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Temps de lecture estimé : 30 mn
28/06/18
corrigé 06/06/21
Résumé:  Véro voudrait passer tout son temps avec sa nouvelle amie et Stéph ne le supporte pas. C'est la rupture.
Critères:  fh extracon vacances fsodo fouetfesse
Auteur : Penn Sardin            Envoi mini-message

Série : Les 50 limites de l'amitié H/F

Chapitre 08 / 15
La croisée des chemins

Résumé de l’épisode précédent :


Véro a passé la journée avec sa nouvelle amie à faire de l’escalade. Stéph a passé une journée bien agréable avec les deux jolies Parisiennes, mais cette escapade s’est terminée bizarrement.

Très tardivement, Véro revient au chalet.



____________________




Véro prend la parole immédiatement avec un ton enjoué :



Elle fait tomber son sac et son manteau et se laisse tomber dans le canapé :



J’ai du mal à ne pas être contrarié par l’enthousiasme de Véro : nous avons passé tous les deux de très longs moments à parler, elle devrait être surentraînée. Je croyais vraiment avoir été un écouteur de bon niveau, nous avons échangé longuement à cœur ouvert, je ne vois pas pourquoi Valérie a pu provoquer plus de confidences qu’elle n’en a eues avec moi…

Ces pensées méchantes m’envahissent l’esprit, mais je leur tords le cou avec volontarisme. Je ravale les deux sentiments négatifs qui m’habitaient, il y a quelques secondes encore : je n’ai ni l’habitude, ni l’envie, ni même la légitimité de lui faire une scène. Je suis malgré tout en colère qu’elle fasse comme s’il n’y avait rien à redire de son attitude, mais je m’efforce avec efficacité de ne pas le montrer.


Véro commence à m’expliquer sa journée sans s’inquiéter de mon silence, rassurée par le seul sourire de composition que je lui affiche.


Elle me raconte que Valérie explique merveilleusement bien. C’est une pédagogue hors pair et, grâce à elle, elle a fait des progrès fabuleux. Elles ont parlé de beaucoup de choses. Véro énumère tous les côtés positifs de la journée comme pour introduire avec cérémonie le sujet qui lui tient à cœur : "Valérie veut, autant qu’elle, être son amie ! Elle sera très heureuse qu’elles se voient à la Réunion".


J’ai écouté en relançant la conversation poliment et a minima. Je suis un tout petit peu agressé par la rapidité des évènements, mais d’un autre côté, j’aime le bonheur que Véro exprime. La conclusion ne me surprend pas : cela explique, et même, cela justifie pleinement que Véro soit restée aussi tard sans avoir conscience de ce que cela impliquait pour moi.


Mais maintenant : que va-t-il se passer ?


La question de l’occupation de Véro pour les prochains jours avec ou sans moi me préoccupe plus que tout. Son enthousiasme sans limites me fait douter qu’elle ait encore envie de les passer avec moi. Je veux croire que je ne suis pas jaloux. Cette vision noire est certainement du catastrophisme dû à la déconvenue de ce virage à cent quatre-vingts degrés. Je suis terriblement angoissé par la suite des évènements, cela me met en position de victime, j’ai horreur de ça et mon jugement en est altéré. Il faut que je me ressaisisse.

Pour ne pas inquiéter Véro, je manifeste de l’enthousiasme pour la naissance de cette amitié :



J’ai les pensées qui s’entrechoquent et j’ai du mal à contenir ma colère. Véro envisage sérieusement de passer les trois derniers jours de nos vacances avec sa nouvelle amie à faire de l’alpinisme et sacrifier tous nos moments à deux sans l’ombre d’une hésitation et sans s’inquiéter d’une éventuelle frustration qui pourrait m’habiter : soit !


Elle me propose de l’accompagner de manière à ce que je refuse. Je lui ai déjà signifié mon inaptitude pour la grimpette du fait de ma corpulence d’homme « bien bâti » et d’autant plus que j’ai pris du retard dans mon apprentissage. C’est une manière de faire passer la pilule : ainsi c’est moi qui refuse de passer du temps avec elle. Soit : je suis prêt à gober toutes les couleuvres qui permettent de ne pas perdre un temps précieux à « bouder ».


Par là-dessus, elle fait semblant de croire que mes « copines » ont la même importance qu’elle par défi ou pour se justifier, c’est invraisemblable. Si elle y croit, c’est qu’elle me juge bien changeant après les serments que nous nous sommes faits ce matin. Je préfère prendre cela pour une taquinerie même si cela semble décidément être une excuse au premier degré.


