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Temps de lecture estimé : 17 mn
04/11/09
Résumé:  Moon tombe malade et se retrouve sous la surveillance attentionnée d'Emma. Cette dernière trouve le remède magique... De son côté Ambre s'arrange pour espionner avec Lilian le couple que semble former Emma et Moon visionnant un nouveau film.
Critères:  ff fplusag -bellemere -fhomo
Auteur : Le Marquis            Envoi mini-message

Série : Mariage et conséquences d'une mutation à Madrid

Chapitre 05
Les fièvres

Résumé des épisodes précédents :


Moon, fille de Lilian, fugue pour rejoindre sa meilleure amie (Ambre) et sa mère (Emma) en Espagne. Lilian voyait d’un mauvais œil l’étrange attitude que portait sa fille envers Emma. Alors qu’elle allait récupérer Moon, elle se trouve à son tour subjuguée par cette dernière qui rapidement la courtise et la demande en mariage. Croyant ainsi libérer sa fille de l’emprise d’Emma, Lilian "se sacrifie" et l’épouse. Elle n’est toutefois pas dupe d’avoir été conquise.


Quelque temps après, il s’avère effectivement que Moon n’était pas insensible au charme de sa "belle-maman". Le hasard fait que l’une et l’autre succombent à leurs désirs au cours d’une soirée télé. Les doutes s’installent et Ambre fait tout pour les alimenter car elle aussi n’est pas insensible aux attraits de Lilian…


Ambre profite d’un footing avec Lilian pour parfaire sa séduction. Se croyant hétéro et exceptionnellement bisexuelle pour les beaux yeux d’Emma, la femme qui l’a épousée, Lilian ne semble pas vouloir céder aux avances de la jeune fille. Mais elle s’étonne de réagir sexuellement devant les formes d’Ambre, exhibées intentionnellement. Le pire est sur le point d’arriver lorsqu’après le footing viennent les massages…



Je remercie mes lecteurs dont les commentaires ont alimenté mon inspiration et dédie cette suite au très mesuré Gufti Shank qui n’a pas besoin d’écrire une longue critique pour se faire comprendre.





Partie 11 : Les fièvres


Une quinzaine de jours passèrent sans aucune anicroche. Chacune semblait se cantonner à sa véritable place dans la famille, évitant ainsi tout ressentiment ou tout problème. Mais les choses ne furent pas si simples…



Le passé de femme à femmes d’Emma lui sembla resurgir de plus belle. Ces quinze jours avaient été jours de calvaire pour elle, elle ne cessait de se remémorer les évènements terriblement épicés qui s’étaient déroulés en regardant la télé avec la douce Moon. Elle avait beau essayer de ne plus y penser, la nuit quand elle faisait l’amour avec Lilian, c’était toujours Moon qu’elle voyait. Et ce n’était pas parce qu’elle n’aimait plus Lilian, mais c’était comme si leur ressemblance l’avait ensorcelée. Le pire c’était que tous ces jours passés, Moon semblait l’ignorer, du moins n’agissait-elle avec elle que normalement, comme si rien ne s’était passé. Elle n’avait pourtant pas rêvé et se souvenait parfaitement du goût exquis si particulier qu’avaient ses doigts, ce soir-là.


Était-ce là la saveur d’une pucelle ?


Et si « ça s’était trop vite terminé », pourquoi n’en avait-elle pas redemandé ?


À la réflexion, tous ces jours d’interrogations lui avait fait comprendre que Moon était une ingénue trop timide pour entreprendre davantage. Ce fameux soir-là, grâce à l’affection équivoque que déjà elle lui portait, le froid et l’intimité de l’obscurité, en sus d’une couverture complice, film lesbien aidant, des circonstances favorables s’étaient coalisées pour cet imprévisible passage à l’acte.


