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Temps de lecture estimé : 30 mn
17/07/11
corrigé 12/06/21
Résumé:  Braise, Kina et Ardent poursuivent leurs investigations pour tenter de pénétrer incognito dans la base secrète de l'unité Zéro...
Critères:  #sciencefiction ff toilettes cérébral voir exhib lingerie hféminisé travesti fellation cunnilingu uro
Auteur : iam.knowbodies            Envoi mini-message

Série : Errances

Chapitre 13 / 15
Investigations

Résumé


Rien ne va plus, à bord du Souffle Étoile. Attaqué à plusieurs reprises par un mystérieux adversaire, les prouesses de son équipage (et en particulier de ses deux plus jeunes membres, Braise et Ardent) lui avaient jusqu’à présent permis de s’en sortir… Mais cette fois-ci, « ils » sont passés à la vitesse supérieure, assassinant le capitaine et oncle adoptif des deux jeunes gens. Ceux-ci parviennent malgré tout à s’esquiver une fois de plus et, malgré le choc du deuil, se mettent à la recherche d’informations concernant leur ennemi et les raisons de ses persécutions.


Heureusement pour eux, tout n’est pas d’un noir intersidéral ! Ils ont en effet ajouté de nouveaux aspects à leur relation, de plus en plus intime et charnelle – tant physiquement que psychiquement, puisqu’ils parviennent maintenant à partager leurs émotions et sensations, ce qui se révèle également être un atout dans d’autres domaines, comme les arts martiaux.


Convaincus d’être la cible d’une puissante organisation, ils décident de se laisser capturer à la prochaine occasion, pour savoir à quoi s’en tenir. Non qu’ils aient le choix, finalement, puisque leur adversaire ne prend cette fois aucun risque et arraisonne leur vaisseau sans coup férir. Nos héros se retrouvent effectivement aux mains de la « division Zéro », une branche secrète de l’armée. Ils sont de suite « interrogés », passant un sale moment entre les mains de leur ennemi, sans grands résultats pour celui-ci. Ardent et Braise, en revanche, profitent d’un instant d’inattention de leurs geôliers – et de leur intense entraînement –, pour se rendre maîtres de l’astronef et de son équipage !


En quelques semaines, ils ont pris la mesure du fraîchement rebaptisé Diamant Noir, et ont atteint le seul monde Inconnu qu’ils aient déjà visité, Sa’Styria. Ils ont réussi à convaincre les autorités locales de les débarrasser pacifiquement de leurs encombrants captifs – avec une attention toute particulière portée à leur commandante !


Alors que leur séjour sur ce monde se prolonge, Ardent rencontre, lors d’une randonnée dans l’arrière-pays, une jeune femme étrange, Kina, qui se dit elfe. Elle parvient à les convaincre de la prendre à bord, et c’est donc à trois qu’ils repartent et découvrent la base secrète de leur Némésis, la division Zéro. Reste à trouver un moyen de s’y introduire…




***





Kina contempla pensivement sa compagne quitter les robustes vêtements qu’elles avaient toutes deux enfilés pour leur petite randonnée à travers la jungle. La sylve de Lokri n’était pas particulièrement dangereuse ni agressive, mais on ne pouvait tout de même pas s’y balader en bas et mini-jupe. Pour sa part, elle gardait son pantalon, se contentant, après s’être rafraîchie au ruisseau, de remplacer son T-shirt trempé de sueur par un propre, et d’enfiler une légère chemise par dessus. Très sobre, unisexe – bref, une tenue qui lui semblait appropriée pour déambuler sur les docks et s’aventurer dans les tavernes agglutinées autour du spatioport local…


Mais sa compagne, qui répondait présentement au nom de Lilya, ne l’entendait pas de cette oreille. Après s’être entièrement déshabillée et lavée, elle se para d’une guêpière de tulle et satin noir agrémentée de lacets et dentelles rubis. Sa factice poitrine enrobée d’une étoffe plus transparente que translucide, elle fit de même avec ses jambes, déroulant doucement de ses mollets à ses cuisses deux fourreaux noirs filés d’argent, avant d’en fixer les bordures brodées d’écarlate aux jarretelles. Un shorty rouge piqueté de flore nocturne vint dissimuler le dernier attribut pouvant dénoncer sa féminité affichée.