Après avoir ravalé une nouvelle fois mon ressentiment, j’aurais juste envie de lui dire calmement, mais sans appel : « Il ne reste que trois jours. Faut-il qu’ils soient sanctuarisés au nom de notre hyper-tendresse à durée limitée ? »


Je ne peux pas me résigner à quémander son attention : si elle ne pense pas spontanément que notre relation, quel que soit son nom, et le caractère ultime de ces jours ne justifient pas ce sacrifice c’est que nous ne sommes pas du tout sur la même longueur d’onde. Mais ce ne serait pas la première fois : les relations entre adultes sont faites d’incompréhensions et de dissonances.


Il faut absolument que je propose un scénario qui me soit plus favorable. Il ne me reste plus qu’à suggérer maladroitement une amorce d’alternative à son plan désespérant :



Je suis éberlué ! Je ne comprends plus du tout mon amie, mais c’est peut-être moi qui pars en vrille : je suis énervé, je dois voir des problèmes partout. Mais vraiment, là, je ne comprends pas où pourrait être ma place dans ce tableau. Véro semble sereine et sûre que ce qu’elle présente est naturel et la seule chose à faire.


Il devient de plus en plus difficile de ne pas lui faire une scène, mais je sais à quel point ce serait contre-productif pour notre amitié et désagréable pour moi, comme pour elle.

Néanmoins, c’est au-dessus de mes forces de laisser ces vacances merveilleuses se déliter ainsi et de me laisser entraîner dans un rôle de teneur de chandelle ou, au mieux, de ramasseur de miettes. Ma place sera certainement inexistante, car j’imagine bien qu’après une journée et une soirée avec sa nouvelle amie, Véronique sera crevée et pourrait même envisager naturellement de passer la nuit chez elle.


J’ai peur d’être en train de me faire du cinéma, mais vraiment je ne peux pas tirer immédiatement et définitivement toutes les conséquences des choix de Véro. La seule conduite possible me semble certaine et évidente et je suis trop bouleversé pour ne pas agir tout de suite.

Je construis alors mon discours tout le en lui énonçant :



Véro semble avoir compris que ma complaisance est un peu excessive, son sourire béat se fige imperceptiblement. Après une petite hésitation, il me vient une conclusion fatale :



Véro a tout de suite compris où allait ma circonvolution. Ma répartie a transformé son air enjoué en une expression d’angoisse et l’a tétanisée complètement. Elle me regarde avec de grands yeux sans pouvoir ne rien dire. Je précise donc ma pensée :



Je me tais après cette déclaration qui l’a scotchée complètement dans son canapé. La solution de partir m’est apparue tout en parlant comme la seule crédible. C’est une situation dramatique, ce dont j’ai horreur plus que tout, mais j’ai la certitude qu’elle est nécessaire pour nous protéger tous les deux et nous permettre de faire face dans les meilleures conditions.


Véronique reste sans voix, mais elle n’exprime ni de la peine ni du désespoir. Elle n’a aucune expression, elle doit penser à cent à l’heure, mais elle ne réagit pas. Elle doit se rendre compte que même si, comme moi, elle n’y avait pas pensé, mon départ prématuré est acceptable et présente tous les avantages. En plus, en mettant Audrey dans la balance, j’ai joué un atout contre lequel elle ne peut pas s’opposer. Il faut que je la rassure encore pour que la culpabilité ne la gêne pas :



Véro ne réagit toujours pas, mais sa lèvre inférieure tremble. Elle est au bord des larmes avec un visage sans expression. J’ai fait du mal à mon amie, à mon amie-amoureuse ! C’est très difficile pour moi, mais je suis certain que c’est pour son bonheur et que dès demain elle l’aura définitivement compris. Je lui ai assez dit que j’encourageais sa nouvelle amitié, elle ne peut pas supposer que je lui fais du chantage au sentiment. De toute façon, ne pas voir sa nouvelle amie à cause de moi nous serait insupportable à tous les deux. La rencontre avec Valérie a tout changé, c’est une extraordinaire bonne nouvelle qui a submergé une aventure qui était très belle elle aussi, il n’y a rien à regretter.


