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n° 20147Fiche technique23382 caractères23382
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Temps de lecture estimé : 17 mn
22/03/21
Résumé:  Deux complices, deux fantasmes troublants ; des pulsions qui se répondent et qui ouvrent sur des futurs incertains.
Critères:  #épistolaire #lesbienne ff forêt amour exhib nudisme odeurs caresses intermast fouetfesse
Auteur : Dyonisia  (Rêves et autofictions... Ou souvenirs et confidences)      Envoi mini-message

Série : L'Ascension

Chapitre 05 / 09
Doutes et rédemption

Résumé des épisodes précédents :

Promenade pour Chantal, balade pour Colette, cette innocente occupation d’un jour férié les amène, à leur corps et leur cœur consentants, à abandonner d’abord toute pudibonderie, puis toute retenue dans leurs échanges de bons soins. Poussées par la soif, et encouragées par leurs attentions mutuelles malgré l’échec d’une tentative de randonu(es), elles espèrent enfin se désaltérer au terme d’un parcours entrecoupé de pauses fiévreuses. Après un énième entracte sexuel, elles compensent leur déception d’eau pure par un débarbouillage sommaire, mais intégral et peu orthodoxe, d’où émergent de déroutants fantasmes insoupçonnés.



[NB : pour rappel et/ou précision, ce récit est une transcription d’échanges épistolaires. Comme rédactrice, j’en assume volontiers les critiques, mais les éventuels éloges sont à partager équitablement avec celle qui est ici prénommée Colette.]






Balade en forêt


Je me suis vautrée dans la fange avec volupté et j’en ai honte. Lorsque Chantal éclate de rire en voyant mon dos boueux, mon sentiment de culpabilité redouble. Je me sens bêtement fautive. Pourquoi lui ai-je demandé de me pisser dessus ? Je ne savais même pas que je pouvais avoir ce fantasme ! Pourquoi l’ai-je suppliée de m’humilier ? Elle ne voulait pas et je l’ai forcée à le faire !


Elle s’amuse à me traiter en gamine dévergondée, et soudain je retombe en enfance. Littéralement ! Je sais pourtant que c’est pour rire qu’elle me gronde, mais la tentation de jouer à la petite fille est trop forte, trop séduisante. Je fais semblant de pleurnicher, je m’expose exprès dans une position indécente. Pire, je l’exagère en ouvrant mes fesses à deux mains. Comme si je voulais la provoquer, alors qu’il y a belle lurette que mon cul n’a plus de secret pour elle.


Quand Chantal me reproche ma chatte embourbée, de lointains souvenirs me reviennent. Une curieuse excitation me saisit, bien différente de toutes celles partagées avec elle. Un désir d’être punie que je n’avais plus éprouvé depuis ma toute jeunesse. Une impression trouble que j’avais oubliée et à laquelle je peux aujourd’hui m’abandonner. Je continue à sniffer lamentablement, mais je suis si ravie que je suis à deux doigts de me trahir.


Le ramonage brutal de ma raie et de ma vulve m’enchante. Je n’ai que ce que je mérite ! J’ai mal, mais c’est bon. Je me plains pour donner le change. La menace de claques sur la minette, c’est encore mieux ! J’en frémis de peur et d’envie. D’envie ? Je dois devenir folle…


Chantal m’accuse de mouiller comme une cochonne. Je ne suis pas sûre qu’elle ait raison, mais c’est bien possible. Et surtout sa question intrusive me ramène à confesse. Ce n’est pas vrai, je ne me suis pas « touchée » (comment aurais-je pu le faire d’ailleurs ?), elle le sait. J’avoue, pourtant. Par défi, par plaisir, pour repousser les limites, ou peut-être pour savoir si je l’emmène dans la même folie qui m’envahit.


Ça a failli, mais ce n’est pas moi, c’est elle qui a prononcé le mot fatidique. Elle en reste interdite autant que moi. Instant suspendu… Silence… Un oiseau jaillit des broussailles. Je m’ébroue. Mes fesses manquent d’échapper à mes mains. Je tourne la tête, je me tords le cou pour regarder Chantal. Elle me fixe, elle attend. Je la devine inquiète d’un jeu qui serait allé trop loin.