Lilya prit le temps d’enfiler une robe blanche légère s’arrêtant à mi-cuisses, sobre mais au décolleté évocateur, et une paire de sandales dont les fines lanières de cuir également blanches remontaient haut sur ses mollets gainés de noir. Pendant que sa compagne l’aidait à retoucher son maquillage, elle répondit enfin :



Après un petit silence qu’elle occupa à vérifier une dernière fois que sa compagne était insoupçonnable, Kina conclut la discussion :



Elles franchirent alors le dernier rideau d’arbres, débouchant derrière l’un des nombreux entrepôts jouxtant le spatioport. Si quelqu’un les surprenait, il croirait qu’elles s’étaient simplement isolées pour sacrifier à la nature… Elles avaient décidé de se faire passer pour deux passagères d’un des vaisseaux actuellement en orbite, descendues se dégourdir les jambes. Le tourisme interplanétaire n’était pas une activité répandue, à cause de son coût et plus encore des durées élastiques et imprévisibles des voyages. Mais cela leur permettrait de fouiner en toute légitimité, et cette couverture, à défaut d’être parfaite, nécessiterait temps et efforts à qui voudrait la mettre à l’épreuve. À moins de faire une connerie ou de tomber sur un flic s’ennuyant à mourir, elles étaient a priori tranquilles…


Elles commencèrent donc par un tour rapide des lieux, histoire de s’en faire une première idée générale. Cela ressemblait aux centaines de docks que Braise et Ardent avaient déjà pu visiter – un agrégat assez anarchique (du moins, en apparence) de hangars de stockage, de locaux techniques, des quelques industries locales, et d’établissements de débauche – pardon, de détente – en tous genres.


Depuis qu’ils avaient quitté les abords de la base de la division Zéro, ils avaient passé la majeure partie de leur temps à pister de soi-disant vaisseaux marchands, qui n’avaient de civil que l’apparence. L’idée était assez simple : suivre l’un de ces ravitailleurs, et lorsqu’il faisait escale dans un système intéressant (à savoir, ni trop minable, ni trop développé), se mettre à y observer le trafic spatial. Si au bout d’une ou deux semaines, plusieurs vaisseaux de la division Zéro – qu’ils pouvaient reconnaître grâce aux nombreux codes de transpondeur collectés pendant leurs semaines d’espionnage – s’y étaient rendu, ils tenaient une base de ravitaillement régulière. Ne leur restait plus qu’à l’explorer, en espérant découvrir ce que leurs adversaires venaient y chercher, et s’ils pouvaient espérer s’en servir comme « cheval de Troie »…


La première planète ainsi visitée, par Braise et Kina, n’avait rien donné – essentiellement agricole, elle exportait des céréales et des légumes, impossible de s’y glisser et espérer passer inaperçu…


Cependant, Lokry semblait plus prometteuse. En effet, c’était apparemment de là que provenaient les énormes troncs qu’ils avaient remarqués comme étant des chargements idéaux dans lesquels essayer de se glisser. Restait à savoir pourquoi la division Zéro avait besoin de grumes de plus de dix mètres de diamètre sur cent de long…


Repérer les hangars contenant cette étrange marchandise ne fut pas difficile – mais à part le fait qu’ils étaient au moins aussi bien gardés qu’un entrepôt de pierres précieuses, elles ne purent rien apprendre de plus sur ce sujet. Et c’était manifestement le seul produit local qui intéressait les « marchands » de leur adversaire.



