n° 15543 | Fiche technique | 38824 caractères | 38824Temps de lecture estimé : 23 mn | 02/04/13 corrigé 10/06/21 |
Résumé: Je trouve du travail dans un salon de thé branché. Un de mes collègue me propose alors une petite soirée avec sa copine et la copine de celle-ci pour me tenir compagnie. Cela commence dans un restaurant du centre-ville. | ||||
Critères: fh ff 2couples intermast fellation cunnilingu pénétratio | ||||
Auteur : Zahi (Informaticien professionnel, écrivain amateur) |
Épisode précédent | Série : L'été de la vengeance Chapitre 02 | Épisode suivant |
Résumé de l’épisode précédent :
En sortant après trois ans de prison, je n’ai que deux idées en tête : revoir ma copine, et retrouver celui qui m’a envoyé en taule. Mais les deux ont mystérieusement disparu. À l’appartement où habitait Salma, je trouve Fatma qui me permet de crécher chez elle. Après quelques jours à s’observer, nous finissons par faire l’amour.
Quand j’arrive au Café de la Jeunesse, je me précipite à l’intérieur et me dirige au bar. Il est deux heures de l’après-midi ; dehors, le soleil s’abat avec fureur sur le quartier de l’espoir. La route et les murs réverbèrent sous une onde de chaleur. La circulation est chaotique, les klaxons des automobiles se mêlent aux injures des conducteurs excédés, aux cris des passants désabusés, et les gendarmes du carrefour, censés mettre un peu d’ordre sur la chaussée, fument en transpirant sous un abri de fortune. En me voyant arriver vers lui, Boukthir, le serveur, m’accueille avec un sourire qui dévoile deux dents cassées. Ses yeux creusés dans les rides de sa peau sont rouges et à moitié ouverts, comme des vestiges de sa soirée arrosée de la veille. Depuis que je l’ai connu, je lui ai conféré, sans vraiment lui demander son avis, le statut de confident.
Il me sert un verre d’eau fraîche ; je le bois puis je sors une cigarette. Il me tend un briquet allumé en me disant qu’il vient de me trouver un bon boulot.
Étonné, j’exige plus de précisions.
Il marque un petit arrêt et allume une cigarette.
Nous demeurons silencieux pendant quelques minutes dans une chaleur suffocante. Boukthir achève sa cigarette en me regardant, alors que je réfléchis sur la proposition, sans avoir vraiment une intention définie. S’il est vrai que je cherchais du travail depuis quelques jours, il est aussi vrai que je ne souhaitais pas en trouver aussitôt. J’ai encore besoin de profiter de ma liberté.
En prononçant ces derniers mots, Boukthir m’a attrapé le poignet et m’a regardé droit dans les yeux, puis il a plongé dans une crise de toux. J’ai dû me précipiter et le soutenir pour qu’il ne succombe pas derrière le bar.
À huit heures du soir Boukthir doit fermer le café. Je rentre alors chez Fatma en pensant à Salma. J’ai tenté de l’appeler pendant deux jours entiers, presque toutes les heures, même la nuit car je n’arrivais plus à dormir, mais je n’ai eu aucune réponse. Au début, il y avait une dizaine de sonneries puis ça s’arrêtait. Après, ça sonnait occupé ; et les dernières fois, un message me signalait gentiment que le numéro demandé n’est pas connecté au réseau.
En ouvrant la porte de la maison, je trouve Fatma assise sur le canapé. Elle a mis une nouvelle robe rouge, très décolletée, qui lui arrive au milieu des cuisses. Un truc à faire tourner les têtes. Elle fume une cigarette, et dès qu’elle me voit, elle souffle un long jet de fumée, tellement long que j’en conclus qu’elle m’attendait depuis un petit moment.
Je me rapproche d’elle, m’affale sur un fauteuil et la regarde avec suspicion. Elle est très maquillée ; ses yeux sont teintés d’un noir profond, ils brillent à la chaleur. Ses cheveux tressés tombent magnifiquement sur ses épaules en faisant comme des vagues amples et volumineuses. Elle a le look d’une petite sauvageonne, prête à jaillir sur sa proie.
Tout en parlant, elle se met debout et entre dans sa chambre puis sort avec une bouteille de whisky encore cachetée. Elle paraît bien heureuse et dégage une énergie folle. Elle pose la bouteille sur la table du salon puis entre dans la cuisine et ramène un plateau où il y a deux verres, des glaçons dans un bocal, deux canettes de coca et des assiettes d’amandes et de noix de cajou. Puis elle met en marche la radio ; on y passe une chanson très connue de Warda : J’aime tenir ta compagnie.
