Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 18686Fiche technique21922 caractères21922
Temps de lecture estimé : 13 mn
28/11/18
Résumé:  Se faire belle reste tout un art et Madame se montre pleine de surprises.
Critères:  fff hagé fagée exhib rasage -initiatiq
Auteur : Jane Does      Envoi mini-message

Série : Journal d'une catin

Chapitre 03 / 12
Un salon particulier

Résumé épisode I : « L’apprentissage »

Un temps lointain où les filles n’avaient pas la même valeur que les garçons !


Résumé épisode II : « Tante Gertrude »

Visite parisienne chez une vieille tante et bruit de bottes, à l’aube d’une jeune vie.




Un salon particulier




Nous avions fait quelques pas sur la musique, la dame aux cheveux blancs voulait-elle s’assurer que je ne mentais pas ? Alors au bout de quelques tours sur un parquet plutôt réduit, Geneviève prétexta un essoufflement de circonstance pour reprendre sa place à table. Gertrude, elle, avait dans les yeux des étoiles qui brillaient. La musique et voir un couple danser n’avaient-ils pas réveillé en elle quelques souvenirs, remué le cerveau endormi de cette tante dont j’ignorais donc tant de choses. Ses yeux pourtant trahissaient des sentiments dont j’aurais cherché vainement à analyser la teneur.


Pour moi, elle avait donné son aval et j’étais assurée de visiter enfin les bas-fonds dont Adèle m’avait si souvent causé. Durant les soirées qui suivirent, je m’employais à faire parler Gertrude. Lentement mais sûrement, elle se laissa aller à d’étranges confidences. Elle me narra par le menu, consentant enfin après bien des efforts pour qu’elle se mette à table, à me dire comment elle et Geneviève s’étaient rencontrées. Au fur et à mesure de ses révélations, j’en apprenais un peu plus sur la vie de cette tante si mal vue par mon père, son propre frère. Elle avait eu grâce, ou à cause, en fonction du point de vue de chacun, une belle vie ou une existence dissolue. J’optais de mon côté pour la joliesse de celle-ci.


Son amie tenait avec son compagnon une maison exclusivement fréquentée par des hommes. Geneviève en était une sorte de gérante. Mais dans ce milieu, le terme usité était plutôt « tenancière ». La maison en question s’apparentait à un bordel aux amours tarifées. Ma tante y avait débuté en qualité de camériste. Mais si souvent sollicitée par les clients, elle avait un jour cédé aux avances de l’un d’entre eux. Après elle avait compris que ce qu’il lui avait donné était deux fois supérieur aux gages qu’elle percevait pour un mois de travail. Le pas se trouva vite franchi. Et Madame, comme toutes les filles appelaient Geneviève, Madame l’avait prise sous son aile.


Elle me raconta qu’elle avait vécu des années très heureuses seulement entachées par le fait que son frère, pourtant marié soit un soir passé là où elle était censée être employée comme femme de ménage. La tenue dans laquelle il la découvrit ne souffrait d’aucun quiproquo. Depuis ce temps, les relations entre ce frère et la sœur ne s’étaient plus jamais vraiment remises. Pour Charlotte que son géniteur avait laissé partir chez cette femme de mauvaise vie, lui apparaissait d’un coup, l’estime dans laquelle il tenait sa fille. L’histoire de tante Gertrude était riche en rebondissements.


Et lorsque bien des années plus tard, un client richissime était tombé sous le charme de cette brune aux yeux verts, qu’il lui avait demandé sa main, elle avait saisi l’opportunité de renouer avec une existence plus saine. Bien qu’elle avouât aisément s’être donnée pour le plaisir à des tas de bonshommes. Ceux-ci l’avaient toujours respectée, ne l’avaient jamais, à l’inverse de beaucoup de maris, battue. Et de plus elle s’était constitué une jolie pelote, un bas de laine conséquent durant ce temps passé au service de Madame.


Son mariage consommé, Geneviève en bonne amie l’avait toujours revue. Au fil du temps, les deux femmes avaient eu des rapports véritablement amicaux, voire chaleureux depuis que la tenancière de bordel était en retraite. Quant à Paul, l’époux dévoué de Gertrude, il avait vécu heureux avec une femme à son écoute, et cerise sur le gâteau, experte dans l’art du sexe. Que rêver de mieux pour un homme digne de ce nom ? Alors plus la vieille dame me narrait ses turpitudes, plus je me laissais aller à rêver de posséder des compétences analogues. Et franchement, bien que je n’en dise pas un mot, je comptais beaucoup sur Madame pour parvenir à mes fins.




