n° 20932 | Fiche technique | 34925 caractères | 34925Temps de lecture estimé : 20 mn | 28/05/22 |
Résumé: Un bandeau rend les deux acteurs à égalité des sens. Chantal aveuglée découvre alors un autre homme et la situation se complique. Les rapports avec son époux s’affirment difficiles au regard de l’implication sentimentale de la jeune femme. | ||||
Critères: h fh hplusag extracon handicap fsoumise hdomine humilié(e) cérébral noculotte fmast hmast caresses fellation hdanus yeuxbandés confession -dominatio | ||||
Auteur : Effrontee (Aime à raconter mes fantasmes et vécus de libertin) Envoi mini-message |
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Résumé des épisodes précédents :
Chantal bourgeoise bien dans sa vie est amenée à faire la lecture à un homme âgé malvoyant. Très vite troublée par l’handicap du vieil homme, elle se prend au jeu de libérer sa libido. Les séances sont détournées de leur objectif et deviennent prétexte à abandonner toute retenue pour se livrer à la débauche lubrique
Avant de placer le foulard, mon « auditeur malvoyant » a d’abord palpé les contours de mon visage, de ma tête, de mes cheveux pour choisir l’endroit parfait où nouer ce bandeau et le serrer fermement pour s’assurer que je ne pourrai rien voir. Ses gestes délicats me donnent la chair de poule.
Privée de la vue, j’ai d’abord paniqué. Puis lentement cette situation m’est devenue supportable puis agréable. Je prends cela comme une considération de sa part pour ma personne. Un lien se crée qui n’a rien à envier aux sentiments que je peux ressentir pour mon époux alors que je ne connais pas vraiment cet homme qui, quelques instants plus tôt, avait serré ma gorge à me faire bouillir le cerveau.
Et s’il était sado-maso ? Pas du tout ma tasse de thé ! Pourtant, malgré tout, je lui reste soumise et je me sens prête à m’abandonner entièrement à lui. Je ne me reconnais plus.
Il se glisse devant moi. Adossée au fauteuil, comme lui je suis nue, et sans voir, je me sens encore plus nue. Bien sûr, lui non plus ne peut me voir, quoique ?
Cette situation est bien nouvelle pour nous deux. Peut-être plus pour moi d’ailleurs.
Dans la vie, j’aime sentir le regard des hommes et même des femmes sur moi. La moindre œillade sur mes seins par exemple, les fait se dresser alors qu’un frisson me parcourt l’échine. Là, je suis nue, mais seulement sans aucun voyeur ; et pourtant ma sensibilité est exacerbée par la présence de cet homme qui ne peut me voir et moi qui ne peux pas le surprendre à me mater. Dire que je me sens étrangement envoûtée serait peu dire.
Il a glissé ses deux mains sous mes fesses. J’ai soulevé mon bassin pour l’aider et avancé mon ventre vers lui pour m’offrir. Il déplace sa prise pour écarter mes cuisses avant de s’agenouiller entre elles. Il doit se rendre compte de mon émoi, l’odeur se suffit à elle-même, ma cyprine abondante trahit mon excitation.
Ses doigts écartent mes grandes lèvres. Comme je voudrais qu’il puisse voir le rouge carmin de mes muqueuses que mon corps veut lui offrir !
Sa tête est entre mes jambes, son souffle chaud à quelques millimètres de l’entrée de ma vulve. Il a ôté ses lunettes. Pour mieux voir ? Je ne sais plus. Moi je suis incapable de déceler la moindre lumière. Je serre les cuisses pour le maintenir en place ; le message est clair : je prends possession de sa bouche que je souhaite venir me lécher le sexe.
Il reste silencieux un bon moment. De ses doigts il effleure la muqueuse sensible de mes lèvres vaginales, recherche mon clitoris, s’en empare pour jouer avec lui et me donner du plaisir. Je suis à deux doigts de lui crier de les introduire, avec violence. J’arrive à me contenir en me mordant les lèvres.
