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Temps de lecture estimé : 21 mn
08/06/17
Résumé:  Le plaisir est-il plus intense lorsqu'il échappe à tout contrôle ? À en croire les ébats entravés de la femme pirate, la réponse pourrait être "oui".
Critères:  fh ff piscine fsoumise cérébral attache humour
Auteur : Eric Grand            Envoi mini-message

Série : Les écharpes

Chapitre 04
Écharpe de pirate

Résumé des épisodes précédents :


« L’écharpe rouge »

Lors d’une chaude soirée, Chloé a souhaité vivre une expérience de ligotage avec Jacques, son amant d’un soir. Une simple écharpe et la délicatesse de Jacques ont engendré une envoûtante contrainte au cœur de la nuit. Mais l’histoire s’est terminée brusquement avec le retour impromptu du mari de Chloé.


« L’écharpe noire »

Martine, la meilleure amie de Chloé, a toujours fantasmé d’être soumise aux cordes. Après avoir pris connaissance de l’aventure de Chloé, Martine a tout mis en œuvre pour retrouver son attachant amant et vivre une expérience similaire. Elle y est parvenue et a vécu un moment extatique, ligotée dans la voiture de Jacques qui roulait à vive allure. Mais l’histoire s’est terminée lorsque la police a intercepté le jouissif bolide. Les amants ont été séparés par les forces de l’ordre et ne se sont plus revus depuis.


« Les écharpées »

Pour vivre une nouvelle aventure attachante avec Jacques, Martine et Chloé ont accepté de se soumettre à un étrange scénario : traverser la ville en étant menottée l’une à l’autre. Après de multiples péripéties, dont un épisode haut en couleur avec Rémy, un policier crétin, elles ont atteint leur objectif et ont retrouvé Jacques, leur ligoteur préféré. Mais Sabrina, la sœur de Jacques, joue un drôle de jeu. Après avoir servi d’intermédiaire pour les aider à retrouver son frère et avoir aidé Martine à s’extraire des menottes de Rémy, voilà qu’elle ajoute un somnifère dans leur boisson. Une fois Martine et Chloé endormies, Sabrina ordonne à son frère de les attacher, puis de venir la rejoindre au lit. Jacques s’exécute.



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Écharpe de pirate




Un fin rayon lumineux s’immisce dans l’obscurité de la chambre et vient tambouriner sur les paupières de Martine. Émergeant d’un rêve lointain, la dormeuse discerne l’astre solaire qui lui suggère de se réveiller. Continuant de progresser sur le chemin de l’éveil, elle prend conscience qu’une pression uniforme s’exerce sur ses poignets, ses bras et son torse. Un agréable contentement l’envahit. En cherchant à s’étirer, elle valide la présence d’une contrainte externe qui l’asservit. Sa situation de femme ligotée confirmée, son être se remplit d’une douce ivresse qui se transforme rapidement en profonde félicité. Paisible, se laissant bercer par le chant des oiseaux, Martine imprègne sa mémoire charnelle de cet instant tant de fois fantasmé. Puis, finissant par céder aux appels du soleil, elle ouvre un œil.



Éblouie par le soleil, Martine a besoin de quelques secondes pour apercevoir Chloé, dont elle a parfaitement reconnu la voix. La forme allongée de son amie apparaît sur un lit jumeau du sien. Sa vision gagnant en netteté, son regard se fixe sur le long ruban vert qui embobine le haut du corps de son amie et retient ses mains emprisonnées dans son dos.



Sous le regard de Chloé, Martine s’agite à l’intérieur de son écharpe et finit par se retrouver en position assise.



Chloé s’agite à son tour et après quelques gloussements réussit également à s’asseoir sur son lit.



Assises face à face, les deux jeunes femmes s’enferment quelques instants dans leurs pensées. C’est finalement Martine qui rompt le silence.



