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n° 19550Fiche technique31173 caractères31173
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Temps de lecture estimé : 22 mn
15/04/20
corrigé 05/06/21
Résumé:  Charlène et moi enquêtons sur les disparitions de Raissa, nous accumulons Plusieurs dossiers, mais nous faisons du surplace. Il est temps de nous réorganiser pour boucler l'affaire.
Critères:  #policier collègues travail amour trans
Auteur : Samir Erwan            Envoi mini-message

Série : Jalousie et meurtrière

Chapitre 03 / 05
La réorganisation

Deux années d’enquête en dilettante pour trouver les motifs des disparations annuelles de Raïssa, agente comme Charlène et moi d’un Service de renseignement. J’ai rencontré un ancien amant de Raïssa. J’ai ravivé plusieurs souvenirs aussi. J’ai jusqu’été à me travestir pour dénicher des informations. Les membres du clan MoonWar sont sur les talons de mon espionne préférée, ils veulent la buter.




***




12 • Jour GB – 24 semaines


J’ai été convoqué par le Service à l’inauguration d’une salle de réunion dans nos bureaux. Celle-ci avait été nommée « JiPé » en l’honneur de notre camarade tué lors d’une opération dans un parking souterrain. J’étais présent lors de cette fusillade. Elle a été le début de l’enquête officieuse menée par Charlène des Affaires internes sur le parcours de Raïssa. Celle-ci s’éclipsait en dehors des radars du Service, quelques jours, chaque fois qu’elle partait en vacances. Et JiPé, se tenant le ventre et tentant de retenir son sang s’écoulant sur la banquette arrière de la bagnole, m’avait dit :



Je savais bien maintenant que JiPé parlait de Raïssa, mon agente favorite, mon amour caché, ma prunelle…


La cérémonie d’ouverture de la salle de réunion « JiPé » s’est fait en intimité : il y avait le nouveau chef de la Direction des Opérations, Mike dit le DirOp, assistait aussi Richard, mon ancien distinguo avec qui j’avais mené bon nombre d’actions – entre autres, celle de faire tomber mon supérieur de l’époque, monsieur Jonathan, membre influent du Comité d’Action, sous-branche exécutive de la DirOp. Richard dirigeait maintenant ce Comité d’Action, et il était accompagné d’une assistante blonde, une certaine Juliette. Dans ce monde d’espionnage par contre, je doutais qu’elle soit bien plus qu’une simple assistante. Nous nous rencontrions elle et moi pour la première fois, nous nous sommes serrés la main. Elle portait son tailleur serré, ses seins semblaient moulés dans la blouse, sa jupe arrivant au-dessus des genoux gainait ses fesses en cœur, et des bas noirs longeaient ses jambes. Je ne savais pourquoi je la détaillais de la sorte, peut-être parce qu’il y eut un petit pincement de jalousie dans le cœur de Milly. Juliette était pâle, aux yeux bleus, avec ses cheveux blonds coiffés en chignon, elle me donnait l’impression d’Ursula Andress dans « James Bond contre le docteur No ». Je la verrais bien en maillot.



Richard m’a regardé en souriant, Mike, le DirOp, a hoché la tête, a discouru trente secondes en prononçant deux-trois fois le nom de JiPé, il nous a montré la plaque en bronze à l’entrée de la salle et a conclu :



Juliette s’est approchée de moi et avec un sourire froid, m’a invité à entrer dans la salle JiPé :



Trente minutes plus tard, on m’avait assigné une nouvelle mission. J’ai tenté de mettre un autre agent sur le coup, j’ai refusé net au départ : « Je ne suis plus une recrue, nom de Dieu ! », j’ai argumenté être déjà en mission, chef d’une équipe opérationnelle, mais Juliette a refermé les dossiers en émettant :



J’ai soupiré :



Et les autres ont hoché la tête. Il s’agissait d’un retour en arrière, d’un déclassement, je considérais cette mission comme une mise au placard. Je l’ai fait savoir : Juliette et Mike ont souri paisiblement en hochant la tête que non, qu’ils avaient besoin de moi à cet endroit, pour cette mission particulière.



