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Temps de lecture estimé : 32 mn
03/02/12
corrigé 11/06/21
Résumé:  Nos amoureux prennent une pause dans leur chasse au garou et se rendent à une fête médiévale pour s'amuser un peu.
Critères:  fh extracon forêt vengeance jalousie pénétratio humour aventure québec -consoler -extraconj
Auteur : Ingyt            Envoi mini-message

Série : Le loup-garou de Sainte Marie des Bois

Chapitre 06 / 08
Le chevalier Pèlerin

Résumé : Leur couple bat de l’aile, Paul enquête seul et en revenant d’interviewer le prêtre qu’il pense être le loup-garou, il décide d’acheter des cadeaux à sa douce pour regagner ses faveurs dans une boutique médiévale, chez dame Viviane. La Viviane en question est fort jolie et saute sur le pauvre Paul dans un réduit rempli d’armes affûtées. Une baise dangereuse s’ensuit, la belle est une vraie tigresse et tout se termine en plein tremblement de terre.

Paul avait bien cru sa dernière heure arrivée mais il s’en sort avec juste une petite blessure à un coude et quelques morsures. De retour à l’auberge, Marie est toujours aussi froide et lui apprend qu’elle passera la journée du lendemain avec le maire à une fête médiévale. Paul ne remet pas ses cadeaux, trop pompé, le monsieur.








Jeudi matin




9 h 06 – Au village médiéval



On se pousse du cul, on se lève, on se lave et on descend déjeuner naturel en silence. Monsieur toupet arrive en costume d’époque, cotte de mailles, épée à la hanche et tout l’attirail.



Sourire forcé de ma part en avalant une délicieuse gorgée de café brûlant.



Mais elle hésite et son regard s’attendrit, par fierté je plonge le mien dans le décolleté hyperprofond de Sally qui desservait.


Petits yeux assassins de ma blonde, mais dès qu’elle fut sortie je le regrettai aussitôt en ressentant des frétillements et des nœuds dans le creux de l’estomac.


Gros soupir.


En plus, le mari colle à sa belle somnambule bien ronde comme s’il la surveillait. Mais il m’aide quand même à décharger mon camion d’environ 5000 $ de babioles médiévales pour amener tout ce fourbi à la chambre. Je lui apprends que l’on m’a invité à la fête en lui donnant un bon pourboire et il m’annonce fièrement que l’on va s’y voir, lui et Sally y ont un comptoir de produits naturels. Wow ! Quelle surprise !


Déprimé, je file à la station-service faire laver mon beau Hummer. Fermé pour la journée, le garagiste aussi a un kiosque là-bas. Mais de quoi ? Pièces d’autos médiévales. Tabouère !

En route pour le moyen-âge et tant pis pour le loup-garou. Mais qui sait, le prêtre risquait peut-être de s’y pointer, j’en profiterais alors pour le questionner encore un peu et essayer de le décourager de manger de pauvres animaux sans défense et surtout de rencontrer un psy.


Je me tape 5 km de chemin de gravier en suivant le plan pour finalement découvrir une grande clairière le long de la rivière où sont installées des dizaines de tentes médiévales colorées, un vrai village.

Je me stationne sur le bas-côté de la route sous un arbre, derrière d’autres véhicules et une fois sorti de mon camion, je reste là un moment à observer la scène et c’est fabuleux. J’ai l’impression d’avoir reculé dans le temps.


J’aperçois une bonne centaine de personnes qui déambulent simplement ou s’affairent à différentes tâches et tous costumés ; commerçants, jongleurs, ménestrels, soldats, simples badauds, j’entrevois même un fou du roi et un mage à longue barbe blanche. Des gens combattent, on entend de la musique d’époque, il y a un gigantesque trébuchet qui balance des vieux meubles hauts dans le ciel d’azur, des cavaliers en armure font la course à l’orée des bois et un gros animal cuit sur la broche, peut-être un dragon. Wow ! Mais encore là, je ne vois que des adultes sauf un groupe d’ados habillés gothiques qui font vampire avec leurs visages tout pâles et leurs verres fumés. Je renonce à essayer de comprendre ce village en cherchant ma belle Marie des yeux, mais… tant pis. Je démarre l’antivol sur mon camion, bip bip, et je fais à peine deux pas sur le terrain que…



Un gros gras, un peu roux et pas très grand avec une barbe de quelques jours, s’approche lance pointée vers moi, arborant tout le kit du parfait guerrier de 3e classe.