Elle vient s’asseoir à côté de moi, appuie sa tête contre ma poitrine et se met à accompagner la chanson d’une voix douce.
Elle me sert un whisky avec glaçons, et se sert un Coca.
Elle se remet à chanter le refrain avec la chanson qui passe toujours à la radio (il faut dire que pour Warda, comme pour Oum Kalthoum, on a l’impression que les chansons ne se terminent jamais). Puis elle remet sa tête sur ma poitrine et pose sa main sur mon ventre. Lorsque je termine mon verre, elle m’en verse un autre puis elle allume une cigarette que nous fumons ensemble. Après le deuxième verre, l’effet de l’alcool m’a ôté mes dernières défenses : la preuve en est que je ne suis plus insensible aux charmes qu’elle m’expose. Sa voix me parvient plus douce et plus agréable, ses modulations légèrement mélancoliques paraissent remplir tout l’espace d’une complainte de l’existence qui ne laisse pas indifférent. Mes mains deviennent moites, ma respiration s’accélère, mon érection est visible. Soudain, elle me semble belle, tellement belle que je pense n’avoir jamais été à côté d’une fille aussi belle. Après avoir terminé mon verre, je mets une main sur sa cuisse et je la fais monter petit à petit vers son sexe. Elle fait comme un geste de résistance et serre ses jambes, mais j’insiste et, petit à petit, elle me laisse remonter vers sa culotte que je trouve toute humide. En même temps, elle déboutonne ma chemise et se met à lécher mon torse. Puis elle m’offre sa bouche et nous nous embrassons longuement. Je lui chuchote, en mordillant le lobe de son oreille :
Rapidement mon sexe, teinté de pourpre, disparaît dans sa bouche. Elle me pompe un bon moment, en léchant mes bourses. Puis, de peur de me déverser prématurément, je me redresse et je lui enlève sa robe et sa culotte. Sans attendre, je m’agenouille à ses pieds et je lui sépare les jambes. Elle tend sa tête en arrière et se met à gémir doucement alors que je lèche autour de sa fente et que j’embrasse doucement ses cuisses. Je renifle longuement les émanations, corsées et agréables, de sa chatte humide. Dès que ma langue touche son clitoris, elle exhale un pur plaisir. Je commence à accélérer un peu. Je me barbouille le visage dans son doux nectar. Puis je me mets à claquer ma langue dans et hors sa boîte de jus jusqu’à ce qu’elle explose droit dans ma bouche.
Je me relève pour souffler et je vais l’embrasser, puis je prends un autre whisky et nous fumons une autre cigarette ensemble. Mon sexe restant dur, elle vient le chatouiller en soufflant sa fumée sur le gland. Cela le fait légèrement vibrer et cela la fait éclater de rire. Puis elle lui donne un coup de langue et aspire délicieusement le bout enflé entre ses lèvres. Dès lors, un sentiment incroyable m’envoie des frissons dans le dos. Mon excitation est extrême lorsqu’elle vient s’empaler sur moi, en me tournant le dos. Humide et lubrifiée, elle s’enfonce tellement que je me sens remplir son ventre. Je commence à la défoncer lentement, puis je vais plus vite. Après quelques minutes, elle grogne de plaisir alors que je la pilonne avec la régularité d’un marteau-piqueur. Elle crie tellement fort que j’ai peur qu’à tout moment les voisins du dessous viennent frapper à la porte, nous demandant de faire moins de bruit. Mais rien ne la retient plus ; elle balance son corps éperdument en arrière, ses ongles enfoncés dans mes cuisses. Le canapé est complètement trempé de son jus. Elle paraît avoir encore soif.
Ainsi, nous restons un petit moment, puis je livre ma semence, et en même temps elle se met à trembler vigoureusement. À la radio, Warda s’est tue ; on passe les infos du soir.
Dix minutes après, je prends une douche alors qu’elle s’essuie le corps, puis nous fumons une autre cigarette.
J’avais prévu de la prévenir que j’avais probablement trouvé un boulot, mais je me tais. Je commence à avoir peur pour elle.
