n° 12681 | Fiche technique | 30264 caractères | 30264Temps de lecture estimé : 18 mn | 24/06/08 |
Résumé: Deux ans après être tombée amoureuse, Manon est rattrapée par les errances d'Antoine et envisage de le quitter. | ||||
Critères: fh jeunes douche amour dispute photofilm fmast facial fellation pénétratio fsodo mélo -consoler | ||||
Auteur : Kirlan (Jeune homme dévoilant toute son expérience sexuelle) |
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Voilà, il baisse la tête, fixe mes chaussures, j’ai réussi à le blesser. Je me mords la lèvre pour m’empêcher de poursuivre. Suis-je vraiment sûre de ce que je m’apprête à faire ? De toute façon, il est trop tard, et je suis bien incapable de m’arrêter.
J’aurais aimé ne pas sursauter. Il me faisait peur. Je sens les larmes me monter aux yeux.
Je tourne les talons, m’enfuis ; en claquant la porte de l’arrière-salle du bar, il me faut le prononcer à voix haute pour m’en persuader :
Et je le répète, encore et encore. Inlassablement, en montant les escaliers quatre à quatre, trébuchant presque sur chaque marche, manquant de tomber à deux reprises, je continue de m’infliger cette sentence pour qu’elle pénètre mon esprit. Je ne sais pas si c’est ce que je cherchais, mais avant d’arriver dans la rue, je ne voyais plus à deux mètres de moi, les yeux embués de larmes.
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Ma relation avec Antoine durait depuis près de deux ans. Je ne vais pas travestir la vérité pour me justifier aujourd’hui : ce furent les deux de bonheur. Ce beau garçon mystérieux m’a rendue folle. Nous nous entendions sur absolument tous les plans, partagions les mêmes centres d’intérêt. Quand nous avons décidé d’emménager ensemble, trois mois seulement après notre premier baiser (et notre première fois), nos parents n’ont pas discuté, tant notre complémentarité et la sincérité de nos sentiments étaient indiscutables.
Antoine était un garçon brillant, d’une intelligence et d’une lucidité extrêmement rares. S’il était un solitaire avant que nous ne formions un couple, il ne s’est pas beaucoup émancipé depuis cette époque, demeurant un jeune homme renfermé, mélancolique et, à mes yeux, du moins, formidablement romantique… et sensuel. Notre accord parfait se conjuguait à tous les temps, jusque sous la couette. Antoine était un amant passionné, privilégiant toujours mon plaisir au sien, cherchant à tout prix à me satisfaire, ne savourant rien de plus que de lire les effets d’un orgasme sur mon visage.
Bien sûr, au début, il manquait d’expérience, tout autant que moi, puisque nous avons partagé le plaisir de « la première fois ». Nous avons pris le temps de nous découvrir, d’explorer plusieurs de nos fantasmes. Antoine a accepté de nous filmer pendant nos ébats. Croyez-moi, pour un garçon si timide, renfermé, s’acceptant aussi peu, il a fallu qu’il fasse un gros travail sur lui-même pour me contenter. Bien entendu, je n’ai jamais hésité à lui accorder ce qu’il désirait. Il serait difficile de vous l’expliquer, mais on ne peut pas refuser quelque chose à Antoine. Surtout pas moi. Il est si réservé et peu prolixe en paroles que chacun de ses mots m’apparaît comme quelque chose de précieux, qui se doit d’être respecté et savouré. Quand un jour, il a bredouillé qu’il voulait éjaculer sur mon visage, je ne me suis posé aucune question. Je n’ai pas répondu, mais je lui ai offert ce qu’il désirait. Et son sourire était une récompense bien suffisante à mes efforts pour le satisfaire.
Seulement, vivre avec Antoine n’est pas de tout repos. Depuis qu’il a abandonné ses études pour se consacrer à la musique et à notre groupe, Gayastation (prononcez Gayastéchionne), les choses se sont compliquées. Nous avons connu nos premières disputes, nos premières crises d’exaspération aux défauts de l’autre. Je dois avouer que j’étais souvent à l’origine de nos querelles. Vous comprenez, quand il était encore inscrit en fac de lettres, je savais au moins ce qu’il faisait de ces journées. Maintenant, j’avais l’impression de vivre avec un artiste maudit du XVIIIe siècle. Talentueux, souvent génial même, mais lunatique, provocateur, trop réservé pour laisser qui que ce soit pénétrer son univers, même pas moi. Les artistes du XVIIIe sont tous morts, et Antoine est à peine plus causant.
