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Temps de lecture estimé : 16 mn
14/03/08
Résumé:  Terrorisé à l'idée de devoir affronter la colère de Nathalie, Eric prend la fuite. Malheureusement pour lui, la peur est rarement bonne conseillère.
Critères:  ffh fsoumise hsoumis fdomine vengeance massage jeu sm attache bondage baillon yeuxbandés -vengeance -hff -jeux
Auteur : Eric Grand            Envoi mini-message

Série : Ludosexe

Chapitre 05
L pour Elle, dent pour dent

Courage fuyons



C’est bien connu, les hommes sont courageux. Un nombre incalculable d’actes de bravoure sont là pour le prouver. Par conséquent, est-il bienvenu que j’exhibe ma masculine vaillance et qu’ainsi j’ajoute ma pierre au fossé qui nous sépare de la gente féminine ? Non, ma décision est prise, irrévocable : je pars.


Maintenant que j’ai surmonté l’instinct bestial qui voulait me mener au combat, je me sens mieux. Je me sens fort. Je me sens intelligent. Je me sens… Un craquement sur le plancher interrompt mes vaines cogitations.



Un gros chat noir entre dans la chambre et contemple ma nudité d’un air absent.


Je saisis rapidement un linge de bain et enroule ma pudeur à l’intérieur. Puis, prenant conscience de l’absurdité de ma conduite, je tente de me donner une contenance en faisant onduler le linge à la manière d’un torero de pacotille :



Le chat me lance un regard vide et sort tranquillement de la chambre.


J’essuie machinalement les gouttes de sueur qui perlent sur mon front et je murmure entre mes dents :



L’intermède félin terminé, je peux revenir à la question qui me tarabuste : comment vais-je rentrer chez moi ?


En premier lieu, il faut absolument éviter toute rencontre avec Nathalie. Non pas qu’une telle rencontre me fasse peur, bien sûr que non, mais un nouveau conflit serait inutile et destructeur pour notre relation.


Ensuite il faut que j’atteigne ma voiture. Cependant, la seule pièce de vêtement qu’il me reste est ce linge de bain. Non seulement cela risque d’être gênant si je croise quelqu’un, mais je n’ai ni clé, ni argent, ni téléphone, ni rien du tout. Heureusement, en ce qui concerne la voiture, j’ai une clé de réserve qui est dissimulée sous la voiture, dans la roue de secours. Eh oui, cela m’était déjà arrivé de me retrouver « enfermé dehors ». Mais pour le reste, il va falloir improviser…





La Joconde



Le chauffage au maximum, je roule sur de petites routes inconnues. Impossible de prendre l’autoroute, je n’ai pas un centime. Quant à la nationale, je l’ai quittée après quelques kilomètres, suite à une interminable attente à un feu rouge sous le regard plongeant et insistant d’un camionneur.


Et voilà une nouvelle bifurcation, et un panneau avec deux noms de localités inconnues.


Je repense au jour où Julien m’avait fait une démonstration avec son petit GPS. Nous nous étions glorieusement perdus et je m’étais moqué de lui pendant une heure. Présentement, je donnerais cher pour que ma voiture soit équipée de ce petit gadget. Je tourne à gauche et continue ma route approximative en direction de l’est. Je jongle avec les intersections pour conserver le soleil légèrement sur ma droite.


Je diminue le chauffage, j’ai un peu moins froid… première bonne nouvelle depuis un long moment.


Je réfléchis à mon retour chez moi. Je vais devoir aller chez la concierge chercher un double de mes clés. Il faudra que je baratine une histoire de douche, de palier, de courant d’air… Je vais vraiment passer pour le dernier des…


Enfin un panneau avec un nom connu, mais ça fait déjà deux heures que je me traîne en pleine campagne.


Enfin ma ville. Enfin mon quartier. Enfin ma rue. Enfin mon immeuble. Je me gare au plus près de la porte d’entrée et je fonce.



Enfin me voici devant ma porte d’entrée. Enfin la porte s’ouvre. Enfin la chaleur de mon appartement. Enfin mon salon. Enfin mon fauteuil. Enfin un peu de calme… de sérénité… de…



Je sursaute et écarquille des yeux grands comme des ballons de football. Confortablement installée dans mon canapé, Nathalie me considère avec un sourire énigmatique.