Ulcérée par l’aveuglement de son amie qui fait passer son plaisir avant sa raison, Chloé se penche vivement vers elle en assenant :





* * *




Debout, adossées l’une contre l’autre, Martine et Chloé tentent de se libérer des mailles ardentes de leurs écharpes. C’est Chloé, à force d’insister, qui a réussi à convaincre Martine de l’aider à se défaire de ses liens. Mais si Chloé souhaite se libérer, Martine prend la chose avec davantage de… détachement.



Mais Martine, plutôt que suivre l’injonction de son amie, se met à trifouiller tant et plus le morceau d’écharpe verte qu’elle a réussi à attraper malgré ses mains ligotées dans son dos.



Continuant d’ignorer les jérémiades candides de son amie, Martine tire et retire le brin d’écharpe qui va-et-vient entre les cuisses de Chloé, jusqu’à la branler imparablement. De plus en plus bouleversée par les ondes émotionnelles qui la traversent, Chloé voit son inhibition fondre comme neige au soleil. Et bientôt c’est elle qui en exige davantage :



Subjuguée par les émotions, Chloé s’abandonne aux frictions enivrantes de l’écharpe sur son sexe. Saoulée par le contentement qui l’envahit, elle oublie les lois qui régissent la pesanteur et bascule de tout son long à plat ventre sur son lit. Martine, fermement cramponnée au caresse-minou, est entraînée dans la chute et se retrouve en équilibre instable à moitié couchée sur le dos de Chloé. Obéissant à un accord tacite, les deux branleuses se démènent pour s’allonger dos à dos sur le lit de Chloé et reprennent de plus belle la partie de frotti-frotta en mode câline-minou.



Très contrainte dans ses mouvements, Martine mène une lutte féroce contre ses liens pour grignoter les quelques centimètres de liberté qui lui permettraient de répondre encore plus favorablement aux désirs jouissifs de Chloé. Mais cette bataille n’est pas neutre d’effet collatéral. Les assauts de Martine génèrent des frottements, des effleurements et des grincements dans son propre entrejambe. Et les morsures de l’écharpe rouge se révèlent tout aussi impudiques et excitantes que celles de son homologue verte.



Réalisant que Martine ressent un bouillonnement aphrodisiaque similaire au sien, Chloé souhaite lui restituer ce qu’elle vient de découvrir. Luttant à son tour contre l’asservissement de ses liens, elle réussit à suffisamment approcher ses mains de l’entrejambe de Martine pour pouvoir saisir le brin d’écharpe rouge qui y réside. Avec la dextérité d’une cambrioleuse introduite dans un lieu interdit, Chloé explore, découvre et révèle les secrets les plus intimes de son amie.


Stimulée au plus profond de sa chair, Martine éructe son plaisir et se contorsionne jusqu’aux limites de l’univers de son écharpe. Ces convulsions incontrôlées bandent davantage encore les corsets d’écharpes auxquels sont mutuellement agrippées les deux ligotées. Les échos de leurs étreintes courent sur les liens et convergent jusqu’aux sexes des deux amantes qui ondulent à l’unisson. Tendues à l’extrême, les écharpes vibrent telles des cordes musicales et métamorphosent l’énergie qui les parcourt en symphonies de plaisirs. Devenues à la fois musiciennes et instruments de leurs cordes, Martine et Chloé jouissent à pleins poumons toutes les notes de la gamme orgasmique…


Déboulant tel un chef d’orchestre en retard à la première d’un concert, Jacques pénètre brusquement dans la chambre.




* * *




De délicieux effluves de café et de pain frais emplissent la cuisine. Les trois convives se sont installés autour de la table du petit-déjeuner. Deux écharpes, une verte et une rouge, pendouillent essoufflées aux dossiers des chaises de leurs obligées. Jacques a dû insister pour convaincre Martine de quitter sa prison de soie, mais contre la promesse d’une nouvelle aventure attachante, elle a accepté. Et si Chloé a abandonné plus facilement son statut de prisonnière, elle digère avec un certain embarras les événements récents. Cette gêne se matérialise d’une part dans son attitude prostrée et d’autre part dans les cinq doigts de sa main qui restent fermement crispés et entrelacés avec ceux de Martine.



