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Temps de lecture estimé : 23 mn
27/02/22
Résumé:  Les trois marraines changent de style. Leur décision prise, Chantal s’apprête à parachever l’initiation de ses filleules. Mais d’autres sources d’agrément peuvent parfois se présenter.
Critères:  fff fplusag jeunes magasin essayage voir exhib noculotte lingerie caresses nopéné -lesbos
Auteur : Dyonisia  (Rêves et autofictions… souvenirs et confidences…)      Envoi mini-message

Série : Les Marraines

Chapitre 09 / 11
Jeux de mains

Résumé des épisodes précédents :

Deux jeunes femmes et leurs filles se rencontrent sur une plage naturiste. Elles sympathisent assez pour que Chantal héberge Julia. De confidences intimes en gestes sans tabou, elles s’engagent dans une relation d’amitié amoureuse de longue durée et sont adoptées comme marraines par leurs filles, Brigitte et Sandra pour l’une, Marion pour l’autre.

Cinq ou six ans après le début de cette idylle, Chantal fait connaissance avec Christine dans une salle de sport. Leur attirance mutuelle les rapproche de séance en séance. Dénuée dès l’abord de pudeurs, leur romance platonique évolue dans le même sens que les liens qui unissent Chantal et Julia.

Le rêve d’un triangle amoureux et l’espoir que la sororité de Brigitte, Marion et Sandra accueille Babette, fille de Christine, se réalisent lors d’une réunion où chacune note ses doutes et ses joies, ses impressions et ses émois dans un journal dont elles partagent la rédaction et la lecture.

Leurs ébats nocturnes, cachés, mais peu discrets, émoustillent les jeunes filles qui intriguent pour retourner sur la plage naturiste où naquit l’aventure. Chantal et Julia s’y dévouent pour enseigner à Babette les bienfaits d’un massage à l’ambre solaire, tandis que la troisième fait de même avec leurs filles. Cette pédagogie appliquée suscite l’intérêt de deux voisines de plage, Ginette et Stéphanie, qui ont l’obligeance d’aider Christine à dissiper ses tensions et se joignent ensuite à ses amies pour la soirée.



Mea culpa


Six mois depuis le précédent épisode de cette série. Celui-ci était pourtant prêt à son heure.

Il n’attendait qu’une dernière lecture pour être proposé.

Les contingences de la vie quotidienne et les aléas du cœur ont retardé l’envoi.

Si quelqu’un ou quelqu’une s’impatientait de connaître la suite des Marraines, je sollicite modestement son indulgence.








Journal de Chantal


Un jour de la mi-juillet :

Je suis seule. Les filles baguenaudent à la Fête votive.


Julia est repartie dans les Landes. Brigitte et Sandra sont avec elle pour quinze jours, jusqu’à la fin de ses congés. Je les rejoindrai ensuite pour une bonne semaine, le temps de profiter en famille des plages qu’elles m’ont assuré avoir d’ici là explorées dans le détail.


Christine est chez elle. Elle n’a pu rester longtemps chez moi, des dossiers à terminer pendant la période calme des vacances. J’ai gardé Babette qui tient compagnie à Marion. De fait, ce sont elles qui l’ont souhaité, pour mieux se connaître (d’après leurs dires).


Petit moment de nostalgie, que je meuble en reprenant le fil de ce journal. Cette idée de Julia n’est finalement pas si bête. Je m’y suis pliée pour lui faire plaisir – nous ne devions le tenir que pendant notre rencontre à trois – et je vais maintenant le poursuivre, comme le font mes amoureuses. Cela nous permet de fixer nos souvenirs autant que de les revivre et de nous offrir l’une aux autres notre âme aussi nue que notre corps. L’exhibition absolue… ou l’amour, comme on voudra !


Il est vrai qu’à ce jour, nous n’avons plus rien à nous cacher et nous partageons une totale sincérité. Mais toute personne évolue et nous souhaitons conserver l’harmonie de nos relations, ad vitam æternam si possible.


Nous avons beaucoup discuté, la veille du départ de Julia. Ginette et Stéphanie avaient proposé aux filles une balade à cheval, et nous, tranquillement installées au club house avec Christine, nous avons passé en revue les évènements de la plage et des chambres.