Pourtant, je n’avais pas été honnête avec lui. Je l’admirais bien plus qu’il ne m’admirait. Parce que ce jeune homme renfermé se muait en mythe vivant, éblouissant de charisme, lorsqu’il était sur scène, planté devant son micro et sa guitare. À partir du moment où j’ai cessé d’être la première voix de notre groupe (poussée par l’évidence : si ma voix était assez jolie, posée, juste et fragile, la sienne était carrément magique, rauque, habitée, illuminant notre musique d’une noirceur envoûtante), quand je suis passée aux chœurs et aux samples (je suis encore en phase de… rodage), et qu’Antoine est devenu officiellement ce leader qu’il avait toujours été, notre relation était condamnée. Oh, ce n’est pas par jalousie. Mais Antoine allait trop loin, beaucoup trop loin pour que je ne le suive. Au commencement, Sylvain, l’autre guitariste du groupe (plus talentueux qu’Antoine à la gratte, d’ailleurs), écrivait quelques textes, mais il a rapidement renoncé, tant l’enthousiasme suscité par les chansons que nous proposait Antoine était indépassable.
Seulement, Antoine m’a trompée. Bon évidemment, il faut être de ceux qui considèrent que « sucer c’est tromper » pour établir un tel constat, et par association, que « se faire sucer c’est tromper ». L’illustration de l’adultère passif, en quelque sorte. Parce que je dois reconnaître qu’Antoine n’était pas pour grand-chose si cette poufiasse peroxydée lui mâchouillait le gland en lui soupesant les burnes comme on tâte un melon.
C’était à la suite d’un bœuf qu’Antoine et Sylvain avait fait avec un autre groupe de la région, Extrem Junction. C’était aussi l’anniversaire de ma sœur, et j’avais autorisé Antoine à faire l’impasse sur cette petite sauterie familiale… sans m’imaginer que la sauterie se préparait tout ailleurs. Je me suis pointée pour lui faire une surprise, vers 1h30 du matin. Le bar était comble ; c’était une autre époque, une époque où les cigarettes et les nappes de fumée nous épargnaient l’odeur de transpiration. Sur scène, un type que je ne connaissais pas gratouillait une guitare sèche en reprenant Jeff Buckley sans que personne ne l’écoute.
J’ai su que quelque chose clochait quand j’ai croisé le regard de Sylvain, assis au bar à discuter avec une fille aux cheveux rouges avec une frange tombant sur ses yeux (ses yeux à elle, hein). Il souriait, riant de toutes ses dents, j’étais en train de me dire que c’était la première fois que je voyais Sylvain draguer. Et puis il m’a vue, et son sourire s’est effacé aussitôt ; j’imagine qu’il aurait voulu protéger son pote, mais voilà, c’est comme ça, Sylvain ne sait pas mentir. Le jour où Mathieu, Greg et lui m’ont acheté un harmonica, qui ouvre désormais tous nos concerts, j’avais senti à dix kilomètres qu’il me cachait quelque chose. Il s’est levé de son tabouret, en renversant sa bière sur les genoux de sa copine et a tenté de se précipiter vers moi, mais j’étais déjà en train d’ouvrir la porte qui menait aux escaliers descendant vers l’arrière-salle quand il a attrapé mon bras.
D’abord, j’ai vu le chanteur d’Extrem Junction, le bras sur l’épaule d’un jeune homme en T-Shirt de marin, rayé bleu et blanc. Et sur la droite, au fond de la pièce enfumée, mon Antoine, allongé sur le haut d’une banquette, sur une planche de bois et devant un miroir, se faisait prodiguer une royale fellation par cette fille que j’avais déjà croisée deux ou trois fois dans les concerts de Gayastation, une blonde aux cheveux teints en jaune clair et aux yeux presque transparents. L’avant-bras replié sur les yeux, Antoine avait l’air inconscient. Peut-être l’était-il, d’ailleurs, vu qu’il ne bandait qu’à moitié. Mais comment pouvais-je supporter de voir cette salope penchée entre les jambes de mon copain, sa petite langue tournoyant trop vite autour de la bite de MON mec.