— xxxXXxxx —




Par principe, pour Geneviève une parole donnée se devait d’être tenue. Alors un samedi après-midi, vêtue comme une grande dame parisienne, elle débarqua chez Gertrude. Un homme l’accompagnait. Presque chauve, un costume trois-pièces d’une élégance rare, il se tenait à deux pas derrière cette femme droite comme un I, malgré son grand nombre d’années. Ma tante et elle se saluèrent d’un de ces bisous sonores, avant qu’elle ne me serre la main.



J’avais suivi les deux vieilles dames et l’homme nous avait également emboîté le pas. Là dans le salon, je n’étais pas au bout de mes surprises. Les mots de Gertrude surtout avaient de quoi me faire sursauter !



Avec le cœur battant, devant les deux dames aux cheveux blancs et un homme qui n’en avait pratiquement plus, j’avais donc entrepris de me défaire de tout ce que je portais. J’avais gardé ma brassière et ma culotte. Ce fameux Bertrand ne bougeait absolument pas et Gertrude comme Geneviève semblaient attendre tout comme lui.



C’était donc en tremblant un peu que ma main avait délacé le soutien-gorge avant de faire glisser ma culotte le long de mes jambes.



Le gaillard s’était donc approché de moi. Un carnet posé sur la table, il prenait des mesures, puis notait scrupuleusement celles-ci sur un croquis matérialisé sur le papier. Il me le montra.



À chacune de ses demandes, je fis ce qu’il voulait. Sur son calepin les chiffres prenaient place tout autour du corps stylisé. Il me demanda d’écarter les cuisses, passant son mètre de tissu autour de l’une d’elles. Il en fit autant autour de ma taille. Et finalement ce fut au tour de mes seins de se trouver bordés par le ruban gradué. Jamais les doigts du bonhomme n’avaient eu un écart ou un mouvement pour me frôler. Mais mes tétons avaient eu tout de même une sorte de sursaut sous le passage de ce frais visiteur. Les pointes s’étaient d’elles-mêmes gonflées d’une bizarre façon. Le type guindé avait eu un sourire.


Cette histoire d’aimer les hommes ne me parut pas très crédible. Ce Bertrand à mon avis cachait plutôt bien son jeu. Mais les deux amies continuaient à pérorer à quelques pas, épiant chacun des mouvements du métreur. Alors le pingouin rangea crayon et livret. Il dialogua encore quelques instants avec ma tante, alors que je me rhabillais. Après avoir lui aussi bu un thé, il s’éclipsait aussi discrètement qu’il était arrivé, non sans m’avoir saluée. Geneviève d’une voix douce se rappela qu’elle s’était elle aussi déplacée pour moi.



Au bout de quelques minutes, nous avions quitté la demeure de Gertrude et c’était à pied que nous nous étions rendues dans une boutique plutôt insolite. Dès notre entrée une blonde plantureuse s’était campée devant moi.



Je n’osais rien dire ! Prête pour quoi ? Je n’en avais aucune idée. Une jeunesse sans doute avec à peine quelques années de plus que moi me prit en charge. Sa patronne lui avait donné des instructions.



Servile et polie la fille m’avait fait passer devant elle. Elle m’avait dirigé vers une sorte d’alcôve et gentiment, avec une voix chevrotante me demandait de me dévêtir de nouveau. Comme j’avais l’air de ne pas saisir, elle crut bon de renchérir.



J’avais seulement haussé les épaules ne sachant vraiment pas à quoi m’attendre. Je n’avais de ce fait aucune réponse à donner. Elle avait repris de sa voix chantante.



Une fois de plus je n’avais rien à objecter. Je fis comme elle le préconisait. Et nue comme le jour de ma naissance, je la rappelai. Immédiatement, elle arriva. Je dus la suivre dans un autre endroit. Là, une longue table peu large semblait m’attendre.



