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n° 19290Fiche technique12430 caractères12430
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Temps de lecture estimé : 9 mn
05/11/19
Résumé:  Mylène est ma meilleure amie. C'est naturellement elle qui m'a consolée lorsque Paul, mon mari, m'a quittée. C'est également grâce à elle que je me découvre femme de pouvoir...
Critères:  #masturbation f telnet revede fmast
Auteur : Clovis  (Le scénario avant tout)

Série : Confessions d'une femme divorcée

Chapitre 03 / 06
Femme de pouvoir

Résumé des épisodes précédents :

Mylène est ma patronne et meilleure amie. C’est naturellement elle qui m’a consolée lorsque Paul, mon mari, m’a quittée.






Classeur sous le bras, je suis la première à m’installer dans la salle de réunion. J’ai une grosse demi-heure d’avance, j’en profite pour relire mes notes, vérifier la présence de capsules de café et de bouteilles d’eau minérale, arroser les plantes disposées le long de la baie vitrée qui éclaire cette grande salle rectangulaire habillée d’affiches de cinéma et de photos d’acteurs prises à l’occasion de tournages. S’il m’apparaît familier, cet univers rappelle aux novices tout le chemin qui leur reste à parcourir avant de cueillir les trophées et autres récompenses telles que le César qui trône près de la porte d’entrée.


Je refixe ma jupe serrée lorsque j’entends enfin Mylène, gaie et affable, progresser le long du couloir. Elle est accompagnée de trois personnes. Trois hommes. Je m’attends à rencontrer des superhéros, des montagnes de muscles tels que les films X en diffusent à profusion. J’ai faux sur toute la ligne. Le chauve qu’elle me présente d’emblée, moustache poivre et sel, nez épaté et costume froissé, est le producteur du film. Le second, un grand escogriffe vêtu d’un ensemble en jean et de Santiag, me sourit en me présentant une carte de réalisateur. Quant au scénariste Esteban Hidalgo, lunettes rondes sur visage ovale, il porte bien mal son nom, même s’il s’aventure à me faire le baisemain.


Mylène les invite à s’asseoir, leur propose un café que je m’empresse de préparer pendant qu’elle excuse l’absence de Miguel, leur contact habituel. Sitôt assise en face du trio, ma patronne se lève, prétextant un rendez-vous de la plus haute importance à l’autre bout de Paris.



Ils sourient ; surtout le réal’ qui ne cesse de lorgner sur l’échancrure de mon chemisier. Pas moi. J’ai en effet des choses importantes à leur dire. Je décide toutefois de leur laisser la parole. Après avoir reposé sa tasse, le producteur me remercie puis rappelle les dates de réalisation et de livraison du film. En bref, et comme à l’habitude, les délais sont très courts. Le réalisateur embraye sur les conditions et le lieu de tournage. Équipe réduite, pas plus de huit acteurs et actrices, location durant une semaine d’une maison de ville isolée en périphérie de la ville de Tours, à dix minutes en voiture d’un hôtel de luxe dont tout un étage est réservé par la production.



Je les vois s’observer, l’air préoccupé. J’enchaîne :



Je stoppe ma logorrhée, les fixe, reprends ma respiration et repars :



Je les vois tous bouche bée, prêts à gober des mouches. Aucun d’eux ne répond, pas même le scénariste qui vient de prendre dix ans d’un coup. C’est vers lui que je me tourne :



Il ne pipe mot. Notre boîte de diffusion seule est apte à lui commander du travail en France. S’il se coupe des deux ou trois films qu’il produit à l’année, il est condamné à mettre la clé sous la porte.



Je sens les trois pornographes me mater les fesses au moment de quitter la salle. Et je me prends à aimer ça.


Je repense à leurs têtes, le soir. J’ai pris le pouvoir lors de cette réunion, je les ai déstabilisés. Ils peuvent me transpercer du regard autant qu’ils veulent, ils sont désormais à mes ordres, sous mon contrôle. Je suis maîtresse de l’avenir de ces trois hommes, prétendus artistes, mais plus sûrement machines à faire du fric sur un domaine où la demande ne cesse jamais. Je les imagine se creuser les méninges, s’engueuler de plus en plus fort au fil des heures qui s’écoulent, regarder et décortiquer les films érotiques les plus bankables. De mon côté, je cogite aussi. Je ne peux me défaire du challenge que je leur impose. Trouver une intrigue porteuse autour de la vie d’un domestique ne va effectivement pas de soi.