À cet instant, on a toqué à la salle JiPé et le collègue attendu nous a rejoints. Cet agent portait le costard gris du parfait petit fonctionnaire et j’ai souri, quelque peu surpris lorsque je l’ai vu entrer : Nicolas ! le piètre espion de l’hôtel du Sud, cet homme qui enquêtait sur MoonWar avec Raïssa et sur moi en même temps, pour les Affaires internes !


J’ai fait l’homme intrigué en le regardant les yeux froncés, indiscret. Nicolas a dit un bonjour à la ronde avant de s’asseoir près de Juliette, sans regarder personne. J’ai attaqué :



Il a levé les yeux, je le voyais encore petit garçon en manque d’assurance et c’est ce qu’il était :



Juliette a récupéré les documents apportés par Nicolas et a mis fin à mon début d’interrogatoire. Nicolas ne savait plus où se mettre ni où regarder.



Je devais me trouver un logement en Métropole, sous un autre nom que me fournira le Service. Je devais acheter de nombreux disques de musique, les accumuler dans ce logement. Me refaire une garde-robe, me donner un look grunge. Veiller la scène musicale contemporaine. Faire une offre d’achat au disquaire qui liquide son stock et qui fermera son local. Ce disquaire est situé tout juste devant la tour Elizabeth, et est fréquenté par la jeunesse, par les anars, par les membres de la gauche. Mon objectif : me rapprocher des leaders d’un mouvement social progressiste. Ces derniers ont dans le collimateur les leaders d’un autre mouvement, celui-ci facho. L’éternel combat gauche/droite.



Juliette n’a pas écouté ma réplique :



La décision était prise en haut lieu, je ne pouvais qu’obéir à cette réaffectation, mais je me sentais lésé, j’avais pourtant bien travaillé en tant que chef opérationnel. J’ai louché vers Richard, mon seul allié dans la salle JiPé :



Juliette a cloué le cercueil, a refermé les dossiers et tout le monde s’est levé pour quitter la salle JiPé.



J’avais joué mon rôle à merveille, Richard aussi : je pouvais rester en Métropole désormais, peu importe sous quelle identité, être près de Charlène et mener à terme le dossier « Mantille » !




13 • Jour GB – 48 semaines


À mon retour de voyage, où j’ai passé les frontières avec un ordinateur volé à deux membres du clan MoonWar que j’avais abattus, j’ai rapidement revu Charlène. Elle m’avait donné rendez-vous dans le parc Lafontaine, grand espace vert en centre-ville où l’on peut y pique-niquer, faire la sieste, la lecture, des barbecues tout en nourrissant les canards et les écureuils. Plusieurs sportifs y font du vélo, du jogging, il y a même des cours de tennis et un terrain de foot. Mais pour l’heure, Charlène attendait sur un banc public, devant le bassin, et admirait l’énorme fontaine. Elle portait une robe d’été, avait les jambes croisées, un coude sur un genou, le menton dans sa main, ses longs cheveux noirs et lisses tombaient sur ses épaules, et projetaient leur brillance rougeâtre dans le soleil de fin de journée. C’était un bel endroit pour se retrouver, Charlène était belle comme jamais.


Elle a tourné son visage alors que j’étais à quelques pas d’elle, m’a souri et comme souvent en sa présence, j’ai eu un spasme au cœur ; le soleil transperçant les feuilles des arbres offrait un jeu d’ombre et de lumière sur son visage et son corps, et j’avais envie d’apposer mes lèvres sur les siennes. Mais je me suis retenu, l’ai saluée, me suis assis à ses côtés, elle m’a fait la bise. J’ai tourné mon visage vers la fin de la bise pour que nos lèvres se touchent, Charlène m’a souri et a reculé. Nous nous regardions dans les yeux, je pouvais mettre ma main sur sa cuisse, caresser sa joue, l’attirer vers moi, enfoncer ma langue en elle, et qui sait jusqu’où l’étreinte aurait pu aller :



Elle a pointé le sac à dos que je traînais à mes pieds :



Nous avons regardé en silence l’eau jaillir de la fontaine du parc portant son nom, les enfants courant parmi les jeux d’eau, les vélos filer sur la piste. Nous étions bien. Complices. Avions confiance l’un dans l’autre, mais avions encore trop de secrets : nos métiers obligeaient cette compartimentation. Mais je voulais me confier à Charlène, lui avouer mon dada de travestissement, lui demander conseil : Charlène était née dans un corps d’homme, avait été socialisée en homme dans sa jeunesse, avait dû détruire toute construction de genre pour devenir celle qu’elle était. J’étais un peu dans la même phase qu’elle lorsqu’elle avait seize ou dix-huit ans. Milly avait besoin de parfaire son identité tandis que moi, je restais moi, mais glabre, les cheveux longs coiffés en palmier au-dessus de la tête, me donnant cet air de samouraï.


