n° 14002 | Fiche technique | 17161 caractères | 17161 2887 Temps de lecture estimé : 12 mn |
14/08/10 |
Résumé: Rites de baise collective et influence de Gufti Shank et de Mirthrandir ; des Négresses insatiables et une mort suspecte. | ||||
Critères: #revebebe #humour #délire #fantastique grp | ||||
Auteur : Idéfix Envoi mini-message |
La lecture du dernier texte de Mirthrandir m’avait impressionné. J’étais un fidèle du site Revebebe depuis de longues années déjà, et j’appréciais beaucoup nombre d’auteurs, tels Mirthrandir et Gufti Shank, à mon avis d’authentiques écrivains. Je n’imaginais pas alors que tous ces textes puissent être autre chose qu’un salubre défouloir, la purge psychique d’individus forcés et contraints de suivre le train d’une existence morose, libérant dans l’écriture l’instinct de vie, la puissance érotique que la vie sociale leur déniait. Et voilà que je découvrais, si Mirthrandir disait vrai ( « Dix mètres sous terre et sans vaseline ! », n°13978, du 5/8/10), un lien inouï, franchement hallucinant, avec le monde réel ! Et terriblement inquiétant. Aussi décidai-je d’en parler à la prochaine réunion de la confrérie des Vaillants-Forniqueurs.
Voici bientôt an, j’avais été admis au sein de cette confrérie secrète, parrainé par Maître Lalongue, avoué à la Cour, un de mes clients de l’atelier de bidortage (oui, j’exerce la profession de bidorteur, ne rigolez pas, ça existe !). Un jour où il était pour affaires à l’atelier, une réflexion un peu osée à propos de Revebebe m’avait échappé : mon client avait rigolé puis, de fil en aiguille, m’avait parlé de sa confrérie, laquelle n’ignorait rien d’ailleurs de mon site préféré. Apprenant que dans cette « fraternité » très spéciale on forniquait ferme, dans de parfaites conditions de sécurité sanitaire et sans avoir à se préoccuper du recrutement de la gent féminine, j’avais aussitôt sollicité mon intromission (si j’ose dire).
Bref, comme l’exige le processus initiatique, j’occupais à présent le grade le plus bas dans la hiérarchie, celui de Chopineur. Cela voulait dire que j’étais chargé de pourvoir en liquides alcoolisés les réunions mensuelles du chapitre local et de les servir à la demande. J’avais juste le droit de chopiner et de regarder les autres baiser frénétiquement et bruyamment, dans la semi-obscurité des fins de séance… Ensuite, je devais encore ramasser les capotes usagées puis faire le ménage après le départ de la compagnie. Plus, évidemment, le souci de veiller aux questions de sécurité. Tout ça gratos ! Mon rôle était donc celui d’un larbin bénévole et privé de fornication jusqu’à mon éventuelle élévation au grade suivant, celui de Baisouilleur. Et mon espoir d’y parvenir était tel qu’il me faisait supporter toutes mes frustrations, sans parler des quolibets dont les Frères abreuvent souvent le Chopineur… Passons !
L’épreuve dont la réussite conditionne l’admission au grade de Baisouilleur aurait lieu pour moi dans un mois et un jour, et déjà je polluais mes draps chaque nuit, en conclusion de rêves merveilleux lors desquels les plus belles femmes, les plus enamourées et les plus salaces me suçaient, me caressaient, me baisaient et me transportaient en des extases quasi célestes !
Demain, lors de la réunion mensuelle de la confrérie et dans la seconde partie des rites, j’aurai droit pendant quelques minutes à la parole, puisque j’apporterai une information utile à la cause de la sainte Fornication. Je parlerai donc du duel Mirthrandir - Gufti Shank et de ses implications possibles. Remuant ces pensées, je suis alors loin de me douter des événements ahurissants qui vont bientôt changer radicalement ma vie, défrayer la chronique planétaire et bouleverser l’existence de l’humanité !
Le fameux soir est venu, je suis plus nerveux que d’habitude ; mon cœur bat très fort. Les rites d’ouverture me paraissent d’une longueur désespérante. Enfin, debout et tous ensemble, nous professons notre foi selon la formule rituelle :
Par le feu du désir qui nous embrase,
Par la puissance de nos roustons,
Nous proclamons que sainte est la Fornication !
Ce soir et chaque fois que possible,
En tout temps, en tous lieux et à jamais,
Forniquons, forniquons, forniquons éperdument, mes frères !
La fornication est notre joie, notre espérance et le chemin de notre salut !
