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Temps de lecture estimé : 11 mn
06/04/15
corrigé 09/06/21
Résumé:  Cyrielle est devenue la reine des Amazones sous le patronage du Prophète Olaf de Sinope 6, et Brodsky est parti chercher Athanagor aux enfers. Pendant ce temps, Hank se rend chez Daphné Pink...
Critères:  nonéro portrait pastiche délire humour policier fantastiqu -revebebe
Auteur : Brodsky      Envoi mini-message

Série : Brodsky contre les Vieux de l'Olympe

Chapitre 08
Hank se déchaîne

Chapitre 8 : Hank se déchaîne



Résumé des épisodes précédents :


Convaincu par les arguments de Jakin, le Grand Maître à vie de la Loge Olympienne et surtout par les beaux yeux verts de Lilas, ses lèvres gourmandes, ses nichons sublimes, plus un tas de petits trucs dont elle a le secret, j’ai accepté de rejoindre leur confrérie, accompagné par mon ange gardien revenu du purgatoire pour veiller sur votre héros vénéré, j’ai nommé, Hank, alias le Vieux, alias Chinasky, alias… Henry Charles Bukowski en personne.


À peine arrivé, j’apprends qu’Athanagor s’est fait dessouder et qu’il n’était pas le premier. Comme j’écris des polars, on décide que je mènerai l’enquête, accompagné en outre de Lilas, Démonia et Cyrielle… Pendant que Hank se rend en enfer pour essayer de retrouver Athanagor sans succès, je me fais empapaouter par la redoutable Daphné Pink qui a dans l’idée de remplacer son clébard par ma pomme. Elle confie à deux têtes pleines d’eau le soin de s’occuper de mon dressage, sauf qu’au dernier moment Hank et les filles débarquent et me sortent de là.


Après un brainstorming vitaminé à la turlute, nous décidons que Hank se lancera à la poursuite de la Pink Panthère tandis que Radagast m’ouvrira les portes des enfers olympiens, où normalement devrait se trouver Athanagor… Et les filles dans tout ça ? Ben je dois vous dire, mes zamours, qu’on les a perdues de vue quelque temps… Alors, au moment où débute cet épisode, vous apprenez, ô lecteurs de mon cœur, que Cyrielle fricote avec Olaf de Sinope 6, et vous en savez plus que Hank et moi, parce que nous, sur ce coup… ben on est totalement aux fraises, comme disait Grouchy, qui selon la légende bouffait des fraises au lieu de marcher au canon pendant la bataille de Waterloo ; collation innocente s’il en est, mais qui a changé la face du monde. Petite cause, grands effets comme disait ma grand-mère…



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L’exfiltration d’Athanagor ne fut pas très difficile, en réalité. L’aller-retour aux enfers avait duré moins de cinq heures et c’est au petit matin que nous arrivâmes dans les sous-sols de la Grande Loge Olympienne. Restait à en sortir avec le plus de discrétion possible afin que personne, hormis Radagast, ne puisse savoir que l’opération avait réussi. Il était évident que l’assassin ou ses complices faisaient partie de la confrérie et que par conséquent, le retour d’Athanagor parmi les vivants allait entraîner des réactions dont l’hostilité n’aurait d’égal que le vice et la sauvagerie. Or, en tant que victime, et de la manière dont il avait été occis, il était quand même le témoin capital qui allait nous permettre de mettre hors d’état de nuire celui qui butait les meilleurs écrivains de la boîte depuis plusieurs mois.


Comme je l’avais dit à Radagast avant de descendre, j’avais bien ma petite idée sur le coupable, sauf que je n’avais en ce qui le concernait ni mobile, ni la moindre idée du mode opératoire.


Oh, je te sens trépigner, lecteur de mon cœur. Tu te dis « Mais à quoi joue-t-il, nom de Zeus ! Il a Athanagor sous la main, que ne l’interroge-t-il pas ? Pourquoi nous fait-il languir et surtout perdre notre temps si précieux en écrivant autant de phrases inutiles alors que nous avons soif de connaissances et d’action ? » Ben… c’est que mon éditeur a été formel : pas moins de douze mille signes par chapitre. Alors forcément, ça impose qu’on se gratte un peu la tête et qu’on se fasse chauffer les neurones afin de d’allonger la sauce.


Et puis surtout, soyons sérieux : si je t’annonce comme ça, dès le second chapitre, qui est le coupable, tu m’avoueras quand même que côté suspens, pour un auteur de romans policiers, ce serait quand même prendre un peu les lecteurs pour des imbéciles ! Donc, reste zen, ô lecteur chéri. Je vais te faire une confidence : Athanagor va nous dire tout ce qu’il sait avant la fin de ce chapitre, et toi, tu ne sauras toujours pas le nom du coupable.