Une voix métallique qui provient visiblement d’un talkie-walkie et la réception est mauvaise.

Rien de moderne sur le site. Ben oui. Le bedonnant sort l’appareil bleu électrique d’un sac qu’il porte en bandoulière et appuie sur un bouton jaune.



Il lève le pouce. Friture.

Il agite le petit émetteur et tape dessus. Je soupire et on entend :



Il se tourne et finit par trouver une meilleure réception en pointant la mini-antenne vers le ciel sans nuage.



Il se retourne vers moi.



Je pointe du pouce mon Hummer avec le logo de l’émission juste derrière moi.



Il me regarde sans comprendre apparemment puis cligne des yeux et rajoute sur un ton qu’il veut péremptoire :



Heureux de sa réplique lancée comme le meilleur des mauvais comédiens, il me sourit.

Je tasse son arme d’une main, son sourire idiot s’efface et je continue d’un pas rapide en me prenant un cigare et je l’allume en me faufilant entre les tentes. Avec les longues jambes que j’ai, le petit roux doit courir à côté de moi en traînant sa lance et sa grosse bedaine en protestant.



Des promeneurs et des commerçants nous regardent amusés et j’aperçois ma belle tigresse sortir d’une tente. Dame Viviane en personne portant une magnifique robe noire et qui discute un instant avec une femme d’un certain âge au décolleté très plongeant.

Je jette mon cigare dans un feu tout près et lève les deux bras en l’air.



C’était sans doute le genre à croire qu’il n’y avait eu que les Français qui avaient connu un moyen-âge.



Elle me regarde les yeux ronds, sans doute impressionnée par ma tirade quant à George, on n’en parle même pas. Je devais discutailler Klingon pour lui.



Mon sourire s’efface.



Elle est morte de rire, ouf…



Il baisse la tête et file avec sa radio qui griche et sa lance qui traîne.



En marchant à son bras fièrement, j’observe les cavaliers qui guerroient à l’autre bout du camp et demande nerveux :



Elle rigole en me regardant si belle.



Elle rit encore, ce qui fait sursauter son joli petit tatouage de dragon bien visible au-dessus d’un sein. Y a pas à dire, on savait faire des décolletés à l’époque.



On ne croise plus personne, on dépasse même les dernières tentes et on entre sous les sapins en se penchant. Mon cerveau de gars s’imagine déjà plein de choses tandis qu’on s’enfonce dans le bois tranquille, il est conçu pour ça après tout.



Elle stoppe un peu plus loin sous un arbre immense sans doute tricentenaire au tronc couvert de mousse. Le sol est un tapis de feuilles mortes qui craquent comme des croustilles sous nos pieds. Elle me lâche la main pour s’avancer de quelques pas et soulève sa robe dévoilant ses longues jambes superbes pour se laisser tomber à genoux puis à quatre pattes et elle rabat le tout sur ses reins. Même pas de slip médiéval et elle dit, tandis que je fixe son sexe luisant, ses fesses blanches galbées et son petit trou entouré d’une auréole beige :



Elle écarte les jambes, courbe les reins et ondule du cul pour m’exciter plus en attendant que je m’installe, le spectacle qu’elle m’offre est des plus appétissants. Je ne sors que la bite et les couilles de mon jean et m’agenouille sur les croustilles et palpe le derrière si doux y frottant mon gland en me masturbant pour m’amener en érection complète, je touche sa fente humide avec un pouce lui arrachant quelques petits gémissements. Elle a encore ses mini-tresses de pubis, celles-ci pendent et s’agitent tandis qu’elle y glisse les doigts pour se caresser et je l’enfile lentement.


