n° 14079 | Fiche technique | 17343 caractères | 17343 2903 Temps de lecture estimé : 12 mn |
10/10/10 |
Résumé: Braise et Ardent se laissent capturer par leur mystérieux poursuivant – ils ne sont pas au bout de leurs peines... | ||||
Critères: #nonérotique #sciencefiction grp contrainte | ||||
Auteur : iam.knowbodies Envoi mini-message |
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Rien ne va plus, à bord du Souffle Étoile. Attaqué à plusieurs reprises par un mystérieux adversaire, les prouesses de son équipage (et en particulier de ses deux plus jeunes membres, Braise et Ardent) lui avaient jusqu’à présent permis de s’en sortir… Mais cette fois-ci, « ils » sont passés à la vitesse supérieure, assassinant le capitaine et oncle adoptif des deux jeunes gens. Ceux-ci parviennent malgré tout à s’esquiver une fois de plus, et, malgré le choc du deuil, se mettent à la recherche d’informations concernant leur ennemi et les raisons de ses persécutions.
Ils finissent par se convaincre qu’ils ont affaire à une puissante organisation, probablement une branche des services secrets de l’Human Union Forces, et que celle-ci s’intéresse uniquement à eux. Ayant très peu d’espoir de lui échapper à terme, ils conçoivent une ébauche de plan désespéré…
Heureusement pour eux, tout n’est pas d’un noir intersidéral ! Ils ont en effet ajouté de nouveaux aspects à leur relation, de plus en plus intime et charnelle – tant physiquement que psychiquement, puisqu’ils parviennent maintenant à partager leurs émotions et sensations, ce qui se révèle également être un atout dans d’autres domaines, comme les arts martiaux.
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Cette fois, il fallut six mois à leur adversaire pour retrouver leur trace. Il surprit le Souffle Étoile alors qu’il était en transit au sein d’un même système stellaire, entre une station spatiale et sa seule planète colonisée. La situation préférée des pirates : proie aisée à localiser et à atteindre, mais malgré tout trop isolée pour espérer un secours rapide.
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Ardent et Braise ont à peine le temps de le repérer que, sans aucune sommation cette fois, une série de tirs pulvérisent leurs nœuds d’inflexion, mettant fin à toute éventuelle velléité de fuite. Ainsi qu’à l’existence de deux des quatre tores de vie, tellement endommagés par le passage des lasers que les systèmes de sécurité du Souffle Étoile jugent nécessaire la destruction de leur lien avec le corps central du vaisseau. Ce qui entraîne l’arrêt immédiat de la rotation des deux survivants, et le déclenchement des fusées d’attitude d’urgence, pour calmer un vaisseau maintenant privé de l’effet de stabilisation gyroscopique de ses anneaux.
Tout se passe très vite, Braise n’a que le temps de s’accrocher à deux prises – Ardent étant maintenu par sa console de Surf – que déjà, les secousses s’atténuent. La passerelle ressemble à un arbre de Noël cauchemardesque, la cacophonie des alarmes s’ajoutant aux flashes visuels. Dans cet enfer, la jeune fille a encore la présence d’esprit de désactiver un maximum des systèmes de bord, avant que tous deux entendent un choc sourd contre la coque. Un cercle de feu apparaît sur l’une des cloisons, découpant un passage aussitôt emprunté par un tube déversant sur la passerelle un gaz rosâtre. Qui plonge rapidement ses occupants dans un sommeil sans rêve.
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La première perception que retrouve Ardent à son réveil, c’est l’absence de sa compagne. Il ne la sent plus, alors même que ses autres sens lui reviennent rapidement, l’informant entre autre qu’il se trouve en apesanteur, nu, attaché en croix contre une paroi. La panique de ne plus percevoir la présence aimée le fait ouvrir imprudemment les yeux. Avant de les refermer, douloureusement éblouis, il a le temps d’apercevoir le corps de Braise, juste en face, apparemment dans la même situation que lui.