J’imagine son regard vide fixant – suppléé par d’autres sens – l’entrée de ma vulve. Cette pensée déclenche en moi des picotements dans mon bas-ventre. Une nouvelle fois je deviens folle. Je m’abandonne à l’orgasme qui lentement, mais sûrement, m’envahit. C’est un monstre, car il se rend certainement compte de mon délire sexuel, et doit penser de moi que je suis une nymphomane. La honte !
De mes deux mains plaquées sur sa nuque, je lui presse la tête contre mon ventre. Je voudrais l’engloutir, l’introduire en moi !
Sa respiration s’accélère. Il a collé ses lèvres sur celles de ma chatte qu’il maintient ouvertes entre deux doigts pour en recueillir le jus. Il aspire, me boit littéralement. Ma source au lieu de se tarir se fait de plus en plus abondante. L’idée des femmes-fontaines me traverse l’esprit, accompagnée d’une sorte d’humiliation. De honte encore, car je ne suis plus en mesure de réaliser si quelques gouttes d’urine ne s’échappent pas de mon sexe. Je ne me contrôle plus, tous mes muscles se tétanisent et je vais jouir, fortement, intensément.
C’est sa langue désormais qui me fouille le vagin, pénètre profondément, et va me faire mourir d’épectase ; mais c’est son sexe que je désire en moi. Je suis proche de la démence. Une main dans ses cheveux pour le maintenir contre moi, de l’autre je me caresse la poitrine.
Mais, brusquement, mon excitation retombe, brutale, implacable, prise d’un fort sentiment de mal-être. J’ai comme l’impression de me réveiller d’un cauchemar. C’est l’angoisse qui m’envahit. Il me fait peur tout à coup. Je me fais peur.
Mon corps tout entier le rejette. Dans la panique je m’entends lui dire :
Le ton de ma voix est violent, déterminé, insolent même pour cet homme, dans cette position qui devient humiliante, détournée de son contexte sexuel.
Déconcerté, il interrompt sa caresse sur et dans ma chatte. Il se dégage, mais reste en position dans mon entrejambe. Le silence qui s’en suit est lourd, angoissant. Ni l’un ni l’autre n’envisagions cette réaction possible, dans une telle avancée de notre relation.
Je reprends mon souffle alors qu’il est évident qu’il attend une explication. J’ai honte pour lui, pour moi et je ne trouve pas d’explications à ma réaction, alors que j’ai consenti de m’abandonner à notre envie commune.
Je trouve enfin la force de lui dire, en masquant tant que faire se peut la vérité : je n’ai encore aucune explication plausible à ma réaction, sinon un retour de lucidité, dégagé de toute pulsion de sexe.
J’ai perdu pied au moment où je sentais ma jouissance me submerger ; un sentiment de culpabilité associé à un remord qui me bouffait brutalement le cœur.
Le visage de mon mari m’est apparu. Je venais de mettre en balance ma jouissance et l’amour que je porte à l’homme qui partage ma vie. Et cette idée avait immédiatement fait tomber la tension de ce moment de délice.
Mais aussi, j’ai eu peur de la femme qui venait de naître entre ses bras. Une femme privée de liberté qui a perdu son libre arbitre. Un réflexe de survie ? Le fait d’être privée de la vue m’avait fait perdre toute référence et avait stimulé d’autant mes capacités de jugement et de discernement.
Je veux me dégager pour me relever et partir, fuir ce lieu de débauche. Ma volonté et ma décision semblent inébranlables. Je vais même jusqu’à retrouver mon image de femme épanouie, heureuse et à l’abri d’une telle déchéance liée au sexe et à son emprise sur ma dignité. Je suis de nouveau libre et responsable de ma vie.
Mais c’est sans compter sur l’intelligence diabolique de cet homme. Impassible, il me laisse enlever mon bandeau. C’est alors un choc pour moi de le voir, accroupi entre mes jambes, dans une position si dégradante.
Comprenant ce que je viens de faire, il braque ses yeux éteints sur les miens.
J’écoute ses mots, troublée sans que ma détermination ne faiblisse pour autant. Il s’en est rendu compte, car lentement il s’est mis debout devant moi.
