n° 16883 | Fiche technique | 26871 caractères | 26871Temps de lecture estimé : 16 mn | 02/07/15 corrigé 08/06/21 |
Résumé: Julia, toute à l'envie de pouvoir faire l'amour avec deux hommes, va mettre au point un stratagème pour les réunir en même temps. Sa sexualité va évoluer car elle découvrira pour elle-même de nouvelles sensations. | ||||
Critères: f fh fhh couple cérébral voir miroir vidéox photofilm fmast rasage facial fellation cunnilingu fgode pénétratio | ||||
Auteur : Predictor18 Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Julia. Chapitre 03 / 06 | Épisode suivant |
Résumé des épisodes précédents : « Avec Vincent » et « Avec Dominique »
Julia entretient une relation avec deux hommes, qu’elle reçoit à tour de rôle chez elle. Ils sont différents quant à leur manière de lui faire l’amour : Vincent est son « amant de cœur », tandis que Dominique est plutôt son « amant de corps ». Depuis quelque temps, elle ne pense plus qu’à les avoir les deux en même temps.
____________________________
Les jours passant, Julia se passait en boucle ses derniers moments avec Dominique. Son plaisir avait été surdimensionné et elle attribuait tout cela à un verrou qui avait sauté. Bien sûr, avoir deux amants ce n’était pas si commun que cela, mais elle n’était pas la seule à aller butiner – avec bonheur – sur plusieurs prairies. Sa vie affective et sentimentale n’était pas des plus encourageantes mais, en ce qui concerne sa vie sexuelle, elle ne se privait pas de penser que ça allait comme elle le voulait.
Simplement, depuis ce sacré moment où elle s’était surprise à rêver à deux hommes en même temps, la donne avait changé. Il fallait qu’elle concrétise cette envie.
À son travail, elle se surprenait à négliger ses tâches d’encadrement pour imaginer l’amour avec deux hommes. Elle baignait dans un état d’excitation quasi-permanent et sentait au plus profond d’elle-même qu’elle ne pourrait plus continuer longtemps sans avoir franchi le pas.
Quatre jours après le passage de Dominique, et après une journée de travail éprouvante, elle rentra chez elle de bonne heure. La nuit venait de tomber et l’hiver touchait à sa fin. Dès la fin de l’après-midi, dans l’air, quelque chose indiquait que les beaux jours arriveraient bientôt et que cette fin du mois de février serait prometteuse de belles journées. Elle prit une douche rapide, enfila une culotte toute simple et se revêtit d’un tee-shirt ample. Son dîner fut vite expédié, et comme les programmes télé n’étaient pas à son goût, elle brancha son ordinateur. Après avoir survolé la planète des potins et surfé sur deux ou trois sites féminins, elle cliqua sur un site pornographique. Elle ne se voilait pas la face car elle allait quelquefois visionner des vidéos lorsque le besoin d’amour se faisait sentir. Elle savait comment cela se terminerait, mais le souvenir de son dernier orgasme commençant à s’estomper, elle éprouvait le besoin de retrouver ces sensations.
Elle allait souvent dans la rubrique « amateurs ». À cet endroit, elle trouvait plus de vérité qu’avec les acteurs et actrices professionnels qui, pour elle, ne faisaient pas l’amour mais le mimaient. En trois clics elle dénicha une vidéo de vingt minutes où un couple de personnes matures avait filmé leurs ébats. Tout cela était en plans fixes, et l’éclairage de la pièce laissait un peu de pénombre. Les premières images montraient l’homme sur le lit, nu, et en train de fumer une cigarette. On voyait son sexe flasque et détendu. Quelques instants après, une femme arriva. Elle était en sous-vêtements, et prestement enleva d’abord sa culotte et ensuite son soutien-gorge.
Dire que cette femme ressemblait à Julia était un peu prématuré. Mais, par la coupe de cheveux et l’aspect physique, ce petit air de ressemblance commença à l’exciter. Elle fit un arrêt sur image à un moment où la silhouette de la belle inconnue était la mieux visible. Elle la détailla sans complaisance et se trouva plus féminine qu’elle. Avant de remettre la vidéo en route, Julia se débarrassa de sa culotte. Elle aimait être sur le canapé vêtue simplement d’un tee-shirt.
Les prochaines images qu’elle vit commencèrent à l’émouvoir. Il n’y avait rien de nouveau sur la planète sexe en ce qui concerne les préliminaires, mais la femme se plaçant à côté de l’homme lui fit une fellation que Julia lui envia. Elle y mettait du cœur, et l’on pouvait voir sur son visage le plaisir qu’elle en tirait. Comme le plan était large, Julia put voir que la femme écartait ses jambes et se caressait langoureusement tout en étant affairée à gober le sexe viril qui prenait des proportions plus qu’honorables. Cela l’excita au plus haut point.