J’ai faim et pourtant je me surprends à me saisir d’une feuille et d’un stylo. Assise à la table de la cuisine, je me mets à dessiner les contours du personnage principal. Je rature, je recommence, mais, somme toute, mon héros de papier prend de l’épaisseur au fil des minutes. Non pas son aspect physique, mais ses traits de caractère. Mon domestique a du caractère et est très minutieux. Il sait tout faire : ménage, repassage, cuisine, et même couture. Je l’imagine meurtri par la mort de sa femme, dix ans plus tôt. S’il couche épisodiquement avec une voisine, il veille sur sa fille majeure qui aime toute sorte de jeux d’amour. Il est surtout secrètement épris de la femme qui l’emploie et l’héberge dans une aile de la villa, une femme trompée par un époux volage.


Je pose mon stylo, réfléchis. Il y a un peu de moi dans cette histoire. Un peu de Tony Micelli aussi, le héros de la série « Madame est servie » dont je suivais les aventures durant mon adolescence. Je me prépare une soupe lorsque l’idée de départ se fait jour :


Revenu de manière impromptue d’une course, le domestique (que je prénomme Anthony) tombe sur le mari de son employeur qui la trompe avec la baby-sitter. Honnête, il décide d’en parler à la maîtresse de maison qui refuse de le croire et le gifle. Le même jour, Anthony reçoit une proposition d’embauche alléchante de la part de sa voisine. Que doit-il faire ? Quitter le domicile de sa maîtresse pour de nouveaux cieux, ou bien insister pour qu’elle ouvre enfin les yeux et se débarrasse de son mari infidèle ?


Je saute de joie. J’y ai passé à peine une demi-heure. Ne reste plus qu’à caler les scènes hard pour nourrir l’intrigue. Je laisse mon travail en plan, le temps du dîner. Mais je ne peux me défaire de l’histoire qui continue de s’échafauder. Les séquences prennent corps dans mon esprit, y compris une scène lesbienne entre la baby-sitter et la fille du domestique (le contrat de production mentionne de manière explicite la réalisation d’une telle séquence).


Le repas terminé, je complète ma feuille de route et m’empresse d’allumer mon ordinateur. Je cherche encore des idées même si je sais à peu près comment notre film va se conclure. Je trouve très vite ce que je cherche. Des milliers de raccourcis vers des vidéos en streaming sont disponibles sur des plates-formes américaines pour adultes. Elles sont classées par catégories. Je sélectionne celle des « femmes cocufiées » et lance la plus récente. La vidéo démarre sur une femme rousse d’une quarantaine d’années ordonnant à son mari de s’asseoir à distance du canapé sur lequel elle se trouvait nue en compagnie d’un bel étalon d’une vingtaine d’années qui la chevauche en guise de vengeance. Leurs plastiques sont parfaites, leur ballet érotique, leurs mouvements contrôlés. À l’arrière-plan, le mari volage joue l’homme peiné, celui qui jure qu’il ne recommencera plus.


Il ne m’en faut pas plus pour glisser une main sous ma jupe. Depuis combien d’années ne me suis-je pas procuré un plaisir solitaire ? Je ne sais pas. Mon index et mon majeur caressent légèrement ma fente à travers le tissu au rythme de la fellation appliquée que la déesse rousse assure à son amant d’un jour. Elle se donne entièrement à un autre, gobant le sexe de cet inconnu qui la doigte en profondeur, devant celui qui avait osé la tromper. L’idée me plaît, je me redresse, retrousse ma jupe, retire mon sous-vêtement avant de reprendre mon activité manuelle.


L’actrice, jambes écartées et repliées, offre un mont de Vénus glabre à une langue inquisitrice. Ma seconde main vient caresser ma poitrine que je libère de son carcan. Je me sens libre. Une chaleur sourde monte en moi. Je veux la contrôler, je désire qu’elle dure, au moins le temps de la vidéo. La rousse reprend le sexe de son partenaire en bouche. J’ajuste mes caresses sur son tempo, dompte mon coquillage, trouve la perle qui roule entre mes doigts délicats. J’halète, je tangue, mon corps irradie sous le soleil de celle qui, avide derrière l’écran, avale et recrache le bâton sur lequel elle finit par s’empaler sans prendre cas du spectateur.


Mes doigts plongent dans mon vagin. Deux, puis trois, qui me transportent sur d’autres continents, qui me martyrisent les chairs avant de revenir sur le petit caillou, ce rocher battu par une marée, par un ressac toujours plus fort. Mes deux mains n’y suffisent plus. L’une pour écarter les grandes lèvres, l’autre pour fourrager. Il m’en faut d’autres, je veux des sexes. Je regarde autour, ne trouve rien. Rien de la taille de l’instrument de celui qui perfore la chatte de mon alter ego. Lequel se retire en catastrophe. L’étalon ne tient plus. Il va rendre l’âme. Mes doigts plongent à nouveau, et d’autres astiquent un peu plus mon clitoris endolori. Je chavire enfin, sous la force d’une vague puissante, d’une déferlante, alors que mon actrice américaine obtient, la bouche grande ouverte, le fruit du désir qu’elle mérite tant.