Le jour où j’épancherai mon flot de questionnements sur la dualité homme/femme à mon amie, agente, alliée, peut-être me donnera-t-elle des conseils, peut-être m’enseignera-t-elle à m’améliorer ? J’avais eu une bonne maîtresse avec Raïssa, soit, mais Charlène pouvait peut-être me guider ailleurs… ?


Surtout que ce dada, porter des sous-vêtements féminins, avait fortement évolué depuis notre rencontre. Avec elle, avec Raïssa. J’aurais voulu lui en parler. Lui dire qu’au départ, j’aimais seulement porter le vêtement et me regarder. Puis, qu’après les avoir rencontrés, elle et Raïssa, j’ai découvert de nouvelles facettes de ma sexualité. Que pour une mission, Raïssa m’avait transformé. Qu’elle et moi avions eu une aventure commune avec des hommes. Que par la suite, je continuais à me travestir, et à jouer avec des objets. Que pour l’obtention des renseignements que je lui donnais – l’ordinateur dans un sac à dos entre nos pieds, mais aussi la suite de photos de rapports sur MoonWar – je les devais à cette possibilité pour moi de me métamorphoser en deux personnalités différentes. Je voulais lui dire tout ça. Et je voulais lui refaire l’amour. En homme ? En Milly ? Je ne savais encore… mais lui refaire l’amour, sans son mec dans le décor.



Charlène a rigolé en se passant une main dans les cheveux pour les retenir de la brise :



Elle a encore émis ce petit rire doux, grave, avant de se retourner vers moi, sourire d’affidée aux lèvres :



J’ai hoché la tête en marmonnant mon acquiescement. Silence entre nous, échange de regard, me suis perdu dans son iris, dans ces couleurs sombres et orangées tout autour, nos corps étaient près l’un de l’autre et nous irradiions de chaleur…



Charlène s’est ébouriffé les cheveux soudainement et a pris le sac, s’est levée en soufflant. Ou était-ce un petit rire ?



Elle se tenait en contre-jour, entourée d’arbres et de vert en plein centre-ville, sa silhouette se découpait et c’est alors que j’ai senti mon érection. Mais elle devait avoir commencé avant. L’ambiguïté de Charlène, à tous les niveaux, faisait en sorte étrangement que je me sentais en sécurité avec elle. Je la connaissais, elle pouvait être torve pour les besoins d’une mission, mais je la connaissais aussi fidèle, intègre. Lorsque je lui ai simplement répondu : « OK », je lui signifiais : « C’est toi qui mènes le bal. » Dans ma tête, je rajoutais : « Pour l’instant ».


Souriante, elle m’a envoyé un baiser soufflé par sa main, j’ai fait mime de l’attraper au vol et j’ai léché ma paume. Elle s’en est gaussée, s’est retournée, et a suivi le sentier. J’ai maté son cul.




14 • Jour GB : durée entre 48 semaine et 24 semaines


À l’époque, l’équipe et moi étions en débriefing après l’opération contre le laboratoire pharmaceutique effectuée durant un an avant mon voyage dans le sud. J’avais eu droit à mes congés, je devais maintenant rester quelques semaines au Siège du Service en Métropole pour rédiger rapports et bilan financier. J’avais retrouvé le petit studio que le Service me fournissait lorsque j’étais en ville. J’ai été faire un tour à l’entrepôt où je mettais en réserve certains effets personnels lors de mes absences.


Charlène m’a rappelé le lendemain de notre tête-à-tête au parc.