La brutalité de ma décision la rend suspecte à mes yeux, et certainement aux siens, d’être revancharde, mais je ressens honnêtement que c’est la seule solution et que c’est une bonne solution. Véronique, que je veux préserver de tout, va certainement mal dormir et je partirai demain matin avant qu’elle ne se réveille pour ne pas nous imposer une scène désagréable. Je lui laisserai un mot, je trouverai les mots pour la rassurer et lui permettre de rebondir facilement. J’ai toute la nuit pour cela, je ne risque pas de dormir dans l’état de détresse dans lequel je suis ! Je trouverai les mots pour qu’elle puisse vivre, sans culpabilité, trois jours fantastiques avec Valérie comme ceux qu’elle a vécus avec moi jusqu’à ce matin. Je raconterai avec franchise à Audrey cette fin en eau de boudin et ça nous aidera à tourner la page ensemble.


Je ne peux plus parler, j’ai la gorge nouée et si je prononce un mot elle entendra des grelots dans ma voix. Je me lève et je l’embrasse au coin de l’œil, juste sur une larme qui ne veut pas couler. Elle est assise droite sur le canapé, elle n’exprime rien !


Elle est toujours interdite, elle ne comprend certainement pas comment nous en sommes arrivés à quelque chose d’aussi incroyable, mais elle doit aussi avoir pris conscience que je lui propose la seule solution possible. L’alternative serait qu’elle laisse tomber Valérie pour rester avec moi, le cœur brisé. Elle sait bien que ni moi, ni elle, ni notre amitié ne trouverait son compte dans ce sacrifice.


Elle se tait toujours et son silence devient une acceptation. Elle n’aura fait aucune objection à mon départ prématuré, même pas un argument bidon par principe. Il lui semble donc aussi qu’il s’agit de la seule vraie bonne solution qui découle des derniers évènements même si nous savons tous les deux qu’elle ne l’a pas voulu. Son manque de réaction me déçoit un peu, mais je sais aussi que la situation est dure pour elle comme pour moi. Cela me permet de ravaler ma salive et de clore :



Je lui presse le dessus de la main qu’elle a sur sa cuisse pour lui témoigner que je n’ai pas de ressentiment même si mon retranchement dans ma chambre témoigne du contraire. Je vais, aussitôt après, m’isoler en la laissant assise sans réaction. J’espère désespérément qu’elle dira quelque chose avant que je ne ferme la porte, qu’elle me retienne ou qu’elle m’engueule, mais rien ne vient !


Arrivé dans ma chambre, je me couche, règle le réveil sur quatre heures et éteins tout de suite. Mon cerveau est vide et avec un peu de chance j’arriverais à dormir avant que la tempête des pensées ne commence. Je mets des boules Kies pour que les bruits que Véronique pourrait faire en se préparant pour dormir ne détruisent ma sérénité artificielle. Je me persuade que je vais dormir immédiatement et ne me réveiller que pour faire ma valise et partir sans penser. Le silence est total, les boules sont redoutables. Mon bouclier à pensées fonctionne parfaitement !


Avec la fatigue de cette journée, tout est en place pour que je trouve rapidement le sommeil, je contrôle mes pensées avec efficacité, je vais m’endormir ! Plusieurs minutes plus tard, je ne dors toujours pas. Cela me surprend, tellement j’étais vraiment convaincu que le sommeil arriverait facilement. Le bouclier marche bien, je ne me remémore pas les évènements de la soirée et au contraire je me concentre sur les belles images des journées avec les filles dénudées et si délurées qui m’ont mis en scène le fantasme typique de tout hétéro normal.


Je joue en pensée avec ces belles images et imagine des prolongements encore plus chauds et débridés. Cela m’occupe un temps certain et je suis convaincu que le sommeil me prendra sur ces pensées lubriques. Mais cela ne se passe pas comme ça : d’un coup, ce supposé bouclier se déchire : une angoisse sur le ressenti de Véro envahit mon cerveau.

Cette fuite dans la chambre est peu glorieuse. Elle est à peu près justifiée rationnellement, mais l’ai-je fait par lâcheté ?


C’était invraisemblable de dormir près d’elle en attendant de partir et je suis sûr que pour Véronique aussi c’était aussi la seule attitude possible. J’expliquerai tout cela dans le mot que je lui écrirai demain matin.

Et je ne suis pas à l’aise non plus avec ma décision de laisser Véro seule avec Valérie et pourtant c’est une solution qui pourrait avoir de grands avantages : passé le choc de la mini rupture, Véro va passer trois jours fondateurs très agréables.

C’est la bonne solution, la seule solution, c’est évident.


