Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 20929Fiche technique36872 caractères36872
Temps de lecture estimé : 22 mn
26/05/22
Résumé:  Totalement submergé par mes émotions, je me laisse emporter par les vagues, sans savoir si je vais pouvoir en sortir, ou mourir noyé.
Critères:  fh fplusag jeunes profélève amour voir lingerie caresses init -amouroman -prof
Auteur : Geg Folie      Envoi mini-message

Série : Mourir d'aimer

Chapitre 02 / 04
Mourir d’aimer ou presque (2)

Résumé de l’épisode précédent :

Déjà trois semaines que je suis entré dans le cocon de la femme de mes rêves. Mais j’ai à peine dix-huit ans, elle en a trente-quatre, vais-je réussir à m’en approcher davantage, à l’intéresser vraiment, jusqu’à… ? Je n’ose y croire, mais la peur n’évite pas… l’audace.








C’est long huit jours ! Espoir ou désespoir ? Victoire ou Bérézina ? Pourquoi faut-il vouloir toujours vieillir plus vite ?


14 mai : jeudi 14 h 30, c’est déjà presque un rituel. La porte s’ouvre sur un éclair de bonheur : elle porte le même tailleur qu’au gala de danse ! Petite déception cependant : j’attendais un petit baiser, je n’ai droit qu’à sa main, et elle me vouvoie. La suivant jusqu’au salon, me revient une pensée désagréable qui me traverse parfois : j’ai l’impression qu’elle souffle le chaud et le froid. Femme hésitante, allumeuse ? Pensée fugitive ! Elle me montre le canapé et s’installe directement à côté de moi. Je remarque qu’il n’y a sur la table que la fiche « priorités » et un stylo.



Mince, je suis déstabilisé, moi qui m’étais promis… Le jeu des questions-réponses recommence. Elle détaille un point, elle fournit des explications complémentaires, mais je ne suis pas là : je découvre qu’elle ne porte pas de corsage sous son spencer, et guette le moindre de ses mouvements pour essayer de savoir. J’aurais dû m’en douter : toujours la même harmonie des sous-vêtements… Je suis brutalement sorti de mes investigations par une voix forte et autoritaire :



En une fraction de seconde, je redeviens un tout petit garçon, terrorisé par l’autorité. Les nerfs à fleur de peau, sans doute épuisé par les révisions et de longues insomnies, je ne peux plus me contrôler, et je fonds en larmes. J’imagine aujourd’hui le spectacle que je lui ai offert à cet instant : un grand dadais de 1,81 m et de près de dix-huit ans qui chiale comme un gosse de l’école primaire. Je dois avoir l’air ridicule, minable, ce qui n’est pas pour calmer mes sanglots et mes spasmes. C’est foutu. Mais la réaction n’est pas celle que j’attendais. Très vite, elle se lève, sort un mouchoir de sa poche, se met à genou sur le canapé, entoure mon visage de ses bras, et essuie doucement mes larmes.



Pendant qu’elle parle, elle me caresse doucement les tempes, dépose de petits baisers sur mon front, mon nez, près de mes lèvres.



Elle est tout contre moi, le front contre ma tempe, et me demande de suivre sa propre respiration. Mon bras droit se tétanise, je l’extrais doucement pour le mettre sur son dos. Plus rien ne nous sépare : ma joue droite s’est posée sur son épaule, et elle dicte le rythme de nos respirations, tout en gardant ma main libre dans les siennes. Elle a la tendresse d’une mère consolant son enfant, mais je ne la perçois pas comme telle. Je voudrais que ce moment dure une éternité, mais elle sent bien que je suis enfin calmé.



Là, ça va être dur, même si j’ai déjà répété cette scène des dizaines de fois. C’est difficile de se lancer, et elle le voit.



Je commence par quelques balbutiements, totalement inaudibles.



Nous sommes toujours enlacés et je sens la pointe de ses ongles caressant mon cou, remontant derrière mon oreille, redescendant sur mon buste… Je suis bien, et je me lance.