Nous ne sommes pas dupes, les limites dont nous avions convenu ce fameux après-midi n’ont guère tenu. Sans la rencontre, presque fortuite, quoiqu’intime, de Christine et de nos amies cavalières, qui sait ce qu’il se serait passé le soir ? La virée nocturne dans le plus coté des villages de la Côte a opportunément dévié les pensées érotiques de nos filles. La fatigue aidant, elles n’avaient plus qu’une idée en rentrant, celle d’aller dormir.


Quant à nous, malgré l’heure tardive, la partie de baise éhontée avec Ginette et Stéphanie fut le meilleur des remèdes à nos pulsions lubriques comme aux tourments de notre conscience. La nuit porte conseil, dit-on. Celle-là nous apporta l’assouvissement du corps et la mise à distance des questionnements de l’esprit. Au matin, les tensions de l’une et les culpabilités de l’autre s’étaient apaisées. La visite des écuries qui suivit acheva de dissiper les lascivités juvéniles : quelle pure jeune fille n’est pas irrésistiblement attirée par la gent équine ?


La tentation couvait, pourtant, et nous avons bien failli y succomber deux jours plus tard. Les trésors de rouerie déployés par nos filles pour aboutir à leurs fins ont fini par payer. À force d’insistance et de cajoleries, elles ont obtenu de modifier la répartition des chambres. « Juste une nuit, pour voir », ont-elles plaidé. Pour leur faire plaisir, Christine a accepté de dormir dans le lit de Sandra et Julia dans celui de Brigitte, avec les occupantes titulaires, bien sûr ! Je me suis donc retrouvée dans le mien entre Marion et Babette.


Heureusement, la chaleur caniculaire a vite fourni une échappatoire aux câlins trop étroits. La sueur moite qui en résultait fut l’excellent prétexte de se limiter à quelques caresses, tendres et sans pruderie, certes, mais sans dépasser les bornes d’une douce affection. La déception de ses instigatrices nous évita de renouveler l’expérience.


Nous ne pouvons néanmoins ignorer que le besoin d’une sexualité accomplie taraude nos progénitures respectives. Ne pas le reconnaître serait presque assurément les pousser dans les bras du premier charmeur qui se présenterait. Mieux vaut qu’elles expriment leur libido avec une personne de confiance, leur marraine en l’occurrence. Nous sommes toutes les trois d’accord là-dessus. J’ai donné ma bénédiction à Julia, elle et Christine m’ont donné la leur.


Et me voilà, nue sur mon lit, la porte de ma chambre ouverte, attendant le retour de Marion et de Babette, disposée à leur offrir en cadeau mon corps et mes connaissances. Ce soir, demain, plus tard, ou non, qu’importe, je suis prête. Ce sont elles qui décideront.



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Journal de Christine


Mi-juillet (le 15 ou le 16) :

J’appelle Chantal en rentrant, je suis impatiente d’avoir des nouvelles. Mon coup de téléphone la surprend en pleine récréation : elle passe le temps en attendant le retour de ses filleules. Nous rions toutes les deux d’avoir interrompu sa branlette. Je lui propose de la reprendre et de l’accompagner. Ce serait encore mieux avec ces visiophones qu’on nous annonce !


Il n’y a que trois ou quatre jours que j’ai laissé Babette chez elle, mais, de ce qu’elle me dit, il semble que l’amitié entre Marion et ma fille soit passée d’affectueuse à fusionnelle. Elles ne se quittent plus, même pour faire pipi, et laissent intentionnellement les portes ouvertes, quelles que soient leurs occupations. Elles ne consentent à se couvrir que pour sortir et ne se cachent pas pour s’embrasser. Chantal les a surprises plusieurs fois à se caresser. L’inverse s’est produit aussi, m’avoue-t-elle.


Je sais qu’elle n’a pas provoqué cela, non plus qu’elle s’en est offusquée. Nous avons convenu qu’il n’y avait aucune raison de dissimuler à toute force un plaisir naturel. J’éprouve cependant un sentiment bizarre en imaginant ma fille regarder se masturber mon amante. Je le lui dis, elle me répond ressentir le même trouble en pensant à ses filles et Julia.