Une telle conjoncture serait difficile à retrouver, à moins qu’Emma ne complote un écheveau bien rusé pour séduire à nouveau la jeune fille. La première des choses était qu’elles devaient se retrouver à nouveau seules, et bien sûr, le plus longtemps possible. La chose paraissait malaisée car ses derniers temps, Emma était bien consciente que Lilian avait eu certains soupçons. Même si Emma avait fait semblant de croire que sa compagne n’avait été jalouse que de l’actrice Rahda Mitchell. Elle savait pertinemment que Lilian avait eu un autre doute, celui-ci concernait prioritairement sa fille…


Depuis, Lilian n’avait fait plus aucune autre allusion mais persistait à surveiller discrètement les attitudes de sa fille et d’Emma. Ceci n’avait pas échappé à Emma qui avait bien fait de s’en méfier en restant prudente, semblant se désintéresser de Moon. Ce qui, en vérité, était parfaitement faux. Plus que jamais elle se sentait pédagogue, elle désirait s’occuper de l’éducation sexuelle de la jeune fille et rien à voir avec une théorie livresque, seule la pratique pure l’intéressait.


Ses doigts avaient découvert un trésor, vierge qui plus est. Jaloux, ses yeux, sa langue voulaient aussi s’en repaitre et encore ses doigts s’y engouffrer.



Le mauvais sort avait voulu que ce jour béni où elles se retrouvèrent finalement seules à la maison, pendant tout une matinée, Moon avait une fièvre carabinée dûe à un vaccin mal accepté. Selon le médecin, la fièvre serait oubliée dès le lendemain mais entretemps, ce serait un mauvais moment à passer.



Pour Lilian, la malchance avait voulu que ce fameux samedi, elle devait exceptionnellement passer sa journée au bureau. Elle avait donc confié la surveillance de sa fille chérie à Lilian et à Ambre. Mais comme d’un fait exprès, cette dernière devait partir très tôt, ce matin-là, pour aider au déménagement d’une nouvelle amie. Moon était prévue également d’y participer mais dans son état, la chose était d’évidence impossible.



Lilian demeura donc la seule à devoir s’occuper de la jeune malade.



Il était 9 heures, le médecin venait de partir après avoir donné toutes ses recommandations. Bien que n’étant plus vraiment inquiète, Lilian se rendait dans la chambre de Moon toutes les cinq minutes. Les premières fois, elle constata, rassurée, qu’elle dormait.


Par précaution, elle ne s’éloignait jamais trop, et bien lui en prit car vers 10 heures, elle entendit pousser un cri provenant de la chambre.


Accourant, déjà angoissée comme s’il s’agissait de sa propre fille, Lilian ouvrit précipitamment la porte.


Paraissant en plein cauchemar, complètement découverte, Moon était assise sur le lit, yeux écarquillés de terreur comme si elle avait vu le Diable en personne.


De la voir ainsi à demi-dévêtue statufia Emma qui s’apprêtait à lui porter assistance et coupa net sa première réaction. En effet, la poitrine juvénile nue et arrogante, semblait la provoquer, l’interpellant par cette ostentatoire exhibition tout à fait inattendue. À première vue, de jeunes seins en pomme, bien luisants, taille B authentifiée par le coup d’œil expert du premier secours. Luisant, tout le corps de Moon l’était, par l’effet de la sueur fiévreuse qui le recouvrait. Dernier rempart à sa pudeur déjà moitié entamée, une culotte sage immaculée attirait toutefois mieux l’œil que si elle avait été nue.


Un frisson bien différent de ceux dont à ce moment souffraient Moon, s’empara de la femme, ce qui, à nouveau, interrompit les premiers secours prévus. Elle réalisa que la jeune fille la regardait sans la voir, en pleines divagations fébriles, dûe à une très probable montée de température.


