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n° 16055Fiche technique38515 caractères38515
Temps de lecture estimé : 22 mn
17/02/14
Résumé:  Coralie vit ses dernières aventures à Paris, avant un changement important dans sa vie.
Critères:  f ff intermast nonéro -travail
Auteur : Larges Épaules  (Homme de 50 ans, amoureux des mots et des femmes)            Envoi mini-message

Série : Coralie, une fille de son temps

Chapitre 06 / 12
Changement de cap prévu

Résumé de l’épisode précédent : Coralie apprend qu’elle va sans doute devoir déménager à Toulouse, suite à une promotion professionnelle. Elle est tentée, mais n’est pas certaine de vouloir abandonner sa vie à Paris.






J’ouvre la présentation, et prends enfin connaissance du contenu de ce job. Je découvre que le bureau de Toulouse comptera une quinzaine de personnes à terme, que le but est de faciliter l’intégration entre le client (je savais) et les fournisseurs et sera la base d’une équipe de consultants, qui, dès septembre, travailleront en direct pour quatre équipementiers importants (c’est nouveau), basés à Toulouse et région. Je ne savais pas que ma boîte avait ces contrats. La présentation souligne les avantages de cette nouvelle situation. Toutes les améliorations que nous pourrons amener sur les sous-traitants finiront par se traduire par des économies chez le client. Je découvre enfin un slide qui me concerne directement : CV, parcours, réalisations (largement amplifiées) lors de la première année de la mission en cours. Tout cela me laisse dubitative. Ai-je les épaules pour le job ? Je n’ai jamais que 29 ans. Ne suis-je pas en train d’enfiler un costume trop grand pour moi ?


Retour à la coloc vers 19 heures. Repas léger avec les filles, qui ont bossé toute la journée, comme à peu près toute la semaine. Elles sont en phase de décompression. Magali est comme souvent habillée de manière incroyablement sexy. Un short minimaliste et un top en treillis, qui lui laisse le ventre à l’air et ne cache pas grand-chose de ses seins. Le treillis laisserait passer de gros pavés. Je ne lui laisse pas dix minutes avant de se faire violer si elle sort comme ça dans la rue. Olivia nous quitte rapidement en disant à Magali qu’elle la rejoindra sur place.



Voilà donc la raison de la tenue de Magali. Je ne sais pas pourquoi, mais je la trouve un peu vulgaire, alors qu’elle ne m’avait pas choquée jusque-là, malgré des tenues encore parfois bien pires. J’appelle Capucine et nous convenons de nous voir le lendemain à 14 heures au même endroit que la dernière fois. Je n’évoque rien d’autre avec elle, car tout d’un coup, je me sens surveillée. C’est très irrationnel sans doute, mais tous les événements récents m’ont mise mal à l’aise. Mon mobile serait-il sous écoute ? J’irai demain m’acheter un mobile avec une carte prépayée. La promenade est très agréable. Je demande à Sandra de me parler de sa passion pour l’architecture.



Je ne relance pas Sandra, car je ne voudrais pas l’inciter à me dire des choses qu’elle ne désire pas. Il y a évidemment qu’il serait chouette d’avoir Sandra à Toulouse, pourquoi pas en coloc, mais je dois encore y réfléchir.



Je n’en demande pas plus, mais tout cela n’ajoute rien à la clarté de la situation. Nous rentrons et je passe la soirée à préparer la présentation de mardi. Je surfe également sur les sites d’agences immobilières, et réalise que je pourrais avoir un logement très confortable à Toulouse pour le budget que j’avais décidé de consacrer à mon logement à Paris. De la place pour Capucine, pour Sandra ? Pour les deux ? Je verrai sur place la semaine prochaine. Je m’endors avec mes héros de papier. Rien de tel que leurs mystères pour m’endormir, et me faire un peu oublier les miens. Je retrouve Capucine le lendemain comme convenu. Elle a fait un savant mélange entre ses vêtements « artistes », et ceux que nous lui avons passés. Elle n’a pas remis ses piercings, ce qui n’est pas dommage. Visiblement pas de soutien, mais on est samedi. L’ensemble n’est pas mal du tout, et elle semble un peu intimidée.



