n° 19063 | Fiche technique | 63321 caractères | 63321Temps de lecture estimé : 35 mn | 05/07/19 corrigé 06/06/21 |
Résumé: Elle l'a contacté. C'est elle qui a fait ce pas vers lui. Ils ont rendez-vous. À nouveau, il va la surprendre et rien ne va se passer comme elle le pensait. | ||||
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Auteur : Faustine |
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Résumé du premier épisode :
Cherchant une jouissance qu’une sexualité classique d’épouse fidèle lui refuse, Aude fait la connaissance de François. C’est un ami de Daphnée, sa copine, copine qui l’encourage à rechercher cette jouissance dans des liaisons hors mariage.
La première rencontre se passe dans un centre commercial. Rien de sexe ni même d’érotique d’après Aude à part cet épisode d’essayage de lingerie et encore ! Mais François pose ses jalons. La preuve, il lui demande de raconter sa soirée avec son mari lorsqu’il va découvrir sa femme avec cette tenue assez osée !
Remarque des auteurs :
Nous rappelons que la Soumission et tout ce que cela signifie, y compris certaines violences, violences psychologiques et physiques, est toujours acceptée par les deux parties. La Soumise ou le Soumis le sont de leur plein gré et à tout moment ils peuvent se soustraire à ce qu’ils n’ont pas envie ou plus envie de subir. Beaucoup de « non-pratiquants » ont une idée déformée de ces pratiques qui sont en réalité un exemple parfait du respect de l’autre, de ses envies, de ses besoins.
C’est à l’opposé de ce que l’actualité peut relater dans ces faits divers qui sont malheureusement bien trop nombreux. Bien entendu tout adepte et non-adepte du SM ne peut que condamner cette triste réalité.
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Il m’avait dit : "À l’entrée de l’église Saint-Eustache. Vous connaissez ?"
Son but était-il de me la faire visiter ? C’était un drôle d’endroit. Je n’étais pas innocente au point de ne pas deviner que cette deuxième rencontre serait différente de la première. Ou alors je n’y comprenais rien. Daphnée lui avait demandé textuellement de me séduire. Je ne pense pas que, ni Lui, ni Elle, n’envisageaient une séduction du genre « Carte du tendre ». Et moi, à quoi pensais-je, en attendant ici ? La visite privée d’une église, fut-elle une des plus belles de Paris ?
Il arrive. Il n’est plus temps de réfléchir, encore moins me sauver. D’ailleurs, je me fais un cinéma de petite pucelle. Ce matin, n’ai-je pas obéi à sa demande ? Il m’avait demandé, comme si c’était une évidence que je l’écoute :
Il avait dit « excitant » ! J’avais craint ou espéré qu’il continue en ajoutant « de les voir sur vous ». Il avance. Étrangement, il est en costume. Peut-être que lui aussi vient de son boulot. Ça lui va bien. La coupe est parfaite, certainement du sur mesure ou du même genre. Elle adoucit tout en soulignant sa silhouette. Il en impose. Musculation travaillée ou naturelle ? Il en a au moins la charpente.
Tout naturellement il s’approche. Les baisers sur mes joues me surprennent par leur sagesse. Après tout, en quelques heures et en messages échangés, il en connaît plus sur moi, et je ne parle pas des confidences de sa complice, que beaucoup de mes amis hommes.
Mais alors que je pensais que cet échange scellait nos retrouvailles, il pose sa main sous mon menton et dépose un baiser appuyé sur mes lèvres. Déjà il me laisse, ne me laissant que le souvenir de ce contact si tendre.
Il est toujours agréable d’entendre un tel compliment. Il y a longtemps que mon époux en a perdu l’habitude. Pourtant il est le témoin de mon travail, même si c’est aussi un plaisir, pour conserver ce corps que la vie m’a donné, que les maternités ont éprouvé, et que le temps qui passe veut marquer. Il pense que mes séances de gym, de natation, de marche nordique, ne sont que des prétextes pour retrouver des copines.
Mon Chéri, n’as-tu jamais pensé qu’il n’y a pas que des femmes à ces cours, mais que nombre d’hommes sont présents. D’ailleurs si j’étais un homme, c’est ce que je ferais. C’est l’endroit idéal pour faire des connaissances. Celles qui viennent là sont attentives à leur corps, ont le goût de l’effort et pourraient le partager avec un partenaire que l’environnement rend plus proche, presque accessible. Mon Chéri, as-tu conscience du nombre de fois, au cours de toutes ces années, qu’il m’aurait suffi d’accepter un regard appuyé, de me laisser prendre la main, pour que ton épouse fidèle se transforme en maîtresse et découvre peut-être celui qui la fera jouir ? Mais tu as de la chance, j’ai des principes. Enfin j’en avais jusqu’à ce que cette diablesse de Daphnée m’entraîne dans cette recherche.
Pourquoi suis-je si fière alors que je devrais être morte de honte ?
Je viens d’avouer que non seulement je lui ai obéi, même si ce n’était qu’une suggestion, mais qu’en plus j’en ai rajouté une couche en ne mettant pas de chemisier. En réalité, je l’ai enlevé à la fin de mes cours. Je ne voulais pas prendre de risques.
Un silence où son regard est celui de superman avec une vision qui s’affranchit de la matière.
