n° 21558 | Fiche technique | 28223 caractères | 28223Temps de lecture estimé : 20 mn | 21/02/23 |
Résumé: Florence et Simon se donnent quatre-vingts jours pour se découvrir, et s’apprécier. Les défis se succèdent, plus fous les uns que les autres. | ||||
Critères: f fh fbi inconnu plage bain forêt magasin train amour fmast caresses nopéné attache -fétiche | ||||
Auteur : Olaf Envoi mini-message |
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Résumé des épisodes précédents :
Simon a été choisi par Florence comme donneur de sperme. Elle souhaite toutefois le tester avec une décision définitive.
Quatre-vingts jours pour faire le tour l’un de l’autre. Huit découvertes, main dans la main, à raison d’un évènement tous les dix jours. C’est à la fois peu et beaucoup, parce qu’au-delà des trucs forts, de préférence locaux, durables, zéro carbone ou recyclés, le principe c’est de nous dévoiler l’un à l’autre. Or le peu que je connais de Florence me laisse supposer une série de tatanes bien ciblées dans mon confort et dans mes certitudes de mec. Elle n’abandonnera pas l’idée de me tester. Je n’ai pas non plus l’intention de me priver de la pousser hors les murs.
Et « ça commence aujourd’hui », comme dirait Faustine Bollaert.
12 h 12, texto de Florence :
j’ai déjà plein d’idées pour NOUS. Et plein d’envies. Offre-émoi vite ton premier délire.
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Le temps me manque pour un vrai truc sportif. Dont je serais d’ailleurs incapable vu mon manque d’entraînement. J’opte pour un début en douceur, limite romantique.
Florence connaît mon goût pour la moto, le même que Catherine et Nicola. Je lui propose donc une virée en bécane, sans préciser plus, si ce n’est de prendre un costume de bain avec elle. Ou pas, suivant ses préférences.
J’ai découvert il y a quelque temps un lac sympa peu après Louviers, celui de Léry-Poses, où un bain de minuit est possible, quand on sait sur quelle plage aller. Le nom d’Étang des Deux-Amants me semble prédestiné.
J’ajoute à mon texto un indice sous forme de deux liens YouTube, qui mélangent plus les pistes qu’ils ne dévoilent mes intentions.
La chance est avec nous, la soirée s’annonce très chaude. Florence monte en selle joyeusement et se serre tendrement contre moi. J’aime sentir son corps contre le mien et surtout sa manière de suivre mes mouvements. Un régal sur les chemins sinueux que je choisis pour rejoindre notre destination.
Étrangement, il me semble que son attitude change peu après Louviers. En fait au passage du premier panneau de circulation indiquant le prochain embranchement. Quelque chose d’indéfinissable est perceptible, comme un raidissement, que le motard perçoit sans pouvoir le définir.
À notre arrivée au bord du lac, je m’attends à voir Florence, agréablement surprise. C’est tout le contraire qui se passe. Elle enlève ses gants et son casque sans le moindre sourire, le visage tourné vers l’étendue d’eau.
Et bim ! pour une surprise romantique, c’est plutôt raté. Bon, en même temps, on est là pour faire le tour l’un de l’autre. Apparemment, j’ai choisi le mauvais coin, ou les mauvaises circonstances. J’imagine immédiatement un impair irréparable, pendant que Florence se dirige vers le bord de l’eau.
Les roseaux et la pénombre m’empêchent de voir ce qu’elle fait exactement, mais je distingue à quelques ombres qu’elle se déshabille, puis entre dans l’eau. J’attends un signe d’elle avant de la rejoindre. Elle commence par nager, longuement, puis elle m’appelle.
Au moment où je veux enlever mes vêtements, elle insiste pour que je la rejoigne comme je suis. J’enlève juste les bottes de moto et la veste, puis j’entre dans l’eau à mon tour.
J’ouvre mes bras. Elle vient se serrer contre moi. Peu à peu, elle se détend, retrouve le sourire, puis me propose d’aller nager.
Elle apprécie les efforts que je fais pour la suivre malgré mes habits détrempés. Après quelques longueurs, elle m’aide à me déshabiller, retourne au bord pour étendre mes vêtements sur une souche, puis revient vers moi.
À aucun moment, Florence ne me demande de me retourner. Mes regards respectueux et admiratifs n’effaceront sans doute jamais les cicatrices de l’adolescence. Elle semble toutefois prête à les recevoir comme des compliments.