Il m’a tendu la main pour que je me lève à mon tour du fauteuil. Il m’a placée face à lui avant de me demander :
Je ne comprends pas où il veut en venir, mais je ne peux lui refuser cette faveur bien innocente.
Il me prend la main gauche, se tourne et la pose sur son épaule gauche. Je lui emboîte le pas, circonspecte.
Les premiers pas que nous faisons sont hésitants pour moi, privée de la vue. Puis, petit à petit, je me sens en sécurité confortée par les mouvements de son corps transmis par ma main sur son épaule. Mes pieds nus sur le parquet de la pièce rythment mes mouvements en harmonie avec les siens. Ce contact ajoute de surcroît une note sensuelle délicieuse. Tous les deux privés de nos yeux, toutes les cellules nerveuses de nos corps communient dans une catharsis commune. Je me rends compte que nous ne faisons qu’un et je comprends pourquoi il a voulu que mes pieds aussi soient nus, comme les siens.
Nous faisons plusieurs fois le tour du salon sans aucun faux pas. Sans heurter le moindre meuble. Apaisée, je ressens une chaleur avec ma main sur son épaule. Il stoppe et se tourne vers moi. Nous sommes très proches, mes seins à toucher sa poitrine. Un frisson parcourt ma peau. Il me prend la tête derrière la nuque et m’attire à lui. Sans un mot, il dépose un baiser furtif sur mes lèvres avant de murmurer.
Ces mots si simples et si chaleureux font chavirer ma détermination. Je me sens libre et maîtresse de prendre une décision. Et surtout il affiche enfin cette faiblesse différente de celle de son handicap que j’attends de lui. Je lui reviens.
Comme je dis ces mots, je sens son sexe se dresser contre mon ventre. Je ne réalise même pas que ce n’est pas à mon époux que je demande de délivrer sa semence en moi. Il n’existe plus. Sans plus aucune dignité je vais même jusqu’à l’implorer de me baiser sauvagement.
À aucun moment je n’ai tenté de comprendre mon revirement. Je voulais jouir tout naturellement et cette explication/excuse me convenait très bien.
Ensuite, toute douceur quitte notre relation qui devient plus dure, brutale, bestiale. Il avait été très respectueux au début, même lorsqu’il s’était masturbé devant moi. Cette scène avait bien entendu une connotation pornographique marquée, mais restait dans mon esprit plus sensuelle que vulgaire. Maintenant, nous sommes dans une spirale de jouissance égoïste dans laquelle l’autre n’est rien de plus qu’un stimulant. Cela n’exclut nullement un sentiment qui agit de concert avec le sexe, pour le sexe. Du moins je le reconnais pour moi.
Ses mains, ses yeux, cherchent à tâtons mes seins. Il s’en saisit et les malaxe fortement, me pinçant les pointes à me faire un peu mal au début, puis franchement mal. Aux petits cris que je pousse, il devrait bien comprendre que c’est douloureux, et qu’il devrait cesser. Mais au contraire, mes gémissements semblent l’exciter et l’inciter à continuer et même accentuer ses pincements qui me torturent. J’ai chaud, la douleur se change en torpeur et lentement j’en arrive à la souhaiter. Pas par masochisme, non, mais pour lui signifier que j’accepte et que tout ce qu’il pourra me faire subir n’est qu’un témoignage de mon abandon, de mon désir.
Je m’attends à ce qu’il se couche sur moi pour me pénétrer, alors qu’il me fait asseoir sur son fauteuil.
À ma grande surprise, il vient à mes côtés d’un mouvement de déplacement bien assuré. Je sursaute quand son sexe bandé vient se frotter contre la peau sensible de mon épaule et de mon bras, sur ma gauche.
Ses mains sur ma tête, il se maintient contre moi. Très vite il imprime à son corps nu des mouvements de balancement. Il se branle, frottant sa queue contre moi. L’image ne doit pas être très romantique et je comprends le pourquoi du bandeau. Il ne veut pas que je le voie dans cette situation qu’il doit considérer comme plus humiliante et dégradante pour lui. Je le soupçonne un instant d’une déviation sexuelle obsessionnelle. Compenserait-il de cette manière son infirmité ?
