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Temps de lecture estimé : 20 mn
12/05/12
Résumé:  Que ce soit au commissariat ou à l'hôpital, la situation est préoccupante...
Critères:  médical uniforme sandwich hsodo partouze pastiche policier fantastiqu -humour -fantastiq
Auteur : Gufti Shank            Envoi mini-message

Série : Biohazard

Chapitre 02 / 04
Catching

Résumé de l’épisode 1 : J’ai passé la journée avec Emmanuelle, une splendide jeune infirmière que j’ai rencontrée voici quelques jours. Mais le soir, après qu’on a pourtant déjà fait longuement l’amour, elle se révèle particulièrement insatiable de sexe, à tel point que je suis obligé de la repousser physiquement. Mais en tombant, elle se cogne contre une table. Je panique en découvrant qu’elle ne respire plus et appelle les pompiers, qui arrivent rapidement, accompagnés d’ambulanciers et de policiers. Et tandis qu’ils examinent la jeune femme, apparemment morte, celle-ci reprend soudain conscience, et, de nouveau en proie à d’intenses désirs charnels, se montre extrêmement agressive, mordant profondément plusieurs des secouristes. Et en peu de temps, ceux-ci semblent atteints de la même folie sexuelle et violente, assaillant à leur tour les autres urgentistes. À tel point que les quelques rescapés, apeurés et impuissants, sont obligés de s’enfuir. Je parviens à m’évader avec Charlène, Karl et Denis à bord d’un VSL.




***





Mes deux compagnons d’infortune, toujours paniqués, s’engueulaient à tout va. La jeune policegirl voulait absolument qu’on aille rendre compte de la situation à son quartier général, et l’athlétique pompier préférait qu’on se rende aux urgences pour faire soigner son pote qu’il avait attaché à l’arrière du véhicule. Il fallait trancher.



Il maugréa mais ne répondit rien, se contentant de décrocher une sorte de CB pour annoncer aux services d’urgence qu’on arrivait sous peu avec un cas grave. Je roulai à toute berzingue à travers les artères presque désertes du centre-ville.



Mais ni Charlène ni Karl n’avaient visiblement envie de disserter sur les habitudes ou les loisirs de nos concitoyens. La jeune femme essayait désespérément de passer un coup de fil avec son portable, et le pompier était retourné surveiller l’état de son collègue couché sanglé à l’arrière.



Nous parvînmes finalement dans l’avenue du commissariat central et je dus quasiment piler net après le dernier virage : la rue était pleine à craquer de toutes sortes de bagnoles et de tout un tas de piétons qui faisaient le pied de grue devant l’officine des flics.



Elle était sur le point de descendre du véhicule lorsque Karl beugla :



À quelques mètres, dans la direction qu’il nous désignait, derrière une voiture, un couple était en train de s’ébattre sans retenue ni la moindre pudeur.



Un peu plus loin, deux nanas à poil se pelotaient, appuyées contre une autre bagnole.



Dans la foule qui attendait devant l’entrée du commissariat, ça avait l’air de s’agiter, de se battre. J’aperçus encore un type arracher ses fringues et sauter sur une femme à côté de lui.



Un petit vieux s’approchait de notre fourgon en se paluchant et en bavant.



Il avait sur la peau comme des plaques grisâtres, comme s’il se craquelait d’un bout à l’autre. Un hurlement violent s’éleva juste derrière nous, dans le coffre.



Karl bondit vers l’arrière du véhicule.



Elle posa sur moi ses yeux tournoyants et effrayés et secoua finalement la tête.



Effectuant un sauvage demi-tour, je remis les gaz à fond. Derrière nous, la voix de Karl s’élevait :



Il ne nous fallut que deux ou trois minutes pour rallier l’hôpital. Karl était revenu s’asseoir devant et Charlène n’avait pas cessé de surveiller que Denis ne parvienne pas à se détacher. D’un grand coup de frein à main, j’immobilisai bientôt notre fourgon devant le centre de soins. Mais là encore, nous n’étions pas seuls : des dizaines de voitures étaient garées en tous sens, et plusieurs personnes se ruaient vers l’entrée des urgences tandis que d’autres en sortaient en courant et en criant. Çà et là, quelques couples ou trios baisaient en pleine rue, au milieu des bagnoles.



Mais il n’attendit pas notre réponse et passa derrière le VSL pour aller en descendre le brancard où son pote continuait de s’agiter en braillant.