Jamais avec ses amants elle n’avait osé se caresser en même temps. La femme se caressait en insistant sur son clitoris. Elle voyait bien que ses doigts n’entraient pas trop dans son vagin car ses attouchements étaient réservés à son bouton d’amour. Julia avait elle aussi déplié et écarté ses jambes. Elle se sentait humide et voulait faire ces mêmes caresses.
Le plan de prise de vues changea et l’on comprit que la caméra avait été changée de place. De plus, il y avait eu un zoom car on visionnait en plan serré l’homme et la femme enlacés. Il était de dos et l’on pouvait voir ses fesses et ses testicules pendants. C’était une vision que Julia aimait. La femme était elle aussi sur le dos, et elle put voir qu’elle avait un sextoy introduit dans son vagin. L’homme le faisait aller et venir, et la femme se caressait en même temps.
Il y eut un nouveau plan, et Julia fut surprise de voir la caméra bouger. Il y avait donc quelqu’un qui filmait les ébats de ce couple. La caméra allait de l’un à l’autre et se permettait des gros plans. Elle voyait la bouche de l’homme investir le vagin et le lécher avec délectation. Les jambes de la femme étaient grandes ouvertes, et son orifice déjà distendu par le godemiché ne cachait rien de sa féminité. Depuis le début de cette scène, Julia se caressait en même temps. Lorsqu’elle était avec ses amants, elle offrait le même spectacle et comprenait l’excitation qu’ils en retiraient. Avec une main elle passait et repassait sur ses seins, et avec l’autre elle commençait à se fouiller.
Ce fut l’apothéose lorsque les nouvelles images laissèrent voir de nouveau un plan fixe et qu’elles permirent de découvrir un deuxième homme avec le couple. Julia pensait qu’il devait s’agir du cameraman. Il était nu dans le lit avec eux, et la femme en semblait ravie.
À tour de rôle elle les suçait, et même, en même temps, prit les deux sexes dans sa bouche. Avec sa langue elle passait et repassait sur les glands et caressait avec beaucoup de douceur les testicules. Cela ne dura pas longtemps car, avec un bel ensemble, ils se vidèrent sur la face de leur amante. Julia était subjuguée par ces images où elle pouvait voir de longues et abondantes éjaculations qui laissaient des traînées de sperme maculer ses cheveux et sa face. Son visage était inondé, et bien que les sexes deviennent moins triomphants, elle continuait à les prendre en bouche. Elle semblait radieuse. Ce fut à ce moment que la vidéo prit fin.
Julia en ressentit du dépit et de la frustration car elle aurait voulu que cela aille encore plus loin. Elle se caressa avec plus de vigueur et fit voler son tee-shirt par terre. Elle se mit à quatre pattes sur le canapé, s’arc-boutant au maximum, faisant frotter sa poitrine sur le tissu rêche. Elle avait fait entrer trois doigts dans son intimité et imaginait qu’un sexe d’homme la pénétrait. Son autre main alla vers ses fesses et trouva le chemin de son anus. Elle le caressa en même temps, décuplant les sensations. Fallait-il qu’elle soit si excitée pour s’aventurer en ces lieux ! Sentant son plaisir monter, sans trop réfléchir elle força l’étroit passage avec un doigt. Elle se surprit à ce qu’il entre à moitié sans ressentir de douleur particulière. Elle fit quelques mouvements avec celui-ci, mais il ne lui était pas facile de coordonner cela avec ses doigts qui entraient et sortaient de son vagin. L’orgasme arriva. Ce fut différent d’avec ses amants, mais assez puissant pour lui arracher quelques sanglots et des larmes qui baignèrent ses joues.
Elle reprit son souffle, se rassit dans le canapé, éteignit l’ordinateur et les lumières en ne laissant qu’une petite veilleuse allumée. Elle s’enroula dans une couverture et sombra doucement dans l’hébétude qui annonçait le sommeil en laissant échapper encore quelques larmes qui, cette fois-ci, n’étaient pas synonymes de plaisir.
Au petit matin, elle avait pris sa décision : elle ferait le nécessaire pour inviter dans sa couche deux hommes. L’idée, si elle avait germé, n’était pas concrétisée. Il fallait oser, en sachant que sans bien aller chercher trop loin, elle avait sous la main les deux hommes qu’il lui fallait.