L’atmosphère devient insupportable. Il reste sourd à mes demandes de me baiser. Je prends l’initiative de tourner ma tête sur le côté dans l’idée de le prendre en bouche. Mais ses mains me l’interdisent, en me maintenant fermement à distance de son sexe.
Au contraire, il me saisit la main près de lui et glisse mon bras entre ses jambes. Il reprend alors son mouvement de balancier frottant cette fois sa queue et ses couilles le long de mon bras. À chaque fois, son gland s’approche de ma joue pour aussitôt s’en éloigner. Très vite ce geste, au demeurant obscène, prend pour moi une signification érotique puissante. Son sexe sent fort, très fort. Quand il s’approche de mon visage, j’imagine sans le voir que le prépuce doit découvrir son gland. Quand il vient à me toucher, il abandonne sur ma lèvre supérieure une trace de sa sécrétion. Ce contact m’électrise et l’odeur forte envahit mes narines et m’enivre.
Il poursuit son mouvement qu’il accompagne d’ânonnements de plus en plus prononcés entrecoupés de gémissements. La jouissance monte à nouveau en moi, à peine ai-je récupéré de la précédente. Quand il accélère son balancement, je redoute qu’il en vienne à éjaculer très vite, trop vite, me privant de pénétration, pénétration que je réclame de tout mon corps de femme dont le sexe est en feu. Le corps d’une femme sous le charme sans doute, mais tourmentée.
Malheureusement il semble ne pas prendre la mesure de ma frustration. Je dirige alors spontanément ma main entre mes cuisses pour me caresser. J’ai trop envie, le sexe me brûle. Mes doigts qui battent ma mouille émettent un son qui devient à son tour un stimulus érotique puissant.
L’imagination fait place aux yeux qui manquent à tous les deux. Je comprends mieux ses paroles maintenant : privé de la vue, les autres sens compensent les sensations absentes. Il me baise sans me pénétrer, ultime raffinement de la luxure.
Pour l’instant, je désire contenir mon orgasme, le réserver pour ce moment tant attendu où il va me posséder, me baiser comme la chienne que j’ai envie d’être pour lui. J’abandonne ma masturbation et porte ma main sur ma poitrine pour entretenir et en même temps contenir mon orgasme imminent.
Mon bras est maintenant abondamment recouvert de sa liqueur séminale. Comme un chien qui vient se frotter contre la jambe de sa maîtresse ou celle de son maître, il s’excite contre mon avant-bras. Je ne sais pas où se portent ses yeux, mais j’imagine que cette fois encore, il doit les avoir braqués vers le plafond.
Derrière lui, de ma main repliée je lui caresse le dos et les fesses. Je glisse un doigt entre les deux globes pour lui toucher l’anus. Quand j’exerce une pression pour m’introduire en lui, il se raidit, mais ne refuse pas l’intrusion dans cet orifice si intime. Une fois dedans, mon doigt entreprend de lui masturber le cul. Il apprécie, car il accentue son mouvement de balancement contre mon bras. Comment en suis-je arrivée là, si peu de temps après le connaître. Où trouvé-je cette perversion pour infliger un tel attouchement à ce presque inconnu diminué ?
Je n’en peux plus d’attendre qu’il me baise. Aussi je décide de prendre une nouvelle initiative, car je me rends compte que seul son plaisir égoïste l’intéresse.
Quand je cherche à dégager mon bras d’entre ses cuisses après avoir libéré son anus, il serre ses jambes, me prend la tête et l’attire contre sa queue. Cette fois, le signal est clair, il veut que je le suce.
Trop heureuse, je gobe sa bite entièrement d’un seul coup. Tout en maintenant mon bras prisonnier entre ses jambes, il se déplace devant moi, vient se placer à nouveau entre mes cuisses et reprend son mouvement de balancier pour me baiser la bouche cette fois. La position n’est pas très confortable, mais je l’accepte sans mal. Impossible pour moi d’échapper à cette queue qu’il enfonce de plus en plus profondément dans ma gorge et aux couilles qu’il frotte contre mon bras. Sa bite est de bonne taille. Large et longue. Il bande très dur, ce qui lui permet de l’enfoncer profond. Ses mains puissantes me maintiennent par moment le nez contre son ventre, la bite plantée profond, jusqu’à plus d’air, mes seins écrasés entre nos corps. Il ne me libère alors que pour reprendre mon souffle et profiter de quelques secondes de répit.
