n° 20073 | Fiche technique | 48707 caractères | 48707 8079 Temps de lecture estimé : 33 mn |
20/02/21 corrigé 31/05/21 |
Résumé: Le printemps se pointe le bout du nez, mais un épisode de froid et de pluie me force à revenir à l'entraînement intérieur. Ma voisine m'invite à aller m'entraîner chez elle, ce qui nous permet de nous rapprocher davantage. | ||||
Critères: #épistolaire #québec #voisins f h fh extracon voisins sport cérébral voir exhib fmast hmast massage cunnilingu | ||||
Auteur : Rb07 Envoi mini-message |
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Résumé des événements précédents :
Je réalise que ma voisine n’a pas l’intention que notre relation ne s’en tienne qu’à un texte sur Rêvebébé. En soutien moral à sa conjointe qui est coincée à l’étranger à cause de la pandémie, elle me demande de l’aider à faire une vidéo torride… et d’en rédiger la description. Ce spectacle merveilleux éveille en moi des envies d’exploration.
Le printemps se faisait plus assuré, plus vigoureux. Nous commencions à comprendre que la situation « temporaire » de télétravail, d’écoles et de commerces fermés, n’allait pas être aussi temporaire que nous l’avions appréhendé. Confinés dans nos maisons, nous tentions tant bien que mal de poursuivre nos vies. Du moins nos vies professionnelles.
Les fins de journées étaient toujours l’occasion des rencontres informelles. Les enfants sortant jouer dans la ruelle, les parents suivaient un verre à la main, les yeux un peu hagards des heures passées en vidéoconférence devant leurs écrans trop petits. Les rayons du soleil obliques de fin de journée parvenaient partiellement à leur démontrer que la terre continuait de tourner malgré la pandémie.
C’était souvent à ce moment que Sophie revenait de sa course quotidienne, les « Bonjour Sophie ! » des enfants fusant de toute part alors qu’elle parcourait les derniers mètres de son entraînement. Dans la ruelle typiquement montréalaise, bordée de ces triplex, immeubles en rangées à trois étages, elle avait rapidement été adoptée par tous et toutes, petits et grands, morveux et mielleux. Il faut dire qu’elle avait gagné ses galons lorsqu’elle était accourue auprès du petit Antoine qui s’était planté un clou tout rouillé dans la main en jouant à cache-cache. En moins de deux, le clou avait été retiré, la plaie désinfectée et pansée, et Antoine était retourné jouer avec ses amis. De tous les parents, aucun n’aurait voulu avoir à se rendre aux urgences, ni même à une clinique, car, semblait-il, cela équivalait à tirer le billet gagnant à la loterie de la COVID.
Sophie prenait le temps de souffler en placotant, toujours le sourire aux lèvres, la sueur au front. Nous éprouvions tous une certaine sympathie pour celle qui pouvait être amenée à tout moment à monter au front. Même si sa spécialité était l’oncologie, toutes les infirmières, médecins, ou spécialistes pouvaient tôt ou tard être mobilisés pour boucher les trous du système de santé qui semblait fuir de partout, croulant sous la pression exercée par ce virus que personne ne connaissait à peine trois mois auparavant.
Ce fut la seule réponse que j’obtins d’elle à ce sujet. Je comprenais que ce n’était pas tout à fait l’endroit pour en parler plus amplement. Non seulement j’avais décrit de mes yeux d’homme le spectacle qu’elle m’avait offert alors qu’il s’adressait à sa conjointe, j’avais également erré du côté de mes sentiments, de mon ressenti. Même si ce volet était plutôt consacré à l’éventuel lectorat de Rêvebébé, il n’était pas moins le reflet de mon état d’âme. C’était en quelque sorte ma façon de m’exhiber. Elle le faisait physiquement, je le faisais littéralement.
Je n’étais pas un type secret ou qui avait des squelettes dans son placard. Honnête (parfois trop), et transparent comme la glace qui fond au printemps, mes amis, connaissances ainsi que ma conjointe me voyaient toujours comme un homme sans côté sombre, sans côté caché. C’était en effet le cas, avant que Sophie n’emménage dans l’immeuble voisin du nôtre. Même si avec elle je restais tout cela, complètement exposé, je devais commencer à cacher certains aspects de ma vie aux autres. J’écrivais en cachette les textes que je transmettais à Sophie, de par notre entente, pour éventuellement les publier sur le site d’histoires érotiques lorsqu’ils en auraient été dignes.
Je savais d’emblée que ma conjointe, si elle les découvrait, n’apprécierait pas mes récits et encore moins s’ils étaient ancrés dans la réalité de notre voisinage. Elle était plutôt prude, sans toutefois être coincée. Mais pour elle, le sexe était, au même titre que l’affection, la camaraderie ou les projets communs, un des liants d’un couple, et il n’avait pas à sortir du cadre du couple. Et du coup, j’aimais ce volet clandestin que Sophie m’apportait. J’aimais écrire quelques lignes à la dérobée sur mon téléphone, alors que mes enfants ou ma conjointe me tournaient autour. Je préparais les repas en songeant à telle ou telle tournure de phrase, rejouant dans ma tête le film que j’avais mémorisé. J’écrivais ou je scénarisais en état d’excitation partielle, d’érection naissante ou parfois bien exprimée en revoyant les images mentales de Sophie. J’aimais cet état qu’elle me permettait d’atteindre, et ces journées où mon esprit baignait dans la luxure pendant que je vaquais à mes occupations.
