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n° 14606Fiche technique38964 caractères38964
Temps de lecture estimé : 22 mn
11/10/11
corrigé 12/06/21
Résumé:  Les deux jeunes filles arrivent au terme de leur voyage spatial au creux du bamkoia – mais le plus dur les attend !
Critères:  nonéro sf
Auteur : iam.knowbodies            Envoi mini-message

Série : Errances

Chapitre 14 / 15
Inflitration

Résumé

Rien ne va plus, à bord du Souffle Étoile. Attaqué à plusieurs reprises par un mystérieux adversaire, les prouesses de son équipage (et en particulier de ses deux plus jeunes membres, Braise et Ardent) lui avaient jusqu’à présent permis de s’en sortir… Mais cette fois-ci, « ils » sont passés à la vitesse supérieure, assassinant le capitaine et oncle adoptif des deux jeunes gens. Ceux-ci parviennent malgré tout à s’esquiver une fois de plus et, malgré le choc du deuil, se mettent à la recherche d’informations concernant leur ennemi et les raisons de ses persécutions.


Heureusement pour eux, tout n’est pas d’un noir intersidéral ! Ils ont en effet ajouté de nouveaux aspects à leur relation, de plus en plus intime et charnelle – tant physiquement que psychiquement, puisqu’ils parviennent maintenant à partager leurs émotions et sensations, ce qui se révèle également être un atout dans d’autres domaines, comme les arts martiaux.


Convaincus d’être la cible d’une puissante organisation, ils décident de se laisser capturer à la prochaine occasion, pour savoir à quoi s’en tenir. Non qu’ils aient le choix, finalement, puisque leur adversaire ne prend cette fois aucun risque et arraisonne leur vaisseau sans coup férir. Nos héros se retrouvent effectivement aux mains de la « division Zéro », une branche secrète de l’armée. Ils sont de suite « interrogés », passant un sale moment entre les mains de leur ennemi, sans grands résultats pour celui-ci. Ardent et Braise, en revanche, profitent d’un instant d’inattention de leurs geôliers – et de leur intense entraînement –, pour se rendre maîtres de l’astronef et de son équipage !


En quelques semaines, ils ont pris la mesure du fraîchement rebaptisé Diamant-Noir, et ont atteint le seul monde Inconnu qu’ils aient déjà visité, Sa’Styria. Ils ont réussi à convaincre les autorités locales de les débarrasser pacifiquement de leurs encombrants captifs – avec une attention toute particulière portée à leur commandante !


Alors que leur séjour sur ce monde se prolonge, Ardent rencontre, lors d’une randonnée dans l’arrière-pays, une jeune femme étrange, Kina, qui se dit elfe. Elle parvient à les convaincre de la prendre à bord, et c’est donc à trois qu’ils repartent et découvrent la base secrète de leur Némésis, la division Zéro. Reste à trouver un moyen de s’y introduire.


Au bout de plusieurs semaines, ils tiennent enfin une piste sérieuse – une certaine plante, le bamkoia, est très prisée par leur adversaire, et ces énormes grumes ont la particularité de devoir être congelées et transportées d’une pièce… Un parfait cheval de Troie. L’affaire est vite entendue et, moyennant quelques magouilles avec la faune autochtone (dont ils capturent d’ailleurs un spécimen un peu trop curieux), les deux filles arrivent à se glisser dans un de ces troncs géants, suivies à distance par leur compagnon, à bord du Diamant-Noir…



***




Cette fois, ça y était, ils retrouvaient le système abritant la base de l’unité Zéro. Tant au cœur du bamkoia que sur la passerelle du Diamant-Noir, au soulagement de voir se terminer trois interminables semaines de voyage se mêlait la tension due aux difficultés à venir. Tous en avaient conscience, une des phases les plus délicates de leur plan était sur le point de débuter.


Les responsables de la sécurité savaient probablement aussi bien qu’eux qu’une installation de cette taille n’est jamais totalement inviolable, mais ils ne leurs avaient certainement pas facilité la tâche. Si Braise et Kina devaient a priori facilement « passer la porte », cachées dans le ventre de leur cheval de Troie, il allait ensuite leur falloir en sortir, et réussir à s’installer incognito dans un milieu quasiment inconnu mais forcément hostile.


