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Temps de lecture estimé : 15 mn
17/06/22
Résumé:  Après une nuit entre les bras de Catherine, Florence est plongée dans le doute sur son identité et ses désirs profonds.
Critères:  f fh fbi douche amour fmast caresses cunnilingu nopéné portrait -rencontre
Auteur : Olaf      Envoi mini-message

Série : Ovocytes et spermatos

Chapitre 03 / 05
Identités

Résumé de l’épisode précédent :

J’ai été choisi par trois jeunes femmes comme donneur de sperme pour une FIV. Florence m’a fait passer ses tests en premier au cours d’une nuit magique. Au contraire de Catherine et Nicola qui ont profité de ma naïveté dans un bar pour motards.







Deux jours plus tard, au réveil, je reçois un texto de Florence, me demandant de la rejoindre. Chez elle, cette fois.


Je préfère frapper discrètement à la porte plutôt que de sonner. Une vieille habitude pour les visites à une dame. Florence me répond du fond de l’appartement d’une voix mal assurée que la porte est ouverte et que je peux entrer.


Je traverse un hall jusqu’à sa chambre. Là, je découvre un spectacle de désolation. Elle est recroquevillée au pied de son lit, pâle, tremblante. Elle porte une chemise de mec, bien trop grande pour elle. Sur le devant, je vois des souillures jaunâtres, sans doute de vomi. Elle pleure et cache son visage entre ses mains.


Auparavant, j’ai vu au passage une cuisine dévastée, le sol jonché de débris de vaisselle, de verre, d’aliments et de boissons, toutes plus alcoolisées les unes que les autres. À l’évidence, la jeune femme est ivre et elle le supporte mal.


Je fais celui qui ne comprend pas et lui demande d’un ton qui se veut neutre ce qui se passe, si elle a été cambriolée ou quelque chose du genre.



Apparemment, les vapeurs d’alcool n’ont pas encore extirpé tout reste d’humour de son cerveau.



Je vais chercher un linge et l’aide à essuyer son visage et sa bouche. Une odeur aigre l’entoure. Je n’ai rien d’un bon samaritain, mais face à cette débandade, rien ne me rebute. J’ai juste envie de l’aider, de l’apaiser.



Je ne lui en veux pas à elle, mais à Catherine et à Nicola, et à leur monstrueux égoïsme. J’en veux aussi à l’autre ou aux autres ielles qui se sont amusé.e.s à m’extirper une pleine rasade de liquide séminal pour une improbable insémination.


La souffrance qu’elles provoquent en Florence me touche profondément. Toutefois, même si je découvre un peu brusquement ce que signifie cette fluidité dont elle parle, je veux essayer de la partager avec elle.


En commençant par lui proposer une douche et un changement de tenue. Elle accepte mon aide et s’appuie sur moi jusqu’à la salle de bain.


Je commence par nous déshabiller. Puis, j’entreprends de lui laver les dents. Pas facile sans brevet de garde-malade. Notre complicité chancelante et la sorte d’intimité, que nos gestes provoquent, sont indéniablement chargées d’érotisme. Florence est encore assez lucide pour le ressentir aussi. Elle se laisse faire avec un sourire complaisant.


Je la prends finalement dans mes bras pour passer sous l’eau. Elle se laisse complètement aller, luttant bravement contre quelques spasmes nauséeux.


Je la savonne de haut en bas, sans laisser le moindre centimètre carré de son corps inexploré. Elle écarte les jambes pour me faire de la place, non sans s’excuser de tout ce qu’elle a laissé s’écouler de son ventre chamboulé.



Sans doute pour s’épargner d’autres questions, elle colle ses lèvres contre mon oreille et me demande de repasser la main entre ses cuisses et ses fesses. À ce que je comprends malgré sa voix pâteuse, mes caresses ont des vertus apaisantes sur l’agitation de son estomac.


Bien arrimée d’un bras autour de mon cou, elle m’offre le même traitement, en s’attardant sur mon membre de plus en plus raide, puis entre mes fesses. Le petit jeu sensuel semble lui redonner envie de vivre.