Depuis la fois où je l’avais filmée en train de se masturber pour Noémie, je me donnais plus fréquemment du plaisir lors de mes rares moments de solitude. Souvent sous la douche, après un entraînement, joignant la détente apportée par le sport au relâchement total suivant la jouissance… tout en tentant de ne pas accaparer la salle de bain pour une durée trop suspecte. Je sentais mon sang plus chaud, plus bouillant. Tous ces longs moments passés en érection, j’avais l’impression qu’ils avaient conféré à mon sexe un peu plus de largeur et de longueur. Même au repos, je le sentais chaud et volumineux contre mon aine. J’adorais. Ma conjointe me l’avait même signifié, lors de nos ébats, entre deux soupirs :
Je trouvais le moyen de ne pas lui mentir. Et bien souvent, cet état d’excitation quasi constant me rendait assez peu résistant à la gymnastique intime et ma conjointe m’amenait à l’extase rapidement. Les jours où j’avais déjà atteint cet état sous la douche, je parvenais à tenir plus longtemps au jeu sexuel avec elle. Et à chaque fois, je sentais ma jouissance plus profonde qu’auparavant. Ma conjointe n’était pas en reste non plus. Ce désir qui m’habitait en permanence, il s’exprimait dans toutes mes caresses et je cherchais toujours à lui arracher un râle plus intense que la fois précédente.
Dans la ruelle, Anaïs s’était approchée de Sophie et moi. Le temps était de passer à une discussion moins suspecte.
Les moues dégoûtées de mes voisines me firent réaliser que Noémie avait bien raison de voir le côté positif de sa situation. J’appréciais cette capacité qu’ont certaines personnes à faire fi de l’adversité, et à garder la tête froide même lors de situations que d’autres auraient considérées comme désespérées. « Être coincée à l’autre bout du monde pour une durée indéterminée ? Bah ! Je pourrai profiter des beaux jours chez moi quand je réussirai à me sortir de ce bourbier ! » Voilà une belle attitude ! D’ailleurs, et peut-être est-ce à l’exemple de Noémie, je décidai de faire de ce mauvais temps mon allié pour me retrouver chez Sophie :
Génial. Au vu et au su de mes voisins, Sophie me donnait un alibi parfait pour que je puisse aller passer du temps chez elle.
Je retrouvais une certaine liberté depuis que mes deux enfants pouvaient rester seuls à la maison. Lorsque ma conjointe travaillait de soir, je pouvais tout de même sortir faire des courses, ou aller m’aérer l’esprit. J’avais peine à croire que j’étais déjà arrivé à cette étape de ma vie, où les enfants prenaient peu à peu d’autonomie.
Et c’est ainsi que j’anticipais avec plaisir ce vendredi soir.
* * *
Depuis le début du confinement, j’avais tendance à négliger ma pilosité. D’habitude rasée de près, ma barbe avait souvent trois ou quatre jours. Ce vendredi, je sentais que j’avais une bonne raison de retrouver cette peau lisse sur le visage, et en profitai pour entretenir le crin du pubis.
On ne sait jamais ce qui pourrait arriver, me disais-je
Mais justement, jusqu’où étais-je prêt à aller, et qu’aimerais-je qui arrive ? Avais-je l’intention de tromper ma conjointe ? La trompais-je déjà ? La notion d’adultère pouvait varier d’une personne à l’autre. Je me souvins de Bill Clinton, qui plaidait qu’une petite pipe n’était pas de l’adultère, alors que d’autres élus républicains semblaient penser qu’une simple érection, si elle n’était pas née d’un désir de procréer dans l’absence de plaisir absolu, était condamnable de péché mortel.
Quand franchissait-on la ligne ? Lorsqu’un autre partenaire nous propulsait au septième ciel ? Lorsque nous amenions une autre cavalière dans ce monde de volupté ? Lorsqu’une femme se donnait du plaisir en notre présence ? Lorsque nous fantasmions sur une autre personne ? Lorsque nous écrivions des récits érotiques en catimini ? Et, peu importe là où j’avais envie d’aller, ce dont je ne savais à peu près rien, il était aussi probable que Sophie n’ait envie que de s’exhiber, sans plus. Quoique… même si elle tenait à jouer à ce petit jeu pour émoustiller sa conjointe, j’avais peine à imaginer qu’elle aurait réussi à me faire cette scène de strip-tease torride si elle n’appréciait pas que mes yeux se posent sur elle. Et pouvait-on aimer avoir des yeux posés sur nous sans espérer secrètement que les mains suivent ?
Je faillis bien me couper avec la lame du rasoir en pensant à tout ça, déconcentré par l’agitation qui me gagnait. Peu importe la nomenclature qui s’appliquait à mon cas, j’avançais dans un territoire qui m’était inconnu. Et, pour résumer simplement, j’étais irrésistiblement attiré par l’envie de continuer de m’y enfoncer, même à l’aveugle.