Je me suis adaptée à ses horaires. Il n’était libre que le samedi et je ne me voyais pas dire à mon mari que je sortais encore sans lui. François ! Oh, dans mes pensées il a quitté le statut d’inconnu pour devenir un ami, un complice avec cette plaisanterie de vol de lingerie et de confidences grivoises par téléphone. François n’était libre que de 13 h à 15 h ce mercredi après-midi. Mon dieu, pourquoi n’avais-je pas eu le courage de repousser à la semaine suivante ?
Il me prend la main. Je ne résiste pas. Je questionne, aussitôt effrayée par cette impatience qui transpire de chacune de mes paroles.
Il sourit.
On arrive devant le café. En réalité ce n’est pas un café ou une brasserie, mais un bar à vin. C’est petit, les tables toutes occupées, car manifestement ils servent des en-cas. Mais au comptoir deux tabourets sont libres.
On s’installe. Le serveur arrive aussitôt.
En commandant, il se tourne vers moi pour avoir mon consentement. Mais il continue :
Je proteste en comprenant que l’on parle d’alcool.
Et se tournant vers le garçon :
Je me retrouve devant le fait accompli. Le café est très bon. Je goûte la poire. Enfin, en réalité j’en déguste l’odeur. François me conseille de prendre le verre dans la main.
Il me l’a susurré dans le creux de l’oreille. Cette soudaine confidence me fait tout de suite imaginer ce qu’il veut dire. Il parle des bourses d’un homme que l’on flatte de cette façon. Je crois que je rougis. Je ne crois pas, je suis certaine.
J’obéis. Il m’arrive de boire des alcools forts, mais toujours sucrés. Je sens la chaleur envahir ma gorge, puis tout mon corps. Il me regarde en souriant.
Un silence et il revient vers mon oreille.
Je réfléchis une seconde. J’ai l’impression que toute la salle doit avoir entendu, même si c’était tout au creux de mon oreille. Mais non, personne ne fait attention à moi. Alors je décide de le faire. Je me lève, prends mon sac à main.
Qu’elle sotte je fais, j’en suis à m’inquiéter où ranger ce morceau de tissu. Je fais dans le détail alors que ce que je vais faire est autrement plus fort.
Voilà c’est dit : « Vous voulez ».
Oui, vous voulez et je le fais ! Comme dans la boutique de lingerie ! Comme avec mon mari ! Comme nos échanges ! Comme ce rendez-vous avec ses demandes ! Comme…
Je remonte, la culotte, heureusement très fine, roulée dans le creux de ma main. Je scrute les visages que je croise. Ils savent, ils ont deviné. Mais non ! Encore une fois, je me constate anonyme. Celui qui me suit du regard c’est cet homme que je connais à peine, qui me demande une chose que je ne pensais possible que dans les BD ou la littérature érotique. Mais je suis dans la vraie vie. Je ne suis pas de ces héroïnes que quelques coups de fouet dénudent et de celles qui perdent tout contrôle en quelques phrases bien senties.
Il m’attend. Il me sourit, sûr de lui. Il me tend une main. J’essaye de lui donner le plus discrètement possible. Mais, fausse manœuvre ou geste délibéré, il la laisse se dérouler. Pendant quelques secondes, elle est visible de tous. Je pancrayonique. Un homme qui est à la table juste à côté la voit. Il attire l’attention de celui qui lui fait face. La culotte est déjà en train de disparaître dans la poche de veste, mais leurs regards goguenards ont le temps de croiser le mien. Je ne sais quoi faire. Mais François a pris ma main dans la sienne. Je me sens aussitôt plus forte, protégée par celui qui m’entraîne.
Ils peuvent penser ce qu’ils veulent. Je m’en fous. De toute façon je ne les connais pas et eux non plus. Je sens leur regard dans mon dos, mais au moment de franchir la porte je me retourne et leur assène un sourire que je veux le plus provocateur possible.
Beaucoup de monde. Comme d’habitude, mélange de touristes et de Parisiens.
Un moment il s’arrête.
En montrant de la main une direction, il me dit :
J’essaie de voir ! Mais non :
Il passe derrière moi, se colle contre mon dos et toujours de la main montre une direction.
Sa réponse est dans le creux dans mon oreille.
Je remarque juste que nous sommes sur une grille d’aération du métro et qu’un air chaud nous enveloppe. Je sens la chaleur sous ma jupe. Heureusement, je ne suis pas une Maryline en robe aérienne que le moindre souffle d’air soulève. Ma jupe de tailleur est plus épaisse et plus serrée.
Je comprends son intention. D’ailleurs je constate maintenant que l’air monte bien plus intimement. Mais je refuse d’un :
Il a raison. Quelques personnes regardent bêtement dans cette direction, moutons de Panurge bien dressés. Et je sens la chaleur me caresser intimement dès que je fais un pas de côté.
J’ai chaud. Je frissonne.
Il m’entraîne. Il me parle fort maintenant, discourant sur le quartier des halles pour distraire les quelques personnes qui s’étaient arrêtées et devaient se poser des questions. Il est fou. Et si une connaissance passait par là, pire, un élève ? Mais qu’auraient-ils vu ? Un homme qui essaye de montrer quelque chose à sa compagne. Un guide. Un mari prévenant. Mais certainement pas la réalité. Une femme, Maryline de banlieue, à qui un homme fait découvrir devant des centaines de badauds une sensation si spéciale.