Les deux jeunes femmes laissèrent passer quelques heures après la fin du transbordement de leur cachette, avant d’oser y forer un minuscule trou, par lequel elles firent passer un endoscope. Celui-ci leur révéla en partie, noyé de pénombre, un immense entrepôt frigorifique de forme cylindrique. D’autres fûts de bamkoia y côtoyaient nombres d’autres volumineuses fournitures, indiscernables dans la chiche lueur des veilleuses. Hormis les deux caméras fixant les issues fermées, l’endroit semblait dépourvu de gêneurs.


Décidant que ce moment en valait bien un autre, elles commencèrent à faire jouer leur « couvercle » de bois et d’écorce, utilisant un petit sasev à ultrasons pour découper proprement le revêtement isotherme. Heureusement que les docks de la base étaient quasiment en apesanteur, sans quoi elles auraient probablement eu du mal à s’extraire discrètement des quelques mètres cube dans lesquels elles venaient de passer de si longues semaines. Elles n’eurent pas l’occasion de se griser d’espace car, à son premier tour d’horizon, Kina repéra deux silhouettes s’affairant à une petite centaine de mètres d’elles !


Une fois qu’elles eurent – en douceur – mis quelques obstacles entre elles et les importuns, qui fort heureusement semblaient trop absorbés par leurs activités pour s’apercevoir de leur présence, elles tinrent conciliabule – si le froid les obligeait à conserver leurs combinaisons, la pression atmosphérique leur permettait de se parler sans avoir recours à la radio.



Ainsi fut fait. Non sans force sueurs froides, elles parvinrent à récupérer le matériel qu’elles jugeaient indispensable, et à dissimuler vaille que vaille l’entrée de leur ancienne cachette. Elles savaient que celle-ci serait découverte dès que le bamkoia serait mis à contribution, mais espéraient avoir au moins quelques jours de marge. Elles parvinrent ensuite à se faufiler dans un des conduits techniques qui s’ouvraient dans ce frigo géant, apparemment sans se faire voir.


L’ensemble de l’opération souffrait en effet d’un manque cruel d’informations. Il leur avait été impossible d’apprendre quoi que ce soit sur cette base qui n’était même pas censée exister. Ils s’étaient donc fondés sur leurs connaissances générales de ce type d’établissement, provenant surtout de la jeune elfe, pour élaborer leur plan. Kina leur avait expliqué qu’avec un complexe de cette taille, qui devait abriter des milliers d’individus, même la discipline de la vie militaire ne pouvait garantir une sécurité très élevée. Il était donc plus que probable qu’il soit organisé en différentes zones, la surveillance se concentrant sur quelques blocs stratégiques.


Pariant que l’unité Zéro ne ferait pas exception à la règle, ils avaient décidé qu’elles passeraient d’abord quelques jours dans les « coulisses » des parties techniques et de vie commune, le temps d’en apprendre plus.



***




À quelques dizaines de millions de kilomètres de là, à bord du Diamant-Noir, Ardent put enfin souffler. Ses compagnes venaient de disparaître dans les entrailles de la base, et avaient donc a priori retrouvé un semblant de sécurité. La suite dépendait de ce qu’elles allaient apprendre.


Après quelques minutes pendant lesquelles il s’était efforcé de se détendre, il quitta la passerelle pour aller libérer son « invité ». En trois semaines, il avait appris à ne plus voir en Sylandre un adversaire, mais de là à lui faire suffisamment confiance pour le laisser vadrouiller à sa guise pendant un moment aussi délicat, il y avait un monde ! Pourtant, il commençait presque à l’apprécier – son cynisme acide adouci par une forte dose d’autodérision semblait en fait dissimuler une personnalité plutôt sympathique et débrouillarde. Du moment qu’on ne le plongeait pas en milieu naturel, où il perdait manifestement tous ses moyens.