Je vous épargne les détails sanglants de la dispute qui a suivi. La pétasse s’est ramassée une baffe dont je serais fière toute ma vie, et c’est lorsqu’elle a essayé de m’arracher une boucle d’oreille et le bout de lobe qui va avec que Sylvain l’a attrapée et balancée en dehors des loges. Antoine s’est levé. Il tremblait, il avait dû prendre des ecstas ou un truc comme ça, parce qu’il tremblait de façon inquiétante, ou alors, il était simplement dans une phase où il renonçait à refouler ses émotions. Il n’a pas craqué, quand je lui ai mis une claque sur la joue droite, comme il n’a pas craqué pour le retour en revers, mais j’ai senti qu’il serrait les dents.
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Voilà, la suite, vous la connaissez, j’ai sorti mes répliques de roman à l’eau de rose et j’ai taillé la route. Me voilà revenue au bercail, chez mes parents, vautrée sur mon lit à m’écorcher les yeux et à insulter le crépuscule, rendue hideuse par les larmes et la grimace qui les accompagne. Je lui en veux et je m’en veux, je ne sais plus à qui en vouloir. J’entends déjà les filles hurler à la lune en me demandant de relever la tête et d’ouvrir grand les yeux en quête de ma fierté de femme. Sauf que je connais Antoine, et je crois être la seule à le connaître et à le comprendre. Un peu. Au fond de moi, je sais qu’il n’est pour rien dans tout cela. Qu’il n’était pas conscient de ce qui se tramait autour de lui. Qu’il n’a même pas compris où la blondasse voulait en venir.
Je flâne autour de mon lit, comme un somnambule et finis par m’asseoir de nouveau. Mon téléphone mobile est en mode vibreur, et pourtant je sursaute quelques minutes plus tard lorsque je reçois un appel. Sylvain.
Le cousin de Mathieu en question s’appelle Victor. C’est un mec bizarre, tête rasée et barbe longue, maigre et presque nain, qui a organisé un festival de musique dans notre ville, afin de permettre à une association d’enfants malades d’organiser un voyage en République Tchèque (ne me demandez pas pourquoi là-bas, j’en sais rien du tout). Le concert de Gayastation est sans conteste le point d’orgue de la soirée. Un concert pour lequel on se serait battu et qu’on nous a servi sur un plateau.
Ce mec est adorable, mais jamais foutu de prendre une décision tout seul.
Bon. Le grand malheur de sortir avec un membre du groupe au sein duquel on officie également, c’est qu’en cas de problème, on est forcément amené à rencontrer l’autre et à le côtoyer pour un truc qui nécessite une cohésion assez formidable. En gros, c’est un peu comme jouer dans un film avec une actrice extraordinairement belle et fabuleusement idiote : c’est compliqué de lui faire le plan du coup d’un soir.
Donc, je vais rejouer avec Antoine. Je me demande ce qu’il fait à cet instant. Est-ce qu’il a rappelé la blonde pétasse, pardon, la blonde platine, pour se la taper par dépit ? Nan, ce serait mal le connaître. Bon, je sais, ce que je vous ai raconté ne plaide pas en sa faveur. Mais je le connais, moi.
C’est presque machinalement que je vais dans ma chambre pour récupérer le DVD glissé entre deux bouquins de ma bibliothèque (un Flaubert et une anthologie de poésie anglaise). Il n’y a rien d’inscrit sur le disque que je glisse dans le lecteur de mon salon. Mes parents sont au boulot pour deux heures au moins, aucun risque que je sois surprise.
Lecture.
Mon visage apparaît à l’écran. Je souris à l’objectif, assise sur notre lit à l’appartement. L’image tremble un peu ; Antoine est en train de chercher à caler la caméra. Pendant qu’il s’occupe de la technique, j’enlève mon débardeur, mon pantalon et mes chaussettes, ne conservant sur moi qu’un ensemble string et soutien-gorge en satin rouge. Et puis je fais signe à Antoine d’approcher.
Sa silhouette entre dans le champ de la caméra par la gauche. On ne voit que son ventre et ses cuisses, et entre les deux, un boxer gris du plus bel effet. Il s’arrête devant moi, et d’une main, je lui fais comprendre qu’il doit s’écarter légèrement pour que l’on me distingue me commettre. D’une main cajoleuse, je flatte son sexe tendu à travers le tissu, puis baisse le boxer et agrippe sa bite entre mes doigts, le masturbe doucement. Et lui murmure que finalement, ce serait mieux s’il tenait la caméra.
Il obéit. Et quand l’image affiche de nouveau mon visage, j’ai le sexe d’Antoine dans la bouche. D’une main experte, je le branle tout en le suçant, je trouve un rythme assez rapide, lui flatte les couilles et m’aventure jusqu’aux contours de son anus. On entend les gémissements de plaisir d’Antoine.