Reprenant le dessus, Emma cessa de jouer à la voyeuse malgré elle. Sa mère la lui avait confiée…


Mais, elle se surprit en outre à s’alarmer, se sentant plus maternelle que jamais. Ce dernier sentiment lui rendait le contrôle sur la flamme qui dans un premier temps s’était emparée d’elle. Elle devait prendre soin de sa malade…


Cette dernière paraissait s’adresser à différentes personnes supposées se trouver dans la pièce.


Emma s’assit au bord du lit, l’inondant de mots réconfortants, lui disant qu’elle était malade, qu’elle allait bientôt se sentir mieux et vite récupérer mais que pour l’instant, il fallait s’allonger à nouveau et bien se couvrir.



Prostrée, Moon ne semblait pas l’entendre et demeurait assise, son visage et son torse ruisselant de sueur.



Ce n’était pas le moment, mais « Seigneur, que Moon dégageait une forte sensualité couverte ainsi de ces fascinantes moiteurs ! », pensa la femme. Avant de l’obliger à se coucher, Emma repartit se munir d’un gant de toilette pour nettoyer les malsaines mais affriolantes humeurs. C’était comme si Moon avait fait l’amour dans une tente de camping en pleine canicule, tellement son corps dégoulinait.


Comme Emma aurait aimé cueillir de sa langue ces gouttes de rosée qui s’écoulaient lubriquement des seins attrayants !


Elle se mit d’abord à essuyer son visage, son cou ainsi que ses épaules, comme un amoureux patient qui progressait petit à petit, passant des parties les moins compromettantes, aux plus osées. Moon demeurait figée et passive, désormais étrangère à son environnement, à ce qu’on lui faisait, lui disait, coopérant sans résister.


Voilà, il ne restait plus que les seins et c’est là que la femme hésita. La persistance dans l’inertie de la jeunette, l’incita à poursuivre sa tâche, mais sous une autre forme. Elle ne pouvait plus résister à l’attrait des gouttelettes glissant sur les rotondités immaculées. Elle ne croqua point encore la pomme, mais lécha avidement les perles d’humidité.


Enfin, elle y était !


Un nouveau frisson, qui l’interrompit dans ses manœuvres, l’étreignit. Après une nouvelle reprise de contrôle, elle la repoussa alors doucement contre le matelas pour vite la recouvrir.


Moon commença à se plaindre et à se mettre à grelotter, allant même jusqu’à claquer des dents.


Emma en mourait d’envie, mais oserait-elle lui prendre la température ?


Elle savait que si elle s’y employait, ses sens dérailleraient. Ses premières convictions étaient de ne pas succomber à une telle indigne tentation. Ce n’était pas vraiment le moment de profiter de la situation en dépit du fait que l’occasion s’y serait prêtée si merveilleusement…


Ne sachant que faire pour la réchauffer, se couchant sur le côté, elle s’imbriqua contre elle au-dessus de la couverture. Mais ce rapprochement qu’elle espérait apaisant, ne la satisfit point et, prenant son courage à deux mains impudiques, elle ôta son peignoir, restant vêtue seulement de ses dessous. Elle lui apporterait ainsi sa chaleur humaine. Cette fois-ci, tout contre elle, sous les draps, en tout bien tout honneur, lui promit sa raison bizarrement aveuglée…



Enveloppée dans ses bras, Moon lui paraissait si fragile avec ses tressaillements intempestifs. Une forte envie de la dorloter, de lui susurrer des mots doux, se saisit d’elle. Moon semblait toujours dans un autre monde, mais aussi Emma se sentait téléportée dans un autre ailleurs où elle oubliait toutes résolutions. Automatiquement, ses mains s’étaient saisies des petits seins durs qui, sous le malaxage hystérique, semblèrent durcir plus encore. Sa bouche ne put se contenir et elle les goba l’un après l’autre, les suçant comme si elle était en pleine tétée, puis les mordilla voracement comme pour les punir de la tenter ainsi.


