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Temps de lecture estimé : 16 mn
22/11/18
Résumé:  Visite parisienne chez une vieille tante et bruit de bottes, à l'aube d'une jeune vie.
Critères:  init #voyeur ff fbi voir cunnilingu nopéné
Auteur : Jane Does      Envoi mini-message

Série : Journal d'une catin

Chapitre 02 / 12
Tante Gertrude

Résumé épisode I : « L’apprentissage »


Un temps lointain où les filles n’avaient pas la même valeur que les garçons !




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Ce baiser consommé en avait attiré de nombreux autres. Tous plus ou moins agréables et nos mains aussi avaient découverts moult chemins où se promener. Aucune des quatre ne s’était gênée, toutes avaient participé à ces multiples randonnées, mais nous n’avions jamais osé franchir le pas fatidique de l’alliance doigts et langue. Adèle et moi redoutions sans doute cette escalade que nous savions pourtant inéluctable. Seul le moment restait peut-être à déterminer. Tant que nos appétits se bornaient à des baisers plus ou moins poussés, à des caresses langoureuses sur nos poitrines, ni elle ni moi ne voulions brusquer les choses.


Le hasard devrait donc intervenir pour bousculer ces habitudes que nous prenions au pensionnat. Les fêtes de fin d’année arrivaient à grands pas et Clothilde vint donc me chercher pour me ramener à la maison. Malheureusement pour elle, ma chère Adèle n’avait pas la chance que ses parents en fassent autant. Les larmes qu’elle montrait lorsque ma mère me fit monter dans la voiture flambant neuve que mon père s’était offerte laissèrent son cœur de maman quelque part déboussolé.



Bien sûr que ce fut le cœur battant que quatre à quatre je remontai les escaliers de granit pour aller discuter avec Adèle de la proposition surprenante de ma mère. Ma jeune colocataire me regarda dans un premier temps avec des yeux incrédules, puis un large sourire illumina sa bouille mangée par ses lunettes rondes lui donnant un air de vieille fille.



Naturellement, trente minutes plus tard nous étions toutes deux assises sur une banquette de cuir fauve, laquelle faisait face à celle où maman avait pris place. Ma mère était aux anges, elle avait fait une entorse au sacro-saint règlement de la maisonnée et le sourire qu’elle affichait se voulait conquérant. Pour une fois qu’elle se passait du consentement de mon paternel, Clothilde avait l’impression d’être devenue une sorte d’héroïne qui aurait gagné à elle seule toute une guerre. Nous avons fait le voyage de l’école à chez nous, sans dire un mot.


Nous nous contentions de nous laisser bercer par le bruit infernal pour nous, du moteur de l’automobile que le chauffeur de papa prenait plaisir à faire rugir. Puis, pourquoi aussi nous serions-nous préoccupées de cette femme qui béatement gardait un rictus sur les lèvres ? Peut-être parce que les cahots de la route faisaient tressaillir sans arrêt, une poitrine bien garnie ? Pour moi, il s’agissait tout bêtement des seins nourriciers qui m’avaient allaitée, mais pour mon amie, il s’agissait d’un autre genre de fantasme. Elle ne se cachait pas lors de nos jeux bien sibyllins dans notre chambrette de l’internat, de son irrésistible attrait pour les mappemondes opulentes.


Elle se plaignait si souvent en les triturant, du manque d’envergure des miennes. Je la raillais toujours en lui déclarant que tout ce qui était petit n’était pas forcément vilain. Et là, je comprenais le sens du mot fascination. Les nids de poule de la chaussée devenaient des bénédictions pour cette drôlesse qui fixait la laiterie sautillante de maman. Et comment Clothilde ne se rendait-elle pas compte de ce magnétisme frisant l’hypnose qu’engendrait sa poitrine sur Adèle ? Un grand mystère pour la jeune fille que j’étais, un de plus, aurais-je dû dire.




