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Temps de lecture estimé : 21 mn
21/01/12
corrigé 11/06/21
Résumé:  Paul et Marie sont enfin arrivés au village de sainte Marie des Bois et commencent leur enquête.
Critères:  humour #québec #fantastique #occasion fh extracon bizarre hotel toilettes entreseins fellation
Auteur : Ingyt            Envoi mini-message

Série : Le loup-garou de Sainte Marie des Bois

Chapitre 04 / 08
Un maire chaud lapin

Résumé : Une fois arrivés au petit village de Sainte-Marie des Bois, Paul et Marie se présentent à la seule auberge de la place où ils sont accueillis par Sally, une jolie brune très ronde mais un peu étrange. Elle semble absente, parle comme un automate et ne voit que Paul qui en est ravi. Une fois dans leur chambre, ils se préparent à passer une belle soirée en amoureux comme Paul l’avait promis plusieurs fois à Marie ; et pendant que celle-ci prend un bain, Sally entre dans la chambre, somnambule, et se jette sur le pauvre Paul qui ne peut pas résister à la tentation. Celui-ci s’endort aussitôt ses petits exploits terminés, évidemment, et quand Marie le trouve endormi en sortant du bain… La dame est un peu, voire pas mal déçue.








Mercredi – Premier jour d’enquête




9 h 15 – La madame est fâchée



Tôt le matin on alla prendre notre petit déjeuner dans la magnifique salle à manger de l’auberge. Comme on était les seuls clients, on avait le choix des tables, on s’installa donc devant les grandes fenêtres à carreaux qui donnaient sur la rue principale toujours aussi déserte sans se dire un seul mot parce que la dame était fâchée ce matin. Non sans raison je l’admets, mais tout de même je commençais à trouver cela un peu lourd.


La ronde aubergiste fut ravie cette fois de rencontrer Marie Lemieux. Pleinement réveillée, apparemment, elle nous servit sans me regarder drôlement. Ouf ! Et je crus même qu’elle me faisait les yeux doux. Je devais rêver.



Ça m’insulta qu’elle dise que c’était moi qui étais de mauvaise humeur. Je fronçai les sourcils en disant :



Coups de pied au tibia droit et droit au but et avec ses maudites bottes en plus. Je lui fis mes gros yeux méchants, mais… aucun effet comme d’habitude. J’allais devoir m’exercer un peu plus.


On mangea en silence se faisant des petits sourires de convenance.


Le repas terminé, Sally me demanda de la photographier avec son idole, la photo trônerait fièrement dans le passage ici en bas avec celle de son défunt chien, Snooky. Ce que j’allais faire, agacé, quand le mari apparut avec une énorme tronçonneuse à la main et le regard mauvais ; soit il avait mal dormi, soit il avait fait trop de recherches hier soir, soit il savait pour sa femme et moi.


Soit j’étais dans la merde, soit j’étais mort. Seigneur !


Je pris la photo et me rassis, évitant de trop le regarder et je déglutis nerveux l’imaginant trop bien me découper en petits morceaux parce que j’avais profité de sa femme en pleine crise de somnambulisme, à moins qu’elle ne soit une sacrée bonne comédienne. Dans quelques secondes, il allait probablement rire comme un dément en me débitant en fines rondelles tout en s’arrosant de sang vermeil ainsi que nos blondes et toute la pièce par la même occasion. Vive Halloween !



Il n’avait pas mis sa prothèse dentaire ni ses lunettes et souriait. Ça aussi c’était très naturel.



J’eus droit à un autre petit sourire pincé, c’était comme ça depuis le réveil. Elle m’en voulait de m’être endormi sans tenir ma promesse, évidemment, et elle avait la rancune tenace. Mais elle était splendide ce matin : bien maquillée, cheveux gonflés, prête à être filmée. Wow ! Monsieur tronçonneuse louchait vers ma blonde et moi vers la sienne, mais ben, ben, ben discrètement.



Encore un sourire d’épouvantail en s’en allant et Marie qui me fit à son tour ses gros yeux méchants.



Elle soupira simplement avant de sourire à notre hôtesse qui débarrassait la table et quand Sally se fut éclipsée le sourire s’éclipsa aussi et elle me dit en se penchant vers moi dents serrées :



J’écartai les jambes pour protéger mes tibias.