Mon cœur bat déjà trop fort tandis que je m’enfonce en elle et que je commence à faire valser mes testicules, bien agrippé à ses hanches étroites. Nos ébats sont accompagnés de délicieux petits craquements et des bruits de la foule au loin qui applaudit et crie sa joie. Je la besogne avec plus d’ardeur en fixant son tatouage runique au creux des reins et son anus superbe et bien tentant, mais on m’attend sans doute déjà en enfer alors… inutile d’en rajouter. Quelques minutes plus tard, elle se masturbe plus violemment tandis que j’accélère en sentant mon scrotum durcir. Je heurte ses fesses de plus en plus durement sous le vieil arbre en sentant un orgasme se pointer. La belle Viviane gémit beaucoup plus, difficile de dire si elle jouit, mais c’est beau à voir.


Encore quelques coups et j’éjacule soudainement tout ce que j’ai, le corps raidi puis je reste un moment penché sur elle à reprendre mon souffle avant de me retirer. Elle roule aussitôt sur le dos dans les feuilles qui s’émiettent, les deux mains entre ses cuisses fermées et se mordille les lèvres les yeux révulsés. Puis elle se crispe, soupire, rougit et s’abandonne au plaisir avant de sembler perdre toute énergie en fixant le ciel à travers les longues branches qui s’étirent au-dessus de nous.



Oh ! Une jolie grimace.



Crick et crick et crock…




10 h 45 – Potius mori quam foedari



Elle m’entraîne dans une des tentes en bordure du bois, la forge, elle est remplie d’armes et de costumes et là, je tombe face à face avec Thor en personne. Grand, bâti comme une montagne, des yeux gris acier, longs cheveux blonds tressés, hache à double tranchant attachée au dos. Pas de doute, c’est le guerrier qu’il faut absolument éviter dans une bataille à moins d’être son clone.



Elle file prestement des petites feuilles encore collées au derrière et me laisse avec le géant qui me sourit. Je fais presque six pieds, mais le type me dépasse d’une bonne tête et il dit :



Trente minutes plus tard, ma vision se limite à une fente en forme de croix devant les yeux. L’armure complète est plus légère que je ne le croyais et ne contraint pas trop mes mouvements, mais les sons m’arrivent étouffés sous le heaume et l’espèce de bonnet en mailles tressées qui m’enserre la tête. J’ai tout de même un peu le sentiment d’être la doublure de Goldorak. Le bouclier rectangulaire n’est pas trop lourd non plus, ni la longue épée. En dessous, je porte des vêtements d’époque, chemise de lin et pantalon de cuir souple qui me serre un peu les couilles. Je me regarde dans un grand miroir. Wow ! Si un look comme ça n’impressionne pas une fille… Calver !


Thor me fait faire différents mouvements pour vérifier que tout me va bien. À ce moment, ma belle Marie entre, suivie du maire qui arbore toujours son coq au toupet. Ridicule, le bougre.

Ma reine, par contre, a enfilé une magnifique robe bourgogne amplement décolletée et on lui a tressé les cheveux. Elle est superbe, ma déesse, méconnaissable en costume d’époque. Mon cœur de chevalier amateur bat très fort pour elle et je soupire dans ma petite boîte de tôle en espérant ne pas bander là-dedans.



Je la connais assez pour savoir que le grand Thor lui plaît et cela ne me dérange nullement, au moins lui, il est sympathique. Mais le maudit bourgmestre avec son faux air avenant et ses dents trop blanches m’horripile totalement.



Toc ! Toc ! Toc !



Là, il me fait un clin d’œil complice avant de se retourner et crie :



Mon sang ne fait qu’un tour et se transforme en acide bouillonnant. Ma main se resserre sur l’épée et je la lève pour lui couper la tête pendant qu’il s’éloigne, mais l’on m’empoigne soudainement par les bras sous le regard ahuri de Thor et de Marie et deux soldats m’entraînent hors de la tente tandis que je me débats puis j’entends ma blonde dire :



Ça me calme, heureusement, les deux gardes me lâchent et me font signe de les suivre jusqu’à un banc ou je m’assois au soleil devant une aire de combat où deux balourds avec des casques à cornes font semblant de se battre férocement et c’est maladroit. Navrant. Mais la foule tout autour les encourage joyeusement :



L’un des combattants trébuche, l’autre l’aide à se relever. Seigneur !