Elle se devait de les faire venir tous les deux en même temps chez elle. À charge pour elle de ne pas éveiller les soupçons et de pouvoir faire marche arrière si son dessein avait changé.
Pour cela, elle mûrit un plan et chercha un prétexte fallacieux. Une panne de télévision serait le bon moyen de demander à chacun d’eux de passer la voir pour réparer cet appareil. À défaut de plombiers, ce sera des réparateurs de télévision…
Elle savait qu’elle pouvait appeler Vincent à son travail, et son premier coup de fil pour lui.
D’une voix étonnée et un peu inquiet, il la rassura et lui demanda ce qui se passait.
Julia, avec une pointe d’appréhension, le remercia et lui fit savoir qu’elle l’attendait samedi après-midi pour 15 heures.
Et voilà, Vincent avait mordu à l’hameçon. Le piège n’était pas évident, et n’importe qui aurait pu s’y laisser prendre.
Il restait Dominique, auquel elle devait servir le même mensonge ; et là aussi, prenant son courage à deux mains, elle composa son numéro. Au bout de trois sonneries, la communication fut établie et Dominique, sans lui laisser le temps de parler, entama la conversation.
Bien évidemment, le ton, s’il était grandiloquent, n’en était pas moins exagéré et Julia reprit le fil de la discussion en lui demandant de passer samedi vers 15 heures 15.
Dominique, après deux ou trois allusions graveleuses, lui confirma qu’il passerait. Elle ne le pensait pas capable de s’occuper de sa télévision, mais tout au plaisir de se rendre utile et de profiter d’une bonne fortune, il était tombé dans le panneau.
L’incendie avait été allumé par Julia. Le feu, sous la braise, couverait jusqu’à samedi. Au prétexte que son appareil était réparé elle pourrait jusqu’au dernier moment annuler la venue de ses deux amants.
Il était à peine neuf heures, et Julia avait encore une demi-heure avant de se mettre en route pour rejoindre son travail. Elle se rassit sur le canapé et replia la couverture dans laquelle elle avait dormi durant la nuit. Elle se remémora sa masturbation effrénée après avoir visionné cette vidéo si excitante. Chaque fois qu’elle se caressait, tout en ressentant du plaisir Julia y laissait chaque fois un sentiment de manque. Il manquait beaucoup de ce qui fait l’essentiel de l’acte. Il manquait le corps de l’amant, la vue de celui-ci, les caresses et les empoignades. Son halètement n’était pas partagé, et ce qui lui manquait le plus, c’était les caresses d’après le plaisir. Dominique était étranger à ce rituel. Vincent était quand même plus sensuel après ces moments si forts, et il lui prolongeait son extase en continuant de l’embrasser et de la caresser alors que son corps était moite de sueur et son visage baigné de larmes.
Lorsqu’elle était seule, elle prenait le temps d’aller vers l’orgasme. Son corps ne lui était pas étranger, et les caresses qu’elle se donnait étaient précises. Autant elle aimait investir son vagin avec deux ou trois doigts, autant elle adorait frôler son clitoris et sentir cette boule dans son ventre grossir et grossir pour éclater et irradier dans son corps.
Puisqu’il lui restait un peu de temps avant de se mettre en route, il lui fallait mettre à profit ce délai pour évacuer cette excitation qui ne la quittait plus. Ses vêtements volèrent dans la pièce et, entièrement nue, elle alla se mirer dans son grand miroir. Elle prit ses seins dans ses mains et commença à se caresser la poitrine. C’était un endroit d’une sensibilité extrême, et elle aimait y mettre une noisette de crème hydratante avant de se masser les seins. Le must était de s’attarder sur les aréoles et le dessous des globes. Elle se surprit à les caresser avec plus de fermeté en les pressant. Avec un peu de rudesse elle pinça ses mamelons. Si la douleur n’était pas bien forte, cette nouvelle sensation ne lui était pas indifférente. Dire qu’auparavant, elle souffrait que ses amants aient, à cet endroit, des caresses trop rudes ! Elle était en train de changer et pensait que la recherche de nouvelles sensations lui faisait entrevoir une sexualité plus ouverte.
Insensiblement, ses jambes s’écartèrent et une main abandonna ses mamelons et alla se poser sur le mont de Vénus. Elle se remémorait ce qu’elle avait fait la veille au soir, et le rappel de la sensation de son index dans son anus l’excita encore plus. Elle s’assit confortablement, et en écartant les jambes du mieux qu’elle pouvait, força avec ses doigts l’entrée de son sexe. Elle bouscula ses petites lèvres, et sans ménagement introduisit deux doigts dans son intimité. Elle était bien lubrifiée et elle se fouilla sans ménagement. Avec la paume de sa mais elle arrivait à solliciter son clitoris, et par de subtils et délicats passages sur son bouton d’amour elle se sentit aller vers son plaisir. Elle se remémorait le film et s’attardait sur les images marquantes : la fellation faite avec si grand plaisir tandis que la femme se caressait. Les deux hommes qui éjaculaient sur cette bienheureuse. Le sperme inondant son visage.