J’ai fait ce qu’il fallait pour la déculpabiliser et s’il le faut, je m’accuserai de tous les maux. Aussi brutale et inattendue que soit la fin de notre amitié, il faut qu’elle soit un souvenir de bonheur sans tâche pour elle, à défaut de l’être pour moi.

J’aurais pu répéter encore et encore qu’elle n’avait rien à se reprocher, mais je risquais alors de pleurer, ou pire, qu’elle pleure : ma retraite rapide était la meilleure solution.

Ma conclusion me semble un peu artificielle, mais je me refuse à comparer le scénario de cette soirée avec celui d’une altercation et une rupture dramatique ou haineuse.


Je retire mes boules Kies pour avoir des indices sur ce qui se passe dans le gîte : les bruits de la douche m’indiquent que Véro a quitté son canapé. Elle a tardé un peu, mais cette douche signifie qu’elle accepte, en fin de compte, la situation. Elle s’apprête à aller se coucher, cela me rassure. Je remets mes boules isolantes. Si je ne dors pas dans quelques minutes, je ferai un nouveau bilan.


Si Véro vient frapper à ma porte pour pleurer, je l’accueillerai sans rien lui reprocher : elle me connaît, elle sait que je respecte ses décisions, quelles qu’elles soient. Si elle ne vient pas, c’est qu’elle pense que mon scénario est une bonne chose.


Un quart d’heure plus tard, je ne dors toujours pas et Véronique n’est pas venue. Je n’ai pas cessé de ruminer tous les aspects de ce drame et la conclusion déchirante reste la même. L’éventualité que j’aille réveiller Véro pour lui quémander de me reprendre près d’elle est un repoussoir qui de toute façon m’oblige à garder le même cap, quels que soient les doutes qu’il me donne. J’écoute de nouveau la situation autour de moi : aucun bruit ! Pas de lumière sous la porte ! Véro est couchée !


Je m’interdis de penser que Véronique a accepté un peu facilement ma décision. J’ai imposé ma façon de voir, elle n’a pas eu le choix !


J’attends encore, mais le sommeil et même la fatigue m’ont définitivement quitté, cette nuit sera blanche. Je n’ai pas le courage de me lever pour écrire la lettre : je sais que ce sera pénible tellement le désespoir pèse sur moi. Je sais aussi que les idées positives et rassurantes ne seront pas faciles à extirper de la détresse qui m’habite. Je tarde encore et encore, cela fait maintenant une heure que Véronique a quitté sa douche, elle doit dormir à poings fermés. Même si c’est accessoire, il me revient que je n’ai pas préparé le feu pour entretenir un foyer tranquille qui dispensera une douce chaleur toute la nuit.


Comme je renonce à dormir, je décide de me lever pour m’occuper du feu. Maintenant je sais ce que je vais faire : je vais écrire une longue lettre qui retracera tous les bons côtés de notre amitié et de ces vacances. Et je finirai cette lettre en disant tout le bien que je pense d’elle, de ses choix et des souvenirs que je garderai de notre escapade. Cela aidera Véronique à prendre la suite de l’aventure avec joie et entrain.


J’enfile un caleçon et un tee-shirt et sans bruit, et je me rends près de l’âtre. Une fois le feu en route, j’aurai trois bonnes heures pour rédiger la lettre. Mais je peux préparer tout ça dans ma tête en admirant les flammes. Je n’ai plus à protéger mon sommeil : je désactive le bouclier mental qui, de toute façon, était en lambeaux.


Tout en tisonnant les braises, je me remémore l’échange de ce soir et aussitôt le mauvais côté de la scène me submerge. J’arrange le feu avec minutie pendant que je fais le point dans ma tête. Il ne va pas être simple de faire une lettre qui tombe juste et sans mélo inutile si je ne connais pas l’état d’esprit de celle que je veux protéger.


J’ai beau être un rationnel solide, mes sentiments pour Véro m’empêchent d’être efficace : le tragique de ma situation me fait mal alors que je veux ne penser qu’à elle. Je sens des larmes me venir et je ne les combats pas. J’espère que ces larmes, si inhabituelles pour le roc que je suis, me donneront un répit dans la souffrance qui m’étreint le cœur.


Je pleure comme je n’ai pas pleuré depuis très longtemps, depuis mon enfance, même. C’est idiot, cela n’a pas de sens, cela ne me ressemble pas, mais cela me soulage étonnamment. La peine s’exprime et ainsi va pouvoir s’effacer pour que je puisse penser au moyen d’aider mon amie-amour le plus efficacement possible avec ma rationalité légendaire.


