n° 18586 | Fiche technique | 43064 caractères | 43064Temps de lecture estimé : 25 mn | 07/10/18 |
Résumé: Les Espagnols avaient le sang chaud, leurs femmes aussi. Il faut du tempérament pour conquérir un continent. Amusons-nous à l'imaginer. | ||||
Critères: fh ff ffh frousses neuneu entreseins facial fellation fist fdanus fsodo historique -historiqu | ||||
Auteur : André 59 (Petit récit à la gloire des Conquistadores) |
Collection : Petites histoires de l'histoire |
Résumé des épisodes précédents : « Les Amazones – Épisode 1, Épisode 2
Il y a de cela deux mille cinq cents ans, les Grecs furent fascinés par le mythe des Amazones, des femmes guerrières, libres et belliqueuses qui symbolisaient un ordre du monde renversé et barbare où l’homme n’avait pas sa place. Nul ne sut si elles avaient vraiment existé, mais au XVIe siècle, les expéditions espagnoles qui s’enfoncèrent au cœur du continent américain firent d’étranges rencontres. Celle à laquelle participa le Frère Ignacio Pedro de Cuera constitua un exemple étonnant et dérangeant. Il en laissa un récit imagé dans une confession écrite que son Supérieur découvrit après sa mort. En voici la suite.
Entre l’office des Complies et celui des Vigiles, les moines étaient invités à profiter d’un sommeil bien mérité. Le Père Supérieur avait décidé de mettre à profit ce temps de repos et de silence pour découvrir les suites des frasques de cet énergumène ; Pedro de Cuera avait toujours été un non-conformiste. Cela n’était finalement guère étonnant. En soupirant, il déplia le reste des feuillets manuscrits et, à la lueur des chandelles, assis près d’un bon feu, poursuivit sa lecture. Non sans avoir avalé une solide rasade d’eau-de-vie, il allait sans doute en avoir besoin.
Au bout de deux jours, nous finîmes par atteindre le camp d’étape ; il ne restait rien. Tout avait été détruit, des cadavres partout, mutilés et encore chauds, cloués aux arbres, pendus aux branches. Le massacre avait eu lieu peu avant notre arrivée. Alors que je parcourais les décombres encore fumants, je m’arrêtai, stupéfait ; à la lisière de la clairière où nous nous trouvions, au milieu de la brume de chaleur, un guerrier m’observait. Il était vêtu d’une peau de jaguar, sa tête était comme emprisonnée dans la gueule du fauve qui lui faisait ainsi une sorte de casque à face animale. Un demi-dieu ? Un démon ? Sa main droite tenait une arme curieuse faite d’un long manche en bois clouté de pointes en obsidienne et, de l’autre, il se protégeait d’un bouclier couvert de plumes multicolores. Son visage peint en noir ne laissait place qu’à deux prunelles luisantes. Il m’adressa un salut de son arme et disparut comme par enchantement dans l’obscurité de la sylve. Je suis retourné voir nos soldats. Ochoa était décontenancé.
Tous firent mouvement vers le point où se trouvait l’homme, mais évidemment il n’y avait plus rien. J’ai rapidement décrit ce que j’avais vu ; les cavaliers avaient tous mis pied à terre.
Ochoa regardait autour du lui.
Au moment même où il disait cela, un dard empenné siffla dans l’air et transperça l’encolure de sa monture ; et depuis les arbres et les fourrés, des dizaines, des centaines de guerriers se ruèrent sur nous. C’était une marée humaine, multicolore et hurlante. Nos cavaliers étaient tous des vétérans. Sans s’affoler, ils se formèrent aussitôt en escadron et chargèrent, lance couchée. D’habitude, les indigènes se dispersent face à eux, mais, cette fois, ils allèrent au contact. Ils se glissaient sous les chevaux pour les éventrer ou bien se jetaient à plat ventre pour laisser passer la charge, se relevaient et frappaient nos soldats dans le dos. Je ne connaissais rien à la guerre, mais là j’ai compris que ça tournait mal, très mal. Ochoa avait réussi à s’extraire de dessous sa monture et ferraillait comme un beau diable ; il rameuta ses hommes ou plutôt ce qu’il en restait. Je ne comprenais pas pourquoi les Indiens ne m’attaquaient pas. J’étais comme invisible à leurs yeux. Et pourtant on s’étripait avec fureur dans tous les coins. Il faut croire que la main de Dieu était sur moi. Soudain un bruit de tonnerre retentit. Un de nos petits brigantins avait réussi à remonter le cours d’un bras du fleuve et s’était rapproché au plus près de la berge, au risque de s’échouer ; ses couleuvrines arrosèrent de boulets les Indiens qui se dispersèrent comme une nuée d’oiseaux. Et brusquement, tout redevint silencieux. Ils s’étaient proprement volatilisés. Si ce n’était les corps jonchant le sol, on aurait pu croire que nous avions rêvé.
