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Temps de lecture estimé : 12 mn
28/07/20
Résumé:  Où Stéphanie rompt avec amant et amante.
Critères:  fh lingerie -rupture
Auteur : Xochiquetzal

Série : Amour de femme

Chapitre 07 / 08
Solitude

Résumé de l'épisode précédent

Les deux amants ont enchaîné les jeux érotiques et ont fini par se faire surprendre par Hélène.






Quand Stéphanie revient chez elle, le soir de cet incident, elle semble avoir oublié ses soucis. Fort de cette constatation, Yoann préfère ne pas aborder le sujet. Il imagine que la jeune femme a largement exagéré la gravité de la situation le matin même, probablement sur le coup de la honte d’avoir été espionnée par sa vendeuse au cours d’une occupation peu habituelle. Il a confectionné un bon repas et invite son amante à passer à table. Les deux jeunes gens parlent de choses et d’autres, d’actualité, de projets. Vraiment, Stéphanie est parfaitement joyeuse et détendue. La discussion se prolonge assez tard dans la soirée, jusqu’à ce que Stéphanie attire Yoann dans son lit.


Pour la nuit, elle a remis la combinette rouge et le slip assorti. Elle se fait coquine, excite le désir de son amant par quelques tendres paroles, l’embrasse, l’énerve, ne lui laisse pas une seconde pour souffler. Yoann ne résiste pas longtemps à l’offensive de la jeune femme. Il la déshabille progressivement : d’abord la combinette dans laquelle il plonge sa tête, puis le slip déjà tout chaud. Lorsqu’elle est nue, il s’allonge sur elle, excite les lèvres de son sexe avec son pénis. Celui-ci est inondé de désir, et Yoann veut prolonger longtemps l’agréable sensation que lui procure la douce muqueuse. Quand enfin il se décide à aborder l’étape ultime de leur plaisir commun, il ne peut pénétrer en elle. De nouveau, elle se contracte involontairement. Yoann persévère, croyant à un phénomène passager, mais il doit se rendre à l’évidence. Stéphanie se met à pleurer. Ses larmes sont intarissables.



La jeune femme s’est retournée, la tête contre l’oreiller. Elle reste ainsi prostrée pendant de longues minutes. Yoann, très embarrassé, ne sait pas bien quoi dire ni quoi faire. Il a bien envie d’en savoir plus, car il pense, avec raison, qu’il ne connaît pas toute la richesse des liens entre Stéphanie et Hélène. Mais peut-il questionner son amante sur ce thème ? Est-ce réellement le bon moment ? À sa grande surprise, c’est la jeune femme qui dévoile d’elle-même ses sentiments. Elle lui livre toute l’histoire de sa liaison avec la jeune vendeuse : comment leurs relations de travail, leur entreprise commune se sont transformées en amour sincère.



Les deux amants discutent encore un bon moment. Yoann réussit à convaincre Stéphanie de s’endormir calmement. Fatiguée par tant d’émotion, elle ne tarde pas à céder au sommeil et son amant l’accompagne bientôt.


Quand Yoann se réveille le lendemain matin, Stéphanie est près de lui. La combinette rouge traîne sur une chaise. La jeune femme a mis pendant la nuit, sans que Yoann s’en aperçoive, un boxer et un caraco de satin beige.



La réponse ne vient pas de la bouche de Stéphanie. Elle s’allonge sans mot dire sur son amant et l’embrasse tendrement. Le désir gonfle le pénis de Yoann. Il aime le contact avec le satin. Il glisse ses mains sur les hanches de la jeune femme et repousse la culotte. Stéphanie achève de la retirer, pendant que Yoann enlève le caraco, le pose sur son visage pour en savourer le parfum. Son amante le lui arrache gentiment des mains.



Elle a placé ses jambes de part et d’autre du corps de Yoann. Son sexe cherche la verge puissante qui va le conquérir… Mais il demeure une fois encore obstinément clos. Stéphanie se lève brusquement et court dans la salle de bain, qu’elle ferme violemment à clé.