Ma voix est mal assurée. Moi aussi j’ai peur. J’ai peur de la choquer, peur qu’elle refuse…


C’est comme si elle respirait à nouveau. Un bref sourire lui vient avant de reprendre son rôle de marâtre. Son ton se fait plus acerbe.



Son regard se porte sur un buisson de ronces avant de revenir sur moi. La lueur de crainte qui passe dans le mien n’est pas feinte.



Je regarde l’endroit qu’elle m’indique. La base en ciment du réservoir est basse, à peine une vingtaine de centimètres. Appuyée là-dessus, c’est pratiquement comme si je tenais mes chevilles avec les mains. Mon pauvre derrière est bien en évidence. J’attends. Des frissons me parcourent. Le froid ? Le désir ? La peur ? La honte ?



Au moins, je suis prévenue. Ce ne sera pas un semblant de fessée… Maintenant, je sais pourquoi je frissonne : appréhension et excitation. Je ne me connaissais pas masochiste !


Chantal s’approche. Elle se penche sur mon cul. Tiens ! Elle le caresse.



Je hoche la tête. Ma voix est pleurnicharde. Enfin, je suppose que c’est comme ça qu’elle doit l’être.



Non, mais, quelle idée de lui dire ça ? Et d’ajouter « très » en plus, comme pour l’empêcher de reculer au dernier…



La première claque me surprend. Elle est plus forte que je ne pensais. La deuxième suit, sur l’autre fesse, un peu moins cinglante. Je retiens ma plainte. La suite arrive, méthodique. La main de Chantal s’abat en cadence. La peau commence à me cuire, un peu plus d’un côté que de l’autre. Je me suis dit que j’allais calculer le nombre de claques, mais j’ai déjà perdu le compte.


Chantal change de place, et de main, sans doute. La fessée reprend, toujours alternée. La chaleur s’équilibre sur les deux fesses. Je la ressens plus forte, et pourtant j’ai moins mal. Elle s’étend dans mon bas-ventre. Je pense à mes lèvres qui doivent ballotter sous les coups. Je crois les sentir se gonfler. J’avais lu que les claques activent la circulation sanguine, j’en ai la confirmation. J’ai le cul en feu et la chatte chaude !


Le rythme diminue, la force aussi. Ma peau des fesses s’en satisfait, mais c’est presque frustrant. Chantal serait-elle fatiguée ? J’aurais bien aimé prolonger l’expérience.




Promenade au bois


J’ai des picotements dans la paume des mains. Et les bras me font mal. Sans compter les ballottements répétés des lolos en liberté. En plus, je ne suis pas ambidextre. Ce qui n’est pas pratique pour claquer équitablement les fesses de Colette. J’ai bien changé de côté et essayé de me servir du bras gauche, mais je suis quand même assez fatiguée pour m’accorder quelques secondes de repos. Le temps aussi de réfléchir à l’enchaînement improbable du jeu équivoque auquel nous nous livrons, elle et moi.


C’est vrai que j’ai été soulagée par la complémentarité de nos fantasmes. Mais en même temps, ce qu’ils dénoncent de nos turpitudes inconscientes réciproques m’inquiète. Je me rassure en me disant qu’il ne s’agit pour l’instant que d’un jeu de rôles, librement consentis de part et d’autre. N’empêche, si de telles pulsions devaient me revenir trop souvent, il faudrait peut-être consulter…


Quand je regarde le postérieur de ma victime – volontaire, d’accord ! –, j’ai de quoi avoir peur de la violence qui se cache en moi. La peau est rouge, presque uniformément. Il y a même des traces rose vif sur l’intérieur fragile des cuisses, où mes doigts se sont égarés au hasard des coups. Il me revient un souvenir d’une situation, ancienne maintenant, qui m’avait révélé une brutalité insoupçonnée. Je suis prête à mettre fin à cet amusement ambigu quand ma complice (ou tentatrice ?) se manifeste.



Je me trompe ou il y a un ton de reproche dans sa voix ? Je décide de sortir de ce trop troublant scénario.



Ben voyons ! Elle en veut vraiment, de sa fessée, cette fille. Apparemment, je n’y ai pas mis assez de force. Et moi qui avais peur de l’avoir martyrisée ! Ce n’est pas possible, elle doit être une habituée de la chose. Je me dis qu’il faudra le lui demander pendant que je passe une jambe par-dessus ses épaules.


