n° 20934 | Fiche technique | 33862 caractères | 33862Temps de lecture estimé : 19 mn | 29/05/22 |
Résumé: La soirée inoubliable arrive enfin! | ||||
Critères: fplusag profélève amour lingerie init -initiat | ||||
Auteur : Geg Folie Envoi mini-message |
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Résumé des épisodes précédents :
En quarante-trois jours de tourments et d'espoirs, Gérard, jeune étudiant d'à peine six-huit ans s'est rapproché doucement de la femme de ses rêves qui est l'une de ses profs.
Je crois que j’ai compris ce jour-là que dans certains cas une nuit et une journée peuvent paraître aussi interminables qu’une semaine, et je suis sur mon nuage. Seul mon corps est en cours…
5 juin, premier vendredi :
Ce n’est qu’au pied de l’immeuble que je réalise que j’arrive les mains dans les poches. L’idée de passer pour un goujat me perturbe un instant, remplacée rapidement par mon jeu : ah oui ? Rouge et noir, ou nouvelle tenue ? Je n’hésite pas longtemps, ce sera une nouvelle tenue ! Interphone, ascenseur, sonnette… et : Gagné ! Étreinte appuyée dans l’entrée, puis main dans la main pour rejoindre le salon. Je l’éloigne un peu de moi pour mieux l’admirer. Je suis fasciné, c’est… c’est… oui, c’est ça, c’est Aphrodite.
Grand éclat de rire, puis :
Décidément, j’adore son humour et son sens de la répartie.
Elle me tourne le dos pour aller à la cuisine et je commence mon examen. La robe est longue, jusqu’aux chevilles, noire, très ajustée en haut, un peu plus ample au-dessous de la taille, très légèrement transparente. Mais surtout, elle a les épaules totalement nues. À part au ciné, je n’ai encore jamais vu cela ! Je fais un petit travelling à droite, et découvre, dans un coin de la pièce, une table ronde manifestement préparée avec soin. J’entends quelques bruits.
Aïe, chez Schneider, on ne m’a pas appris le latin. Je laisse passer. Elle revient avec une assiette garnie de petits amuse-bouche qu’elle a réchauffés, et je découvre « la vue de face ». Ouaouh ! Je photographie tout : ses épaules nues, le décolleté profond ; les deux bandes de tissu qui couvrent chacun de ses globes se terminent par de fines bretelles qui remontent derrière le cou et sont liées par un nœud. Je découvre aussi que la robe est fendue de chaque côté ; selon ses mouvements je vois une jambe finement gainée jusque haut sur la cuisse. Quand elle dépose les assiettes sur la table basse (je ne changerai jamais), j’ai envie de savoir ; est-ce qu’elle porte un soutien-gorge ? Je ne vois pas de bretelles ! Elle voit sûrement mon trouble, se fait un peu plus aguicheuse, mais prend son temps :
Et hop, encore une connerie.
Il faut sauver la face :
Grand éclat de rire, puis :
Humm ! Un programme ? Sautant du coq à l’âne, et sans hésiter je lui révèle mon ignorance :
Éclats de rire, baisers langoureux. Ah oui, carpe diem, c’est trop bon ! Elle repart à la cuisine, revient vite avec mon Chivas et quelque chose que je n’ai encore jamais vu : une espèce de pot en terre cuite manifestement givré, duquel dépasse le goulot d’une bouteille de vin blanc. Je ne pose pas de question !
J’ouvre la bouteille avec précaution, sens le goulot pour vérifier qu’il n’est pas bouchonné, verse quelques gouttes dans son verre, hume, goûte, et lui sers un bon verre tout en jetant un œil sur l’étiquette. Ah oui, nous sommes en Mâconnais : un Viré Clessé, la classe !
Nous nous enfonçons dans le canapé, choquons nos verres, goûtons, et nous enlaçons. Peu à peu, le crépuscule envahit la pièce. Je la sens sortir doucement de notre étreinte, faire le tour de la pièce pour allumer quelques lampes, créant une atmosphère feutrée, et se baisser vers un meuble bas ! Je ne distingue pas vraiment ce qu’elle fait, mais très vite la pièce s’inonde d’une musique douce, et tout de suite, je reconnais les premières notes et la sonorité de Miles Davis. Elle s’approche de moi et je lui susurre :
Moment magique !
Inutile de détailler nos caresses pendant ce slow que je trouve un peu court, sauf qu’une nouvelle inquiétude m’envahit. Rien dans mon corps ne me dit que je suis prêt pour « l’assaut final », pas de réaction, l’impression que mon corps me trahit. Je n’ai pourtant pas trop bu, je ne comprends pas, mais je panique ! Surtout ne pas se laisser envahir. Carpe diem.