Les deux pommes alléchantes se faisaient finalement croquer…


De petits cris s’échappaient de la bouche de la malade. Emma ne sut distinguer s’ils étaient de la même lignée que les précédents mais se plut à croire que non, qu’il s’agissait là de véritables gémissements de plaisir. L’embrasser, il lui fallait baiser ses lèvres pulpeuses, ce dont elle ne se priva plus tout en pénétrant triomphalement de sa langue la bouche juvénile également passive, peut-être même consentante…


Elle comprenait maintenant pourquoi elle aimait autant Lilian sa mère, c’était à cause de leur extraordinaire ressemblance et parce qu’elle avait fait une si belle enfant qui ne cessait, ces tous derniers jours, de l’émouvoir.



Le thermomètre sur la table de nuit, lui rappela, au dernier moment, ses obligations.


Ou plutôt ses scrupules tardifs voulaient-ils maquiller l’agréable par l’utile ?


Toujours est-il qu’elle commença par l’utile et avec force contorsions, baissant la fragile culotte puis la retirant complètement, elle s’arrangea pour trouver la cible étoilée, une véritable merveille que, sans la moindre honte ni remords, d’une légère poussée, elle viola avec délice. Persuadée que c’était pour la bonne cause, du moins c’était ce qu’elle crut au début.


Lisant 39,5 degrés, sans encore l’avoir retiré, tellement ses yeux s’étaient impatiemment approchés, puis contemplant le petit pal obscène planté là, dans cet endroit si privé, si secret, enfin, entendre les nouveaux petits gémissements de Moon, la dissuada de se hâter à l’extraire.



Dans un premier temps, elle se débarrassa de ses sous-vêtements, voulant absolument frotter leurs chairs nues, confondre leurs moiteurs…


Le petit trou honteux serrait très fort l’instrument médical, comme s’il craignait de le perdre. Faisant comme si elle allait l’enlever de son fourreau happeur, elle constata une évidente retenue occasionnée par les muscles anaux. Ravie, elle insista pour en dégager un ou deux centimètres, et mieux ensuite le faire pénétrer d’une bonne moitié de l’instrument. Par des allers retours délicats, sa main se délecta de la petite sodomie improvisée. Ses mots doux se mélangèrent alors de mots plus orduriers, la traitant de petite lesbienne qui s’ignorait, de petite cochonne à sa maman…


Au fur et à mesure de ce traitement curatif hors normes mais étrangement efficace, il sembla à Emma que la raison de Moon reprenait le dessus, son regard se faisait plus lucide, montrant un certain étonnement, sans pour autant trop s’offusquer de voir sa belle-mère s’activer avec autant d’ardeurs sur son postérieur.



Moon : Ohoou ! Emma ! Mais que… ? Ohooooouuu…

Emma : Chut, mon petit, chut ! Ne t’en fais pas ça va aller, tu reviens sur terre après cette terrible fièvre infernale. Laisse-toi aller, c’est le ciel que je vais te faire rejoindre maintenant…

Nous savions très bien que nous ne pourrions plus nous en passer. J’étais sûre que ce n’était pas le vaccin. Tes fièvres étaient toutes autres, elles réagissaient à tes interdits…

Mais c’est fini les interdits…



Son autre main, se faufila vers la vulve inondée qui s’offrait et son majeur s’y enfonça facilement par moitié…



Moon : Ohoo Oui, Emma, soigne-moi, n’arrête pas je t’en prie…

Emma (pistonnant plus vigoureusement): Ça ne m’a jamais frôlé l’esprit. Comme l’amour t’embellit mon petit oiseau blessé…



Emma devina la vague de plaisir qui s’annonçait quand elle perçut le bassin vibrer, puis coopérer à l’honteuse sodomie et au doigté synchronisé.


En un éclair, une phénoménale lame s’empara de la jeune fille…



Extraordinairement excitée et en pleine délectation d’être à l’origine de cet orgasme fabuleux, Emma, était, elle aussi, au bord de l’explosion.


