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Temps de lecture estimé : 14 mn
18/06/08
corrigé 01/06/21
Résumé:  Sophie reçoit la visite d'un copain...
Critères:  #fantastique fh fhh piscine nopéné
Auteur : Cidoup            Envoi mini-message

Série : Piscine hantée

Chapitre 04 / 06
L'Aveu

Résumé : Guillaume, assassiné, se retrouve à l’état de fantôme prisonnier d’une piscine. Il arrive à nouer le contact avec Sophie, avec qui il avait fait l’amour avant d’être tué. En l’absence de Sophie, Guillaume joue les voyeurs quand Maxime, le frère de Sophie, et des amis s’amusent dans la piscine.



* * *




La nuit est tombée, le calme est revenu. La piscine est recouverte. Par les interstices de la toile j’aperçois la lune à son premier quartier et les étoiles les plus brillantes. J’aimais bien quand j’étais vivant contempler le ciel la nuit… Voyons si je me rappelle… Là c’est la Grande Ourse ou plutôt pour moi, la grande casserole. En continuant la queue voilà Acturus du Bouvier et plus bas, presque au ras du sol, l’Épi de la Vierge. Mon passage dans l’au-delà n’a pas tout effacé.


Pourquoi alors n’ai-je aucun souvenir sur la manière dont j’ai été occis ? Et par qui ? Mystère… J’ai beau fouiller dans mon esprit, aucune image ne se dessine. Tout ce que j’obtiens c’est une extrême lassitude. Il est préférable de remettre à plus tard la découverte de mon passé, quand je serai complet.


Mon esprit fatigué tourne en rond. Pourquoi Sophie ne s’est pas baignée ? Il m’a semblé l’apercevoir quand les autres terminaient de baiser. Oui, c’était elle ! Elle les a salués de la main mais a immédiatement disparu de ma perception. J’espère que je ne lui ai pas fait peur.


Faire l’amour avec un fantôme, il y a de quoi vous tournebouler ! Moi, je ne regrette rien, c’était merveilleux, je le referais bien volontiers malgré la perte de connaissance qui s’ensuit. J’espère qu’il en est de même pour elle, le contraire serait trop bête !


Je me remémore les courbes de son corps. J’imagine que je les enveloppe de mes pulsations. Est-ce que j’aurai le droit de le refaire en présence des autres ? Ne vont-ils pas la prendre pour une folle de la voir jouir toute seule en murmurant mon nom, le nom de son amant défunt ? C’est décidé, cela doit rester notre secret. Je me contenterai d’admirer les prouesses érotiques du reste de la famille, sans intervenir.


J’écoute les bruissements des spectres qui hantent le jardin mais je n’interfère pas dans les conversations. Comprenant que je désire rester seul, mes congénères me fichent une paix royale. Les heures défilent, déjà à l’est les premières lueurs de l’aube font pâlir les étoiles. Les premiers chants d’oiseaux, plutôt des murmures, s’échangent d’un nid à l’autre.


Une brise soudaine fait frémir les feuilles et emporte quelques fétus de paille dont un tombe juste entre la bâche qui me recouvre et le bord. Je m’amuse à former un petit tourbillon qui l’entraîne au fond. Tiens ! C’est une idée ! Je reprends le fétu et m’exerce à le promener dans toute la piscine. J’aimerais disposer d’un jouet plus volumineux pour découvrir si je suis capable de le déplacer… Le jour est levé quand je lâche enfin le morceau de paille.


La matinée est calme. Maxime me découvre et avec une épuisette tente de ramasser les brindilles qui flottent. Pour m’amuser, j’expérimente mes nouveaux pouvoirs. Un petit tourbillon et je disperse la flottille difficilement rassemblée ! Le garçon s’entête. Calmons-nous, inutile de lui mettre la puce à l’oreille. Je suis satisfait, j’ai même réussi à manipuler l’épuisette… Oh ! Pas beaucoup… Mais je n’ai pas forcé, ne voulant pas me trahir…



oooOOOooo




C’est l’heure de la sieste. Pas de chants d’oiseaux, pas un bruit, ah si ! Dans le lointain le brouhaha de la circulation sur la rocade, étouffé par la végétation. La nature se repose. Mon Dieu ! Sophie ! Elle traîne un matelas pneumatique qu’elle jette à la surface de l’eau.