En effet, c’est plus pratique. J’ai ses reins devant moi et ses fesses juste à la bonne portée. Par contre, elle a beau être guère plus grande et bien plus fine que moi, je dois écarter au maximum mes cuisses, au grand dam de mes aines, pour avoir les pieds au sol. Du coup, je suis quasiment assise sur son dos. En gros, je la chevauche à l’envers…


Mais ce n’est pas une selle de cuir que j’ai sous la chatte, ce sont les protubérances de sa colonne vertébrale. Je pourrais presque compter les vertèbres avec mon clitoris. C’est d’ailleurs ce qui se passe plus ou moins lorsque je me penche en avant pour reprendre la fessée. Et à chaque claque, le balancement du haut du corps invite mon bassin à frotter sa partie inférieure sur les fameuses protubérances. Ce n’est pas désagréable du tout.


Colette ne dit rien. Je la sens tendue sous moi, frémissante. Ses fesses, au contraire, sont étonnamment décontractées. Elles accueillent sans résistance les secousses les plus rudes. Mes paumes et mes doigts s’en réjouissent. Pourtant, je devine – non, je comprends – qu’elle attend autre chose, qu’elle voudrait que je reprenne aussi mon rôle.



Je continue, donc, à lui tanner le postérieur, puisque ça lui fait si plaisir. D’autant que ça m’en donne aussi. Pas simplement de voir son joli cul virer au carmin, mais parce que mes mouvements précipités activent le frotti-frotta de ma chatte contre ses vertèbres. Je dois me rendre à l’évidence, fesser est jouissif. Serais-je en train de devenir sadique ?


Paradoxalement, en me venant à l’esprit, cette question me fait rire. J’ai dû admettre que j’aimais les femmes, il y a déjà quelques années. Ensuite, j’ai découvert qu’un peu de SM dans les jeux érotiques ne me déplaisait pas ni les relations entre jeunes femmes et dames mûres, je le reconnais. Sinon, je n’aurais pas accepté aussi vite de m’embarquer dans cette situation troublante. Et maintenant… Lesbienne, maso, vieille cochonne, perverse et sado, le tableau est complet !


Tout cela passe très vite dans ma tête. Colette ne comprend pas, bien sûr, les raisons de mon amusement. Elle croit que je vais ajouter une ration supplémentaire de claques.



Sa voix est plus aiguë, tout à coup. Soit elle joue très bien la comédie, soit elle commence à vraiment s’inquiéter de mon attitude. Quoi qu’il en soit, je suis décidée à mettre un terme à ce divertissement. Je sais qu’il y a des limites à ne pas franchir sous peine de se laisser entraîner l’une comme l’autre au-delà du raisonnable. J’essaie de prendre un ton à la fois conciliant et pas trop éloigné de mon personnage supposé.



Elle aussi est à mi-chemin entre le rôle de gamine vicieuse et la camarade de jeux.



Cette fois, c’est Colette qui s’esclaffe. Elle garde sa position humiliante, mais son dos ondule entre mes jambes au rythme de ses éclats de rire. Une autre sorte de frotti-frotta pas moins agréable…



Colette réfléchit un instant à mon affectueuse proposition, le temps pour moi de me dégager de ma position de cavalière lubrique et pour elle de se remettre à la verticale.



Oh oui, je la comprends. Je ressens une sorte de vide, ni honte ni dégoût, mais un vague malaise. Elle a raison. Nous ne devons pas rendre ce fantasme plus bizarre qu’il n’est déjà. Je pourrais le lui dire tout de suite, mais à mon tour je prends mon temps. Le temps de la regarder, nue et svelte devant moi. Un peu grimaçante, à cause des zébrures et des courbatures, mais toujours fraîche et gaie. Qu’est-ce qu’elle bien faite et sympathique, cette fille ! Je lui souris.





Balade en forêt


Prolonger l’expérience… Je n’aurais peut-être pas dû avoir ce désir.


Quand Chantal enfourche mon dos et se remet à claquer à tour de bras mes fesses, j’ai vraiment l’impression de subir une réelle punition. Je l’ai voulue, je voudrais m’y soumettre sans réserve. J’essaie de ne penser qu’au mélange de douleur et de plaisir qui excite mon sexe. Je me concentre, mais je ne peux empêcher mon corps de trembler ni mon esprit de s’inquiéter.