C’est quoi ce bintz ? Comment André était-il au courant de cette histoire ? Pourquoi avait-il passé ce coup de fil ? Je me sens comme une marionnette qui pend au bout de fils, et qui ne peut décider de rien toute seule.



Capucine m’avait parlé de ses rapports non protégés avec des homosexuels.



Capucine me prend la main et la caresse tendrement. Est-ce que j’éprouve quelque chose pour elle ? Bien entendu, son corps me fait envie, mais je ne suis pas certaine qu’il y ait plus. Le broute-minou est très agréable, mais rien ne vaut un bon coup de queue.



Nous optons pour la seconde. Capucine connaît un petit hôtel miteux où on peut s’acheter deux heures d’intimité pour cinquante euros. Ma récente augmentation met la chose dans mes moyens. Le fait de payer, de monter dans l’escalier jusqu’au troisième derrière le beau petit cul de Capucine, m’excite un peu. On chahute en montant, et Capu semble excitée aussi, alors qu’elle est souvent un peu effacée avec moi. Capucine commence par m’expliquer que le virus se transmet principalement par les échanges de fluides corporels comme le sperme, le sang, le liquide vaginal. Aucun danger par contre de transmission par la salive, et les risques sont quasiment inexistants lors de rapports bucco-vaginaux.



Je sens Capucine un peu réticente à prendre l’initiative. Je lui prends les mains et je l’embrasse doucement sur les joues, dans le cou, sur les lèvres. J’ai envie de lenteur et de sensualité. L’environnement de la chambre est très glauque, mais nous sommes seules au monde. Capucine a compris mon jeu et reste passive avec les bras le long du corps. Nos respirations s’accélèrent. Capucine commence à me caresser le dos.



Je commence alors à la déshabiller très doucement, en effleurant le bout de ses seins à travers son chemisier. Elle frissonne à chaque fois, ce qui m’excite d’autant plus. Je prends un temps fou à chaque bouton, tout en l’embrassant très doucement sur le visage. Sa bouche cherche la mienne, mais je m’écarte pour la faire languir. Vient ensuite le tour de son pantalon. La voici nue en culotte et je caresse ses petites fesses. Cette fille est très maigre, et c’est sans doute plus dû aux privations qu’aux régimes. Elle a aussi une série de tatouages, sur le ventre, le dos, sur les côtes. Ses piercings des seins ont l’air d’amplifier ses sensations, et je me demande si c’est douloureux.



Capucine m’effeuille doucement, ses mouvements sont très lents mais semblent un peu retenus. Nous sommes maintenant nues, et je découvre que Capucine a aussi d’autres piercings, près du clitoris et dans le nombril. J’ai peur de lui faire mal et elle me guide dans mes caresses. Tout cela est très sensuel, et nous jouissons chacune à notre tour d’abord, ensemble ensuite.



Je sens qu’une pause est nécessaire. Pas la peine d’en rajouter. Je prends Capucine dans mes bras et la console. Quelle histoire incroyable !



Capucine en a les larmes aux yeux, et moi aussi. Je me sens incroyablement bien comme cela, allongée nue contre elle. La jouissance qu’elle m’a donnée m’apaise. Je me verrais bien vivre avec elle. Mais il y a que je vais partir à Toulouse. Et aussi que je ne prendrai pas de décision avant son second test HIV. Et puis que je ne désire pas de relation exclusive avec une fille, car les hommes me plaisent, et qu’il est plus facile d’avoir un couple hétéro. Mais il n’y a pas de raison de ne pas lui dire la vérité.



Je me projette sans doute un peu loin, mais je crois qu’il y a quelque chose de malsain dans l’intervention d’André pour le boulot de Capucine. Nos deux heures de « love hôtel » sont presque terminées. Nous nous rhabillons et quittons la chambre.



Nous avons passé le restant de l’après-midi ensemble et Capucine m’a emmenée le soir à un spectacle d’avant-garde. Dix personnes dans la salle, et une pièce très hermétique, à laquelle je n’ai pas compris grand-chose.



Dimanche très calme à la coloc. Sandra et Magali sont dans leur famille, Olivia à l’hôpital. Travail sur la présentation, renseignements sur la vie à Toulouse, réflexions sur les événements récents.


Lundi matin au bureau, mail à André.


