Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 14933Fiche technique17716 caractères17716
Temps de lecture estimé : 12 mn
24/04/12
Résumé:  Cynthia a changé, elle ne se reconnait plus, elle ne pense plus qu'à une chose, espionner ses nouveaux voisins.
Critères:  f cérébral voir fmast nopéné confession -mastf
Auteur : Deborahborah            Envoi mini-message

Série : Cynthia, à contre sens

Chapitre 02
Enfer ou Purgatoire ?

Dans l’épisode précédent : Cynthia a fait une curieuse découverte. Alors que depuis plus d’un an elle déprime dans son appart pourri, elle découvre que son voisin polonais, Beledni, possède une énorme queue et qu’il est tout, sauf un romantique. Cette découverte l’a bouleversée.







Plus d’une semaine s’est écoulée depuis la scène de la sodomie sauvage d’Irina par Beledni. Je ne sais pas ce qui s’est passé en moi mais depuis, le bruit qu’ils font ne me dérange plus. Au contraire, je suis aux aguets. En permanence, je suis à surveiller, écouter, épier, espionner leurs moindres faits et gestes. J’ai honte de moi, je me dis que je vais bien finir par me faire remarquer et que je vais m’attirer les foudres de cette grande godiche, mais c’est plus fort que moi.


Au moindre bruit, je sors de ma tanière et je me colle au judas, je mate ce qui se passe sur le palier ou je fonce discrètement dans la cuisine pour espionner la porte-fenêtre. Le soir, je me surprends à coller mon oreille contre le mur de la chambre dans l’espoir d’entendre chaque respiration, chaque halètement, chaque gémissement, chaque cri d’Irina ou un grognement sourd, une parole que j’imagine vulgaire, de Beledni à son encontre.


À ces moments-là, je crois voir, dans mon esprit perturbé, la grosse queue de mon voisin entrer et sortir de la chatte de sa femme et quand elle hurle, de son cul. Je mouille debout comme une folle, je me masturbe violemment avec mes doigts jusqu’à en perdre conscience, mais je reste sur ma faim. Je ne jouis pas. Je reste frustrée, trempée, excitée, embrasée, mais rien n’y fait, impossible d’assouvir cette envie de jouir qui me transperce le ventre.


J’ai bien eu l’idée de trouver un mec pour me faire ma fête, mais j’ai tellement été déçue que j’ai peur de rester dans un état pire que celui-ci. J’ai pensé me procurer un énorme vibro, mais comment ? Par internet ? Je n’ai plus de carte bleue, plus de chéquier afin de limiter les frais de fonctionnement de mon compte. Aller dans un sex-shop ? Vous n’imaginez pas que je puisse faire une chose pareille ? Il y en a bien un dans le quartier, mais si on me reconnaissait ? Imaginez la réputation que j’aurais. Non ! Impossible ! Je préfère encore me finir à la main.


Je me soigne, je me rebelle. J’ai grossi ? Et alors ! Je les emmerde ! Je les emmerde tous ! Tous autant qu’ils sont ! Ce matin, je me regarde devant la glace. J’ai le mètre ruban à la main, histoire d’évaluer les dégâts. Pourquoi un mètre ? Pour reprendre mes mensurations, pardi ! Je ne vais pas continuer à me trimbaler dans des trucs trop petits. Il faut au moins que j’achète des soutiens-gorge, des culottes et peut-être un tailleur neuf, si je veux me rendre à un entretien d’embauche. Allez ! Courage Cynthia, vas-y, mesure. Aïe …


Un bonnet de plus et… une taille de pantalon. Impossible ! Je me regarde encore. Quelle paire de seins. Mon dieu ! Je ne m’étais même pas rendu compte à quel point ils pouvaient être devenus gros. Il faut dire que ça fait bien cinq ans que je ne me suis pas regardée comme ça dans la glace. Tout était tellement bien encadré, réglé, organisé. Avant, oui ! Mais c’était avant !


Étrangement, je ne suis pas grosse. Je suis pulpeuse, mais pas grosse. Un bon cul et pas trop de ventre mais ce qui dénote un peu, c’est cette poitrine. Franchement, la moitié me suffirait pour rendre jalouse la plupart des femmes. Là, elles ne me jalousent pas, tout au plus, elles m’envient parfois, et les hommes m’adulent. C’est vous dire.

Bon, maintenant que j’ai pris conscience de mes nouvelles dimensions, il faut aller en course. Direction le supermarché d’à côté.



Mes fringues sont trop petites ? eh bien, tant pis, j’assume. Je suis pulpeuse et je me plais. Celui à qui ça plaît pas, il a qu’à aller se faire foutre.