Et si cette femme devenait agressive ? Un coup de folie, ça peut arriver. Si j’avais dépassé les bornes en la provoquant une fois de trop ? Il n’y a guère plus qu’une demi-journée que je la connais, je ne sais d’elle que ce qu’elle m’a dit. Mes pensées s’envolent et s’assombrissent. Ma raison me crie d’arrêter…


En même temps, je trouve cette peur attirante. Elle aiguise ma sensualité. Je ressens une satisfaction honteuse de ma soumission. Elle accroît ma lubricité. J’en viens à désirer que les mains qui me battent s’emparent de ma chatte. J’en viens à espérer que celle qui me fesse me branle. Je voudrais jouir de ses doigts.


Je m’effraie de la dérive de mes émotions. Je refuse d’en chercher les causes. Je crains de découvrir ce que je n’ai pas envie de savoir. Je repousse ce qui se révèle en moi…


Le rire de Chantal me glace. Les barrières tombent. Je m’exclame malgré moi. Je supplie.


Le silence m’angoisse. La question me déroute. Je réponds machinalement. L’explication me surprend et me dégrise. Mon soulagement s’exprime dans un rire nerveux.


Dieu qu’il est bon de revenir sur terre ! Qu’il est rassurant d’entendre sa voix enjouée. Qu’il est réconfortant de reprendre nos plaisanteries amicales. Et de retrouver nos batifolages coquins ! Sur l’instant j’ai envie de l’embrasser, pas de jouir.


Chantal est gentille, mais… mes reins sont engourdis, mes fesses brûlent et ma chatte est assagie ! Je ne veux pas la vexer. Je lui réponds aussi délicatement que possible en frictionnant mon dos. Mes doigts s’imprègnent d’un mélange onctueux de sueur et de mouille. En passant mes mains plus bas, je lui trouve des vertus apaisantes.


Je suis heureuse qu’elle me comprenne. Elle semble éprouver les mêmes réticences que moi à passer de cette fessée troublante à une masturbation qui le serait encore plus. Il nous faut prendre du recul, laisser retomber la tension. Elle le pense comme moi, elle est redevenue l’affectueuse complice de notre escapade. Et puis, j’aime la façon dont elle me regarde…


C’est avec reconnaissance que je lui confie à nouveau mes fesses, pour les soigner, cette fois.



Je me remets le derrière en l’air pendant qu’elle récupère la gourde sous le robinet de la cuve. Le froid tout relatif de l’eau est une grâce pour ma peau irritée. Elle en use avec parcimonie pour ne pas épuiser trop vite le contenu. Ses doigts attentionnés étalent le liquide bienfaiteur sur les endroits les plus cuisants. Leurs douces cajoleries apportent de la sensualité à cet apaisement. J’en soupire de bonheur.


Peu à peu la douleur s’atténue et le bien-être renaît. Je sens contre moi la hanche ronde de Chantal. J’enlace sa taille pour la tenir plus étroitement. Elle me caresse tendrement les cheveux. J’appuie ma joue sur sa croupe accueillante. Je retrouve le parfum enivrant de sa peau tiède. J’embrasse amoureusement la naissance de sa fesse. Elle se penche avec un petit gloussement.



Elle ne répond pas, ou plutôt ses gestes répondent à sa place. Une main continue à me masser, l’autre vient soutenir mon buste. Je sens une langue courir sur ma colonne. Je frémis tandis que Chantal lèche consciencieusement, à petites lapées taquines, les traces humides qu’elle a laissées. Mais ses mouvements l’ont obligée à se tourner. Ma bouche a glissé de sa fesse à son aine. L’odeur de son sexe revient me titiller les narines.


C’en est trop ! Je me relève et me colle à elle. Je l’étreins. Je me frotte à son ventre. Je me soude à ses seins. Je presse ses fesses. J’attire sa nuque. Je veux sa bouche. Toute l’excitation qui m’avait abandonnée me reprend et m’embrase. Je veux l’embrasser, la baiser partout, ses lèvres, ses joues, ses yeux, ses épaules, ses tétons, son nombril, sa touffe, ses cuisses, son sexe.


