Résumé de l’épisode précédent :
La complicité naissante au sein du trio a mis Valérie dans une situation dramatique, mais l’action conjointe de ses deux nouveaux amis a réglé le problème. Ce mini drame a fini de sceller leur amitié et Stéphane offre une soirée de rêve à ses compagnes pour fêter ça.
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Véro et moi rentrons la main dans la main. En chemin, Véro est très gaie. Elle me raconte enfin les détails de leur remontée sur le canot. L’angoisse d’exposer leur nudité la rendait tellement fébrile qu’elle s’y est reprise par trois fois. Plusieurs fois ses fesses ont été exposées, et l’esclandre que je faisais pour monopoliser l’attention du groupe était très utile. C’était une situation ubuesque parce que Valérie était toujours très contrariée, et pourtant elle riait de leur maladresse et du cocasse de leurs expositions à répétition. Véro est intarissable, même rentrée au chalet et alors que je la repousse vers sa chambre, elle ne veut pas se taire.
- — Véro, tu n’as plus que vingt minutes. Je te veux plus belle et plus hot que tu ne l’as été de toute ta vie. Mets le paquet, tu raconteras tout ça quand nous serons tous les trois. Valérie est aussi intéressée que moi par ta conversation passionnante.
Je la pousse dans la chambre en tirant la poignée de sa porte. Elle obtempère mais juste avant que la porte ne se ferme, elle me prend par le cou et me donne le plus craquant des baisers.
- — Tu as mérité que je mette le paquet, comme tu dis, et tu ne vas pas être déçu !
Sur ces paroles sibyllines et pleines de promesses, elle se recule et pousse la porte en me dévorant d’un regard gourmand. Je suis aux anges, cette soirée s’annonce très bien. Valérie est intégrée définitivement dans notre groupe et semble s’y trouver très bien. Par ailleurs, Véronique accepte avec bonheur cette nouvelle géométrie et se comporte avec moi comme je le souhaite de tout mon cœur : avec une tendresse pleinement assumée. Je vais sortir le grand jeu, mes deux princesses se souviendront longtemps de cette soirée.
Je prépare un feu sans le mettre en route quand je vois Véro passer de sa chambre à la salle de bain comme une furie, toute nue mais coiffée et avec un début de maquillage. L’image est cocasse et très affriolante. Au milieu du gué, elle suspend son mouvement, se tourne vers moi, m’exposant sa plastique en mettant les deux mains sur ses hanches.
Elle est éblouissante, je suis bouche bée.
- — C’est assez hot pour toi ? N’en profite pas pour te rincer l’œil, espèce de satyre. À partir de maintenant je veux pouvoir avoir la salle de bain et ma chambre sans tes regards libidineux. Je te prie de t’isoler dans ta chambre pour le quart d’heure qui suit et de n’en sortir que quand je te le dirai.
- — D’accord, laisse-moi une minute pour parfaire mon rasage et après je te laisse ton intimité.
Je me rends dans la salle de bain et me mets tout de suite au travail. Véro est toute nue, à côté de moi, à m’observer. C’est une situation troublante, Véro sent bien que ma concentration est plus que perturbée par sa tenue et elle en rajoute en ondulant gracieusement.
- — Tu n’as pas l’air très doué pour te raser, tu as un problème.
- — Tu me mets le feu, Véro. Je ne sais pas si je vais tenir longtemps avant de te violer.
Je pose ma main libre sur sa hanche et entreprends de lui caresser les fesses. Elle se dégage aussitôt :
- — Bas les pattes ! Cela n’a pas cours entre nous ! Si tu nous fais passer une super bonne soirée, je serai peut-être disponible pour un petit câlin, mais avant, tu ne touches qu’avec les yeux et tes mains restent dans les poches. Aller, ouste ! Je ne veux plus te voir avant que je t’appelle.
Elle me pousse en dehors de la salle de bain et s’enferme. Je m’isole donc, conformément à sa consigne. Il ne me reste qu’à mettre mon costume clair et à me peigner. J’ai un peu de temps pour m’allonger et me reposer de toutes ces émotions : ce n’est pas un luxe. Il m’aurait fallu des fleurs pour traduire la tendresse qui a envahi mon cœur, mais ce n’est pas possible, tant pis ! La fatigue me gagne, ce break est décidément bienvenu.
oooOOOooo
Je suis réveillé par des coups à la porte.
- — Stéph, je suis prête et nous sommes en retard. Grouille-toi !
- — J’arrive !
Je me lève sans réfléchir, refais ma coiffure avec l’esprit un peu dans les brumes, prends ma veste et sort en seul mouvement. Je découvre alors Véro qui m’attend au milieu du salon, droite en attente de la sentence. Je suis bluffé ! Elle est habillée d’une robe noire, longue et fluide qui moule son corps. Son décolleté est ravageur, sa taille fine, son ventre plat et ses hanches amples sont dessinées délicieusement. Une longue fente ouvre la robe très haut sur le côté, cela va être très sexy de la voir marcher. Véro n’aime pas les tenues aguichantes d’habitude, ses complexes déplacés l’empêchent depuis toujours de jouer de ses atouts bien réels. Elle se lâche enfin et le résultat est magnifique. Une fois que je suis remis un peu du choc, je peux exprimer mon admiration :
- — Tu es splendide Véro. Je suis sous le charme. Cette robe te va à ravir, ton corps est mis en valeur comme jamais, tes mystères étaient parfaitement justifiés. Il faut que je fasse des photos, mais je crains qu’elles ne puissent pas être à la hauteur de tant de grâce qui est au-delà de l’image pure.
- — On n’a pas le temps, on y va dès que tu auras reposé tes pieds par terre.
- — Je ne les poserai pas de la soirée, mais il faut que tu me laisses faire juste une photo pour immortaliser cette image du paradis. Va près de la cheminée !
Je prends l’appareil. Véro obtempère et j’en profite pour admirer sa croupe moulée par le tissu fin qui ne cache rien.
- — Véro, tu as mis une culotte très fine que l’on distingue à peine. Comme la dernière fois, ce serait mieux sans.
- — Tu ne suggères tout de même pas que je sorte sans rien avec cette robe ? Tu as vu sa fente sur le côté ? En plus pour passer la soirée avec Valérie qui va me prendre pour une dévergondée ou même une obsédée.
- — La trace de ta culotte, c’est aussi de la provocation, quelque part. Si tu sors sans sous-vêtement, ce que personne ne peut soupçonner de toute façon, tu ne montreras pas que ce tissu est à ce point moulant, …
- — D’accord, je vois ce que tu veux dire. J’ai peut-être poussé le bouchon un peu trop loin avec cette robe. Je vais en changer.