Impossible de mettre un pantalon, ils sont trop petits. Je ne peux même plus les fermer. Il faut dire qu’à la maison je me balade quatre-vingt-dix-neuf pour cent du temps en pyjama molletonné. Me reste une jupe qui fait à peu près l’affaire. Cette fameuse jupe de tailleur. Finalement, me voilà engoncée dans un tailleur trop petit, endimanchée, comme si je partais bosser, mais d’une vulgarité à faire peur.


Je monte dans le bus ! Il fait chaud ! Déjà, les regards de ces vautours se posent sur moi, mais je suis forte, je fais comme si je ne les voyais pas. Certains sourient, d’autres me dévorent des yeux, comme quoi il en faut bien pour tous les goûts. Cette connasse d’Irina n’a apparemment pas l’air de m’apprécier. Pour faire ce qu’elle a fait, faut avoir des goûts de chiotte, pensai-je en riant en moi-même, très fière de mon mauvais jeu de mot.


Les supermarchés. Faire ses courses. Toutes mes courses sont les mêmes. Arrivée en bus, prendre un caddie pour la forme, pour se donner un air de « je vais tout rafler », flâner dans les rayonnages, regarder avec un grand intérêt les conserves, les paquets de pâtes, choisir ses légumes avec attention, prendre du beurre à l’oméga 3 ou pas, croiser des gens, reluquer quelques hommes, mais à cette heure-ci la pêche est maigre et ceux qui plongent leur regard dans mon décolleté… eh bien, vu leur tronche, il vaut mieux que je les évite ! Encore un grand jour de chance, je le sens. Le prince charmant ne fait pas ses courses aujourd’hui, ou alors pas dans mon magasin.


Me voilà dans le rayon lingerie. Quand je pense que lorsque j’étais mariée, je n’avais jamais le temps de faire les magasins de lingerie et que, maintenant que je peux le faire, je n’ai plus un sou ! C’est parfois moche, la vie. Elle est mal faite. Mon dieu, même ici, les sous-vêtements restent chers. Je regarde les soutiens-gorge, il n’y a pas mon bonnet, décidemment ça commence mal. Je prends un ensemble la taille juste en dessous pour l’essayer. Un ensemble en dentelle qui m’a l’air bien transparent et qui n’a pas l’air de supporter grand-chose. Je file dans le rayon des tailleurs, je trouve une petite jupe, un chemisier très sympa et une veste assortie. Avec ça, je devrais faire bonne impression et pas pute, comme aujourd’hui. Un tour rapide au rayon chaussures, pour y prendre une paire de talons hauts noirs, assez sobres mais plutôt classe.


J’entre, ferme le rideau, me déshabille, regarde la taille de la culotte rapidement, ça ira ! Je passe le soutien-gorge, là par contre, ça va mieux que celui que j’ai mais pas forcément le top. La dentelle est bien transparente, on voit tout au travers et il ne maintient rien du tout. Mes gros seins pendent presque librement, tout juste soutenus par le tissu, mais j’avoue que ça les met bien en valeur. Je passe la veste par-dessus. Même s’ils ont tendance à déborder des bonnets, ça me fait un très joli décolleté. Je prends !


Je me rends compte au passage que l’ensemble de dessous ne possède pas d’antivol. Mon sang ne fait qu’un tour, je me dis que… pourquoi pas ? J’enfile la culotte, remets mes vieux dessous sur le support et fait mine de rien en sortant. Je pose le tailleur et le chemisier que j’ai oubliés d’essayer dans le caddie, ainsi que la paire de chaussures, et une ou deux autres choses que j’ai achetées ; un t-shirt pris au hasard, un pull, une nuisette, deux paires de bas autofixants, des serviettes hygiéniques, et me voilà, courant presque, au travers du magasin, pour rejoindre la partie alimentation. J’ai l’impression que tout le monde sait ce que je suis en train de faire. J’ai l’impression que ça se lit sur mon visage.


Je fais mine d’hésiter entre deux brioches, et finalement je n’en prends aucune. Mon budget est serré et j’ai déjà fait une folie avec cette belle bouteille de vin : ce soir je me fais plaisir !

Quand personne n’est là pour soi, il ne reste que… soi.


J’ai déjà prévu ma soirée : savourer ma bouteille, me détendre, fermer les yeux et imaginer que demain je gagne au loto. Enfin, je pourrais tous les envoyer chier. Je repense encore à la voisine et à ce qu’elle s’est pris dans le cul, et cette queue monstrueuse ne quitte pas mes pensées.