Moi au moins, je me promets de leur donner un bon spectacle, car j’avais vu un excellent documentaire sur les duels en armure à l’épée quand j’avais effectué des recherches pour mon roman ; comment parer les coups et frapper garde de hallebardes ou garde du trébuchet et passer ensuite par la gauche sur une feinte de Perceval, et hop là… on embroche le guerrier. Facile… enfin, quand on est en forme et c’est loin d’être mon cas. Quinze ans d’ordinateur, de café et de cigarettes avaient fait de moi un athlète pas très accompli. Mais bon, c’était un faux combat pour s’amuser, alors… J’espérais juste ne pas devoir affronter Thor ou son clone. Mais je désespère en me disant que Marie allait sans aucun doute combattre avec le maire. Il se la réserve ce salaud, c’est certain. Tant pis !


Drelin ! Drelin ! Drelin !


Un fou du roi avec un bonnet à clochettes s’approche, il m’apporte une bouteille d’eau froide, je salive aussitôt, je suis tout en sueur dans cette carapace. Puis je réalise que je suis censé être Raymond. Si j’enlève mon heaume…



Drelin ! Drelin ! Drelin !


Je meurs de soif en regardant l’eau dans ma patte métallique. Merde ! Et pourquoi continuer à me faire passer pour l’autre après tout ? Et là, je me dis que c’est peut-être le maire que je vais combattre finalement, il s’est probablement organisé pour que son Raymond le laisse gagner pour éblouir ma douce et la foule. Le petit clin d’œil complice qu’il m’avait fait, le ton de conspirateur… Mon raisonnement me semble probant. Après tout, les filles doivent combattre entre filles. J’imagine aussitôt Marie et Viviane s’affrontant, ouf ! Ça ferait de jolies étincelles. La tigresse et la grande Marie qui a déjà pratiqué le jeet kun do et fait de la boxe. C’est à la boxe d’ailleurs qu’elle devait la forme particulière de son joli petit nez. Donc si j’affronte le maire, il va trouver que son Raymond a du mordant aujourd’hui. Hi ! Hi !


Tant pis, je décide de jouer le jeu au cas où j’aurais la chance de ridiculiser le toupet. J’ouvre la bouteille d’eau et ne trouvant aucun autre moyen de boire, je m’en verse dans le rectangle de vison en avançant la mâchoire inférieure langue sortie et réussis à boire un peu. Au diable la rouille et la prestance !


Là-dessus le maire s’approche, pas d’armure je suis déçu, et il s’assoit près de moi et chuchote sur un ton de conspirateur pendant que l’eau s’évapore sur le métal chauffé par le soleil, pas croyable, et que celle à l’intérieur s’infiltre jusque dans mon pantalon de cuir :



Y me regarde drôlement tandis que je ris sous casque et me demande :



Je grogne simplement avant de reprendre une gorgée, tellement j’ai soif, encore de la boucane. J’en reviens pas et le toupet me regarde faire, médusé. Là, il m’arrache la bouteille des mains pour la sentir et me la redonne en disant :



Et je me contente de rétorquer :



Je soupire ben fort dans mon casque, pas de culture le coquart et Sir.



Je soulève les épaules et c’est pas facile en armure.



Surpris je tourne mon casque vers lui. Y se l’est pas tapé, l’idiot. Yes ! La laisser gagner ? Mais de quoi y parle au juste, je me prépare combattre Marie, pas lui ?



Ravis, je dis avec toujours ma grosse voix à la Batman et dans un français qu’il peut comprendre :



Il rougit, il est fâché le toupet et me pointe du doigt prêt à m’engueuler, mais il se ravise et sourit en me tapant sur l’épaule et grimace. Il a dû se brûler, car il se frotte la main.



Je n’aurais pas du demander ça, car il soupire en me fixant, mais ça m’intrigue.



Là il rit.


Je sers tellement le manche de l’épée que mes jointures craquent, j’imagine sa tête qui roule à mes pieds.



Le toupet soupire malheureux et je me prépare à le cuisiner pour apprendre où il pense emmener ma blonde pour la sauter, mais… Viviane vient le chercher en me souriant.



Je grogne quelque chose en lui envoyant la main.