Nous préférons ne pas trop épiloguer sur cette question, pour l’instant tout au moins. D’après Chantal, il est probable que le grand moment soit proche, ce soir peut-être. Si c’est le cas, je suis sûre qu’elle assumera son rôle de marraine avec la plus grande délicatesse, et que Julia et moi partagerons ses impressions dès demain.


Je la quitte sur cette promesse. Mon esprit vagabonde sur les images de ces corps que je connais bien et qui vont bientôt se mêler.



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Journal de Chantal


Le lendemain :

Il ne s’est rien passé ! Les filles sont revenues en coup de vent pour me tirer de mes rêveries et me traîner sous la douche. Motif : elles veulent que je les chaperonne au Bal des Pompiers.


Vêtue, si l’on peut dire, d’un tablier, je prépare un en-cas en vitesse pendant qu’elles se douchent à leur tour. La tenue de sortie imposée est minimale : sandales et robe légère. Rien d’autre ! Drôle de sensation de danser en sachant n’avoir qu’un fin tissu sur sa peau nue. Je suis bien obligée d’accepter quelques invitations. Chaque fois que je croise le regard de Babette ou de Marion, je devine l’amusement dans leurs yeux.


L’orage met fin à la fête. Nous rentrons assez tôt, vers une heure. Elles sont gaies, je suis émoustillée. Mes cavaliers se sont rendu compte de la minceur du vêtement. Ils sont restés courtois, mais leurs mains m’ont troublée. Je ne suis peut-être pas une vraie lesbienne… Les filles s’en sont donné à cœur joie, elles tombent de sommeil et vont se coucher directement. Moi aussi.


Le coup de fil de Julia me réveille aux aurores – vers dix heures – pour m’annoncer son idée géniale. Elle a ouvert un espace personnel sur une messagerie de rencontre. Elle me donne son mot de passe qu’elle a déjà communiqué à Christine (je n’ai pas répondu à son premier appel, précise-t-elle). Chacune de nous pourra ainsi écrire ce que les deux autres pourront lire. Plus besoin de se répéter par lettres ou par téléphone, plus besoin d’attendre, c’est direct, instantané, et discret. Génial, en effet !


Je suis moins emballée par le pseudo qu’elle a choisi : « Marraine ». J’ai peur qu’il attire des pervers boutonneux ou des vierges en folie mystique… Mais il plaît à Christine. À deux contre une, je m’incline.



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Forum Marraine : Chantal


J’inaugure ma participation à la mise en commun de nos émotions. Mes amours, voici mon premier partage de mes troubles et de mes plaisirs.


Aujourd’hui, après la pluie, le temps est au mistral. Plutôt que de bouffer du sable à la plage, je préfère emmener mes filleules magasiner. Nous trouverons bien quelques mignonnes lingeries adaptées à la morphologie intime de chacune, et peut-être la petite robe ou le joli ensemble qui nous conviendra. Pas de nudisme donc, mais le plaisir de s’admirer en se prodiguant de précieux conseils réciproques. Il faut se sentir belle pour séduire, et coquine aussi, bien sûr.


Direction le centre commercial. Dans la voiture, l’ambiance est à la gaîté. J’ai insisté pour ne porter que des tenues rapides à enlever, et des sous-vêtements propres. Ces demoiselles n’en portent plus que rarement, et elles ont tendance à les faire durer… Les bavardages cessent quand nous passons devant l’Espace Biogena, Santé, Sport & Bien-être (si, si !).



Aubade, Lejaby, Chantelle, Audace et autres, la boutique présente des collections d’adorables ensembles à vous faire tourner la tête. Il y en a pour tous les goûts, tous les styles et tous les âges, ou presque, somptueusement mis en valeur sur une profusion de mannequins. Et c’est là que le bât blesse : comparer les formes idéales de ces avatars de déesses avec la réalité de votre pauvre personne vous plonge dans le doute d’oser porter ces merveilles de lingeries…


Il nous faut donc faire effort pour choisir, mais la décision de casser la tirelire étant prise, ledit effort s’avère au bout du compte vite oublié. Marion d’ailleurs n’a guère d’hésitation pour repérer trois ou quatre babioles fleuries l’assurant d’exalter son modeste 85 A. Babette, qui n’a pas les préjugés de sa mère contre le soutien-gorge, lorgne vers un superbe coordonné au look ravageur. Ma moue dubitative sur le prix l’incite à se rabattre sagement sur des modèles moins dispendieux, dont un balconnet du plus bel effet.