Le lendemain matin, en me réveillant, elle dort les bras tendus sur ma poitrine. Le soleil jette un petit voile de lumière sur ses genoux. Un petit moustique qui voltigeait tout autour vient se poser sur son sein. J’ai pensé un instant à l’écraser, mais je me suis dit que c’était vraiment inutile de priver une bête aussi petite de vie. Il est resté quelques secondes, puis il s’est envolé à nouveau, alors que Fatma se réveille à son tour.
---oooOOOooo---
Les raisons pour lesquelles un homme fauché quitte une fille aussi fauchée sont très diverses. Le résultat dépend de la manière dont les deux personnes appréhendent l’objet et la qualité de leur relation. En ce qui me concerne, pour quitter Fatma, c’était à la fois très simple et très compliqué. D’un côté, il fallait déménager mes affaires ; mais comme je n’en avais pas, c’était très vite réglé. Le plus dur, c’était de lui annoncer mon départ, et comme je n’ai pas eu le courage de le faire, j’ai préféré la laisser découvrir toute seule mon absence, un certain soir, une semaine après mon début au salon de thé. Elle m’a appelé, la pauvre, m’a prié de revenir, puis elle a éclaté en sanglots. Mais je suis resté dur comme du marbre, même si cela ne s’était pas passé sans remords. C’était devenu très compliqué pour moi de faire l’amour avec elle tout en pensant à Salma. J’avais beau chercher au fond de moi-même, je n’avais trouvé aucun penchant pour Fatma. Il fallait de toute manière rompre un jour ou l’autre.
C’est ainsi que, par une chaude soirée d’août, je me trouve habiter avec un autre serveur du salon de thé, que je connais à peine depuis quelques jours. Le patron nous a trouvé un petit studio dans la cité El Aouina, toute proche du lac de Tunis, à une demi-heure de marche du salon. Il l’a meublé à ses frais de deux lits, un frigo et une plaque de cuisson. Lorsque j’y rentre pour la première fois avec mon colocataire, nous manquons de suffoquer. Une torride odeur de fumée de cigarettes, d’humidité, de carburants et d’émanations humaines y règne, comme suspendue en l’air et collée profondément aux murs et aux objets. Une ampoule à nu, pleine de poussière, pendue à un fil au plafond, est la seule source de lumière. Le studio est en sous-sol, une espèce de pièce sombre faite pour un gardien, où l’air n’entre que par une toute petite fenêtre sous le plafond qui ouvre sur un parking de voitures.
Si Zoubir, qui nous accompagne pour cette première visite, est resté à la porte du studio.
Nous restons muets alors que nous mettons les pieds à l’intérieur avec une apparente déception.
Il nous jette les clés et s’éclipse alors qu’il est plus de deux heures du matin. Je m’allonge sur un lit et fume une cigarette tandis qu’Ali se déshabille et prend une douche. C’est un robuste aux cheveux lisses et abondants. Un mec de trente ans avec une bouche un peu sèche et un sourire permanent. Deux yeux brillants dominent son visage et lui donnent l’air d’être toujours content, nonobstant ce qui lui arriverait. Il a une certaine beauté féminine qu’il entretient involontairement en mettant des vêtements moulants. Lorsqu’il bouge, un paquet de muscles semble se déplacer sur son torse, en dessous de son tee-shirt au col en V. Je l’entends fredonner un air traditionnel sous l’eau, avec une belle voix et une mélodie assez correcte. Quand il termine sa douche, il revient en boxer et s’étale sur son lit alors que je le poursuis minutieusement des yeux.
Lorsque je me réveille le lendemain, je ne le trouve pas dans le studio. Il est dix heures passées alors que nous reprenons le service à seize heures. Je prends une douche puis je m’habille et je sors visiter le coin. C’est un amas de blocs de huit à dix étages, anormalement proches les uns des autres, avec des façades raclées, des fenêtres fermées, de construction assez récente. Il y en a de toutes les couleurs : des silhouettes blanches, bleues, ocres, sans le moindre souci de respecter une quelconque harmonie. Comme ça, au milieu, on se sent enfermé dans une ruche ; toutes les lignes d’horizon sont bouchées par les immeubles qui se précipitent les uns contre les autres. Il m’a fallu marcher plus de dix minutes pour retrouver la rue principale et souffler à l’air libre. Dans un coin, je trouve un petit café où je prends tranquillement un café au lait et un croissant, puis je prolonge mon excursion aux alentours, en cherchant une épicerie pour acheter de quoi préparer à manger avec les dix dinars (environ cinq euros) que m’avait avancés Si Zoubir la veille.