Juste devant, de l’autre côté de l’aire de combat, il y a une estrade bondée de monde costumé avec deux grands fauteuils pour le roi et la reine sans doute et comme de fait, ils contournent la foule et vont s’y asseoir. Évidemment, le toupet s’est autoproclamé seigneur du fief.


Je le fixe la tête pleine d’images sanglantes quand Thor s’approche et me chuchote dans le rectangle de vision :



« Je vais vraiment me battre contre Marie, génial ! »



Sourire du géant tandis que le maire nous regarde intrigué.



Il me fait un clin d’œil en disant :



Il file tandis que je regarde distraitement les Vikings à bout de souffle. Merde, elle ne se tape pas le toupet. Mais dans ce cas qu’est-ce qu’ils font tout le temps ensemble ? Et là, je me sens coupable d’avoir baisé l’aubergiste et la reine, mais… c’est trop tard pour les remords et puis elle ne le saura pas alors… Tout va pour le mieux.


Songeur, je me prépare au combat en me promettant de la laisser gagner évidemment, mais pas trop facilement, elle a sa fierté ma grande. J’ai quand même une bonne longueur d’avance sur elle avec mon documentaire, je vais devoir faire attention à ne pas la blesser, mais aussi à ne pas l’humilier, surtout. Après je ne la quitte plus des yeux, histoire de faire comprendre au toupet que Marie est chasse-gardée. Yes, et ce soir petit souper d’amoureux, des cadeaux et… bingo ! Quitte à l’attacher à l’auberge et même si elle porte les maudites combinaisons en flanalette pour dormir.


Justement, elle arrive en armure sexy, visière relevée, le maire lui envoie aussitôt la main, elle lui répond et s’assoit près de moi en me tendant une main de fer.



Là je pense à mon personnage de roman et je dis :



Je souris dans mon casque, ravi de m’octroyer le surnom de mon héros avec Marie à côté de moi en guerrière qui porte le nom de mon héroïne. Wow ! J’ai l’impression de rêver. Mais j’évite de trop la fixer en lui serrant la main.



Ses magnifiques yeux brun-vert brillent au soleil. Mon petit cœur s’emballe.



Drelin ! Drelin ! Drelin !


Monsieur clochette lui apporte une bouteille d’eau en la dévorant des yeux. Elle le remercie tandis qu’il s’en va et en prend une bonne gorgée, la chanceuse, puis elle rajoute :



Je souris en pensant à tout ce qui encombre notre chambre et surtout en me questionnant sur ce qu’elle pouvait bien porter en dessous. J’ai un début d’érection dans le pantalon de cuir mouillé qui semble rapetisser tout à coup. Ouuu… !



Drelin ! Drelin ! Drelin !


La fée clochette revient et demande :



Drelin ! Drelin ! Drelin !


Elle regarde un moment les gros balourds exténués et rajoute :



Et elle lève son épée dont le tranchant luit au soleil et elle l’admire songeuse.


Ma petite mâchoire se décroche sous mon casque.


Shit !


Au moins je ne suis pas allé aux danseuses.




11 h 30 – Ma blonde veut me tuer !




J’ai vraiment trop chaud tout à coup.



J’avale ce que je peux, le reste me rafraîchit encore les couilles et c’est reparti pour la vapeur.



Je déglutis difficilement dans ma gorge de métal pendant que ma carapace boucane. Le soleil me plombe dessus de plus en plus. Ça doit être l’été des Indiens. J’ai l’impression d’être une tranche de pain dans un toaster, c’est plus une armure, c’est un sauna médiéval. Et là, j’imagine Marie nue sous la sienne avec sa peau qui ruisselle de sueur et je grimace. Ma bite essaie de gonfler. Maudit !



Là, elle rit en me regardant, je tourne la tête, nerveux.



Je jubile étourdi en cuisant doucement.



Encore un coup d’eau et encore de la vapeur, mais cette fois elle rit en regardant le phénomène.



Là, elle a pas tort, faut l’avouer.



Elle me regarde les yeux brillants.



Elle rit et dit :



Je pointe vaguement vers des comptoirs avec mon épée. J’adore taquiner ma rousse.