Après le souper et quelques jeux de cartes avec les enfants où je me fis battre à plate couture par manque d’attention, j’enfilai mes vêtements de vélo, attrapai ma bécane, et me rendit chez ma voisine, laissant les enfants seuls à cette soirée de fête, sans parents.
J’arrivai dans l’appartement vide. Sophie avait eu la délicatesse de laisser une petite lampe allumée pour m’accueillir. Il régnait dans son espace un léger parfum floral que je ne parvenais pas à identifier. Depuis la dernière fois où j’étais venu, elle avait ajouté quelques décorations, principalement un tissu aux couleurs chaudes qu’elle avait suspendu à un mur et un épais tapis devant le sofa dans son salon. Ces textiles absorbaient la réverbération des sons et donnaient à l’endroit une ambiance feutrée. Je ne réussis pas à m’empêcher de jeter un œil dans sa chambre, rejouant dans mon esprit les images où elle y dansait nue devant moi. Le gode à ventouse avait vraisemblablement été rangé. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle eût fait le même oubli deux fois !
J’installai mon vélo sur la base, après avoir retiré le sien et changé la cassette. Je disposai ma tablette électronique sur une petite table, étalai une serviette sous mon vélo, m’étirai un peu, et je me mis en selle. J’avais décidé de porter un masque même si Sophie n’était pas chez elle ; les gouttelettes dont on entendait tant parler voyageaient plus longtemps et plus loin lorsque l’on s’exerçait intensément. Ce serait un défi supplémentaire de m’entraîner avec cette restriction sur le flot d’air, mais c’était encore préférable à ne pas pédaler du tout. Je choisis un entraînement d’intensité moyenne, mais parsemé de quelques pics plus intenses. L’entraînement par intervalles était la meilleure manière de progresser et la plate-forme que j’utilisais guidait les séances à l’aide de vidéos explicatives et humoristiques. Cela rendait l’entraînement stationnaire moins monotone.
J’entendis une clé glisser dans la serrure de la porte alors que j’entrais dans une étape à haute puissance. Je pédalais déjà depuis quarante-cinq minutes ; il ne restait que quinze minutes à l’entraînement. Je suais abondamment (Sophie n’avait pas de ventilateur pour rafraîchir le cycliste), et j’avais retiré mon chandail de vélo pour améliorer l’échange thermique. J’étais simplement en bib, ce cuissard à bretelles prisé par les cyclistes sur route. Le visage de Sophie apparut dans l’embrasure de son salon.
En me voyant, debout sur les pédales à sprinter cette section de l’entraînement, elle émit un sifflement d’admiration. Je m’emplis d’orgueil : c’était la première fois qu’elle me voyait aussi peu vêtu. Ce corps de cycliste luisant de sueur, sculpté à coup de pédales, d’intervalles, de sprints et de montages, cette cage thoracique épaisse qui, lorsque gonflée, définissait un torse en V terminé par des abdominaux bien développés, ces bras puissants qui, malgré mes apparences d’intello, étaient entraînés à fendre du bois, à manier habilement la hache et auxquels aucune bûche ne résistait, il était presque normal que la vision de ceux-ci, dignes d’un fantasme de film hollywoodien, lui fasse un certain effet.
Ah misère. Bravo pour l’effet, Alexis, me dis-je. Ton vélo est plus sexy que toi. Et souviens-toi que tu as à faire à une femme qui préfère les femmes.
Des mèches de ses cheveux noirs et raides dépassaient de son bonnet et lui entouraient le visage. Ses joues rougies par l’air froid et constellées de gouttes de pluie donnaient encore plus d’éclat à son sourire. Ce sourire, je compris alors pourquoi je le trouvais si attendrissant : ses lèvres minces, mais bien ourlées s’ouvraient sur ses dents parfaitement imparfaites qui déviaient de la dentition travaillée par l’orthodontie. Une palette très légèrement oblique lui donnait un air de gamine tout à fait charmant. Elle était naturellement belle.
Je dus attendre deux ou trois respirations avant de pouvoir lui répondre un « Oui ! » étouffé. Moi qui croyais avoir choisi une séance plutôt facile, ces sections intenses étaient la définition même de « no pain, no gain ». Sans souffrance, point d’amélioration. Voyant que je n’étais pas en mesure de tenir une conversation, elle me fit signe de la main qu’elle allait revenir me voir quand j’aurais terminé et fila dans sa chambre.
Je terminai l’entraînement, à bout de souffle. Me relevant de sur les guidons, assis droit sur la selle, je pédalai quelque peu pour relaxer. Sophie revint dans le salon, vêtue de ses vêtements de vélo. En la voyant, je remerciai mentalement le Dieu lycra.