Je suis seul et tranquille, je n’ai pas à contrôler mon image donc tous les moyens sont permis, même ceux que je ne respecte pas d’habitude.


Après cette parenthèse incompréhensiblement régénératrice de sérénité, je me sens enfin prêt à commencer à construire la lettre dans ma tête. Cette lettre qui transformera mon départ catastrophique en une chance précieuse pour l’avenir de l’amitié entre Véro et Valy. Je sais que le bonheur et la sérénité de Véro comptent plus que tout dans ma décision, quitte à sacrifier les derniers moments que j’ai à passer avec elle. Cette situation est totalement perverse : je dois détruire ma relation avec Véro pour garantir son bonheur sur le long terme, mais je veux l’assumer avec courage. J’en suis là, avec des larmes de chochotte qui me collent sur les joues et une détermination nouvellement construite, quand j’ai fini de farfouiller dans les braises.


Je me retourne pour retourner à la table et je découvre que, depuis le début, Véronique est assise dans le noir, près de moi, et me regarde fixement sans un bruit. Nous sommes l’un devant l’autre, nous nous regardons sans un mot. Nous avons tous les deux les yeux rougis. Mes larmes me semblent ridicules, futiles et inopportunes, celles de Véronique sont attendrissantes, belles, importantes, révélatrices et déchirantes.


Je cherche une façon d’engager la conversation, y compris un simple sourire, mais rien ne me semble adéquat. Ne connaissant pas l’état d’esprit de Véro, toutes mes initiatives peuvent tomber à plat et faire plus de mal que de bien. La seule chose sûre, c’est que j’aime cette femme de tout mon cœur et que je n’ai qu’une envie : la prendre dans mes bras et soulager sa peine. Je m’assois près d’elle en séchant ses larmes du bout de mon index. C’est tout ce que j’ai trouvé !


J’approche ma main de la sienne, mais elle répond par un geste similaire pour l’éloigner, je suspends donc mon mouvement. Elle est peut-être aussi angoissée que moi : sa présence ici dans le noir et son hésitation m’indique qu’elle n’est pas sûre de l’attitude à suivre. Peut-être voudrait-elle qu’on reprenne au début ? Que nous reprenions notre « altercation » à ses origines pour nous laisser une chance de trouver une porte de sortie qui fasse moins mal ? Une minute plus tôt, j’étais certain que nous avions trouvé la seule solution possible et maintenant je ne sais plus rien : les larmes de Véronique sont bouleversantes.

Ma douce amie doute certainement autant que moi, cela me donne la force de me lancer :



Son visage se durcit, il laisse maintenant transparaître une grande rage :



Véro continue sur un ton hyper— énervé que ses larmes et sa voix tremblante contredisent :



Elle sait ce n’est pas une solution de m’insulter, nous avons toujours été doux entre nous, mais cela lui brûle les lèvres. Elle se tait alors et cela me laisse le champ libre pour essayer encore de justifier l’injustifiable :



Véro n’arrive plus à garder un ton posé, elle commence à hurler :



Je ne sais pas quoi répondre. Les arguments de Véronique sont imparables : comment ai-je pu ne pas y penser avant ?



Véronique se tait, croise ses bras et se ferme. Je sais que tout ce que je pourrais dire sera mal pris, je suis pris au piège, Véro a toutes les cartes en main, ma maladresse m’a fait perdre toute capacité de résoudre la situation. J’ai un soi-disant rôle de protecteur et je me retrouve penaud à attendre la bénédiction de ma protégée, c’est ubuesque. Que Véro ait parlé plusieurs fois de notre attachement me rend certain qu’elle accepte que nous l’utilisions comme base pour reprendre pied, mais le chemin vers la sérénité semble semé d’embûches. Après un long silence, mon amie se décide à reprendre le dialogue :



Le climat a changé entre nous : Véro ne semble plus m’en vouloir à mort, comme tout à l’heure. Elle me rend la barre, à moi d’en faire le meilleur office ! De mon côté, la bêtise de ma réaction me saute au visage. Partir était une fuite, une réaction fière et égoïste à une douleur ressentie. Je sais maintenant que je ne veux plus partir et que je vais tout faire pour rendre Véronique heureuse dans la nouvelle situation créée par son amitié naissante. Il me reste à réparer les dégâts de mon attitude inexcusable. Je veux partir d’une base solide et partagée.