Je ne sais pas comment elle y parvient, mais elle s’installe sur le matelas flottant sans toucher la surface de l’eau. Je sens les palpitations de mon autre moi, tout près, c’est frustrant ! Je me concentre… le matelas commence à tourner sur lui-même.



J’enrage de ne pouvoir lui répondre, de ne savoir comment communiquer. Je fais vibrer le matelas.



Elle trempe la main dans l’eau. Whizz ! Une décharge électrique me secoue lorsque mes « moi » se reconnectent ! Quel plaisir de se retrouver entier ! Je fais taire les interrogations qui naissent en mon sein : Où étais-tu passé ? Qu’as-tu découvert ? Etc. On verra ça plus tard.


Pour l’instant occupons-nous de Sophie. Elle n’a pas retiré la main de l’eau. Je concentre dessus mon énergie. Je me referme dessus comme une bouche avide. Je tente de l’attirer. L’avant-bras disparaît sous la surface. J’accentue mes efforts. Je tire de toutes mes forces… Insuffisant. Le matelas penche. J’accompagne le mouvement, Sophie glisse dessus. Plouf ! Elle s’enfonce dans l’eau. Je l’enveloppe de mes ondes, tourne autour en un voluptueux tourbillon. Je la fais danser, je suis heureux.


Les mouvements désordonnés de ses bras m’alertent. Tout à mon bonheur, je ne m’apercevais pas que totalement immergée, elle était dans l’incapacité de respirer ! Je desserre l’étreinte, elle émerge la figure, prend une bonne goulée d’air frais et replonge. Tiens, tiens ! Ma danse a l’air de lui plaire ! Je contrôle le tourbillon en prenant soin de lui laisser la tête hors de l’eau. Tout en la faisant tourner, je la pousse vers la partie de la piscine où elle a pied. Ouf ! C’est fatigant ! Nous avons tous les deux besoin de souffler quelques instants.



Je suis bien entendu dans l’incapacité de lui répondre. Tant pis. Mes forces, ou plutôt mon influx, reviennent. J’aimerais la caresser comme l’autre jour. Comment lui faire comprendre que je la veux nue ? Je fais vibrer son maillot sur les fesses. J’arrive à force de concentration à le décoller de la peau. Il claque lorsque je relâche ma pression. Elle ne réagit pas… Encore une fois… Une autre.



En souriant elle dégrafe le soutien-gorge qu’elle lance sur le matelas puis ôte son slip. Je précipite mes ondes sur son corps. Je suis partout à la fois, sur les seins, le ventre, les reins, les cuisses, l’entrejambe. Je mesure les progrès que j’ai réalisés dans la maîtrise de l’élément liquide. J’arrive à faire se tordre les tétons qui s’allongent sous les sollicitations.



Je m’attaque au petit clitoris à qui je fais subir le même traitement. Sophie gémit, ferme les yeux et s’accroche à l’échelle pour ne pas couler. Elle écarte les cuisses, je me précipite entre les grandes lèvres que je fais onduler, les petites lèvres que j’écarte. Je réussis à souder les molécules d’eau entre elles et à former une sorte de manchon transparent que j’insère dans le vagin qui cède. Je me concentre et après quelques essais je parviens à contrôler la dilatation que je fais varier. Je suis fier de voir l’orifice s’ouvrir et se refermer par ma seule volonté.



Les mains de Sophie blanchissent sur les montants de l’échelle à force de la serrer. Elle halète en proie à une intense émotion. Aux mouvements de l’anus, je devine qu’elle accompagne mes pulsations de ses muscles vaginaux. Je retire le manchon transparent, l’applique sur la rosette mais n’arrive pas à l’introduire. Il me faudrait une aide que ma bien-aimée est incapable de me fournir.


Tant pis. Je retourne au vagin, explore les muqueuses internes. Devenant plus habile, je n’ai plus besoin de toute mon énergie pour rigidifier un manchon liquide et peux en même temps patouiller et sucer les seins, titiller le clitoris, lancer des ondes vibratoires sur les cuisses, là où la chair est tendre près de l’aine, et masser les fesses.



