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Temps de lecture estimé : 12 mn
29/01/08
Résumé:  Piégé par Nathalie, Éric a subi les délires trop pervers de sa geôlière. Après cet épisode malheureux, Nathalie s'est repentie de ses actes. Pour prouver sa sincérité, elle enjoint Éric de l'attacher avant de reprendre leur jeu sexuel.
Critères:  fh bizarre douche fsoumise fdomine hdomine massage pénétratio jeu sm attache bondage portrait -sm -fsoumisah -jeux
Auteur : Eric Grand            Envoi mini-message

Série : Ludosexe

Chapitre 04
Du bain chaud à la douche froide

Habillage



Le long et fin serpent blanc glisse silencieusement sur la couverture. Chacun de ses anneaux vient immobiliser davantage sa proie consentante. Prise dans cet étau de corde qui l’enserre tel un muscle constricteur, Nathalie abandonne sa plastique au lien de coton.



D’une voix tranquille, Nathalie me conforte dans ma tâche :



Il y a encore peu, un tel discours m’aurait laissé perplexe. Mais maintenant que je connais mieux Nathalie, je sais comment interpréter son propos. J’ai vu à l’œuvre cette étrange dualité qui cohabite en elle et le paradoxe relationnel que cela peut générer. Comme s’il existait une gentille et une méchante Nathalie. Je pense que ceci explique la raison d’être de son jeu sexuel aux règles si particulières, c’est une manière de canaliser son côté sombre. Cependant, et je l’ai constaté à mes dépens, le canal n’est pas à toute épreuve. En certaines circonstances la digue du raisonnable peut être submergée par le flot de la perversité.


Je reviens au moment présent et délaisse les pensées qui trottent dans ma tête. Elles ne doivent pas me faire oublier la mise en garde de la gentille Nathalie, celle qui est allongée devant moi.



La Nathalie de lumière me répond avec malice :



Mais dans son coin, la Nathalie de l’ombre complète tout doucement, juste pour elle-même :



Le silence s’installe à nouveau dans la chambre. Seuls restent perceptibles les petits frottements qui accompagnent chaque morsure de la corde dans la chair de sa captive.


Un long moment plus tard, presque aussi discrètement qu’une chute de neige nocturne, le blanc coton a entièrement pris possession de sa prisonnière. Bien avant ce moment, Nathalie avait renoncé à son corps, elle avait laissé ses yeux se clore, elle s’était endormie.




Urgence matinale






Coup de poker



Couchée sur le lit, lovée dans un grand linge de bain, Nathalie est secouée par de petits tremblements. Je m’approche et commence à la frictionner doucement, puis vigoureusement. Elle apprécie ce séchage énergique et émet quelques sons de contentement, presque similaires à un ronronnement. Les frissons ont disparu de son corps et je retire le linge qui la sied.


À ce moment, le soleil surgit au-dessus de la lointaine colline boisée qui fait onduler l’horizon. Un rougeoiement profond illumine la chambre et vient darder Nathalie. Le feu solaire embrase sa peau de velours, colore les zébrures blanches qui l’enserrent, dessine des ombres aux frontières de ses liens, révèle que corps et cordes ne font qu’un. Face à cette tigresse offerte, une puissante émotion étreint mon sexe.


Je m’approche de la féline, fasciné par sa sauvage beauté. De son corps sévèrement contraint, seules les fières pointes de ses seins paraissent vouloir s’échapper. Je m’allonge à son côté et laisse ma main parcourir ses cambrures. D’une contraction soudaine, Nathalie fait un quart de tour et vient se coller contre moi, ses noires pupilles plantées dans les miennes. Sans le moindre cillement des yeux, mon orgueilleuse captive vient me mordiller la lèvre inférieure. Puis, un fin bout de langue parcourt le pourtour de ma bouche et en humecte les commissures. Son visage s’approche encore, nos lèvres se joignent étroitement, nos langues entament une danse frénétique, le bleu de ses iris m’emporte par-delà les océans.