Il me lâche le bras. Maintenant il le passe autour de ma taille. Nous avançons. Je connais la rue ou nous avançons.
Une pensée coupable me traverse l’esprit. Bien entendu que je connais cette pratique. C’est dans ce type de chambre que Julien m’a emmenée, qu’il m’a prise trois fois m’apportant un espoir, malheureusement déçu, d’un orgasme.
Nous sommes devant l’entrée d’un sex-shop.
Je dois donner l’impression d’hésiter.
Pendant que nous bavardons, un couple entre dans le magasin. Un rideau en ferme l’entrée. Il suffit de le repousser. L’homme le maintient pendant que la femme passe. Un couple comme un autre ! J’ai juste le temps de voir que derrière ce rideau l’éclairage est celui d’un magasin normal.
Évidemment, les premiers objets qui me sautent aux yeux sont des mannequins et des sextoys. Derrière un comptoir, une femme. Une femme comme vous et moi, pas maquillée, pas provocante, caissière bien banale sauf qu’elle est en train de sortir un sextoy pour le tendre vers un homme.
L’homme le manipule, pas du tout gêné que d’autres regardent.
François me prend la main. Nous faisons quelques pas. Il me montre un escalier.
Il ne termine pas sa phrase. Il se penche pour me donner un baiser et annonce.
Je ne peux m’empêcher de réagir.
Le ton est plus sec que je ne l’aurais voulu. Il reflète pourtant ce que je pense ainsi que les paroles qui sortent de ma bouche sans que je réfléchisse vraiment. C’est comme si je m’offrais à lui. Que je n’étais pas dupe. Que nous allions le faire. Que j’étais d’accord.
Son sourire et cette remarque font immédiatement retomber la tension. Il rajoute :
Je me sens un peu bête. En deux phrases, il m’a retournée comme une crêpe. Aucune allusion à ce que je viens d’avouer implicitement. Quelques pas. Il me tient fermement par la main.
Je plaisante pour me décontracter. J’ai beau voir un peu plus loin que d’autres couples déambulent le long des allées comme dans une supérette, je ne suis pas à l’aise.
Je devine ce qu’il veut dire. Je ne suis pas si demeurée sur le plan sexuel qu’il a l’air de penser. Ce n’est parce que je jouis rarement, je ne suis malheureusement pas la seule dans ce cas, que j’ignore certaines pratiques. Au contraire, je me suis « informée » sur le net. Forums, mais aussi sites érotiques. Je ne suis pas « innocente » au point de croire que toutes ces femmes qui crient leur plaisir soient sincères. En tout cas, elles imitent bien. Je crois que pour ce qui est de cette partie de l’action, je pourrais les remplacer.
Pour le reste, j’en suis bien loin. Loin aussi de ce que certains couples peuvent faire. Échanger leur conjoint. Regarder son conjoint avec un autre ou une autre. Et je ne parle pas de ces clubs ou de ces endroits très privés où le sexe est porté au niveau d’un art de consommation.
Un art ! D’une certaine façon mon mentor à raison. Un art qui vient de la nuit des temps. Combien de phallus, combien de représentation de la vulve de la femme, procréatrice, mais aussi dispensatrice de plaisir ont été retrouvés ! Sans limites.
La main de François me ramène à la réalité. Ainsi des gens, dans une boutique qui a pignon sur rue, où toute personne de plus de dix-huit ans peut entrer, des gens donc, vont regarder un film et surtout regarder ce qui se passe à côté. Il y a donc des hommes, mais aussi des femmes, en couple, j’imagine, qui descendent pour y trouver… un frisson, un plaisir ! Plaisir de regarder… de pratiquer.
Il m’entraîne. C’est un vrai supermarché avec ses rayons, ses vitrines, ses objets alignés, ses vêtements exposés, enfin quand je dis vêtements, je pense lingerie ou tout ce qui ne pèse que quelques grammes, la matière n’étant que le prétexte de découvrir par la transparence, mais aussi par la nudité le corps des femmes. Mais pas seulement. Le rayon homme est surprenant aussi. Pour eux aussi les objets sont nombreux et parfois insolites. Et que dire de la grande pièce que l’on atteint après quelques marches où je découvre ce que je n’imaginais pas. C’est le lieu de l’étrange, du latex, du cuir, des menottes, des fouets, mais surtout des meubles. Je dis meubles, mais ce sont en réalité des accessoires de grande taille. Accessoires faits pour immobiliser, placer, positionner quelqu’un et le rendre disponible au bon vouloir de celui, de celle qui le dirige.
Mon mentor est un guide parfait. Il sait attirer mon attention sur tel ou tel objet. Après la pièce SM, se retrouver dans le plus ordinaire est presque reposant et surtout moins dérangeant. François me promène longuement devant des mannequins qui montrent de la lingerie des plus érotiques. Ce que je porte est « bourgeois » à côté.
Il me montre un ensemble slip soutien-gorge.