Cher André,

Je vous confirme, quatre heures avant le délai, ma décision d’accepter votre proposition dans le projet « Toulouse ».

J’ai encore quelques questions concernant la présentation et le projet global, ainsi que mon rôle précis. Serez-vous à Paris aujourd’hui ?

Bonne journée

Coralie


En temps normal, je n’aurais pas posé cette dernière question puisque j’ai accès à l’agenda d’André. En essayant de le consulter ce matin, l’accès m’en a été refusé. J’espère qu’il s’agit d’un problème technique.


Réponse d’André


Bonjour Coralie,

Je me réjouis de ta réponse pour le projet. Je pense que c’est la bonne décision.

Je ne suis pas au bureau ce jour et répondrai à tes questions dans l’avion demain matin

Bonne journée,

A.


Lundi également, SMS de Capucine sur mon mobile privé :


Test négatif, tout est OK


Le soir, nous nous retrouvons pour le dîner à quatre et Olivia lance :



Ma remarque a jeté un froid. Je vois Sandra extrêmement mal à l’aise. Elle a sans doute envie de parler, mais quelque chose la retient.


Mardi matin à l’aéroport : nous sommes dans le lounge business d’Air France, et passons en revue la présentation. Je pose mes questions, auxquelles répond André.



Nous montons dans l’avion, qui n’a pas de retard pour une fois. Nous sommes assis en business, et un silence s’installe.



C’est une manière d’annoncer que je ne serais certainement pas preneuse d’une « leçon », ce soir à l’hôtel. Nous travaillons ensemble en modifiant quelques points mineurs aux présentations. Réunion à neuf heures au siège du client. Un bâtiment particulier, dont les bases sont plus étroites que les étages, et un faux air de navette spatiale à peine atterrie. Salle de réunion gigantesque, pour cinquante personnes au moins. On nous fait entrer à neuf heures pile. S’y trouvent six personnes dont deux que je connais. Échanges de cartes. Nous avons en face de nous rien de moins que le haut management du projet sur lequel nous travaillons depuis un an. Deux Français, deux Allemands, un Anglais, un Espagnol. Une répartition logique chez ce client qui est sans doute la seule société véritablement européenne. Pas trop de questions sur ma partie de présentation, et un commentaire de la part du directeur du design.



C’est au tour d’André de prendre la parole. Sa présentation porte sur le projet en cours, son avancement et ses résultats. Nous sommes globalement en avance sur le planning prévu et les résultats obtenus sont bien au-delà des promesses faites en début de projet. Une discussion très technique s’ensuit sur des problèmes mineurs et aussi majeurs. Je ne comprends pas tout ce qui se raconte (mon manque de connaissance de l’aéronautique ne m’aide pas), mais je crois percevoir chez le client le désir de vouloir aller plus vite encore, mais aussi plus loin dans le projet. André leur explique qu’il ne pourra faire cela qu’avec plus de gens, ce qui demandera au moins trois mois, mais plutôt six, avant de faire sentir ses effets. Ils évoquent nos nouveaux contrats avec les équipementiers, et se demandent s’il ne faudrait pas leur allouer en priorité ces ressources. André maintient que cela pourrait se faire, naturellement, mais qu’ils seraient gagnants sans doute à laisser les choses en l’état. Je suis un peu perdue dans tout cela, et dans mes pensées également. Les œillades appuyées de certains participants me laissent à penser qu’ils sont amateurs de femmes, même au milieu d’une discussion très importante. La réunion se termine, elle a duré trois heures, et nous prenons congé. Ces types comptent parmi les meilleurs au monde dans leur domaine, et je vais avoir la charge de les côtoyer fréquemment. Beau challenge !


Nous prenons sur place un déjeuner rapide, puis allons à un kilomètre de là, dans nos nouveaux bureaux. Le représentant de l’agence nous attend. C’est un immeuble neuf, de belle classe, et j’apprends que nous avons loué le quatrième étage. C’est complètement vide, à part une table et six chaises. Nous parcourons l’espace et l’homme de l’agence nous vante les qualités de son produit, un système de vitrage spécial avec des volets automatiques pour se garder du soleil du sud (je pense à Sandra), un plancher en bambou plus hygiénique que la moquette, un airco avec pompe à chaleur, économique en énergie, etc.