Nos baisers sont doux et violents à la fois. J’aime cette sauvagerie qui l’anime, la rébellion qui l’habite, et j’aime aussi sa délicatesse, cette fragilité de cristal qu’elle dissimule bien souvent tout au fond de son être. Ces mélanges transparaissent dans le goût de sel qui accompagne les puissants enlacements de nos langues, puis dans la saveur sucrée qui s’installe lors du court délassement qui suit. Ces délicieuses étreintes buccales ont été initiées par Nathalie. Cependant, la douce tigresse a déjà joué l’ensemble de ses cartes, toute nouvelle initiative lui est interdite, sa cage de corde est plus implacable que mille dompteurs. Dans un nouvel effort pour repousser un peu plus loin les limites de sa liberté, elle tourne la tête en m’aveuglant de sa crinière et me chuchote dans l’oreille :



Chaude comme la braise, elle ne veut plus attendre, elle ne peut plus attendre. Elle roule sur elle-même, son corps est secoué de petits spasmes, elle tire sur les liens qui se font plus présents, plus mordants, plus entravants. Son appel retentit à nouveau, plus fort, plus impatient :



Je reste sans réaction, comme fasciné par cette nouvelle mutation. La douce tigresse est un lointain souvenir. C’est maintenant une bête féroce qui se bat contre cet inaccessible ennemi de corde. Ses griffes impuissantes lacèrent le drap du lit, ses pattes chevillées ruent dans le vide, sa nuque projette violemment sa tête dans toutes les directions, le tout est accompagné de cris rauques et profonds. Bientôt elle constate l’inanité de son combat et interrompt sa révolte de chatte de gouttière. Après quelques instants de calme, un incroyable rugissement retentit dans la chambre :



Ce cri puissant me fait sortir de mon état contemplatif. Je réalise que ma passivité est en partie responsable de cette féline frustration.


Sans mot dire, je me dirige aux pieds du lit et de ma promise. Ses yeux me suivent, ils expriment l’agacement, la contrariété, l’impatience, mais également une pointe d’interrogation. Cependant, la plus grosse part de ses sentiments reste inaccessible, cachée derrière un voile de silence. Arrivé à l’extrémité du matelas, j’empoigne les mollets de ma captive et la force à se retourner sur le ventre. Son corps, rigidifié par les liens, répond d’un bloc à ma sollicitation. Aucun son ne s’est échappé de la bouche de Nathalie. Je peux maintenant examiner les attaches de ses bras, qui solidarisent ses deux membres avec son dos, et les liens de ses poignets, qui obligent ses mains à se joindre au niveau de son coccyx. Après m’être assuré que chaque nœud est à sa place, je saisis la corde qui entrave ses chevilles et, sans la prévenir de mon intention, je tire fort en arrière.


Obéissant à cette violente sollicitation, tout le corps de Nathalie glisse sur le lit. J’accompagne ses genoux jusqu’au sol et interromps la glissade de la belle. Le haut de son corps est allongé sur le lit, ses fesses saillent généreusement à l’angle du matelas, ses genoux et ses pieds reposent sur la descente de lit. Depuis que j’ai repris les rênes de la situation, Nathalie n’a pas émis le moindre son. Et maintenant qu’elle se sait offerte, elle attend sereinement son sort.


Mais avant d’aller plus avant dans le couplage, un autre fantasme dévore mon esprit. Je veux connaître l’extase du flambeur qui mise tout son pécule sur le rouge. Je veux risquer la flamme pour connaître l’exaltation. Je veux aussi prouver à Nathalie que je n’ai pas peur d’elle. Alors, sans plus réfléchir, je m’avance et dépose tout mon attirail de mâle au cœur des paumes de ma prisonnière. Je ne connais que trop bien le danger de ses doigts aussi venimeux que des anémones de mer. Mais je pense connaître suffisamment bien l’animal pour que mes parties intimes soient maintenant reconnues aussi amicalement qu’un poisson-clown.


À peine ai-je déposé queue, sac et billes, qu’une intense agitation naît sous moi. Les dix doigts aux griffes acérées découvrent avec surprise cet inattendu présent. Il n’est plus question de faire marche arrière, mon sac est déjà captif des dangereux tentacules. Après quelques secondes de malaxage, les doigts de Nathalie enserrent tous les endroits stratégiques de mon entrejambe. Surprise de tant d’audace, elle me lance d’un ton étonné :



La contraction de ses paumes sur ma verge m’indique que le moment de vérité est arrivé. Du bout des doigts, Nathalie effleure mon scrotum et flatte délicatement mes testicules, tout en comprimant davantage ses paumes sur mon bois. Mais comment fait-elle ça ? D’un léger mouvement de va-et-vient elle déclenche des bouffées de chaleur dans mon bas-ventre. Elle joue de ses ongles pour encore amplifier la résonance de mon plaisir. C’est le jackpot, je suis récompensé au centuple de ma mise de départ. Toute ma volonté est nécessaire pour empêcher l’explosion immédiate de mon bâton de dynamite. Elle s’en rend compte et prend un malin plaisir à élever encore d’un cran l’irradiation de mes parties génitales. Je n’en peux plus.