- — Oh non ! Véro, s’il te plaît ! Tu es canon ainsi. Tu n’auras pas trente-six occasions de la mettre, il ne faut pas manquer celle-là.
- — Touchée ! C’est peut-être la seule fois où je pourrai la mettre, mais pour la culotte, il n’en est pas question !
- — Comme tu voudras, de toute façon, je t’adore dans cette robe dans les deux cas. Tu sais bien, Véro, cette robe est beaucoup plus longue que celle d’avant-hier.
- — Le tissu est beaucoup plus fin et la robe est fendue. On peut presque distinguer le grain de ma peau à travers.
- — Tu exagères. Aller fais-moi confiance ! C’est justement parce que le tissu est fin que la culotte est provocante.
Véro me découpe au laser de ses yeux avec une colère certainement feinte mais néanmoins convaincante. Mais, contre toute attente, dans le même temps elle glisse ses mains sous sa robe grâce à la fente et m’ordonne :
- — Tourne-toi. On ne regarde pas une femme qui se dévêt. Surtout si c’est pour quelque chose d’aussi peu commun.
Je me tourne de mauvaise grâce :
- — Je t’ai déjà vue toute nue, et j’ai même observé ton minou de très près, je te le signale.
- — Pas de grivoiserie avec moi, s’il te plaît ! Si par le plus grand des hasards tu as accès à une certaine privauté sur ma personne, tu es prié de l’oublier immédiatement. Et puis, cela n’a rien à voir. Je suis en tenue de soirée et je te demande de respecter ma pudeur.
- — Je comprends très bien. Tu peux compter sur mon respect.
- — Je te rappelle que tu n’as pas droit de toucher, du moins, tant que tu n’auras pas rattrapé ton infamie.
- — D’accord, je suis déjà comblé par ce que je vois.
- — C’est bon. On y va. Avec tes histoires on va faire attendre Valérie.
- — Attends, je fais la photo.
En une minute, je prends Véro sur toutes les coutures qui se prête au jeu trente secondes avant de prendre son sac et de se diriger vers la porte. Je l’attrape au passage pour la serrer dans mes bras. Je veux sentir son corps contre le mien et même si je fais attention à son maquillage, je la couvre de baisers tout en la caressant voluptueusement, particulièrement ses fesses si peu couvertes. Véro ne se prête au jeu qu’une minute mais elle semble apprécier d’être caressée à travers ce tissu si fin.
Je n’ai pas eu l’occasion d’avancer le carrosse de ma reine, mais je lui ouvre sa porte avec une révérence. Je conduis vers la maison de Valérie en gardant un œil sur la cuisse dénudée de ma compagne : l’interdiction de toucher ces merveilles captivantes devient une vraie torture. Arrivés chez Valérie, nous l’apercevons sur sa terrasse. Je me gare devant elle et sort pour lui ouvrir la porte : elle est, ce soir, une invitée de haut rang au même titre que Véro. Valérie a mis le paquet, comme Véro. Elle a une petite robe tube très courte et très serrée, qui moule sa poitrine et ses hanches comme une pin-up.
- — Tu es éblouissante, Valérie. Je suis subjugué. Avec Véro vous atteignez des sommets, vous me comblez ! Je suis accompagné ce soir de deux déesses qui vont faire des jaloux. Je suis le roi de ces montagnes puisque je suis le serviteur de deux reines de beauté.
Valérie est un peu soucieuse, ce qui ne correspond pas à l’ambiance de fête que je souhaitais pour ce moment.
- — Qu’est-ce qui se passe, Valy ? Il y a un problème ?
- — Je … Je ne veux pas envahir vos vacances. Je vous aime déjà beaucoup et les moments que vous passez ensemble sont si précieux, j’ai peur d’être une intruse ou pire une voleuse de bons moments.
- — Tu es une plutôt amplificatrice de bon moment. Mais on va en parler avec Véro si tu le veux bien.
J’accompagne Valérie à l’arrière de la voiture pour ne pas tenir Véronique en dehors de cette conversation et aussitôt je commence une mise au point que sais être rapide et heureuse.
- — Véro, notre précieuse nouvelle amie a peur de s’imposer à nous dans ces vacances si courtes. On en n’a pas vraiment parlé mais je suis confiant que tu partages avec moi que Valy ne m’éloigne pas de toi le moins du monde.
- — Oh Valy chérie, non : tu ne nous gènes pas, au contraire. Je ne sais pas comment te dire ça, mais tu es tellement un prolongement de Stéphane que de vous avoir tous les deux avec moi en même temps, c’est comme d’augmenter la relation que j’ai avec chacun de vous deux. Tout ce que je fais ou je dis à l’un, je n’ai de cesse que de le raconter à l’autre. Si on est tous les trois ensemble, je prends juste un peu d’avance.
- — Vous êtes convaincants tous les deux. Vous m’avez rassurée. Aller, Steph, démarre, que la fête commence !
Véro, que j’avais interrompue il y a moins d’une heure, reprend le fil de sa narration des évènements du jour. Valérie veut tout connaître de notre entrevue avec le moniteur allemand. Véronique qui est toute excitée raconte mieux que moi la partie où j’étais seul avec Günter, avec quelques détails inventés. Valérie est vite aussi fébrile que son amie, tous les aspects de cette aventure sont des sujets pour faire des plaisanteries qui nous font tous rire comme des fous.
Le GPS nous guide au restau, ce qui est heureux parce que je ne suis pas très concentré sur la route. La beauté de mes passagères et nos crises de fous-rires monopolisent toute mon attention. Le restaurant a fière allure. Quand je me gare devant, le voiturier ouvre à Valérie qui est derrière et je fais le tour de la voiture pour ouvrir à Véro qui m’attendait avec un air pincé.
- — Pfft ! Valérie a droit au groom et moi je dois attendre comme une roturière !
- — Je suis désolé, charmante dame. La restauration française n’est plus ce qu’elle était.
Si j’avais pensé à ce détail, j’aurais demandé à Véro de rejoindre Valérie à l’arrière de la voiture. C’est une petite faute de goût qui restera isolée, je l’espère. Nous montons tous les trois les marches du perron. La lumière intense qui illumine les lieux me permet de bien regarder mes deux accompagnatrices. Elles sont encore plus belles et sexy que je ne l’avais noté dans le jour déclinant. Pour comble de séduction, la robe de Véro est un peu transparente malgré sa couleur noire. De là où je suis, à deux marches derrière elle, je distingue la courbe de l’intérieur de ses cuisses. La sachant nue sous cette robe fine, l’image est hyper-suggestive. Les cuisses de Valérie, fines et allongées par la jupe courte et les hauts talons, sont aussi un spectacle de premier choix. Je suis au paradis des mateurs. Je ne cèderais pas ma place pour tout l’or du monde.