Je lui indique :
Il se dirige vers une vendeuse qui range les rayons. Je le vois discuter. Ils partent vers l’accueil. Une ou deux minutes passent. Je fais la « connaisseuse » pendant que les clients passent. Mais aucun ne me parle, juste bonjour, bien classique. On se croirait au supermarché. Non ? Je dis une bêtise, ici les gens sont plus souriants. Je dis bien souriants, pas moqueurs ou goguenards ou avec des remarques à la con.
Il revient tenant un paquet et un jeton.
Je vais dire non, mais son regard m’arrête.
Après l’escalier, un couloir. Des portes à droite comme à gauche.
Je vais protester. Pas question que j’aille essayer ces machins devant tout le monde. Mais il engage la clé dans une serrure. Un numéro sur cette porte. Le quatre. Au moins ce n’est pas le 69. Suis-je drôle ! Je plaisante dans mon for intérieur, mais je ne suis pas bien assurée. Un signe attire mon attention. Comme deux yeux barrés par une croix.
François sourit.
Il ne répond pas. La porte est ouverte. Il me laisse le passage. Deux pas et je découvre le lieu. Bien plus grand qu’une cabine d’essayage classique. Plus ressemblante aux cabines dans les grands magasins où on peut attendre confortablement dans un fauteuil. Sauf que le fauteuil est dans la pièce. Plus un canapé qu’un fauteuil. Par contre un grand miroir à droite. Mais aussi une télé en face. Sur la gauche des photos de mannequins en petite tenue. Je me retourne, mais je constate que François est entré derrière moi.
Son sourire parle pour lui. Sourire malicieux. Il continue :
J’allais dire « de moi ».
Mais tu es malade ma pauvre fille. Peur de toi ? Ça veut dire quoi ? Tu ne sais pas ce que tu veux ! Tu veux que je te rappelle ce que tu as fait la semaine dernière ? Piquer dans un magasin, en plus une parure sexy. Une parure que ton mari a appréciée. Que tu as raconté ta nuit à un quasi-inconnu. Que tu as lu comment Daphné l’avait mis sur le coup. Le coup, c’est toi. Bon coup ou mauvais coup ? Et aujourd’hui tu le retrouves habillée en coquine. Tu enlèves ta petite culotte et il t’entraîne ici, il veut que tu essayes ce machin…
Reconnais que tu es désorientée. Tu pensais qu’il allait t’emmener à l’hôtel ou ailleurs. Et au lieu de cela il joue au chat et à la souris. La souris c’est toi. Le prédateur c’est lui.
Reconnais que de voir tous ces trucs et machins t’a excitée. Que tu mouilles. Merde et en plus tu fais ta chochotte. Tu voudrais lui fermer la porte au nez. Tu ne sais pas ce que tu veux.
Mais lui, le sait-il ?
Prédateur. Mais la victime ne demande que ça. Je ne vais tout de même pas lui sauter dessus.
Il s’installe. Je regarde plus attentivement la pièce. Lorsqu’il a fermé la porte, j’ai vu clairement une lampe verte s’allumer.
Un silence.
Sa remarque est une moquerie pour me faire réagir. J’ai l’impression de passer un examen.
Je traduis le pudique par « coincée ». C’est presque une injure. Merde j’en ai marre qu’on me… J’attaque le premier bouton de mon tailleur.
Je sais que nous avons le temps. Mais ce n’est pas tous les jours que je me déshabille devant un homme. Mon mari, bien sûr, mais très rarement, et cela ne compte plus. En tout cas comme maintenant. D’ailleurs il y a longtemps qu’il ne me regarde plus comme cet homme assis confortablement. Julien ! Il ne faut pas oublier Julien, mais avec lui, nous nous sommes déshabillés de concert. C’est très différent. Le miroir me renvoie la pièce. C’est bien plus qu’un miroir de cabine d’essayage. Il doit s’en passer des choses dans ce genre de pièce. Elle est manifestement prévue pour plus d’une personne.
Deux, trois. Pas plus de trois boutons. Même en faisant durer, il faut bien que cela arrive. Ses yeux brillent. C’est à la fois déstabilisant, mais aussi un peu excitant de faire cela devant lui. J’enlève le haut, comme une vieille pub l’a dit. On ne se refait pas et je pose ma veste sur le canapé. C’est aussi une façon de garder une contenance. Il l’avait vu en vitrine avec moi, il me l’avait même donné pour que j’aille l’essayer, mais jamais sur moi.
Je sais que cela me va bien. Cette guêpière me moule délicieusement et le balconnet remonte ma poitrine pour la magnifier. On dirait des seins de jeune femme tellement ils paraissent fermes, que les lobes supérieurs sont parfaits, que les tétons sont libres.
La jupe est plus facile. On dit que c’est le premier pas qui compte. Sauf que le premier pas, j’avais presque oublié que je l’avais fait au café en enlevant ma culotte. Du coup ma minette est à l’air. Plus qu’à l’air d’ailleurs, avec, le corset, les ficelles qui en descendent pour faire office de porte-jarretelles et les bas qui ne font que concentrer le regard vers mon triangle.
« Tu » et non plus « Vous ». C’est un peu ridicule, mais ce changement de pronom le fait devenir encore plus personnel que la grammaire ne l’indique. Un long silence où je suis un peu paralysée. L’ambiance a changé. Ce « Tu » est si chargé de sens. Un silence un instant atténué par un bruit dans le couloir. On entend une clé et quelques secondes après une porte qui se ferme. Au même moment une seconde lampe verte s’allume à côté de celle déjà en marche.