Les vêtements de vélo ont ceci de plaisant qu’ils ne représentent qu’une infime couche de lycra qui se retrouve directement collée à la peau. Des cuisses jusqu’au nombril, ils ne cachent rien des formes corporelles. Pas plus que du nombril jusqu’aux épaules en fait, mais dans une moindre mesure. Même si j’avais eu la chance de voir Sophie en habits beaucoup plus simplistes, de deviner ses formes sous cet habit de sport était un délice autre, mais tout aussi agréable pour les yeux. Son blouson, muni d’une fermeture éclair, n’était pas fermé jusqu’au cou et laissait entrevoir le haut de son torse doré et était superbement déformé par sa poitrine ferme, qui laissait entrevoir ses mamelons fins. Sa taille bien découpée menait au galbe de ses fesses, divinement rondes sous le tissu semi-mat. Le vêtement moulant ses cuisses mettait en valeur ses quadriceps. Ses mollets dénudés montraient la peau à l’allure satinée de ses jambes. Pieds nus, elle s’avança vers moi d’un pas souple et silencieux, tel un fauve.
À nouveau, échange de vélos sur la base. Je lui montre l’application, lui donne quelques notions de base.
Être son coach personnel ? Que si ! Je m’assis par terre, appuyé au mur, face à elle. Je termine de m’étirer pendant qu’elle fait son réchauffement. Après, les choses sérieuses commencent :
Elle agrippa les guidons, s’hyperventila légèrement, puis se lança. La puissance de ses coups de pédale m’impressionna. Dans l’axe où j’étais, je voyais la séquence de contraction de ses muscles, la souplesse de son mouvement. Ses hanches restaient fixées sur sa selle, immobiles. Seules les jambes roulaient sous elle. Elle n’en était pas à ses premières armes à vélo.
Après un court répit s’en suivit une épreuve de cinq minutes, toujours à intensité maximale.
La sueur coulait à flots dans son cou. Sur le bout du coude, les gouttes se détachaient et tombaient au sol. Les mèches de ses cheveux lui collaient au visage. Les trente dernières secondes étaient les plus pénibles. Son expression faciale se crispait davantage à chaque révolution, son coup de pédale se faisait moins fluide.
C’était à son tour d’être à bout de souffle. Elle prit une bonne rasade à sa gourde, se releva sur sa selle, s’épongeant le front.
Les quelques minutes de repos avant de se lancer dans ce long bloc passèrent rapidement. Elle l’entama de manière assez conservatrice, mais après dix minutes, l’épuisement commençait à se faire sentir. Le sol sous elle était une immense flaque de sueur. Elle surchauffait. Dans un mouvement brusque, elle détacha son chandail et le lança par terre dans un rugissement de colère. Même si je venais de faire l’apologie du lycra, le spectacle de la peau nue était un tant soit peu plus éloquent. L’unique bretelle frontale de son cuissard lui passait entre les deux seins, lui donnait un air effrontément félin. Libérés du chandail, ils se hérissèrent légèrement au contact de l’air plus frais, leur donnant plus de fermeté. La sueur coulait sur chacun des globes, perlant au bout des mamelons.
Au fond de moi, je l’encourageais à enlever son autre morceau de vêtement, mais elle ne pigea pas l’allusion perverse, trop occupée qu’elle fût à survivre aux huit minutes trente-deux secondes qui restaient. Car oui, à ce stade, chaque seconde pouvait paraître une éternité.
Je me déplaçais autour d’elle en comptant le temps, observant sa technique, et son physique. De côté, la scène était sublime, son profil se détachait de l’arrière-plan, ses seins se balançaient au rythme des efforts de ses jambes et de ses abdominaux, ses cheveux ramassés en queue de cheval lui fouettant le dos, s’imbibant au passage de la sueur qui y ruisselait. De dos, ses hanches étroites, mais féminines, s’amincissaient vers la taille, attirait le regard vers la ligne de sa colonne vertébrale qui ondulait de gauche à droite, telle une vallée vivante entre ses muscles lombaires proéminents.
Elle peinait réellement, mais ne lâchait pas le morceau. Avec la fatigue, ses hanches commençaient à osciller sur sa selle, ce qui rendait son coup de pédale moins efficace. Je lui mis délicatement les mains au niveau des reins :
Elle s’ajusta, mais courba le dos en réaction. Je voulais la corriger, ce qui m’aurait amené à lui mettre une main sur les omoplates et l’autre sur la poitrine pour lui faire prendre conscience de sa mauvaise posture, mais me ravisai. Le cliché de l’instructeur de tennis qui profitait des démonstrations pour tâter ses élèves était trop flagrant.
C’était plus professionnel.
Elle me fusilla du regard. Encore trois minutes quinze secondes de pure agonie, ce n’était pas « presque y être ». Elle haletait, râlait.
Les jurons commençaient à fuser, ce qui signifiait qu’elle avait encore suffisamment d’énergie pour articuler.
Un cri primal montait en elle.
Elle s’arrêta de pédaler sec, les bras allongés sur son guidon, la tête couchée dessus. Son thorax se gonflait et se dégonflait à un rythme infernal. Je vis son visage rouge et ruisselant, ses cheveux détrempés, ses yeux bouffis par l’effort qui se tournèrent vers moi.
Compétitive et combative. Quel régal ! J’imaginais les bons ébats qu’elle devait être en mesure de mener… Je m’aperçus que mon corps commençait à trahir mes pensées. Je récupérais de mon entraînement et la vue de cette femme, à demi nue sur son vélo, réveillait mon corps. Dans mon cuissard, mon sexe grandissait, sa tête se frayant un chemin à travers le tissu moulant. Le lycra ne cachait rien…
Elle me regardait, et je crus bien voir ses yeux être attirés plus bas pendant un bref instant.