Yoann reste allongé. Il a tiré le drap sur lui, cachant son sexe qui revient doucement au repos, le désir violent qui l’avait animé n’ayant pas été satisfait. Au terme d’un long moment, Stéphanie ressort de sa cachette. Elle s’habille rapidement.



Yoann la laisse partir, complètement interdit. L’injustice est trop flagrante. Lui qui lui a donné tant de plaisir, qu’elle ne peut plus recevoir pour une raison qui lui est totalement étrangère, elle le rejette au nom de cette impossibilité. Il se rassure tant bien que mal, mettant cet accès de colère sur le compte de la déception. Il se promet d’aller en parler à la boutique dans la matinée.


Il entre ainsi à l’« Amour de femme » vers dix heures. Le magasin est vide de client, mais Stéphanie est assise dans la pièce. Elle regarde au loin, comme si elle n’avait pas perçu la présence de Yoann. Maladroitement, le jeune homme lance à son amante :



La réponse de Stéphanie se fait attendre longtemps. Elle ne peut guère moins satisfaire le jeune homme :



Le ton est catégorique. Il ne reste plus à Yoann qu’à quitter la boutique. Il erre une bonne heure dans le quartier, respirant difficilement. D’accord, la situation est complexe, mais est-ce bien une solution de tout arrêter d’un seul coup, de tout briser ? Il en veut quelque peu à chacune des deux femmes d’avoir agi à ce point sous l’influence de la colère. Il se voyait déjà partager sa vie avec Stéphanie, et son avenir est complètement bouleversé. Il voudrait bien revenir à la boutique, convaincre Stéphanie que tout espoir est encore permis. Mais est-ce bien utile de provoquer de nouveaux cris ? Il penche pour une solution moins conflictuelle, plus progressive. Je lui enverrai une lettre de Brest, finit-il par envisager. Aussi, habité par une grande tristesse qui submerge presque le fin espoir qu’il lui reste, Yoann repart à l’appartement chercher ses affaires et reprend le chemin de Brest.


De son côté, Stéphanie a baissé le rideau de son magasin. Elle est assise, elle ne bouge pas. Elle ressasse sans cesse dans sa tête tous ces cris, tous ces refus, toutes ces déceptions qu’elle a vécus ou engendrés en si peu de temps. Elle ne s’extrait pas du cercle restreint des événements de ces dernières heures. Son horizon s’est raccourci en un seul instant. Elle ne se pose même pas la question de savoir si elle pourra aimer de nouveau, si ceux qu’elle chérit pensent encore à elle. Il n’y a dans son esprit pour le moment que les manifestations de sa détresse et celle de ses deux amants. Elle reste longtemps dans cette position, avant de rentrer chez elle, tel un automate, faire la dure épreuve de sa solitude.


Arrivée dans son appartement, Stéphanie traverse le couloir jusqu’à sa chambre. Là, elle laisse tomber sans force ses habits sur le sol. Elle ne garde que ses sous-vêtements. Elle tire la couverture, pénètre entre les draps et s’allonge sur le ventre. Entièrement enfouie dans son refuge, elle pleure longtemps avant de s’endormir. Son sommeil est très agité : son corps tremble, ses membres sont animés de fréquents soubresauts. À plusieurs reprises, des cauchemars la font sursauter. Mais elle ne s’en souvient pas et retombe aussitôt.


Le lendemain matin, mue par cette intense volonté, qui est son infatigable moteur, même dans les situations difficiles, elle se lève malgré la fièvre qui l’épuise. Elle se traîne jusqu’à la cuisine où elle trouve la force de préparer son petit-déjeuner. Là, devant son bol, elle se sent brusquement rattrapée par son malheur. Son caractère l’avait jeté vigoureusement au loin, mais un irrésistible vent contraire lui renvoie avec violence. Tout se mêle dans son esprit. Impuissante à combattre l’adversité, elle retourne se coucher. L’« Amour de Femmes » reste fermé jusqu’à la fin de la semaine.