Quant à moi, je balance longtemps avant de jeter mon dévolu sur une poignée de slips pastel aptes à mouler mon 42, assortis de hauts dans les mêmes tons et munis, hélas, des baleines nécessaires à entretenir l’illusion d’un 90 D triomphant. Mon projet en l’occurrence serait de sélectionner deux ou trois de chaque dont les couleurs s’harmoniseraient afin d’alterner les uns et les autres sans problème. Je compte sur le coup d’œil averti de mes filleules pour guider ma décision.


Mes prévisions d’emplettes en main, je rejoins mes jeunes compagnes qui piaffent d’impatience devant les cabines d’essayage pourtant vides.



Même d’espace confortable, les cabines laissent rarement la place à plus de deux personnes. Les fesses de Marion gonflent et agitent le rideau entrouvert tandis que je commence à me dévêtir. Ces mouvements inhabituels inquiètent une vendeuse.



Ayant ainsi annihilé toute velléité de refus, elle m’adresse un sourire satisfait en réajustant le rideau sur une cliente en culotte et l’autre en sous-vêtements, lesquelles s’emploient aussitôt à jouer les transformistes. Dans l’empressement joyeux qui nous pousse à permuter soutiens-gorge et culottes, pour trouver le modèle idéal ou les tons les plus harmonieux, je reste attentive aux discussions qui nous parviennent de l’autre scène d’essayage.


Il apparaît que la vendeuse prend à cœur son rôle de conseillère sans se formaliser des atermoiements de sa jeune pratique qui multiplie les allers-retours d’un ensemble à l’autre et finit par regretter amèrement que la présence de son propre slip l’empêche de se faire une idée exacte d’un nouveau.



J’échange un regard étonné avec Babette, mais un petit rire retenu nous indique que ma plus jeune filleule se complaît dans l’impudeur. Un discret compliment sur ses fesses nous le confirme. Après tout, elle n’a pas tort. Si une telle facilité est offerte par la boutique, il serait bête de s’en priver. Ni une, ni deux, je me débarrasse de ma culotte en réclamant le même privilège.



L’obligeante commise écarte notre rideau pour me tendre les objets demandés et accorder un sourire bienveillant à la silhouette à moitié dénudée de Babette, tandis qu’un regard indulgent enveloppe ma nudité. Dans la cabine d’en face qu’elle a négligé de clore, j’aperçois une Marion ravie d’enfiler, pour la énième fois sans doute, un brésilien à fleurs rouge et jaune. Elle avoue son indécision entre celui-ci et l’autre, à fleurs jaune et rouge, ou alors, peut-être, celui-là, si mignon, avec ses roses. C’est dire si le choix est crucial !



Je la rassure sur le même ton pour être simultanément démentie par Marion qui déchire le frêle chiffon de papier dans sa hâte à changer de motif floral. Quelques moqueries amicales et plusieurs réessayages plus tard, le modèle aux roses dont les boutons ornent judicieusement trois endroits précis gagne enfin son adhésion. Le soulagement général est perceptible.


Babette, quant à elle, s’est fixée sur le balconnet, non sans avoir sollicité moult avis sur la décence de ses pamplemousses dans des corbeilles qui en cachent à peine les bouts. Mais la qualité notoire de la marque éloigne toute crainte d’une évasion intempestive de téton, lui est-il garanti avec un rien d’agacement assorti d’une considération flatteuse sur sa poitrine.