En revenant au studio, je trouve Ali qui a ramené deux sandwiches. Il m’attend pour manger, ce que je trouve très sympathique de sa part.
Les sandwiches finis, nous restons allongés sur nos lits à tchatcher sur plusieurs petits sujets sans importance, puis soudain fulgure en moi une petite pensée pour Salma. Elle m’avait dit un jour, après avoir fait l’amour :
Elle était toute nue, avait mis sa tête sur mon ventre et regardait le plafond.
Elle avait allumé une cigarette en grillant une allumette et laissé la flamme consumer lentement la tige de bois jusqu’à atteindre ses doigts, et c’était moi qui avais soufflé pour l’éteindre.
Là, elle s’était arrêtée de parler pour prendre une grande bouffée de sa cigarette.
J’étais à moitié sérieux. À l’époque, je n’étais pas encore sûr de mes sentiments envers elle, et il se pouvait que mes réponses élusives tombent sur elle avec une certaine cruauté.
Nous sortons de la cité et nous longeons la route qui mène au lac. C’est l’heure à laquelle les rues sont vides, tout le monde fait sa sieste, la mosquée d’à côté appelle à la prière de l’après-midi. Arrivés au bord du lac, nous sommes accueillis par un joli envol de mouettes grises. Dans le café, nous trouvons la femme de Si Zoubir qui nous fait aussitôt signe de nous dépêcher.
---oooOOOooo---
Deux semaines s’étaient déjà écoulées depuis que j’avais commencé à préparer les narguilés au salon « Les nuits de Paris ». Deux semaines fades, sans substance, où rien de particulier ne s’était passé. Salma ne m’avait fait aucun signe, et de mon côté j’avais renoncé à l’appeler toutes les heures. D’ailleurs, cela fait une semaine entière que je ne l’ai pas rappelée. Mieux encore : depuis quelques jours, je ne pense plus à elle qu’à des moments très vagues. Il y a certainement quelque chose qui a changé en mon for intérieur, mais je suis incapable de dire avec précision de quoi il s’agit. Il faut avouer que le narguilé me prend tout mon temps disponible. Dès que je commence à seize heures, je nettoie les appareils, récure la partie argentée, puis j’attends les commandes d’Ali et des autres serveurs. J’ai une vingtaine de parfums avec des qualités différentes, et à chaque fois je dois charger l’appareil de tabac, mettre les braises et essayer le narguilé jusqu’à ce que la circulation de la fumée y soit bien fluide. Cela me fait des journées presque pleines jusqu’à minuit passé ; rarement le flux est interrompu. Lorsque je quitte le salon, j’ai ingurgité une énorme quantité de fumée et les odeurs des parfums me collent aux vêtements et à la peau, ce qui fait jacasser Ali : « Ce soir, tu sens la pomme ! » ou la fraise, ou le raisin.
Le lundi soir, le salon se met en service minimum, le patron permet alors à une moitié du personnel de se reposer. C’est ainsi qu’avec Ali je vais goûter à ma première soirée de repos. Il me propose alors de jouer au client riche et fortuné d’un salon de thé, et qu’en guise de compagnie il ramène une copine. Constatant alors qu’il y a quelque part un déséquilibre, il me propose de demander à sa copine de me trouver une compagnie. Nous sommes alors conscients que la soirée va nous éponger les quelques dinars que vient de nous remettre Si Zoubir, et tous les pourboires d’Ali.
Ça s’est très vite fait. À vingt heures, nous allons retrouver Emna (la copine d’Ali) et Amani au centre-ville. Ce sont deux filles fauchées, comme nous, qui ont abandonné leurs familles au fond du pays et qui travaillent comme vendeuses dans une parfumerie. Elles nous attendent à une bonne table pour quatre, dans un restaurant branché. Emna a une petite robe de soirée noire alors qu’Amani est tout en rouge, à part le sac à main. Elles ont mis un vernis à ongles et des bottes talon-aiguille, tout en noir, ce qui fait qu’avec mon jean et mon tee-shirt fripé je me suis senti ridicule. Ce sont des brunes, de taille moyenne, avec un grand trait de fard autour des yeux et des bouches écarlates. Elles se ressemblent tellement qu’on dirait des jumelles. Il n’y a que la coupe de cheveux qui les différencie vraiment : Emna a ramassé ses cheveux en chignon, tandis qu’Amani les laisse tomber libres sur ses épaules et sur son dos.