Un singulier pluriel



Durant cinq minutes, plus aucun mot n’est prononcé. Trois cents secondes pendant lesquelles Nathalie me fixe droit dans les yeux alors que je m’enfonce dans mon fauteuil. Je sens le poids du mur de silence qui augmente. Je sens la force de son regard qui me domine. Je suis fatigué physiquement, je suis vidé émotionnellement, je suis épuisé nerveusement, je n’en peux plus.


Finalement, rassemblant le peu d’énergie qu’il me reste, je tente maladroitement de repousser la chape de plomb du silence :



Rien. Pas un rictus. Pas la moindre réaction. Et toujours cette espèce de sourire qui n’en est pas vraiment un.


Le silence reprend lentement possession des lieux. Dans mon esprit engourdi, je vis un calvaire au ralenti. Les secondes peinent à se frayer un chemin dans le sablier du temps. Tout mon être est cotonneux. Est-ce l’attraction terrestre qui est décuplée et m’écrase ainsi dans mon fauteuil ? Les paupières de mes yeux commencent à tomber.


Je perçois une ombre, un léger mouvement de Nathalie et juste après, elle rompt le silence :



Je ne saisis pas bien la raison d’être de cette phrase. Pourquoi me dit-elle cela ? Pourquoi cette espèce de mise en garde ?


Une étrange sensation me tire subitement de ma torpeur. L’impression de moins bien respirer, comme si ma gorge avait rétréci. D’un mouvement réflexe mes mains montent vers mon cou et découvrent la présence d’une corde qui l’enserre.



Une décharge d’adrénaline me ranime totalement et dans un éclair de lucidité je me fige. Nathalie est toujours assise face à moi, son sourire narquois a disparu derrière un visage sévère. Mais qui donc tient cette corde qui me serre le cou ?


À peine cette question est-elle apparue dans mon esprit qu’un bandeau est appliqué sur mes yeux. Plongé dans le noir, la gorge fortement comprimée, abasourdi par la surprise, je cesse de réfléchir et applique l’injonction de Nathalie : surtout ne pas bouger.


Une toute petite voix me chuchote dans le creux de l’oreille :



Cette voix ??? Elle ne m’est pas inconnue… j’en suis pratiquement certain… je cherche le visage qui lui correspond…



Je sursaute, surpris par le ton autoritaire de Nathalie. Je laisse temporairement de côté la douce voix féminine et lève mes bras en direction du plafond.


Un cliquetis caractéristique, combiné à un contact dur et froid, m’indique que mes poignets vont être menottés. Je reconnais la patte de Nathalie dans cette opération, elle adore utiliser ces petits joujoux de métal. Les mâchoires de fer sont rapidement et fermement verrouillées sur mes poignets. Une tension contraint mes bras à se replier derrière ma tête. Les menottes sont amarrées au dossier du fauteuil, immobilisant solidement mes poignets et condamnant mes bras à rester repliés en arrière.


Quelques secondes plus tard, une opération similaire débute avec mes chevilles. À nouveau, un cliquetis métallique résonne dans mon salon, puis le contact dur et froid de l’acier sur ma peau m’informe que mon immobilisation se poursuit. Bientôt mes chevilles sont solidement entravées et contraignent mes jambes à rester plaquées contre le cuir du fauteuil.


Me voici totalement solidaire de mon siège. Cette opération n’a pas duré plus de trois minutes et aucune parole n’a été prononcée. Un vrai travail de professionnelles. Dois-je me réjouir ou m’inquiéter de cette efficacité ? Qui est cette femme qui a agi de concert avec Nathalie et dont la voix ne m’est pas inconnue ? Je suis toujours trop abasourdi pour savoir que penser. Mon seul réconfort est que l’angoissante pression qui s’exerçait sur mon cou a maintenant disparu.





La leçon




L’insolence de Nathalie à mon égard est trop forte. Je ne peux plus supporter son discours rabaissant et je veux commencer à exprimer mon désaccord lorsqu’elle reprend.



Ah, la salope ! On ne m’avait jamais fait un coup pareil. J’ai l’impression d’avoir une espèce de muselière autour de toute la tête et je ne peux plus articuler le moindre mot.



Mais elles jouent à quoi, ces cinglées ? Et c’est qui, cette apprentie muette ? Je suis quasiment sûr qu’elle me connaît, que je la connais, qu’on se connaît…



Les caresses sont plutôt agréables, mais devoir supporter les commentaires de Nathalie c’est vraiment humiliant.



Je sombre petit à petit dans une douce torpeur. Les caresses de l’apprentie de Nathalie sont agréables. La peur qui me tenaillait s’évacue et je me laisse bercer par les douces phalanges de ma mystérieuse geôlière.