Elle met fin à nos ablutions en m’offrant ses lèvres. Je renonce à plonger ma langue dans sa bouche, pour éviter tout haut-le-cœur. L’intensité et la tension érotique de l’instant n’en diminuent pas pour autant. Je commence à avoir sérieusement envie d’elle, malgré ce qui se trame dans ses entrailles.


Après un bref séchage, je la porte jusqu’à son lit. Là, je masse quelques points d’acupressure que je sais avoir un effet calmant sur l’estomac. Pour conclure, je recouvre son corps du duvet.

Juste avant de sombrer dans le sommeil, elle m’offre un regard plein de tendresse. Et de promesses de retrouvailles dès que la cuite sera résorbée.




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Je renonce à m’allonger tout de suite à ses côtés, et entreprends un nettoyage d’urgence dans la cuisine. Puis je prends le temps de découvrir ce qu’elle range sans sa bibliothèque, les livres qu’elle lit, la déco qui donne une touche personnelle à son lieu de vie.


De temps à autre, je retourne dans sa chambre pour m’assurer qu’elle dort paisiblement. Et pour la contempler discrètement. Je ne vois plus de traces de chagrin sur son visage. Sa beauté et l’abandon de son corps dans le sommeil m’émeuvent. Quelques souvenirs de notre nuit de test font battre mon cœur un peu plus fort. Je caresse son visage tendrement, écarte les mèches qui m’empêchent d’en voir tous les détails.


À nouveau, la finesse de ses traits me fait craquer. Et j’en veux d’autant plus à Catherine, la félonne qui a mis Florence dans cet état.

Pas question de lui laisser la moindre place dans le cœur de Florence. Pour autant qu’elle l’accepte, je veux devenir plus qu’un simple donneur de sperme.

Notre courte discussion identitaire laisse envisager quelques difficultés dans une telle relation. Qu’importe, le peu que je connais de la jeune femme me donne envie d’aller plus loin avec elle, quelle que soit son identité profonde.


Je finis par m’allonger dans son lit, une main sur son ventre, le nez contre son aisselle. Les parfums de son corps me font agréablement planer. Je plonge dans un sommeil agrémenté de rêves érotiques.


Elle se réveille avant moi. Elle est en train de me regarder, un joli sourire aux lèvres, lorsque j’ouvre enfin les yeux. Il doit être près de onze heures du matin. Elle semble se sentir mieux. Ce qu’elle confirme, comme à son habitude, par une salve de questions existentielles.



Dont acte, en dévorant mes lèvres, longuement, pour mieux savourer le contact léger ou plus intense de nos muqueuses.



Je glisse le long de son corps, mon ventre anticipant agréablement le moment où je vais atteindre son intimité et la dévorer. Elle a déjà ouvert ses cuisses pour me prendre tout contre elle.

Je joue quelques minutes avec son impatience, posant d’innombrables baisers sur son bas-ventre, l’intérieur de ses cuisses, la plage sensible entre le haut des cuisses et l’approche du sexe.


Elle gémit, se plaint mollement de ce traitement inhumain qui rend l’attente insupportable, et contre lequel il devrait y avoir les lois.


Finalement, elle prend ma tête à pleines mains et presse mon visage contre sa vulve.

J’en lèche le pourtour, puis enfonce ma langue aussi loin que je peux.

Elle gémit de bien-être et m’indique par d’habiles pressions des mains où et avec quelle intensité elle désire être stimulée. Sa manière de demander « encore » ou « ah, oui, juste là » est un régal. Je sais que je ne la ferai pas jouir, mais le jeu érotique est excitant.


Progressivement, la pression de ses mains diminue, elle pose ses doigts sous mon menton trempé de sa mouille et me fait revenir en face-à-face, à hauteur de son visage.


Elle m’embrasse à nouveau, rejouant avec sa langue et ses lèvres ce que je viens de lui offrir entre ses cuisses.



