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Temps de lecture estimé : 10 mn
27/05/15
corrigé 09/06/21
Résumé:  Rochefort, d'Artagnan et Aramis subissent chacun leur tour quelques caprices bien féminins.
Critères:  fh amour pied massage nopéné nonéro historique -historiqu -aventure
Auteur : Pierre Siorac      Envoi mini-message

Série : Dumas n'a pas tout dit, ou la vraie vie des mousquetaires

Chapitre 03 / 07
Caprices de femmes

Résumé des épisodes précédents :


« Tous pour une »

Au cours d’un bal organisé par Mazarin afin de rallier à lui les seigneurs de province contre les nobles frondeurs, Aramis parvient à enlever la femme de l’un d’eux qui lui a juré son amour quelques années auparavant…


« D’Artagnan part en mission »

Tandis qu’Athos, Porthos et Aramis cherchent le meilleur moyen de prendre la fuite, Mazarin a demandé à d’Artagnan de retrouver les fugitifs, et à Rochefort de surveiller d’Artagnan.



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Le comte de Rochefort n’était certes pas le Diable, mais il était pragmatique et il servait le duc de Beaufort. S’il avait prévenu nos deux amants la veille au soir, c’était moins par compassion que par calcul politique. En favorisant la fuite de la princesse de Vendôme, en effet, il mettait à mal l’alliance entre le Mazarin et le prince, qui lui-même avait forte influence sur les seigneurs du Loiret. La colère de ce dernier faisait perdre au cardinal un peu plus de son crédit, déjà bien entamé, auprès de la noblesse de France.


Depuis quelques minutes, la donne avait changé. S’il ramenait la princesse au bercail, son maître pourrait dès lors en tirer quelques substantiels avantages. Dès lors, Rochefort décida d’accomplir sa mission, mais seulement en partie. Une fois entre ses mains, Caroline de Vendôme deviendrait l’invitée du duc de Beaufort afin de servir de monnaie d’échange. Nul doute alors que le commandement des armées royales reviendrait alors au duc, et dans le même temps son pouvoir se verrait renforcé au Conseil du roi. À partir de là, tous les rêves étaient permis, y compris celui de forcer la reine à démettre finalement le Mazarin de sa charge de Premier ministre.


Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas la duchesse de Longueville qui venait à sa rencontre. Frondeuse, cette blonde incendiaire soutenait le cardinal de Retz dans son ascension vers le pouvoir. Elle savait bien entendu tout de ce qui liait Rochefort et le duc de Beaufort, sauf ce qui venait de se tramer dans le secret du bureau du Mazarin. Mais, confiante en son immense pouvoir de séduction, renforcé en cette occasion par les cinq longues années d’abstinence du comte, elle fondit sur lui tel un faucon sur sa proie.



La duchesse attrapa soudainement Rochefort par la ceinture et se colla contre lui, offrant à sa vue son décolleté tentateur.





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Si le lecteur avait, grâce à une magie quelconque, la faculté de remonter le temps jusqu’aux jours dont nous parlons, et s’il lui venait l’envie dans le même temps de contempler l’effet de sombres pensées sur un visage empli d’amertume, il lui suffirait alors de suivre et d’observer d’Artagnan déambulant apparemment sans but dans les rues de Paris. À plus de quarante ans, ce dernier avait gardé la prestance du jeune homme qu’il était vingt ans auparavant. Il avait toujours la jambe ferme et cette démarche féline qui faisait se retourner les regards des femmes ; et en temps habituels, il leur rendait volontiers ce regard.


Les femmes… D’Artagnan n’avait jamais oublié Constance de Bonacieux, mais le temps était passé, et de la blessure béante qui l’avait fait souffrir pendant tant d’années il ne restait aujourd’hui qu’une plaie presque cicatrisée. Par besoin autant que par lassitude, il avait accepté de se mettre en ménage (mais non de se marier, le souvenir de Constance le lui interdisait) avec la belle Augustine, jeune servante dans une auberge de la rue du Cyprès, auberge dans laquelle il logeait sans payer d’autre loyer que sa protection contre les voleurs et les étudiants parisiens toujours prêts au chahut.


Lorsqu’il sortit de son entrevue avec Mazarin, d’Artagnan décida de rentrer chez lui afin de dormir un peu et de partir ensuite en mission. Lorsqu’elle le vit rentrer ainsi, l’air sombre, sans saluer l’aubergiste et monter directement à l’étage, Augustine pressentit la perspective de moments difficiles et se hâta de monter à son homme une assiette de riz au lard ainsi qu’un pichet de vin. Lorsqu’elle entra dans la chambre, elle le trouva allongé sur le lit, occupé à regarder le plafond.



Elle s’assit tout contre lui tandis qu’il lui passait un bras robuste autour des épaules, la serrant contre lui pour sécher les larmes qui avaient déjà coulé.



Augustine éclata en sanglots.





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Le père Pedro Acquaviva détestait qu’on le réveille au milieu de la nuit. Surtout lorsqu’elle était bien avancée, et surtout lorsque la jolie Ninon Mercier passait la nuit avec lui. Ils venaient juste de s’endormir tous les deux, enlacés l’un à l’autre, et voilà qu’un fâcheux venait faire un vacarme du diable aux portes du presbytère. Il sortit un pistolet chargé du tiroir de sa table de nuit, se signa rapidement et descendit voir ce qui se passait.



Acquaviva ouvrit la porte en riant et serra fortement Aramis dans ses bras.





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La chambre était austère, mais le lit spacieux et confortable. Caroline ôta son capuchon et regarda tout autour d’elle.



Aramis leva vers lui la jambe de Caroline et déposa un baiser délicat sur sa botte.



Lorsque la seconde botte fut retirée, avec le même cérémonial que la première, Caroline demanda :



Il prit alors son petit pied délicat entre ses mains de soldat et commença à lui en masser la plante avec ses pouces. Il sentit rapidement sa princesse se détendre sous l’effet de ses caresses. Mais elle se fit de plus en exigeante :



Aramis frotta alors doucement sa courte barbe à l’endroit où ses pouces officiaient quelques minutes avant. Puis il fit entrer le tout petit pied de sa belle presque entièrement dans sa bouche, et commença à sucer doucement ses orteils.

Caroline se détendit alors complètement, en proie à une sensation étrange. L’envie de se caresser, et en même temps l’envie de s’abandonner. Elle était bien, détendue, la langue de son amant faisait merveille une fois de plus.

Elle ferma les yeux et s’endormit, vaincue par la fatigue de leur long voyage.