Elle gémit à plusieurs reprises le prénom de la jeune malade, quémandant à son tour son aide. Sa demande devint une exigence quand, impatiente, elle attira fermement la tête de Moon entre ses jambes tout en mendiant sa langue, qui obéissante, ne se fit ni prier, ni attendre.


Presque dans l’acte, Emma perçut un cri puissant guttural… le sien…





En fin de matinée, la fièvre avait baissé et l’oreiller de Moon fut témoin de leurs secrètes confidences, se déclarant le désir irrésistible qu’elles avaient eu l’une pour l’autre, grâce à ce film, du « grand art » plaisanta Emma…


Pour sceller leur nouvelle relation qu’elles savaient désormais vouloir régulièrement renouveler, Emma lui promit deux jolis cadeaux pour son anniversaire dans quelques jours, précisant que l’un d’eux serait hautement confidentiel connu d’elles seules, et l’autre ne serait qu’un cadeau alibi…


Moon se désintéressa de ce dernier, mais demeura infiniment curieuse sur le premier évoqué, au point que la femme, lui susurrant à l’oreille, lui divulgua de façon énigmatique :


« Ma délicieuse petite vierge (son doigt en avait eu parfaite confirmation), mon cadeau ne sera pas un don, mais un retrait et il te rendra très heureuse.

Tu sais que je ne veux que ton bien…»




Nul besoin à nouveau, de « donner sa langue au chat » pour en savoir plus. Moon venait de comprendre que son vœu le plus cher, ne tarderait à être exaucé…


Démontrant son contentement tout autant que son consentement, le regard chargé de reconnaissance, la jeune convalescente s’adonna à nouveau au « chat » de sa bienheureuse séductrice qui lui murmura :


« C’est ça, bois, bois ma fille, prends ta potion magique… C’est absolument nécessaire pour ta guérison, elle te sera à jamais indispensable… Arghhhhh… »





Partie 12 : Tête-à-tête



Samedi 23h.



Ambre : Bon, j’avais décidé de ne pas sortir ce soir et ce n’est pas pour veiller en regardant un autre film. Moi, je vous laisse et je vais me coucher dans mon lit douillet. Je ne tiens pas à me lever trop tard pour faire mon footing. Je suppose que je ne peux compter sur personne d’autre pour m’accompagner, ou peut-être Lilian, si tu ne crains pas pour tes vieux muscles ?


Emma : T’as raison, ne compte pas sur moi et surtout ne fais pas de bruit demain matin, je voudrais faire la grasse matinée.

Soit dit en passant, chapeau ma chérie ! Je te trouve bien sérieuse ces derniers temps. La mouche tsé-tsé ne t’aurait-elle pas piquée ?


Lilian : Pas la langue en tout cas ! Elle n’est que trop éveillée. Je te propose un ‘battle’, comme vous dites les jeunes branchés, mais sur 1000 m. On verra bien alors si tu peux continuer à persifler, friponne !

En prévision, je vais faire comme toi et prendre un bon repos.


Moon : Le samedi soir mérite bien une petite veillée et je suis si confortable sous la couverture que j’en ai du mal à m’en arracher. J’espère que ce sera un bon film, ce soir aussi…

Je te souhaite grand plaisir Ambre. Avant de me moquer, j’y réfléchirai à deux fois…

Sur cette distance, Maman a été championne régionale, en son temps.


Ambre (persiflant) : C’est bien ce que je voulais dire, ‘en son temps’. Quant à toi, petite sœur, je te souhaite tout autant ‘grand plaisir’ sous ta couette…

Bon film !


Emma : J’espère que Lilian te fera mordre la poussière, petite prétentieuse.


Lilian (déjà près de la porte de sa chambre, juste derrière Ambre qui elle, ouvrait la sienne) : Étant l’offensée, c’est moi qui ai le choix des armes. Demain 8h30 ?