Le slip en question tient plus d’une ficelle que d’une culotte, mais il est en effet parfaitement assorti au soutien-gorge. Babette craque, évidemment, pour cette affriolante lingerie bien que ses lèvres en débordent un peu malgré le fin papier qui les enveloppe. Je ne pense pas être seule à l’avoir remarqué…


Pour ma part, j’ai jeté mon dévolu sur deux coordonnés dont les tons me conviennent et je m’apprête à donner le signal du rhabillage lorsque Marion nous interpelle timidement.



J’acquiesce d’un air innocent qui ne la trompe pas.



Pourquoi pas, si c’est juste pour voir, me dis-je. Je n’ai pas plutôt accepté qu’elle s’éclipse, me laissant seule à considérer notre Marion déjà cul nu se glisser ravie dans son brésilien fleuri et ma Babette hésiter à l’imiter. Après tout, ce qui est permis pour elles l’est a fortiori pour moi. Je jette aux orties la protection pour retrouver avec délices la douceur d’un léger coton sur ma chatte. Mon exemple encourage l’indécise qui enfile à même le minou son microdessous et découvre alors que mini ne rime que rarement avec confort.


Je ne suis pas loin de partager sa déception. Si les bordures de son slip s’incrustent dans ses lèvres, le voile du mien se révèle d’une coquine transparence. Le miroir me renvoie l’ombre de ma touffe et le dessin de mes formes intimes aussi précisément que si rien ne les couvrait. La bienséance commanderait de renoncer à ces achats, mais quel prétexte invoquer à ce stade ? Il est déjà trop tard pour en chercher un, la vendeuse est de retour.


Elle porte précautionneusement deux sachets en papier de soie et affiche un air radieux malgré les excuses qu’elle sollicite pour son retard.



Tout en parlant, elle promène sur nous un œil averti, qui approuve la silhouette de Marion, me soupèse d’une acuité à me faire rougir et s’arrête sur Babette.



Son sourire m’adresse plus qu’un remerciement de convenance lorsqu’elle s’agenouille devant Babette trop saisie pour refuser l’aide qu’on lui propose ni les doigts agiles qui écartent avec délicatesse le nylon du sexe. Un rapide mouvement tend à la fois le tissu sur les lèvres et force celles-ci à se nicher en place. C’est précis et professionnel. Le geste de la paume, couvrant la motte pour éviter tout faux pli, suit de façon si naturelle que le frisson de celle qui en bénéficie semble incongru.



Babette n’ose pas récuser l’aimable proposition que lui offre un visage affable à hauteur de ses cuisses. Elle avance entre ses jambes une main incertaine, provoquant une ombre de réprobation dans les yeux qui l’observent. Je devine le conseil qu’une réserve de bon aloi retient de formuler.



Difficile de refuser de se prêter à l’exercice lorsque d’aussi douces pressions vous y incitent, surtout en présence de sa jeune amie de cœur. Babette se résigne sous l’œil amusé de Marion, mais elle force sa pudeur avec une impulsivité qui fait se récrier son instructrice.



Plus respectueuse de la lingerie qu’elle abaisse que de la chatoune qu’elle découvre, Nadine – puisque Nadine il y a – met à nu Babette d’une main experte. Puis, après une brève excuse qui n’attend pas de réponse, elle poursuit sa démonstration.



Les sentiments contradictoires qu’éprouve Babette se lisent sur ses joues. Stupeur, gêne, désir, honte et excitation se succèdent et se mêlent. Elle ne sait lequel l’emporte, ni quels mots dire ni quelle attitude adopter. Elle me regarde, bouche bée. Je lui souris.



Nadine accompagne sa dernière remarque d’un regard explicite sur mon pubis au cas où je n’aurais pas compris qu’elle m’est destinée. Je l’accepte d’un hochement de tête contrit et je change de sujet au plus vite.



Elle est debout à moitié nue dans le couloir entre les cabines, bien visible depuis les rayons de la boutique, mais ne semble pas s’en préoccuper, trop intéressée par le spectacle qui l’attire.



Babette jette un regard désolé sur notre demi-cercle avant de détourner la tête en descendant sa mini culotte. Un filet ténu s’étire et luit brièvement dans la lumière indiscrète du salon d’essayage. Une légère brillance souligne les fines nymphes roses de la petite figue exposée.



