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Temps de lecture estimé : 10 mn
16/12/11
corrigé 12/06/21
Résumé:  Nathalie rentre à la colo pour faire face à une épidémie, et continue, malgré elle sa découverte d'un monde aussi libre que différent.
Critères:  f ff copains vacances voir exhib fdanus aliments -prememois -fhomo
Auteur : Kitty Lévine      Envoi mini-message

Série : La colo

Chapitre 05 / 09
Swingin vegetable

Résumé des épisodes précédents :

Animatrice dans une colo en 1975, Nathalie découvre l’amour féminin dans les bras de Corinne sa meilleure amie et tombe amoureuse d’Héloïse, belle brune manipulatrice qui entretient une relation avec deux garçons bi. Celle-ci entraîne toute l’équipe à laisser parler ses pulsions. Mais Nathalie doit quitter le groupe pour rentrer à la colo où il y a eu une intoxication alimentaire.




J’arrivai à la colo vers sept heures et demie. Tout le monde était à table. Mais sans les grands, ni visiblement, les malades. L’atmosphère semblait étonnamment calme. Je me dirigeai vers la table des monos et, après quelques embrassades et mots chaleureux qui me firent plutôt du bien, je leur expliquai l’absence de Pierre. En échange, ils me dressèrent un tableau pas très brillant de la situation.


Les malades étaient au fond de leur lit, et il y en avait cinq de plus depuis le départ de Pierre. Chacun n’avait qu’une trouille, c’est que d’autres monos suivent le mouvement, ce qui n’arrangerait pas les choses. Aux dernières nouvelles, c’était bien l’eau qui était responsable de ça, et j’étais priée de boire, comme les autres, de l’eau en bouteille. Je répondis en me saisissant du pichet de rosé en vogue à la table des adultes.


Puis nous nous organisâmes pour la soirée et la nuit. Je décidai de dormir à l’infirmerie, car l’assistant sanitaire avait été mis à l’écart, au calme, dans le bâtiment annexe. En attendant, je ne tardai pas et rejoignis les locaux de l’infirmerie pour m’installer. Dans une des petites cellules de « quarantaine », j’installai de quoi dormir et défis mon sac en me disant que je n’allais peut-être pas dormir beaucoup. Il fallait que j’aide les autres qui, visiblement, avaient l’air crevés. À ce moment, Sylvie entra.


La femme du dirlo, comme disent les enfants, était aussi l’économe, et sur elle reposait toute l’intendance du centre. Elle était comme une fée blonde, circulant toujours avec des jupes longues, des sabots et des tuniques légères. Elle respirait la douceur, sentait bon et tout le monde l’aimait bien. Elle n’avait pas l’air dans son assiette.



Terrain glissant. Je tentai de botter en touche.



Devant mon regard surpris, elle ajouta :



Et moi, je m’enfonce.



Et je lui racontai, sans entrer trop dans les détails, les événements de ces derniers jours.



Et elle se précipita aux toilettes. Je l’entendis vomir.



Entre deux spasmes, elle m’expliqua :



J’allai dans le bureau, regardai le cahier d’infirmerie et pris de quoi stopper ses envies de vomir. Je lui amenais un verre d’eau. Elle était blanche.



Et elle sortit. Je n’eus pas le temps de réfléchir à quoi que ce soit, les enfants arrivaient, et j’avais du boulot.



Heureusement que les monos accompagnaient les malades, parce que je ne les connaissais pas tous, les petits étaient inquiets d’aller à l’infirmerie, et les grands ne voulaient pas toujours m’aider à y voir plus clair sur leur état, sauf un qui nous fit l’honneur de la régurgitation du dîner sur le bureau.


Bref, vers 21 h 30, tout le monde semblait prêt à passer une nuit peut-être paisible, y compris les membres de l’encadrement malades que j’avais bichonnés et qui n’étaient pas vaillants. Je m’allongeai toute habillée pour décompresser cinq minutes. En fait, je me réveillai une heure plus tard, réalisant que je n’avais pas fait la tournée que j’espérais.