J’augmente le volume de la télévision et ôte les boutons de la braguette de mon jean. Puis glisse ma main dans ma culotte. Me concentre de nouveau sur le film.
C’est assez amateur, mais terriblement excitant. Maintenant, Antoine me fait l’amour. Je suis sur le dos, les jambes très écartées, tentant de les lever le plus haut possible pour que l’image ne perde pas une miette de la situation. Antoine filme en gros plan sa queue faire des allers-retours dans ma chatte, puis filme mon visage irradié de plaisir.
Devant ma télévision, j’ai fait glisser deux doigts dans mon vagin soudain humide et me caresse le clitoris de l’autre main. Je sais comment la vidéo va se terminer, et cela m’excite au plus haut point. Je frôle une première fois l’orgasme en admirant Antoine me filmer tandis qu’il me prend en levrette.
Il filme mon dos, mon cou, mon visage lorsque je me tourne vers lui, et puis il fait aussi des gros plans sur son sexe, encore, sur mon anus qu’il flatte doucement du pouce. Et puis il y a un râle, on n’entend à peine Antoine me prévenir qu’il va jouir (avant moi, mais bon) et puis je me couche sur le dos. Mon chéri entreprend de se branler au-dessus de mon visage, l’image tremble carrément maintenant, cependant, je ne perds rien de ce que je vois, continue de me masturber frénétiquement. Et puis quand je vois Antoine jouir en de longues traînées de sperme sur mon visage, mes joues, mon front, mon nez et dans ma bouche, quand je vois mon sourire de satisfaction d’avoir réalisé un des fantasmes de mon amoureux, j’ai un orgasme moi aussi, que je tente de prolonger le plus longtemps possible, en vain.
Antoine et moi sommes séparés.
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La camionnette de Sylvain se gare doucement devant chez moi. C’est assez amusant de constater qu’il conduit juste deux fois moins vite quand les instruments sont à l’arrière du véhicule. À travers la fenêtre de ma chambre, je vois Mathieu et Sylvain s’avancer vers la porte d’entrée, et Greg qui discute activement au téléphone avec quelqu’un. La sonnette résonne dans la maison et ma mère s’en va accueillir pendant que je finis de passer mes vêtements de scène. Mathieu et Sylvain rentrent dans ma chambre alors que je suis en petite culotte et que je passe un pantalon de costume très ample. Les garçons ne s’en offusquent pas plus que ça, me claquent la bise en souriant et se dirigent directement vers ma table de samples, qu’ils débranchent et préparent au transport en quelques minutes. J’attrape la cravate noire que tous les membres du groupe portent et me dirige vers l’escalier.
Le concert est censé être commencé depuis un quart d’heure ; la salle est surchauffée, de jeunes gens se pressent contre les barrières de fer qui séparent la fosse de la scène. Nos instruments sont prêts, les amplis parfaitement réglés, et nous prêts à monter sur scène.
Sauf qu’Antoine n’est pas là.
Greg et Mathieu sont furax ; ils ne se plaignent pas à voix haute, mais semblent être définitivement lassés des états d’âme du chanteur de leur groupe. Sylvain, de son côté, gratouille sa guitare, assis sur un ampli.
Je regarde Sylvain en silence, quelques secondes. Sa tentative d’établir un parallèle entre Antoine et moi est certes grossière, mais elle a atteint son but. Le public commence à s’agiter quelque peu. Mathieu suggérait à Sylvain de faire quelques morceaux en solo pour gagner du temps quand Antoine est apparu dans le backstage. Il nous a regardé, sans un mot, a sorti sa guitare de son étui et l’a tendue à Sylvain pour qu’il s’occupe des derniers réglages, lequel n’a pas articulé un mot, s’en est allé avec l’instrument.
Il n’a pas l’air désolé. Il a l’air plus touché que cela encore. Ses yeux plus noirs encore que d’habitude courent à travers le vice, et ne paraissent pas s’arrêter sur quelque chose en particulier.
J’ai prononcé ses mots dans un souffle, pensant presque qu’il ne les entendrait pas. Mais il lève doucement les yeux et je crois qu’il essaie de sourire ; en fait je n’en suis pas vraiment sûre.
J’entends Sylvain lancer le premier morceau, sur un riff endiablé qui se détache de la mélodie originale quand la basse et la batterie viennent s’ajouter le relayer. Ma partie aux claviers est censée commencer à ce moment-là, mais Sylvain rallonge l’intro.