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La chambre mise à disposition de mon amie avait ceci de particulier qu’une porte permettait la communication avec celle que j’occupais. Et certains soirs, inutile de dire que dès que nous n’entendions plus aucun bruit au rez-de-chaussée, elle ou moi nous précipitions pour rejoindre la couche de l’autre. Nous avions repris nos jeux de mains, mais un soir, fidèle à sa parole, Adèle voulut expérimenter de nouvelles recettes. Ses doigts ne suffisaient plus et sa langue aussi entra dans la partie. Inutile de dire que j’appréciais de suite cette autre forme de caresse si spéciale.


La visite de la cave se révéla pleine d’imprévus. Des picotements inouïs s’emparèrent de mon petit corps dans d’horriblement délicieux chatouillis. Je sentais cette limace baveuse qui écartait les ailes du papillon et entraînait dans son sillage des soubresauts dont je ne maîtrisais plus rien. La fièvre s’était accrochée à mon cerveau, emballant mon jeune cœur dans des sensations extraordinaires. Je n’eus ce soir-là qu’un seul remord ! Celui de n’avoir pas bravé cet interdit plus tôt.


Un regret également, puisque l’heure était aux confidences, celui de l’absence chez ma lécheuse balbutiante de cet attribut masculin qui faisait la fierté des hommes. Je suis certaine que j’aurais cédé au caprice de l’essayage si Adèle en avait été pourvue. Enfin, il me fallut évidemment à mon tour tenter l’expérience. La petite sotte riait de mon incompétence, me guidant finalement, m’invitant à rectifier les mouvements par trop maladroits que j’entreprenais pourtant avec bonne volonté. Nos soupirs nous apportèrent des joies inespérées et ce fut sans doute lors de ces minettes gauches et malgré tout… savoureuses, que le mot jouissance prit un sens terriblement concret !


Fort naturellement, en bonnes ouvrières, nous adoptions l’adage qui disait : sur le métier, cent fois remet ton ouvrage. Pour bien faire, il faut faire de l’exercice et nous ne manquions pas d’ardeur. Nos cernes sous les yeux se voyaient au lever, lors de petits matins où nous prenions notre petit déjeuner avec les serviteurs. Les filles jusqu’à leur majorité n’avaient pas leur place à la table des grands. Mais ce furent trois belles semaines que celles de la naissance de ce mille neuf cent trente-cinq tant attendu. La neige aussi avait envahi le parc de la grande demeure familiale.


À deux reprises nous avions obtenu l’autorisation d’assister à la veillée. Les deux fois où le curé était passé dîner à la maison. La venue de l’homme d’Église nous octroyait donc des droits supplémentaires. Mais espiègles, nous avions décidé de transgresser les règles sans rien dire. Maintes fois cachées sous les tentures ou allongées dans des recoins nous avions surveillé ces femmes en robes du soir, ces hommes en habits qui péroraient sur des futilités politiques. Le monde se refaisait dans ce genre d’endroits, la guerre aussi se préparait dans de semblables boudoirs.


Mais j’avais aussi entrevu deux ou trois gestes équivoques entre Armand et la pauvre bonne qui travaillait lors de ces soirées. Il la serrait de près, osant dans les coins la peloter d’une ignoble manière. Et presque sous les yeux de ma mère. Mais avait-elle envie de voir ? Rien n’était moins certain. De toute façon, l’argent appartenait aux hommes et le divorce était inconcevable. Société pourrie ! Les femmes n’avaient pas leur mot à dire. Subir était notre destin ? Sans doute que dans ma caboche de jeune fille, les attouchements abjects découverts lors de ces vacances-là, ont compté pour beaucoup dans la suite des évènements de ma vie.


Je saurai donner pour recevoir beaucoup et dans mon esprit se crayonnait déjà le dessein de « cocotte » qui me permettrait de vivre avec l’argent de ces mêmes mâles. Quitte à leur donner du sexe autant que ça ne se fasse pas sans retour. Et dans l’une ou l’autre des chambres que nous occupions pour encore quelques jours, Adèle et moi bavardions de détails de cet ordre-là. Elle avait sur ce sujet déjà depuis longtemps une longueur d’avance. Elle se prit au jeu et me demanda si elle pouvait risquer le coup… avec mon père.