Chez les petits tout le monde roupillait, animateurs compris. Bon, tant mieux. Je passai chez les moyens où le moral était plus positif et chez les quatre complices qui formaient l’équipe d’animation. Ils étaient en train de trinquer avec le traditionnel Génépi. Ils m’en offrirent un verre ; et nous débranchâmes un peu de nos soucis quotidiens. Un peu épuisée, j’avoue avoir eu du mal à suivre la discussion sur les vertus comparées des Beatles, des Stones et de Ten Years After. Et je crois avoir un peu somnolé quand il s’est agi de cet oiseau de Charlie Parker et de Miles Davis. Je décidai d’aller me coucher.


En arrivant à l’infirmerie, je me souvins que j’avais promis à Sylvie de passer la voir. J’hésitais : elle devait dormir. Un rai de lumière filtrait sous la porte. Elle devait s’être assoupie sans éteindre. Je décidai de rentrer sans faire de bruit.

Je restai un instant à la contempler, ne m’attendant pas à ce que je voyais. Elle était allongée sur son lit, ses jolis seins blancs, bien pleins, à l’air. Sa jupe longue était remontée sur son ventre. Elle n’avait pas de culotte et il ne semblait pas y en avoir autour du lit. Sa main droite allait et venait entre ses jambes. Elle avait le livre d’Anaïs Nin dans la main gauche, devant ses yeux. Je mis un moment à comprendre que c’était un concombre qui allait et venait entre ses jambes.


Ma première réflexion fut que c’était normal car c’était elle qui gérait les courses. Puis m’apercevant de mon idiotie, une vague de frissons me parcourut aussitôt. Jamais je n’avais pensé à essayer cela, même si j’en avais entendu parler. Le geste me paraissait obscène et en même temps m’attirait comme un aimant. Je m’imaginai soudain à l’autre bout du légume et je me dis que je n’étais peut être pas couchée. Sans y penser, je baissais ma garde et lâchai la poignée de la porte. Le déclic la fit sursauter. Elle tenta de cacher son intimité avec le livre dans un geste automatique puis elle se reprit :



Ce que je fis. J’avais l’impression de me laisser guider vers quelque chose d’inéluctable. Elle reprit, son concombre allant et venant doucement :



Je ne savais pas quoi faire, pas quoi dire. J’étais là, bêtasse. Je finis par marmonner :



Puis elle gloussa :



Elle écarta un peu les jambes et ajouta :



Il n’y avait que le lit pour s’asseoir. Alors je me posais près d’elle, les yeux fixés sur sa main droite. Les images d’Héloïse dans le bateau, cet après-midi se superposaient avec cette main qui agitait ce sexe vert qui semblait être chez lui entre ce blond duvet.



Elle retira la sienne et laissa le concombre planté au tiers, tenant seul, fier de son rôle dans le plaisir de cette fille si belle. Et moi j’étais là, prête à actionner son plaisir.



J’empoignai l’engin, et j’eus l’impression de sentir son intérieur à travers les vibrations dues aux contractions de son vagin. Je commençai à bouger ma main et son corps réagit à distance. J’avais l’impression de l’avoir en mon pouvoir. Mon pouvoir de lui procurer du plaisir. J’étais liquéfiée. Je sentis mon minou nager dans la cyprine. En même temps, je ne sentais plus ma fatigue qui était prête à me faire écrouler il y avait encore quelques minutes. Elle gémissait doucement. Son visage était beau. Une fois de plus, regarder le plaisir de l’autre me plaisait beaucoup. Peut-être même plus que mon propre plaisir. Puis mon regard revint à son bas-ventre et je repensai à tout le chemin parcouru depuis quelques jours : voir Héloïse copuler avec Eric, le petit cul de Corinne, le plaisir d’investir ou de se faire investir le petit trou, cette orgie la nuit précédente, et mon amour naissant envers mon amie Coco.

Sylvie releva la tête et me regarda avec son sourire diaphane.