Ce préambule n’a fait que répéter le cadre que Véro a défini, mais ses yeux brillent, elle accepte et encourage notre transposition en début de soirée :



Véronique s’arrête brutalement dans son discours. Elle se mord la lèvre inférieure comme tétanisée par une révélation et soudain son visage s’illumine :



Le regard de Véronique est celui d’une illuminée qui a eu une révélation : elle se glisse à genoux au sol devant moi :



Véronique s’interrompt dans son discours. Elle a changé la donne et a repris la situation plus en amont encore que je ne l’ai fait. Elle reprend avec son regard de sainte touchée par la grâce avant que je ne discute son point de vue :



Je suis hyper heureux du revirement de la situation. Véronique a pris les rênes de notre folle équipée avec une efficacité incroyable. Je veux adhérer sans réserve à sa façon de voir :



Mon amie ne sait pas quoi répondre, mais je suis certain qu’elle est aussi enthousiaste que moi pour l’intégration de Valérie dans notre duo. Je prends son silence pour un assentiment :



En disant cela, Véro pleure encore, mais ce ne sont plus des larmes de tristesse. Je prends Véro dans mes bras et je la serre fort. J’embrasse ses yeux et ses joues mouillés et je lui susurre des mots tendres dans l’oreille. Véro se reprend la première, me regarde dans les yeux et me dit avec fermeté :



Elle se lève, ouvre et laisse tomber sa robe de chambre et apparaît toute nue devant moi.



Véro me propose plus un jeu érotique qu’une réparation. Sa nudité conquérante est là pour le prouver. Dans ce cadre-là, l’idée de la fessée me plaît bien et j’entre dans son jeu :



Ma fausse menace l’aurait peut-être fait renoncer à sa dangereuse proposition, mais je ne lui en laisse pas le temps. Je l’attrape par la main et l’entraîne en travers de mes genoux. Sans attendre, mais sans colère, je lui donne une première claque mesurée, mais bien claquante sur chaque fesse. Véro se cabre un peu, mais m’encourage à continuer :



Je lui réponds en la maintenant plus près de moi et plus fermement. J’enchaîne une série de tapes pas trop fortes et je les alterne avec des caresses apaisantes sur les zones maltraitées. Je m’applique à faire rosir toute la surface des fesses et du haut des cuisses.


J’éprouve un plaisir sensuel dans cette fessée. Ce n’est qu’un moyen indirect de toucher les zones intimes de ma bien-aimée, mais qui lui fait ressentir fortement notre union. Véro veut cette souffrance pour de multiples raisons, je peux donc me laisser aller à trouver du plaisir à cette violence simulée.


Véro a compris que je lui tapais maintenant les fesses avec une vraie détermination : elle réagit aussi en exprimant un plaisir ambigu. Sa vulve se presse contre ma cuisse, elle se frotte de plus en plus comme à la recherche de sensations fortes. Elle écarte les cuisses spontanément pour permettre à mes claques de concerner des contrées plus sensibles quitte à ne plus protéger ses zones plus fragiles.


Notre jeu n’est pas malsain, il est juste paradoxal : nous trouvons tous les deux une amorce de plaisir dans cette fessée. Mes claques ne sont pas fortes, mais la fessée se prolonge. Tout le derrière de ma suppliciée adorée est coloré d’un rose uniforme. Nous avons atteint le premier objectif : nous emmener tous les deux dans une relation chaude et intense au-delà du jeu social. Je suis guidé maintenant par la recherche de la sensation optimum où la petite douleur piquante irradie voluptueusement pour se transformer en stimuli sensuels. Par ses déhanchements, ses gémissements ou ses crispations, Véro me conduit sur ce difficile chemin où se mélangent excitation, plaisir et douleur.


Je prolonge de plus en plus les caresses entre les claques, elles deviennent plus importantes que la fessée. Grâce à ses réactions subtiles, je cherche avec la pseudo- suppliciée l’endroit et la force de la prochaine claque qui correspondraient le plus à la frustration du moment, mais aussi qui la surprendrait : la surprise fait partie aussi du jeu. À chaque claque, elle branle un peu plus fort son clitoris sur ma cuisse.


Je continue encore longtemps cette fessée plus piquante que blessante, mais les fesses de ma tendre amie sont maintenant d’un rose soutenu et uniforme et ma main me fait mal. Nous n’allons pas pouvoir explorer plus loin ce jeu pervers.


Notre excitation est maintenant extrême, nous n’allons pas en rester là, je l’espère !