La combinaison de sa manière presque détachée de dire ses envies et de l’offrande simultanée qu’elle fait de ses désirs et de son corps est particulièrement raffinée et excitante.

Je m’empare de ses seins et leur offre toute la gamme de ce dont mes lèvres et mes doigts sont capables.


À nouveau, elle m’accompagne et me guide. Cette fois du creux de la main sur ma queue et mes boules, dont elle s’est emparée dès mes premiers baisers.

De son autre main, elle caresse sa vulve, délicatement, sans impatience, comme pour relier le haut et le bas de son corps soumis à des sensations très diverses.


Après quelques instants et une multitude de douceurs sur sa poitrine et les bouts gonflés de sang, je prends un sein entre mes mains et le tète, comme le ferait un nourrisson.

Une puissante vague de plaisir traverse son corps, accompagnée d’un long gémissement.


J’attends un bref instant, puis renouvelle la succion. À nouveau, un intense frisson parcourt son corps de haut en bas.


Florence m’empêche de continuer avant le troisième assaut.



Comme au restaurant lors de notre première rencontre, un long silence s’installe après cet aveu. Elle est repartie dans ses pensées et ses émotions.


Je remonte le duvet sur nos corps nus et lui demande de me laisser rester entre ses bras quelques instants de plus. Elle murmure que oui, mais qu’elle ne supporterait pas de ressentir des attentes de ma part ni une impatience à recevoir des réponses précises.


Je lui avoue être profondément ému par ce que nous venons de partager, de la crise violente à la montée de désir que le contact de nos épidermes provoque. J’ai autant besoin qu’elle de retrouver un peu de calme.


Elle se blottit contre moi et se détend à nouveau. Puis elle caresse mon visage, amoureusement, en précisant avoir rendez-vous vers midi pour une commande d’enluminure. Mais qu’elle a très envie de me garder un peu plus longtemps dans son lit.



L’idée l’amuse. Elle propose que nous classions nos découvertes en quatre domaines qui nous permettront de nous dévoiler peu à peu : deux turpitudes, deux sanctitudes (pour compenser), deux sportitudes et deux artitudes. Les mots ne veulent rien dire, mais, vu le grain de folie qui ne demande qu’à pousser en elle, le concept laisse présager du plus intense.


Nous sommes le douze juin à onze heures trente. Ce sera à elle de lancer le premier texto à douze heures douze. J’espère qu’elle avouera ce qu’elle ressent à mon égard.


De mon côté, je proposerai la première découverte dans les jours qui viennent.



Sans plus attendre, elle se tourne, me tend ses fesses et me guide dans le creux qui sépare ses fesses de ses cuisses. D’une main, elle me presse le long de sa fente toujours humide.



J’ai trop envie d’elle pour résister. De toute façon, elle ne me laisse plus de répit avant que je m’empare de ses hanches, coulisse de plus en plus fougueusement contre son intimité et finisse par me répandre entre ses cuisses.

Le plaisir qu’elle m’offre ainsi est rapide et presque hygiénique. Il n’en est pas moins intense. Comme quoi où que soit le curseur de la fluidité sensuelle ou érotique, un corps offert amoureusement recèle un infini potentiel de voluptés.



Sur cette parole pleine de promesses érotiques et séminales, elle se lève, s’habille et me quitte en m’expliquant comment fermer la porte en partant.


Je reste quelques instants de plus dans la couche de cette troublante tornade fluide et me gave des parfums de son corps.

Au moment de quitter son appartement, je me sens prêt à faire le tour de nos mondes, de rapprocher ce qui peut l’être et de partager ce qu’elle voudra bien. Nous n’aurons pas le temps de nous ennuyer ces dix prochaines semaines.



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⁽¹⁾ Sabine Paturel, Les bêtises https : //www.youtube.com/watch ? v=gD7trwyPGKA

⁽²⁾ F. Poirier : Applications binaires des savoirs et réalités plurielles https : //www.cairn.info/revue-recherches-en-psychanalyse-2020-1-page-39.htm