Quatre yeux qui se fixent, des dents serrées, le sang qui monte aux joues et une grosse veine qui palpite dans le front du gars. C’est comme ça quand un homme cherche une bonne réplique à faire à sa blonde en pleine chicane de couple.



Quatre yeux qui se fixent et… bref.


À bout de répliques, je regardai dehors en me vidant les poumons et je m’aperçus que tout à coup il y avait tout un attroupement devant l’auberge, pour voir la vedette sans aucun doute. Une dizaine de femmes et un vieillard avec une marchette.


« Tiens, tiens », me dis-je en évitant de regarder Marie qui me fixait toujours en buvant son café. « Peut-être un loup-garou de l’âge d’or ? »


Je ris tout seul en me brûlant la langue encore avec du maudit café. Marie plissa les yeux genre : « À quoi tu penses, idiot ? »


Je regardai encore dehors en soupirant pour contempler le paysage en croisant les jambes. Le vent soulevait des feuilles mortes qui virevoltaient çà et là, les gens grelottaient et de gros nuages voguaient haut dans le ciel bleu vers une destination lointaine. Une vraie belle journée d’automne, enfin, en principe.


La scie mécanique démarra derrière l’auberge, me faisant sursauter, infernal est le bon mot. On s’entendait même plus penser. Sally réapparut et nous resservit du café, naturel probablement. Elle avait enfilé sa plus belle robe ce matin, sans doute celle qu’elle portait au salon funéraire, aux mariages et à Noël ; noire et moulante, s’arrêtant à mi-cuisses, bas noirs et collier de perles qui se perdait dans sa craque de seins, même le Titanic y aurait coulé et disparu sans problème et probablement dans une mer de lait. J’y jetai un coup d’œil malgré moi, me rappelant…

Autres coups de pied de Marie, mais sur mon tibia gauche cette fois, le plus sensible et elle le savait.


Outch !


Là, je décidai de répliquer et de lui rendre son coup, mais je frappai une des maudites pattes de sa chaise. Mes orteils craquèrent dans mes runnings tandis qu’elle sursautait sans doute surprise que j’aie osé. Shit ! Elle me sourit les yeux mauvais réduits à deux petites fentes, délicieuses comme tout, mais un sourire qui voulait dire : « Une chance que tu m’as manqué, mon sacrement. » Puis elle regarda la foule en se vidant les poumons à son tour.



Popa pompait.



Et elle me sourit, la Sally, et pas à peu près et dans le dos de Marie comme si elle était contente que l’on se chicane celle-là. Tiens, tiens ! L’accueil d’hier à la réception où elle ne voyait que moi, sa visite à la chambre et là, ce sourire.



J’eus droit à un autre sourire glacial de la dame qui ne pardonne pas en boitant vers le couloir. De mauvaise humeur, je fis une grimace à Snooky en passant, un Labrador nain.


Maudit ! C’était mal parti pour notre belle semaine de vacances en amoureux.


J’allais refermer la porte de la minuscule salle de bain entièrement peinte en mauve violent lorsque Sally s’y engouffra en me bousculant. Je tombai assis sur le bol, surpris, mon dos heurtant durement le réservoir de céramique et ma tête une petite armoire vissée au mur. Mais heureusement je portais ma veste de motard noir à col Mao, elle amortit le choc.


« Elle se rappelle et veut m’arracher la tête », pensai-je aussitôt. Hiii ! « Ou c’est pour les naturels. Oups ! »


Heureusement la lunette était abaissée, mais un rouleau de papier de toilette me tomba sur la tête en se déroulant et d’autres babioles. Elle barra la porte et s’agenouilla devant moi entre mes jambes en me regardant avec des yeux doux en me prenant les mains.

Il y avait une grande et vilaine sorcière en carton épinglée sur la porte derrière elle qui avait le même sourire que son homme. Wash.



Petit sourire narquois.


Elle descendait ma fermeture éclair tandis que par la petite fenêtre sur ma droite juste à côté, au-dessus d’un évier des années 50, je voyais son mari dans la cour arrière trancher de gros billots joyeusement. Petit Jésus ! Et il travaillait avec entrain portant un casque vert, des gros écouteurs orange et des lunettes de sécurité. Il n’avait qu’à tourner la tête pour me voir, ce qu’il fit d’ailleurs tandis qu’un tourbillon de feuilles mortes l’entourait. Je le saluai tout électrique en souriant bêtement, mais il se retourna et continua l’air de rien tandis que sa femme, qu’il ne pouvait voir heureusement, rentrait sa petite main potelée dans mon pantalon et mon slip pour en sortir ma bite, cent pour cent naturelle bien sûr, et l’avaler encore molle.