Après quelques aller-retour entre la plage et le lac, toute la tension du début s’évanouit. Nous nous allongeons sous une couverture légère et nous caressons tendrement.
Les douze coups qui sonnent au clocher d’un village voisin nous surprennent tant le temps a passé vite.
Nous retournons dans l’eau pour donner tout son sens au bain de minuit. Puis je ramène Florence chez elle. Elle me rassure sur ses émotions. Les affres adolescentes sont presque effacées.
Elle est déjà impatiente de m’offrir la prochaine étape. « Ce sera du lourd », annonce-t-elle en riant.
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Son délire commence de la même manière que le mien la semaine passée. Rendez-vous à 20 heures à son atelier pour une virée en moto.
Elle sort de la maison avec un grand sac à dos, plein d’un truc plus volumineux que lourd. Elle monte sur la bécane et me donne le nord-ouest comme direction générale.
Peu après Mantes-la-Jolie, elle me fait longer la Seine, puis entrer dans le parc du Vexin.
En me guidant d’une tape sur l’épaule du côté où elle veut que je bifurque, elle nous amène profondément dans la forêt, au moment où la nuit est définitivement tombée.
En fin de course, nous nous trouvons à deux pas d’un parcours d’accrobranche désaffecté, mais apparemment encore en bon état. Florence y a travaillé occasionnellement jusqu’à sa fermeture. Elle en connaît encore tous les troncs, tous les mâts, toutes les passerelles. Mieux, elle sait ce qui tient encore debout et ce qui menace de s’effondrer.
Ma mine interloquée l’amuse. En guise d’explications, elle sort un grand sac de couchage de son sac à dos. Visiblement, un modèle à deux places.
Elle me demande vaguement si je lui fais confiance question solidité du bivouac. Elle n’attend toutefois pas ma réponse avant de commencer à grimper à l’arbre, une lampe frontale éclairant faiblement son ascension. Je la suis de près.
Arrivée à la hauteur voulue, elle fixe le sac de couchage à plusieurs mousquetons dont elle connaît visiblement l’emplacement depuis longtemps. Elle arrime ensuite son sac à dos à un autre mousqueton, ce qui le place à portée de main depuis l’intérieur du sac de couchage.
Finalement, elle extirpe du dit sac ce qui ressemble à un pique-nique pour amoureux qu’elle pose sur une planchette planquée entre deux branches. Dans la nuit, je distingue juste deux flûtes de champagne, une petite bouteille de forme familière et quelques victuailles qu’elle semble avoir préparées en vue d’une nuit qui promet d’être riche en découvertes.
Elle entre alors dans le sac suspendu, saute deux ou trois fois pour en tester la solidité, avant de se déshabiller, pudiquement cachée par le haut du sac. Elle m’invite alors à la rejoindre.
Notre nid d’amour tangue sévèrement pendant que j’y prends place puis me contorsionne pour me dévêtir. Elle me montre à quelle branche accrocher mes nippes. Tout est visiblement parfaitement organisé pour un séjour agréable.
Très agréable, dès lors que, délaissant l’apéro au champagne, elle s’empare de ma bouche et me dévore fougueusement. Je n’ai pas le vertige, mais j’avoue ne pas savoir trop bien à quel point je suis libre de mes mouvements.
Sa peau est délicieusement chaude et parfumée, son corps souple, ses seins avides de caresses et de baisers. Profitant de ma passivité momentanée, elle me caresse partout où elle arrive à glisser ses mains. Je la sens très impatiente de me donner du plaisir et de jouir de moi. Sans doute que le balancement de la cime des arbres sous nos élans érotiques n’y est pas pour rien.
Lorsqu’elle m’estime à point, quelques rotations des hanches, puis du haut du corps lui suffisent pour me tourner le dos. Mon chibre bien raide trouve tout naturellement place entre ses fesses. Je sais qu’elle aime cette manière de me prendre contre elle, de me rendre fou de désir et de se régaler de mon lâcher-prise juste à l’entrée de son intimité pendant qu’elle se caresse.
En se blottissant contre moi, elle me fait sentir les frissons d’excitation que lui procurent mes caresses, les tensions qui traversent son ventre, l’alternance des vagues douces ou fortes qui montent et descendent de ses reins à la pointe de ses seins.
Mes mains sur son intimité, elle me fait percevoir l’intensité de ce qu’elle ressent dès qu’elle a atteint ce niveau de jouissance qu’elle peut prolonger presque indéfiniment.