Charlène ne me répondit pas, observant avec inquiétude la foule où l’hystérie se répandait à vue d’œil.



Devant nous, Karl courait en poussant sa civière où se débattait son collègue. Il força le passage entre les badauds, repoussant de justesse une nana à poil qui s’était agrippée au brancard.



Elle acquiesça. J’avisai d’un coup d’œil l’arrière du VSL.



Je me saisis d’une hache d’urgence et ouvris la portière.



Soupirant une ultime fois, elle descendit après moi en tremblotant toujours. Elle sortit son flingue et déverrouilla la sécurité. Deux allumés à poil se précipitèrent vers nous avec leur bite à l’air dès qu’ils nous virent. On courut dans la direction contraire, contournant le bâtiment des urgences pour chercher une autre entrée. Les furieux nous suivaient, mais perdaient quand même du terrain.


On avança le long du building jusqu’à ce qu’on tombe sur deux nouveaux mecs à poil qui se tapaient une nana en sandwich. Tous les trois grognaient et ahanaient en y allant de toutes leurs forces. Eux aussi avaient la peau grise et craquelée par plaques. Charlène s’immobilisa, crispée et hésitante.



J’entraînai la jeune femme à l’écart du trio. Nous arrivions en vue de l’entrée principale de l’hôpital. Mais au moment où nous les dépassions, les partouzards s’interrompirent et l’un d’entre eux nous fixa de ses yeux rouges injectés.



Mais sans succès. Le type s’extirpa de la nana et fonça vers nous la queue à l’air en beuglant.



Je la regardai curieusement.



Elle avait les yeux rivés sur le sexe du gus qui continuait de cavaler.



Blam ! Charlène tira ! Le fou furieux s’écroula, une balle en pleine bite ! Il beuglait encore plus en se tenant l’entrejambe.



Sans attendre de voir si le mec se relevait, on se remit à sprinter en direction de l’entrée de l’hosto. Mais on s’arrêta soudain net en découvrant qu’une cinquantaine de personnes en faisaient déjà le siège. Dont une bonne moitié à poil en train de baiser.



J’avais une petite idée en tête : aller péter à coups de hache une fenêtre accessible de l’extérieur pour entrer tout de même dans l’hôpital. On recula de quelques dizaines de mètres, veillant à rester globalement hors de vue de tous les dégénérés qui se tringlaient dans tous les coins.



Charlène reprenait un peu du poil de la bête. Je levai mon arme en m’approchant d’une vitre non éclairée.



Elle releva son pistolet et me tourna le dos pour surveiller les alentours. Je pris quelques secondes pour mater son cul, fort agréable, puis balançai de toutes mes forces un énorme coup de hache sur la fenêtre qui vola instantanément en éclats dans un fracas de verre brisé. Je dégageai les bouts acérés qui restaient en travers de l’ouverture, avant de l’enjamber et d’entrer prudemment. Visiblement dans une lingerie.




Un instant plus tard, nous explorions un couloir désert.



On déboucha bientôt dans un hall où l’animation était nettement plus vive : des dizaines d’infirmiers s’acharnaient à tenter de maîtriser deux ou trois types en furie qui beuglaient la queue à l’air qu’ils voulaient baiser tout le monde, pendant que d’autres allaient et venaient en poussant des brancards ou en conduisant des blessés. Une autre nana à poil se masturbait au beau milieu de tout ça en grognant et en essayant de mordre tout ce qui passait à sa portée. Une femme en blouse blanche maculée de sang s’aperçut de notre présence et courut à notre rencontre.



Devant l’uniforme de ma compagne d’infortune, elle avait décrété que nous étions les renforts de la police.



Notre interlocutrice soupira profondément en levant haut les sourcils, puis sembla chercher ses mots.



Dubitative, l’infirmière observa tour à tour ma hache et le flingue de ma collègue. Mais celle-ci, dévoilant sa carte de police, assura :



L’autre soupira en zyeutant vaguement la carte.



Dans un réflexe, je parvins à balancer un coup du manche de ma hache sur l’hystérique en rut qui s’apprêtait à sauter sur notre infirmière ; et Charlène attrapa celle-ci par le bras pour l’éloigner du dégénéré.