Nous sommes accompagnés jusqu’à notre table et cette fois-ci les deux femmes ont le même traitement luxueux de la part du personnel : deux majordomes accorts installent les jeunes femmes côte à côte avec distinction. Distinction qui n’empêche pas leurs regards de mâles subjugués de se perdent dans les décolletés de ces deux jolies clientes. Je n’avais jamais pris conscience de cet aspect du métier de majordome, mais je constate qu’il offre de sacrés avantages que le mien n’a pas ! Suivant les consignes que j’ai données à l’entrée, le champagne nous est servi aussitôt. Dès que le personnel s’est éloigné, Valérie proteste à voix basse pour s’inquiéter de ce faste :
- — Stéphane, il ne fallait pas choisir un restaurant aussi classe. Cela va coûter une fortune !
- — Mesdames, vous êtes mes invitées. Ne vous souciez de rien : vous le méritez bien. Je veux faire pardonner mes rudesses et mes rustreries de mec mal dégrossi. Je veux vous éblouir, je veux vous faire vivre un moment de rêve ! Laissez-vous gâter, je vous en supplie, soyez les reines de cette soirée : si vous arrivez à vous décontracter et à vivre cette soirée intensément, je serai le plus heureux des hommes.
Les deux filles se regardent avec un air dubitatif et, avec un sourire complice, haussent les épaules pour exprimer leur consentement :
- — Il est toujours ainsi, dit mon amie de toujours. Il faut se laisser transformer en princesse, et alors, tout devient simple et agréable avec lui.
Valérie capitule donc :
- — Stéphane, si notre bonheur compte à ce point pour toi, nous allons te combler, ce lieu est parfait pour nous rendre heureuses. Tout est merveilleux ce soir, merci beaucoup.
- — Champagne !
Nous trinquons à cette soirée et à notre amitié. Je me noie dans le regard tendre de ces deux nymphes. Je suis sûr que tous les hommes présents dans ce restaurant meurent d’envie d’être à ma place et cela m’emplit de joie. Je bois peu parce que je dois ramener tout le monde en voiture ce soir. Par contre, j’encourage les deux filles à se griser un peu pour profiter pleinement de l’ambiance de fête. Après la tension de la fin de journée, mes deux jolies invitées se laissent aller. La brillance de leurs yeux et leur comportement trahissent au bout d’un moment une certaine euphorie.
Nous rions beaucoup, l’aventure de cet après-midi est un bon prétexte. Les anecdotes que Valérie recueille dans son travail sont aussi une source intarissable de plaisanteries. Mon comportement avec les parisiennes leur donne une bonne raison de se moquer de moi, et je dois faire quelques révélations sur ce que j’ai vécu avec elles le lendemain. Je dois évoquer les photos de charme, leur impudeur spontanée et même la sensualité que les deux femmes ont témoignée l’une pour l’autre. Je ne veux pas aborder le sujet trop scabreux de ma participation très active mais aussi honteuse à leurs jeux sexuel au bord du lac mais les filles ne sont pas dupes sur l’issue incontournable d’une situation chaude et équivoque à plus d’un titre qui régnait là-haut.
L’éternel sujet de conversation des bonnes soirées, le sexe, a donc été très vite au menu. Valérie ayant assisté à des situations très coquines au fond des canyons au cours de sa longue expérience, elle a de nombreuses anecdotes croustillantes à raconter.
L’ambiance est au rire mais elle est aussi à la séduction et à la sensualité. Il y un scénario majeur dans cette soirée : je suis l’hôte subjugué par la beauté de ses invitées et celles-ci jouent parfaitement leur rôle. Au début, Valérie n’osait pas se lancer dans cette intrigue, mais en réponse aux provocations et aux encouragements de Véro, elle est entrée dans la peau de son personnage avec brio. Une amitié sincère peut admettre de jouer au chat et à la souris à l’occasion sans que cela ne signifie autre chose qu’un amusement temporaire.
Au milieu du repas, elles ont fait l’inventaire de leurs atouts pour rationaliser la fascination qu’elles engendraient chez leur victime : moi. Valérie marquait des points avec sa robe dont le décolleté plonge très bas entre ses seins empêchant l’emploi de tout soutien-gorge ; avec sa robe très courte, avec les gestes terriblement séduisants qu’elle avait à mon égard.
Véronique ne déméritait pas avec sa robe moulante, un peu transparente qui montrait toutes ses formes et dont la fente laissait voir sa cuisse très haut. Un vêtement peut vraiment autant déshabiller qu’il habille sa propriétaire. Avec son maquillage soigné qui la faisait ressembler à une actrice et grâce à ses jeux de jambes qu’elle maîtrisait parfaitement.
- — Je suis aux anges avec vous, les filles. Vous êtes toutes les deux, et de loin, les plus craquantes des convives du restaurant, mais aussi que je n’ai jamais eues à ma table.
- — Il te faut choisir laquelle des deux est la plus émoustillante. Tu ne peux pas te défausser, me provoque Véronique qui ne veut pas me laisser m’en tirer à bon compte.
- — Ce n’est pas possible, vous avez déjà, chacune, dépassé toutes les grilles d’analyse que je pouvais avoir. Vous êtes toutes les deux classées hors catégorie dans l’échelle de séduction la plus torride.
Véronique ne me laisse pas m’en sortir si facilement :
- — Arrête tes théories fumeuses. La question est simple : laquelle des deux t’émeut le plus ce soir, ici et maintenant ?
Valérie confirme son adhésion au défi de son amie :
- — C’est un jeu et cela ne concerne que ce soir : laquelle de nous deux te ferait le plus bander si tu ne connaissais pas plus l’une que l’autre ?
Et Véro porte l’estocade :
- — Nous ne te lâcherons pas et la perdante aura un gage.
- — Ah, si l’une de vous d’eux a un gage, j’ai très envie de jouer votre jeu !
Le jeu commence à bien me plaire. Si les deux filles veulent jouer à la concurrence à la séduction, je serai le gagnant à coup sûr.
Je les encourage à créer des règles glissantes, c’est trop drôle :
- — Avec un peu de chance, le gage rendra la perdante encore plus séduisante et renversera le classement. L’ancienne gagnante aura alors un gage ?
Véro approuve :
- — Je te vois venir avec tes gros sabots, mais pour ce soir, ce jeu me plaît bien. Et on continuera ainsi de suite, jusqu’à ce qu’une d’entre nous se dégonfle.
- — Ouah ! J’adore votre jeu, je suis prêt à faire le juge impartial sans limite dans ces conditions.
- — Trêve de circonvolutions, monsieur le juge : and the winner is ?