C’était Ochoa ; blessé, le casque cabossé et déformé par les coups. Il arborait un franc sourire, avec un bel œil poché, comme je pus le constater lorsqu’il releva sa visière. À voir son air enjoué, on aurait pu croire qu’il sortait juste d’une rixe entre étudiants à la sortie d’une taverne de Tolède, mais son épée ébréchée et dégoulinante de sang montrait qu’on ne jouait pas. Je me suis relevé et l’ai interrogé en lui montrant le champ de carnage qui nous entourait.
Alors que j’enjambai les corps des combattants tombés sous nos coups, je butai par mégarde sur l’un d’entre eux. C’était le guerrier que j’avais aperçu à la lisière de la forêt. Un gémissement de douleur sortit de ce pauvre tas de chair. Je me penchai sur ce visage à la peau noircie, il ouvrit les yeux. Des yeux bleus ! Bleus comme l’azur. Je rabattis sa coiffure. Et une cascade de cheveux roux en sortit. La peau de jaguar qui couvrait son torse se soulevait au rythme de sa respiration oppressée. Ce fut alors seulement à ce moment que je m’aperçus du renflement de ses seins, de la rondeur de ses hanches. Incroyable, en dépit des tatouages et des peintures de guerre qui la recouvraient, c’était une femme. Et je réalisai alors avec stupeur qu’il y en avait d’autres étendues autour d’elle ; ce vieux fou ne m’avait pas menti. Les amazones étaient bien réelles.
Mais, là, ça dépassait l’entendement. La guerrière à mes pieds était une femme blanche, pas de doute, sa crinière flamboyante en était la preuve. Et j’ai honte de le dire, la toison entre ses cuisses qui couvrait ses parties honteuses le confirmait. Son pagne s’était relevé. Les Indiens sont totalement imberbes, hommes comme femmes. C’était la preuve à la fois la plus intime et la plus visible de ses origines. À vue de nez, même si ce n’était plus une adolescente, elle était encore jeune, je lui donnais environ vingt-cinq ans. Très belle, malgré le sang qui la recouvrait. Elle n’avait pas été touchée, seulement commotionnée par le « vent du boulet ». Sa poitrine, menue, mais bien faite, se soulevait doucement au rythme de sa respiration. Ochoa qui me suivait ne put s’empêcher de jurer.
Nous la portâmes, Ochoa et moi-même, avec précaution dans le bateau. Le brigantin disposait d’une minuscule cabine à l’arrière. Elle resta sous ma surveillance. J’avais trop peur que nos hommes lui fassent un mauvais parti. Blanche ou pas, elle avait certainement participé à la destruction de toute notre avant-garde, cent cinquante hommes étripés ou… disparus. Volatilisés. Sans compter les cavaliers tombés dans l’embuscade.
Nous l’avons déposée sur une sorte de mauvais lit de camp, encore inconsciente, et j’attendis à ses côtés qu’elle se réveille. Ochoa restait à l’extérieur, plus pour empêcher ses soldats de venir la violer que par souci de me protéger. Il nous faudrait au moins deux jours avant de retrouver les berges de notre camp de base, le temps risquait d’être long.
Les heures passèrent, monotones. Elle gémissait de temps en temps, mais restait inconsciente. Elle remuait beaucoup dans son sommeil, elle avait rejeté le drap qui la recouvrait et reposait sur le dos, jambes écartées, quasiment nue, si ce n’est son pagne qui laissait quasiment voir tout de son intimité. J’étouffais de chaleur sous ma cuirasse et j’entrepris de me débarrasser de mon armure et d’une partie de mes vêtements. Je jure devant Dieu que je n’avais aucune intention malhonnête. Du moins au départ.