Ainsi, elle se déchaîna pour la dernière minute. Et moi, je continuai à me régaler de la vue. Sur le dernier coup de pédale, elle se cambra :
Elle allait perdre l’équilibre. Je la rattrapai juste à temps. Elle s’appuya sur moi un instant, le visage crispé.
Je m’agenouillai pour l’aider à tourner son pied pour qu’elle puisse se détacher de son vélo. Une fois libre, elle prit appui sur mon épaule et descendit.
Elle ne dit rien pendant quelques secondes et puis :
Malgré tout, elle avait retrouvé son sourire.
En prononçant ces mots, elle avait filé dans sa chambre. J’en profitai pour remettre mon chandail. Par la porte entrouverte, elle continuait la discussion :
Elle venait de sortir de sa chambre, vêtue d’un tee-shift très long, qui lui arrivait à la mi-cuisse et visiblement elle ne portait aucun soutif. Elle fit la pose de l’arbre, ce qui fit remonter son chandail jusqu’au galbe des fesses.
Je la suivis. Elle laissait dans son sillage une douce odeur de peau chaude, salée par la sueur. Dangereusement animal.
Une petite lampe en coin éclairait la pièce. Elle n’en alluma point d’autres. Elle mélangea du jus de canneberge pur, un peu d’eau, puis ajouta du sirop d’érable et des glaçons.
Nous nous assîmes à la table. En effet, le breuvage apaisait bien la soif. Astringence bien contrôlée par le sucre, fruits bien exprimés, très frais.
En effet, depuis qu’il avait observé Sophie s’occuper de la blessure du petit Antoine, mon fils n’arrêtait pas de lui poser des questions relatives à la médecine.
Elle se leva en vitesse, le visage crispé, manquant de renverser son verre au passage. Elle grimaça quelques secondes encore.
Je lui pris le pied et le souleva pour l’installer entre mes jambes. Je plaçai une main sous son mollet, et commença à le masser. Il était ferme, d’un beau volume. Sa peau était d’une douceur incroyable, malgré les cristaux de sel que sa sueur y avait laissé. Son visage se détendit.
Elle se ferma les yeux. Je la regardai pendant ce temps. De petites rides s’étaient formées à la commissure des paupières. Elle n’était pas aussi jeune qu’elle en avait l’air au premier coup d’œil. Quel âge pouvait-elle bien avoir ? Même si elle me brûlait les lèvres, c’était la question à ne pas poser.
Nous étions revenus au silence, et je massais doucement le mollet de Sophie. J’avais de bonnes mains, mais il manquait un ingrédient pour un bon massage. Je regardai aux alentours et aperçut une bouteille d’huile d’olive. Biologique extra vierge. Il n’y avait rien de trop beau pour les jambes de Sophie. Je m’en versai quelques gouttes dans les mains et repris mon travail. Plutôt que de seulement pétrir, je pouvais maintenant glisser mes mains sur sa peau, de la plante des pieds jusqu’au bas du genou.
L’avoir trouvé beau, c’était un euphémisme.
J’avais senti son muscle se contracter. Je réduis la force de mes gestes et me concentrai plutôt sur de longs allers-retours sur sa jambe. L’huile lui donnait un aspect lustré très grisant, et ce contact tactile était aguichant. C’était la première fois que nous nous touchions. Quand je sentis que son mollet s’était relâché, je déposai sa jambe sur le sol, pris l’autre entre mes mains, me renversai un peu d’huile dans la paume, et recommençai à masser.
J’aimais faire des massages, mais j’aurais fait un très mauvais massothérapeute. Je considérais le massage comme une activité extrêmement érogène. Tous les massages que j’avais donnés dans ma vie, ils avaient tous mené à des envies de batifoler, si ce n’était à l’acte lui-même. En faire une carrière ? J’aurais été radié en un rien de temps de l’ordre des massothérapeutes du Québec pour atteinte à la pudeur sur mes clientes. Et ce massage n’était pas étranger à tous ceux que j’avais donnés auparavant.
Elle avait refermé les yeux. Mon massage se faisait plus langoureux. Je lui pris le pied, et commençai à lui pétrir la plante en longs gestes plus puissants.
Ce pied, qui glissait sous mes mains, c’était aussi exquis.
Elle soupira ses derniers mots plus qu’elle les prononça.
Mes mains continuaient de s’activer, et les siennes commencèrent. Celle qui reposait sur sa cuisse commençait à remuer en lentes caresses, et sa jambe libre s’écarta légèrement. Sa main remonta vers son bassin, emportant son chandail dans son mouvement. Je ne fus même pas surpris lorsque son sexe m’apparut, blotti entre ses deux cuisses. Je me doutais bien qu’elle n’avait enfilé qu’un chandail. Quel délice.