Et je me tais.



Ouf, j’y suis arrivé ! Elle va me jeter, mais au moins je saurai ! J’attends le tonnerre, mais je n’entends rien qu’un long silence, puis une longue inspiration.



Ça aussi, je l’ai répété :



Je sais quoi répondre :



Un petit rire, puis :



Suit un moment délicieux de silence, dans la douceur de cette étreinte qui se poursuit.



Là, elle va trop loin ! Je me surprends à entendre une voix ferme et assurée lui répondre :



Nouveau silence, nouvelle étreinte, nouvelles caresses et quelques baisers toujours assez chastes ! Que le temps s’arrête ici, là, maintenant ! Et il s’arrête un long moment. Je susurre :



Nouvelle pause, puis la bande se déroule à nouveau :



Le silence qui suit me ramène à une réflexion que j’ai souvent : encore une victime de son éducation chrétienne ! C’est sûrement foutu ! Je ne sais plus que penser, mais il faut rompre le silence :



Elle se précipite sur ma bouche, me dévore, me fait perdre tous mes moyens. J’ai envie d’aller plus loin lorsque j’entends :



Oui, je sais, et je hais la danse et les petits rats. Je me lève, ce qui fait tomber le mouchoir à terre. Je me précipite pour le ramasser et le lui tendre. Elle me regarde et se met à rire :



Elle mouille le mouchoir sur sa langue, me le passe doucement sur le visage, puis me le tend :



Riant à mon tour, je lui dis :



J’ai droit à une nouvelle étreinte et à un nouveau baiser furtif sur le pas de la porte. Sans doute pour gagner quelques minutes je dis :



Et la porte se referme. Quel imbécile, j’ai encore dit une grosse bêtise ! Bien sûr, je sais à quoi je vais réfléchir. Elle ne m’a pas jeté, elle veut du temps, c’est peut-être pas foutu ! Cependant, une nouvelle angoisse m’envahit : je n’ai aucune expérience, si ça arrive, comment vais-je m’y prendre ? Une moitié de nuit à confier mes pensées à mon journal, mon seul ami véritable. Encore une semaine de stress en perspective ! Je trouve que c’est long, heureusement détourné de mon obsession par la préparation du Bac de français.


Jeudi 21 :

Je n’ai honnêtement aucune idée de ce qui s’est passé ne retrouvant aucune trace dans mon journal. Comment est-ce possible ? Sans doute la preuve de l’ampleur de mes tourments !


Jeudi 28 :

Je termine la matinée par un cours avec ma Louise, toujours la mine sévère, voire austère. J’espère un regard, un geste, une remarque, bref un signe. Mais rien ne la trahit. Mes copains de classe ne peuvent pas imaginer quelle autre femme elle peut être ! Beaucoup la considèrent comme « une peau-de-vache », ils sont sans doute plus influencés par son aspect sévère que ses réelles qualités de prof. Lorsque je le peux, je m’installe au fond de la salle, à l’une des tables qui bordent l’allée. Je tarde un peu à ranger mes affaires pour sortir le dernier ; avec un peu de chance, elle va me frôler et m’inonder fugitivement de son parfum. Ce jeudi-là, j’en ai un peu plus. En passant, elle me murmure « à tout à l’heure » et sort. Je n’ai même pas le temps de répondre !


14 h 30 :

Comme chaque semaine, j’ai essayé de deviner la tenue dans laquelle elle va m’accueillir, petit jeu pour lequel j’ai fixé les règles : si je trouve, c’est un signe et j’ai gagné… le droit d’aller plus loin. Je passe en revue toutes celles que je connais, écartant celles qu’elle porte en classe. Mais au fait, à part le petit tailleur « prune », je n’ai jamais vu deux fois la même. Oui, c’est ça, un nouveau vêtement. La porte s’ouvre : « gagné ! » Corsage carmin assez serré et jupe noire ajustée. La porte fermée derrière nous, je vois que je suis attendu si j’en juge par son étreinte. Elle me prend la main pour me conduire au salon, me fait signe de m’installer.