- — Aïe, ce n’est pas si facile. Vous êtes vraiment canons toutes les deux au-delà de l’imaginable. C’est un supplice, de vous départager. Chacune d’entre vous me ferait marcher sur la tête pour obtenir un baiser, c’est dire dans quel état de dépendance vous me mettez. Je dois exclure du jeu tout ce qui est étranger à ce soir : j’ai un vécu sentimental et de séduction cachée très ancien et très fort avec Véro…
- — Cela ne compte pas, s’insurge Valérie, votre attachement est ancien mais cela n’a rien à voir avec ce soir. Tu dois nous mettre sur un pied d’égalité comme si nous nous étions rencontrés tous les trois au cours de la descente du canyon. Tu es d’accord Véro ?
- — Je trouve dangereux de sacrifier un de mes meilleurs atouts, tu es si belle et ta poitrine est si excitante. Il faut que les règles soient équitables, donc je te le concède. À toi Stéph ! Nous attendons ton verdict ! Que le bras inflexible de la justice ne tremble pas !
- — Vous êtes dures, toutes les deux. Je suis désemparé. Réfléchissons ! J’adore ta robe Véro, tu le sais. Ce qu’elle cache et ce qu’elle révèle représente le summum de la perversité féminine dans la séduction. À la cour de Venise tu aurais une place choix parmi les plus belles courtisanes. D’un autre côté, ta jupette si courte, Valy, qui montre tes belles jambes galbées et fines de sportive, c’est un monument de séduction.
- — Allez, Allez, cesse de tergiverser !
- — Alors, je dois dire que Véro a un atout qui est peu visible, mais qui emporte la décision. Je n’ai pas droit de dire lequel mais je crois que Véro gagne sans ambiguïté.
J’ai fait un léger écarquillement de l’œil en fixant les cuisses de Véro à travers la table pour lui dire de quoi je parle, mais je n’en dis pas plus. Véro rougit en comprenant que je fais allusion à son absence de culotte. Elle n’avait certainement pas l’intention de révéler à sa nouvelle amie sa tenue qu’elle juge inconvenante, mais elle est très contente de tenir une victoire indiscutable. Je suis très pervers sur ce coup-là : je lui laisse le choix de faire un coming-out ou alors de renoncer à sa victoire inexplicable. J’ai tout de suite la réponse, Véro qui est aussi est très fière d’être une femme libérée n’a pas envie de faire des secrets à son amie femme :
- — Je vois, Stéph, que tu sais reconnaître les efforts des championnes. Valérie, je n’y avais pas pensé au départ, mais c’est vrai que j’ai un argument de poids. J’ai gagné.
Valérie ne l’entend pas de cette oreille :
- — Mais pas du tout ! Je n’ai aucun indice sur cette soi-disant botte secrète. D’une part, ce n’est pas du jeu de ne pas dire ce qui fait la différence, d’autre part, je ne vois pas comment je pourrais renverser la vapeur si je ne sais pas où est le défi. En tout cas ce n’est pas parce que le minou de Véro est tout rasé : il n’est pas visible, donc il ne compte pas pour la séduction dans un restaurant et puis mon minou touffu est très joli et très hot aussi ! Et toc !
- — Pas visible, c’est beaucoup dire, sa robe est un peu transparente, mais laissons cela de côté, puisqu’il ne s’agit pas de son rasage intime.
- — Vous n’avez pas le droit de ne pas le dire, et nous sommes quand même assez amis pour que vous puissiez tout me dire. Vous êtes vexants, tous les deux à me faire des cachotteries.
Elle se met à bouder comme une enfant.
- — Elle a un peu raison Véro, tu dois le concéder. Au point où on en est, il faut que tu révèles ta carte maîtresse, je ne peux pas le faire à ta place. Et sinon, je ne dois plus prendre en compte ton atout maître.
Véronique reste dubitative alors qu’elle est maintenant trop engagée à faire la révélation de son impudeur. Elle doit vraiment craindre le mauvais jugement de sa nouvelle amie ou alors elle déguste le suspens. J’ajoute un dernier argument qui doit convaincre son goût du jeu :
- — Si tu réfléchis bien, avec sa robe courte, tu ne crains rien, Valy ne risque pas de surenchérir !
La certitude que sa compétitrice ne la suivra pas et qu’elle est vraiment la plus coquine des deux semble emporter la décision pour Véronique :
- — D’accord ! Valy chérie, il ne faut surtout pas que tu me juges mal, je n’ai pas l’habitude de pareilles fantaisies. J’ai …
Valérie est impatiente, et ne comprend pas les circonvolutions :
- — Mais vas-y. Tu n’as pas peur de me choquer quand même, on s’est dit déjà beaucoup de choses.
- — Il faut que tu saches, ma chère Valérie, que ma sensualité est multipliée par un détail qui bouleverse la gent masculine très étrangement : je suis toute nue sous cette robe.
Valérie, reste sans voix une seconde puis demande des précisions en baissant la voix :
- — Complètement nue ? Pas de sous-tif, je le sais, ton décolleté en donne des indices comme le mien mais tu veux dire tu n’as pas de culotte sous cette robe ? Cette robe qui est classée : « Appel au viol » ? Et cela depuis le début de la soirée ?
Je continue la définition de la prouesse :
- — Depuis qu’elle a quitté la maison, dans la voiture, dans le hall sur-éclairé qui détaille ses formes, pour traverser le restaurant, et tout et tout ! Avoue que c’est impressionnant tout de même ! Je ne vous raconte pas le spectacle sur le perron. La transparence avec le contrejour, c’était divin, j’ai manqué la crise cardiaque.
- — Tu ne m’as rien dit pour le perron, tu es gonflé ! s’offusque Véronique.
- — Nous n’en avons pas eu le temps, mais cela rajoute encore à ta séduction. Ne t’inquiète pas, la transparence est une provocation toute en nuance avec laquelle les femmes de classe jouent dans la haute société, c’est parfaitement admis. Tu es la meilleure grâce à tous ces arguments.
Valérie ne sait plus quoi dire. Le jeu est un peu passé au second plan après cette révélation troublante mais elle se ressaisit bien vite :
- — D’accord, c’est un argument fort mais pas vraiment visible.
- — En tant que juge, je dois préciser mes attendus. D’abord c’est visible sous la table, parce que la fente de la robe dégage très haut une cuisse de Véro et les nappes ne sont pas très longues. Ensuite, cette robe est si fine, qu’on verrait les traces du plus fin des strings. L’absence de trace du slip est un signe apparent que tous les amateurs de jolies femmes de ce restaurant, à commencer par le personnel, n’ont pas raté. Je peux vous assurer qu’ils sont nombreux.