Une demi-heure leur suffit pour quitter la plaine alluviale au fond de laquelle s’étalait l’unique spatioport de la planète, et gravir la douce pente de la colline sur laquelle s’était développée la capitale, baptisée – ô summum d’originalité – Lokry. Plus de trois siècles d’histoire lui avaient permis de s’émanciper des préfabriqués standardisés pour développer un style architectural propre, basé sur les matériaux et le climat locaux. Si l’inévitable béton moléculaire se taillait la part du lion dans les quartiers populaires, les zones plus riches ou commerçantes faisaient étalage de la principale richesse locale – le bois. L’essence de base, brun sombre au grain fin, était agrémentée d’ornementations très variées, exploitant toujours les teintes et motifs naturels du matériau. Le tout était parfois un tantinet surchargé, mais le parti pris de laisser les matières quasiment brutes conférait à l’ensemble un charme certain.


Arrivées en ville, en bonnes touristes, les deux filles se rendirent au centre culturel, qui faisait à la fois office de musée, d’archives planétaires, et de complexe de divertissements. Alors qu’elles se dirigeaient vers le café-restaurant qui offrait également l’accès au réseau informatique planétaire, Kina arrêta sa compagne :




***




Elles s’enferment toutes les deux dans une cabine, et la maquilleuse experte sort ses produits en murmurant, pour éviter d’être entendue de l’extérieur :



Une fois l’œuvre restaurée, l’artiste lâche en rougissant légèrement :



Croyant à moitié à une plaisanterie, l’elfe lui glisse un regard en coin. Non, décidément, elle a l’air sérieuse… Après une courte hésitation, elle capitule :



Avec un petit sourire, sa compagne trousse sa robe haut sur ses hanches, fait glisser son shorty sable et sang à ses chevilles, et s’assied, non sans prendre prétexte de l’exiguïté des lieux pour se frotter outrageusement à sa complice. Elle doit pourtant accélérer le mouvement, histoire d’en avoir fini avant que la rigidité naissante de son entrecuisse ne devienne par trop handicapante…


Après s’être rajustée, elle laisse la place à Kina, qui baisse pantalon et petite culotte de coton rose avant de se soulager. Mais quand elle tend la main pour attraper de quoi s’essuyer, son amie l’arrête, lui murmurant à l’oreille :



Mais déjà, deux mains fermes et caressantes se saisissent de ses hanches, alors qu’une langue agile lui lèche sa fleur intime, lapant la légère rosée dorée qui la recouvre, avant de s’enfoncer toujours plus profondément entre ses pétales, empressée telle une abeille butinant un divin nectar. Devant tant d’attentions, son jus ne tarde pas à sourdre généreusement, s’écoulant doucement dans la bouche avide. Un doigt, puis deux viennent alors goûter au breuvage, chassant la langue vers le sommet de cette inflorescence de chair. Elle y découvre un pistil mignon à croquer – mais, pleine de sagesse, elle préfère se contenter de le sucer, le lécher, l’aspirer…


Kina gémit doucement, se mordant parfois les lèvres pour ne pas crier de plaisir quand son amante accélère ses caresses. Lorsque celle-ci sent venir l’extase, elle se relève et, fouaillant impitoyablement son intimité de trois doigts maintenant, elle la bâillonne d’un profond baiser, lui offrant le goût de son plaisir à l’instant même de son apogée.


Lorsqu’elle a quelque peu recouvré ses esprits, l’elfe ne peut que constater :



Assise, slip et pantalon aux chevilles, l’entrejambe encore brûlant de plaisir, elle contemple un instant ce beau corps de mâle féminisé, enluminé de lingerie. À froid, elle ne sait peut-être pas s’il faut en rire ou s’en exciter, mais une fois bien échauffée, elle n’a plus aucun doute quant au caractère aphrodisiaque de ce travestissement !


Mais il faut en finir, avant de se faire remarquer. La jeune elfe fait rapidement glisser le shorty, libérant une jambe afin que son amante puisse les écarter sans entrave. Elle la fait alors se rapprocher, et la positionne debout au-dessus de ses genoux, bien cambrée, les cuisses largement ouvertes, la hampe à disposition de ses lèvres.