Courte absence, puis retour avec le plateau qui comporte un service à café en porcelaine décorée de fines fleurs. Pendant qu’elle installe le tout, j’ai le temps de détailler : le corsage est magnifique, mais elle n’a pas jugé utile d’attacher tous les boutons, et bien sûr me révèle le raffinement qu’elle met dans le choix de ses dessous, rouge et noir. Goût personnel ou clin d’œil à Julien Sorel ? Je saurai peut-être ! Par contre, la jupe est bien boutonnée, sur le devant, et des boutons, qu’est-ce qu’il y en a !


Elle est souriante, mais je la trouve un peu agitée, cherchant manifestement un sujet de conversation, et bougeant sans cesse : elle va chercher des petites cuillères, puis retourne prendre le sucrier, repart chercher un paquet de cigarettes, semble avoir du mal à trouver un briquet, puis un cendrier. Je suis un peu désemparé : « Mais qu’est-ce qui lui arrive ? » Elle se pose enfin tout contre moi et prend une cigarette. Je me précipite sur le briquet pour me comporter en galant homme. Ah, voilà, j’ai un sujet pour lancer la discussion.



Et elle m’en propose une que j’accepte bien volontiers.



Comme pour m’empêcher d’insister, elle se blottit contre moi, posant un index sur ma bouche, le remplaçant par ses lèvres pour un long baiser, beaucoup moins chaste que les précédents.



Tu parles, je ne vais sûrement pas empoisonner nos bulles de bonheur avec le bac. Je cherche comment revenir à son début de confidences, en n’étant pas trop lourd. Pas facile, mais je trouve une idée :



Je pense qu’elle ne dira rien, mais elle se love contre moi, cale sa tête contre mon épaule, sa main droite sur ma poitrine, respire longuement et fortement, manifestement en proie à l’hésitation. Elle commence lentement, par petites phrases, et je me tais.



Long silence, puis elle reprend :



Surtout Gérard, sois prudent, et fais taire ton égoïsme ! Bien sûr, dans ta folie, tu as envie de lui dire de le quitter, mais elle n’en est pas là ! Ne porte aucun jugement sur le mari, ça se retournerait contre toi ! Laisse le temps ! Je sens quelques-unes de ses larmes couler sur ma joue. Incorrigible, j’ai envie de lancer une plaisanterie du genre « à ton tour de nous maquiller », mais ce serait de mauvais goût. J’opte pour la tendresse, sans autre arrière-pensée. Je la caresse, l’embrasse et lui murmure ce qui me passe par la tête :



J’ai l’impression d’être nul, maladroit, gauche, de manquer de mots. Elle finit par se calmer. Je sors un mouchoir et essaie de remettre un peu d’ordre sur ce visage tourmenté. Elle reprend ses esprits et elle me confirme qu’elle est une femme forte quand elle me dit :



Son petit rire sonne faux, je la sens malheureuse, mais je me sens impuissant. Elle se lève :



J’ai très envie de l’accompagner, mais me ravise ! Elle me laisse une dizaine de minutes pendant lesquelles mon cerveau s’emballe. Je suis heureux qu’elle se confie, mais il faut que je trouve quelque chose pour que l’après-midi ne se termine pas sur ces notes tristes. Elle revient, resplendissante, maquillée, divine, ce qui m’inspire la suite.



Rires… !



Que c’est doux à entendre ! Que c’est bon de changer de registre ! Il faut que je continue ! Je la serre un peu plus, lui propose mes lèvres qu’elle goûte tendrement. Ma main gauche caresse l’arrière de son oreille, descend doucement sur son cou, sur le début de son épaule, sur le haut de son sein, écarte un peu le revers du corsage, dégage le haut de la parure.