- — Tu vas rire, Steph, mais je comptais bien demander à Véro la marque de ses culottes qui étaient aussi invisibles sous un tissu aussi fin. C’est effectivement techniquement impossible.
- — Tu as ton explication. Et pour couronner le tout, la vision fugitive du contour de ses lèvres intimes en ombres chinoises grâce au contrejour sur le perron fût un très grand moment.
- — Quoi, s’offusque Véro en s’étranglant, tu as vu … ?
- — Ce fut très furtif, et uniquement dû à ma position privilégiée, et à ma connaissance de ta tenue qui m’a fait faire attention à la chose. Je vais garder ce souvenir fugitif pour toujours comme une des plus belles pépites qui soit.
Valérie s’avoue vaincue :
- — D’accord, j’admets le jugement. Véro a gagné la première manche. Sa performance est indiscutable. J’ai le droit de relever le défi, non ?
- — Valy, dit Véro ! Ta jupe est trop courte, il faudrait que tu sois sacrément gonflée ! Il ne faut pas te laisser prendre à la provocation de ce pervers.
Me voilà bien mal jugé :
- — Pervers ? Tu exagères Véro, nous avons fait les règles ensemble et je n’ai pas suggéré que la revanche, si revanche il doit y avoir, soit de faire exactement comme toi.
- — Pas de chamaillerie ce soir, tous les deux, cela me fait trop peur. Véro, je ne suis pas manipulée, je fais uniquement ce que je décide de faire par moi-même, comme quand j’ai accepté d’être nue dans le kayak. La perversité masculine, qui n’a d’égale que celle des femmes, n’a pas de levier sur moi.
Pour nous mettre tous les deux d’accord, Valérie se lève et en guise d’au revoir elle se penche pour nous donner tout bas un indice sur ses intentions avec un ton enjoué de coquine :
- — Cette jupe est hyper-courte, je sais ! Mais je suis certaine que personne n’a jamais vu ma culotte avec elle. Donc je ne vois pas comment quelqu’un pourrait être informé de son absence ! Et toc !
Et sur ces mots, elle se dirige vers les toilettes. Véro et moi la regardons s’éloigner, incrédules.
- — Stéph, si elle le fait, j’accepte ma défaite, mais ne compte pas sur moi pour relever le défi plus loin.
- — Effectivement, elle met la barre très haut. À ce niveau, la défaite est honorable. Néanmoins, c’est moi le juge de la défaite ou de la victoire, tu as toi-même de sacrés atouts dans ton jeu. J’aviserai en temps et en heure. En tout cas, bravo pour votre jeu, les filles. Vous me faites passer la soirée plus excitante et la plus époustouflante de toute ma vie.
- — Tu m’as obligée à révéler à Valérie que je suis sacrément dévergondée. Ce n’est pas très beau joueur. Heureusement qu’elle a réagi aussi bien : si elle m’avait reproché quoique que ce soit, tu m’aurais entendue, je te prie de le croire.
Tout en discutant, nous sommes tous les deux attentifs à ce qui se passe dans la salle du restaurant. Valérie devrait apparaître et traverser de bout en bout ce haut lieu de la bourgeoisie locale, bondé et animé. Ce sera comme la traversée d’une arène. Le défi qu’avait relevé Véronique il y a deux jours était plus progressif, l’intimité du petit restaurant lui avait permis de s’accoutumer à sa nudité cachée. Valérie tarde beaucoup alors que sa tenue lui permet de se débarrasser de sa culotte en un tour de main. Nous imaginons qu’elle doit hésiter avant de se jeter dans la fausse aux lions. Après une éternité, notre amie apparaît enfin au loin.
Elle a perdu son assurance, elle avance d’un pas incertain en se tenant anormalement droite. Elle nous regarde intensément. On peut distinguer que, sous son fard léger qu’elle a rehaussé dans les toilettes, ses joues rougissent de plus en plus au fur et à mesure qu’elle s’avance dans la salle.
Il est évident qu’elle a sauté le pas et qu’elle a osé retirer son sous-vêtement, mais cela semble l’affecter beaucoup plus qu’elle ne le montrait en partant. Sa démarche n’est pas naturelle et ses belles jambes dénudées attirent les regards de tous les hommes et femmes de cette salle, elle est loin de passer inaperçue.
Dans ce milieu huppé, les meurs légères sont un loisir habituel. Les nombreux libertins qui assistent au défilé de Valérie en ce moment se doutent certainement que la gêne extrême qu’exprime cette jeune femme si court-vêtue est justifiée par quelque chose de très coquin. Valérie a visiblement conscience des regards pesants et les sourires de connivence de tous ces hommes avertis. La gêne raccourcit ses pas pour essayer de ne pas desserrer ses cuisses comme si le sol était un miroir et que ces observateurs la regardaient par en-dessous. Malgré la lenteur de sa progression, le supplice arrive quand même à sa fin quand Valérie retrouve sa place et qu’elle peut protéger ses jambes du regard de son public. Je suis désolé pour elle, l’épreuve va bien au-delà de ce que nous pouvions envisager.
- — Il fait très chaud ici, tu veux un verre d’eau ?
- — Oui, s’il te plaît. Ouh ! Mes amis, j’ai l’impression d’avoir traversé toute nue un stade rempli d’hommes hagards. Je n’imaginais pas que cela m’impressionnerait autant !
- — C’est l’emplacement qui rend l’exploit aussi impressionnant, la félicite Véronique, dans ce restaurant, si grand, si lumineux, peuplé de bourgeois présumés libertins. Tu as choisi un sacré endroit pour te lancer dans cette aventure.
- — Toi, tu es rentrée sans culotte dans cette salle sans une hésitation. Cela semblait facile !
- — J’ai eu le temps de m’accoutumer et ma robe n’est pas si courte que la tienne.
- — Son tissu est si léger. Tu l’as fait souvent déjà ?
- — Je l’ai fait pour la première fois il y a deux jours dans un restaurant plus intime, mais j’étais très impressionnée aussi.
- — Encore un coup à Stéphane, donc ! Stéph, tu es vraiment un ange du mal qui dévoie toutes les blanches colombes qui sont sous ton emprise.
- — C’est un dévoiement bien léger, tu l’as dit en partant tout à l’heure. C’est vrai que dans cette lumière vive et avec tout ce monde, cela prend une toute autre dimension.
- — En tout cas, j’ai gagné. Je n’aurais pas fait tout ça pour rien. Véronique va avoir un gage et il sera salé, tu peux me croire.
- — Oh, n’allons pas trop vite ! Je reste le juge suprême. J’ai besoin de rassembler tous vos points et vous en avez tellement que c’est un sacré travail. Vous êtes à égalité sous la table, vous êtes toutes les deux au summum de la sensualité autorisée ici. Je vais devoir vous départager sur un petit détail déterminant.