J’y étais à l’heure dite, tel un stagiaire excité d’avoir fait du bon boulot. Richard était déjà là à mon arrivée, j’ai eu quelques doutes, mais il a pris la direction des opérations en toute intelligence avec Charlène et moi :



Charlène et lui, avant mon arrivée, avaient déjà dû soliloquer sur la stratégie à suivre. Ce que je voulais savoir tout en faisant semblant de connaître la réponse, c’était : « De quelle opération parlait-on ? L’enquête sur MoonWar ou sur Raïssa ? »


Je me suis donc assis dans le sofa, relax, l’air sûr de moi, que rien ne dérange. Charlène, à table, pianotait sur son portable comme la geek effrénée qu’elle pouvait être. Elle était en jean, en chemise de bûcheron à carreaux rouges et noirs, confortable, ses cheveux attachés en queue sur le dessus de la tête. Richard, lui, patientait, dans son éternel pantalon ample et chemise trop grande cachant l’envergure de son embonpoint. Il fixait Charlène d’un air inspiré, attendant sa réaction, désireux d’en savoir plus sur les résultats de son enquête, ou bien désireux de son corps ? Richard connaissait tout de nos histoires : il avait même voulu escamoter la clé USB sur laquelle étaient enregistrés nos ébats. Il n’était pas jaloux. Il était peut-être simplement triste de ne pas vivre une vie sexuelle épanouie. Charlène a cessé de taper sur le clavier.



Richard m’a regardé, je lui ai fait un signe de la main, détaché. Il a pointé le menton vers son agente qu’il désirait, elle a hoché la tête, sérieuse :



À force de recoupement avec les infos que j’avais rapporté, les données dans l’ordi chopé, les dossiers qu’elle-même avait récoltés, Charlène a affirmé que Raïssa avait fait cavalière seule dans une opération contre MoonWar. Cette opération n’était pas connue du Service, mais a donné d’incroyables résultats, et avait presque mis MoonWar à plat ventre.



Charlène a énuméré d’autres opérations, Richard l’écoutait, stoïque. Puis, sèchement, il a dit :



Charlène consultait ses notes pour être certaine de ce qu’elle affirmait, et moi je souriais, content. Elle avait bien appris, la petite ! Elle en faisait à sa tête quand il le fallait. Je me l’imaginais vêtue de noir, the woman in black, marchant dans la ruelle obscure, grimper aux échelles menant sur les toits, s’infiltrant par une fenêtre. Sortir son flingue, être aux aguets de tout, parcourir à pas de chat toutes les pièces de l’appartement où logeaient les méchants, tomber sur l’un d’entre eux au hasard, faire feu au silencieux entre les deux yeux, entendre crier, s’y précipiter, voir d’autres méchants voulant fuir, canarder tout ce beau monde. Piquer tous les documents. Sortir par la porte de derrière, retourner dans la ruelle, se déplacer en maîtresse des mondes, fière, sexy dans son habit noir d’espionne vengeresse, les cheveux noirs au vent, le flingue toujours fumant à la main…

Richard me parlait :



J’ai réagi rapidement. Charlène a fait un signe de contestation :



Et le scénario imaginé de Raïssa abattant le clan MoonWar ne s’est sûrement pas passé de cette manière.



La gestuelle de Charlène démontrait son incapacité à expliquer. Mais elle a arrêté de bouger des mains, a fixé Richard, puis moi, les yeux inquiets, presque accusateurs :



Nous sommes restés tous les trois silencieux. Richard a tendu le bras, a feuilleté un dossier en mettant un index sur sa langue, tournant des pages. Il s’est arrêté, a fermé les yeux, a questionné :



Un silence lourd est passé dans la pièce, Richard a repris :



Je calculais dans la tête, mais Charlène a été plus rapide :



Richard, Charlène et moi étions d’accord sur ce point. Richard a rompu ce nouveau silence :



Je m’avouais vaincu sur ce coup : Raïssa disparaissait chaque année, ce qui était interdit dans le contrat que chaque agent signe avec le Service. Je m’imaginais de nouveau ma woman in black, flingue toujours fumant, marcher dans la ruelle avec un lourd sac de vingt-cinq kilos sur son épaule, comme un père Noël : c’était un peu moins glamour. Ricard a soupiré en balançant le dossier qu’il consultait sur la table et se massait les paupières :



Richard a ouvert les yeux en me regardant et s’est adressé à Charlène en m’ignorant :



Richard hésitait :



Silence entre nous trois, j’écoutais la partie de tennis verbal entre mes deux collègues. Richard a serré les dents, a soupiré, puis a affirmé :



C’est ainsi que je me suis retrouvé en préparation d’une nouvelle mission officielle se déclinant en quelques étapes : me trouver un logement, acheter des disques de musique, me donner un look grunge avant de faire une offre d’achat à un disquaire pour m‘y installer. Ensuite, je me rapprocherai de certains leaders d’un mouvement social progressiste qui souhaitent casser du facho.