À mon tour de rire :



Long, très long silence, étreinte resserrée, et je vois deux petites perles au coin des yeux de ma douce :



Tendresse, douceur, communion, respect… J’ai conscience que le temps tourne et que l’école de danse va encore mettre un terme à ce délice. J’essaie de jouer les prolongations :



Court silence, puis :



Elle a gagné, il me plaît, il m’envoûte, il m’attire, il me séduit. Nouvelle pause, nouveaux soupirs, une respiration saccadée qui se calme lentement :



Nouvelle crise de larmes, nouveau temps pour retrouver le calme.



Je n’ai pas le temps de répondre, car elle poursuit :



L’étreinte qui suit a encore plus de saveurs que les précédentes, mais malheureusement… Ah oui, la danse ! Et la douleur du départ, de la séparation. Dans la rue, il me faut atterrir ! Ai-je avancé ? Je sens bien qu’elle s’interroge sur l’état de son couple, moi je pense, parce que ça m’arrange, qu’il est mort, mais il me semble qu’elle cherche un moyen de le sauver. Ça, c’est l’ombre du tableau ! Il y a pourtant beaucoup de soleil : c’est en pensant à moi qu’elle a choisi ses vêtements, son parfum. Est-ce qu’elle est en train de me préparer ma place ? Non, elle ne sait pas où elle en est, c’est ma seule certitude. Ah, quels tumultes dans ma tête d’adolescent qui oscille sans arrêt entre doute et confiance ! Je confie tout à mon journal ! Allez au boulot, le bac approche et les révisions permettent de ne pas trop penser à autre chose.


4 juin :

En marchant en direction des quais, je fais mon jeu préféré. Nouvelle tenue ou pas ? Ah, j’aimerais revoir le rouge et le noir, et je me dis que ce sera cela. Gagné ! La porte refermée, nous nous enlaçons :



Cela me semble de bon augure. Nous nous dirigeons vers le canapé, pratiquement silencieux, et nous jetons l’un sur l’autre. Du moins, je me jette sur elle, convaincu que le grand moment est arrivé, mais aussi maladroit qu’on peut l’être quand on est un jeune puceau d’à peine dix-huit ans, n’écoutant que ses propres pulsions.



J’hésite un peu, pensant qu’un oui menteur me donnerait peut-être le statut d’homme, mais ce serait une folie et j’avoue que non !



Je ne sais pas vraiment que dire !



Décidément, elle a tout compris !



À partir de là, elle alterne la leçon, si je puis dire, et ce qu’on pourrait appeler les travaux pratiques.



Je reprends les gestes et les caresses que je lui ai déjà prodiguées. Doucement, patiemment, tendrement, toutes antennes sorties :



Elle prend ma main qui lui caresse le cou, et lentement la place sur son sein gauche. Je commence à palper, doucement, puis appuie un peu plus fermement. Je perçois de petits gémissements… Il me semble qu’il commence à gonfler, que le téton durcit, et je suis au comble de l’excitation. Mais le tissu me gêne. Nouvelle tentative… je glisse alors ma main sous la veste, mais elle me la retire très vite en me glissant d’une voix très douce :



Je me promène un peu sur sa jambe, puis sa cuisse, appuie suffisamment pour sentir, à travers la jupe, son bas, puis le petit coin de peau nue à la limite supérieure.


Je suis au bord de l’explosion. Lentement, très lentement, elle reprend ma main, la caresse, la porte à ses lèvres et soupire :



Un grand éclat de rire :



Toujours dans le doute, je me dis qu’elle dit cela pour me faire plaisir, et je risque :



Je ne comprends pas et reste figé.



Évidemment, quelle question !



Je l’interromps :



Mais il me reste une inquiétude :



Nous nous quittons très vite.


Je n’ai aucun souvenir du moyen de transport que j’ai utilisé pour rentrer : la marche (probablement) ? Le vélo ou la voiture (je n’ai ni l’un ni l’autre)  ? l’hélicoptère (c’est très loin de mes moyens) ? Plus probablement un petit nuage ressemblant à celui de Nounours dans « Bonne nuit, les petits »


Comme moi, passez une bonne nuit, nous sommes sûrs de nous retrouver demain !