Ses mains se jettent sur ses jambes gainées de nylon – elles adorent les sensations tactiles provoquées par cette matière, et son doux crissement… – cependant qu’elle prend langue avec l’extrémité fendue de sa sucette. Alors qu’elle la lèche sur toute sa longueur, ses mains survolent le léger relief des broderies bordant les bas, pour atterrir sur l’absolue douceur de la peau nue à l’intérieur des cuisses, puis suivre le pli de l’aine pour venir s’emparer des fesses offertes, laissant sa bouche gober les précieux bijoux.


Elle porte alors l’estocade, refermant ses lèvres sur la verge de Lilya pour l’aspirer dans la moiteur de sa bouche, l’affoler de sa langue espiègle. Une main revient danser sur ses cuisses, alors que l’autre se faufile entre elles pour masser délicatement son entrejambe, s’insérer dans la fente des fesses…


Son amante ne résiste pas longtemps à cette enthousiaste fellation, abreuvant généreusement Kina de sa jouissance. Pas égoïste, celle-ci se relève aussitôt pour lui en restituer une partie à la faveur d’un long baiser passionné.


Elles restent encore quelques tendres instants dans les bras l’une de l’autre, avant de se faire une rapide toilette, puis de se rajuster. Lilya regrette un peu que Braise n’ait pu partager par son intermédiaire cette agréable récréation, mais elle a apparemment décidé de faire une petite sieste, là haut, à bord du Diamant Noir – en tout cas, elle la sent endormie…


Après une nouvelle séance de maquillage – que leurs luxurieuses activités n’ont évidemment pas épargné, l’une des oreilles de l’elfe a même retrouvé sa pleine longueur… –, elles quittent enfin les toilettes, se délectant secrètement de l’air à la fois effaré et outragé de la femme qu’elles croisent devant les lavabos. Kina ne peut d’ailleurs s’empêcher d’en rajouter, enlaçant fougueusement sa compagne pour l’embrasser à pleine bouche devant leur spectatrice médusée.



***




En fait, le temps de déjeuner, le réseau planétaire leur apprit tout ce qu’elles avaient besoin de savoir sur leurs « troncs d’arbre ».


N’ayant plus rien à faire avant leur contact avec le Diamant Noir, elles baguenaudèrent tranquillement à travers la ville tout l’après-midi, avant de s’éclipser à nouveau discrètement dans la jungle à la nuit tombée.


Grâce à l’aisance de Kina dans ce milieu naturel, elles retrouvèrent sans problème la navette furtive qui leur avait permis d’atterrir à l’insu des contrôles aérien et spatial, et établirent aussitôt une liaison laser avec Braise. Leur vaisseau étant en orbite géostationnaire, elles pouvaient le contacter en permanence. Mais il n’était évidemment pas question d’utiliser des ondes radios qui, même cryptées, auraient pu révéler leur présence. Si le laser ne présentait pas cet inconvénient, il nécessitait en revanche une précision extrême dans le pointage, et n’était donc pas miniaturisable…


Bien entendu, en cas d’urgence, Braise et Lilya pouvaient toujours compter sur leur lien psychique, aussi limité soit-il, mais elles n’avaient toujours pas révélé son existence à Kina… Et de toute façon, il n’était pas très pratique pour tenir une conversation.



En même temps, elle lui transmettait un rapide résumé sensoriel de la journée, insistant sur le moment évoqué. Braise reprit, histoire de donner le change :



Ce fut Kina qui s’y colla :



» Chacune de ces plantes vaut donc une véritable fortune ! D’ailleurs, Lokry veille jalousement sur cette poule aux œufs d’or, d’autant que la croissance rapide des jeunes pousses lui permet sans trop de mal de répondre à la demande galactique. Elle a toujours réussi à préserver ce monopole, malgré quelques tentatives pirates d’implanter les bamkoïas sur d’autres mondes.