La pointe de jalousie qui assombrissait le visage de Marion s’évanouit comme par magie. Je la serre affectueusement contre moi en caressant le bras dont elle m’entoure.



Sans m’attarder à fournir d’explications aux interrogations légitimes que doit se poser notre avenante vendeuse, j’attire son attention sur les efforts de Babette pour mettre en pratique ses conseils. Une activité qui témoigne d’une concentration louable et méritoire sans paraître constituer une corvée à voir les multiples reprises du geste. Pour le maîtriser à la perfection, probablement…



Le ton est presque convaincant. Les filles se demandent si c’est du lard ou du cochon et Marion se voit déjà abandonnée. Elle proteste qu’il faudrait les prendre ensemble parce qu’elles ne se quittent pas. Nous rions de bon cœur tandis qu’elle nous jette un regard noir. Babette, elle, est songeuse.



Les deux froufrous qu’elle tire de leurs sachets sont vraiment superbes. Le soutien-gorge et le slip ne sont qu’ajours de dentelles. Dentelles industrielles, certes, mais si artistiquement montées et aboutées qu’aucun point ne semble les maintenir dans leur coupe. Pas la moindre doublure, fût-ce le plus léger voile ou une simple évocation de gousset, n’en ternit la parure. Je m’extasie en détaillant ces merveilles qui, où que je passe mes mains, les laissent comme nues, à peine couvertes d’arabesques ténues pareilles à d’éphémères tatouages beige rosé.


À côté de moi, Nadine triomphe et soupire à la fois.



Que faire ? Je cède à la tentation. Je n’y résiste pas longtemps, pour dire vrai. Nadine s’offre obligeamment pour dégrafer l’attache du soutien-gorge. Elle ne va pas jusqu’à baisser la culotte pendant que je dégage mes seins, mais elle ne se détourne pas quand je l’enlève. Rester nue devant mes filleules ne me gêne pas. C’est plus embarrassant face à cette jeune vendeuse qui plie avec soin les sous-vêtements que je viens de quitter. J’espère ne pas y avoir laissé de traces révélatrices…



Toujours tout sourire, elle me tend maintenant le soutien-gorge en dentelles. Je me demande en l’enfilant comment mes doudounes sauront s’accommoder de ces bonnets arachnéens, et le souci me rend maladroite. Babette déjà débarrassée de son balconnet vient à mon secours pour l’agrafer dans mon dos. Mes seins sont comprimés, je m’escrime à les ranger en bonne place jusqu’à ce que Nadine m’y aide. De ses doigts légers, elle soulève ici, comprime là, ajuste ailleurs, discipline en douceur un téton récalcitrant, et règle enfin les fines bretelles…


Miracle ! Ma poitrine est soutenue comme jamais. Sa lourdeur s’est envolée sans la moindre pression qui la contraigne. C’est comme si j’étais nue, mais en mieux. Incroyable qu’un aussi aérien entrelacs de guipures vous maintienne à ce point. Mon reflet dans le miroir me le confirme, c’est presque une poitrine de jeune fille. J’en rougirais de bonheur. Par contre, on voit tout, globes et mamelons. À peine, pour suggérer un semblant de décence, peau, aréoles et pointes sont-elles sublimées par les dessins qui semblent s’y imprimer. On les dirait tracés par un pinceau d’aquarelle.


Près de moi, Nadine contemple aussi mon image. Sa satisfaction est communicative. Enfin, elle le serait nonobstant l’incongruité du buisson qui me fait honte. Je ne peux m’empêcher d’y porter la main pour tenter de le masquer. Son absence serait en effet plus adaptée à l’élégance du buste. Apparemment, je ne suis pas seule à le penser.



Le linge du bas est à l’avenant de celui du haut. J’hésite à glisser mes jambes dans ce filet improbable de peur de le déchirer. Nadine à genoux me propose l’assistance de son épaule en guidant tour à tour mes pieds. Je n’ose tirer trop fort sur les dentelles. Elle lève les yeux pour suivre l’ascension prudente de mes mains, son regard est engageant. Je m’enhardis en arrivant aux cuisses. Pas un cil ne bouge lorsqu’elle fixe ma chatte. Bizarrement, malgré la présence de mes filleules quasi nues, je n’ai aucun scrupule à la laisser scruter mes formes débordantes. C’est de réussir à les enfermer sans accident qui me préoccupe.