Ses mains continuent d’enserrer fortement mon pénis. Elles tentent de l’emmener vers l’antre des plaisirs, mais aussitôt un veto de corde stoppe ses poignets. Frustrée, Nathalie me commande encore une fois :





Supernova



Nos corps se juxtaposent, à la manière de deux S accolés. Mes jambes enserrent celles de Nathalie, ses fesses compressent mes attributs masculins, mon ventre et ma poitrine épousent la forme de son dos, sa poitrine est ceinturée par mes bras et ses seins enfermés dans mes mains. Je pose mon menton sur son épaule, approche ma bouche de son oreille :



Pour seule réponse, ma brûlante captive entame une lente ondulation de ses hanches. Collé à elle, je la suis dans ses doux mouvements. Ma verge de feu commence à chercher l’entrée du temple. Une respiration plus intense m’indique que les flammes se propagent. Le nonchalant mouvement de balancier des hanches est remplacé par de frénétiques oscillations de la croupe. Au bout de ma torche, je sens mon gland énorme prêt à illuminer le tunnel des plaisirs. Toutefois, je réfrène mes ardeurs et laisse Nathalie engager une nouvelle lutte avec son corset de liens. Acculée dans les cordes, elle bande ses muscles pour étirer ses attaches, mais sans parvenir à enfourner mon gland. Seuls résultats de ses colossaux efforts : de longs et brûlants effleurements de mon phallus sur son clitoris.


Frustration et plaisir se mélangent. Nathalie sent la proximité de l’acier incandescent sur lequel elle désire plus que tout s’empaler. Mon envie est également à son paroxysme, je dois me faire violence pour résister à l’incroyable force d’attraction de son sexe. Le feu du désir consume mes mains qui pétrissent ses deux seins comme le ferait un boulanger. C’est à peine si je sens la brûlure de ses ongles qui me lacèrent le ventre. Basculant sa tête en arrière, Nathalie me tend ses lèvres et l’incendie se propage dans nos bouches. Toutes nos pensées périssent dans les flammes et seuls nos instincts sexuels les plus primaires résistent à la combustion. Mes dernières volontés de différer l’accouplement partent en fumée. Mon flambeau pénètre sauvagement Nathalie et nos corps s’embrasent de l’intérieur.


De la fusion de nos êtres naît une incroyable énergie. Des rayonnements de plaisir nous irradient de la tête aux pieds. Un magma de bien-être se répand dans nos vaisseaux sanguins. Une explosion orgastique nous transporte dans une autre dimension. Le temps ne s’écoule plus, nos pensées se sont figées, nous nous magnifions dans la félicité.




Douche froide



Les dernières fumerolles de contentement s’échappent de nos corps calcinés et immobiles. Le lit est recouvert de cendres d’orgasmes, de restes de jouissances, de poussières de voluptés, de débris de délectations…


Étranges rescapées de cet incendie de folie, les cordes immaculées contraignent encore et toujours Nathalie.



Sans plus répondre, je laisse Nathalie et ses liens au milieu du lit. Quelques minutes plus tard, la tête sous l’eau tiède, je remets mes idées en place. En réalité, je n’ai pas l’intention de laisser Nathalie ligotée toute la journée. Si je n’ai pas pu m’empêcher de la provoquer, c’est stupidement par vengeance pour ce qu’elle m’a fait endurer la veille. Cependant, j’ai un peu mauvaise conscience d’avoir gâché la fin de nos magnifiques ébats et j’abrège ma douche pour mettre fin à cette plaisanterie qui ne m’amuse plus.



Pressé de m’excuser, je termine de me sécher et reviens dans la chambre.


Interdit, je reste sur le pas de la porte et contemple le lit vide.


Désorienté, je peine à admettre cette vision.


Décontenancé, je cherche une explication rationnelle à cette disparition.


Interloqué, j’aperçois sur le sol un monticule de confettis de cordes.


Ébahi, je remarque la paire de ciseaux qui surmonte le monticule.


Abasourdi, je découvre une feuille de papier sur la table de nuit.


Pétrifié, je lis le mot unique qui a été rageusement griffonné :



VENGEANCE