Arrivé à la porte de sa cabine, il s’annonça, puis attendit l’autorisation de son occupant avant de la déverrouiller et d’y pénétrer. Ce faisant, il ne put s’empêcher de sourire au souvenir de la première fois, quand il était revenu le voir, une fois le premier Surf de filature réussi et après avoir retrouvé son identité première. La tête qu’il avait faite quand il avait compris que ce garçon aux allures de fantôme et la jolie blonde qui l’avaient embarqué de force ne faisaient qu’un !



Ardent lui avait succinctement résumé l’opération à laquelle il s’était retrouvé mêlé, en quelque sorte, à l’insu de son plein gré, sans toutefois lui en donner tous les tenants et aboutissants.




***




Il fallut aux deux « ninjettes » – ainsi baptisées par Sylandre – une semaine pour réunir suffisamment d’informations sur les lieux et pouvoir passer aux choses sérieuses. La base formait un cône s’enfonçant dans le roc du satellite, organisé en trois zones concentriques quasiment hermétiques entre elles. Elles avaient évidemment débuté dans la zone I, qui n’était guère autre chose qu’une base militaire assez fortement sécurisée, et qui rassemblait les servitudes du complexe. La zone II, réservée à quelques centaines de personnes, contenait les salles de sécurité et la majeure partie des labos et archives. Elle était séparée de la première par dix sas, certains suffisamment vastes pour accueillir, par exemple, un gros morceau de bamkoia. Inutile de chercher des conduits techniques, tout passait par ces sas.


Elles eurent donc recours à une variante de l’antique méthode qui leur avait déjà permis de prendre pied sur la base. Elles avaient constaté que si les chargements étaient lourdement inspectés avant d’être admis dans la deuxième enceinte, les véhicules, eux, n’avaient droit qu’à un examen superficiel. C’est donc lovées dans les recoins mécaniques de l’un de ceux-ci qu’elles se faufilèrent dans la zone II, avant de disparaître à nouveau dans les boyaux de servitude autochtones.



Une fois débarbouillées, elles entreprirent de découvrir leur nouveau domaine. Au bout d’une journée d’épuisantes contorsions et reptations, elles s’étaient fait une bonne idée des lieux.



Le vol des combiléons ne posa aucun problème, et un peu plus tard, invisibles si ce n’étaient les objectifs « tête d’épingle » de leurs yeux électroniques, elles s’introduisaient dans une salle de consultation des archives – celles-ci étant évidemment stockées sur des serveurs peu ou prou inaccessibles. Ne pouvant y pénétrer par les conduits techniques, elles en émergèrent à proximité, avant de se glisser simplement dans le sillage de la première personne à s’y rendre.


Malgré l’heure tardive, il y avait encore deux – trois maintenant – blouses blanches absorbées par leurs écrans. Évidemment, les consoles étaient verrouillées et ne daignaient prendre vie qu’une fois reçues les cryptiques incantations électroniques du badge idoine…



Pendant que la jeune elfe se rapprochait subrepticement de sa victime, Braise se choisit un poste tranquille, réduisit la luminosité de l’écran au maximum avant de réveiller la bête, et d’utiliser l’ID que lui avait ramené sa compagne pour démarrer une session.



Un grognement l’interrompit :



Alors que Braise s’était figée, sa complice réagit au quart de tour. Elle lui arracha le passe des mains et, pendant que le pauvre « Stéph » faisait des efforts méritoires pour se glisser sous le meuble, au grand amusement de ses deux confrères, elle alla le déposer derrière le clavier de son propriétaire, hors de vue de tous, avant de faire vivement retraite.


Il était temps, le – ou plutôt la – troisième collègue s’approchait.



Rassurées, les deux jeunes « ninjettes » se désintéressèrent de la suite, se concentrant sur leurs recherches. Elles n’avaient qu’un seul point de départ : le Trou-Noir, le vaisseau qui avait persécuté le pauvre Souffle-Étoile pendant des mois…



Mais après une petite heure d’efforts, elles durent se rendre à l’évidence : les rares autres pistes qu’elles avaient pu dégager finissaient toutes dans la même impasse. Si encore il ne s’était agi que « d’emprunter » un passe de plus haut niveau… Mais leurs recherches préalables leurs avaient appris que tout ce qui relevait de la « hors classe » était confiné au sein de la zone III.