Louée soit donc la sainte Fornication, mère de tous les bonheurs,
Et que nos mains, nos bouches et nos vits toujours lui rendent hommage !
Louée, louée soit la sainte Fornication !
Nous nous asseyons maintenant, c’est le temps des échanges et déjà c’est mon tour de parler. Je relate le témoignage halluciné de Mirthrandir sur Revebebe, et je poursuis :
Je n’avais pas imaginé être capable d’une telle éloquence : toujours est-il que les Frères m’écoutent respectueusement. Mon discours terminé, le silence se fait, puis le Vénérable prend la parole :
Puis, après un court silence :
Sur ce, nous passons tous dans le coin-vestiaire de la grande salle et déposons cravates, godasses, chaussettes, pantalons et caleçons dans nos casiers, puis nous revêtons la tunique écarlate de fornication, laquelle nous arrive aux genoux. Par-dessus la mienne, je noue le tablier bleu de Chopineur. Au premier coup de gong, les frères se mettent en cercle autour de l’espace central, laissé vide. Derrière chaque frère se trouve un large matelas, recouvert d’un drap blanc. Quant à moi, je me tiens près de la porte du vestiaire des invitées. Le silence se fait : au coup de gong, j’ouvre la porte. Une petite troupe de belles et jeunes négresses, complètement nues, entrent alors en file indienne, presque en courant. C’est la première fois que nous les voyons. Elles sont vraiment très belles, proportionnées à souhait, toutes dotées de ces magnifiques culs africains qui nous font bander, et superbement nichonnées ! Il y en a de grandes et fortes, de petites et menues, et toutes avec dans les yeux la même lueur lubrique. Je ressens l’impression d’une voracité impatiente. « Des cannibales du sexe », pensé-je ! De leur petite troupe émane une aura d’énergie sauvage. Elles semblent si excitées que je me demande ce qu’elles ont bien pu boire pour être déjà dans un état pareil. Du redbull survitaminé ? Chacune d’elles s’arrête devant un frère, s’agenouille et s’immobilise, mains sur les genoux et yeux fixés sur la tunique. Il y a autant de femmes que de frères, soit vingt-quatre personnes en tout. Vingt-cinq avec moi ! Tout ce monde est immobile et silencieux. Bouche ouverte, l’œil exorbité, je suis fasciné par le spectacle de ces magnifiques corps d’ébène, quand le sourcil froncé du Vénérable me rappelle à ma mission : je vais alors dans l’office pour amener le chariot des boissons.
Au retour, je m’arrête sur le seuil : le gong a retenti et le Frère Médicateur dit d’une voix forte :
À chaque Frère et à chaque femme je remets alors une coupe pleine de ti-punch. J’ai à peine terminé que le gong tinte : les frères lèvent leur coupe et, la tenant haut, au-dessus de leur tête, s’exclament fortement et d’une seule voix :
Au bonheur des bites !
Aux mains, aux bouches et aux trous qui en jouiront !
Aux trésors des culs, des cons et des nichons !
Au Saint Foutre !
Mes frères, foutons, foutons tant que nous pourrons !
Puis tout le monde boit et moi aussi qui lorgne les culs rebondis et les fermes et fiers nichons. Ensuite, je ramasse les coupes, chacune et chacun se remet en position, silencieusement.
Un nouveau coup de gong retentit. Le Frère Ordonnateur des rites, sans bouger de sa place, lance un énorme dé qui roule sur l’espace central et s’immobilise, montrant le chiffre 5 sur sa face supérieure.
Aussitôt tous se décalent à gauche jusqu’à la cinquième femme…
Au coup de gong suivant, les Frères soulèvent leurs tuniques : aussitôt les femmes embouchent les sexes qui se trouvent sous leurs yeux et se mettent à pomper. Naturellement mon estomac se serre de frustration en voyant cela, aussi je me sers une coupe de ti-punch pour évacuer le stress. Je l’ai à peine terminée quand le gong tinte à nouveau.