Ambre : Pas de problème pour moi… (Plus discrètement) Je vais lire un peu, et à minuit, tu devrais faire comme moi, aller dresser l’oreille et ouvrir discrètement l’œil vers le salon…

Peut-être, auras-tu alors moins de préjugés pour mouiller à nouveau ta culotte…


Lilian : Bonne nuit, venin !


Ambre : À boire jusqu’à la lie…

Va voir dans une heure !

(mentant) Cet après-midi, j’ai vu dans la boîte-à-gants de la voiture à Maman un Dvd, Bilitis, vraiment édifiant ce film, tu connais ?



Machiavélique, en vue d’aboutir à ses projets, Ambre avait offert, l’après midi même, ce Dvd à sa mère.


Lilian (mentant à son tour) : Ta mère m’en a touché un mot, on doit le visionner en toute intimité un de ces jours.


Ambre : Dors bien ! Mais je crains que ce soir, tu en perdes l’exclusivité…

Faut voir, à minuit. L’heure du crime dit-on…


Lilian (qui par là démontrait bien connaître ce film) : Tu es d’un flou Hamiltonien, mais je vais lire aussi un peu…



Elle en aurait le cœur net.


De toute façon, ni l’une ni l’autre n’aurait pu s’endormir avant minuit.


L’une, parce qu’elle avait semé une graine dont elle comptait récolter les fruits.


L’autre, pour enfin savoir la vérité et ne plus ruminer ses doutes. Peu semblait, désormais, lui importer la réalité de cette relation supposée. Seul l’intéressait savoir.


Qu’il se passât et se passe encore ou non quelque chose entre Emma et sa fille avait désormais ses avantages et ses inconvénients.


D’un autre côté, si ses doutes, et ceux d’Ambre s’infirmaient, leur vie de famille n’en serait pas perturbée et tout rentrerait dans l’ordre.


Ou presque…


Le revers de la médaille était l’attitude d’Ambre, sa déclaration, qu’adviendrait-il ? Comment pourrait-elle lui faire oublier le mirage offert par une telle passion ?


Au contraire, si leurs doutes se confirmaient, que deviendrait sa nouvelle vie de couple au féminin, cet amour qu’entre elles, pourtant, elle ressentait ?


Accepterait-elle l’éventuel adultère commis avec la complicité active de sa propre fille ?


À défaut d’être complaisante, ne risquait-elle pas alors de les perdre toutes deux ?


Non, toutes les trois…


Voilà où menait l’autre revers de médaille, elle venait de corriger le deux en trois.


Ambre devenait-elle une pièce majeure dans cet enjeu aussi dangereux que troublant ; tout autant que la jeune fille elle-même l’était, troublante ?


L’infidélité d’Emma lui servirait-elle alors comme prétexte pour capituler devant les avances d’Ambre ?


Oui, elle était tiraillée. Et elle ne savait plus trop ce à quoi, elle voulait assister cette nuit…


Une chose lui apparaissait certaine, faire un esclandre pourrait lui faire perdre tout. Ses sentiments personnels commençaient à peine à nouveau à s’éveiller, il ne fallait pas tout gâcher. Moon était pratiquement majeure, et si celle-ci s’était entichée d’Emma, Lilian ne pourrait plus rien y faire. Tout était arrivé trop vite. Envisager la séparation était se séparer des trois alors que néanmoins les liens avec chacune étaient très forts, ou le devenaient. À la réflexion, il aurait fallu être masochiste pour ne pas envisager d’être complaisante…



Au bout de son analyse et de son dilemme, le résultat final était prévisible.


Dans le premier cas, Ambre en souffrirait mais à son âge tout pouvait vite se cicatriser.


Dans le second, pour éviter le pire, Lilian ne pourrait qu’accepter de vivre dans une telle situation…




Ce fut avec une ponctualité exemplaire, très certainement motivée par son extrême besoin de savoir la vérité, qu’elle se décida à sortir doucement de sa chambre, croisant aussitôt le regard d’Ambre qui semblait la guetter. Honteuse d’être autant prévisible, Lilian rougit jusqu’aux oreilles.