Il a suivi mon regard.
Je vais dire que je n’ai rien choisi, mais à quoi bon. Il attend. J’ai l’impression d’avoir déjà vu ça. Une femme qui pose un pied sur la table basse, qui détache la fixation du bas et qui le fait rouler. Je l’ai déjà vu dans des films d’une autre époque où ce geste était le summum de l’érotisme, suggérant ce que la caméra ne montrerait jamais. Parfois on montrait également un corset qu’une servante ou un amant délaçait, mais toujours sans que la nudité soit totale. À notre époque, le zip rend le délaçage sans objet. Le corset lui aussi est sagement posé sur le canapé. Ne reste que la femme nue, debout, exposée au regard de l’homme toujours assis dans le fauteuil.
Étrangement, je ne suis pas si mal à l’aise que cela. Pendant cette semaine, je n’ai cessé d’imaginer ce que serait cette rencontre. J’en étais bien loin, bien trop classique, dans l’intimité d’une chambre d’hôtel et certainement pas par ce lent cheminement qui m’a amenée dans cette cabine de sex-shop. Mais la nudité reste la nudité et Julien, s’il ne m’a pas apporté la jouissance malgré ses efforts et les miens, n’a cessé de me dire que j’étais belle. Oui, j’entretenais mon corps par la gym, le sport, la natation, mais c’était surtout pour moi. Mon mari ne me faisait plus de compliments sur ce point. Pour lui, je n’étais qu’une épouse qui, à la rigueur, au moment de nos rencontres au lit, méritait d’être félicitée pour cette ligne de guêpe que je m’efforçais de contrôler. Mais Julien avait apprécié autre chose. Mes épaules, mon cou, ma poitrine, mes hanches, mon ventre, mes fesses, mes jambes ! Il m’avait couverte de baisers et de caresses avec des « Oh j’aime tes formes… tes seins sont des merveilles… » Et plein d’autres compliments. À défaut de m’apporter la jouissance, cela avait changé ma façon de me voir. Oui, je me trouvais belle et désirable.
Et le regard de cet homme qui pourtant ne bouge pas de son fauteuil en est aussi la preuve. La lampe verte clignote. Il le voit aussi.
L’écran de la télé s’allume et aussitôt montre la pièce où nous sommes.
Juste ces explications. Pourtant c’est déstabilisant. Le miroir, la télé, chacun des deux montre une vision différente, mais dont je suis la cible.
Il me tend l’objet en prenant bien soin de séparer le triangle de dentelle des « ficelles » de fixation. Mais il semble se raviser.
Oui, m’aider. Il s’agenouille devant moi en me proposant la culotte prête à être enfilée. Je vais enlever mes chaussures, mais :
Décidément cet homme aime les symboles. Une femme nue sans talons hauts est bien moins excitante qu’avec. Ah le mystère des clichés et fantasmes. Oui, je garde mes talons, mais je dois m’appuyer sur son épaule pour ne pas perdre l’équilibre. Une jambe, puis l’autre. Il a gardé le contrôle de la culotte et maintenant c’est lui qui la fait monter lentement. Ses mains, pour la première fois, me touchent vraiment. Pas de ces contacts de main dans la main, pas ce petit baiser de bonjour, même pas son bras autour de ma taille. Non, peau sur peau. Paumes et doigts qui accompagnent la culotte et qui, à mesure qu’elle monte, trouvent mes cuisses.
Il la place. Le triangle s’ajuste parfaitement.
Les ficelles sont placées en parfaite symétrie sur les hanches et celle du milieu disparaît dans ma raie.
Il se relève.
Je ne peux pas ne pas voir. L’écran, le miroir me montrent sous tous les angles. J’ai une pensée coquine pour les mannequins qui doivent défiler pour montrer ce genre de modèle comme cela se fait pour les collections de lingeries plus classiques. À moins que cela se passe dans l’intimité comme maintenant.
Il a décidé de le placer lui-même. Comme la culotte, il me présente les passages pour les bras. Un, puis l’autre. Là aussi, il positionne le triangle autour de chaque lobe, puis fait le tour pour agrafer cet objet de luxure. Je sens son souffle sur mon cou. Il respire plus vite. Enfin un signe que je ne lui suis pas indifférente. Il se colle contre moi. Je devine, mais c’est fugitif, qu’une bosse déforme son pantalon.
Oui, si le triangle qui entoure les lobes trouve facilement sa place il n’en est pas de même pour l’autre, celui qui se rejoint au milieu sur cet anneau de métal qui est censé…
Je suis surprise et pourtant je voyais bien et j’entendais bien l’avertissement. Mais lorsqu’il a vraiment posé une main sur mon sein, l’autre faisant correspondre l’anneau avec le téton, un frisson m’a traversé.
Oui, mais comment garder son calme dans ces circonstances ? Je ne sais s’il l’a fait exprès, mais je suis face à la caméra et donc l’écran nous montre. Moi avec cet ensemble. Lui derrière moi et, si mes tétons sont maintenant en place, il continue de jouer avec. Je ferme les yeux. Je me pousse en arrière, cherchant son ventre. La bosse est bien là. Je descends une main pour la vérifier.