Je ne savais ce qu’elle voulait dire exactement



Alors, je lâchai le concombre, retirai le jogging que j’avais passé à la douche, sans culotte ni soutif. Sylvie n’en perdait pas une miette. Puis je m’assis face à elle, bien calée avec un duvet qui traînait sur une chaise et m’avançai. Le contact d’une de ses jambes me fit revenir à la réalité un instant : elle avait de la fièvre. Elle comprit ce dont j’avais envie et s’arrangea pour me permettre d’arriver à m’introduire l’autre partie de ce sexe improbable. Par chance, il n’était pas trop long et je sentais aussi son humidité toucher la mienne. Il devenait difficile de bouger sans désagrément, mais la sensation était divine. Divine d’être ainsi quasiment pénétrée par cette fille.


Aussitôt une pensée me vint à l’esprit : je ferai connaître cela à Corinne. Sylvie commença à se caresser le clito en un mouvement latéral avec une grande amplitude. Je la rejoignis avec deux doigts sur le mien. Je sentais la tension baisser au fur et à mesure que mon plaisir montait. Je me sentais offerte au monde, ne faisant plus qu’une avec nos corps. Nos doigts s’entrechoquèrent et le concombre bougea en nous au rythme de nos frissons. Son regard, planté dans le mien, me fit plus d’effet que tout le reste. Je ne sais pas si l’une d’entre nous partit avant l’autre, mais le choc fut violent, et elle donna un coup de reins. Je sentis son bouton s’écraser contre mon sexe et ce fut une succession de spasmes qui, petit à petit, s’espacèrent doucement.


Puis, soudain elle se releva et sortit. Soudain inquiète de ce qui pouvait être à l’origine de cette rupture de notre contact, je compris vite qu’elle était retournée vomir. Fin de l’épisode sensuel. Je me rhabillai et j’allai l’aider à se nettoyer, car visiblement elle n’avait pas tout maîtrisé, puis je la couchai. Je lui pris sa température avec un plaisir pervers, vu que je lui introduisis moi-même le thermomètre dans son petit trou tout mignon. Elle murmura un « coquine » mais sans trop de force. Un 39°7 m’orienta vers un suppo, car elle risquait de refouler tous les comprimés de la création. Une fois de plus, je me délectai de lui mettre moi-même, enfonçant mon doigt plus que de besoin. L’intention ne lui échappa pas, elle gémit un instant et ajouta, avant de grelotter soudain sous l’influence de la fièvre. :



Je la couvris et lui souhaitai bonne nuit. En sortant de la chambre, je me surpris à penser que notre relation avait été bien propice à ce que je me retrouve aussi malade… mais bon, tant pis, me dis-je !

Je me couchai et ne fus réveillée qu’une fois par une urgence chez les petits.


Le lendemain matin, la vie reprit son doux chemin. Seulement un des monos, parmi les malades, réussit à reprendre le boulot, et dix-huit gamins restèrent alités avec diarrhée et fièvre. Sylvie avait toujours beaucoup de fièvre et dormait.


À neuf heures et demie, je partis avec la voiture chercher Pierre car personne ne se préoccupait de lui. Au réveil, j’avais eu un petit pincement au cœur de ne pas avoir vécu cette nouvelle nuit auprès de mes complices sensuels. Puis, une cucurbitacée me rappela que, ma foi, j’avais eu ma dose d’émotions. Mais bon, j’étais amoureuse d’une fille, pas d’un légume !


En descendant la route sinueuse, je me dis que je vivais dans un rêve, dans un monde à part, celui de la colo. J’imaginais mes parents apprenant que j’avais fait l’amour avec une fille pendant qu’un garçon homosexuel me prenait en levrette. Mais s’il le fallait, j’étais prête à assumer, bien qu’une grande partie de ma vie privée n’ait pas à être mise sur la place publique. Par contre, avec Corinne, je sentais qu’on allait finir par vivre ensemble, et il allait falloir faire face. À quoi ? Je n’en savais encore rien !