Une fois rejoint un lieu leur offrant une relative sécurité, elles tinrent conseil.



Braise fixa son regard d’émeraude dans les magnifiques yeux félins, bruns veinés d’or, de sa complice. Après un temps, elle lâcha simplement :



Devant la détermination indignée de sa compagne, Braise n’insista pas, ravalant provisoirement ses intentions. Elles revinrent donc à proximité du garage où étaient relégués les véhicules qui leur avaient permis d’entrer. Mais évidemment, il leur fallait encore attendre l’occasion propice, et la jeune fille ne tarda pas à en profiter pour revenir à la charge.



Kina dut bien reconnaître qu’elle n’y avait pas pensé. Mais elle fit remarquer :



Braise la regarda d’un air désolé.



Sentant qu’elle l’avait ébranlée, la jeune femme continua à la travailler au corps, faisant le « sourd-esprit » au mélange de rage impuissante et d’angoisse que lui envoyait son compagnon. Et deux heures plus tard, toujours invisibles dans leurs combiléons, elles s’inséraient discrètement dans le sillage d’une femme pénétrant dans le sas d’accès à la zone III…



***




Plus discrètes qu’un courant d’air, Braise et Kina se sont chacune réfugiées dans un coin de leur moitié de sas – stratégie destinée à ne pas se gêner mutuellement, puisqu’elles ne peuvent évidemment pas se voir… Heureusement que, proche du centre du caillou qui héberge la base, la zone III ne profite quasiment pas de la pesanteur artificielle engendrée par sa rotation, cela leur facilite quand même l’exercice !


Elles ne perdent rien des faits et gestes de leur « clé », attentives à ne pas se retrouver sur son chemin. Celle-ci, après s’être intégralement déshabillée et avoir fourré ses vêtements dans un casier, pénètre dans une des cabines qui tapissent une partie des parois. Un doux chuintement leur confirme bientôt qu’elle est en train de prendre une douche – et une sérieuse, au vue de sa durée !


Une fois ressortie, la femme enfile la tenue stérile qu’elle vient d’extraire d’un sachet scellé, et se dirige enfin vers la console qui sert manifestement de serrure.



En réponse, un voyant vert s’illumine, et les massives portes blindées s’ouvrent… sur un couloir des plus banals ! Les deux intruses arrivent une fois de plus à passer sans se faire remarquer, et laissent leur innocent Charon s’éloigner, avant de se chercher. Une fois réunies, elles font un point rapide, à voix basse.



Faisant attention à ne jamais perdre le contact entre elles, elles s’élancent dans les coursives, comptant toujours sur l’infaillible mémoire de l’elfe pour s’y retrouver. Cette zone est manifestement sous-exploitée – elles passent à plusieurs reprises à proximité d’excavations de toute taille, totalement vides, comme dans l’attente de quelque mystérieux aménagement. D’autres, en revanche, ont déjà trouvé preneur. En passant, elles peuvent jeter un œil sur d’étranges et colossaux équipements, ou sur de fades enfilades de couloirs, selon la taille des labos.


Grâce au câblage à nu qui serpente aux parois des couloirs, Braise finit par retrouver la section archives et calculateurs de la zone.



Cette fois encore, le Trou-Noir est leur fil d’Ariane, les menant rapidement à un énorme dossier nommé MAGA.



Les deux jeunes femmes commencent à lire le document.


… Ce document présente nos conclusions concernant le projet MAGA, soumis au comité décisionnel de l’unité Zéro par le colonel Notton Clark, de la section scientifique B-III, suite à la découverte des données ELFE.


Nous commencerons par…



Les résultats ne se font guère attendre, aboutissant à un dossier au moins aussi volumineux que le précédent.



Mais à mesure qu’elles parcourent les premières pages du texte, elles sentent un étau de glace les enserrer. Cela dépasse tout ce qu’ils pouvaient imaginer dans leurs pires hypothèses…


Soudain, une alarme retentit, accompagnée d’une voix synthétique des plus antipathiques.