Finalement, pourquoi pas ? Il était bien tenté par la jeunesse de Mathilde, la jeune bonniche, alors pourquoi la tendreté de cette amie qui passait un peu de temps avec sa progéniture, pourquoi ne le tenterait-elle pas un peu. Je me demandais s’il savait seulement que je n’étais pas rentrée seule, tant mon cas l’intéressait peu. Je donnai donc mon blanc-seing à ma compagne de chambrée. Mais elle me déclara que ce serait pour une prochaine fois, qu’il nous restait encore ensemble des choses à prospecter. Du reste le soir suivant, après que nous nous soyons une fois de plus caressées et plus que reléchées, c’est en panty que nous allions arpenter les corridors de la partie « nuit » des adultes.




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Le corps de bâtiments de ce toit qui nous abritait était bâti en forme de U majuscule. Le front de la maison couvrait la cuisine, les salles de réception, les boudoirs et naturellement le sacro-saint des saints, le bureau de mon géniteur. Bien entendu, je vous ferai grâce des annexes, tels la lingerie ou le bûcher. L’escalier monumental de granit rose menait dans les deux ailes de la bicoque. Celle de gauche était dévolue au personnel et aux enfants, dont je faisais évidemment toujours partie. La droite quant à elle, recevait les couples d’adultes, fort nombreux qui couchaient chez nous. Encore que, quand je parle de « chez-nous »…


Et l’escalier qui partait en deux pièces depuis l’entrée débouchait dans une galerie reliant les ailes des parties nuit. C’était par là que nous étions parties Adèle et moi lors d’une virée nocturne. Bien peu vêtues aussi, mais l’adrénaline provoquée par la transgression de ces tabous faisait cogner nos cœurs dans leur cage. Et à chaque chambre nous guettions, follettes écervelées, aux portes ! Sûrement pour nous enquérir de leur occupation effective. Celle de mes parents se tenait à l’extrémité de ce long couloir. Et lorsqu’à l’approche de ce huis clos, je vis le nez de ma compagne de bordée s’approcher du trou de la serrure, je n’osais pas la retenir.


La miss était penchée sur l’œilleton de fortune qui donnait une vue sur juste un peu de l’intérieur, et je la vis me faire signe, à l’aide de son index en crochet, d’approcher. Elle s’écarta pour que mon œil perçoive ce qui visiblement la rendait joyeuse. Armand cramponnait maman par les hanches et debout près du lit, il avait de bien singuliers mouvements. Adèle souriait et me chuchotait des mots que j’eus bien du mal de comprendre.



Derrière la boiserie, sur le lit les deux jambes de mon père continuaient leur ballet. Et quelques gémissements me parvenaient, de temps à autre en sourdine. Mais ma surprise fut bien grande lorsque je vis cet homme qui ressortait un mandrin tout rouge et raide de ce con juste entrevu. Le visage qui venait de se retourner pour gober la trique n’avait rien des traits de ma mère. Du reste, si la frimousse de Clothilde se trouvait bien dans les parages, ce n’était absolument pas sa bouche qui gobait l’œuf lisse qui empennait la flèche. Mon Dieu, j’avais du mal de saisir la situation. Et mon amie assurément plus fine mouche s’avisa que j’avais dû apercevoir le diable.


De diable point, ma foi ! Mais une vraie diablerie à coup sûr ! La petite servante que je pensais contrainte et forcée n’avait pas froid aux yeux. Et Adèle se chargea de me le rappeler de suite.



Nous avions repris le chemin de l’autre aile. Elle avec un sourire, moi honteuse d’avoir assisté à cette misérable scène. Pourtant, dès notre retour dans ma chambre, ma copine avait retiré ses lorgnons, dénoué ses nattes. Ses cheveux relativement longs d’ordinaire domestiqués s’étalaient en corolle sur l’oreiller sur lequel elle avait aplati sa jolie caboche. Cependant, elle ne m’avait nullement lâché la main et entraînée par son élan, je me retrouvai vautrée sur son corps. Nos pantys ne résistèrent guère à sa fougue.