Les dents bien écartées et les lèvres bien serrées, elle s’acharnait à me l’étirer en me l’agaçant avec la langue, mais l’image de la tronçonneuse tranchant des billots s’était imprégnée dans mon esprit.

Elle releva la tête pour dire en me masturbant à poing fermé, sa salive ayant rendu sa main bien glissante :



Elle me ravala. Veut, veut pas, je me mis à bander dans sa bouche.

Mais c’est le « quasiment » qui me stressa et c’était une situation des plus dangereuses. Il y avait une toile à la fenêtre, j’agrippai le petit anneau suspendu à une corde et la tirai doucement vers le bas, mais, évidemment, dès que je lâchai l’anneau, elle remonta aussitôt avec fracas en tournant plusieurs fois sur elle-même. Plus moyen de l’atteindre sans me lever et les rideaux ouverts était impossibles à fermer. Ils étaient attachés de chaque côté de la fenêtre, même cloués.


Merde ! Le gars me regarda, nouveau salut, toujours aucune réaction tandis que je bandais complètement dans la bouche pleine de salive de sa femme. Elle me suçait avidement et vraiment bien, tout autant qu’hier. Je caressai ses cheveux fins en essayant de ne pas trop grimacer au cas où le mari me verrait. J’évitais même de le regarder, je ne voulais surtout pas qu’il se doute de quelque chose.

Elle se redressa en me souriant, les lèvres luisantes de salive.



Elle me ravala toute joyeuse en donnant de la tête avec plus de vigueur. Pour une semaine sans aventure, c’était bien parti. Je me sentis un peu coupable tout à coup en sentant mes tibias qui m’élançaient toujours.


Et quelques minutes plus tard…


Toc ! Toc ! Toc !


Gros frissons, j’imaginai la lame de la scie mécanique couper la porte en deux. Mais le gars n’avait pas bougé.



Merde, Marie, et toujours fâchée !


Toc ! Toc ! Toc !


La femme releva la tête, mais je pesai dessus légèrement.



Un silence, l’autre grognait en salivant en abondance mon gland presque dans sa gorge et elle tournait la tête de gauche à droite. Ouf !



Fallait pas que ça traîne, le mari était quand même armé d’une tronçonneuse, mais je comprenais maintenant pourquoi hier, endormie, elle était venue à notre chambre et le sourire de tout à l’heure. Elle avait un petit fix sur moi. Good.

Elle avait le béguin sur moi, endormie et éveillée. Cool !


Je me mis à grimacer en caressant ses cheveux fins et doux tout en surveillant le mari du coin de l’œil.

Quand je me sentis venir, bon gars comme je suis, je l’en avertis. Elle sortit aussitôt ma bite de sa bouche pour se pencher, sortir les perles de sa craque de seins et elle y fourra mon gland profondément en me masturbant et j’éjaculai abondamment dans cet endroit chaud et douillet.

Wow ! Ça me coupa le souffle un moment.


Quand j’eus fini, elle se redressa toujours à genoux et tout sourire se prit les seins par-dessus la robe et se les brassa en disant très fort.



Elle partit à rire comme une dinde.



La tronçonneuse stoppa.


Shit !



Elle fila toute joyeuse tandis que je reprenais mes sens en essayant de pisser.




10 h 02 – Les cannes



Une fois dehors à frissonner caméra en main tout le monde m’ignora comme d’habitude. On apercevait pourtant mon visage au début de chaque émission. Je faisais l’historique des endroits hantés que l’on visitait et c’était moi ensuite qui tenais la perche avec le microphone et qui trébuchais sans arrêt. Dans le noir, c’est pas évident de marcher à reculons. Marie avait eu l’idée de me faire porter un casque ridicule de cycliste. J’avais eu trop de commotions pendant les premiers tournages.


Cette fois, la caméra que j’avais amenée captait le son, alors je filmai ma blonde en gros plan tandis qu’elle souriait et questionnait le groupe. Puis ce fut la séance de pose habituelle avec Marie qui s’y prêta avec patience comme toujours et le maire évidemment qui l’enlaça trop à mon goût et cet idiot s’était fait un petit coq dans le toupet. Ridicule.

Quelqu’un me tapota l’épaule, je sursautai et filmai les nuages en me tournant.