J’avais estimé que cette préparation prendrait six mois. En réalité, je savais que deux mois me suffiraient pour être opérationnel. Mais Richard, Charlène et moi étions d’accord pour que je sois affecté sur « Mantille », enquête toujours en cours depuis deux ans et demi. Il nous fallait découvrir les secrets de Raïssa ! Richard m’a dit, avant de partir :



Il nous avait pointés, dans le cadre de la porte, dépité, esseulé.



Elle et moi nous sommes tapés dans les mains avant de nous attabler pour recouper des éléments de l’enquête. Nous avons sorti une carte du monde pour refaire le parcours de Raïssa sur les dernières années. Elle se rendait régulièrement dans le sud, aux Caraïbes, au Mexique, elle aimait les plages. Elle bougeait peu lors de ses missions, chaque fois quand elle en avait la permission. Nous avions bien avancé : dans la mémoire cachée du PC volé, étions retombé sur des discussions entre divers membres qui complotaient contre « Chipie l’Arabe » et la traitait de tous les noms : raccrocheuse, tapineuse, roulure, pouffe, nuiteuse et encore.


Il m’est revenu en souvenir des expériences sexuelles avec Raïssa. Toutefois, jamais je n’ai compris ces hommes qui reléguaient une femme au simple niveau de « belle à baiser ». Certes, les surnoms donnés dans ce fil de discussion étaient d’une telle bassesse et tournaient sur le lexique de la pute, mais nous ont fait réfléchir, Charlène et moi :



Ça m’a fait réfléchir, je ne sais pourquoi, il me manquait une pièce du puzzle, un trou de mémoire qui devait bien se trouver quelque part en coulisse de cette mission. Charlène était concentrée devant l’ordi et j’ai décroché à ce moment. Je me suis levé, me suis étiré, j’ai considéré que la journée était terminée, la nuit était déjà tombée. J’ai regardé dehors, j’ai fouillé le frigo, ai sorti des bières, j’en ai rapporté une à Charlène. J’avais d’autres histoires en tête que le dossier « Mantille » :



Elle a levé le regard qu’elle avait mauve foncé, a souri en voyant la bière, m’a remercié en prenant une gorgée au goulot, j’ai continué :



Elle a pouffé en faisant jaillir des gouttes sur les papiers et l’ordi devant elle, j’ai poursuivi :



Elle a posé la bouteille, a claqué l’ordinateur en hochant la tête, souriant intérieurement puis a relevé les yeux vers moi. Je souriais.



Elle s’est levée tranquillement, son jean était serré sur ses jambes fines et elle était pieds nus. Sa chemise à carreaux, un peu trop grande, mais en confortable tissu doux et chaud, baillait sur sa poitrine, un bouton venait de se détacher comme par magie. Elle s’est approchée de moi lentement, petit pas par petit pas, fixant mes yeux, son minois calme, paisible, un petit sourire aux lèvres se dévoilant discrètement. Elle avait une idée derrière la tête. Moi aussi, depuis le début de cette mission, il y a plus de deux ans.


Charlène venait de plus en plus près, son visage très près du mien. Ses yeux en amandes marrons scrutaient les miens, puis mon nez, ma bouche, retour à mon regard, sa chaleur irradiait de nouveau, nos lèvres se sont rapprochées, comme si nous ne nous étions jamais embrassés. Charlène m’a chuchoté :



Elle m’a regardé de côté, intriguée, en respirant fortement, un énorme désir grandissant entre nous. Du même ton, elle a poursuivi :



Elle a fait un pas de côté, a reculé vers la table tout en continuant à me fouillant du regard. Qu’elle était belle dans son jean serré et même dans sa chemise banale, ses courbes, ses fesses, sa féminité, tout son être :



Elle reposait sa bière en me regardant, curieuse :



Je me suis esclaffé, comprenant soudainement quelques parties en coulisse de cette histoire :



J’hésitais à lui dévoiler enfin ma personnalité de Milly. Ç’aurait été le bon timing, à ce moment. Je riais encore, surpris par les racontars de Raïssa et Charlène s’est de nouveau rapprochée de moi. J’ai fait quelques pas vers elle aussi, ayant pris une décision : non, ce n’était pas le bon moment de lui parler de Milly.