Là, elle me regarde en retenant un fou rire.



Elle rigole encore puis se reprend en s’essuyant les yeux avec un doigt de métal. Et elle boit à nouveau, la maudite chanceuse, puis elle regarde le ciel, rêveuse et rajoute :



Je tourne la tête et tousse dans mon casque main sur la bouche qui devrait être-là. Ouf ! Au moins, elle ne pense plus à me couper la tête et j’ai un plan justement dans ladite tête ; je la laisse gagner comme prévu et j’enlève mon heaume une fois le combat fini. Surprise ! Un maire terriblement déçu, une Marie heureuse qui me saute dans les bras, des applaudissements et vlan ! Simple et efficace.



On se lève, je chancelle un peu et on s’avance au centre du cercle, l’un en face de l’autre pendant qu’un gars annonce le combat et que des genres de trompettes sonnent. J’ai déjà l’entrejambe échauffé à cause de l’eau et je me sens étourdi. Pourquoi il n’y a pas l’air conditionné là-dedans ? Je rêve d’une bonne bière froide.


« Dame Jeanne va combattre contre le chevalier Pèlerin ! » annonce le crieur et la foule nous acclame.


Wow !


Mais le maire semble se poser des questions et parle dans son talkie-walkie et George s’approche de moi subtilement.



Il file la queue entre les jambes avec sa lance qui traîne et sa radio qui griche.


Je regarde la foule et ma blonde dans son armure étincelante épée à la main et bouclier levé. Wow ! Elle est magnifique, ses yeux brillent et je me doute de ce qu’elle ressent à être là, prête à combattre, réalisant l’un de ses rêves et je suis heureux pour elle et elle m’aime. Ça, c’est une journée magique. Le ciel est d’un bleu superbe, des corbeaux volent là-haut et on pourrait se faire cuire un œuf sur mon plastron. Je file le parfait bonheur en pensant encore aux petits cadeaux qui encombrent notre chambre à l’auberge. Marie allait sauter de joie en découvrant tout ça et sauter sur moi, pas de doute.


« Tout va pour le mieux » me dis-je à nouveau de plus en plus étourdi en priant pour qu’il neige, mais…


Merde !


Une grosse mouche à chevreuil me tourne autour, j’essaie de l’éloigner avec la main, puis de la frapper du plat de ma lame en tournoyant faisant rire la foule et Marie, mais soudain… la bête entre dans mon casque…




11 h 45 – Le combat



Ces mouches-là portent bien leur nom, car ce sont des bestioles énormes et qui piquent les gros mammifères pour boire leur sang et ça fait mal. C’est comme si elle vous arrachait de la peau. Popa panique et se démène, ça vrombit dans le heaume comme un moteur de Ferrari ; elle marche sur mon visage, essaie de me rentrer dans une narine et me pique dans le front, sur la grosse veine. Outch !


Je laisse tomber épée et bouclier et me tourne dos à Marie, j’enlève mon casque et la bête s’envole déjà bien nourrie la vlimeuse… Ouf, le front me brûle et un filet de sang chaud me coule sur le nez puis la joue. Tant pis ! Je remets le casque rapidement en entendant la foule qui s’amuse et m’applaudit. Je ramasse mon armement et vois le maire debout et furibond, le bougre. Oups… La reine rit en me faisant signe de me retourner, et lorsque je le fais, je tombe face à face avec Marie qui est là, à deux pouces de moi avec des éclairs dans les yeux. Furieuse ma belle guerrière et la foule est étrangement silencieuse tout à coup.



Éberlué le guerrier par la violence de l’attaque verbale tout en se cherchant une réplique adéquate avec la grosse veine dans le front qui palpite et qui saigne.



