n° 12247 | Fiche technique | 15158 caractères | 15158Temps de lecture estimé : 9 mn | 02/02/08 corrigé 31/05/21 |
Résumé: Incapable d'avouer son amour, un homme entame une partie de séduction au travers d'Anonymix, un personnage qu'il manipule dans l'anonymat. | ||||
Critères: fh collègues travail telnet revede voir exhib noculotte odeurs nopéné jeu humour -humour -amourcach | ||||
Auteur : PtitLoup Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Anonymix Chapitre 02 | Épisode suivant |
Résumé de l’épisode précédent :
Trop timide pour avouer à ma nouvelle collègue mes sentiments pour elle, j’ai décidé de dialoguer avec elle anonymement. Cela semble fonctionner… pour l’instant. Gaëlle vient de recevoir le second courrier d’Anonymix lui demandant si elle souhaite dialoguer avec lui via messagerie instantanée. Elle se confie à moi et me fait part de sa décision, ne sachant pas que ce mystérieux correspondant, c’est moi…
Gaëlle me sourit, bouge sa souris et commence à cliquer sur son écran. Elle vient de dire exactement ce que je pensais une heure plus tôt.
Dring… Dring… Dring !
Putain, quel con ! Cela vient de mon PC. J’ai oublié de désactiver le son de ma messagerie et Gaëlle cherche à joindre son contact anonyme. Ohhh, le boulet ! Je clique rapidement sur l’icône « muet » en rouspétant bruyamment que je vais être en retard à un soi-disant rendez-vous téléphonique. Gaëlle ne réagit pas, ouf.
Je prends mon téléphone et fais semblant de composer un numéro, puis j’enchaîne sur un monologue imaginaire. Pendant ce temps, une fenêtre s’ouvre sur mon poste me demandant si j’autorise gawelle21@mail.com à dialoguer. J’accepte.
J’abrège ma fausse conversation téléphonique et raccroche le combiné. J’ouvre mon armoire, récupère un classeur que j’ouvre et positionne devant moi en soufflant bruyamment. Créer l’illusion que je suis occupé ne devrait pas être difficile : j’ai six années d’expérience administrative derrière moi tout de même !
Gaëlle sourit, je viens de lui écrire que cela fait bizarre de dialoguer avec son fantasme. Elle me répond qu’elle comprend. Oui, moi aussi je commence à comprendre que ce n’est plus seulement elle qui m’attire, mais le scénario en cours de construction. Elle se dandine sur sa chaise, je lui écris qu’elle a des jambes magnifiques. Elle me demande si je la vois actuellement, je lui réponds qu’elle est bien curieuse. La partie de tennis commence.
Nous tchatons environ une heure. Elle, cherchant à découvrir qui est cet Anonymix tout en se dévoilant peu à peu, et moi, la titillant gentiment. De temps à autre, elle me fait part à voix haute de ce que lui écrit Anonymix. Je ne réponds rien, ou acquiesce simplement.
Anonymix lui demande quels sont ses rapports avec moi. C’est un ami proche, répond-t-elle. Un ami proche. Je souris, rassuré. Anonymix lui répond qu’il parlait de Jean-Louis. Elle éclate de rire. Je me retiens pour ne pas rire de mon côté. Il lui écrit que j’ai beaucoup de chance de pouvoir partager sa proximité. Elle lui répond que cela reste de la proximité, alors qu’elle pourrait être bien plus proche avec un autre…
Pan, prends ça dans la tronche ! Au moins, les choses sont claires. Mon personnage est en train de prendre le dessus sur moi, et elle essaye de prendre le dessus sur lui.
Gawelle21> Tu m’as pas dit quelle serait ta réaction si je ne portais pas de dessous ?
Anonymix> Cela reste un fantasme.
Anonymix> Invérifiable, c’est ce qui donne le piment à la situation.
Gawelle21> Et si tu pouvais le vérifier ? Dans quel état serais-tu ?
Anonymix> Je ne crois que ce que je vois, hi hi hi.
Gawelle21> Ok !
C’est incroyablement facile de fanfaronner devant un PC. La preuve, j’y arrive. Gaëlle se lève, farfouille dans son armoire puis sort du bureau.
Où va-t-elle ? Merde, je suis allé trop loin ! Le chef, elle va voir le chef ! Elle revient.
Elle repart aussi vite qu’elle était revenue sans faire plus attention à moi. Il se passe quelque chose, c’est grave. Je ne maîtrise plus la situation. La revoilà.