Je la contemplais sans pouvoir m’empêcher d’admirer son corps. Peau dorée, pas une once de graisse superflue, muscles à fleur de peau, ventre plat et cuisses fuselées, poitrine ferme et galbée. Un corps fait pour l’amour et pour la guerre. Avait-elle un mari ? Des enfants ? Je parcourus du bout des doigts la rondeur d’une hanche, caressai la fine toison du pubis et le renflement des lèvres de son sexe. J’hésitais à introduire un doigt dans sa fente. J’avais la bouche sèche, le cœur battant. Seigneur, donne-moi la force !
Soudain elle ouvrit les yeux. Nous nous sommes regardés sans dire un mot. Elle se redressa sur un coude puis, à ma totale stupéfaction, se mit à quatre pattes sur le lit. Elle posa sa tête entre ses bras et attendit, reins creusés comme une chatte en chaleur, cuisses écartées. Elle se donnait. Sans un mot. J’avais la tête en feu. J’avais vu la mort de trop près. Le sang battait à mes tempes, mon membre devenait dur comme du bois. J’ai laissé choir mes chausses sans réfléchir à ce que je faisais. Je me suis agenouillé derrière elle. Toujours en silence, elle fit passer une main entre ses cuisses et j’ai senti ses doigts guider fermement ma queue vers la moiteur de son sexe. J’ai donné instinctivement un bon coup de reins et j’ai plongé en elle jusqu’à la garde. Elle était si ouverte, si mouillée que je me suis enfoncé d’un coup. Elle a rejeté la tête en arrière en criant. Je comprenais enfin ce qu’avait un jour expliqué ma mère à l’une de mes jeunes cousines. Elle croyait que je dormais dans la pièce à côté, mais j’avais entendu des bribes de leur conversation, une formule m’avait marqué en particulier :
Pour la première fois de ma vie, je venais de pénétrer le ventre d’une femme. Comment décrire cette sensation ineffable quand j’ai senti ses chairs humides s’écarter et m’accueillir, m’aspirer ? Je n’avais même pas besoin de bouger ; les mains crochées à ses hanches, les yeux rivés sur la cambrure de ses reins, je la sentais aller et venir avec délice. Elle coulissait d’elle-même sur mon vit en poussant de petits gémissements à chaque intromission. Ses fesses ondulaient à un rythme lent et régulier, alors que mon membre entrait en elle puis sortait avec un petit bruit mouillé et entêtant. C’était pour elle, me semble-t-il encore aujourd’hui, bonne besogne plutôt que passion. Je n’ai aucun doute là-dessus, elle y mettait du cœur. Oui, j’avais la sensation étrange d’être un objet de plaisir et en même temps un outil. Mais Dieu m’en est témoin, que c’était bon !
Étrange situation. C’est elle qui conduisait la danse. Et pourtant c’était moi le geôlier. J’ai fini par lui imposer mon rythme. C’est moi maintenant qui donnais des coups profonds, j’avais ses seins ronds dans mes mains, mon visage dans sa nuque. Collé à son cul et à son dos, je sentais le parfum de ses cheveux, le sel de sa transpiration. Elle passa à nouveau une main entre ses cuisses et caressa mes bourses. L’effet fut foudroyant. J’ai aussitôt inondé son ventre en criant à mon tour. Et brisé de façon irrémédiable mon vœu de pureté et de chasteté. Quant à ma réputation…
J’avais perdu la tête. Je repris aussitôt mes esprits. L’amazone s’était recroquevillée sur sa couche, visage fermé, bras repliés autour de ses genoux serrés. Je voyais un peu de ma semence couler entre ses cuisses. Dieu du ciel, pourquoi avait-elle fait cela ? Je ne la menaçais pas, je n’avais pas cherché à la forcer. De façon stupide, par un réflexe de pudeur inappropriée vu ce qui s’était passé, je me suis retourné pour me rhabiller et ne pas lui montrer mon état de nudité. Puis je voulus sortir. C’est alors qu’elle se jeta soudain sur moi comme un chat sauvage et tenta de me griffer le visage en hurlant des paroles qui m’étaient totalement inaudibles. J’avais fait un peu de lutte dans ma prime jeunesse. Je la fis facilement basculer par-dessus mon épaule, mais je perdis l’équilibre et m’écroulai à grand fracas sur elle. Ochoa ouvrit la porte à toute volée et éclata de rire en voyant la mine déconfite que j’arborai tout en me relevant. La malheureuse avait été assommée et gisait à mes pieds. Dans la bagarre, mes chausses étaient retombées et mon membre encore gonflé pointait entre mes jambes, comme si ce corps à corps avait ravivé l’excitation qui m’avait emporté quelques instants plus tôt. Un tableau assez ridicule quand j’y repense.