Elle ouvre la bouche, mais la referme et au lieu de répliquer, elle approche son casque à toucher le mien et ses yeux à demi fermés me fixent intensément. Je souris bêtement même si elle ne pouvait le voir et là j’entends sa superbe voix éraillée et très glaciale qui me demande :



Mon cœur cogne soudainement très fort, j’ai l’impression que mon sang gicle plus raide par le petit trou de ma veine tout en lui faisant les yeux doux, mais…



Elle se recule rapidement en baissant sa visière, brandit son épée et fonce sur moi. Les yeux agrandis de surprise, je lève mon bouclier par réflexe, le coup est si puissant que le bras m’en tremble et un autre coup violent et encore un autre. Elle martèle mon bouclier comme elle le fait avec sa salade quand elle est de mauvaise humeur et en reculant quelque peu abasourdie par la violence de l’attaque, mes pieds s’emmêlent et je tombe sur le cul…



Elle lève son arme pour me finir, c’est certain, mais deux soldats accourent, l’attrapent et la soulèvent pour la faire reculer tandis qu’elle se débat furieusement agitant ses longues jambes dans le vide.



Encore la foule.


Ma blonde veut me tuer ! Petit Jésus !


Deux autres gaillards m’aident à me relever et l’un d’eux me dit :



Ils se bidonnent en s’en allant et je tangue légèrement sur place, la chaleur et ma perte d’hémoglobine sans doute et je suis ébloui par le maudit soleil. Je plisse les yeux et mon petit poil se dresse, car aussitôt que les autres libèrent ma douce, elle me charge à nouveau encouragée par la foule sans pitié. J’essaie, un peu paniqué, de me rappeler ce bon documentaire, mais… boum ! Un coup de bouclier qui me fait quitter pieds de cette bonne vieille Terre pour tomber lourdement sur le dos jambes en l’air. Debout à côté de moi, elle lève son épée bien haut et l’abat pour me fendre en deux, pas de doute là-dessus. Où sont les gars ?



Paniqué et me rappelant soudainement un bon vieux film avec Tony Curtis, je roule sur moi-même plusieurs fois et réussis à me remettre debout surpris d’être toujours vivant pendant qu’elle extirpe difficilement sa lame de la terre. On m’applaudit. Enfin, j’imagine que c’est moi.


Seigneur ! Je l’avais évité de justesse encore une fois.


Je relève épée et bouclier et je saute sur place sur une jambe puis l’autre parce que j’ai la fourche échauffée. Les couilles me brûlent dans le maudit pantalon de cuir et le front aussi tandis que du sang au goût cuivré me rentre dans la bouche et dans un œil. Popa voit rouge et les ados vampires me fixent. Oups !



Damnée foule !


Elle revient pour me pourfendre joyeusement, mais cette fois je pare les coups et réplique lame contre lame, cela produit de jolies étincelles et c’est essoufflé et d’un solide coup de bouclier sur les seins que je la projette à mon tour sur le derrière, jambes en l’air. Tiens-toé. Yes ! Et je pars en arrière étourdi et retombe sur le cul. Tous mes petits os vibrent.



Et ça applaudit.


« Je commence à aimer ça, ma grande », me dis-je en me relevant péniblement sentant l’adrénaline embarquer. Enfin.


Elle se remet debout en grognant et ça recommence, elle est vraiment furieuse, la gueuse ; on croise le fer, elle essaie de me trancher les jambes, je pare, je vise son flanc de la pointe de mon épée, elle esquive avec son bouclier, on tombe, on se relève, on se tourne autour en se regardant méchamment pour reprendre notre souffle, la foule est déchaînée. Du plat de la lame, je lui tape le cul après l’avoir évitée comme un toréador. Typique, mais cela amuse grandement la foule. Pas contente, la madame, mais on m’applaudit chaudement et j’y prends goût.


Il faut l’avouer, ma grande Marie se défend vraiment bien tout comme mon héroïne. Faut dire aussi qu’elle s’entraîne pour ne pas engraisser, pas moi. Mais je me laisse emporter par la frénésie du combat, j’ai même vraiment l’impression de défendre ma vie chèrement et c’est probablement le cas.


Elle attaque sans relâche, je pare toujours avec bouclier ou épée, je réplique et j’adore ça, moi l’intellectuel qui passe son temps devant la télé à regarder faire les autres. Mais nos armes deviennent rapidement de plus en plus lourdes et nos mouvements de plus en plus lents. Malgré tout, je me prends tout à coup pour mon invincible héros. Elle manque de me trancher la tête, la tabarouette, je pivote penché et frappe en me relevant et atteins son bouclier qui s’envole. Yes ! Nouveau coup de boutoir sur les seins, et hop ! Cul par-dessus tête, la madame, encore une fois et je salue la foule qui m’acclame. On la relève, lui redonne son bouclier et c’est reparti.