Julia n’arriva pas à l’orgasme car le temps pour elle était compté. Néanmoins, le film dans sa tête et ses caresses eurent pour effet de faire tomber l’excitation. Elle préféra encore et encore se caresser les seins en rêvant de ce qu’elle avait vu et en imaginant ce que cela pourrait être.
Samedi arriva trop vite et pas assez vite. Dès le matin, elle fit une toilette des plus sérieuses et elle s’épila avec soin. Autour de son pubis, elle enleva le superflu, et avec la tondeuse rasa au plus près sa toison. Elle qui aimait sa pilosité n’eut pas de regret quand elle vit le résultat. Son triangle de poils avait été bien réduit. Ses grandes lèvres étaient encore cachées mais se devinaient sous la fine toison.
Elle alla du côté de son anus, et avec maladresse passa l’instrument autour de celui-ci. Quelques poils tombèrent et, en se regardant dans la glace, elle fut assez satisfaite. Il n’y a pas si longtemps, voir son anus la gênait. Maintenant, elle appréciait de le découvrir. Elle caressa son pourtour avec douceur et ne put s’empêcher d’y faire pénétrer une phalange. Quelle sensation nouvelle que ce doit inquisiteur ! Il n’était pas bien gros ni grand, mais il donnait l’impression de prendre beaucoup de place. Elle ne voulut pas aller plus loin, mais aujourd’hui elle se sentait prête à y laisser fureter les doigts de ses amants.
Il était près de midi ; elle commençait à stresser un peu et ne voulut pas manger. Elle fit un peu de rangement, et une demi-heure avant l’heure d’arrivée de Vincent, elle reprit une douche rapide. Elle força sur sa toilette intime, mais uniquement dans le but d’être irréprochable.
Elle enfila des dessous bien sages. Culotte et soutien-gorge « de tous les jours ». Par-dessus, un tee-shirt uni et un pantalon des plus classiques. Dans la cuisine, elle alla mettre dans un tiroir un sachet de lingettes intimes.
Dernière chose, et non des moindres : elle débrancha l’antenne de sa télévision et remit la fiche en prenant soin qu’elle ne rentre pas complètement dans son logement. Quand elle remit en route l’appareil, l’image et le son était de très mauvaise qualité.
Il ne lui restait plus qu’à les attendre en espérant que tout marcherait comme elle le voudrait.
Une grande inconnue subsistait : comment allaient-ils se comporter ?
Vincent qui, avec elle était si doux, si prévenant et à l’écoute de son plaisir, Vincent, qui n’avait jamais eu une parole osée envers elle et, le pensait elle, avait des sentiments pour elle. Quel serait son comportement ?
Et Dominique, qui n’envisageait une relation que sous une forme plus dominante. Comment allait-il se conduire avec elle et avec Vincent ? Elle se disait qu’il fallait que tout se passe comme elle l’entendait et qu’elle devait rester maîtresse du jeu pour qu’en aucun cas la situation ne lui échappe.
Elle mit un peu de musique et attendit. À 15 heures 05, la sonnette tinta et, par le judas, elle vit que Vincent était derrière la porte. Elle lui ouvrit, lui donna un baiser rapide et le remercia de s’être déplacé. Ce n’est pas souvent qu’il voyait Julia en tenue si sage ; et, fidèle à son image, il la complimenta.
Elle rosit de plaisir et le remercia par son plus beau sourire. Fidèle à son plan, elle l’informa qu’un copain de travail au courant de ses déboires télévisuels s’était proposé de passer aussi, et ne devrait plus tarder. Elle sentit en lui un peu de déception à l’idée de ne pouvoir passer l’après-midi en sa compagnie. Cependant, l’ombre qui passa sur son visage ne dura pas longtemps.
Le timing était parfait car la sonnette une nouvelle fois retentit. Sauvée par le gong !
Elle se dirigea vers la porte, et en l’ouvrant se tourna vers Vincent et lui dit d’une voix assez forte pour que Dominique ne soit pas pris au dépourvu :
Ce fut parfait pour elle aussi. Dominique marqua un temps d’arrêt et pénétra dans l’appartement sur ses gardes et averti de la présence de Vincent. Elle avait peur que dès l’entrée il lui saute dessus avec, en prime, quelques mots choisis. Le bisou de bienvenue fut des plus chastes.