Son autre main descendit lentement du cou vers son bas-ventre, s’attardant que peu de temps sur sa poitrine, qui pointait déjà à travers le coton léger. Elle la glissa sous son chandail et je la vis remonter sur sa peau pour retrouver son sein. Pendant ce temps, l’autre s’était frayé son chemin jusqu’aux lèvres roses de sa vulve, qu’elle parcourait délicatement. En un rien de temps, un doigt disparut en elle, lui arrachant un soupir. Je continuais à masser son pied, et j’étais déjà très à l’étroit dans ma prison de lycra. Je voyais sa main qui malaxait fermement son sein, alors que le téton de l’autre tendait encore plus son vêtement. Son doigt s’activait en elle, et sortait de temps à autre pour titiller son clitoris, ses jambes étaient maintenant très écartées, ce qui me créait la vision d’un entonnoir dans lequel je n’avais qu’envie de plonger.
Je massais plus fort ; j’allais lui démolir les cartilages. Plutôt que de torturer davantage le pied, je décidai de le déposer par terre, ce qui eut pour effet de la sortir momentanément de sa transe. Je me glissai en bas de ma chaise, en faisant remonter mes mains huileuses d’abord sur ses tibias, puis en effleurant l’intérieur de ses cuisses. Je m’agenouillai devant elle. À quelques centimètres de mon visage, ses phalanges, tout à l’heure si actives, avaient réduit leur cadence, sans toutefois s’arrêter complètement. Ils brillaient de la cyprine dont ils étaient enduits. Tout était luisant du fruit du plaisir qu’elle s’offrait, même si ce petit jeu n’avait jusqu’à maintenant duré que quelques minutes. C’est à ce moment que ma conscience crut bon de m’interpeller :
Dans quel guêpier es-tu en train de te foutre, Alexis ?
Je dirais que guêpière serait un terme plus approprié.
Tu as réellement envie de tromper ta conjointe ?
Conscience, quel discours judéo-chrétien ringard es-tu en train de me servir ? J’apprécie cette femme, et elle semble apprécier tout le temps que nous passons ensemble. Qu’est-ce que c’est que de pousser l’exploration un petit peu plus loin ?
Ce discours que je te sers, c’est le même que celui qui a guidé tes actions pendant les quarante-deux dernières années, modulo les quatre ou cinq dernières semaines. Tu joues avec le feu, Alexis.
Allez, conscience. Elle est seule, un vendredi soir, sa conjointe est loin, elle semble avoir envie de passer un bon moment. Je peux lui offrir simplement un petit cadeau…
Cause autant que tu voudras. Je te connais bien. Je sais l’effet que sa jouissance te créera. Tu voudras faire entrer ta bite en jeu, si je puis dire.
Tu me connais mal, conscience. Je saurai bien me contenir, tu verras. Pour l’instant, je ne compte que continuer mon massage, mais de l’intérieur, et avec autres choses que mes mains.
On s’en reparlera demain matin, à ton réveil, lorsque tu iras te coller contre ta conjointe en glissant tendrement ta main sur son sein. C’est à ce moment que les remords te tortureront. Tu devras cacher davantage tes agissements, tu devras lui mentir pour camoufler tes incartades.
Je ne lui ai encore jamais menti. Tu le sais aussi bien que moi.
Tu ne lui as pas encore menti… Et tu crois qu’en période de pandémie la santé publique cautionnerait ton comportement ?
À ce que je sache, il n’y a pas de lien épidémiologique entre l’échange de liquides sexuels et la transmission du coronavirus. N’essaie pas de m’effrayer plus qu’il ne le faut avec cette pandémie.
Ah ! Et puis… fais à ta tête. Mais tu sais, tu es vraiment le pire des massothérapeutes que je connaisse.
Ce fut la dernière pensée sensée qui traversa mon cerveau avant que je ne plongeasse dans cet univers parallèle où seuls les plaisirs charnels, les sensations extasiantes, les peaux rendues hypersensibles par l’ocytocine, la volupté et les féroces attractions, existaient. Mon geste ayant probablement pris Sophie par surprise, les cuisses de celles-ci s’étaient légèrement refermées sur ma tête. Je perçus la délicatesse de leur peau et tournai la tête pour y poser mes lèvres. Je goûtai le sel que sa transpiration avait laissé. Mon nez s’emplit du parfum de sous-bois de sa peau. Ma joue touchait à sa main, qui continuait très lentement sa besogne. Je la lui retirai de son sexe, et la remplaça par ma langue avant même qu’elle n’eût le temps de réagir. Je sentis son corps se raidir, mais presque immédiatement ses cuisses se relâchèrent, alors qu’elle poussait un long soupir. Je sentis ses deux mains venir se poser sur mes tempes. Ses doigts encore humides m’agrippèrent les cheveux et me tirèrent délicatement vers elle.
Quelques secondes à peine s’étaient écoulées entre le moment où j’étais assis bien sagement à masser un pied et celui où mes lèvres découvrait ce nouveau monde que je m’étais moralement interdit, si similaire à d’autres que j’avais déjà explorés, mais si différent à la fois. Depuis tant d’années où j’étais habitué à parcourir le même territoire, le premier contact me fit prendre conscience de tant de différences.