Ainsi fut fait. Nous l’entendîmes ensuite pendant des heures hurler, cracher, tambouriner en vain contre la porte et les parois de sa cabine. Une véritable furie. Elle finit par renoncer et entra dans un mutisme total. Elle refusa de toucher à la moindre nourriture, restant dans une opposition farouche et silencieuse. Ochoa veillait au grain, mais nos hommes étaient impressionnés et nul ne tenta de poser la main sur elle. Il fallut la sortir de force et la ligoter pour l’extraire de son réduit. Ochoa la chargea, en jurant, sur une épaule et l’amena à terre, non sans avoir administré une bonne claque sur ses fesses musclées alors qu’elle lançait de furieuses ruades. Cela amena un peu de bonne humeur, mais l’atmosphère était morose. Elena avait fait preuve de dignité en restant impassible à l’annonce de la disparition de son mari, mais beaucoup de compagnes de nos soldats avaient manifesté leur désespoir. Je savais cependant qu’il ne durerait pas longtemps. Il y avait trop d’aspirants remplaçants parmi les hommes ici présents. Il fallait s’occuper des blessés. Ils étaient tellement nombreux qu’il fut décidé de faire étape pour un mois. Nous construisîmes un bastion sur les berges et un brigantin fut chargé de remonter le fleuve pour aller chercher des vivres et des renforts. D’ici son retour, il nous faudrait soigner nos invalides, malades ou blessés. Helena y consacra toute son énergie. Sa sœur Isabella l’aidait de son mieux et je ressentis un peu de jalousie envers les pauvres diables auxquels elle dispensait ses bienfaits. Au bout de deux semaines, je pus enfin la rejoindre une nuit.
Elle m’accorda une fellation de grand style, mais refusa que je la déflore lorsque je voulus m’introduire en elle. Elle voulait que cela se fasse avec sa sœur aînée. Étonnante requête. Je fis contre mauvaise fortune bon cœur. Je l’ai mise sur le ventre et je l’ai enculée séance tenante, sans remords ni hésitation. Elle était si serrée, si étroite que je ne pus résister longtemps. Elle n’eut qu’à remuer les hanches pour que je décharge. Dans la pénombre de la tente, je caressais sa peau nue, perlant de transpiration, laissant mes doigts glisser dans le fin sillon de sa cambrure, descendant jusqu’à ses fesses et ce petit anneau plissé que je venais d’explorer. Elle n’était que courbes et rondeurs. Avec une telle sensualité à fleur de peau, comment pouvait-elle autant rayonner d’innocence ?
Elle et moi, nous étions nés à la mauvaise époque, je la voyais bien prêtresse d’un culte sauvage dédié à la fertilité et à la déesse de la beauté. Putain à la fois vénérée et intouchable. Et j’aurais sacrifié à son culte et à celui de Priape avec toute la ferveur d’un nouveau converti. En fait, je n’avais pas à chercher les Amazones, j’en avais déjà une à mes côtés. À moitié assoupie, elle reposait sur son lit de camp, détendue et heureuse. J’étais son confesseur, je continuai donc notre conversation.
Elle pouffa et m’embrassa.