Les femmes cessent leur exercice et les Frères tiennent toujours leur tunique relevée, exhibant des membres gonflés et dressés. Il y a un moment d’immobilité et de silence puis, d’une seule voix, les Frères clament en chœur la sacramentelle imprécation :
Alors le gong retentit trois fois, les femmes se relèvent et j’éteins les lumières, hormis les veilleuses de sécurité. Les tuniques et les derniers vêtements des Frères volent derrière eux. Chaque couple s’enlace, s’embrasse à pleine bouche, se caresse, se pelote, se branle et s’entre-branle, se suçote ou se dévore et enfin s’accouple de toutes les façons. C’est le moment de mon pire supplice : dans la pénombre je vois peu mais j’entends tout, les râles, les succions, tous les lapements et bruits divers d’une baise rapidement endiablée. Je bande comme un âne, terriblement malheureux d’être exclu de la Fête ! Je souffre autant que Saint-Antoine tenté par Satan dans le désert, mais je ne suis pas fait de la même étoffe ! Spontanément, la veuve Poignet m’empoigne et entreprend de me soulager. Bientôt j’éjacule dans un râle. Ma tension retombée, je remarque que les corps à corps sur les matelas ont redoublé d’intensité. Depuis presque un an que je suis là, voyeur obligé et attentif, c’est la première fois que je constate une telle frénésie. Il me semble maintenant que les négresses prennent le dessus, les Frères perdant peu à peu l’initiative.
Cela fait bientôt une heure que le carrousel s’est emballé et le rythme ne faiblit pas ! « Qu’est-ce qu’elles ont pu avaler pour être dans un état pareil ? » Je tourne et retourne la question dans ma tête en buvant un autre verre de ti-punch quand je remarque un flottement soudain dans le manège : la grande négresse qui chevauchait le Vénérable s’est relevée ; le Vénérable quant à lui est immobile sur le matelas. Je me précipite et je vois alors le Vénérable suffoquant, la bave aux lèvres et les yeux révulsés. Avec l’authentique accent d’Aubervilliers, la grande négresse lui dit :
Une colère subite et l’inquiétude me saisissent et je cours rallumer les lampes. Du coup, le charivari cesse. Les Frères s’approchent du Vénérable que j’aide à se relever : hélas, il s’écroule sans connaissance entre mes bras…
Le Frère Ordonnateur des rites prend les choses en mains, m’enjoint de téléphoner au vieux médecin, ancien de la confrérie, qui habite tout près, et envoie les négresses à la douche. Pendant qu’elles y sont, il verrouille la porte de sortie afin qu’elles restent toutes là, car lui aussi flaire quelque chose de bizarre. Dans l’ensemble, les Frères sont comme sonnés et ont du mal à se tenir droits comme à reprendre leurs esprits…
Le vieux médecin arrive pour constater le décès du Vénérable : nous voilà dans de beaux draps ! Les négresses, à présent calmées, veulent partir mais nous nous y opposons. Il nous semble nécessaire de les interroger. Bien sûr, elles clament leur innocence mais, impressionnées par la présence du mort, se montrent quand même discrètes. Je leur demande :
Elles répondent toutes en même temps :
Elles répondent toutes en même temps et nous les obligeons à parler à tour de rôle. Nous reconstituons ainsi le scénario suivant : deux jeunes femmes, très belles, des blanches, de vrais canons, une brune et une rousse, ont abordé nos négresses juste avant qu’elles n’entrent ici par la porte dite « des artistes ». Elles leur ont dit qu’elles savaient ce qui les attendait car elles y étaient passées elles-mêmes, assurant que ça allait être terrible et elles les ont invitées à boire de leur liqueur spéciale afin d’être à la hauteur. La liqueur était très bonne et chacune des négresses en a bu un grand gobelet. Nous les remercions et le Frère Ordonnateur leur intime l’ordre d’attendre un peu dans leur vestiaire.
Nous sommes soucieux, abasourdis par le décès du Vénérable. Jamais des femmes autant possédées par le démon de la baise n’ont égayé nos soirées. Jamais aucun de nous n’a vu, ni ici ni ailleurs, la brune et la rousse décrites par les filles d’Afrique. Un soupçon horrible, que nous n’osons formuler, nous fait pâlir : les extra-terrestres, la bande à Gufti, seraient-ils déjà au courant de nos intentions à leur égard ? Des décisions urgentes sont à prendre et les frères en débattent pendant que, à la demande de l’Ordonnateur, je me prépare à aller téléphoner aux Vénérables des chapitres régionaux. Les négresses sortent avec moi, les Frères jugeant nécessaire maintenant de les éloigner au plus vite…
Leur petit bus est garé au bout de la rue et je les salue, leur souhaitant bon retour. C’est alors qu’une des plus belles Africaines, toute menue et les seins hauts placés, de vrais obus, me dit en me fixant de ses yeux de braise :
Ses compagnes protestent mais en vain : elle a déjà pris son sac à main dans le coffre du bus et m’entraîne par le bras…