Nous revenons nous asseoir un moment, reprenons nos bavardages, alternons étreintes, discussions sérieuses et plaisanteries.
Nouvel éclat de rire.
Nous passons à table. J’essaie carpe diem, mais difficile d’éloigner la panique. La preuve, je suis incapable de me souvenir ce que nous avons mangé, la durée du repas, nos conversations. Je me souviens juste avoir allumé les bougies. La conversation s’épuisant sans doute, mon Aphrodite me murmure :
Elle m’entraîne vers le petit nid, se colle à moi, puis colle son dos contre mon buste en me susurrant :
Je commence par défaire le nœud derrière le cou, m’aperçois que je tremble légèrement, ce qu’elle ne peut pas ne pas remarquer.
Je me bats un peu avec la fermeture éclair, réussis enfin, et la robe tombe, répondant enfin à toutes mes questions. Elle porte quelque chose que je n’ai jamais vu nulle part : un ensemble en une seule pièce, sans bretelles, le haut dévoilant une partie des seins, le bas prolongé par de longues jarretelles retenant des bas sombres. Mes mains se promènent partout, effleurent la petite culotte qui cache à peine son intimité, découvrent qu’elle est retenue de chaque côté par de petites agrafes. Je suis aux anges. Ça va être un régal d’enlever tout cela ! Summum du raffinement ou de l’intention : rouge et noir, bien sûr. Machinalement, mes mains continuent à palper, caresser, découvrir, mais tremblantes et sans conviction. Elle le sent, bien sûr :
J’ai peur, j’ai envie d’avouer mon impuissance, de me sauver, voire de me faire sauter la cervelle. Zut, je n’ai pas d’armes, mais il y a la Saône ! Dès que nous sommes couchés, enlacés, sa voix douce me berce :
Elle m’a pris la main gauche, la déplace sur son corps, ses seins, ses cuisses… Divine sensibilité féminine ! Je me calme, fais le vide dans ma tête, sens une douce chaleur m’envahir. Je découvre ce que je ne pouvais pas savoir : la capacité de la femme à faire monter le désir de son amant. C’est doux, tendre, amoureux. Je la sens illustrer sa leçon : ses gémissements augmentent, ses petits cris…
Je suis prêt à engager le moment décisif. Lorsqu’elle s’en aperçoit, elle murmure :
Doucement, tendrement, elle s’allonge sur moi, frotte son sexe inondé sur le mien, se relève légèrement, glisse doucement une main, et enfin, cueille ma petite fleur. Je sens que je vais atteindre les sommets, me retiens autant que je le peux, surpris de l’entendre exprimer son plaisir aussi bruyamment. Jusqu’au râle final avant qu’elle ne s’effondre sur moi, pendant que…
L’espace d’un instant, je crois ne pas la reconnaître, tant son visage me semble changé. L’étui qui m’emprisonne se resserre brusquement, je la rejoins dans l’extase quelques secondes après et ne peux réprimer un grognement. Nos corps s’apaisent, doucement, redescendant à l’unisson. Quel bonheur ! Elle se dégage un peu, pose sa tête sur mon épaule, commence à soupirer, puis fond en larmes. Nouvelle panique, que se passe-t-il ? J’ai besoin de savoir, de comprendre !
Je continue les caresses, les baisers, attendant la suite qui arrive enfin :
Ses phrases sont entrecoupées de longs silences ; je sens qu’elle veut exprimer son ressenti avec sincérité et j’attends !
J’ai envie de parler, mais je pressens qu’il me faut continuer à me taire, grave ce 5 juin dans ma mémoire ! Et ce, définitivement !
Là, je l’interromps :
Mais elle continue à parler. Ses propos sont de plus en plus décousus, jusqu’au moment où elle s’interrompt au milieu d’une phrase, où je n’entends plus que le rythme régulier de la respiration de quelqu’un qui dort. Je n’ai pas envie de dormir, préférant me repasser le film, me demandant si je rêve. Elle s’est calée contre moi en chien de fusil, a pris ma main gauche pour la poser sur son sein gauche. De temps à autre, elle émet un petit gémissement identique à ceux qu’elle exprime quand son plaisir monte et ça m’amuse. Je ne peux m’empêcher de sourire. Je somnole un moment, puis émerge doucement. La chaleur de nos corps, la proximité de nos sexes a réveillé ma virilité. Je me frotte, m’approche lorsqu’un soupir m’indique qu’elle sort du sommeil. Je m’apprête à la faire retourner lorsque j’entends.
Et nous les laissons faire, et la suite dure beaucoup plus longtemps que la première fois, plus dense, plus pleine. Nous nous effondrons enfin.