Évidemment, je ressens ce traitement comme une offense et j’en déduis qu’il n’a plus aucune considération pour moi. Je suis sa poupée gonflable, son jouet sexuel. Une salope ! Pas sa salope ! Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai soudain envie de pleurer d’indignation. Bien sûr, je comprends pourquoi : il me trompe avec une femme qui n’est pas moi ! Je suis vexée, cet homme trahit mon propre désir pour lui, en s’adonnant à un onanisme égoïste après m’avoir offert les signes d’un homme affaibli par la nature, mais fou de désir pour moi.
Je me sens, à cet instant, victime d’un marché de dupes. Je suis une femme fière, faite de chair et de sang et qui doit être respectée. Mais c’est plus fort que moi, je suis encore sous sa domination, soumise à cet homme qui, pour m’avoir laissé entrevoir un bonheur idyllique, plein de respect, ne me considère pas plus qu’une quelconque catin pour assouvir ses désirs les plus bestiaux.
Furtivement, l’image de son ignoble fils me traverse l’esprit.
Puis d’un seul coup, m’ignorant totalement, il se plante au fond de ma gorge et me maintient fermement contre son ventre pour éjaculer son foutre. L’ignoble ! Je manque de me noyer tant son sperme est abondant. Les nombreuses salves qui jaillissent sont puissantes et plongent directement au fond de ma gorge, m’obligeant à les avaler tour à tour. Je n’ai jamais aimé cela et même là, j’éprouve peu de plaisir sinon celui de le satisfaire.
Quand j’ai bien tout dégluti, au mépris de ma personne, il se maintient dedans pour lentement débander. C’est une bite toute molle qui abandonne ma bouche quelques longues minutes après.
Il se penche alors sur moi et dépose sur mon front un baiser chaste, plein de tendresse. L’orage pornographique passé, je retrouve l’homme plein de délicatesse et de gentillesse.
Fatiguée et en même temps frustrée, je fais un geste pour dégager mon bandeau.
Obéissante, je me cale au fond du fauteuil, espérant toujours qu’il va finir par se décider à me faire l’amour. Il se glisse lentement derrière moi et me caresse tendrement les épaules, le cou et le visage.
Il tient mes seins dans la paume de ses mains en guise d’offrande.
Mon sang se glace soudain dans mes veines quand j’entends clairement le bruit d’un verre qu’on pose sur une table et qui provient du fond de la pièce, devant moi.
Je me redresse pour enlever mon bandeau, mais il le maintient fermement en place, les seins tirés vers l’avant. Je panique, j’insiste, je me dégage de son étreinte et finis par pouvoir l’enlever. La pièce est vide. Mon acuité visuelle me revient et je peux voir nettement qu’un verre est posé sur un petit guéridon près de la porte de service. Le fauteuil tout près est vide.
Ma voix tremble et trahit mon angoisse. Et soudain je comprends que je viens d’être le jouet d’un pervers, aveugle qui plus est ! La colère me gagne que je ne peux pas contenir. J’ai le réflexe de le gifler, mais bien vite je me ravise mesurant l’absurdité d’un tel acte.
Je m’empresse de récupérer mes vêtements et alors que je peine à retenir les sanglots qui me montent à la gorge, je n’arrive pas à lui crier mon ressentiment. Il veut me prendre dans ses bras. Je me refuse et j’esquive, mais il m’attrape le bras et me maintient, m’interdisant toute fuite. Il est maladroit dans ses mouvements et a du mal à me situer pour me contenir. Nous luttons et malgré mon avantage, je n’arrive pas à me dégager. Je pleure, j’ai peur d’un seul coup pour ma vie. Je me laisse submerger par la panique et tente de m’enfuir.