Quelques instants plus tard, il entend le chuintement caractéristique de l’ouverture d’une écoutille.
Si la seconde voix, masculine, respire la neutralité compétente du technicien s’adressant à un supérieur, la première appartient manifestement à une femme. Bien que non dépourvue d’un certain charme, elle est gâchée par l’aridité de l’autorité.
Afin de mettre un visage sur ce personnage qu’il pressent important pour la suite de leur plan, il tente à nouveau un coup d’œil. Cette fois, quoi que douloureuse, la lumière lui est supportable. La première chose qu’il remarque, ce sont les combinaisons tout à fait standards des deux individus flottants devant lui. Pas d’uniforme, donc. Si son regard glisse rapidement sur le jeune infirmier, pas très à l’aise, il détaille la femme en prenant son temps. La quarantaine bien entamée, elle reste fort belle, un visage fin et sévère encadré de cheveux aile de corbeau coupés courts, une bouche légèrement pulpeuse, et surtout deux grands yeux d’onyx étonnamment doux. Le reste du corps se devine, sous la combinaison, en excellente forme.
Pendant ce temps, elle le regarde calmement, sans détourner les yeux.
Pendant que « Doc » sort de l’espèce de soute, Ardent retrouve avec soulagement la présence rassurante de sa partenaire. Dès qu’il la sent suffisamment éveillée, il lui envoie un « résumé sensoriel » de ce qu’il a déjà appris, en lui disant à haute voix :
Soudain, ils ont tous deux le souffle coupé par une intense douleur qui semble irradier dans tout leur corps. Heureusement, elle disparaît presque aussitôt. Leur agitant une télécommande sous le nez, La Mangouste leur assène d’un ton cinglant :
Enfin, vous connaissez mon nom de « scène », vous ferez bientôt connaissance avec le reste de l’équipage – il me reste donc à vous précisez que vous vous trouvez sur le Trou Noir, appartenant à la division Zéro.
Et de leur infliger une nouvelle brève douleur.
Elle les laisse digérer tout ça quelques instants, avant de reprendre.
Elle commence alors à se déshabiller, révélant sous sa combinaison une tenue SM de cuir rouge vif, plutôt classique. Braise ne peut empêcher un léger sourire moqueur de venir jouer sur ses lèvres. Qui n’échappe pas à La Mangouste.
Devant les lanières de cuir écarlate qui flottent au bout de son poing, comme les filaments d’une redoutable méduse, les deux jeunes gens sentent une partie de leur ardeur les quitter, malgré leurs efforts pour s’échauffer mutuellement. Ils avaient envisagés beaucoup de scénarios pour leur capture, mais pas celui-là. Pourtant, ils ont rapidement estimé qu’ils auraient pu tomber plus mal – une vraie séance de torture, par exemple. Aussi, ils essayent de se soutenir l’un l’autre, d’éveiller leur démon commun, afin que cet épisode soit, sinon agréable, du moins pas trop pénible.
Leur « maîtresse » introduit alors une petite dizaine de membres de son équipage, tous mâles, et constate avec satisfaction :
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Sous la férule de La Mangouste et de ses neufs membres d’équipage, nos deux héros passèrent un sale moment. Mais, fort heureusement, leur adversaire ne tenait pas trop à les abîmer, du moins pas tout de suite (selon ses dires), ce qui leur permit de résister aux sévices, ne cédant rien à leurs tortionnaires.