Ma langue s’enfonça facilement dans cette oasis de cyprine, découvrant une texture incroyablement lisse, tel du verre poli. Ce contact à lui seul me fit glousser de plaisir, ce qu’elle dut entendre puisqu’elle tira plus fort sur mes cheveux. Son goût animal s’emplissait la bouche, me faisait saliver d’envie. Le contraste de sa chaleur interne avec le breuvage froid qu’elle m’avait offert ajoutait à mon plaisir sensoriel. Mon sexe voulait transpercer le lycra de mon bib. Je le sentais déverser les gouttes de son liquide séminal, qui le préparait à se glisser sans encombre entre les nymphes d’une grotte bien chaude. Ce n’était pourtant pas lui qui avait la chance de s’agiter en Sophie et il décida d’exprimer sa jalousie en gonflant davantage, ce qui m’envoya des spasmes de divine douleur.
Mes lèvres se resserrèrent sur la petite protubérance qui durcissait à l’orée du tunnel secret de cette superbe femme. Je suçotai son petit bouton, avant de commencer à le laper d’abord lentement, puis avec plus d’ardeur. Mes mains aussi tenaient à participer plus activement à cette envolée libidinale. Elles passèrent le long de ses cuisses d’un parcours huileux pour empoigner ses fesses, que je soulevai doucement pour rapprocher du bord de la chaise, me donnant un meilleur accès à son intimité. Pendant que ma langue tournoyait autour de son clitoris, je glissai un doigt en elle. C’était chaud et divinement accueillant. Je l’entendis soupirer et entortiller ses doigts davantage dans ma chevelure, pressant mon visage sur son bas-ventre. Je m’abreuvais à cette rivière chaude, mes lèvres la dévoraient.
Son ventre commença à ondoyer, ce qui requérait de ma part que je suive ses mouvements pour éviter de briser l’étreinte buccale. Mon doigt s’activait dans son sexe, le caressant de l’intérieur, s’attardant sur les zones qui lui arrachaient les sons les plus lubriques. J’entendais sa respiration se faire plus courte, ses cuisses s’écartèrent encore plus largement. Je pris un moment pour embrasser l’intérieur de son aine et reprendre mon souffle. Elle me rappela à l’ordre en me tirant les cheveux, me retournant la tête de force. Je plongeai à nouveau ma langue en elle, alors que mon nez s’enfonçait dans sa fine toison. Mes doigts, ils étaient maintenant deux, allaient et venaient en elle. Je repris ma position sur son bouton de plaisir, aspirant et léchant en alternance, mordillant presque. L’huile d’olive se mélangeait à son jus, donnant à son fruit mûr un goût méditerranéen exquis. Les sensations labiales que je ressentais étaient divines ; la douceur de ma peau fraîchement rasée décuplant l’effet satiné de notre contact, ce qui ne faisait que m’inciter à plus de gourmandise.
Dans ses mouvements pelviens qui augmentaient en amplitude à la rencontre de mes caresses labiales, Sophie prit appui sur ses pieds et se souleva de la chaise. Mes lèvres sentirent approcher les premières saccades qui allaient fatalement mener à son orgasme et elle expira de longs soupirs hoquetants. Elle m’agrippa l’arrière de la tête et m’écrasa littéralement contre son con. Je sentais couler la cyprine sur mes joues et mon menton et la force qu’elle appliquait à garder mon visage collé à son sexe m’obligeait à continuer les traitements que je lui infligeais. Ma langue, incapable de lutter contre la force de ses bras, n’avait d’autre endroit que son antre de chair pour se réfugier. Bouche et nez obstrués, je ne pouvais plus respirer.
Mais au même titre où elle, tout à l’heure, avait tout donné au sprint final lors de son entraînement alors qu’elle était déjà exténuée, je concevais que ce n’était pas pour moi le moment de tout lâcher pour la simple raison que l’oxygène me manquait. Elle gémissait, rugissait en fait, tremblait sous les secousses de plaisir et je sentais les spasmes erratiques de l’euphorie qui parcourait son ventre. J’étais au cœur d’un rodéo de pure énergie charnelle, secoué dans tous les sens et tentant malgré tout de conserver ma concentration sur cette tâche sublime qui était de porter sa jouissance encore plus loin.
Un coup d’œil vers le haut me fit entrevoir la perspective magnifique de ses seins totalement hérissés sous son chandail, comme s’ils hurlaient à la lune. L’asphyxie partielle constellait ma vision d’étoiles pour ajouter au surréel. Lentement, le torrent de sa jouissance se tarit, et elle relâcha sa prise. Je pus enfin reprendre un bol d’air, qui était chargé d’effluves sexuels enivrants. Je restai en contact avec elle, me délectant des dernières ondes de cette tempête qui venait de l’envahir. Ses mains étaient revenues sur mes tempes et les tenaient faiblement. Tout son corps se relâchait, inondé d’endorphines.
J’éloignai mon visage de son entrejambe, remarquant au passage un minuscule tatouage à l’intérieur de son aine. « Encore », était-il inscrit. Mon sang ne fit qu’un tour. Ce simple mot décupla mon envie d’elle, mon envie de me glisser dans son sexe encore contracté par son plaisir, tout humide et si chaud, de sentir les parois lisses de son tunnel de femme s’ouvrir au passage de mon phallus. Toute la soirée, mes abdominaux étaient restés peu sollicités et réclamaient maintenant leur lot d’action, dans ces grands va-et-vient lubriques.