La situation était (encore) sous contrôle. Elle se dépêcha de faire les présentations.
Tous les deux échangèrent une poignée de mains cordiale.
Dominique regardait Julia d’une façon un peu bizarre. Il était surpris de sa tenue, et sans doute s’était imaginé qu’elle serait à moitié nue pour l’accueillir.
Elle leur expliqua que depuis quelques jours elle recevait mal la télévision. Elle leur donna la télécommande et leur proposa pendant ce temps de leur préparer des boissons. Elle alla à la cuisine et, tout en les surveillant du coin de l’œil, sortit du réfrigérateur deux bières.
Vincent avait pris l’ascendant sur Dominique qui écoutait ses explications sur les causes possibles d’une panne. À première vue, il s’en fichait éperdument car Julia le savait incapable de bricoler quelque chose. Il devait regretter d’être venu pour rien et s’imaginait repartir sans rien…
L’excitation montait chez Julia ; elle arrivait au point de non-retour et, si elle devait tout arrêter, ce serait dans les secondes qui allaient suivre. Elle revint dans la pièce principale, posa les bouteilles et les verres sur la table – qui avait connu d’autres plaisirs – et s’approcha des deux « réparateurs ».
Elle ne voulait pas que l’un ou l’autre découvre le pot aux roses et s’arroge une victoire qui n’en valait pas la peine. Elle se remémora la citation de Corneille qui collait bien à la situation : « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. » Tout en se rapprochant d’eux et en se mettant sur le côté, elle fit mine de s’intéresser aux fils qui se trouvaient à l’arrière de son téléviseur.
D’une voix qu’elle essayait d’être la plus assurée possible, elle demanda :
Les deux garçons stoppèrent net leurs manipulations de télécommande et, avec un bel ensemble, regardèrent ce que Julia leur montrait. Ce fut Dominique qui, en premier, remit la fiche en place ; et bien entendu, la télévision retrouva ses qualités d’avant.
Tous trois se remirent face au poste, et béatement regardèrent l’appareil qui donnait le meilleur de lui-même.
Elle se devait de garder le contrôle de la situation, et surtout ne pas en favoriser un plus que l’autre…
Aussitôt dit, aussitôt fait. Les trois prirent leur verre, et tout en regardant du coin de l’œil la télévision, ils commencèrent une conversation à bâtons rompus sur tout et rien. Le sujet d’actualité était l’ouverture d’ici quelques semaines du cinquième Center Parc aux Trois-Moutiers, dans la Vienne, à moins de 20 kilomètres de chez elle ; elle envisageait d’y aller faire un tour dès que possible.
Elle se sentait nerveuse et ne savait pas si elle pouvait ou si elle allait franchir le pas. Elle regardait Vincent et Dominique. Pour eux, elle éprouvait une envie physique, mais elle avait peur de gâcher ce bel ensemble en allant vers des contrées inconnues. Comment se passerait la suite ? À quoi ressembleraient les regards qu’ils porteraient ensuite sur elle ?
Tout en les écoutant distraitement, elle préparait des arguments pour franchir ce dernier pas et arriver à ses fins. Profitant d’un temps mort dans la conversation des deux garçons, elle prit la parole et se lança :
Elle suspendit quelques instants sa conversation et regarda les deux garçons. Tous les deux avaient un peu baissé la tête et avaient une mine réjouie. Pour eux, qui savaient ce qu’était la relation qui les unissait, cela était bien compréhensible.
Une longue inspiration et elle reprit son soliloque :
Elle rougit comme une gamine entendant ses premières blagues salaces et, les laissant en plan, leur dit qu’elle allait chercher des cacahuètes pour agrémenter les boissons. Avant d’entrer dans la cuisine, la dernière image qu’elle eut d’eux fut leurs mines ébahies et leurs regards interrogatifs.
Elle ferma la porte, enleva prestement ses vêtements, garda ses dessous, se passa une lingette sous les aisselles, une autre sur le pubis et entre les fesses. Elle transpirait plus que de raison. Elle réajusta son soutien-gorge et sa culotte, prit un plateau, jeta dessus friandises et amuse-gueule et rouvrit la porte. Tout cela avait duré moins d’une minute.
Ils n’avaient pas bougé de place. S’étaient-ils au moins parlé ? Elle posa le plateau entre les deux garçons, et d’une voix aussi assurée qu’elle le pouvait leur dit :
(À suivre)