Dans le restaurant, je connais un serveur qui nous a aussitôt offert un apéritif et pris nos commandes.
À vrai dire, j’avais pris une douche, et en plus Amani est tellement parfumée que j’ai manqué de tousser lorsqu’elle a approché sa tête. Puis Emna nous raconte comment le patron veut la draguer, et comment la patronne menace de la virer si elle ose tenter son mari. Cela s’est compliqué même un peu tout dernièrement et la patronne a interdit à son mari l’accès à la boutique lorsqu’Emna est à l’intérieur.
Nous éclatons de rire en buvant notre apéritif, puis le serveur arrive avec les couscous et les salades dans des grandes assiettes creuses. Il nous sert un rouge qu’il me fait goûter et que je trouve médiocre, légèrement bouchonné, tout en acquiesçant machinalement de la tête.
Je me débats avec le couteau et la fourchette en tentant de ne pas ajouter des couleurs à mon tee-shirt et en suivant des yeux les seins d’Amani qui parle maintenant du patron de la parfumerie en mâchant sa salade.
Cela excite tout le monde et nous en rigolons encore.
Après le repas, nous allons dans un salon de thé où je prends un narguilé bien parfumé, puis nous prenons un taxi ensemble et nous allons chez les filles terminer la soirée. Passant par une supérette, nous avons acheté du whisky, du gin, du Coca-Cola et des fruits secs. Une fois installés à l’intérieur d’un petit salon avec deux canapés en cuir défraîchi, Amani nous met un disque d’Oum Kalthoum et Emna nous sert à boire.
Une heure après, les bouteilles sont presque vides et le cendrier est plein. Il fait chaud, la fenêtre est ouverte, l’air est absent. Emna et Ali commencent à s’embrasser. D’un geste de la main, je demande à Amani de s’asseoir sur mes genoux. Elle vient aussitôt, complètement saoule, manquant de tomber. Je l’embrasse sur la bouche et commence à la déshabiller.
Les filles échangent un petit signe de la tête.
Amani regarde Emna qui glisse vers le bas les bretelles de sa robe et laisse tomber ses seins entre les mains d’Ali. Elle me paraît encore hésitante ; je lui sers à boire un autre verre, puis je le reprends sur mes genoux et lui embrasse le cou. Elle ne fait aucune résistance lorsque je lui dégrafe la robe, puis je lui triture les seins tandis qu’elle mouille les lèvres dans son verre, puis elle le vide entièrement.
Elle commence à s’abandonner.
Soudain, elle se met à onduler du corps et à presser une main sur ma braguette, alors que sur le canapé en face le sexe d’Ali est dans la bouche d’Emna.
Je me lève, la mets complètement nue et l’amène à côté d’Emna qui s’évertue à sucer Ali sur le canapé, les jambes tendues en arrière et la chatte poilue suspendue en l’air.
Mais je sens que l’alcool l’a bien émoustillée.
Elle met un coup de langue et Emna tressaillit. Comme revigorée par l’effet, Amani enfonce sa langue et commence à laper, mettant de plus en plus de mouvement et Emna s’agite plus fort, ferme les yeux et abandonne complètement la queue d’Ali qui s’écarte au bord du canapé, puis va s’affaler sur un fauteuil, la queue retombée. Je m’écarte et regarde avec délectation Amani s’abreuver dans le con d’Emna qui tressaute de tout son corps alors que la langue d’Amani est collée en elle comme une sangsue.
Puis, rapidement, Emna jouit et se raidit. Une fois reposées, je fais allonger Amani sur le canapé, les jambes écartées au maximum, légèrement élevées, puis je mets la tête d’Emna entre ses jambes et elle commencer à lui laper le con comme une chienne enragée. Venant à mon secours, Ali se met à doigter la chatte mouillée et dilatée d’Emna alors que je regarde d’un œil admiratif.
Lorsqu’Amani a son orgasme, Emna remonte sa bouche vers ses petits seins qu’elle barbouille de salive, lui mordillant de temps à autre les tétons excités, puis elle remonte encore et lui enfonce sa langue trempée dans la bouche. Je les regarde s’embrasser à fond. Amani, affamée comme une tigresse en chaleur, prend dans sa bouche la langue goulue d’Emna et l’enroule de sa propre langue pleine de salive, et toutes deux se mettent à se frotter le corps, écrasant chacune le con de l’autre avec sa cuisse. Puis, déchaînée comme une folle, Emna se redresse et vient poser son con sur le visage d’Amani qui se met à le laper et à enfoncer son nez entre ses lèvres dilatées. Emna, apparemment à bout de souffle, retombe par terre et toutes les deux, en poussant des gémissements gutturaux comme des animaux en rut, entreprennent de se frotter leur propre chatte avec des mains agitées jusqu’à raidissement puis, de concert, elles jettent l’éponge en émettant de longs grognements graves et saccadés.