» Le seul défaut de ces grosses « plantes vertes », c’est la fragilité extrême de leur sève – une fois l’arbre abattu, elle ne conserve ses propriétés que quelques minutes ! Les forestiers ont dû mettre au point une technique d’exploitation spéciale, qui consiste carrément à congeler la bête sur pied, à une température proche du zéro absolu ! Le tronc est ensuite enrobé d’une épaisse couche isotherme, puis expédié tel quel ou découpé en plus petits tronçons, suivant les besoins des clients…



Après quelques instants de silence, pendant lesquels elle rumina tout ça, Braise reprit :



Après un nouveau silence, leur interlocutrice soupira :



Kina, que ce sujet semblait mettre légèrement mal à l’aise, préféra aborder un autre problème :



Elle hésita encore quelques instants, bien que sa compagne restée en orbite lui eût déjà silencieusement fait part de son assentiment. Puis elle se jeta à l’eau :



La jeune elfe remâcha cette surprise quelques temps en silence. Ses amies attendaient sagement de voir ses réactions.



Devant l’air soulagé de leur amie, Braise ne put s’empêcher d’ajouter malicieusement :



Après avoir fait mine de fulminer encore un peu, elle conclut :



Chacune se replongea dans ses réflexions, mais décidément, les deux humaines ne voyaient pas de solution viable. Kina, elle, semblait hésiter, tiraillée entre deux allégeances. Finalement, elle se lança :



C’était au tour des deux humaines de digérer ces révélations. Finalement, Braise remarqua :



Avec un petit sourire, leur amie aux longues oreilles effilées murmura :




***




Il fallut à Kina et « Lilya » (qui ne se départit de son rôle qu’en de brèves et intimes occasions) deux semaines pour écouler leurs cinquante perles de nuit – ce qui devait représenter au minimum plusieurs mois de consommation locale… Ne tenant pas à s’attirer ses foudres en la doublant, elles avaient contacté la pègre autochtone, qui leur avait acheté leur marchandise avec empressement. Dès lors, il ne leur fut guère difficile, malgré toutes les précautions d’usage, de s’offrir les complicités nécessaires à leur projet. Ne restait plus qu’à attendre la bonne occasion, celle où leurs complices seraient à leurs postes aux moments idoines…


Lorsqu’enfin elle se présenta, les deux agents de « terrain » s’éclipsèrent de nouveau dans la jungle lokryane, afin d’aller accueillir le deuxième membre du commando.


En effet, si descendre furtivement sur une planète ne posait pas de gros problèmes, il était en revanche totalement impossible d’en décoller en toute discrétion, étant donnée l’énergie nécessaire à la remontée de son puits gravitationnel… Il avait donc été décidé que Braise les rejoindrait au dernier moment avec le reste du matériel nécessaire, abandonnant pour quelques heures le Diamant Noir à son sort. Ensuite, son Pilote le rallierait, quelques minutes après le départ du vaisseau tractant le tronc de bamkoïa et ses deux passagères clandestines – les performances de son astronef lui permettraient sans difficulté de les rattraper avant leur premier vrai Surf, et il pourrait ainsi les suivre discrètement, prêt à intervenir au moindre problème…



***




Sylandre aplatit vigoureusement un énième moustique, écarte les frondes dégoulinantes d’humidité d’une grosse fougère, essaye de presser le pas pour ne pas perdre son gibier, trébuche sur une racine affleurante et manque s’étaler dans la mare fangeuse qui borde la sente, ravale in extremis une bordée de jurons à rendre sourd un bataillon de l’HUF… Non, décidément, il n’aime pas la forêt !