Les journées de Stéphanie sont peu animées. Elle reste très longtemps au lit, dort beaucoup. La pensée d’Hélène et de Yoann la hante en permanence. Mais elle s’arrête au moment de la rupture. Pour le moment, elle est incapable d’imaginer leur vie présente, tout comme elle est incapable de se souvenir des périodes de bonheur intense qui ont précédé la crise actuelle. Son esprit se cristallise sur cet accident. Du reste, elle ne parvient pas à fixer son attention sur quoi que ce soit d’autre. Son entrain, son dynamisme habituels semblent l’avoir quittée.

Le dimanche suivant, dans l’après-midi, elle reçoit un appel téléphonique de sa sœur presque jumelle :



Stéphanie ne peut s’empêcher de sourire en écoutant sa sœur. Elle ne prend décidément jamais rien au sérieux. C’est la première fois que cela se produit depuis les événements du début de la semaine. Cela lui donne une bouffée d’énergie dont elle manque si cruellement. Elle remercie ses parents de lui avoir donné des sœurs sur lesquelles elle peut compter en cette période de détresse.



Après ce dialogue avec sa sœur, Stéphanie se sent mieux. Elle entreprend de nettoyer et de ranger son appartement. Elle redouble d’entrain, tant elle apprécie de retrouver cette force qui l’avait quelque peu quittée les jours précédents. Elle écoute de la musique, qu’elle accompagne de son chant. Elle s’agite avec ferveur. Elle goûte sans limites à ce renouveau, jusqu’à ce qu’elle tombe sur la pochette contenant les dessins d’Hélène. À la vue de ses œuvres, elle éclate en sanglots :



D’un seul coup, son énergie disparaît. Son regard est fixé sur les dessins représentant le corps de la jeune femme, nue ou habillée de quelques sous-vêtements. Elle est belle, je la veux, je vais l’appeler tout de suite pour éclaircir la situation, et me faire pardonner ; ce n’est qu’un malentendu. Mais aucune force ne la meut. Elle abandonne son ouvrage. Bientôt, elle se couche et s’endort jusqu’au lendemain matin.


Le lundi, elle retrouve l’« Amour de Femme ». Pour la première fois, elle entre avec tristesse dans sa boutique. Cet endroit, qui avait été la source de tant de satisfactions, a été le théâtre de la fin de son bonheur. Tout cela la hante, alors qu’elle se livre à ses occupations habituelles avant que les clients n’arrivent. Peu de temps après, une fidèle cliente entre dans le magasin :



Quand la cliente quitte le magasin, Stéphanie se met à pleurer. Tout ce qu’elle a entendu a eu raison de son courage. Inquiète d’être surprise dans cet état par une nouvelle cliente, elle cherche à sécher rapidement ses larmes.


L’activité de la boutique reprend ainsi, marquée par de nombreux moments de faiblesse, à chaque fois qu’un événement lui rappelle la vendeuse qu’elle aime. Elle cherche sans cesse de nouvelles excuses pour justifier l’absence d’Hélène. La qualité de l’accueil des visiteuses de l’« Amour de Femme » s’en ressent assez profondément. Stéphanie est toujours parfaitement courtoise avec ses clientes, mais elle a perdu de son implication et de sa gaité.

Pour ne rien arranger, elle reçoit un appel téléphonique de Yoann. Celui-ci lui fait froidement savoir que ses modèles ne seront produits qu’après un délai supplémentaire, consécutif à des difficultés d’organisation. Stéphanie l’accuse sans réfléchir de s’être vengé de la sorte. Yoann clame sa bonne foi, mais rien ne peut convaincre la jeune femme, si bien qu’il finit par raccrocher.


Comme promis, Alice arrive dans l’appartement de sa sœur le vendredi soir. Stéphanie lui a préparé un excellent dîner. La bonne humeur d’Alice lui fait beaucoup de bien. La discussion est animée entre les deux femmes et se prolonge assez tard dans la soirée. À aucun moment, elle ne parle de Yoann. Le lendemain, Stéphanie passe la journée à l’« Amour de Femme », où elle reçoit la visite de nombreuses clientes. La semaine de fermeture inopinée n’a pas eu raison du succès de la boutique. En revanche, il devient de plus en plus difficile de justifier l’absence d’Hélène aux plus fidèles clientes.