Une idée saugrenue me traverse l’esprit :
Aïe aïe aïe, j’ai encore dit une bêtise !
Je suis comblé et nous nous endormons très vite. Les lueurs du jour me sortent lentement de mes songes. Je m’étire, réalise que je n’ai pas dormi seul, laisse aller mes mains sur ce corps divin. Je reprends lentement connaissance, glisse doucement hors du lit, enfile mon slip et me retrouve dans la cuisine, faisant un rapide inventaire entre le plan de travail et le réfrigérateur : ah, le pain de mie et le grille-pain, et là, la cafetière. Ma douce a tout préparé, je n’ai qu’à appuyer sur l’interrupteur ! Frigo ? Confitures et beurre, parfait. Puis placard et tiroirs pour trouver couteaux, cuillères, tasses ! Un bond dans le salon pour récupérer le plateau. Bon, je vais d’abord la réveiller. Dans la pénombre matinale, elle m’offre son dos nu jusqu’aux fesses. Je m’approche, commence à lécher, à goûter, à caresser en chuchotant :
Je m’installe sur ses fesses en essayant de ne pas trop peser, et entreprends instinctivement un massage du dos, partant des lombaires jusqu’aux cervicales, m’attardant à chaque articulation. Elle bouge légèrement, s’étire un peu :
Je continue jusqu’au moment où je sens qu’elle en a assez. Elle se retourne, me prend une main, la promène sur son corps, me prend la tête, l’attire vers la sienne et me dévore goulûment. Et puis !… Décidément, j’ai bien fait de laisser le café au chaud !
Je reprends mes esprits pour entendre :
Décidément, elle se réveille plus vite que moi et je ne vois pas arriver la question :
J’ai un doute, elle plaisante ou quoi ?
La réalité du temps nous ayant rattrapés, je dois partir pour qu’elle aille récupérer Sarah. Mais il faut que je lève le doute :
J’ai des ailes pour courir à l’internat, prendre une douche, préparer mon sac, rejoindre la gare, sauter dans le train, et arriver à la maison où j’ai dû paraître, pour une fois, d’excellente humeur.
Quelques jours plus tard, après le dîner, et comme souvent, de petits groupes se constituent dans un box pour discuter. Il y a là quelques bons copains qui immanquablement discutent de leurs conquêtes. Certes, j’ai l’habitude de ce genre de discussions, mais sans doute imprégné de ce que je viens de vivre, je suis sidéré par ce que j’entends. Les enchères commencent : le nombre de conquêtes, ce qu’ils font au lit, trois, quatre, cinq fois de suite…La nuit entière ! Tous des Don Juan, et des marathoniens de l’amour ! La longueur et la vigueur exceptionnelles de leurs sexes… J’en ai la nausée et reste silencieux. La question fatidique m’arrive en pleine face :
Pas question pour moi de dévoiler le moindre centimètre carré de mon intimité, et l’aurais-je fait qu’ils ne m’auraient pas cru. Alors, à quoi bon ? Et ceux qui ont fréquenté les dortoirs savent que les garçons de cet âge peuvent échanger des propos d’une grivoiserie affligeante ; mais selon quelques-unes de mes amies, un vestiaire de filles peut aussi étonner, pour ne pas dire choquer.
Il y a comme un silence gêné, et dès que la conversation reprend, je m’éclipse discrètement, non sans entendre quelques sarcasmes, et rejoins mon box. Je réalise que je ne suis plus dans le même monde, que depuis deux ans je me suis laissé manipuler par leurs fantasmes qui ont fait naître en moi de nombreux complexes, et entretenu mon manque d’assurance. Sur le moment, je leur en veux un peu. Je comprends qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent… Mais ils ne savent pas la chance que j’ai : ma « Louise » est arrivée et m’a fait franchir un grand pas pour que je devienne enfin un homme.
Que dire de la suite si ce n’est que j’apprends encore un peu plus l’attention, l’écoute, la patience, ce que les femmes apprécient. Je ne le sais pas encore, mais je découvre, en pratique, une petite partie du Kamasutra et beaucoup de gestes qui me semblaient jusque-là tabous. Encore un jeudi, et son vendredi. La semaine suivante, le rythme est cassé par les épreuves du Bac de français. Il faut bien que ça se passe !
25 juin :
Nous nous retrouvons enfin, rattrapons un peu du temps perdu dès le jeudi. Décidément, deux heures c’est trop court pour atteindre la plénitude, mais nous nous rattraperons demain. En effet, elle a à nouveau menti à Sarah pour le lendemain.