Jacques se fige, des gouttes de sueur perlent sur son front et son faciès rosit.



Chloé hurle sa victoire.



Martine sourit intérieurement de cette non-réponse qui lui rappelle l’épisode de la veille avec Rémy. Mais comme Sabrina n’est pas là pour mener l’interrogatoire, elle reprend :



Jacques se rend bien compte que son argumentation ne tient pas la route, mais il ne veut surtout pas leur révéler qu’en réalité c’est Sabrina qui tire les ficelles de cette histoire et que lui a l’impression de n’être qu’une marionnette. Pour ne pas devoir impliquer sa sœur, il cherche à éloigner la discussion de ce sujet.



D’un geste, Martine fait taire Chloé, elle a perçu dans le ton de la voix de Jacques qu’il voulait révéler quelque chose d’important.



Les interrogations se bousculent dans la tête de Martine. Comment Jacques peut-il être convaincu de ne pas pouvoir rendre heureuse une femme ? Comment une « simple » déception amoureuse a-t-elle pu pareillement l’endoctriner ? Elle relance la discussion.



Jacques est coincé, il ne sait plus comment échapper à cet interrogatoire, comment éviter de révéler que c’est sa sœur qui décide tout pour lui, y compris ses aventures sexuelles…



Acculé, Jacques finit par dire n’importe quoi pour tenter de mettre fin à cet interrogatoire :



Surprise de cette réponse inattendue, Martine prend le temps de bien assimiler la réponse de Jacques avant de relancer.



Autant empêtré dans son mensonge que Martine dans son écharpe quelques instants plus tôt, Jacques ne sait plus comment sortir de cette discussion.

Martine prenant le temps de la réflexion, Chloé fait soudain irruption dans la discussion et affirme avec une certaine véhémence :



Et comme si elle était gênée à l’écoute de son propre discours, Chloé rougit, se ratatine sur sa chaise, et redevient silencieuse.



Le silence s’installe autour de la table du petit-déjeuner, jusqu’à ce que Jacques sorte de sa poche son smartphone. Martine décèle une petite grimace sur le visage de Jacques lorsqu’il visualise l’écran de son appareil.



Et il quitte la pièce.

Se retrouvant seules, Chloé et Martine font un point de situation.



Le visage de Chloé s’empourpre et elle baisse les yeux comme une élève prise en faute devant toute la classe. Après un moment de silence, Martine reprend la parole :



Martine se penche vers son amie, lui dépose un petit baiser sur la bouche et lui chuchote ensuite à l’oreille :



Les deux complices restent collées l’une contre l’autre en silence durant plusieurs minutes.





* * *




Pratiquement une heure a passé, lorsqu’enfin Jacques réapparaît.



La flamme de leur complicité s’est rallumée en un instant. Jacques est soulagé de constater que malgré les derniers événements, la confiance que Martine lui accorde n’est pas remise en question.



Jacques marque un temps d’arrêt, surpris de cette reculade.



Quelques instants plus tard, Martine est rhabillée d’une douce et contraignante écharpe rouge.



Et elle se laisse guider dans la maison par son hôte.




* * *





Haussant les épaules, José fait demi-tour et laisse sa patronne en tête à tête avec sa colère. Et ce n’est pas peu dire que la colère règne dans la tête de Sabrina, c’est comme si une usine à vapeur s’était mise à tourner à plein régime dans son crâne. On pourrait presque s’attendre à voir de la fumée sortir par ses oreilles, mais pour l’instant les seules exhalaisons sont des morceaux de phrases crachées dans le désordre :



Toujours plantée au milieu du café, les yeux mi-clos, Sabrina reprend doucement le contrôle de ses émotions. C’est même avec un petit sourire qu’elle interpelle son garçon de café :





* * *




À peine sortie de la maison de Jacques, Chloé sent le poids d’une immense culpabilité lui tomber sur les épaules. Qu’a-t-elle fait ? Son mariage ? Son amie ? Qu’est-elle en train de faire de sa vie ? Sans plus attendre elle prend son téléphone et, désespérée, compose un SMS à l’intention de son mari :