Le vieux monsieur avec la marchette.



Je me retournai, tout le monde avait disparu comme par magie. Ma belle Marie aussi !



Personne.

Le vieux devait avoir une marchette turbo, c’est pas possible.

Merde !



Je me retournai encore. Une vieille, très vieille dame au dos courbé, emmitouflée dans un long manteau d’automne des années 50 avec une canne, un petit bonnet blanc sur la tête et des gants assortis.



Elle pointait de l’autre côté de la rivière avec sa canne. La rue principale continuait sur la gauche à la sortie du pont, mais une rue partait sur la droite, une longue côte qui s’arrêtait devant une petite église blanche adossée à la forêt.



Disparue.

Pas croyable ! Je regardai de tous les côtés, personne.


Je soupirai en fermant la caméra. Un squelette en contre-plaqué sur le gazon de la maison d’en face me riait au nez. Navrant, cette fête des Morts.


En me rendant à mon camion, je pensais à ma belle Marie qui m’avait planté là sans un mot et au maire chaud lapin, ça me décourageait. Ou elle était vraiment fâchée ou sa vue baissait, probablement les deux. Elle avait bien droit à ses petites aventures elle aussi malgré son discours d’hier, mais avec ce gars-là… enfin.


Quatre petits vieux examinaient mon 4x4, la marchette et trois cannes, tous en veste à carreaux rouge ou verte avec casquette sur la tête. Typique. Ils résistaient à peine au vent et tanguaient comme de vieux roseaux.



Encore des non.



Je reculai la tête, apeuré.



Une autre canne.



Ils soulevèrent tous les épaules, comme à l’armée.



Ils firent tous non !


Intrigué, j’allai devant le camion et vis des touffes de longs poils bruns collés au pare-chocs. On aurait dit du poil de yack. Mais les yacks sont rares en Abitibi, à ce que je sache. Peut-être un élevage.

Je mis le tout dans un sac en plastique pour analyse à l’arrière du camion en pensant à la belle Dorine. Les Daltons de l’âge d’or me suivirent en luttant contre le vent.



Je vidai mes poumons en serrant le sac en plastique dans une des caisses avec la griffe et me retournai en disant.



Shit ! Plus personne.


Je regardai partout, disparus.


Il devait y avoir un téléporteur dans le coin, c’est pas possible. Je regardai vers le ciel en cherchant l’Enterprise. Ça devait être Kirk, Spock, Mc Coy et Scotty ressuscités pis ben, ben vieux.

Je riais tout seul quand on me tapa encore sur l’épaule.

Je sursautai à nouveau en me retournant. Monsieur tronçonneuse en personne et couvert de sciure de bois, armé et dangereux. Merde !



« Surveille donc la tienne », pensai-je tout bas, mais ben, ben bas en regardant ce qu’il tenait.



Il s’approcha.



Il plissa les yeux indécis et vit le sang sur le capot et le pare-brise tandis que je démarrais mon engin.



Cette histoire commençait à m’énerver sérieusement et le maire aussi, et les cannes et ma blonde surtout. De mauvais poil, je me fourrai un cigare entre les dents en prenant la rue principale. Ce voyage-là avait mal démarré avec les maudites outardes et j’avais l’impression qu’il allait mal se terminer.




10 h 30 – Premier témoignage, le prêtre



Je roulais au ralenti en traversant le village débordant d’activité ; c’est à dire quelques feuilles mortes qui traversaient la rue. Une véritable orgie de citrouilles et de monstres me regardait passer. J’aime bien le calme et les endroits tranquilles, mais là… « Trop c’est trop », me dis-je de mauvaise foi.


J’admirai tout de même les vieilles maisons canadiennes à toit pointu et fenêtre à pignons qui s’alignaient près du trottoir, à peu près toutes identiques et à peu près toutes penchées d’un côté ou de l’autre. En approchant du pont couvert peint en rouge, je vis un bingo fermé, un restaurant en rénovation, un hôtel de ville datant du début de l’autre siècle, ce qui me rappela le maire et me fit grimacer et quelques boutiques apparemment ouvertes, dont une de style médiéval, La boutique de Dame Viviane.


Cool.


J’allais essayer de racheter le cœur de ma douce avec des petits cadeaux. Ça marche tout le temps. Mais là, je voulais interviewer le curé tout seul, sans Marie, comme un grand garçon. Tant pis pour elle et puis c’était ça ou écouter la télé en baisant probablement la somnambule au risque de me faire trancher la bite en fines lamelles.