Elle se dresse sur la pointe des pieds, ouvre la bouche sur un cri silencieux. Un filet blanchâtre s’échappe de son sexe, elle tremble de tous ses membres. Oui ! J’ai réussi à la faire jouir ! Un voluptueux sentiment de puissance m’enveloppe. Les battements de son cœur s’assagissent. Sa respiration redevient normale. Elle lâche l’échelle et caresse l’eau de la main comme pour me remercier. Je réponds par une vibration de toute la surface.



Avec peine, elle grimpe les barreaux et s’allonge sur le carrelage chaud du bord de la piscine. Elle laisse sa main dériver dans l’eau. Je la cajole d’ondes douces. Tiens ! Je n’ai pas perdu conscience cette fois-ci ! Est-ce l’entraînement ou le fait que je sois resté « entier » ?



Oh non ! Pas du tout ! Continue, Sophie chérie, continue.

Pour l’encourager je tire un peu sur sa main et la relâche par deux fois.



Sophie plonge dans la piscine à la recherche de son maillot sur le matelas pneumatique.



Sophie fait disparaître les seins sous les bonnets du soutien-gorge puis enfile le slip.



Ma chérie grimpe sur le matelas et s’allonge. Je suis perplexe. Je me souviens du dénommé Jean, un de ceux que j’ai supplantés dans le cœur de Sophie. Je suis sûr qu’il n’est pas mécontent de ma disparition. Cela lui laisse le champ libre et il s’empresse d’en profiter. Je ne suis pas jaloux. Comment le pourrais-je ? Si je suis capable de lui octroyer un peu de plaisir, je sais que je ne remplacerai pas une présence physique. Alors, Jean ou un autre, cela m’est indifférent.



Dit-elle cela pour me consoler ? Ou m’invite-t-elle à lui jouer un tour à ma façon ?



Quelle maladresse ! Plusieurs rides barrent le front de la jeune fille, elle serre les lèvres puis se calme.



Sophie répond par un geste qui veut aussi bien dire oui que non.



Jean attrape une serviette, l’étale sur la margelle et pose les fesses dessus. Je ne suis pas leur conversation, cela ne m’intéresse pas. Toute mon attention est captivée par la montre qui rutile au poignet du garçon qui pend sur le bord.


Pourquoi m’est-elle familière ? Je sens qu’il faut que je la touche, c’est important. Pourquoi ? Je n’en sais rien mais j’ai la conviction que c’est primordial. Je provoque des vagues. Elles sont insuffisantes pour atteindre le poing. Je me concentre : Mets la main dans l’eau, mets la main dans l’eau ! Oui ! Jean s’amuse à griffer la surface avec les doigts. J’insiste sur les vaguelettes, une goutte touche le cadran…


Ma montre ! C’est ma montre ! Ma Rolex ! Le cadeau de la famille pour mes dix-huit ans ! Que tous mes copains m’enviaient ! Comment se fait-il que ce bellâtre l’ait en sa possession ? Attends… Est-ce que je l’avais en venant ici ? Oui, je me souviens, je me revois la poser soigneusement sur mes vêtements avant de me mettre à l’eau. Même que Sophie riait :




Je flotte, béat, l’esprit encore plein de la jouissance éprouvée lors de l’étreinte avec Sophie. Elle est sortie de l’eau chercher de la boisson. Quelle est cette ombre qui s’allonge ? J’ouvre les yeux pour contempler, stupéfait, Jean, le visage décomposé par la fureur, pointant sur moi un fusil de chasse.


  • — Eh ! Qu’est-ce qui te prend ? T’es fou ?
  • — T’aurais jamais dû t’approcher de Sophie espèce de tapette, jamais, t’entends, jamais !

Baoum !…



C’est donc Jean qui m’a assassiné ! Fallait-il qu’il soit jaloux ! Ou plutôt malade ! Trucider un copain parce que celui-ci obtient les faveurs de celle après qui on soupire ! Il est bon pour l’asile ! Pas question de laisser ce taré s’approcher de ma bien aimée. Ouais, mais comment ? Je n’ai pas la force physique de m’y opposer. Ah, si j’arrivais à faire comprendre à Sophie ! Pour l’instant ce salaud s’amuse à agiter l’eau en racontant des blagues à ma bien-aimée.