Comme nous nous éloignions dans la direction qu’elle nous avait indiquée, en prenant garde de ne pas gêner les infirmiers qui allaient et venaient toujours, elle ajouta :



On se regarda avec inquiétude, Charlène et moi. C’était pas très cool si même à l’intérieur de l’hosto ça dégénérait…



Elle soupira de nouveau dans une moue d’impuissance.





Mais on ne vit personne dans ce premier couloir. Derrière une porte, toutefois, on entendit grogner et hurler d’un mélange de rage et de jouissance, mais on n’insista pas pour en connaître l’origine et on continua de courir, parfaitement sur nos gardes, ne nous autorisant à souffler que lorsque les portes de l’ascenseur se furent refermées après nous.



Elle sourit. Elle avait un charme fou quand elle plissait les yeux comme ça.



Mais je n’eus pas le temps d’aller plus loin. L’ascenseur nous déposa au cinquième étage. On s’engouffra dans le couloir estampillé « Administration », mais des cris et de nouveaux grognements significatifs nous arrêtèrent immédiatement. Mademoiselle Manaro rangea son sourire et ressortit son arme à feu, tandis que je relevais ma hache.


Les hurlements bestiaux provenaient de derrière la lourde porte en bois du bureau de la direction, celui où nous nous rendions, le deuxième sur la gauche. Tous les autres paraissaient déserts, ou en tout cas silencieux.



Pfff ! Pas franchement, en fait… Risquer un nouveau combat contre ces… ces « créatures »…



Je m’immobilisai complètement et cessai de respirer, tendant l’oreille. Et parmi les hurlements enragés et les grognements de jouissance sauvage se dégageait une voix étouffée en même temps qu’un bruit de coups sourds répétés.



On se regarda un instant, la policegirl et moi.



Très doucement, pendant que ma compagne montait la garde, j’actionnai les poignées des portes voisines, mais toutes étaient fermées. Et la voix qui appelait paraissait encore plus lointaine à mesure que je m’éloignais dans le couloir.



Mais en avisant un extincteur un peu plus loin dans le couloir, je me dis que ça pouvait peut-être nous dépanner et créer un bon effet de surprise. Abandonnant ma hache, je fonçai décrocher l’appareil et le dégoupillai, vérifiai son fonctionnement, puis revins me poster devant la porte derrière laquelle ça beuglait toujours à tue-tête.



Je pris une profonde respiration puis tournai doucement la poignée ronde avant de balancer un grand coup de pied dans la porte qui s’ouvrit brutalement pour nous dévoiler un vaste bureau où cinq ou six fous furieux baisaient à tout va. Les hurlements s’interrompirent aussitôt et tous les visages, tous les yeux injectés de sang, se braquèrent vers nous. Ils étaient six, en fait. Trois mecs en train de se taper une nana et un autre type qui en enculait visiblement un dernier. Tous à poil, tous avec la peau craquelée de plaques grisâtres. À terre gisaient les restes déchiquetés de leurs fringues arrachées.


J’entrai en braillant. Charlène me suivit en lançant vivement :



Et elle tira en l’air. Mais ça n’eut d’autre effet que de faire retrousser les babines de deux « créatures » qui tournèrent sur nous, et surtout sur la jolie policière, leurs vilaines attentions.



Ils se mirent à gueuler de plus belle. J’arrosai aussitôt les deux autres qui jouaient les tantouzes. Et pendant que je vidais mon chargeur en tenant les affreux plus ou moins à distance, j’aperçus du coin de l’œil Charlène faire rapidement le tour du vaste bureau et découvrir une autre porte, qu’elle essaya d’ouvrir. Un des hystériques se rua dans sa direction avec sa queue pointant devant lui. Je tentai de l’intercepter à coups de neige carbonique, mais ça ne l’impressionna guère.



Elle se retourna pour faire face au type qui se précipitait vers elle.



Je n’eus pas le loisir de regarder davantage, car la situation devenait embarrassante de mon côté aussi, mais en entendant un coup de feu, je devinai que le gus ne s’était pas arrêté. Deux autres macaques envisageaient apparemment sérieusement de franchir mon barrage de mousse, qui commençait d’ailleurs déjà à se raréfier. Je les accueillis d’un grand revers d’extincteur en pleine tête qui les shoota l’un et l’autre et les mit visiblement hors service pour un moment.