Je suis maintenant au rayon légumes, je choisis un concombre pour faire une salade, je me dis que ce serait bon pour ce que j’ai. Je le tiens, il est de bonne taille, je réfléchis à la recette, en le caressant machinalement sans aucune arrière-pensée. Quand je reviens à moi, j’aperçois le gérant du magasin qui m’a fait passer mon entretien pour être caissière dans ce même supermarché. Il me regarde, souriant, en train de caresser mon concombre, je rougis, morte de honte, le repose, prends mon caddie et file dans un autre rayon. Quel connard, quand j’y pense, honteuse. S’il savait que je suis en train de le voler.


Bon, assez tourné, j’ai refait le tour des rayons deux fois, histoire de me calmer et de faire celle qui n’a rien à se reprocher. C’est fou comme la scène d’hier matin me trotte dans la tête et me réchauffe le ventre. Comme si, d’un coup j’avais retrouvé une libido. Je trouve ça bizarre quand même, que d’un seul coup, j’aie de nouveau envie de baiser alors que, depuis mon divorce, j’en avais eu aucune. Il faut dire que Beledni a un de ces morceaux. Je n’en reviens pas.


Me voilà à la caisse. Mon cœur bat à tout rompre. Je fais un grand sourire à la caissière. Comme par hasard, le gérant est derrière elle. Putain, il m’a vue, il le sait, je suis baisée. Tremblotante, je pose mes courses sur le tapis. Il doit se souvenir de moi et de mon entretien d’embauche. Lui aussi m’avait bien maté les nichons, il y avait même mis la main. Un excès de fierté mal placée, je l’avais giflé et j’étais sortie. Quelle conne ! Je suis sûre qu’il m’aurait embauchée. Il me dévore du regard… Connard ! Petite bite ! Si tu savais ce que tu me dégoûtes ! Si tu savais que le joli décolleté que tu mates est paré d’un soutien-gorge volé. Son regard insistant, ces petits yeux malsains, tout ça fait dérailler le fil de mes pensées. J’ai l’impression qu’il lit en moi comme un livre ouvert. Je le salue malgré tout. On ne sait jamais, il pourrait me rappeler.


Finalement, je passe la caisse sans encombre. Je n’en reviens pas. Avec mes deux sacs, je reprends le bus. Je ne suis pas la seule, on est une dizaine comme ça à avoir eu le droit à la grande et belle sortie du « Super Marché », le Disneyland des loosers quoi. Je me suis assise au milieu, les places du fond sont prises par des jeunes cons et j’ai gentiment viré une mémé qui voulait s’installer à côté de moi. Je n’ai pas envie de parler et elle, en trente secondes, ne faisait déjà que ça. En plus, son eau de Cologne me donnait mal à la tête.

Du vent, la vieille !


Je fouille dans mon sac, mon portable, mon salut : pas de message ! Comme tous les jours. Pas de message d’un bel inconnu, toujours pas de réponses à mes courriels d’embauches, rien ! Un grand jour de chance, je disais ! Je n’ai pas eu droit à une main au cul aujourd’hui, c’est plutôt un progrès pour ma féminité. Il y a eu des jours pires.


De retour chez moi. Panne d’ascenseur ! Quatrième étage par l’escalier. Il paraît que c’est bon pour le fessier et comme mon cul est mon deuxième meilleur argument, je le cajole. Monter, forcer, transpirer. Avec cette chaleur, je suis en nage. J’ouvre la porte et hop, à la douche ! Mes clefs, putain ! où ai-je mis mes clefs ?


Sur le palier, il y a un boucan d’enfer. Les voisins ont encore laissé leur musique militaire à fond les ballons et bien sûr, comme il fait chaud, ils ont aussi laissé leur porte d’entrée ouverte. Super ! Vraiment super ! Je tiens mes deux sacs comme je peux et fouille mes poches, mon sac, encore mes poches.

Pas de clefs !


Je peste et derrière moi, j’entends des grognements d’effort. Je me retourne et je vois dans l’ouverture un banc de musculation. Beledni est allongé dessus et soulève des altères. Il force comme un bœuf. Il soulève une barre avec des ronds en fonte qui ont l’air de peser une tonne. Je suis essoufflée de mon effort et je peine pour lui. Il est torse nu et ne porte qu’une paire de baskets et un short moulant façon cycliste.