Braise sent un début de panique monter, guère aidée par l’affolement qui envahit aussitôt les émotions de son compagnon. Alors que le message est répété en boucle, Kina pose sur ses épaules une main rassurante, lui glissant à l’oreille :



Incapable de tenir en place, sa compagne s’est propulsée d’un coup de talon vers les vitres donnant sur la coursive qui longe la salle des archives, juste à temps pour apercevoir plus loin deux combinaisons blanches refermant une porte d’apparence anodine sur ce qui se révèle être un sas blindé.



Elles entament alors une course contre la montre à travers des couloirs déserts, cherchant frénétiquement « quelque chose » qui puissent leur épargner la peu gracieuse et fort désagréable mort par dépressurisation. Las, pas de miracle, rien ne semble pouvoir faire l’affaire. Alors qu’elles envisagent sérieusement de se rendre – dans tous les sens du terme – à l’un des sas sécurisés tenus par leurs adversaires, Braise jette un œil désespéré à l’une des cavités inutilisées qui parsèment la zone III – celle-ci est de dimension colossale, plusieurs centaines de mètres de diamètre.


Soudain elle se fige, incrédule devant ce qu’elle vient de percevoir dans l’esprit d’Ardent, là-bas sur la passerelle du Diamant-Noir.



Mais elle ne peut que constater l’inébranlable décision que vient de prendre son amant, en un clin d’œil. Elle n’aura pas le temps de le fléchir – d’autant que leur propre sécurité est aussi en jeu.



Au même moment, à bord de leur astronef, le Pilote s’est retourné vers son compagnon pour lui lancer :



Puis, constatant par le lien partagé avec Braise que les filles se sont suffisamment éloignées, il accroche une Vaguelette et entame le Surf le plus précis de sa vie – ou le dernier !


Au tréfonds de la base, les deux jeunes femmes se sont réfugiées dans une pièce reculée et dépourvue de fenêtres. À peine sont elles roulées en boule les mains sur les oreilles et la bouche ouverte, sur l’injonction de Braise, qu’une énorme explosion retentit. Une succession rapide de claquements secs se concluent aussitôt par l’éclatement de leur porte. Une onde de choc se rue par l’ouverture et poursuit sa charge dévastatrice, les sonnant au passage.


Première à reprendre ses esprits, l’elfe arrache le masque de sa combiléon et balbutie, hagarde :



Alors qu’elles se glissent précautionneusement au milieu du capharnaüm mouvant qu’est devenue la zone III, Kina remarque ironiquement :



Elles ont tôt fait de retrouver l’immense caverne, maintenant encombrée de l’imposante silhouette du Diamant-Noir. Si celui-ci semble ne pas avoir souffert de la brutale pressurisation de sa coque, on ne peut en dire autant de son environnement immédiat. L’explosion a été suffisamment puissante pour pulvériser les parois de roche qui séparaient la cavité des passages qui la longeaient, les remplissant de redoutables gravats.



Encore quelques secondes, et elles sont en sécurité à bord de leur vaisseau. Ardent n’attend pas un instant de plus pour évacuer les lieux, attrapant la première Vague venue – pour l’instant, leur destination n’a aucune importance ! Après avoir enchaîné deux autres Surfs aléatoires, il s’estime suffisamment en sécurité pour pouvoir souffler un peu.


Il émerge de sa console de surf, tout de même un tantinet groggy. Après tout, il vient d’enfoncer à peu près toutes les limites jusqu’ici en vigueur en matière de navigation heptaspatiale… Il croise le regard paniqué de Sylandre, tétanisé au fond de son siège – après quelques semaines dans l’espace, il en sait assez pour comprendre ce qui s’est passé, et sa carapace de cynisme blasé n’y a pas résisté ! Mais avant qu’il ne puisse prononcer un mot, l’écoutille s’ouvre sur deux furies en guenilles d’invisibilité, couvertes de poussière, mouchetées de rouge par leurs multiples égratignures… Mais irradiant de joie et de soulagement !



Une fois les effusions de circonstance quelque peu calmées, le jeune homme demande, vaguement inquiet malgré tout :



Prenant conscience de leur apparence, elles éclatent de rire dans un bel ensemble.



Sur un double soupir féminin, mi-sceptique, mi-amusé, ils quittent la passerelle pour rejoindre l’un des tores de vie.