Mon Amour, j’ai fait une immense connerie, je veux en parler avec toi tout de suite, je sais que tu n’es pas à Rio, mais moi aussi je t’ai menti, j’ai besoin que l’on se retrouve, que l’on se parle, que l’on s’aime… viens ! Ta Chloé




* * *





Abandonnant la discussion, Jacques s’en va chercher d’autres liens plus « virils ». Laissée seule, Martine prend la direction du plongeoir, ses poignets et ses bras toujours entravés dans la douceur de l’écharpe. De retour avec de multiples cordes, Jacques trouve Martine assise sur le plongeoir, soulevant ses jambes de manière lascive pour le provoquer.



Sans répondre, Jacques s’approche de Martine, lui prend délicatement la jambe et caresse son mollet.



Sans attendre de réponse, Jacques soulève vigoureusement la jambe de Martine qui bascule en arrière dans le vide séparant le plongeoir de la surface de l’eau. Au milieu d’une gerbe d’écume, Jacques attrape le regard déconcerté de Martine juste avant qu’il disparaisse dans les profondeurs de l’océan.


Bonne nageuse, Martine profite de cet instant de fraîcheur et se laisse descendre au fond de la piscine. C’est seulement après quelques secondes qu’elle prend conscience d’un détail, un minuscule détail : elle est attachée ! Poussant vigoureusement avec ses jambes sur le fond de la piscine elle émerge brusquement à la surface, juste assez longtemps pour proférer un tonitruant « Salaud ! » et déjà sa tête redisparaît sous la ligne de flottaison. Mais cette fois Martine sent une présence à ses côtés et sa tête émerge à l’air libre sans qu’elle ait d’effort à fournir.



Jacques sourit, plonge son regard dans celui de Martine et enroule ses bras autour de sa rebelle prisonnière. Sans amarres pour les retenir au bord de la piscine, les deux pirates partent à la dérive sous la ligne de flottaison. Jack vient ventouser ses lèvres contre celles d’Angelica et ils s’enfoncent sous les flots en s’échangeant l’air contenu dans leurs poumons et la passion accumulée dans leurs cœurs.


Durant plusieurs minutes, un étrange ballet en trois dimensions anime la piscine. Une danse rythmée par des ruades désordonnées pour se libérer de leurs vêtements, par les impulsions régulières sur le sol ou les murs du bassin pour remonter se saisir d’une gorgée d’oxygène et surtout par d’étranges contorsions accrobatico-extatiques lors desquelles les deux amants donnent libre cours à leurs pulsions sexuelles.


Après plusieurs minutes de sportive passion, Jacques entraîne Martine dans la partie moins profonde de la piscine. Essoufflés par leurs ébats sous-marins, les deux pirates s’accordent quelques secondes de répit.



Cessant de commenter leurs ébats-combats, les deux amants s’abandonnent au plaisir de leur chair dans de multiples explosions orgasmiques.




* * *







* * *




Chloé est triste, perdue. Son mari n’a pas répondu à son SMS et son portable est sur messagerie. Elle a également l’impression d’avoir abandonné sa meilleure amie. Elle ne sait que faire…


Sans vraiment s’en rendre compte ni l’avoir décidé consciemment, elle fait demi-tour et reprend la direction de la maison de Jacques.




* * *




Allongés sur le rivage, Jack et Angelica sont épuisés. Ils ont mené bataille jusqu’au bout de leur passion et ont maintenant besoin de récupérer quelques forces.





* * *




Ainsi ce jour-là, à 14 heures 12 précises :


• Un forban fatigué encorde une folle pirate sur un plongeoir.

• Un policier déterminé et stupide fonce à travers la ville la sirène hurlante.

• Un mari trompeur et trompé géolocalise son épouse grâce à son portable.

• Une sœur manipulatrice tente de tirer les ficelles d’un sac de nœuds.