Il m’embrasse dans le cou. Enfin !
Je suis prête à tout, à tout accepter, du moment qu’enfin il s’occupe vraiment de moi. Je suis chaude. En plus la porte est fermée, personne ne peut nous voir.
Je vais bondir, me cacher, hurler qu’il n’a pas le droit, qu’il m’a bernée. Mais il continue.
Je prête l’oreille. Un bruit sourd. Un bruit qui se répète. Et puis un « oui, oui », tout ce qu’il y a de féminin.
Il me pousse vers le fauteuil qui fait face à l’écran.
Me caresser, il est fou ! Mais le pervers me caresse la poitrine. Mes tétons déjà éprouvés par le frottement par le tissu de mon tailleur n’en peuvent plus. Chacun de ses affleurements est un supplice. Ils sont comme des pointes de chair et… Ohhhhh ! des pointes que ses doigts tordent délicieusement. Tant pis. Manifestement il ne veut pas encore me satisfaire. Dieu que cet homme est compliqué ! Je n’en demandais pas tant. Et pourtant…
Ses baisers dans le cou sont des brûlures. Ma main ne m’obéit plus. Ce n’est plus celle de la femme mesurée même en amour, c’est celle d’une furie que les sens emportent. Et ceux d’à côté qui en remettent une couche. Les murs sont en papier ! J’ai l’impression qu’ils baisent à côté de nous. Ils baisent comment ? Elle le chevauche ? Mon clitoris est gonflé et si sensible que… Il la prend en missionnaire ? Mes doigts sont gras de ma liqueur. En levrette ? Je gronde des caresses que je me fais. Accrochée et empalée à la bite de l’homme qui la plaque contre la cloison ?
Non, n’arrête pas de me tordre les tétons ! François fait le tour et plonge entre mes cuisses. Il s’agenouille, soulève mes jambes pour m’ouvrir encore plus, pose mes cuisses sur ses épaule et commence à me lécher. Sa bouche absorbe mes lèvres, sa langue pousse dans ma fente avant de remonter lentement et gober mon bouton d’amour. Je ne me sens plus. Toujours le bruit des voisins, toujours cet écran qui nous affiche et même le miroir qui refuse que mon regard trouve un lieu où se reposer.
Je coule. Je ne me retiens plus. Ma jouissance est sans fin. J’entends un « Ahhhhhhhhsi » qui est peut-être celui de la voisine. Mais non, c’est moi. Mon lécheur a de quoi me goûter. Pour une première fois, je l’ai gâté, mais c’est aussi grâce à cet orgasme si fort. Il ne recule pas et continue jusque ce que je redescende sur terre.
C’est un baiser plein de promesses. Il vient d’échanger avec moi ce que j’ai de plus intime, ce que seul mon mari a obtenu. Je veux que nous continuions. Mon plaisir en demande un autre et aussi de satisfaire ce manipulateur. Quand je pense qu’on m’a regardée ainsi ! Jamais je n’aurais accepté en temps normal. ! Et… oui, je dois le reconnaître, que d’imaginer un couple à côté a magnifié mes caresses et celles de François.
Manipulateur. Cher François, tu es un démon. Tu sais entraîner ta partenaire dans un délire. Une envie… Oui, une envie de… J’ai envie de toi… Peut-être qu’avec toi, ce premier orgasme va être suivi par un autre…
J’allais protester, dire que je ne connaissais que mon mari, mais je me suis dit que cela donnerait à cet homme une idée renforcée de l’épouse un peu esclave de sa famille.
Il regarde sa montre.
Un baiser furtif et il part.
La pièce paraît bien terne sans lui. Je me rhabille. Ce qu’il vient de m’acheter tient dans mon sac à main. Merde, il a oublié de me rendre la culotte. Je vais en acheter une en rentrant. Il ne manquerait plus que mon mari le remarque.
Je ferme la porte derrière moi. Le dessin m’intrigue toujours, mais lorsque je vois sur la porte suivante les deux mêmes yeux, mais non barrés, je comprends la fameuse « Option ». Une cabine pour être vu. La cabine à côté pour regarder. J’espère que personne ne garde d’enregistrement. La porte s’ouvre. Un couple en sort. Ils me sourient. Ce sont des jeunes. Ils viennent de voir une femme qui pourrait être leur mère se comporter comme une gourgandine. J’espère que cela ne va pas leur faire perdre leurs illusions sur la sexualité de leurs parents. Eh oui, nous, les mères, avons aussi une libido !
Tu verras ! Il avait dit. Il n’a pas fallu longtemps pour que je « voie ». J’aurais dû m’y attendre. C’est comme la semaine dernière, mais en pire. Il veut que je refasse le coup à mon mari et en plus y participer en écoutant par le téléphone que je dois laisser en marche !
Le salaud m’a chauffée comme jamais par sa mise en scène et cette première jouissance. Mais il m’a laissée en plan alors que j’attendais qu’il me prenne… Enfin… je ne peux me cacher que pour moi c’était le vrai but de ce rendez-vous et non pas juste un cunni, aussi vicieux fût-il !
Alain à son retour de travail découvre ce que j’ai préparé. Une bouteille de champagne, deux flûtes et quelques amuse-bouche.