Elle se penche en avant au-dessus de son clavier et sa jupe remonte doucement derrière ses cuisses. Je devine ses fesses justes au-dessus du tissu, il ne faudrait pas grand chose… Faire tomber mon stylo pour jeter un œil en le ramassant ? Non, c’est elle qui a mon stylo. Ah ! Quand le destin est contre vous, je vous jure !
Finalement, je me lève et me place derrière elle. Je la frôle avec mon bassin. La vision d’une levrette, là tout de suite maintenant, me passe par la tête. Calme-toi, calme-toi. Je regarde par dessus son épaule : accoudée au bureau, elle tape au clavier :
Gawelle21> Dans ma bannette. Je te préviens, il s’appelle « reviens ». Bon appétit.
Puis elle coupe sa connexion, se retourne vers moi et me dit :
Nous partons direction la brasserie. Au passage à l’accueil, je remarque dans sa bannette une enveloppe kraft marquée d’un X. Arrivé en bas de l’immeuble, je rouspète :
Et oui, en plus je fume, mais occasionnellement alors…
Et me voilà reparti dans l’autre sens. Je monte quatre à quatre les escaliers (et oui, je suis quand même sportif) et j’arrive complètement épuisé au deuxième étage (sportif… léger). Je passe par l’accueil, récupère l’enveloppe et me dirige vers les toilettes. Je m’installe sur un bidet en ayant pris soin de fermer la porte. J’ouvre l’enveloppe et y plonge la main.
Un soutien-gorge. Je suis terriblement excité. Ce n’est pas le vêtement qui me met dans cet état, mais le geste qu’elle a réalisé. Je le porte à mon visage. C’est bien l’odeur de son parfum, il en est imprégné. Je le regarde : blanc en dentelle. Je le tourne machinalement : 90B.
Je jette un œil dans le fond de l’enveloppe, il reste quelque chose. Mon cœur s’accélère pendant que je sors cette prise de guerre. Un string ! Son string ! Blanc, à priori assorti au soutien-gorge. Je le porte spontanément à mon nez. Il ne s’agit plus du même parfum. Celui ci est plus intense, plus fort, animal. Il est légèrement humide. Merde, qu’est-ce que je suis en train de faire. Je remets le tout dans l’enveloppe, monte sur le bidet et soulève une dalle du faux plafond pour y cacher mon butin. Tiens ? Une idée. Pour rire.
Je sors des toilettes, crochète par mon bureau, puis direction l’ascenseur (trop de sport). Dehors, j’attrape une cigarette, approche mon briquet pour l’allumer… Cette odeur… Mes doigts ont conservé cet arôme charnel. Je me mets à les humer. Je range ma cigarette.
J’arrive à la brasserie, troublé. Pendant le repas, Gaëlle me raconte son aventure matinale en omettant le dernier acte. Son odeur est encore présente dans mon esprit, malgré le graillon ambiant, mélange de frites, poissons et grillades. J’y vais de mes petits commentaires taquins, lui rappelant le but non dévoilé mais néanmoins fortement envisageable de son mystérieux interlocuteur… Elle rougit.
Je remarque qu’elle a boutonné son chemisier plus haut, sans doute par peur qu’on ne distingue la liberté de son buste. Par moment, je crois apercevoir l’ombre foncée d’un mamelon, mais est-ce vraiment cela ? Difficile à dire. J’ai du mal à faire la part des choses entre ce que je souhaiterais voir et ce que je vois vraiment. En fait, je suis sous son emprise. En attendant, elle mange avec appétit (non, ce n’est pas mon nom).
Le visage de Gaëlle passe du rayonnant au dégoût. Je n’ai pas prévu ces conséquences. Dans mon esprit, il était clair que son prétendant était beau puisqu’il s’agissait de moi. (Il faut bien que quelqu’un le dise… que je suis beau.)
Le retour au bureau me réserve une surprise : la montée des escaliers. Très instructif. Je me laisse couler gentiment derrière elle, du coup ma ligne de mire se fixe sur le haut de ses cuisses. Sa jupe, bercée par le rythme des marches, semble hésiter à me laisser entrevoir ce qu’elle est censée protéger. L’idée est bien plus émoustillante que la vision elle-même. J’essaye inlassablement d’apercevoir le point d’intersection de ses cuisses, nappé de deux adorables petites brioches fessières. Ouiiiii, jackpot ! Ah, le bonheur est si peu de choses. Dans l’entrée, elle vérifie du regard que son courrier n’est plus là. Nous arrivons.