Je voudrais le regarder avec sévérité. Je ne sais pas si j’y parviens ; alors je continue de fuir et me dirige vers la scène à mon tour. Quand Antoine apparaît enfin aux yeux du public à son tour, une clameur vient saluer son entrée. Il ne semble même pas l’entendre, et se colle derrière le micro. Il n’a plus qu’à reprendre le riff principal et à poser sa voix. L’instant s’éternise. Concentrée sur les touches du clavier, je ressens le malaise qui traverse les membres du groupe.
Il ne va pas le faire.
Il va rester muet.
Et puis…
Why do try to ride
Again ?…
Les cheveux en bataille, les yeux mi-clos ou perdus dans le vide, quelque part au-dessus de lui, les yeux serrés autour du micro ou sur les cordes de sa guitare, Antoine capte l’attention de tout son public, dans les yeux duquel on peut lire une ferveur inégalable. Il irradie la pièce de sa présence et de sa voix à la fois rauque et coulante, et pourtant il semble être ailleurs. Finalement, ça doit être cela le charisme : être omniprésent, sembler omniscient et vouloir être ailleurs, très loin.
Le concert s’éternise, alors qu’Antoine semble sur le point de défaillir à chaque morceau. Quand Gayastation met un point final à un concert comme nous n’en avions jamais fait, Antoine quitte aussitôt la scène, sans prendre le temps de s’incliner devant son public. Greg, Mathieu et Sylvain s’auto-congratulent en quittant la scène à leur tour, avec de grands signes en direction du public et je pars déjà en direction des loges, à la recherche d’Antoine. Je sais qu’ils vont se diriger vers le bar de la salle, échanger leur point de vue et discuter avec quelques personnes qui ont assisté au concert.
J’entre dans les loges et constate avec désappointement qu’Antoine n’est pas là. Après un soupir, je remarque qu’il y a une douche dans une petite pièce au fond des loges. J’ôte mes vêtements trempés de sueur et me diriger sur la pointe des pieds vers la douche, tant le carrelage est glacé, puis règle la température de la douche au maximum raisonnable. Je laisse l’eau brûlante courir sur mon corps, ferme les yeux, profite de la chaleur. Je ne prends pas conscience qu’Antoine m’a rejoint sous la douche avant de sentir sa main se poser sur ma hanche, sans manquer de me faire sursauter. J’ai presque failli glisser dans le bac de la douche, mais Antoine m’a déjà prise dans ses bras et me serre contre lui. Il ne dit pas un mot, m’embrasse dans le cou. Je n’hésite pas un seul instant et lève la tête pour le laisser accéder plus facilement à ma gorge, qu’il couvre de baisers et de caresses.
Ses mains parcourent ma peau, mon dos, mon ventre, mes cuisses. Ses doigts filent sous mes seins, savourent les courbes de ma peau, flattent mon épiderme électrisé, contournent mes fesses comme pour en dessiner les formes dans l’air. Ses lèvres se collent à ma nuque comme pour imprimer leur marque, j’essaie de me retourner, mais les mains d’Antoine, avec douceur, m’enserrent les épaules pour me faire comprendre qu’il ne souhaite pas que je me tourne vers lui. Quand il est sûr que je ne vais pas aller contre sa volonté, ses mains glissent de nouveau le long de mes hanches, puis sur mes fesses. Pendant qu’il passe doucement ses doigts entre mes fesses, sans s’attarder, son autre main passe sur mon bas-ventre, tourne autour de mon nombril, puis descend vers mon sexe.
Je passe ma main derrière la nuque d’Antoine, sans cesser de lui tourner le dos, alors qu’il s’est décidé à être plus actif. Pendant que sa main gauche s’est emparée de mes seins qu’elle pétrit généreusement sans oublier de pincer mes tétons, les doigts de sa main droite se sont insinués en moi, caressent mes lèvres, flattent mon clitoris, pour finalement s’introduire en moi. Au moment où je sens le majeur d’Antoine s’enfoncer en moi, je ne peux retenir un gémissement, mon corps tout entier se contracte.
Ses doigts s’activent désormais en moi sans me laisser le moindre répit, pendant que j’entreprends de glisser l’une de mes mains sous les couilles d’Antoine pendant que la seconde commence à le masturber, d’abord tout doucement, puis de plus en plus vite.