Véro est désolée pour l’angoisse de son amie, elle voudrait la libérer le plus vite possible :
- — Stéph, ne fait pas durer le suspense inutilement, j’accepte la victoire éclatante de Valérie. Je veux bien un gage, mais pas ici.
- — Véro, laisse-moi juger, vous m’avez confié ce mandat et j’ai maintenant ma petite idée.
- — Et donc ?
- — Et donc, maintenant que vos appas les plus secrets sont dénudés pour un observateur de dessous la table ou qui profiterait d’un coup de vent inopportun, ils rentrent dans l’évaluation générale. Il n’est malheureusement pas question que j’aille sous la table pour mesurer par moi-même l’aspect érotique du spectacle que vous offrez à l’observateur virtuel. Je vous propose donc d’utiliser la caméra de mon téléphone qui est très sensible et nous regarderons ensemble ce que vous montreriez à un spectateur caché dessous.
- — Stéph, j’ai beau te connaître depuis longtemps et savoir que tu es un obsédé de la pire espèce, je ne la voyais pas venir celle-là !
Les filles sont surprises par cette idée torturée mais, malgré tout, comme c’est dans la droite ligne des coquineries ambigües de cette soirée, elle commence à la trouver très tentante. Il est très excitant d’imaginer ce que voit un scrutateur imaginaire qui pourrait voir ces merveilles exposées mais néanmoins invisibles pour tout le monde. L’idée de le constater par nous-même est délicieuse pour nous trois.
- — Tu détruiras le film après. Nous sommes bien d’accord ? s’inquiète Véronique.
- — Chacun de nous trois reste maître de son image, tu le sais bien. Même si cette image-là sera totalement anonyme, la règle s’applique.
Véronique semble étonnamment excitée par cette idée :
- — Valy, tu es d’accord ? Juste un coup d’œil pour avoir une idée du spectacle que cela donne.
- — D’accord, mais on ne montrera le film à Stéphane que si on le juge montrable. Nous gardons la main.
J’interviens dans leurs manigances parce que j’ai vraiment envie de voir ce film :
- — Oh, les filles ! Je vous ai vues toute nue cet après-midi, vous n’avez plus rien à me cacher.
Valérie est intraitable :
- — Cela n’a rien à voir, et tu le sais bien. De toute façon, c’est non négociable !
- — Écoutez les filles, on fait le film, vous le regarder toutes les deux discrètement, mais avant de le détruire sans me le montrer vous me laisser argumenter, d’accord ?
- — Tout condamné à droit à un jugement, tu auras le droit d’essayer de nous convaincre.
En préparant la caméra, je marmonne faussement en m’assurant qu’elles m’entendent :
- — Je me suis mis dans un sacré bourbier, elles vont profiter de la situation pour me mener par le bout du nez.
Je lance la prise de vue et glisse le téléphone discrètement sous la nappe. La lumière de la salle est très vive et la nappe est blanche, l’image sera certainement de bonne qualité. Je filme à l’aveuglette en déplaçant la caméra et le point de visée. J’argumente pour pouvoir regarder moi-même sous la table :
- — Il faudrait que je jette un œil pour pourvoir zoomer un peu.
- — Il n’en est pas question, une vue d’ensemble sera très bien.
Après une minute de prise de vue, je stimule l’enthousiasme de mes actrices :
- — Bon, ça y est ! J’ai une prise de vue spontanée mais maintenant il faudrait un peu de composition, pour avoir une idée de ce que verrait un observateur qui reste sous la table pendant tout le repas.
- — On pourra choisir les morceaux qu’on gardera et ceux qu’on te montrera ?
- — Chaque fois que j’interromps la prise de vue cela fait un plan. Vous pourrez contrôler la vision ou même la destruction de chaque plan indépendamment, lâchez-vous, vous contrôlez tout.
- — D’accord, on te dira donc où commence et où finit chaque morceau, précise Véronique, le prochain sera donc un peu plus exposé, d’accord Valy ?
- — Allez, vas-y Stéph ! Ce sera un plan plus chaud, ta caméra va te brûler les doigts.
Je lance la prise de vue et j’observe les deux actrices. La partie visible de leur personne bouge à peine mais pour moi, les indices sont suffisamment pour indiquer qu’un ballet érotique de première qualité est en train de se jouer sous la table.
Valérie se pose en metteur en scène, ce jeu lui plaît décidément beaucoup :
- — Ça suffit pour cette prise ! Tu relances aussitôt, nous allons monter en gamme, d’accord Véro ?
- — Plus chaud encore ? Je croyais avoir atteint le maximum.
- — Il a des photos de nous toute nue en pleine nature.
- — Et il a même des photos très osées de Parisiennes si j’ai bien compris.
- — Donc, là il faut faire un truc spécial qui repousse un peu les limites et nous rende les plus bouleversantes, si on décide que c’est judicieux. Laisse-moi guider et fais comme moi ! Ça y est Stéph, tu filmes ?
- — C’est parti, on tourne ! Je n’ai pas le clap réglementaire, désolé.
Valérie met ses mains sous la table et Véro la copie aussitôt. Elles jouent avec la nappe un peu et bougent doucement. Moi, pendant ce temps je change les points de vue avec lenteur en espérant ne rien rater.
- — C’est bon pour le troisième épisode, Stéph ! Nous continuons à monter en gamme.
- — Ouah ! Les filles vous êtes déchaînées ! Je dois être aussi rouge que Valérie quand elle est revenue tout à l’heure. Il fait incroyablement chaud, ici. N’hésite pas à faire des plans très longs, Valérie, je filme en aveugle et je ne suis pas certain de bien viser tout le temps.
- — Tu es vraiment rouge, nous allons être obligées d’arrêter pour ne pas te faire faire une crise cardiaque. Bon Véro, cette fois-ci le grand jeu !
- — Quoi ? Quel grand jeu, c’est quoi ce que nous venons de faire alors ?
- — Suis-moi, on va enflammer la table !
Je n’ai aucune idée de ce que font les filles, mais maintenant c’est Véronique qui est toute rouge. Elle est sous le contrôle de son amie qui, elle, semble totalement débridée. Les événements dépassent tout ce qu’elle avait pu imaginer mais elle ne conteste en aucune façon :
- — Valy, tu me fais faire des trucs incroyables. J’ai une totale confiance en toi mais j’espère que tu sais ce que tu fais.
- — Je me lâche au-delà de ce que j’imaginais au départ et au-delà de ce que je n’ai jamais fait. L’ambiance de cette soirée est tellement survoltée qu’elle m’inspire toutes les extravagances.