Allongée près de moi, elle reposa sa tête sur ma poitrine alors que je caressais ses cheveux. Elle me regarda. Elle n’avait pas l’air farouche de la première fois. C’était plutôt un air mutin, coquin. Celui qui fait battre le cœur des plus jeunes et ravive la nostalgie des plus vieux, celui qui vous amène à accomplir les plus beaux exploits ou les pires bêtises pour avoir le simple plaisir de le revoir se poser sur vous. Ses doigts couraient sur ma poitrine et s’amusaient à caresser les poils de mon torse.
Je n’en revenais pas. Sœur Inès avait une réputation sans tache. Cette femme vénérable s’était illustrée dans les secours apportés aux malades et aux indigents à Quito ou à Lima. C’est d’ailleurs ainsi qu’elle avait péri, lors d’une épidémie de variole. Son courage et sa générosité étaient devenus légendaires. Mais surtout, et que Dieu me pardonne cette mesquinerie, elle n’était pas franchement une beauté.
J’étais suffoqué. Les frères convers sont des religieux attachés à nos établissements, mais jugés trop frustes ou trop simples pour intégrer l’Ordre. Ils servent d’homme à tout faire, remplissant les tâches les plus ingrates, et Ernesto était de ceux-là. Dieu lui avait donné une âme d’enfant emprisonnée dans un corps d’une vigueur impressionnante, c’était un idiot incapable de faire le moindre mal. Il arrivait que l’Abbé lui demande d’aller travailler chez nos sœurs. Cet innocent ne pouvait en aucun cas représenter un danger pour les nonnes et leurs pensionnaires. Je commençai à comprendre que nous avions été peut-être un peu naïfs.
Je me pris la tête entre les mains.
Je ne disais rien en l’écoutant, mais n’en pensais pas moins. Comment pouvait-il ne pas l’être ? Deux bouches et quatre mains à sa disposition… Même un idiot pouvait se rendre compte de sa chance. « Heureux les simples en esprit, car ils seront les premiers servis au royaume de Dieu », ces dames l’avaient directement envoyé au ciel.
Elle a poussé ma tête doucement. Alors, je l’ai pris directement entre mes lèvres, puis dans ma bouche, sans prendre le temps de le caresser. Je l’ai senti passer sur ma langue, entre mes dents. Il était énorme, mais j’ai fermé les yeux et réussi à l’avaler. Je l’ai fait entrer, sortir, glisser, jusqu’au fond de ma gorge.
J’imaginais sa bouche ouverte, béante, remplie par ce membre énorme, la salive coulant à la commissure des lèvres alors que, le regard clos et les cheveux défaits, elle l’engloutissait, gorge palpitante, tétons durcis, cuisses trempées par le désir. Les couilles rondes et dures cognant sa bouche alors qu’elle avalait ce phallus jusqu’à la garde, à en vomir. Crevant de jalousie, je le voyais, ce bienheureux, qui entrait et sortait d’elle en râlant de plaisir. Et lui avait-elle fait aussi l’offrande de son cul ? J’étais sûr qu’il l’avait prise de ce côté. Et je la voyais à nouveau, cette fois, visage plaqué au sol, levant sa croupe vers le ciel pour qu’il la possède. Un tableau superbe et obscène à la fois. Et qui me troublait sans que je veuille vraiment me l’avouer. Mais mon corps, lui, savait. J’ai recommencé à bander, de fort belle manière, même si en terme de dimension, j’étais loin de faire la comparaison avec ce colosse. D’un air faussement indifférent, elle a commencé à faire aller et venir sa main tout du long, en continuant son récit.
J’étais horrifiée et excitée à la fois. Les doigts de mon amie, en même temps, fouillaient mes cuisses, ouvraient ma fente, j’étais trempée. Je n’ai même pas eu mal quand elle a enfoncé son pouce entre mes fesses pour ensuite y glisser un des objets qu’elle affectionnait tant.
Lorsqu’il a déchargé d’un coup, j’ai été tellement surprise que j’ai tout avalé, avec un haut-le-cœur qui fit rire Inès.
Elle m’a aussi appris à faire couler ce vin entre mes seins, mais j’avoue que je préfère quand même le boire. C’est ainsi que j’ai donné du plaisir à un homme pour la première fois. Et depuis, je jouis de la jouissance que je procure. Je te choque ?