Et puis Antoine enlève sa main de mon sexe déjà en manque, pour la plaquer contre mes fesses. Ses doigts s’insinuent dans la raie de mes fesses et je n’émets aucune protestation bien que cette caresse ne me soit pas familière. Le majeur d’Antoine tourne maintenant autour de mon anus, caresse, palpe, ressort, et puis me pénètre, très lentement. La sensation n’est pas particulièrement agréable en soi, mais elle n’est pas non plus douloureuse, et elle présente au moins l’avantage de la nouveauté. C’est en réalité un plaisir infiniment subtil et inhabituel, qui vient tout autant de la découverte d’être touchée de ce côté-là que du fait que je sais me livrer à quelque chose de très coquin.
D’une main ferme, Antoine m’invite à me pencher très légèrement en avant. Je sais ce qu’il veut, et dirige moi-même son sexe vers mon anus.
Il ne répond pas, mais lorsque son gland s’arrête sur mon petit trou, ses mouvements deviennent précautionneux et tendres. Tout en me mordillant le lobe de l’oreille, chose qu’il sait que j’adore plus que tout, Antoine commence à me pénétrer le plus lentement possible, s’arrêtant tous les millimètres, le temps pour moi de m’habituer à cette présence pas encore inopportune. Peu à peu, la douleur apparaît, vraiment infime d’abord, puis de plus en plus réelle, palpable, finalement assez forte pour m’obliger à demander à Antoine d’arrêter. Il obéit, du moins pour un temps, ressort doucement son sexe de quelques millimètres, et s’avance de nouveau, plus loin, plus fort, ma mâchoire se contracte, mais je m’interdis une nouvelle protestation, et puis, enfin, ses couilles butent contre mes fesses.
Antoine s’immobilise de nouveau, je ne sais pas s’il savoure ou s’il me laisse le temps de reprendre mon souffle et puis tout s’accélère, Antoine commence un très lent va-et-vient, reprend ses caresses sur ma chatte d’une main et sur mes seins de l’autre main, son mouvement prend de l’ampleur et de la vitesse pendant que ses doigts pénètrent mon vagin, quelque chose qui n’est pas encore du plaisir m’étreint et semble emprisonner ma douleur, pour en faire quelque chose de précieux, d’essentiel, Antoine gémit de plus en plus fort, lorsque son sexe s’enfonce au plus profond de moi à chaque mouvement, mes soupirs deviennent râles de satisfaction, les sensations affleurent de toutes parts, l’eau brûlante, les doigts dans mon sexe, les lèvres d’Antoine contre mon cou, sa main posée sur mon sein, son pouce et son index serrant mon téton, mes doigts contre ses muscles bandés, ce membre qui me sodomise allègrement et mes râles de satisfaction deviennent cris de plaisir, je sens que la satisfaction s’échappe de ma bouche, que le plaisir parcourt chaque partie de mon corps, de mes fesses jusqu’à mes ongles, de mes pieds sur le carrelage jusqu’à mon cou offert aux baisers, je crie de plus en plus fort, et j’entends les cris d’Antoine en écho, il me demande si j’aime ça, « J’aime ça, oui, j’aime oui, continue », il me soupire, me sodomise de plus en plus vite, de plus en plus fort, la douleur n’existe plus, et pourtant elle m’électrise, Antoine me demande ce que j’aime qu’il me fasse, et je n’hésite pas « J’aime quand tu m’encules, vas-y, Antoine, mon chéri, encule-moi, fais-moi jouir, fais-moi jouir par le cul », et les cris d’Antoine s’éternisent, planent dans l’air, et son plaisir fait exploser le mien, je jouis, mon plaisir éclate, si fort, si soudain, que j’ai l’impression que je ne contrôle plus les muscles de mon bas-ventre et qu’ils vibrent tous en chœur, quelques jets de cyprine s’échappent de mon sexe sur les doigts de mon amour, et Antoine me dit qu’il va jouir « Vas-y, mon chéri, jouis en moi, jouis dans mes fesses, vas-y, je veux sentir ton sperme dans mon cul, oui » et Antoine éjacule enfin en moi, une douce sensation de chaleur apaise mes émotions incontrôlables, jusqu’à ce que les mouvements de nos corps deviennent spasmes, et finalement, nous restons immobiles, Antoine serré contre moi, les bras passés autour de mon ventre, son sexe encore enserré dans mon anus.
Il me faut plusieurs secondes pour comprendre qu’il répète quelque chose, que ce n’est pas seulement sa respiration que j’entends au creux de mon oreille :