Elle se reconnecte et interroge Anonymix. Il ne répond pas. Elle bougonne. Je laisse mes collègues arriver, puis lorsque j’estime qu’il y a assez de monde, je clique pour reprendre ma conversation avec Gawelle21. Celle-ci est moins avenante qu’avant le repas. Elle questionne Anonymix sur ses goûts, ses passions, son caractère, son physique et occulte complètement le petit cadeau qu’elle lui a laissé avant le déjeuner. Il jongle en faisant attention de ne pas trop se compromettre, tout en lui donnant une once de vérité. Elle semble rassurée, surtout lorsque le type de la brasserie passe devant notre bureau les bras chargés de dossiers. Un de moins. Elle a repris confiance.
Gawelle21> Au fait, qu’as-tu fais de mon enveloppe ?
Anonymix> Quelle enveloppe ?
Gaëlle susurre un petit « merde ». Elle me regarde en fronçant les sourcils. Je lui souris.
Gawelle21> Sérieux, tu l’as pas prise dans ma bannette ?
Anonymix> J’ai rien pris, pourquoi ?
Gaëlle regarde son PC dans le vide. Elle regarde par dessus son écran, elle cherche je ne sais quoi. Les plaisanteries les plus courtes étant les meilleurs, j’arrête mes idioties.
Anonymix> Je te fais marcher… Oui, je l’ai prise.
Gawelle21> Me fais plus jamais ça !
Anonymix> Promis ! Et merci beaucoup, ton cadeau me plait énormément.
Gawelle21> Et alors, tu es dans quel état ?
Anonymix> Je bande !
Elle éclate de rire. Je lui demande ce qui se passe, elle me répond qu’il bande.
Anonymix> Sérieusement, je suis très excité, tu sens très bon…
Gaëlle rougit. Elle n’avait pas pensé à cela.
Gawelle21> Et tu me les rends quand ?
Anonymix> Lorsque tu m’auras rendu ce qu’il y a dans ton tiroir.
Elle regarde son tiroir, pose sa main sur la poignée et l’ouvre doucement. Elle plonge sa main dedans, et ressort… un boxer. (Non, pas le chien… Un chien dans un tiroir… N’importe quoi !). Elle sourit, puis me l’agite triomphante pour que je remarque son trophée. Je fais la moue.
Gawelle21> Tu vas avoir froid ?
Anonymix> Pas plus que toi… frileuse.
Gawelle21> Mais je n’ai pas froid moi, au contraire…
Anonymix> C’est pour ça que tu as boutonné ton chemisier jusqu’en haut ?
Anonymix> Tu dois remettre tes boutons comme ils étaient, c’est plus marrant.
Gawelle21> Pour toi oui. Tu n’as qu’à venir le faire toi-même.
Je réfléchis, la proposition est très tentante. Mais comment ? Pense, pense, pense, comme dirait Winnie l’ourson. Les archives, ça peut marcher. Le local est tranquille et si je me débrouille bien, je peux y être avant elle pour tout préparer. C’est parti.
Anonymix> 16h30 aux archives, n’allume pas la lumière.
Et je clôture ma connexion. Pas eu le temps de me répondre, je verrai bien.
L’après-midi se passe tranquilou, nous bavardons de tout, de rien. À aucun moment elle ne me fait part de son état, ni de son rendez-vous. À 16h00, je range mes affaires et lui demande si elle s’en va bientôt. Pas tout de suite, elle souhaite finir un dossier, on se verra demain.
Je pars donc, le cœur rempli d’incertitude. Je passe par les toilettes pour récupérer mon butin, et grimpe dans l’ascenseur pour descendre les quatre niveaux qui me séparent du local. Au premier, Lucie fait son apparition dans l’ascenseur, elle a eu des nouvelles de Jean-Louis, il devrait être là demain. Zut, fini la tranquillité !
Arrivé au sous-sol, j’entre dans le local et jette un rapide coup d’œil afin d’organiser les opérations. Ok, l’interrupteur est sur la droite dès qu’on rentre. La porte possède un verrou. Un bureau sur lequel est posé un ordinateur, des rayonnages amovibles (j’ai toujours été impressionné par la facilité avec laquelle on déplaçait ces étagères surchargées de paperasses), une porte au fond à gauche. Le placard à balai ? Non, une armoire électrique pleine de disjoncteurs. Comment faire pour ne pas qu’elle me reconnaisse ? Je ne vais quand même pas lui demander de mettre mon boxer sur la tête ? Hein ? Non, ça ne se fait pas.
J’allume le PC, lance le traitement de texte, et tape : Gaëlle, verrouille la porte, et attends.
Je tourne l’écran afin qu’elle voie le message en entrant. J’éteins la lumière…
(À suivre)