Je suis figée sur place. Je le trouve dangereux, viril, bestial. Il est pourtant moche, le polonais, avec son air con et son gros bide mais putain quelle force. Soudain, je ne sais pourquoi mon regard se porte sur son entrejambe. Et là, mon dieu, une énorme bosse déforme son cycliste. Mais quand je dis énorme, c’est vraiment énoooorme ! Hypnotisée, je reste comme une conne et le regarde forcer, les yeux rivés sur sa bite de cheval. On dirait même que le gland dépasse à mi-cuisse. C’est impossible ! Je dois fantasmer. Je vois sa queue porter à droite le long de sa cuisse, au repos elle vaut bien des bites que j’ai pu voir bandées !


Mon ventre a rendu les armes, je le sens me chatouiller, il se crispe littéralement sous un incendie dévastateur. Beledni ne m’a pas vue, ou fait mine de ne pas me voir, ou me trouve insignifiante, ou n’en a rien à foutre.


Crack !


Un de mes sacs s’est littéralement éventré, ma bouteille de rouge n’a pas survécu, merde ! Elle est explosée au sol au beau milieu de mes victuailles fraîchement arrosées de Merlot 2005, s’il vous plait. Instantanément, je retrouve mes clefs accrochées au fond de ma poche et dont je me rends compte qu’elle est trouée. Vite ! Vite ! J’ouvre la serrure, je pose mes affaires et fonce dans ma petite cuisine. Un seau, une serpillière. Quand je reviens sur le palier l’éthylène a envahi l’atmosphère. Ouah, j’accuse le coup, je vais être saoule juste en nettoyant mes catastrophes. Je pousse le reste des affaires du sac en dehors de la nappe de vin et commence à balayer les morceaux de verres à quatre pattes.


Beledni m’a vu.


Bon sang ! Je me sens rougir comme une idiote.


Il a arrêté ses exercices, s’est assis sur son banc et s’amuse de me voir galérer dans le vin et le verre brisé. J’en ai fini avec le verre. Je passe la serpillière comme je peux et pour le coup, je dois lui donner un beau spectacle. Obligée de me tourner vers lui, mon activité et ma jupe trop serrée exagère ma cambrure. Je me sens trembler de désir et mouiller comme une folle sous son regard. Que m’arrive-t-il ! Merde ! Je débloque ou quoi ? Ma petite chatte est toute ouverte, je le sens. Aïe ! Un morceau de verre que je n’avais pas vu, je me suis salement coupée la main. Je me redresse complètement soufflée par ma libido qui me brûle le ventre et les effluves d’alcool qui me montent à la tête. J’en ai le tournis.


Quelqu’un est derrière moi.


Je sais que c’est lui, je me retourne et vois… Sa femme !



Putain la harpie, dans son tablier pourri ! Je n’en reviens pas. Je suis toujours à quatre pattes et dans cette position ridicule, j’ai le visage au niveau de ses genoux ! Sans rire, à cet instant, Cendrillon est une princesse à côté de moi. En arrière-plan, Beledni dit quelque chose en polonais auquel je ne comprends rien du tout et reprend ses exercices. Sa femme est devant moi, les mains sur les hanches, me foudroyant du regard. Elle met un coup de pied rageur à mon pauvre seau et repart dans son appartement en claquant la porte.


Aussitôt, une dispute explose derrière la porte. Je finis de tout nettoyer comme une conne et, à moitié saoulée par le vin, je ramasse mes courses. Une fois tout posé dans la cuisine, je me colle dans le canapé et essaye d’écouter ce qui se passe. Ça braille ! Ça se déplace et j’ai l’impression que ça se passe maintenant dans leur chambre. Non ! Je n’y crois pas ! Je bondis de mon canapé et fonce dans la chambre pour mieux entendre ce qui se passe. Ils sont dans la chambre. Ils beuglent. Surtout Beledni. J’entends comme une gifle, Puis plus rien.


Au bout de quelques secondes, j’entends le lit grincer et l’autre conne de voisine gémir. Je n’arrive pas à le croire. Il est en train de la baiser, ce salaud. Décidemment quelle santé !


Une fois de plus, je colle mon oreille contre le mur pour mieux entendre ce qui se passe. Elle halète, gémit, crie, soupire. J’entends des « han » de bûcheron. Je passe une main entre mes cuisses. Ma culotte, toute neuve est trempée. Il hurle des mots en polonais à l’attention de sa femme qui crie, hurle maintenant. Le lit tape contre le mur. Je me triture le clito pour arriver à un ersatz d’orgasme en l’entendant hurler mais je n’arrive pas à jouir. C’est un râle rauque de Beledni qui m’annonce la fin des hostilités. Le silence est revenu. Je suis là, complètement excitée, debout une main entre les cuisses.


Décidément, c’est bien une journée de merde.