Elle a hoché la tête, tout yeux tout oreilles, ses lèvres charnues esquissant un sourire de tentation. J’ai donc annoncé, espaçant mes mots :



Elle a ri, s’est esquivée de son approche, je lui ai attrapé un poignet, l’ai ramené vers moi comme un danseur de salsa, dos à moi, ses fesses contre mon bassin, je lui bloquais les bras devant elle. J’ai glissé à son oreille :



Elle me regardait de côté, prise au piège entre mes mains :



J’ai fait éclater les boutons de sa chemise en tirant d’un coup sec. J’ai chopé sa queue de cheval qu’elle avait attachée sur le haut de sa tête et je l’ai fait pivoter pour qu’elle me fasse face :



Charlène tranquillement, s’est agenouillée devant moi et a sorti mon sexe après qu’elle a habilement défait mon pantalon. Je me sentais bien dans sa bouche, elle s’évertuait aussi à exceller : cela devait faire plus de trois ans que Charlène ne m’avait pas fait de fellation. Encore une fois, ça devait se passer en mission.



Elle m’a regardé, mon sexe dans sa bouche. De ma main tenant ses cheveux, j’ai tiré sa tête, car elle continuait à me pomper et pouvait me faire venir rapidement :



J’ai donc accepté, donnant une pression de mon poing maintenant ses cheveux, et j’ai possédé sa bouche à coups de bassin. Une dizaine de fois, je ne sais plus. J’ai cessé mes mouvements, ai tiré vers l’arrière, Charlène a repris son souffle en une grande goulée :



Elle avait des larmes aux yeux, j’avais dû y aller fort, et elle a enfin accédé à ma requête en hochant la tête :



En disant ces mots, je l’ai pressée de se lever, elle a obtempéré, et je me suis mis dos à elle, toujours en lui tenant sa queue de cheval attachée sur le haut de sa tête.



Un peu plus petite que moi, elle devait tordre son cou tout en détachant son jean, en tentant de le descendre, j’ai suivi son mouvement et ses fesses, toujours cachées par un joli petit slip noir, bombaient vers mon sexe bien droit, jaillissant de mon pantalon. Charlène a laissé tomber la chemise de bûcheron aux boutons éclatés. J’en avais assez d’attendre, elle pouvait garder ses sous-vêtements. Je l’ai donc poussée vers le sofa où j’étais assis lorsque Richard était toujours dans la pièce.


Charlène, soumise, a mis ses genoux sur les coussins, ses coudes contre le dossier. J’ai écarté son slip, son anus m’était offert, car Charlène se pliait à mes désirs : de ses deux mains, elle séparait ses fesses pour m’accueillir. J’ai émis un murmure de satisfaction, et me suis engagé dans son cul. Elle a crié, elle ne demandait que ça, je l’ai enculée avec aise, toujours tenant ses cheveux, je me suis amusé, allant rapidement des fois, tout doucement d’autres fois. Charlène, de sa voix grave, émettait des râles rauques à chacun de mes coups de bassin, ou bien de surprise, dès que je cessais de bouger pour me renfoncer soudainement. J’étais en sueur dans mes vêtements, mais Dieu que ça faisait du bien de baiser Charlène !


J’ai éjaculé dans son cul, en m’agrippant contre ses fesses. Charlène soufflait, épuisée et nous avons chu dans le sofa, ensemble, prenant des bouffées d’air. Elle m’a regardé, coquine, avec un sourire de connivence :



Charlène a dégagé son sexe de son slip, il était mi-rigide et l’a fait coulisser quelques fois avec sa main :



Nous avons rigolé, je me suis levé pour ouvrir la fenêtre puis me suis enfin déshabillé, j’étais en sueur, avant de me rasseoir aux côtés de Charlène. Celle-ci s’est collée contre mon épaule, amoureuse, et a ronronné :



Charlène et moi étions complices malgré tout. C’est aussi de l’amour, du polyamour. Je suis allé à ce troisième repas chez Charlène et Simon. Comme plusieurs autres repas, plusieurs autres aventures, cette partie se cache en coulisse de cette mission.