Une nouvelle fois, Ambre fut témoin chez Lilian de ces changements de couleur qui l’émouvaient tant. Si elle devait se psychanalyser, elle dirait qu’il s’agissait là, d’un besoin de conquérir une personne mûre, pour la dominer. Lilian était certainement de ces femmes-là, dont le plaisir était de se soumettre, tout en mourant de honte.


Au contraire, Ambre devinait qu’elle allait y retirer un grand plaisir, si elle arrivait à ses fins. Comme si elle avait trouvé chaussure à son pied. Dans la contradiction, diaboliquement excitante, qu’Ambre était la plus jeune et aurait dû logiquement être la soumise. C’était donc la chaussure qui avait trouvé le pied qui lui fallait, défiant les règles préétablies…



À pas feutrés, l’une derrière l’autre, elles s’approchèrent du salon où le scandale était appréhendé.


Au préalable, telle une conseillère en matières conjugales problématiques, Ambre lui supplia de ne pas réagir quelle que soit la situation qui se présenterait.


Certes, la futée jeune fille prêchait avant tout pour sa paroisse. Elle, non plus, n’avait aucun intérêt à une rupture scandaleuse. Seul lui importait de déstabiliser davantage la femme mûre, et ainsi la faire chanceler dans ses bras. En outre, son attitude n’avait rien à voir avec la méchanceté, c’était sa manière à elle de pouvoir finalement séduire Lilian. Avec la fougue de son âge, tout lui semblait permis pour assouvir sa passion.



Lilian la rassura, lui disant qu’elle s’était préparée au pire qui de toute façon ne serait pas irrémédiable.


Juste avant d’arriver sur place, là où elles pourraient voir et entendre sans être vues ou entendues, Ambre qui suivait Lilian, hésita et s’arrêta. S’il s’avérait juste, son coup de poker risquait d’être trop dévastateur… Prenant par la main Lilian, elle la stoppa et chuchota :


«Je n’ai plus trop envie de savoir, ni que tu saches. Cessons ce jeu que je n’ai entrepris que pour te convaincre et que par dépit, tu finisses par te laisser séduire. Je ne veux pas tout détruire dans notre famille.»



Pour la rassurer, Lilian la serra un moment dans ses bras s’apprêtant elle aussi à renoncer et rebrousser chemin. C’est alors qu’elles entendirent les gémissements provenant du film. La très féminine curiosité les fit s’approcher toutes deux et elles virent l’écran. Ambre avait tapé dans le mille. C’était bien Bilitis…


Il s’agissait de l’une des scènes du film où le climat apparaissait le plus érotique, les deux héroïnes se trouvaient sur un canapé et s’embrassaient tout en s’effeuillant l’une l’autre de leurs habits pour faire l’amour.


Lilian et Ambre se regardèrent presque apeurées mais aussi fascinées. Il n’y avait plus de dialogue mais soupirs et gémissements crevaient l’écran où elles rivaient les yeux. Cette scène lascive et émouvante, toutes deux la connaissaient pour l’avoir déjà vue, Ambre la veille même, avant de l’offrir à sa mère et Lilian plusieurs années auparavant.


Restant toutes deux muettes, se serrant toujours la main, à nouveau Ambre la tira en arrière. La scène d’amour avait pris fin et l’histoire devenait anodine, des extérieurs sans plus aucune atmosphère érotique.


