n° 12437 | Fiche technique | 24080 caractères | 24080Temps de lecture estimé : 13 mn | 05/04/08 |
Résumé: Je contemple, impuissant, le ciel zébré d'éclairs tandis que le chaos s'installe à grands pas. Mais... | ||||
Critères: ff nympho partouze humour sf -humour -sf | ||||
Auteur : Gufti Shank Envoi mini-message |
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Résumé de l’épisode 1 : J’ai rencontré deux extra-terrestres surprenants, composés de myriades de grains de lumière tourbillonnants et pouvant prendre n’importe quelle forme, humaine ou non. Ils sont venus sur Terre pour rencontrer un certain docteur Robert Shank. Mais voulant faire un peu mieux leur connaissance avant de les accompagner pour le retrouver, j’ai réussi à les convaincre de choisir chacun l’apparence d’une sublime bombe sexuelle et je leur ai fait découvrir les plaisirs de l’amour physique.
Résumé de l’épisode 2 : Après avoir baptisé Juliette et Éloïse mes deux nouvelles amies, je les ai conduites au cabinet du psychiatre Robert Shank. Mais celui-ci est devenu fou en apprenant que je leur avais enseigné les joies du sexe ; il m’a expliqué que ces êtres jouaient un rôle fondamental dans l’équilibre de l’univers et que ma conduite aurait des conséquences catastrophiques ; et pour finir, il s’est mis en tête de me supprimer. Mais il a été lui-même éliminé par les deux extra-terrestres.
Résumé de l’épisode 3 : Juliette et Éloïse, mes deux sublimes extra-terrestres, ne peuvent désormais plus se passer de sexe. Elles ont passé la nuit à explorer les ressources et les possibilités de leurs enveloppes humaines. Moi, je n’ai pas réussi à dormir, tracassé par les paroles puis le meurtre du toubib. Mais au matin, elles m’ont rassuré : je ne dois pas m’inquiéter quant au sort de l’univers.
Résumé des épisodes 4 et 5 : Je leur ai proposé d’aller découvrir d’autres loisirs ; nous sommes allés nous promener en ville, marcher dans les rues du centre, faire un peu les boutiques, déjeuner au restaurant, puis assister à une séance de cinéma et même finalement visiter un sex-shop. Mais le résultat n’est pas à la hauteur de mes attentes ; je dois me faire une raison : mes deux amies sont insortables.
Résumé de l’épisode 6 : En rentrant de cette journée farfelue, je n’aspirais qu’à passer une soirée cool avec les deux demoiselles. Mais presque impossible d’être tranquilles : sans cesse dérangés par les coups de téléphone. C’est curieux, ma mère d’abord, puis Raoul, un copain d’enfance, jurent leurs grands dieux m’avoir vu copuler en public avec Éloïse et Juliette, alors que c’est parfaitement impossible. N’y tenant plus, Raoul nous rejoint finalement à la maison et nous explique avoir vu des choses vraiment étranges, ce soir. Ce qu’il raconte me fait vraiment penser à ce que j’ai vécu le premier soir. Voulant en parler avec Juliette, nous laissons Éloïse avec Raoul, celui-ci ne sachant toujours pas qu’elle est une extra-terrestre.
Résumé de l’épisode 7 : Tandis que Raoul prend du bon temps avec Éloïse, Juliette m’avoue que d’autres extra-terrestres ont rejoint notre planète. Mais c’est la catastrophe, ils ne semblent venus que dans l’unique but de partager des orgasmes et ont tous pris les mêmes apparences : des centaines de clones de Juliette, d’Éloïse et de moi-même baisent dans tous les coins de la ville. Les flics ne tardent pas à débarquer chez moi et m’emmènent au commissariat central pour "m’interroger".
Résumé de l’épisode 8 : J’ai raconté tout ce que je savais (ou presque) au commissaire ; celui-ci me fait confiner dans une minuscule cellule, attendant d’être interrogé par la DST. Au beau milieu de la nuit, les policiers m’apprennent que la situation a encore dégénéré. Les clones partouzeurs ont envahi tout le pays. Au matin, je découvre avec surprise Juliette dans ma cellule ; celle-ci prend mon apparence et se fait passer pour moi aux yeux des flics, me permettant ainsi de m’évader. Je retrouve Raoul qui nous emmène à son domicile, Juliette, Éloïse et moi.