***



Nous voilà donc planqués, mon unique témoin et moi, dans un hôtel Formule 1 au milieu d’une Zone d’Activité Commerciale, c’est à dire un endroit où les gens qui n’ont pas beaucoup d’argent viennent claquer le peu qu’ils ont avant que l’État ne vienne leur piquer ce qui leur reste. Nous sommes assis tous les deux sur le bord d’un grand lit à deux places dont l’occupation habituelle est de servir de refuge aux amants désireux de s’ébattre loin des centres-villes, des femmes trop exclusives ou des maris trop susceptibles. Mais soyons clairs tout de suite : ce n’est nullement le cas ici… Je suis ici pour recevoir le témoignage d’Athanagor, et uniquement pour cela. Tu vois, lecteur adoré, tout vient à point à qui sait attendre…



Et voilà… Mes soupçons se confirmaient. On était face à un couple de pervers sadiques, membre de la boîte, qui pour d’obscures raisons avaient décidé d’éliminer les écrivains un peu trop talentueux. Athanagor n’avait pu identifier personne parce qu’on s’était débrouillé pour qu’il ne puisse pas reconnaître qui que ce soit. Une question, juste comme ça, mes zamours : pourquoi Madame Pink aurait-elle tenu à ne pas se faire voir d’un bonhomme qui ne la connaissait pas, surtout si c’était pour l’envoyer en enfer une heure après ? D’autant plus que ça ne lui ressemblait pas trop… J’avais plutôt l’impression que son trip était d’approvisionner son chenil (ou celui de ses copines) en chiens de race. Donc, j’avais envoyé Hank sur une fausse piste, et je n’avais plus qu’à espérer qu’il n’allait pas se foutre pour rien dans la gueule de la louve.


Mon portable sonna : Radagast.



Quand les choses se corsent – comme disait Bonaparte – il convient de prendre les bonnes décisions. Rejoindre Radagast, c’était laisser Hank se démerder tout seul. Certes, il ne risquait pas de mourir, et il avait plus d’un tour dans son falzar. Mais quand même, coupable ou pas du crime d’Athanagor, Daphné Pink n’en restait pas moins terriblement redoutable.

D’un autre côté, si la disparition de Jakin posait problème, celle des filles – et surtout celle de Lilas – me mettait dans tous mes états. Bon, toi lecteur, tu sais que Cyrielle était partie rejoindre Olaf… Mais moi, je n’en savais rien. Et Hank, lui ne savait pas qu’il était cocu… Quant à Lilas et Démonia, que s’était-il donc passé ?


Je décidai quand même d’aller chercher Hank, tout en demandant à Radagast d’essayer de se mettre sur la piste des filles et de Jakin. Puis je téléphonai à Athanagor pour lui intimer de rester planqué dans sa piaule mais de se tenir prêt à rappliquer au cas où…


Et maintenant mes zamours, direction le château de la Pink Lady… Mais il est temps d’apprendre ce que le Vieux avait fabriqué pendant mon voyage au centre de la Terre. Parce que, pas un message, ni sur le portable ni par télépathie, franchement, c’était pas dans ses habitudes…



***



Arrivé aux portes de la villa, je sus tout de suite que Hank avait opéré avec toute sa délicatesse coutumière. La porte d’entrée était fracassée, et le majordome – dans la même tenue que celle qu’il avait lors de notre première rencontre – gisait dans le hall d’entrée, mis KO par un magistral bourre-pif dont ma brute préférée avait le secret. Dans l’un des couloirs, Nick la Trique était également étendu, ayant visiblement son deuxième round, et dans le petit salon son compère dormait comme un bébé sous les débris de ce qui avait dû être un fauteuil Voltaire finement ouvragé.


J’arrivai dans la salle à manger et je trouvai Hank, la chemise déchirée, accoudé au bar devant une bouteille de sky à moitié vide.



Je montai les marches qui menaient à la chambre. La chambre des supplices, pour le coup. Hank l’avait menottée, à poil sur une chaise… Elle avait les cheveux complètement défaits, un coquard sur l’œil gauche, le corps couvert d’ecchymoses, mais elle restait belle et sexy en diable, toujours aussi dangereuse. Elle éructa dès je franchis le seuil de sa porte :



Je redescendis les marches quatre à quatre et chopai Hank qui attaquait la bouteille de gin.




* Titre d’un roman noir de Chandler… Les puristes avaient compris, bien sûr !