Pourtant, alors qu’elles se décidaient à repartir, les geignements reprirent encore plus forts. Jetant un nouveau coup d’œil panoramique, elles virent qu’ils ne correspondaient plus aux images projetées. Elles avaient voulu oublier l’autre raison de leur présence, tentant désormais d’éviter d’alimenter cette curiosité malsaine qui pouvait leur faire perdre pied. Mais les faits les rappelaient à l’ordre. Ces soupirs étouffés, ces clapotements suspects, ces lamentations plus ou moins retenues se passaient en direct et n’émanaient pas de la vidéo. Chacune des voyeuses cachées put discerner, dans l’obscurité de la pièce seulement éclairée par l’écran, qu’il s’agissait pour l’une de sa fille et pour l’autre de sa mère !


« In live » sur canapé, les deux protagonistes étaient étroitement enlacées et s’embrassaient passionnément. Aux bruits occasionnés, autant de gorges que ceux ayant source dans des parties beaucoup plus intimes, nul besoin de deviner ce qui se passait sous les couvertures. Minuit était bien l’heure du crime, ici d’adultère, de déloyale concupiscence. Mieux encore que dans le film, la volupté y transpirait… À tel point qu’avec la 3D in live semblaient dégorger les équivoques et enivrantes odeurs…


Et ce fut l’apogée, les deux voyeuses identifièrent l’orgasme de Moon, même si auparavant, elles ne l’avaient jamais entendu. Il suivait de très près le point culminant qui s’était déroulé dans l’écran plat. Encore une fois, Emma avait été parfaite, les attouchements in vivo avait dû être synchronisés avec ceux perpétrés en cours sur la vidéo, se dit Lilian.


Au même moment, elle se sentit enlacée par derrière par Ambre qui la fit reculer, et la colla à elle. Par « accident », l’un de ses seins n’avait pas échappé à l’étreinte mais ne fut pas relâché. Ce n’était donc pas par erreur et donc tout à fait prémédité.


Sentant d’abord le souffle, puis des lèvres consolatrices sur sa nuque, Lilian resta figée autant par la scène devant elle, que par celle tout contre elle. Un réflexe, à ses yeux, incongru et involontaire, lui fit cambrer les fesses où plus encore se souda le pubis d’Ambre. Malgré son esprit qui se rebellait, sous le chant mélodieux de sa fille qui s’apaisait, impuissante, elle sentit tout son corps qui s’émouvait et participait à l’étreinte déloyale. Au bout d’une minute ou deux qui lui parurent infinies, elle parvint à bouger et à se retourner pour protester. Des lèvres brûlantes effacèrent la tentative et elle se surprit elle-même à accueillir la langue si persuasive. Alors qu’elle était sur le point de succomber, un dernier sursaut de pudeur et de désarroi mêlés, la fit s’arracher des mains qui la pelotaient, des doigts qui déjà essayaient de la visiter et de la bouche qui la dévorait.


Ambre avait mené sa barque à merveille, se dit-elle, et Lilian avait bien failli chavirer…



Lilian (fermement mais en chuchotant tout en s’éloignant) : Va te coucher ! Tu n’as déjà que trop réussi…

Mais toi et moi ce sera, non ! Bilitis, c’est Moon pas moi ! Je ne ferai pas comme Emma !



Il ne lui restait plus qu’à s’en convaincre. Car une fois encore, elle était passée au fil du rasoir…


Avant qu’Ambre ne lui réponde, elles entendirent distinctement la voix langoureuse d’Emma : « À moi maintenant mon petit amour, va ! Oui, oui, comme ça…»



Refusant d’en écouter plus, Lilian s’enfuit mais savait déjà pertinemment, à voir la chaleur anticyclonique de son entrejambe que si, à son retour au lit conjugal, Emma savait toujours aussi bien y faire, elle fondrait…



Ambre qui l’avait suivie, s’empressa de lui souffler que sa meilleure vengeance serait de penser à elle, quand sa mère lui ferait l’amour.



Lilian : Si ce n’est que ça, tu peux y compter ! Aujourd’hui tu as gagné, mais demain c’est terminé…





***




(Toujours la suite si lecteurs assidus et demandeurs…)





Le Marquis