Résumé de l’épisode 9 : La télé diffuse en boucle des images de guerres entre les humains et les innombrables congénères de mes deux protégées. Et bientôt, dans un gigantesque amas d’éclairs, tous les extra-terrestres, unissant leurs pouvoirs, provoquent une sorte d’immense champ électro-magnétique entourant la planète, empêchant ainsi la moindre circulation électrique et plongeant par-là même la Terre dans le chaos le plus inattendu.
J’étais appuyé contre le rebord de la fenêtre du salon, occupé à regarder avec curiosité et inquiétude ce qui se passait à l’extérieur. C’était le délire : dans la rue, les gens couraient comme des furieux, sans but apparent, au beau milieu des groupes de partouzeurs incessants, tandis qu’au-dessus d’eux, le ciel presque noir était zébré de plus en plus d’éclairs silencieux.
Raoul allait et venait dans la pièce, cherchant en grommelant à successivement faire fonctionner un téléphone portable, un téléphone fixe, un lecteur de musique et enfin une lampe de poche. Mais le tout fut un cuisant échec. Rien ne marchait. Il engueula pour l’occasion Éloïse et Juliette qui se caressaient nonchalamment à côté de moi, sans faire particulièrement attention à la situation :
Il acheva en désignant d’un geste sec la fenêtre qui donnait sur la rue. Éloïse et Juliette le regardèrent, un peu inquiètes, puis me lancèrent des regards perplexes. Je traduisis :
Éloïse ne répondit rien et Juliette nous regarda tour à tour, Raoul et moi, avant de hausser les épaules et de répéter :
Il sortit en claquant la porte avant que j’aie pu lui demander ce qu’il allait faire. Je retournai à ma contemplation du monde tandis que mes deux automates du cul retournaient à leurs caresses. J’éprouvais un curieux sentiment à leur égard ; en particulier, je n’arrivais pas à les haïr. Peut-être était-ce dû à l’étrange malaise qui m’habitait déjà depuis plus d’une journée. J’avais fini par me persuader que j’étais à l’origine de toute cette merde et même que j’en étais l’unique responsable. La culpabilité m’écrasait depuis vingt-quatre heures. Alors, un peu plus, un peu moins…
Qu’allait-il bien pouvoir advenir à présent ? Plus d’électricité, sous aucune forme… Ça allait quand même nous limiter, d’un seul coup. Retour plus de cent ans en arrière ! Plus de lumière, plus de communication, plus de déplacement, plus d’énergie, plus grand-chose en fait… Je me retournai vers mes compagnes, qui s’embrassaient goulûment :
Je réfléchis encore une fois à toutes les conséquences. Pour moi, même dans l’hypothèse où tous les services secrets du monde me foutraient la paix, plus de travail non plus. Et puis de toute façon, plus de fric. Mon fric n’était qu’un signal électrique sur le compte informatisé d’une banque virtuelle. D’ailleurs, à propos de banques, c’était peut-être le bon moment pour en braquer une…
Une question me traversa l’esprit :
Dehors, les éclairs devenaient de plus en plus impressionnants. Et chose particulièrement curieuse, ils étaient absolument silencieux. Seuls les cris des gens (et les gémissements croissants d’Éloïse et Juliette) troublaient l’étrange absence de bruits habituels de la ville. Il ne paraissait pas y avoir non plus de vent. Tout était immobile et pas le moindre courant d’air ne venait effleurer mon visage.
Qu’est-ce qu’on allait devenir ? Et même si nous avions du fric, de toutes façons, y aurait bientôt plus rien à acheter. Comment est-ce qu’on allait pouvoir se nourrir… Je m’élançai dans une sorte de réflexe vérifier que le robinet nous fournissait toujours de l’eau. Mais quand je l’ouvris à fond, un ridicule petit filet d’eau coulota sur mon index. Je partis malgré moi d’un grand rire nerveux, qui fit s’interroger mes deux extra-terrestres.
Une incroyable détonation nous fit soudain sursauter tous les trois, et dura plusieurs secondes, nous obligeant presque à nous boucher les oreilles. Je regardai Juliette, puis Éloïse, mais dans leurs yeux aussi inquiets que les miens, je compris qu’elles ne savaient pas plus que moi ce qui venait de se passer.
Quand le bruit se fut éteint, je retournai à mon poste d’observation. Le ciel de plus en plus sombre rendait difficile ma surveillance, mais je devinai que les gens avaient arrêté de courir et paraissaient regarder en l’air avec angoisse. Les éclairs qui parcouraient toute la voûte semblaient former un immense réseau qui se transformait sans cesse.