Mais à bout de souffle, Marie abandonne finalement après quinze ou vingt minutes de combat acharné. J’allais le faire aussi de toute façon, en sueur et les couilles à vif, quant à mon vieux cœur nourri à la caféine et à la cigarette, je n’en parle même pas. Elle tombe à genoux et moi je lève de peine et de misère mon épée vers le ciel en signe de victoire, c’est grisant et l’on me proclame grand vainqueur. Des trompettes sonnent, des soldats aident ma douce à se relever, la désarment et lui retirent son casque, j’enlève le mien et salue la foule qui m’applaudit chaudement. Je me prends encore pour mon héros tandis que le vilain maire me fait de gros yeux méchants. Puis je regarde Marie et… je réalise que j’ai oublié de la laisser gagner. Oups !


Puis le silence se fait et le toupet, visiblement pas content se lève et proclame :



La reine lui souffle mon nom, à cet idiot !



Ils me font signe que tout va bien, mais semblent nerveux. Un des soldats a un café à la main, visiblement y prend son job au sérieux.

Marie me fait une grimace.

Je laisse tomber le bouclier et pose un genou par terre et plante mon épée dans le sol et, en la regardant droit dans les yeux, je dis en prenant ma plus grosse voix pour qu’on m’entende de loin.



Un long silence pendant que ma douce rougit, puis des rires.

Marie a une ébauche de sourire, mais ses yeux fulminent toujours.



Toujours le silence et encore quelques rires.

Plus d’éclairs dans les yeux de ma belle, mais un petit sourire en coin.


Drelin, drelin m’apporte une guenille pour mon front et me félicite en passant.



Gros sourire cette fois.

Elle penche la tête et me fixe avant de dire :



Encore une foule déchaînée qui nous acclame et nous applaudit et un maire plus malheureux qui file en bougonnant, filmé par Thor qui semble bien s’amuser.

Quand ça se calme, elle demande.



Quelques rires.



Un long silence angoissant et Marie qui semble un peu, même pas mal surprise et son regard s’attendrit.



Encore la damnée foule suivie d’un autre silence interminable.

Mon petit cœur cogne trop fort et elle lâche un bon vieux classique :



Elle a les yeux humides en me souriant et elle rajoute :



Une autre grimace, les gars me regardent. Je leur fais signe que oui en me relevant, il la libère et elle se lève et court vers moi, j’ouvre les bras pour l’accueillir, mais elle me renverse d’un solide coup de pied avant que j’aie le temps de dire ouf. Je tombe lourdement sur le dos et elle s’agenouille au-dessus de mon poitrail et m’empoigne par le col d’une main et agrippe mon épée de l’autre.



Ben oui, la foule encore.

Mais les gars sont tout prêts au cas où, sauf celui qui boit son café en parlant au téléphone.



Elle cesse de me secouer, je vois double.



Vive l’intimité.



Elle éclate de rire soudainement et m’embrasse. Ouf !



Une foule émue.



Ça, c’est George qui vient d’allumer… et je perds connaissance.







vocabulaire :


l’âge d’or : les vieillards

(ma) blonde : (ma) copine, même si elle n’est pas blonde

calver : (juron)

(mon) chum : (mon) copain

chut : je suis

(tout) croche : (tout) de travers

frencher : embrasser avec la langue

(avoir le) goût : (avoir l’) envie

gricher : grincer, crachoter

(des) lulus : coiffure réunissant les cheveux en deux touffes de chaque côté de la tête

marchette : déambulateur (appareil pour aider à la marche les blessés ou les personnes âgées)

maudit ! : (juron)

niaiser : taquiner

pis : puis

(c’est) plate : (c’est) ennuyeux

pogner : attraper, empoigner

poutine : plat de fast-food, au Québec. Frites, fromage, sauce brune.

sacrement ! : (juron)

sasquatch : synonyme de yéti, au Canada

tabarnouche ! Tabouère ! : (jurons)

vlimeux : malicieux