Quand enfin je lui échappe et que je me précipite pour sortir, je l’entends dire.
Je me sens idiote, c’est vrai, mais la colère ne passe pas. Il me prend pour une imbécile.
Ces mots me surprennent et d’un coup ma colère s’efface. Je sais bien que je suis imbécile de croire cet homme qui vient de me prouver par ses actes qu’il ne m’aimait guère et que peut-être c’était un individu ignoble.
Une nouvelle fois l’image de son fils me traverse l’esprit. Mais bien vite je sens que je n’ai plus envie de l’abandonner. Il est là debout, nu, impuissant, incapable de retrouver sa veste d’intérieur. Je ne ressens aucune pitié pour lui ni aucune compassion, mais il me trouble.
Son regard vide me cherche. Il tourne son visage dans ma direction, les mains tendues vers moi, à la recherche d’un signe pour situer ma présence et m’attraper.
Alors lentement je m’avance vers lui, récupère sa veste d’intérieur et délicatement je la glisse sur ses épaules.
Je m’aperçois alors que des larmes scintillent dans ses yeux, prêtes à déborder. Elles finissent par s’écouler sur ses joues. Une immense tendresse m’envahit, je réalise que des sentiments sont déjà ancrés quelque part en nous.
Trahie, bafouée, humiliée quand il s’est vidé dans ma bouche sans se préoccuper de mon plaisir, je n’arrive pas malgré tout à le repousser.
Cherchant ses repères, il retourne à son fauteuil, celui près du guéridon avec le verre vide bien en évidence. Il n’a pas noué la ceinture de sa veste et son sexe flasque pend sur ses cuisses. Je n’arrive pas à détacher mon regard de cette bite que j’ai tant espérée et appelée de toutes mes forces tout à l’heure.
C’est alors que je réalise que j’ai perdu la notion du temps. Je regarde ma montre, il est presque 20 h ! Mon mari est déjà à la maison depuis longtemps. Je dois rentrer malgré mon envie de rester auprès de lui, si fragile et sans défense.
J’ai parlé comme pour m’excuser de l’abandonner.
Il ne répond pas. Son regard figé sur le sol, droit devant lui, abattu. J’attends encore une minute avant de quitter la pièce puis sa maison. C’est dehors que je me rends compte que nous n’avons pas évoqué une prochaine séance de lecture.
Dans l’auto je me pose mille questions qui restent sans réponses. Ce bruit. Qui ? Combien de temps ? Le savait-il ? Ses larmes étaient-elles sincères ? Conscient de ma soumission, veut-il en jouer et en abuser davantage ? Je repense encore à ma précipitation pour revenir le retrouver dès le lendemain de son appel. Et n’avoir rien eu à redire de venir après le départ de la femme de ménage. Il était clair que je lui prêtais allégeance, décidée à m’offrir, m’exhiber à cet homme, aveugle !
En ouvrant la porte de notre maison, je prends conscience que je dois sentir le sexe. Ma mouille qui a continué à couler, imprègne la peau de mes cuisses, dans ma bouche son sperme dégage une odeur très forte. J’ai honte pour mon mari que je viens de tromper sans scrupules. Et l’idée de l’absence de culotte fait monter la pression quand je me trouve devant mon époux, dont le visage affiche interrogations et stupeur.
Ce sont ses premiers mots qui claquent pleins de reproches et prêts à laisser exploser sa colère. Troublée, je suis incapable de retenir mes larmes qui jaillissent. Sans un seul mot, je me précipite dans notre chambre et je me jette sur le lit pour fondre en sanglots. Mais la vérité me saute aux yeux : je suis meurtrie par le comportement de cet homme, pas du tout envahie de remords envers mon époux.
Quand j’arrive enfin à me calmer, je gagne la salle de bain à l’étage, consciente que je vais avoir des comptes à rendre.
Appuyée contre le lavabo je regarde le miroir. Mon visage est abominable. Les cernes sous mes yeux, rougis par les pleurs, me donnent une mine de cadavre en sursis.