Et tandis que, les yeux perdus dans cette toile d’araignée surréaliste, je me perdais dans une nouvelle conjecture d’avenir impossible, un amas lumineux plus intense encore se forma au loin en plein ciel et parut grossir rapidement et s’approcher de moi, pour devenir finalement une sorte de gigantesque boule de foudre qui vint se briser sans doute dans un quelconque coin de la ville, produisant une explosion plus inimaginable encore que la précédente. Je me jetai en arrière les mains sur les oreilles. L’immeuble entier trembla. Les hurlements dans la rue se mêlèrent au son mourant de la déflagration.
Je ne m’attendais certes pas à une quelconque réponse, mais elle vint quand même, posée et malgré tout délirante :
Mais si mes deux magnifiques compagnes avaient été aussi surprises par cette seconde détonation, elles ne paraissaient pas plus inquiètes que cela et entreprirent même alors de se foutre tête-bêche sur le canapé sous mes yeux sidérés. Je rassemblai deux ou trois babioles qui me paraissaient pouvoir être importantes.
Elles ne firent pas mine de m’avoir entendu et se mirent à se lécher avec zèle.
Elles se levèrent à contrecœur et je les entraînai après moi vers la porte d’entrée de l’appartement. Une nouvelle explosion retentit, mais beaucoup plus lointaine. Nous sortîmes. Sur le palier, on ne voyait quasiment plus rien ; on entendait gueuler dans un appart voisin. Presque à tâtons, tirant après moi Éloïse et Juliette, je me dirigeai dans l’escalier.
Et dans la presque totale obscurité, je me heurtai soudain à quelqu’un qui montait les marches à toute allure. C’était évidemment Raoul qui paraissait encore plus agité que précédemment. Il ébroua une main devant moi en criant d’une voix extravagante :
Je le repoussai vers le bas de l’immeuble en lui répondant sur le même ton :
C’était donc ça qui l’excitait tant… il avait dû aller se servir avec d’autres gus dans un des magasins du boulevard. N’importe quoi !
Une nouvelle forte explosion m’interrompit et secoua encore une fois l’immeuble. À nouveau, je poussai Raoul devant moi. Il se laissa faire et nous descendîmes tous les quatre aussi vite que nous le pûmes. Une fois dans le hall de l’immeuble, à la faveur de la pâle lumière qui provenait encore de l’extérieur, je constatai qu’il avait encore dans la main une liasse qui devait représenter plusieurs fois mon salaire mensuel. Je la lui arrachai des mains et la lançai en l’air ; elle s’éparpilla autour de nous sous ses yeux stupéfaits. Je lui reposai une nouvelle fois ma question :
Il s’était baissé et ramassait consciencieusement chaque billet. Éloïse et Juliette commençaient à se rapprocher avec intensité. Je les ignorai tous les trois et sortis en bougonnant.
Dehors, c’était de plus en plus inquiétant : dans toutes les directions, d’énormes boules de foudre striaient le ciel, dans lequel se dessinait par ailleurs toujours un vaste réseau d’éclairs. Des grondements quasi-permanents se faisaient entendre, exhaussés par moments du bruit plus puissant d’une détonation plus proche.
Il n’y avait presque plus personne dans la rue ; un ou deux types, seulement, comme moi, le nez levé, et un ou deux autres qui se réfugiaient avec précipitation dans un quelconque immeuble. Mais partout les aliens, clones d’Éloïse, Juliette ou moi-même, continuaient de baisouiller à grands renforts de gémissements, sans paraître attacher la moindre importance à l’armaggedon latent.
À quelques mètres de moi, un extra-terrestre dut atteindre l’orgasme et explosa en cette désormais trop familière myriade de particules tourbillonnantes. Mais il y eut quelque chose de bizarre. Les minuscules fragments tournoyèrent bientôt en cercles qui me parurent de plus en plus grands. Et toute cette spirale dansante sembla s’élever doucement dans les airs. On eût dit que les grains de lumière qui composaient cet alien ne parvenaient pas à se réagréger. Et ils tournèrent de plus en plus vite, et encore de plus en plus haut. Comme un tourbillon à l’envers, ou l’œil d’une tornade. Les particules furent bientôt trop loin, trop haut, pour que je puisse encore les voir.