Il ne restait plus que la nana et deux mecs qui la défonçaient en sandwich sur un fauteuil. Et s’ils grognaient en nous montrant les dents et leurs jolis yeux rouges, ils ne faisaient pas mine de se ruer sur nous, malgré la dose de CO2 qu’ils s’étaient ramassée dans la tronche.


Sans cesser toutefois de les surveiller, et toujours avec mon extincteur à la main, je contournai prudemment l’apprenti macchabée qui avait pris une balle dans le bide et agonisait plus ou moins sur le sol, pour rejoindre Charlène qui tambourinait contre la porte, apparemment verrouillée de l’intérieur.



Je me précipitai pour lui remettre un grand coup d’extincteur en pleine tête avant qu’il reprenne vraiment ses esprits torturés. Derrière moi, sans doute agacée, Charlène s’écarta et tira une balle dans la serrure qui vola en éclats avec la moitié de la porte. Mais celle-ci ne s’ouvrait toujours pas. Les enfermés de derrière avaient dû la bloquer avec une armoire ou un gros meuble. Et à l’autre bout du grand bureau de direction, les trois fous furieux baisaient encore à tire-larigot.



Le bruit d’un objet lourd que l’on déplace péniblement se fit entendre. Et enfin, la porte put s’ouvrir. Sur un type et une nana effrayés et pitoyables.



Le pas beau qui avait dégusté une balle en plein bide était en train de se redresser lentement.



Ils me suivirent à travers la pièce, esquivant soigneusement de loin tous les hystériques à terre, et sans quitter des yeux le trio qui s’ébattait toujours sans plus vraiment faire attention à nous.



J’allais lui demander pourquoi il fermait pas lui-même, mais quand je vis à quel point il tremblait, je pris la clé qu’il me désignait et verrouillai de deux tours la lourde porte de bois.



Abasourdis, Charlène et moi nous regardâmes sans savoir si on devait pouffer de rire ou non.



Ce fut leur tour de ne pas savoir s’ils devaient m’engueuler ou non. Et comme en réponse, un long hurlement sinistre s’éleva du fond du couloir.



Les deux se lancèrent un rapide regard embarrassé.




Nous y parvînmes sans encombre, sans mauvaise rencontre, et Charlène et moi eûmes enfin le loisir d’interroger à notre guise les deux rescapés de l’équipe de direction. Nous apprîmes qu’il s’agissait en fait du docteur Landry, directeur adjoint de l’hôpital, et de la doctoresse Harper, présidente du conseil d’administration. Les fous furieux qu’on avait abandonnés après les avoir aspergés de neige carbonique et de coups d’extincteur étaient les autres gradés importants de l’établissement, et ils se trouvaient là en « réunion de crise » suite aux événements récents, mais l’un d’entre eux avait vraisemblablement été mordu un peu plus tôt, et les autres avaient ensuite essayé de le maîtriser. Exactement comme ça s’était produit chez moi. À ceci près que je ne me souvenais pas qu’Emmanuelle eut été mordue…



Le toubib m’agaçait, moi aussi. Il pesait trop soigneusement ses mots pour être honnête.



Les deux se regardèrent encore longuement avec hésitation. Pfff ! Ils me faisaient chier !



Mais la toubibette Harper finit par lâcher le premier morceau :



Sinistre et menaçant, je caressai la hache que j’avais récupérée. Ça m’amusait assez bien, en fait, de jouer le pourri… Ils soupirèrent et restèrent un moment silencieux, mais le dirlo répondit finalement.



Il renâcla, hésitant.



Ce fut la médecine-woman qui lâcha le morceau.



Je ne pus m’empêcher de pouffer de rire.



Charlène, quant à elle, en restait parfaitement interloquée. Les toubibs se marraient pas non plus, eux, faut reconnaître.



De nouveau, il soupira, avant de reprendre.



Ils me contemplèrent avec des yeux désolés et impuissants. Charlène, amicale, posa chaleureusement sa main sur mon épaule.



Je cessai tout soudain de sourire.



Mais ils continuèrent comme si j’étais plus là.



Personne ne répondit. Pour la énième fois de la nuit, Charlène essaya d’utiliser son portable, encore sans succès. Elle soupira.



Il y eut un silence.



Mes informations ? Qu’est-ce que j’avais, comme informations ? Ils voulaient sans doute plutôt vérifier leur hypothèse de contamination sexuelle… Mais de toute façon, qu’y avait-il d’autre à faire ?




À suivre…