Mais qu’est-ce que ces deux petites pestes viennent faire ici, et au crépuscule, encore bien ? Depuis plus de trois semaines qu’ils les surveillent de près, les seules choses bizarres qu’elles aient faites – hors les cinquante perles de nuit qu’elles leur ont vendues, évidemment, et qui leur ont valu cette « attention » toute particulière –, ce sont leurs magouilles avec ces types de la Bamko Corp… Encore qu’à bien y réfléchir, c’est peut-être lié… Oui, ça paraît logique, elles doivent…


Eugh ! C’est quoi ce truc mou sur lequel il vient de marcher ? Il ferait mieux de regarder où il met les pieds, tant qu’il le peut encore – cette saloperie de jungle doit être bourrée de serpents, d’araignées, de scolopendres, de scorpions, et qui sait quelles autres venimeuses ou vénéneuses joyeusetés ! Bon sang, il fait de plus en plus sombre, il ne les voit plus ! Ah, si, à l’autre bout de cette clairière, la grande brune est en train de parler à l’oreille de son amie… Oh non, la poisse, elle s’arrête alors que la blonde continue !


Tant pis, il la laisse filer, il se contentera de l’autre – Kina, c’est ça ! Mais qu’est-ce qu’elle fait, celle-là ? Elle se déculotte ? Elle s’accroupit ? Glups ! Vite, ses jumelles-caméra… Woa, elle est vraiment en train de pisser, juste face à lui, il peut suivre toute l’opération en gros plan. Surtout, ne pas en louper une goutte, façon de parler ! Lui, en tout cas, il est pas près de faire de même, avec le braquemart qu’il se trimballe dans le slip, maintenant…


Ah, ça y est, elle se rhabille… Hmm, il s’en souviendra, de son petit spectacle, ça compense presque la balade en forêt… Et zut, elle prend pas le même chemin que sa copine. Bah… Traverser en vitesse la clairière, surtout pas la perdre de vue… eh ben, c’est loupé, où c’est qu’elle est passée, il fait presque nuit sous les arbres, maintenant… Merde, il la voit pas, il l’entend pas… Cette fois-ci, c’est fout…


Il s’écroule, comme foudroyé. Putain, c’est pas vrai ! Sent plus son corps… Plus rien. Peut plus bouger le petit doigt… Qu’est-ce qui lui arrive ? Sent la panique monter…




***




Cinq minutes plus tard, suivant les instructions de son amie, Lilya réapparut, ramenant de leur navette un solide rouleau de corde, que les deux filles utilisèrent aussitôt pour ligoter leur invité surprise à un arbre. Dès que celui-ci retrouva l’usage de ses muscles, elles l’interrogèrent, ignorant ses insultes et vaines tentatives de libération.



Interrompant ses efforts, leur captif les regarda avec un air ahuri :



Entrant dans le jeu, Kina soulagea leur propriétaire de ses jumelles-caméra, faisant mine d’ignorer le mouvement de recul avorté de celui-ci, et les passa à sa complice, se retenant difficilement de sourire. Elle n’en était pas totalement sûre, mais Lilya risquait d’y trouver une séquence mettant en scène un drôle d’animal…


Le prétendu cinéaste, lui, semblait avoir envie de se fondre dans le tronc auquel il était fermement lié…


Retenant à grand peine le fou-rire qui montait, la spectatrice commentait :



Son regard interrogatif resta sans réponse, « l’expert animalier » s’étant tassé, tête baissée et yeux fermés, rouge comme un pic cardinal et muet comme une carpe. Elle poursuivit :



Cette fois, le fou-rire les submergea. Elles s’écroulèrent dans les bras l’une de l’autre, essorant à chaudes larmes leur hilarité, sous le regard interdit de l’homme, qui en oublia sa gêne. Pas pour longtemps, car une fois rapidement calmées, la brune vint se planter devant lui :



Ce fut Lilya qui répondit à la place de son amie, tout en venant l’enlacer par derrière :



Tout en parlant, elle avait glissée une main dans le débardeur de l’elfe jusqu’à ses seins, dont elle caressait alternativement les tétons durcis, et avait plaqué l’autre sur son entrejambe, qu’elle massait doucement à travers ses habits. Et si leur spectateur ne savait rien de la barre de fer incrustée entre fesses et ventre, les ondulations de leurs deux corps parachevaient cette torride exhibition… D’ailleurs, elle se révélait efficace même sur Sylandre, malgré sa peu enviable situation.