- — Tu parles d’extravagances ! Je dirais plutôt de sacrées coquineries pour parler par euphémismes.
- — Lâchez-vous, les filles ! Vous gardez le contrôle total de la situation.
Véronique ne confirme pas :
- — Je n’ai vraiment pas l’impression de contrôler grand-chose … Oupsss !
La nappe bouge un peu, les mains dansent, leurs jambes sont aussi animées. Par moments, Véro écarquille les yeux, les choses prennent une allure qui la trouble énormément. Mais la concentration de Valérie ne cache pas qu’elle, aussi, est émue au plus haut point par les débordements souterrains. C’est un vrai spectacle d’observer deux belles femmes faire des choses bouleversantes en public. Je voudrais disposer d’une autre caméra pour immortaliser l’envers des décors. Envers qui est l’endroit pour tout le monde puisque l’intrigue se déroule sous la scène ! Après ce ballet, infernal, Valérie change à nouveau la donne :
- — Bon, Stéph, dernier plan : plus tranquille, cette fois !
En cadreur professionnel, j’obéis aux ordres du metteur en scène :
- — Dernier plan : le calme après la tempête. Clap, on tourne !
Vu la rougeur des joues de Véro, son regard figé et sa lèvre tremblante, le calme est relatif. Les deux actrices ne bougent presque plus, leurs bras se meuvent plus lascivement mais le regard des deux femmes traduit une concentration considérable. Elles n’ont plus conscience de la salle, de moi ou de ma caméra, elles sont seules toutes les deux sur une île déserte. Je les alerterai si cette hypnose passagère leur faisait prendre des attitudes déplacées mais pour l’instant elles sont d’une neutralité totale en apparence.
Valérie revient au monde la première, et pour détendre l’atmosphère prend la parole mais sans rien changer dans ses gestes et ses attitudes que Véro copie fidèlement :
- — Le travail de l’actrice est un jeu de composition. On peut faire des choses qui ne sont pas dans nos intentions mais qui sont là pour que le spectacle soit de qualité.
Elle fait alors quelque chose qui fait sursauter sa compagne.
- — Oups ! De qualité tu dis ?
- — N’oublie pas de suivre mes directions !
Véronique ne cherche pas à contester les instructions de son amie, elle est complètement dans son rôle, mais elle est visiblement toujours bouleversée. Le jeu tranquille et torride continue longtemps, j’ai le temps d’explorer plusieurs fois tous les points de vue quand la caméra donne un signal.
- — Il n’a plus de place sur la carte mémoire, mesdames les actrices, j’ai filmé en HD et la technique nous trahit.
- — Je crois que nous avons un bon film, dit Valérie en se redressant et en remettant ses mains sur la table et en les portant à son nez. C’est dommage pour toi, je crois que les derniers plans nous seront réservés. Qu’est-ce que tu en penses, Véro ?
- — Tout à l’heure, j’aurais dit que le deuxième devrait déjà être censuré, mais les suivants ont relativisé les choses. Nous déciderons après un visionnage. À priori, je censurerais bien l’ensemble tellement cela sort de nos règles, mais d’un autre côté cela m’a bien plu : j’aimerais bien garder cela entre nous deux, Valy.
- — Je vous confierai la carte mémoire ! ajouté-je en bon prince. Vous en aurez le contrôle total, vous n’êtes pas obligées de faire le ménage tout de suite.
- — On n’en avait pas l’intention, précise Valérie, je ne suis pas sûre que le film sera montrable, mais je tiens à le garder, c’est trop bien.
Nous buvons tous de l’eau, nous avons eu très chaud tous les trois. C’est très agréable de vivre des sensations intenses mais c’est très fatigant. Je reprends pleinement conscience de notre environnement et je réalise que nous avons peut-être donné un spectacle indécent par moment. Nos voisins ne prêtent pas attention à nous, en apparence tout du moins. Tout n’était que suggestion dans notre jeu, celui qui aura décrypté nos gestes et nos rougeurs de joue pour comprendre nos agissements ne se manifeste pas, donc nous avons évité le scandale. Je suis certain que ce genre de restaurant est régulièrement le théâtre d’élucubrations érotiques comme la nôtre, le tout étant de rester dans les normes de cette société codifiée.
Le dessert est l’occasion de reprendre nos esprits. Après cet intermède, je peux revenir à notre objectif initial qui est de départager les deux provocatrices.
- — En attendant le café, je vous propose de visionner le premier plan pour vous départager.
- — D’accord, file nous ton bijou, dit Véro pour ne pas me laisser prendre la main.
Je lui donne l’appareil et les filles se lancent dans un visionnage des rushs. Les filles ne sont pas très discrètes mais nos voisins ne peuvent pas savoir ce qu’il y a sur le film. Elles visionnent le premier plan en rigolant. Véro est déjà impressionnée par la sensualité qui se dégage de cette vue indiscrète :
- — Ouah, c’est encore plus cochon que je ne le pensais.
- — On ne voit rien, nos jambes sont trop sages.
- — Trop sages, trop sages, la fin ne cache pas grand-chose. Regarde là, tu ne caches rien… et là : ma robe n’est vraiment pas faite pour la position assise…
- — J’ai hâte de voir le plan suivant. Cela doit être très chaud.
J’interromps leurs conciliabules pour défendre mes intérêts :
- — Hé les filles ! Il s’agit d’un indice déterminant pour un jugement en cours, vous n’oubliez pas de me montrer ce film.
Véronique qui, à son habitude, n’entend pas se faire dicter sa conduite me répond sur le même ton juridique :
- — Soyez patient, votre honneur ! Nous étudions ces éléments pour décider si nous devons les verser au dossier. Cet extrait me semble déjà suffisant pour l’instruction, si le suivant n’apporte pas d’éléments nouveaux nous ne livrerons que celui-là. Qu’en pensez-vous cher maître ?
- — Tout à fait, chere collègue. Cet extrait est édifiant et préserve l’intégrité physique et morale des accusées. Il devrait suffire, mais voyons le second.
Les deux complices lancent le visionnage du suivant. Véronique est impressionnée :
- — Ah oui, quand même ! Ces actrices sont sacrément dévergondées. Cette fois-ci, les indices sont probants, le jugement sera sans appel. On lui montre ?
- — Le deuxième t’est favorable, ce n’est pas du jeu.
- — Il faut être beau joueur, Valy, si les preuves aident au jugement il faut les montrer.
- — Bon d’accord, je serai aussi bonne joueuse que toi tout à l’heure.
Les filles me tendent la caméra :
- — Tu ne regardes que le premier, d’accord ?
- — D’accord, vous êtes maître de votre image.
