il fut transporté sur un brancard, et après, plus rien.

Il ne se souvenait pas.


Lorsqu’il sortit, il sut ce qu’il devait faire.


Et maintenant, il était là, avec ses hommes, à écouter les ordres de leur chef.



La silhouette sombre était tassée dans un fauteuil, à l’autre bout du bureau. Mickey transpirait à grosses gouttes, terrifié qu’il était par la chose qui parlait.



Mickey hocha la tête.



Ses hommes sortirent en essayant de dissimuler leur hâte de quitter la pièce. Harris allait faire de même lorsque la silhouette l’appela :



Blême, il fit volte-face.



Harris n’eut pas d’autre choix. Sur le point de se pisser dessus, il resta près de la porte, dans le noir, essayant de distinguer quelque chose dans la pénombre.



Sentait-il comme sa voix tremblait ? Bien sûr ! Il ne pouvait pas ne pas le sentir.



C’était une mission impossible. Harris le savait. Cette femme était un fantôme.



Mickey ouvrit la porte et sortit dans le couloir. Lorsque la porte se referma derrière lui, il se rendit compte qu’il avait mouillé son froc.




* * * * *




Je ne répondis pas, me contentant de fixer la table où étaient posés les dossiers. Herbert était assis en face de moi. Il me regardait comme si j’étais le Saint-Graal. La jeune flic, prénommée Charlotte, me demanda :



Elle continua, imperturbable.



Sacrée méthode d’interrogatoire.



Entendre ce nom me fit tout drôle.



Herbert me fixait toujours sans intervenir. Je crois qu’ils voulaient me faire craquer.



À bout de nerfs, je ne répondis pas et fixai le flic :



Je fixai la caméra.



Je haussai les épaules.



Charlotte jeta un œil à son collègue. Herbert se pencha et coupa l’enregistrement.



Les deux flics restèrent muets.



Je terminai avant que ma voix ne se brise. Herbert soupira.



Il se pencha et ralluma la caméra.





À suivre dans l’épisode 3 de la saison 2 des « Enfants de la nuit » : Anita Chow Yuan.