Quelques instants plus tard, elle était allongée sur moi, la frimousse entre mes jambes que ses bras maintenaient écartées. Par contre, elle ne s’était pas dérangée et n’avait nullement cherché à se positionner à mes pieds. Non, son corps se frottait au mien sur toute sa longueur et bien entendu… lorsqu’elle enjamba mon visage, j’eus de suite sur la bouche cet identique endroit qu’elle léchait depuis deux minutes déjà ! Alors ? Que me restait-il à faire ? La repousser et la renvoyer dans sa couche ? Pensez-vous que ce fut mon choix ? C’était ainsi qu’à l’issue d’un orgasme mutuel, ma douce Adèle m’apprenait que ce que nous venions d’entreprendre, en langage fleuri se nommait : soixante-neuf !




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Les meilleures choses ont toujours toute une fin. Nos vacances à la maison ne firent pas exception à la règle. Nous avions donc à l’issue de ces trois semaines regagné notre pensionnat. J’étais plus riche pourtant de ces mille détails appris en si peu de temps. Et nous pouvions parler désormais des garçons, de leur queue puisqu’il nous avait été donné d’en apprécier une en pleine action. Bien sûr, nous n’avions pas goûté vraiment. Mais du moins connaissions-nous la manière dont les hommes s’en servaient. Celle dont les femmes en usaient me fascinait par bien des points. Difficile cependant d’en croiser une dans ces lieux de prières et d’études.


Hormis le goupillon de notre père abbé, et encore doutions-nous, vu son embonpoint caractérisé, qu’il sût s’en servir d’autre manière que pour uriner, aucun garçon, aucun homme ne naviguaient dans le parc spécialement aménagé pour des donzelles de notre espèce. Quant à nos livres de chevet, pas un seul ne mentionnait un terme approchant celui de pénis ou de sexe. Par contre, les années qui suivirent, avec cette amie si dévouée, en cachette nous apprîmes la danse. Pas sur des accords de grands compositeurs, non ! Sur des musiques de bastringues ramenées de je ne savais où par Adèle.


Mais la patience était pour nous une seconde nature. Et à l’automne trente-huit, les bruits de bottes se rappelant aux bons souvenirs de ma famille, je dus quitter ce havre de paix qui m’avait depuis si longtemps accueillie. Derrière moi, je laissais cette amie amante avec qui nous avions eu de si chaudes nuits. Mais contrairement à d’autres que l’on envoyait à la campagne, mon père ne souhaitait pas une promiscuité que j’imaginais compliquée. Je fus donc dirigée sur la capitale, chez une vieille tante. Gertrude avait un âge canonique.


Elle avait arrêté de comptabiliser les années depuis si longtemps qu’elle disait ne plus se rappeler combien elle avait connu d’hivers. Elle se comportait envers moi comme une mère attentionnée. Veuve, elle me parlait souvent de cet homme qui durant longtemps avait tout partagé avec elle. Nous devenions des amies plus que des parentes et je lui sais gré encore aujourd’hui de m’avoir transmis tout ce que mes parents n’avaient jamais eu envie de me dire. Elle restait pourtant hermétiquement muette lorsque je tentais d’aborder le sujet de son travail.


Mais un soir, alors qu’une de ses amies, aussi âgée qu’elle vint lui rendre visite, j’eus un début d’explication. Les deux dames discutaient d’un temps qui était révolu, qui ne reviendrait plus. D’après leurs dires et à mots couverts, je sentais bien que ce dont elles parlaient n’était pas spécialement « honnête ». Ce sentiment se trouva renforcé quand cette Geneviève inconnue de moi, me prit à parti :



Ensuite, en dévorant quelques mignardises sucrées, les deux femmes s’étaient livrées à un exercice difficile. Raviver des souvenirs sans vulgarité, alors que si j’en jugeais par leurs rires de gorge, ceux-ci avaient dû se révéler croustillants. Mais pour moi l’important, n’était-ce pas que cette vieille amie en visite me prit dans son giron ? Enfin, le oui timide de Gertrude n’était-il pas le pied mis dans un engrenage dont je n’avais encore qu’une idée bien vague ? Et le thé à la mandarine, pris lors de cette soirée n’avait-il pas un goût de liberté pour la pucelle que j’étais… encore !



À suivre…