Mais comment fait-elle ça ? Avec quelques pressions bien senties, elle a mis le feu à mes entrailles. J’aimerais lui dire de continuer, mais mes paroles se transforment en un ânonnement ridicule.



Je n’en peux plus. Mais qu’elles arrêtent de me trafiquer dans tous les sens et qu’elles en finissent. Et qu’est-ce qu’il me prend de saliver comme un chien devant une saucisse ? Je sens que des fils humides me dégoulinent sur la poitrine… c’est dégueulasse…



Cette voix ! C’est sûr, je la connais ! Mais je n’arrive toujours pas à replacer un visage dessus. Mais… mais elles ne vont pas me laisser comme ça ??? Je tente de réagir, mais que puis-je faire ? Rien.


Je les entends s’éloigner et une porte se referme. Elles sont probablement dans ma chambre. Je discerne vaguement des bruits de voix, mais elles sont trop confuses pour que je puisse les comprendre.


Et je reste seul…

Seul dans ma nuit sans étoiles…

Seul dans mon silence visqueux…

Seul dans mon fauteuil prison … à attendre que mon mât baisse pavillon.





Vengeance perverse



Un tintement léger me tire de mon assoupissement. Je réalise que mes chevilles ne sont plus entravées et je sens maintenant que l’on s’affaire sur mes poignets. L’étau qui les enserrait se relâche et mes bras dégringolent du dessus de ma tête.


Sans attendre, je retire le bandeau qui m’aveugle et la lumière du jour me force à cligner des yeux. Je m’attaque ensuite à mon douloureux bâillon et me bagarre plusieurs minutes avec les lanières de ma muselière. Finalement, je réussis à extraire l’incommodante et obsédante boule de caoutchouc poisseux de ma bouche. C’est avec soulagement que je peux effectuer quelques exercices de mastication et avaler à nouveau ma salive.


Je prends alors le temps de regarder autour de moi : le salon est vide de toute présence, le silence règne dans mon appartement. Pour me libérer totalement de ma position assise, il me reste à retirer les bandes de scotch qui me maintiennent encore sur mon fauteuil. Je ne tarde cependant pas à réaliser que cette opération est loin d’être une partie de plaisir. L’arrachage du scotch peut être assimilé à une séance épilatoire géante.


Durant quinze minutes, je mène un douloureux combat pour me libérer. Mon ventre brûle, mes cuisses gémissent, mais le plus difficile est de ne pas penser à Nathalie et au sourire sadique qui doit actuellement illuminer son visage.


Enfin je peux m’extirper de mon fauteuil. Une seule pensée me préoccupe, nettoyer toutes les humiliations subies sous une douche régénératrice. Toujours en tenue d’Adam, je traverse mon appartement pour atteindre la salle de bain. Cependant, au moment où je passe devant la porte de ma chambre à coucher, un petit bruit attire mon attention. Je me fige sur place et écoute attentivement. Oui, j’ai maintenant la certitude que quelqu’un se trouve dans ma chambre. Je pousse doucement la porte… de longs cheveux châtains colorient mon oreiller.


Je reste immobile quelques secondes, avant de m’avancer pour découvrir le visage de la femme qui squatte mon lit. Réagissant au bruit de mes pas, elle tourne doucement son visage vers moi :



Les joues de mon ex rougissent légèrement.



Je m’approche de Catherine et retire la couette qui la recouvre. La surprise qui m’étreint alors est moins due à la nudité de son corps, qu’à sa position contorsionnée. Les seuls atours de Catherine sont des menottes aux très courtes chaînes qui emprisonnent ses poignets et ses chevilles en un point central de son dos. Ainsi enchaînée, il lui est pratiquement impossible de se mouvoir, ne fut-ce même que pour se retourner. Ma surprise passée, je l’aide à trouver une position plus confortable, couchée sur le côté, face à mes questions.



Elle a prononcé ces mots faiblement, sans soutenir mon regard.



Les joues de Catherine rougissent à nouveau.



Un coup de sonnette à la porte d’entrée retentit.



Une nouvelle fois les joues de Catherine rougissent et elle baisse son regard.



Un deuxième coup de sonnette retentit plus longuement.



À ce moment, de grands coups de poings ébranlent la porte d’entrée de mon appartement et une forte voix masculine se fait entendre :



Incrédule, je me tourne vers Catherine :



J’ai à peine le temps de terminer ma phrase, que des hurlements hystériques retentissent dans la pièce :