Je pris donc le vieux pont couvert où il était impossible de croiser un autre véhicule et freinai à mort devant la marchette qui traversait à petits, mais très petits pas, comme si je n’étais pas là. Mon Hummer touchait presque les deux côtés du pont et les fesses de Scotty. Je mis au point mort et dus attendre exaspéré en avançant à l’occasion. Son turbo devait être défectueux. J’en profitai pour examiner l’architecture complexe de ce vieux pont construit avec de grosses poutres entrecroisées et de solides madriers et la rivière bien visible au travers des planches usées du tablier du pont. Une rivière de roches comme disaient nos grand-pères, parsemée de rapides blancs.


Quinze minutes plus tard, exaspéré, je pris enfin la grande côte qui menait à l’église tandis que la marchette filait tout droit vers le bar de danseuses de la place, Chez Lili. On trouve toujours deux choses dans un village québécois : une église et un bar de danseuses. Notre sang latin sans doute.


Je me stationnai devant le petit bâtiment en bois peint en blanc et datant de 1817. Le curé en sortit aussitôt, comme s’il m’attendait, en béquilles avec une jambe dans le plâtre et le visage couvert d’ecchymoses et d’égratignures.


« Shit ! Si ce maudit loup-garou existe, c’est lui, pas de doute », me dis-je en agrippant la caméra et débarquant du camion.


Dans la soixantaine, bedonnant, trapu, chauve sur le dessus de la tête, mais sur les côtés ça allait, manteau d’armée sur le dos. Drôle de curé. Il regarda méchamment mon camion en descendant prudemment les cinq marches du perron. Pourquoi ?



« Pas de sourcils qui se touchent », pensai-je. « Mais ça ne veut rien dire. »



Il la cherchait des yeux.



Je soupirai agacé en posant ma caméra à l’épaule et commençant à le filmer. Il sourit aussitôt…

Je l’attaquai en vitesse avec une question piège.



Là, il rit comme un idiot.

Je l’avais coincé, c’est sûr. Je me rendis compte que je commençais à croire au loup-garou, étrange, et que je devenais un bon journaliste. Good !



Hi ! Hi !



Gros soupir. « Bon, un dur à cuire. »



Je le suivais pis au ralenti et exaspéré encore une fois en grelottant tandis qu’il se traînait avec ses béquilles jusque derrière l’église puis dans le vieux cimetière clôturé à la lisière de la forêt. Typique là aussi, un vrai décor de cinéma. Vieille clôture en fer forgé toute croche, vieilles pierres tombales couvertes de mousse et au centre, il y avait une immense croix de bois peinte elle aussi en blanc avec un gros cœur rouge en plein centre et au pied de celle-ci un chevreuil à moitié dévoré.


Wash !


Le sang de l’animal avait giclé jusque sur la croix, une vraie boucherie. Mon déjeuner se rappela à mon bon souvenir. Il y avait également des traces de griffes sur la croix. Si c’était un loup qui avait fait ça, il avait vraiment de grosses griffes.



Il se signa et murmura quelque chose.

Navrant ces croyances antiques.

Enfin, je me mis au travail.


Je filmai le tout, plus des tas d’empreintes de gros pieds griffus autour de la carcasse allant jusqu’à la forêt survolée par une nuée de corbeaux. Puis je les mesurai et les photographiai en respirant par la bouche, puis la croix. Un vrai pro. Ensuite, je vomis sur le prêtre.








vocabulaire :


l’âge d’or : les vieillards

(ma) blonde : (ma) copine, même si elle n’est pas blonde

(mon) chum : (mon) copain

chut : je suis

(tout) croche : (tout) de travers

frencher : embrasser avec la langue

(avoir le) goût : (avoir l’) envie

(des) lulus : coiffure réunissant les cheveux en deux touffes de chaque côté de la tête

marchette : déambulateur (appareil pour aider à la marche les blessés ou les personnes âgées)

maudit ! : (juron)

niaiser : taquiner

pis : puis

(c’est) plate : (c’est) ennuyeux

pogner : attraper, empoigner

poutine : plat de fast-food, au Québec. Frites, fromage, sauce brune.

sacrement ! : (juron)

sasquatch : synonyme de yéti, au Canada

tabarnouche ! : (juron)