Nos queues sont enfin prêtes pour enfoncer les filles. Je prends de mon côté Amani et je l’allonge sur le canapé, puis je pénètre doucettement sa chatte humide. Comme revigorée, elle se met à geindre en me regardant avec des yeux implorants. Je passe les bras autour d’elle et l’attire contre mon corps ; elle serre ses jambes autour de ma taille. Je bouge lentement en elle, et elle se met me dire qu’elle m’aime, qu’elle n’a jamais eu autant de plaisir dans sa vie. Toujours enfoncé en elle, je reste longtemps à aller et venir doucement entre ses reins, emporté par l’agréable sensation que me donne la chaleur de sa fente. Puis, sentant une poussée de plaisir, je lui soulève les reins d’un coup et la pénètre jusqu’au fond, l’entraînant avec moi dans un petit mouvement de rotation. Je me laisse guider par les délices de la sensation, lui imprimant des mouvements lents et profonds, puis je me déverse en elle d’un long jet interminable. Lorsque je me calme, je m’effondre sur elle. Amani ferme les yeux, pousse de grands soupirs, et son corps frissonne plusieurs fois de suite en petits spasmes. En ce moment, Ali et Emna, enlacés sur le canapé d’en face et qui nous regardaient depuis un moment, nous applaudissent chaudement.
---oooOOOooo---
Nous avons repris une autre fois notre partie à quatre, puis Amani s’est mise à me rappeler toutes les heures. On s’est vus ensemble quelques fois et nous avons fait l’amour dans le studio que je loue avec Ali. Mais comme pour Fatma, je sentais qu’il me fallait couper rapidement la relation avant qu’elle ne se complique et devienne un lourd fardeau à porter. Il se trouve également qu’Ali voulait arrêter avec Emna, qui demandait un engagement fort de sa part et une promesse de mariage. Mais les deux filles se sont montrées coriaces, et elles sont venues ensemble faire un scandale dans le salon de thé dans lequel nous travaillons. Si Zoubir les avait alors menacées d’appeler la police si elles continuaient à nous déranger devant la clientèle. Amani m’a fait vraiment pitié ; elle était en pleurs et paraissait très fatiguée.
Le lendemain, en revenant au salon de thé, Si Zoubir m’a demandé en aparté. Assis derrière la caisse, il joue avec un stylo à bille en se donnant des petits coups sur la main. Derrière lui est accrochée une petite lithographie dans une cadre en argent. C’est la première fois que je fais attention à ce petit dessin représentant une voiture de collection. Il y a pourtant plein de posters de voitures de luxe qui jalonnent ici et là les murs du salon, mais ce petit tableau, de loin plus beau que tous les autres, m’avait échappé.
Il fait de grands gestes des bras, me signifiant qu’il me tient au chaud dans son cœur. J’acquiesce de la tête, étonné par la tournure emphatique de son discours, et ayant une crainte qu’il n’ait quelques intentions de nuisance. On ne sait jamais avec les patrons. Il replace son stylo à côté de la caisse et me regarde profondément.
L’homme était grand et plein, avait un costume et une valise diplomatique en dépit de l’étouffante chaleur qui régnait en ce début d’après-midi. Il était coiffé d’un chapeau noir incliné sur son front et portait de grandes lunettes de soleil qui masquaient une grande partie de son visage. Il m’avait attendu pendant une demi-heure. Il était trop vieux pour être un ami d’enfance dont j’ai perdu trace, trop élégant pour être un agent de police en civil. Ce qui est certain, c’est qu’il n’a pas plu à Si Zoubir.
Intrigué, je reprends mon job au fond du salon, dans la salle aveugle où se mélangent les parfums des narguilés. J’ai déjà une dizaine de commandes en souffrance.
Dans l’attente de minuit, le temps s’écoule avec une lenteur surprenante. Comme si chaque minute veut durer une éternité. Comme si chaque seconde est animée d’une volonté propre, celle de me voir souffrir dans l’attente de cet inconnu.