À regret, les deux filles arrêtèrent leur délicieux manège, et Kina lâcha avec un grand sourire de triomphe :



Et sans plus se préoccuper de ses jérémiades et menaces entremêlées, elles s’enfoncèrent dans la sylve, de nouveau seules. Dès qu’elles furent hors de portée des mâles oreilles, la jeune elfe, encore émoustillée par les attouchements de son amie, ne résista pas au plaisir de l’asticoter quelque peu.




***




Au plus sombre de la nuit, les trois conspiratrices se retrouvèrent enfin au pied de leur étrange taxi, caparaçonnées dans des scaphandres qui, au sol, n’avaient rien à envier aux boîtes de conserve médiévales. C’est qu’à l’intérieur de l’immense congélateur qui refroidissait « leur » bamkoïa depuis plusieurs semaines, il ne faisait pas chaud…



Après encore une heure d’efforts, le « palace de ces dames », selon l’expression de Lilya, était aménagé. Leur complice avait excavé dans l’arbre une pièce cylindrique d’environ quatre mètres de diamètre (ce qui laissaient tout de même plusieurs mètres de parois) sur six de haut. Ils la « meublèrent » de deux fauteuils de navettes pour le décollage, diverses bricoles, et quelques stocks d’air, d’eau et de nourriture – et surtout, d’énergie.


Les scaphandres qu’avaient revêtus Braise et Kina étaient du genre « long séjour », ceux dont les constructeurs prétendaient qu’ils pouvaient maintenir en vie un être humain pendant un mois sans aucune assistance, et quasi-indéfiniment s’ils pouvaient être rechargés en énergie. Ils se portaient à même la peau, et disposaient d’une centrale de recyclage capable de produire eau, nutriments et oxygène à partir des déchets corporels, d’une climatisation poussée, et même d’un système de douche par eau pulvérisée… Bien évidemment, ils étaient également extensibles – ils pouvaient à volonté se mouler au corps de leur hôte, ou se transformer en une sphère de deux mètres de diamètre, pour lui donner une illusion de liberté.


Ce qui se faisait de mieux pour des séjours prolongés dans l’espace, en somme – astronefs mis à part…



Laissant tomber son masque enjoué – qui de toute façon ne pouvait tromper sa flamboyante compagne, celle qui devait rester à bord du Diamant Noir laissa parler l’angoisse qui lui nouait les tripes :



Une fois les deux passagères entrées, elles remirent en place la section d’écorce et d’aubier proprement découpée, et la scellèrent. De l’extérieur, Lilya vérifia que la limite était invisible – l’écorce aidait bien, avec son motif finement marbré de teintes claires et sombres…


Vérifiant qu’elles n’avaient rien laissé traîner, elle quitta les abords immédiats du bamkoïa martyrisé, et à quelque distance observa les ultimes opérations avant livraison.


Puis elle revint sur ses pas, récupérant au passage l’importun de la nuit – elles avaient finalement décidé qu’elles ne pouvaient prendre le risque de le laisser sur place. Elles le débarqueraient sur la première colonie venue, une fois que tout serait terminé…


Dès que le tronc eut rejoint le vaisseau marchand qui allait le convoyer, et que celui-ci eut entamé ses manœuvres de départ, la jeune fille fit décoller sa navette, rejoignant aussi vite que possible le Diamant Noir, où elle fourra son encombrant compagnon dans une des soutes-cellules avant de se jeter dans sa console de Surf. Laissant derrière elle une planète en ébullition, elle se hâta de rejoindre sa cible, le Kangourou, avant qu’elle ne fasse son premier Surf. Apparemment, ses passagères clandestines se portaient comme un charme…


Toujours indétectable, elle se prépara alors au premier Surf d’une filature qui s’annonçait longue…