En parcourant les lieux, il me semble qu’il y a moyen de loger beaucoup plus que les quinze personnes dont j’ai entendu parler. Au moins deux fois plus. L’homme nous quitte en nous laissant quatre jeux de clefs. J’en reçois trois des quatre d’André.



Arrive ensuite Loana, beauté du sud d’une trentaine d’années, qui représente le bureau d’architectes d’intérieur en charge de l’aménagement. Elle déroule ses plans sur la table et les commente. Un film sur son ordinateur présente une visite virtuelle complète du bureau. Nous avons alors une discussion sur différents points de détail concernant par exemple l’occultation des salles de réunions. André insiste pour que les vitres soient totalement opacifiées alors qu’il est plutôt d’usage d’avoir des vitres avec des lignes, alternant le transparent et l’opaque. S’ensuit alors une présentation du budget.



J’ai un bon sentiment à propos de cette fille qui doit avoir une ascendance espagnole comme beaucoup dans la région. Loana est-il espagnol ou italien ? Son corps est une invitation à l’amour, elle a des cheveux jusqu’aux fesses, et je la sens très raffinée. Quelqu’un qui pourra certainement me renseigner sur les bons plans logement à Toulouse. Et plus si affinités. Je me dis que je pense de plus en plus au sexe. Pas désagréable.


Nous avons quelques minutes d’interruption avant l’arrivée du rendez-vous suivant. André et moi nous promenons le long des vitrages, et je me demande dans quel coin je vais me placer. Côté route avec vue sur les bureaux du client, et également sur les halls de montage, très loin, ou alors vers l’arrière, moins de vue mais beaucoup plus calme.



Nous poursuivons la discussion sur le projet et André est plus professionnel que jamais, il m’explique mon rôle plus en détail, les interactions avec lui et le bureau de Paris. Enfin, sur les dimensions nouvelles du projet, qui en fait se ramifie aux équipementiers. Nous sommes interrompus par l’arrivée de Mireille, 45 ans, dont on voit qu’elle finira sans doute en Maïté : voix bruyante, truculence, gestes larges et accent inimitable ; un peu caricaturale, mais très sympathique. Elle représente un bureau de recrutement local. André répond aux questions sur des éléments qui n’apparaissaient pas dans le briefing de Paris. André indique que je serai sa correspondante et décisionnaire pour les recrutements de niveau 1 et 2, et que je devrais être tenue au courant et rencontrer les candidats pour les recrutements de niveau 3 et 4. Ces derniers se feront en accord avec les RH à Paris, mais j’aurai en charge l’intégration de ces personnes dans la boîte.



Je ne sais pas quoi répondre, je ne connais pas le plan. André lui répond :



Visiblement, c’est bon pour Mireille, qui est une vraie publicité pour sa région et ses produits. Arrive ensuite un homme, la quarantaine, qui semble échappé d’un feuilleton américain, et qui nous annonce sans surprise qu’il fait partie des services de sécurité du client. Il est là pour une première inspection des lieux. Il fait un peu gris aujourd’hui, et il consent à enlever ses ray-ban réfléchissantes, qu’il doit sans doute garder pour dormir. En dix minutes il a fait le tour des lieux, et annonce qu’il est là pour se rendre compte de la difficulté de sa mission qui consiste, comme je le pensais, à mettre en place les systèmes qui protègent des écoutes malveillantes, et autres systèmes de captage d’ondes.



Voici donc Starsky ou Hutch reparti avec un jeu de clef, mes coordonnées et la promesse qu’il me fera parvenir une liste des changements et équipements à prévoir. Je sens que mes connaissances techniques vont passer de zéro à très haut assez rapidement. Il est 18 heures, la journée se termine. Nous prenons un taxi qui nous amène à l’hôtel. Mon malaise a quelque peu disparu. Nous parlons de banalités, comme le temps qu’il fait ou la distance qui nous sépare du centre. Nous n’avons jamais aucune conversation confidentielle en public, quel que soit le public, même un chauffeur de taxi.



André réfléchit.



Pour la première fois depuis quelques jours, je me sens à l’aise et en ligne avec André. Il a en outre réagi favorablement à une suggestion de ma part, en écoutant mes arguments plutôt que de vouloir m’imposer quelque chose. Cela me redonne confiance.