Celle-ci était douce et recouverte par un immense drap de bain. Je m’exécutai à nouveau. Je vis la donzelle préparer ce qu’elle nommait « cire » et la mettre sur un petit réchaud à gaz. Puis elle m’abandonna, sans doute pour aller quérir sa patronne. Le visage rond encadré d’une chevelure blonde s’intercala d’un coup au-dessus du mien. Allongée sur la table, j’en attrapai la chair de poule. Debout, devant moi couchée, cette matrone avait l’air encore plus impressionnante. Elle transpirait pourtant la malice par ses deux grands yeux ronds. Ses regards semblaient me transpercer totalement.



Elle avait passé une paire de gants chirurgicaux en caoutchouc. Et j’avais vu sa main filer sur cet endroit qui nous différencierait toujours des garçons. Ses doigts avaient attrapé la choupette de poils qui ornait mon bas-ventre. Elle ne tira pas dessus, se contentant de les lisser pour les maintenir bien droits en l’air.



Le frais d’une paire de ciseaux menaçante me procurait ensuite d’étranges sensations. Le bruit sec des mâchoires qu’elle ouvrait pour mieux les refermer était sinistre. La pincée de fourrure longue et fine qu’elle me montra me fit grimacer. Ma peur s’estompait grâce à ses gestes doux et savants. Quand elle en eut fini de son rasage, ma barbière s’empara de son récipient rempli de cire.



En me parlant calmement, elle avait à l’aide d’une sorte de pinceau enduit mon minou de sa mixture inconnue. C’était réellement peu agréable, mais pas vraiment bouillant. Alors la blonde laissa un peu sécher sa pommade. Et alors que je ne m’y attendais pas le moins du monde, du bout des doigts elle avait d’un coup violent arraché cette peau refroidie qui couvrait ce morceau de mon épiderme. L’impression qu’elle venait d’extraire toute une section de viande avec sa gomme. Le petit cri que je poussai devait se renouveler jusqu’à ce que la bonne dame en eût fini avec mon calvaire.


Le miroir que l’officiante tenait au-dessus de mon ventre me montrait un incroyable changement. Bien sûr, l’emplacement rougi était en feu, mais rien d’alarmant, d’autant que l’épileuse avait longuement massé l’endroit à l’aide de je ne sais quel baume. Celui-ci rafraîchissait et calmait pour mon plus grand plaisir. Mais avant de se saisir de sa glace, et sans doute pour m’empêcher de penser trop à la douleur, elle avait insisté longuement à l’aide de sa main. Et un de ses doigts, bien que gainé par la protection de latex, avait comme par hasard frictionné plus que nécessaire et en profondeur l’entaille si visible désormais.


Je ne me souvenais pas l’avoir vue ainsi aussi nue, découverte et sans fard. Les ailes du papillon se montraient légèrement renflées, gonflées et monstrueusement obscènes. Mais curieusement, la piqûre au fond de mon ventre m’obligeait presque à me tortiller alors que le gant lui se baladait de nouveau sur cette chauve cavité. La blonde avait un rictus sur les babines. Et ses yeux entrèrent dans les miens comme pour me jauger. La fièvre qui s’y trouvait devait enhardir la gueuse qui redoublait de douceur dans ces manuelles caresses. Et moi… je me tordais avec des soupirs à fendre l’âme de tous les damnés de l’enfer. Ma seule pensée en cette minute allait vers… Adèle, mon amie si lointaine.




— xxxXXxxx —




Si après le pubis mes aisselles connurent le même sort, l’avantage que j’en retirais était évidemment bien moindre. Les endroits sensibles de mon corps ne montaient donc pas chez moi, aussi haut. Après deux bonnes heures d’un traitement de faveur, je retrouvai Geneviève qui attendait sagement en lisant une revue. Elle leva les yeux vers moi d’un air interrogateur. Par contre, elle ne fit aucune remarque. La blonde s’empressa de la rassurer.



Je n’avais sans doute pas saisi la majorité des propos de la raseuse, mais l’essentiel m’était parvenu. Donc il se tramait quelque chose et j’avais décidé de faire entièrement confiance à cette Madame qui m’entourait d’une affection bienveillante. De retour chez ma tante, j’hésitais cependant à poser trop de questions. Geneviève reviendrait et me laisser porter par les événements ne pouvait pas me faire de mal. De toute façon, je marcherai vers mon destin sans me préoccuper de rien. La vie était d’un coup bougrement plus passionnante. Du reste, un rendez-vous pour une sortie nocturne avec Madame était programmé… donc pas de souci à me faire de ce côté.



À suivre…