Emporté par le désir furieux qui me tenaillait, j’embrassai son sexe à nouveau, comme s’il s’agissait de sa bouche, enfonçant ma langue au plus profond d’elle comme pour la posséder un ultime moment. Elle gémit encore. Dans un effort de contrôle inouï, je me détachai à nouveau, reculai d’un pas et me rassis sur ma chaise. « Encore » serait pour une autre fois, si elle le voulait bien. Mon sexe pointait ostensiblement, étirant mon vêtement avec indécence, et tout le liquide qu’il avait produit en prélude à l’action produisait un rond foncé à travers le tissu. Je regardai Sophie fixement pendant qu’elle profitait des derniers soubresauts de volupté, mélangés au bien-être post entraînement. La détente se lisait dans les traits de son visage. Elle ouvrit un œil. Je lui souris.
Je me levai avec peine, déséquilibré par les sensations que j’avais vécues. Je lui soufflai un baiser, m’essuyai la bouche du revers de la main, pris mon vélo et sortis de chez elle sur la pointe des pieds, comme lorsque l’on quitte la chambre d’un gamin que l’on vient d’endormir. Mais l’enfant ne s’était pas endormi. Je l’entendis, juste avant de refermer la porte, me crier :
* * *
De retour chez moi, un peu nerveux, je jetai un œil aux enfants qui étaient bien endormis. Il était 22 h 30. S’ils avaient fait la fête plus tard que je ne leur avais demandé, ils n’avaient pas trop exagéré. Je filai à la salle de bain. Me brosser les dents était ce qui était de plus sensé pour faire disparaître, avec regret, l’effluve à conviction que mon haleine portait. Ensuite, une douche froide allait être nécessaire pour me ramener sur terre. Mon sexe toujours dur et maintenant douloureux surgit comme d’une boîte à surprise lorsque je retirai mon bib. L’érection qui le tenaillait depuis tout ce temps lui avait donné une teinte violacée. Malgré l’eau glacée et l’inconfort relatif qu’elle me procurait, je ne résistai pas à l’envie de me caresser en imaginant tous les scénarios possibles et impossibles qui auraient pu se développer si j’étais resté chez ma voisine. Mon corps encore bouillant de l’entraînement et du désir inassouvi atteignit rapidement l’extase libératrice. Cette détente, doublée de la fatigue musculaire que le vélo m’avait apportée, m’envoya directement sous la couette, nu, l’eau perlant encore sur mon corps.
Ma conjointe revint alors qu’un sommeil parsemé de rêves bigarrés m’avait déjà envahi, ce qui me ramena partiellement dans le monde réel. Machinalement, je l’accueillis dans mes bras et elle s’y blottit.
Elle était froide, probablement frigorifiée d’avoir marché sous la pluie. Mes mains retrouvèrent la peau de son ventre si familière, et remontèrent vers sa poitrine. Son volume semblait parfaitement adapté à la taille de mes paumes. La pression exercée sur elles par ses mamelons délicats me tira davantage de mes songes. Mes lèvres trouvèrent sa nuque, mon ventre ses fesses, ma jambe passa par-dessus les siennes. Sa main vint se poser sur ma hanche, qu’elle découvrit dénudée. Elle glissa rapidement vers mon sexe, qui avait déjà repris sa dureté. Elle l’empoigna et y fit jouer ses phalanges, en invitation à ce que je lui rende la pareille.
Toujours derrière elle, collé à son dos, je commençai à la masturber, retrouvant rapidement mes repères malgré le demi-sommeil qui m’habitait encore. Je lui mordillais le cou et une épaule, en même temps que je caressais ses seins en alternance. Lentement, je me poussai vers le bas du lit, faisant descendre mes lèvres dans son dos jusqu’à ses fesses. Je la retournai sur le dos et embrassa ses nymphes. Ma langue, endolorie par les efforts qu’elle avait déjà fournis ce soir, retrouva cet environnement connu, qu’elle avait visité si souvent au cours du millier de fois où nous avions fait l’amour. Elle entama une chorégraphie que je savais fatale, variant intensité, mouvements et pression aux moments que le corps de ma conjointe me signalait si bien. Je goûtai son plaisir, l’accueillant en arrêtant mes mouvements et en ne conservant qu’une pression sur la zone la plus sensible, pendant que je laissais son être profiter de la libération de toute la concupiscence qui s’y était accumulée.
Je remontai vers son torse, déposant des baisers partout sur mon passage. Sans même avoir à le guider, mon sexe pénétra en elle et il fut absorbé dans un bruit de succion humide. Elle remonta ses jambes et les passa dans mon dos en ondulant du bassin, me dictant le rythme dont elle avait envie. En longues courses, j’amenais mon gland de l’orée de son vagin jusqu’au plus profond, chaque itération se faisant plus forte, plus violente. Les soupirs gutturaux qu’elle émettait si près de mon oreille accélèrent la montée de mon plaisir, et je jouis en grandes contractions du bassin, alors que je me déversais en elle. Je retombai sur son corps, mon nez allant se nicher dans ses cheveux bouclés. Je sentais son cœur battre sur ma peau. Pendant que je fondais, toujours fusionné à son sexe, je pensais à Sophie.