Je t’en dirais des blagues ! Il se penche de plus en plus comme s’il voulait atteindre le matelas pneumatique. Je calcule bien mon coup… Hop ! Au moment où il se trouve presque en déséquilibre, j’attire sa main et… Plouf ! Le voilà à l’eau gesticulant. Je l’enveloppe de mon tourbillon, l’attire vers le fond. Seule la main qui porte ma montre émerge. Il arrive à reprendre son souffle mais je ne le libère pas et l’empêche de rejoindre le bord. Sophie, qui a ri aux éclats lors de sa chute, prend conscience qu’il se passe quelque chose d’anormal. Elle pagaye avec ses mains pour se rapprocher de ma victime. Je contrarie son approche.



Jean recrache l’eau qui est entrée dans sa bouche. Je le fais tourner sur lui-même en prenant soin de laisser la montre au-dessus de la surface.



Elle s’empresse de sortir de la piscine, laissant l’infortuné se dépatouiller.



Une ombre se penche sur l’eau, un bras se tend que Jean agrippe avec l’énergie du désespoir.



L’inspecteur de police qui avait fait les premiers constats après mon décès, tire le garçon hors de l’eau. Maxime et lui sont apparus sur la terrasse pendant que ce salaud de Jean se débattait.




oooOOOooo





Il s’assied près de sa sœur et entoure ses épaules d’un bras protecteur.



Maxime retire son bras, vexé.



Elle se lève en soupirant et disparaît de ma perception ainsi que son frère. Un sentiment de plénitude, de devoir accompli m’envahit. Voilà la tâche qui m’était fixée : démasquer mon meurtrier. Je suis fier d’y être parvenu… Oui mais… Pourquoi suis-je encore prisonnier de la piscine ? La réponse me parvient du fond de mon être. Mon rôle ici-bas n’est pas terminé. Que dois-je encore réaliser ?


J’ai beau tourner en tous les sens les événements de ces derniers jours, je ne vois pas ce que je dois encore faire pour ma libération. Je suis vengé, mon assassin a avoué, n’est-ce pas le principal ? À peine ai-je formulé cette pensée qu’un frisson de honte me parcourt. J’en rougirais de confusion si cela était possible ! Je me conduis en parfait égoïste. Ce n’est pas pour ma… J’allais dire « petite personne », mais ce n’est plus d’actualité… Non, ce n’est pas pour la tranquillité de mon esprit que je suis retenu, mais pour venir en aide à Sophie.


J’ai l’intime conviction que je dois assurer son bonheur. Pas par les caresses échangées dans l’eau qui pour merveilleuses qu’elles soient ne peuvent être considérées comme le but à atteindre, non, je dois trouver autre chose.


Les feuilles des chênes autour de la piscine frémissent sous la brise. Je devine que mes infortunés collègues échangent leurs avis sur ce qui m’est arrivé. Je ne saisis pas ce qu’ils se racontent, devrais-je pousser Sophie dans les bras d’un successeur ?


Les fantômes des alentours éludent la question. Ils ne peuvent m’être d’aucun secours, notre sort le veut ainsi. C’est de moi-même que doit surgir la solution.


Plus j’y réfléchis plus je me persuade être dans le vrai. Je dois aider ma bien-aimée à me trouver un remplaçant. Drôle de tâche ! Faciliter les entreprises d’un inconnu, les encourager même ! Brrr ! Je frissonne rien qu’à la pensée d’assister impuissant – oui, impuissant car il me sera interdit de les empêcher si je veux quitter enfin cette vallée de larmes - aux baisers, aux caresses échangées, aux étreintes…


Pourvu qu’il soit bien l’heureux bénéficiaire… Comment le reconnaître ? Comment être sûr qu’il s’agira de celui que je dois favoriser, que ce n’est pas un profiteur comme Jean prêt à abuser de la faiblesse de Sophie ?




À suivre