Les fesses de Véronique sont chaudes, j’adore la caresser longuement en élargissant la course de mes doigts vers son dos et entre ses cuisses. Quand j’atteins son sexe, je sens une humidité révélatrice. Véro masse nettement sa vulve sur ma cuisse, mais c’est semble-t-il insuffisant, elle invite ma main à aller plus loin en écartant les cuisses.


Quand ma main se présente profondément entre ses cuisses, Véro la laisse remonter en soulevant son bassin imperceptiblement, quand ma paume enveloppe son mont de Vénus, elle presse son clitoris sur mes doigts et l’écrase en se tortillant avec fébrilité. Elle veut ma main partout, sur sa vulve, dans son sexe, jusqu’à son petit trou et bien sûr, qu’elle le veuille ou non, elle a droit aussi à quelques dernières claques perverses sur son cul endolori.


Les ondulations de cette croupe voluptueuse sont un appel à aller beaucoup plus loin dans la sensualité. Je suis hyper excité. Nos deux attentions sont concentrées sur le théâtre de la fessée passée. Je voudrais pouvoir, tout en même temps, la caresser avec mes mains, mon sexe et avec tout mon corps ; la pénétrer de mes doigts et de mon chibre ; lui branler toutes ses zones érogènes rendues hyper sensibles.


Ma main droite monopolisée par son sexe, c’est l’autre main, moins efficace, qui finit faiblement la fessée. Au hasard de mes caresses désordonnées, mes doigts se présentent à l’entrée de son sexe pour caresser de nouveau la vulve luisante, mais Véro ne l’entend pas ainsi : elle écarte ses cuisses au maximum, glisse sa main sous elle et attire ma main en elle. Trois de mes doigts s’enfoncent en un geste au plus profond de son vagin. Commence alors, un coït obscène et frustrant, mais un coït voulu intensément et fantastiquement érotique. Je possède complètement le bas de son corps : j’ai mes doigts qui vont et viennent dans son sexe au rythme que leur impose Véronique ; mon pouce qui titille son anneau jusqu’à le pénétrer d’une phalange ; mon autre main qui malaxe ses fesses brûlantes et ma cuisse sur laquelle sa vulve et son clitoris se massent avec vigueur.


Nous sommes en sueur tous les deux. Ce jeu dure avec une intensité incroyable et constante, mais il ne nous emmènera pas plus loin et Véro en veut plus encore. Elle se relève, se met à cheval sur mes genoux face à moi, m’ôte mon tee-shirt avec précipitation et baisse mon short à mi-cuisse et, enfin, se plaque contre moi. Son torse en contact avec le mien, nos sueurs se mélangent. Elle me serre de ses deux bras elle me donne un baiser langoureux puis enfouit sa tête dans mon cou. Son bassin s’écrase avec force sur mon sexe, les lèvres de sa vulve enveloppant mon dard. Aussitôt elle entreprend de se branler par des mouvements sensuels et terriblement excitants. Elle m’embrasse à nouveau et m’enfonce sa langue profondément dans la bouche. Si la situation avait été inversée cela aurait représenté une agression machiste, mais là, je suis hyper consentant. Sa masturbation est une caresse incroyablement efficace pour mon plaisir.


Je l’encourage à écraser encore plus son sexe contre le mien en appuyant à pleine main sur ses fesses endolories. Sa vulve monte et descend le long de ma tige plaquée sur mon ventre. C’est un massage terriblement excitant pour elle comme pour moi. Elle se branle la moule sur ma queue et cela me procure un plaisir intense.


Nous sommes tous les deux fébriles, inondés de sensations fortes interminables. Nous arrivons tous les deux progressivement aux portes du plaisir et nous n’avons ni l’un ni l’autre l’intention de nous arrêter là : nos sexes vont nous donner du plaisir sans pénétration, mais ce sera quand même un vrai coït.


Pour prolonger notre union parfaite, je glisse ma main par-derrière pour lui faire des caresses aussi fortes que possible. La position ne me permet pas une pénétration satisfaisante de ses nymphes aussi je me risque une intromission imparfaite de mon index dans son anus pour ajouter à nos sensations : il va-et-vient facilement, huilé par toute la cyprine et la sueur qui inondent l’endroit.


Cette caresse parasite a peut-être suggéré à Véro la conclusion à cette bataille, mais, en tout cas, elle décide à ce moment de casser notre statu quo si prometteur. Elle se relève un peu, empoigne ma queue et la présente contre son œillet, que mon doigt lui cède de bonne grâce. Je descends un peu mon bassin pour faciliter une intromission coupable tout en récupérant toute ma salive disponible pour préparer dans l’urgence ce calice sacrifié. Je n’ai pas le temps de peaufiner la préparation des lieux, Véro s’empale sans attendre sur mon chibre.