Vite je me mets nue et je passe sous la douche pour effacer sur mon corps les signes de mon ignominie. Mais au plus profond de moi, je sais bien que l’eau n’efface rien, rien des moments passés auprès de cet homme. La douche, j’en suis convaincue, est impuissante contre la souffrance. Car je souffre, j’ai mal à mon âme et mal à mon sexe qui toujours réclame d’être pris par le sexe de cet homme que je n’ai rencontré que deux fois.
Une fois mon corps nettoyé de ses souillures, futile consolation comparée à celle de ma conscience et de ma frustration, je prends la mesure illusoire de cette douche. Il y a des événements qui ne se réparent jamais.
J’empoigne mon courage à deux mains pour descendre affronter mon mari. J’ai passé un survêtement pour cacher des éventuelles traces de mon imposture.
Une chose est sûre, je ne vais pas me démettre de mes responsabilités dans cette aventure. C’est lui qui a voulu que j’aille chez cet homme pour satisfaire son désir de plaire à son collègue. Je vais jusqu’à imaginer l’éventualité qu’il est complice et fait peut-être partie de la manipulation.
Je passe en cuisine alors qu’il est devant la télévision attentif aux informations du jour.
Quand je l’invite à me rejoindre à table, je prends l’initiative des explications.
Je constate sa surprise.
Je suis agacée par le ton relativement calme qu’il prend pour me répondre. Comme si…
Là, agacée d’être confondue, et je pique un fard. Vexée, je prends rapidement la décision de rester avec mon secret. Notre secret dans lequel mon époux sera exclu.
Là, je réalise, mais un peu tard, que je suis allée trop loin. Il vient de comprendre que je suis attachée à cet homme et la jalousie prend le dessus.
Vite, je dois reprendre la situation en main. En vérité, je veux être libre de retourner le voir sans avoir à combattre mon mari ni qui d’autre qui voudrait m’en empêcher. Je prends un ton humoristique pour lui répondre.
Et il avale la pilule ! La fin du repas est tranquille. Je fais le nécessaire pour le laisser aller seul se coucher, car je suis bien décidée à ne pas lui laisser le loisir de me faire l’amour ce soir. Je sens encore l’empreinte de mon amant sur et dans tout mon corps et je ne veux pas me soustraire à ces sensations. Et il ne m’a même pas fait l’amour !
Je suis encore couchée le matin quand il part pour le bureau. Il vient doucement déposer un chaste baiser sur ma joue. La scène d’hier soir ne semble pas l’affecter beaucoup.
Tout va bien ! Je reste néanmoins quelque peu étonnée que mon explication un peu légère ait réussi à le rassurer. Aurait-il minimisé l’importance de mes larmes ? De mon trouble ?
Sans dessous.
Je m’étais assoupie après le départ de mon mari et c’est la sonnerie du téléphone qui met fin à mon rêve. Immédiatement la panique m’envahit : c’est lui !
Comme une adolescente qui attend l’appel de son amoureux, je me précipite sur le combiné qui bien sûr dans la précipitation m’échappe. L’angoisse me fait faire des gestes incontrôlés.
Je tremble de tout mon corps et ma voix est chevrotante.
Quand je reconnais sa voix, mes jambes se mettent à trembler. Je suis obligée de m’asseoir, mais les mots restent coincés dans ma gorge.
Mais réponds imbécile, il ne va pas te manger ! Je finis par me reprendre.
Je n’arrive pas à me débarrasser de ce tremblement. Au contraire, démasquée, je me sens ridicule.
Mon cœur s’emballe, mes mains tremblent sur le combiné que je serre de tous mes muscles. Cet homme exerce sur moi une véritable fascination. Je suis à ses ordres ! Il peut me demander n’importe quoi, je le ferai.
Et comme une imbécile, je raccroche brutalement tant je suis bouleversée. La sonnerie retentit à nouveau.
Je sens mon cœur se mettre à battre la campagne.
Je crois que je vais m’évanouir, mais spontanément je réponds :
Je suis prise de court. Je ne sais pas quoi répondre. Je prends quelques secondes pour réfléchir et la réponse me vient brutalement à l’esprit.
(À suivre)