Choqué ? Disons plutôt que j’étais sidéré. J’avais devant les yeux un visage d’une douceur angélique, celui d’une sainte, mais sa bouche de vierge suçait mieux que celle d’une courtisane. Avec un tel tempérament, Isabella et Elena auraient pu vider les couilles de toute notre armée.
Je l’ai embrassée et caressée, mes mains couraient sur la peau de ses cuisses. Elles étaient si douces… Et j’ai joui comme jamais alors que ses doigts serraient la base de mon membre. J’ai soupiré, apaisé, mais frustré :
Isabella se montra déçue.
Que firent ces deux donzelles avec notre prisonnière ? À l’époque, elles ne me le dirent pas immédiatement. Mais l’effet fut efficace. Peu à peu, la belle inconnue se radoucit, tel un petit animal qu’on apprivoise. De façon étonnante, il ne lui fallut que quelques semaines pour se réhabituer à notre langue. Est-ce une telle faculté d’adaptation qui lui avait permis de survivre dans un milieu si hostile ? Les mots revenaient par bribes, encore perdus dans la brume de ses souvenirs, mélange étrange de gaélique et de castillan. Et même de latin, ce qui prouvait un certain rang. Nos interprètes indiennes auraient été d’un grand secours, mais elle ne voulait parler qu’à Isabella et Elena. Finalement, elle parvint à nous faire savoir ce qui lui était arrivé. Et je pus même m’entretenir avec elle. Je la retrouvai sous la tente d’Elena. Cette dernière m’attendait avec Isabella. Elles avaient donné congé à la sentinelle en faction devant l’entrée. Elena écarta la tenture. Avec un sourire, elle me fit signe d’entrer.
L’amazone était assise sagement sur un banc, mains croisées sur les genoux, simplement vêtue d’une chemise de toile et d’une jupe. Ses cheveux roux étaient tirés en arrière et rassemblés en chignon. Une mise simple la faisant ressembler à une paysanne, mais il émanait d’elle une sensualité quasi animale. Et ses yeux… Ah ses yeux ! Quand j’y repense, j’en frémis encore. Deux émeraudes à l’éclat minéral. Je lui ai demandé de raconter son histoire.
Je la regardai avec attention. Ces femelles en armes l’avaient dépouillée des oripeaux de notre civilisation pour lui apprendre autre chose. Elles lui avaient fait goûter à la liberté et, sans doute, à la volupté de la chair. Si elles étaient expertes dans l’art de la guerre, on pouvait penser qu’elles l’étaient aussi en matière de plaisir. Je soupirai et repris calmement le fil de notre échange, mais j’avais le cœur battant. J’avais déjà été surpris deux fois par ses réactions. Que me réservait-elle encore ?
Ce qu’elle fit alors ne fut pas pour m’étonner. De l’air le plus naturel du monde, elle délaça son corsage, fit glisser sa jupe à ses pieds. Elle l’envoya à l’autre bout de la tente d’un coup de pied aussi gracieux que nonchalant. Elle s’adossa à un coffre et me regarda, sans se soucier de sa nudité.
Elle me toisa avec une lueur insolente dans le regard. Et baissa la tête. Mais c’était pour mieux me narguer. Le ton ironique qu’elle affecta pour parler me le fit immédiatement sentir.
********************
Là s’arrêtait la première liasse. Les premières lueurs du jour commençaient à percer. Le Père Supérieur rangea dans son coffre les feuillets qu’il n’avait pas encore fini de parcourir. Quels débauchés que tous les protagonistes de cette histoire. Et quel tempérament. Était-ce une comédie ou une tragédie ? Il n’aurait su dire. Mais il tenait absolument à lire la suite et à connaître, peut-être, l’identité de cette mystérieuse Amazone des Amériques. Cependant, une chose était sûre désormais, il brûlerait tout ceci, une fois sa tâche accomplie. Doña Helena, sa sœur, sœur Inès… À cette allure, toutes les grandes dames de Nouvelle-Espagne allaient voir leurs réputations entachées. Combien d’autres âmes égarées ce débauché avait-il culbutées au gré de ses aventures ? Dommage, mais tout ceci devrait disparaître. Pour l’honneur de l’Espagne et la tranquillité de l’Église.
À suivre…