Elle contrôle la pénétration et visiblement elle n’est pas décidée à y aller doucement. Elle appuie fort, son étroit fourreau s’écarte et le bout de mon sexe s’enfonce inéluctablement. Je rajoute un peu de lubrifiant en massant ses muqueuses : j’ai peur qu’elle ne se blesse tellement je la trouve brutale dans son mouvement, mais sans aucune pause, Véro continue à s’empaler. Ma bite tendue glisse implacablement dans ses entrailles. Les cuisses de Véro atteignent les miennes pour que nos deux bassins s’épousent et se compressent. La main de mon amie perverse, qui ne peut plus tenir mon vit disparu en elle, est remontée vers sa vulve. Mon amie se masturbe et se pénètre fébrilement. Tout son corps s’anime : tout en cachant sa tête dans mon cou, elle monte et descend son cul sur ma queue comme elle l’entend, oriente son bassin d’avant en arrière pour contrôler ses sensations, elle branle frénétiquement son clito d’une main et se pince un sein de l’autre tout en violant ma bouche avec sa langue régulièrement ou en plongeant son front dans mon cou.


Cet enculage, mené avec volontarisme par l’enculée elle-même, doublé de cette masturbation intense, ne dure que quelques minutes, mais ce sont des minutes insoutenables. Après une montée désespérée dans l’intensité la plus débridée, Véro atteint le sommet recherché : elle jouit en hurlant dans mon cou et se crispant de tout son corps.


Son cul enserre ma bite avec une force incroyable et c’est le signal qui déclenche ma jouissance. Je déverse ma semence dans son ventre avec délice, c’est un moment merveilleux.


Véro garde la tête dans mon cou, elle me serre toujours pour que nos deux corps se touchent intensément. Elle ne bouge plus, ma bite toujours fichée dans son anus. J’ai les larmes aux yeux malgré moi : de soulagement de ne pas avoir vu sombrer notre bonheur, de ce plaisir que nous nous sommes donné, mais aussi de cette harmonie des sens, des sentiments, des envies et des sensations me bouleversent et nous unissent plus étroitement que nous ne l’avons jamais été.


La posture est confortable. Le feu irradie une couverture invisible de chaleur qui enveloppe le dos exposé de Véro. Nous nous ressentons mutuellement et savons que nous partageons l’envie de prolonger ce moment éternellement. Nous ne voulons bouger ni l’un ni l’autre, c’est trop bien d’être si étroitement imbriqué, mais il est tard et nous devons dormir, la fatigue me gagne.


D’une pression imperceptible sur ses fesses, je signifie à Véro la fin de notre étreinte. Elle se soulève un peu et ma bite ramollie se dégage naturellement. Nous nous levons sans cesser de nous toucher étroitement. Nous nous dirigeons vers la salle de bain sans nous lâcher ni nous concerter.


Sous la douche nous continuons à nous étreindre, à nous embrasser, à nous caresser. Nous nous sommes savonnés abondamment et nos corps glissent l’un sur l’autre nous donnant des sensations douces et sensuelles. Tout le corps de Véro est voluptueux. Sous prétexte de la laver, je suis éperdu d’envie de la toucher partout de mes mains, de mes bras, de mon torse, de mes cuisses, de ma bouche et de mon sexe. Mes doigts, enduits de savon, nettoient avec application la zone interdite que mon vit a souillée comme pour lui rendre sa pureté et son intimité à sa propriétaire. Je la lave partout et bientôt je la possède de caresses et Véro est prise de la même folie.


La fatigue pèse sur nous et nous oblige à cesser cette étreinte érotique. Pour nous sécher nous ne pouvons pas nous séparer, nous restons en contact physique permanent. C’est encore l’occasion de caresses, mais nous sommes un peu rassasiés et le lit nous appelle. Il est plus de trois heures du matin, nous rejoignons notre lit et continuons à nous enlacer.

Puis Véronique se tourne sur elle-même pour que le contact de nos deux corps ne se réduise pas. Nous sommes maintenant en cuillère, son dos et ses fesses épousant ma poitrine et mes cuisses. Je lui susurre à l’oreille une conclusion qui s’impose à moi :



Le sommeil nous gagne sans que nous ayons à endurer une séparation que nous n’aurions pas supportée.