L’intonation est neutre, le geste est naturel. J’acquiesce à l’une, je m’abandonne à l’autre. Je réfrène les frémissements qui me traversent. Mais je ne peux dissimuler le frisson que causent ses doigts en évitant le froissement de mes nymphes. Peut-être s’attarde-t-elle trop à les disposer à plat ? Je ne sais pas, je ne veux pas savoir si son impassibilité est feinte ou non. Je lui fais confiance, et c’est agréable…



(Oh si ! Je le suis même avant de me voir dans le miroir. Pas forcément pour l’esthétique…)


Disons-le tout net, le résultat est au-dessus de mes attentes : j’ai peine à me reconnaître dans mon image. Complétant la poitrine avantageuse, la culotte – si l’on peut l’appeler ainsi – est minuscule. Ma touffe étirée vers le haut en dépasse, ornement qui dénote, hélas ! Mais la vulve ainsi dégagée se décore des arabesques qui répondent à celles des bonnets et semblent s’inscrire directement sur les grandes et les petites lèvres mises en évidence. Comme un tatouage ton sur ton, chair sur chair.


Je me tourne. L’envers vaut l’endroit, mes fesses se parent aussi de ténus dessins. Je me penche. J’entraperçois l’effet quand la dentelle se tend. Hum, une raie glabre s’impose. Je me mire à nouveau de face. C’est indiscutablement beau, superbement élégant, terriblement indécent, extrêmement excitant et remarquablement confortable.


Je m’admire sans complexe. Babette et Marion sont captivées aussi. Leurs yeux font la navette de ma personne à son reflet. Elles en oublient de se couvrir décemment. Nadine se rengorge, elle était certaine de son succès. Elle mérite que je la félicite, sans sa perspicacité, je n’aurais jamais connu un tel ravissement.



Mon piédestal s’effondre. Ce n’est pas ce que ses excuses sous-entendent sur nos relations de soi-disant tante à soi-disant nièces qui me déstabilise, c’est de réaliser que j’ai complètement zappé la plus élémentaire mesure d’hygiène.



Son rire clair entraîne le mien.



Évidemment, vu les démarques qu’elle me montre sur les sachets, une opportunité pareille ne se refuse pas. L’aubaine emporte ma décision. Mais avais-je besoin de ce prétexte ? J’ai la franchise de lui avouer que non.



(Oui, il est vrai que je pourrais déposer le soutien-gorge sur le tabouret, mais il risquerait de tomber sur la moquette et il est si plaisant d’être déculottée par des mains expertes…)



Marion et Babette ont distraitement suivi notre conversation en se rhabillant, mais ce dernier échange éveille leur intérêt. Je n’ai pas de mal à deviner la suite. Pour autant, j’aimerais bien ne plus être la seule qui reste nue.



Elle finit de remballer délicatement mes précieuses emplettes, puis se retourne comme saisie d’une inspiration.



Son rire clair tinte à nouveau et couvre mes remerciements. Les filles sont ravies. Elles l’embrasseraient si je ne les rappelais à un peu de tenue. J’ai l’impression que Nadine en est presque déçue.


De toute manière, elles se rattrapent sur moi devant la caisse. Leur double embrassade fougueuse et débridée de mes joues déclenche un début d’émeute autour de nous, une série d’exclamations amusées, tout au moins. Ma carte bleue en prend un petit coup, mais je suis aussi heureuse de leur offrir les dessous qu’elles ont choisis que satisfaite de la pertinence de mes achats. Le charme de la vendeuse n’est pas étranger à mon humeur joyeuse, les idées que suggère sa généreuse proposition non plus.



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[Voilà, les copines, je vous écrirai la suite demain. Là, je suis trop fatiguée. Vos filles sont adorables, elles m’ont rendue heureuse. Elles sont allées dormir toutes lasses et toutes contentes. Pardonnez-moi de vous embrasser la bouche encore mouillée, et surtout, ne soyez pas sages ! Je vous aime.]



À suivre