Après plus d’une heure de ce régime, et malgré l’épuisement de ses victimes, La Mangouste ne put que constater le manque d’efficacité de sa tactique…
***
C’est l’instant de relâchement qu’ils attendaient. Parfaitement synchronisés, ils jaillissent. Braise saute à la gorge de leur geôlière en chef, tout en brisant d’un coup de coude une première télécommande. Ardent fuse de son côté vers le geôlier en second, qui, surpris une fraction de seconde de trop, se retrouve projeté à toute volée contre la paroi. Assommé, la seconde commande lui échappe, et est aussitôt récupérée par le jeune homme, qui prend déjà le chemin inverse. Les autres membres de l’équipage présents, empêtrés dans leurs combinaisons qu’ils commençaient à remettre, n’ont pas le temps de réaliser, que leur deux ex-prisonniers les ont déjà tous mis hors de combat.
Même pas trente secondes plus tard, neige et feu, légèrement essoufflés, se retrouvent devant la porte, près à investir le reste du vaisseau.
***
Heureusement, leur familiarité avec les astronefs leur permit de s’y retrouver relativement bien, malgré la différence d’échelle par rapport au Souffle Étoile. Rejoindre la coursive centrale leur posa tout de même quelques difficultés, mais deux minutes plus tard, ils firent irruption dans le centre nerveux du Trou Noir. Complètement effarées devant l’apparition d’un fantôme aux yeux rubis et d’une jeune fille au corps doré, totalement nus, l’officier de quart et ses deux comparses n’opposèrent aucune résistance.
Pendant que Braise se penchait sur les systèmes de bord, afin de localiser leurs derniers adversaires, Ardent ligota et escorta leurs captives dans la soute où se trouvaient déjà les onze premiers assommés. Puis, informé par sa compagne, il s’en alla neutraliser l’homme et la femme de service à la cuisine. Quand aux trois techniciens occupés à décortiquer les restes de leur pauvre Souffle Étoile, ils décidèrent dans un premier temps de les bloquer simplement à l’extérieur.
Ils purent enfin souffler un peu, mais il leur restait encore beaucoup à faire. Le plus urgent étant de se débarrasser de leur collier – ils ne pouvaient être sûrs de les avoir définitivement désactivés. Vu qu’ils n’en possédaient pas les codes, cela relevait quasiment du déminage. Heureusement, les affinités de la jeune fille avec la technique finirent par venir à bout des sécurités de ce redoutable instrument d’asservissement. Après s’être vêtus avec ce qui leur tombait sous la main, ils retournèrent dans une cellule quelque peu surpeuplée.
Les quatre filles et le garçon qu’ils avaient trouvés à bords tournèrent vers eux des regards noirs, mais sans rien tenter. La vision des onze corps inconscients leur avait fait comprendre qu’ils avaient affaire à forte partie. Ardent enfonça le clou :
Il leur montrait leurs deux énerveurs de poing, pris dans le tas qu’ils avaient confisqué à leurs geôliers.
C’était l’officier capturée sur la passerelle, apparemment la doyenne, qui avait pris la parole. Elle assumait l’intérim, semblait-il.
Ils commencèrent alors à les déshabiller, un à un, avant de leur ligoter plus proprement bras et jambes, et de leur bander les yeux. Une fois les six femmes et les onze hommes ainsi traités, Ardent remarqua :
L’une des trois femmes de la passerelle redressa la tête.
Pendant qu’elle prodiguait ses soins, sous la surveillance de sa partenaire, Ardent se chargea de récupérer ceux bloqués à l’extérieur, dans le Souffle Étoile. Ils s’étaient évidemment rendu compte que quelque chose n’allait pas, et s’étaient regroupés devant le sas, dans l’expectative. Le jeune homme leur expliqua leur nouvelle situation à la radio, avant de les faire rentrer un par un – ou plutôt, une par une. Apparemment, La Mangouste avait réquisitionné quasiment tout son personnel masculin pour sa petite « sauterie ».
Alors que, une fois le médecin ré-attachée, ils s’apprêtaient à les laisser un peu mariner, celle-ci les rappela en soulevant un problème auquel ils n’avaient pas songé.
Finalement, ce fût la jeune fille qui trouva la solution :
Une fois tout le monde équipé, Braise lâcha ironiquement :