Je visionne alors enfin ce film précieux. L’image est belle, la caméra a ajusté idéalement la lumière tamisée par la nappe. Au début, le film montre des cuisses fermées mais délicieusement dénudées. La fente de la robe de Véro largement ouverte dévoile les mêmes secrets que sa compétitrice. Les mouvements de la caméra montrent, tour à tour, différents points de vue et permettent de s’imaginer ce qu’aurait vu un voyeur impertinent.
Après un long survol de ces rondeurs affriolantes mais protectrices des jardins secrets, les cuisses s’écartent un peu. La caméra n’est pas idéalement orientée et les visions plongeantes sur les vallées profondes sont rares et brèves. Les vues sur les temples de l’amour des deux grâces sont fugitives entre des plans glissant sur des courbes délicieuses. Cela constitue un supplice sensuel et troublant. Ce film est digne d’un prix de l’érotisme. Il ne montre presque pas les zones névralgiques, mais elles sont si bien suggérées qu’elles sont encore plus fascinantes.
- — Bravo pour cette première scène, mesdames ! Je vous supplie de me l’offrir comme souvenir emblématique de cette soirée.
- — Tu parles d’un emblème. Je suis d’accord mais tu n’auras pas la suivante.
- — Je peux la regarder, au moins ? Le premier film est très beau, mais ne constitue pas un élément probant pour mon jugement.
- — Oui, tu peux le regarder ! Tu n’y vois pas d’inconvénient Valy ?
- — Oui, vas-y. Tu ne le verras qu’une fois, concentre-toi !
J’active la vision du second film, je suis impatient. Cette fois les cuisses s’écartent volontiers pour laisser voir les merveilles cachées. Le ballet des jambes est incessant, la caméra balaye ces courbes complaisantes sous tous les angles. Les deux minous s’exposent avec impudeur comme s’ils n’avaient pas conscience de l’intrus concupiscent qui les observe. Le contraste entre le sexe nu de Véronique et celui à la toison fournie de Valérie est saisissant. La vulve dénudée semble fragile et réclamer douceur et protection. Le mont de vénus naturel exprime une sensualité explosive et décomplexée. Les deux sexes sont luisants, ce sont deux temples du plaisir mis en vis-à-vis pour offrir tous les délices des sens. À la fin de la séance, je reste sans voix. J’ai encore très chaud, ce film tient toutes ses promesses et même bien plus. Les sensations que j’ai vécues ce soir m’ont bouleversé, je ressens une grande fatigue.
- — Écoutez, Mesdames les expertes en sensualité qui attendent le jugement, je peux vous dire que vous êtes les plus grandes bombes qu’on peut imaginer. Je n’arrive pas à réunir mes pensées pour rendre mon jugement.
- — Ne te défausse pas, tu ne manques pas de pièces à conviction, s’insurge Véro.
- — Je ne me défausse pas, je n’exigerai pas de compléments même si ceux-ci sont pleins de promesses. Je crains de ne pas pouvoir les supporter tellement je suis déjà ému par les deux premiers. De toute façon, mon téléphone n’a plus d’énergie. Laissez-moi prendre mon café : j’ai besoin de surmonter mon émotion.
- — Allez, on prend le café et après, pour finir ce repas mémorable, tu rends ta sentence ! assène Véro avec autorité.
Nous buvons tranquillement notre café et cela me permet de me concentrer un peu.
- — Les filles, ce n’est pas la peine de tourner autour du pot, je connais la gagnante.
- — Allez, n’en rajoute pas, il est tard !
- — D’accord : le dernier élément porté au dossier fait apparaître que la sensualité de Valérie est plus naturelle et celle de Véronique est construite pour toucher au cœur tout chanceux qui peut la contempler. Donc je considère que Véro en se rasant exprime son envie de séduire et que cette intention d’érotisme est émouvante en elle-même et lui donne l’avantage.
Valérie entend la sentence avec une petite moue :
- — Mouai ! Il faut bien trouver une raison de faire la part des choses et celle-là est assez solide. J’accepte ce jugement…
Véro s’apprête à donner son point de vue qui contredit ma sentence, mais Valérie l’interrompt pour compléter son propos avec un énorme enthousiasme :
- — Je l’accepte volontiers, parce qu’il me permet de faire jouer mon droit à relever le défi !
Véro et moi restons cois.
Mon amie intime se tourne pour faire face à son amie devenue plus intime depuis quelques minutes en exprimant une incompréhension totale :
- — Relever le défi, mais comment ?
- — Ma forêt vierge ne me plaît pas tant que ça. J’adore ton minou tout nu et je voudrais le même. Après ce que j’ai vu au camping naturiste, je sais que c’est très banal donc je fais appel du jugement, le temps que je me rase la chatounette !
Je suis encore une fois bluffé :
- — Badaboum, Valérie, tu es déchaînée ce soir ! C’est une réponse à la hauteur de la situation mais je ne peux que répondre favorablement. Le jugement est rendu pour la fille la plus excitante de la soirée et donc pour ce soir il sera définitivement favorable à Véronique. Ton appel se déroulant un autre jour, il s’agira d’un second jugement !
- — Sauf si je relève le défi ce soir ?
- — Tu as jusqu’à minuit, c’est un peu court !
- — Pas de problème Stéph, on rentre, je me rase et tu rends le jugement final. Je dois avoir un vieux rasoir pas trop usé.
Véronique, que le jugement inique a dérangée, veut aider sa complice et sans penser aux conséquences de sa précipitation elle ajoute sans hésiter :
- — Ne t’inquiète pas, tu peux faire cela chez nous, on a ce qu’il faut !
Véronique vient d’inviter son amie à un after-resto très glissant après la mise en situation érotique la plus intense que je n’ai jamais connue. Elle ne se rend peut-être pas compte de l’issue probable d’une séance de rasage intime et d’exposition du résultat dans notre cocon mais moi, si ! Et Valérie, silencieuse, doit aussi comprendre que la soirée va encore apporter son lot de découvertes et de plaisir. Mais il nous faut garder toute notre spontanéité, je préfère laisser la situation se développer. Je suis le juge, je dois garder le contrôle :
- — Attention : j’exige une photo avant-après, c’est trop super.
Véronique s’insurge :
- — On n’a pas fait de photo pour ton rasage à toi.
- — C’était une erreur, on n’y a pas pensé, mais le sexe des hommes est laid, ce n’est pas pareil !
- — Il est très mignon, ton zizi chauve, ironise Véronique, et les boules et tout et tout, on fera une photo en gros plan bien éclairé pour nous deux ! Hein Valy ?
Valérie se lève alors, impatiente :
- — Tout à fait d’accord ! Allez, on y va, j’ai hâte de gagner !