Si tu savais, mon cher Mari ! Si tu savais que ce que je fais maintenant est sous le contrôle de mon « amant ». Ce qu’il m’a fait dans cette cabine d’essayage et ce qu’il me commande de faire devant toi.
Alain reprend :
De retour à la maison, sur les conseils de François, j’ai changé de lingerie quittant la guêpière qui paraît presque sage pour mettre ce nouvel ensemble.
J’espère que François, qui écoute cette conversation par mon téléphone, cela fait partie de ses consignes, ne trouve pas que je cherche à me défiler. Je veux le revoir ce salaud. Je n’ai jamais rien vécu de si troublant avec un homme. Plus de paroles, de situations que d’actes. Oui, j’ai joui de son cunni. C’était très fort. Mais ses caresses ne sont pas meilleures que celles de mon mari. Alain y met tout son savoir-faire et ne cherche que mon plaisir. Mon pauvre Chéri. François, c’est autre chose… Mais quoi ? Il faut que je sache !
Je revis l’espace d’un moment, le temps de détacher ma veste, ce que j’ai fait devant François. Mêmes gestes. Cette lenteur qui fait briller les yeux. C’est la même chose pour mon mari. J’ai l’impression qu’il regarde une autre femme.
C’est ce qu’il dit lorsque ma veste s’ouvre et qu’il découvre le soutien-gorge. C’est comme s’il était moulé sur mes seins. Chaque triangle enveloppe la base, « concentrant » le lobe afin que l’autre triangle maintienne l’anneau bien au centre avec le téton prisonnier. C’est affreusement excitant. Chaque mouvement, chaque pas, se transforme en un doux massage qui a pour effet de garder le téton tendu.
Je ne réfléchis plus. Le sort en est jeté. Au moins il n’a pas crié en voyant sa femme affublée ainsi. La jupe tombe. Je ne ta retiens pas. La culotte, enfin ce qu’elle exhibe lui saute aux yeux. Bien entendu ce n’est pas la première fois qu’il voit mon minou. Le triangle dessine celui de mon intimité. Et encore il n’a pas vu derrière où les trois lanières n’en font plus qu’une comme une flèche qui montre mon petit trou.
Il s’approche. Sa paume effleure un téton. Je sursaute. Il m’embrasse. Il me caresse. Ses mains découvrent ce que ses yeux ne peuvent plus voir. Le baiser est interminable. Sa langue cherche la mienne, la repousse, recule, m’attend dans sa bouche. Un baiser de première fois, moment où les peaux se cherchent. Une main recouvre ce que le triangle de la culotte ne cache pas. Une main qui explore, avec un doigt qui s’insinue.
Il embrasse mes tétons qui ne sont plus que des pointes de plaisir. Ses doigts me fouillent. Il descend. Je suis debout et, telle une salope, j’écarte les cuisses pour qu’il aille me goûter. Il ne s’attarde pas. Il revient vers moi. Ses lèvres ont le goût de ma chatte. Il se frotte à moi. Il bande. Il est dur.
Je ne réponds pas. Alain est dans son fantasme. Ma lingerie l’inspire. François avait raison, tout homme fantasme sur sa femme ou une autre pour l’imaginer plus coquine, cochonne, assez libérée pour se prêter à ce jeu. Et ce fantasme est d’autant plus fort que l’épouse est réservée. Sa main appuie sur ma tête. Je sais ce qu’il veut. Je me baisse, m’agenouille, défais la ceinture, tire le zip, descends pantalon et slip afin qu’il puisse les chasser au loin. Il bande. Il est même très dur. Sa verge semble avoir retrouvé sa jeunesse, époque où il bandait si dur que sa queue se plaquait contre son ventre. Je sens son odeur. Elle ne me répugne pas.
Qu’elle aurait été celle de François ? Et comment est sa verge ? Longue ? Grosse ? Dure ? Idiote, me souffle ma petite voix complice, pourquoi veux-tu qu’il soit plus gros que ton mari ? Tu ne fantasmes tout de même pas là-dessus. La voir, la toucher, la sentir te pénétrer aurait suffi à ton bonheur. Mais il m’en a privé. Quel salaud. Me chauffer comme cela pour me laisser en plan, d’accord après une belle jouissance et justement avec l’espoir que la suite aurait confirmé. On dirait qu’il est mandaté par mon mari pour bien me chauffer et me renvoyer chez moi, chaude, haletante, toute prête à me laisser croquer. Mais non, tu divagues, pauvre folle.
Un coup de langue. C’est ce que ferait une vraie pute. Mais non, une vraie pute irait au plus rapide. Moi, je suis une pute de façade, fantasmée dans l’inconscient des mâles, femelle pour apporter du plaisir, la plus salope possible. Oui, salope, mais seulement avec son mari. Mais mon Chéri, une salope est une salope. Si elle a le feu au cul au point de te pomper comme tu le veux, dans l’attente que tu veuilles bien la posséder, alors pourquoi ne le serait-elle pas ailleurs ?
Et toi, salaud de François ? Attends je vais te montrer ce que tu as perdu.
Mais oui, mon Chéri, installe-toi dans ce fauteuil. Mon téléphone est juste à côté, ainsi mon amant de pacotille va nous entendre. C’est un pervers. Il est peut-être impuissant et ne trouve du plaisir que dans la manipulation. Impuissant ? Mais non, idiote, quand tu as posé ta main sur son pantalon, il y avait une belle bosse. Une bosse qu’il ta refusé de découvrir.