Vendredi 26 :
Je n’ai pas envie de jouer, peu m’importe la tenue. Je me suis « ruiné » en achetant un bouquet de fleurs auquel j’ai longuement réfléchi, aidé par la splendide fleuriste qui m’explique le langage des fleurs. Je me torture l’esprit en comptes d’apothicaire : Alors huit jeudis, non c’est un nombre pair… troisième vendredi, oui, c’est impair, mais ça fait radin. Et puis je veux absolument mettre un lys blanc.
Manifestement, mes hésitations amusent la fleuriste. Je choisis finalement huit roses rouges et un lys blanc, ça fait un nombre impair, et je sais ce que je pourrai dire si jamais elle me pose des questions ! Je trouve le temps long attendant que le bouquet soit terminé, mais la bouquetière y apporte un grand soin. Elle me le tend enfin, et dans un grand sourire déclare :
Je dois être un peu en retard ? Pas du tout, je suis parti tellement tôt. La porte s’ouvre : je suis accueilli, que dis-je, ébloui par son sourire lumineux. La porte se referme derrière moi. Je lui tends le bouquet pour me libérer, elle le prend d’une main pour se blottir, puis se dégage doucement pour le regarder :
Chacun peut imaginer ce qui suit ! Elle nous sort de ce doux moment :
Je la suis au salon, et elle s’épanche tout en cherchant un vase, installant ses fleurs, mettant l’eau et posant le tout sur la table basse :
Pas un instant je ne songe à essayer de l’interrompre, et elle continue, intarissable :
Et elle recommence son bavardage. Je suis amusé d’entendre un tel débit. Je sens bien que j’ai fait mouche, mais c’est quand même un peu long. J’écoute ses réflexions lorsque je pense à regarder enfin la tenue qu’elle a choisie : Jupe bleu marine, hauts talons de la même couleur, et plus révélateur : corsage ajusté, deux boutons non attachés, couleur crème, très transparent. Tellement transparent qu’il laisse entrevoir un balconnet blanc, lui aussi très transparent au point de ne pratiquement rien cacher. Décidément, même si j’ai déjà tout vu dans le détail, elle m’a gâté !
Elle s’agite encore un peu pour préparer et servir l’apéritif et me rejoint enfin sur le canapé, mais continue encore un peu à exprimer ses sentiments, ses remerciements, sa reconnaissance et se tait enfin. Nous sommes dans l’harmonie la plus totale et je lui fais part de mes réflexions :
Long, très long silence. Je décèle un léger tremblement dans sa voix :
Apéritif, plateau-repas dans le salon, musique douce, pénombre… L’enchantement est là.
Au petit matin, émergeant d’une somnolence délicieuse, je chuchote :
Je sens l’angoisse me gagner, mais elle reprend :
Je suis anéanti. Je suis tellement resté sur mon nuage depuis deux mois que je n’y ai même pas pensé.
Je reste sans voix, tant je n’ai jamais pensé à tout cela. Elle reprend :
Et je promets ! De peur d’entendre ce que je ne souhaite pas, je n’ose lui poser la question qui me brûle les lèvres : « Et à la rentrée ? »
Le petit-déjeuner est silencieux. Nous ne mangeons ni l’un ni l’autre, restons mains liées essayant de nous regarder malgré nos yeux embués. La séparation est difficile, cruelle, insupportable, inondée de nos larmes. Cruauté de la vie ! Il me faut me décider à quitter ce petit nid douillet. Je ne sais comment je rejoins l’école, et je m’écroule sur mon lit, immédiatement envahi de pensées contradictoires. Oui, elle était triste de notre séparation, elle me l’a amplement montré. Mais certains mots me reviennent : « le plus dur est à venir… j’aurais dû te le dire plus tôt… j’ai attendu le dernier moment. » Est-ce qu’elle n’a pas cherché à m’annoncer une séparation définitive ? Non, elle n’a pas pu faire ça. Et je reste prostré longtemps sur mon lit, puis reprenant mes esprits, comme un automate, j’enfourne mes affaires dans mon sac, rejoins la gare, monte dans le train. J’immortalise ce dernier moment, d’une écriture incertaine, dans mon journal. C’est quasiment illisible : entre mon désarroi et les secousses du train, il ne peut en être autrement.
Je réalise enfin que je suis en vacances, mais sans aucun plaisir !
26 juin – 13 septembre :
Ce sont près de quatre-vingts jours qui nous séparent des retrouvailles, le temps pour Jules Verne de faire un tour du monde. Le mien va se limiter à un rayon de quelques kilomètres : mon job d’été, les copains, les baignades dans les étangs alentour. Je ne prête aucune attention aux copines de mon âge, il y en a pourtant de très jolies, certaines cherchant visiblement à se rapprocher. Je n’ai que deux moments de paix : la musique et la lecture, et je me surprends à compter les jours.