Je glisse à ses pieds. Je remonte vers sa poitrine. Je vais, je viens. Je parcours tout son corps pulpeux. Je lèche. Je tète. J’aspire. J’en perds le souffle. Elle rit, elle est heureuse. Elle me rend mes caresses, sans hâte, posément, affectueusement. Je chavire. Je suis toute molle dans ses bras. Son regard se rive au mien.



Je l’entoure de mes bras. Je lui fais de petits bisous dans le cou. Je la câline. Je presse ses fesses. Je passe mes mains sur ses seins. Je les suce. Mes doigts descendent entre nos ventres. J’effleure son pubis. J’ébouriffe ses poils. Mon index glisse entre ses lèvres.



Sa main rejoint la mienne, se plaque sur ma chatte. Mes doigts s’agitent sur la sienne. Le bras libre de l’une enlace le dos de l’autre. Nos seins s’épousent et s’écrasent. Nos bouches se trouvent et s’entrouvrent. J’aspire sa langue. Je lui donne la mienne. Nous nous pénétrons ensemble. Je suis aux anges.




Promenade au bois


J’ai promis à Colette d’être très douce lorsqu’elle m’a présenté ses fesses. Elles sont brûlantes, les pauvres, et je me reproche mon irresponsabilité. Je les caresse du bout des doigts en étalant l’eau de la gourde. Je mets tout mon cœur à réparer les dégâts que j’ai causés. La douleur physique passera vite, les rougeurs commencent à s’estomper. Mais je ne voudrais pas que ce moment d’inconscience brise notre amitié.


Je me concentre pour prodiguer mes soins de façon aussi neutre que possible, au point d’en oublier les frémissements de désir qui m’avaient titillée. Le geste soudain de Colette pour se serrer affectueusement contre moi me réchauffe l’âme et les sens. C’est comme si ma poitrine se libérait d’un grand poids et qu’elle s’emplisse d’un surcroît de tendresse.


En me penchant pour lui dire combien j’en suis heureuse, je vois sur son dos les traces de ma folie encore humides. Elle me taquine pour ça et je n’ai qu’un moyen pour lui prouver ma bonne volonté. Je l’enlace à mon tour et je lèche avec plaisir ce mélange âcre de cyprine et de transpiration. Plus de sueur à elle que de mouille à moi, d’ailleurs, mais je m’en fiche, je trouve le goût délicieux.


Sa réaction me transporte, au propre presque autant qu’au figuré. Elle me couvre de baisers et de caresses. J’en ris de joie pour ne pas en pleurer de bonheur. Elle m’aime. Colette m’aime, ou c’est tout comme. Elle me le dit, elle ne veut pas me quitter, pas plus que moi je n’ai envie que nous nous séparions.


Tant pis pour l’heure qui s’avance. Tant pis pour le soleil qui se couche. Tant mieux, au contraire ! La nature est silencieuse. Nous sommes seules. J’aimerais me dédoubler pour contempler à loisir le tableau de nos deux corps nus, enlacés sur ce promontoire, baignés par la lumière rose du couchant, tendus dans un même désir.


Elle n’a pas beaucoup à insister pour que je réponde à ses tendres sollicitations et que nous partagions le même orgasme.




Balade en forêt


Une brise légère nous enveloppe, toujours serrées l’une contre l’autre. J’ai encore sur les lèvres le soupir de jouissance de Chantal. J’ai cherché l’amour dans ses yeux en lui offrant mon propre plaisir. Je crois l’avoir trouvé. Je l’espère. Est-ce la peur de me tromper ou la fraîcheur de l’air qui me fait trembler ? Je pose la tête sur son épaule. Elle m’étreint plus fort.



C’est presque un mensonge, mais je n’ose pas lui avouer toutes les raisons de mes frissons. Elle me frictionne gentiment le dos et me quitte avec un bisou léger sur les lèvres. J’en reste vaguement désappointée, mais c’est pour aller fouiller dans son sac. Tiens, je l’avais oublié celui-là.



Je me retiens de lui répondre « oui maman » en voyant l’espèce de chiffon qu’elle me tend. L’aspect lamentable de la chose me fait rire.



Je pensais lui avoir cloué le bec, mais ma Chantal ne s’avoue pas vaincue.



Réponse implacablement logique, je ne peux que l’avouer ! Mais moi, que pourrais-je lui donner en échange, à part mon… amour ?


Et zut ! Je crois bien que je viens de le lui déclarer.



À suivre