Tu ne sais pas ce que tu as raté.
Ma langue est un serpent qui s’enroule autour du bâton. Le fakir joue de sa musique et moi je l’entends. Suce, ma belle, suce. Oui, un petit coup sur le gland. Attarde-toi dans le sillon. Dégage bien la chair rose et délicate de son enveloppe qui ne peut plus maintenant recouvrir l’engin totalement. Compare la texture ourlée avec celle du gland si douce, fragile, sensible.
Pourquoi ne pas pousser jusqu’aux couilles ?
Chérie ou pute quelle différence ? Elles sont bien gonflées tes couilles, mon mari. Tu aimerais bien les vider dans ma bouche. Mais, même en pute, je ne veux pas. Chéri, je n’ai jamais osé t’avouer pourquoi je te refusais ce plaisir. Ce n’est pas la peur de ton foutre, son goût ou sa texture. Non, c’est parce qu’avant de te connaître, j’étais très amoureuse d’un garçon qui me prenait toujours ainsi, se vidant dans ma gorge, mais sans jamais aller plus loin. J’étais follement éprise, pas lui. Pour ce garçon, je n’étais qu’une gorge qu’il remplissant de sa queue, qu’il me commandait de bien sucer avant de me balancer son foutre qu’il m’obligeait à avaler.
Voilà ce qui explique ce blocage, mais, « à quelque chose malheur est bon », je ne suis pas mauvaise pour sucer.
C’est comme un écho à mes pensées.
Tiens, je suis redevenue pute. Pourquoi cela m’excite autant ? Qu’il me traite de pute ? Que je sache François à l’écoute ?
Tiens, écoute, pervers, comme je le pompe bien. Tu as raté ça. Même Julien, cet amant d’un soir, m’a félicitée. Le secret, c’est la salive. La salive et la respiration. Avancer un peu plus à chaque fois et après autant de va-et-vient nécessaires, ne s’arrêter que lorsque la gorge refuse d’en accueillir plus.
Tiens écoute, François, comme mon mari gémit. Comme ma gorge résonne de ce clapotis de salive brassée, flux et reflux
.
Comment répondre la bouche pleine ? Mais je sens comme une vibration. Mon cochon de mari va me gicler dans la bouche. Non, pas ce soir. Déjà que François m’a laissée en plan, pas toi !
Je me relève.
Il ne peut pas résister à la chienne qui s’est installée à quatre pattes sur la table du salon, repoussant les magazines au sol. Seul mon téléphone reste. Oh que oui, il reste. Il est maintenant à côté de moi, aux premières loges.
Tu entends ce que tu as raté ?
Le « Ahhhh » que je pousse n’est pas feint. Mon mari m’a prise d’une poussée. Il avait tant envie et moi, manifestement, j’étais bien lubrifiée par toute cette excitation.
Le pervers ne peut pas ignorer ce qui se passe. Je voulais le punir, mais il n’est pas nécessaire de me forcer. Les coups de boutoir de mon homme sont des lames de fond d’une sensation étrange.
Cela aurait pu être Toi. Dans le salon d’essayage, j’étais prête…
Tout ce que tu veux, mon mari chéri. Femme, épouse, pute, salope, garce ! Oui, tout ce que tu veux du moment que tu ne cesses pas de me bourrer. C’est différent. Je sens comme une chaleur.
Salaud de François, j’étais déjà ouverte. À la place de mon mari, c’est ta queue que je sentirais.
Chaque avancée est une progression. Chaque coup de son mandrin me propulse. C’est comme un escalier que je gravis marche après marche… Et puis soudain, je ne sens qu’une chose. Une vague qui arrive. Une vague qui vient de si loin et qui…
Mon corps est un arc tendu. Chacun de mes muscles est tétanisé. Je jouis. Je jouis. Un orgasme fantastique. Un plaisir jamais atteint. Et puis le râle de celui qui se vide dans ma chatte.
Cela aurait pu être toi, pervers, mais c’est mon mari qui s’écroule sur moi.
J’ai joui. Oui, j’ai joui. Pas besoin de toi, amant de pacotille ! Pourquoi te revoir ? J’ai compris la leçon. Dépasser sa condition d’épouse. Cette lingerie porno a été le déclencheur. Déclencheur pour mon mari et pour moi. Pourquoi aller chercher si loin ce que l’on a sous la main ? D’accord, je te suis reconnaissante de ce que tu m’as fait découvrir. Encore que je ne suis pas certaine que c’était ton objectif. Mais j’aime mon mari. Tu le sais, je te l’ai dit. Tu me voulais, alors il fallait me prendre. Maintenant, c’est trop tard !
Je raccroche le téléphone sans un mot alors qu’Alain va nous chercher une serviette pour ne pas en mettre partout. Je sens son fluide couler doucement. Ne pas tacher le tapis de soie.
Je ne contacterai plus François. Je vais juste lui envoyer un SMS pour lui dire que j’ai réfléchi, que j’aime trop mon mari. Et si lui cherche à me joindre, je demanderai à Daphnée de le raisonner.
À suivre.