Les autres extra-terrestres n’avaient rien remarqué, ou alors s’en foutaient au large. Ils continuaient de baiser, juste un peu moins nombreux dans leur partouze. J’essayai une dernière fois de déceler la trace de celui qui venait de se volatiliser (au sens le plus strict du terme), mais n’aperçus rien d’autre que les éclairs mouvants et incessants.
Était-ce un accident ? Ou bien… se pouvait-il qu’ils aient négligé quelque chose ? Je décidai d’attendre au milieu du chaos grandissant qu’un autre alien explose dans un de leurs orgasmes si particuliers. Ce fut assez rapide : à peine une minute plus tard, un autre éclata en un nuage de grains de lumière virevoltants. Et le même phénomène se reproduisit. Ses fragments furent comme attirés vers le ciel sous mes yeux ébahis et attisés.
Je rentrai en m’époumonant dans le hall de l’immeuble, où Raoul finissait péniblement de ramasser son fric à côté de mes deux sublimes baiseuses inlassables :
Éloïse et Juliette me contemplaient avec un mélange d’inquiétude et de bienveillance, comme on pourrait regarder un aïeul sénile. Je leur retournai un sourire condescendant en scandant fièrement :
J’avais capté l’attention soutenue de mes trois compagnons. Je poursuivis :
Raoul rangea ses billets au fond de ses poches et les deux jeunes femmes s’observèrent un court instant.
Je sortis de nouveau. Tous trois m’emboîtèrent le pas. Les éclairs zébraient encore le ciel en tous sens. À l’horizon, deux nouvelles boules de foudre fusèrent, provoquant presque en même temps deux déflagrations lointaines. J’avisai sur notre gauche, à quelques dizaines de mètres, un groupe de deux Gufti et une Éloïse qui ahanaient en chœur.
Raoul, Juliette et Éloïse les observèrent comme moi, une bonne minute. Mais rien ne se produisit. Les trois extra-terrestres baisaient de toutes leurs forces sans le moindre signe d’aboutissement.
Ils obtempérèrent, sans doute pour me faire plaisir. Raoul leva les yeux au ciel en bâillant et contempla d’un air distrait les milliers d’éclairs qui le parsemaient. Éloïse s’approcha de moi et entreprit de me caresser l’entrejambe. Mais le trio que nous contemplions s’agita soudain plus encore et poussa quelques cris, qui s’interrompirent brusquement au moment où les trois partenaires explosèrent quasi simultanément en particules tourbillonnantes.
Je la laissai dans son délire, mais ramenai Éloïse et Raoul à leur poste d’observation :
Et comme précédemment, les particules tournoyèrent, et tournoyèrent encore, de plus en plus vite, en spirales de plus en plus grandes, et s’élevant doucement dans les airs.
Elles se tournèrent dans toutes les directions, anxieuses, cherchant à déceler d’autres traces éventuelles de ce phénomène. Raoul, lui, plissait les yeux pour tenter de suivre les grains de lumière dans leur ascension vers les éclairs. Je leur racontai à tous les trois ce à quoi j’avais déjà assisté auparavant. Éloïse et Juliette parurent encore plus soucieuses et restèrent ensuite un long moment immobiles, les yeux dans le vide, comme absentes.
Une boule de foudre dut exploser pas très loin, car une nouvelle détonation nous fit tous quatre sursauter. Éloïse releva tristement les yeux vers moi :
Je regardai autour de nous. Il n’y avait déjà presque plus d’extra-terrestres. À une bonne centaine de mètres, il restait une Juliette et un Gufti qui la prenait violemment en levrette.
Nous attendîmes sans plus un mot jusqu’à ce que ce dernier Gufti que nous pouvions voir explose à son tour. Sa camarade de jeux se releva et parut chercher un instant autour d’elle avec qui elle pourrait s’accoupler. Mais sans doute déçue, elle se mit à se masturber férocement au beau milieu de la chaussée déserte, sous les éclairs tempétueux et les grondements lointains. Et elle finit à son tour par se désintégrer et être petit à petit aspirée vers la voûte céleste.
Une explosion plus forte que toutes les précédentes nous projeta presque à terre. Le sol avait tremblé plus encore que lors d’un séisme. Dans un gigantesque fracas, un bâtiment s’effondra à quelques dizaines de mètres de nous, soufflant partout une quantité impressionnante de poussière et de petits débris.
Je me relevai et exhortai Éloïse, Juliette et Raoul à ne pas rester là. Nous nous mîmes à courir, sans trop savoir où nous allions. Il fallait fuir, fuir la ville, aller se terrer jusqu’à ce que tout cela se calme.