Elle me guide entre tendres murmures et troublants soupirs. Elle n’aura pas d’orgasme, c’est sans importance. Ce que nous partageons est d’une autre nature, mais la comble entièrement. À la condition que je lui offre mon plaisir viril, qui provoque en elle une émotion particulière, irremplaçable, animale.
D’une voix grave, elle m’excite, exige le glissement de mon sexe entre ses fesses et le haut de ses cuisses, elle veut sentir encore plus fort le basculement de mes hanches.
En amante accomplie, elle sent à chacune de mes pénétrations superficielles à quel point j’approche de l’orgasme. Elle se penche alors autant qu’elle le peut en dehors du sac de couchage pour mieux s’offrir à moi.
Mes mains arrimées à ses seins, ma queue coulissant contre sa fente, je mords sa nuque comme un étalon en rut.
Elle gémit, mais en redemande.
La vague de plaisir est intense. Sans doute décuplée par les encouragements de Florence, et quelque part, la peur viscérale de dévisser dans le vide au moment suprême.
Il n’en est rien, les mousquetons résistent mieux que moi. Mon retour sur terre, enfin dans les branches, prend du temps. Elle m’a fait monter très haut, dans tous les sens du terme.
Par quelques rotations des reins et des jambes, elle revient face à moi, souriante, les sens apaisés. Reste à nourrir nos corps, avant d’envisager de nouvelles joutes. Ce qu’elle a prévu est délicieux et nous arrivons à le dévorer sans rien laisser tomber.
Une bonne heure plus tard, étroitement enlacés et gavés de plaisirs, nous nous endormons bercés par un vent léger dans les feuilles. C’est ainsi que l’aube nous cueille, les cheveux de Florence caressant mon cou, sa bouche tout près de mon téton droit, qu’elle prend entre ses lèvres pour finir de me réveiller.
Elle ne me laisse toutefois pas redécoller. Il est temps de redescendre, car une fois le jour levé, rien n’exclut le passage d’un forestier ou d’une joggeuse matinale. Je m’extirpe en premier du nid, enfile mes habits à la hâte et laisse la place à Florence pour organiser notre descente.
Ses yeux pétillants et ses baisers très tendres avant de nous remettre en route laissent supposer que le test de vie en espace restreint est réussi.
Quant à moi, je craque de plus en plus pour cette femme. Avec un zeste de crainte pour la suite. Elle a placé la barre, comment dire… assez haut ! Je vais devoir faire preuve d’imagination pour suivre la mise. D’autant que des turpitudes sont au prochain chapitre !
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L’idée de ce que je veux faire occupe mon esprit depuis quelques jours déjà. Mais la mise en place n’est pas si facile. Avec l’aide de copains pratiquant l’urbex3, je finis par dénicher le lieu presque idéal, c’est-à-dire un magasin abandonné avec vitrine dans une ruelle peu passante.
Les copains m’aident à pénétrer discrètement dans le local, puis à mettre en place le minimum de matériel dont j’ai besoin. Une batterie de bagnole, deux phares en guise de projecteurs, des filtres de couleur, des couvertures et quelques accessoires font l’affaire.
Je donne rendez-vous à Florence tard le soir « pour un spectacle de rue ». Lorsqu’elle arrive, elle découvre une toile d’araignée en corde qui remplit l’espace à l’intérieur de la vitrine. La construction est placée un peu en hauteur. Devant elle se trouve une échelle de corde suspendue au plafond, semblable à celle que nous avons utilisée quelques jours plus tôt dans la forêt.
J’attends quelques minutes pour que Florence réalise ce qui se présente à elle, puis j’entre en scène, nu, partiellement entravé par un entrelacs de cordes. Je me suis laissé juste assez de liberté de mouvement pour gravir l’échelle de corde et placer mes mains et mes pieds dans des liens préparés dans la toile d’araignée.
La performance ne manque pas de risque, car une fois en place, lorsque je sortirai de l’échelle de corde, tout le montage va se serrer sous mon poids. Je ne peux pratiquement plus me dégager sans aide dès ce moment.
C’est précisément toute la symbolique que je veux mettre en scène, en permettant à Florence de faire ce qu’elle veut de moi. Pour autant qu’elle ait envie de chercher le moyen d’entrer, et de me libérer une fois ses désirs assouvis.
Heureusement pour moi, tout se passe comme prévu. J’arrive à prendre place dans le shibari du premier coup4. Le piège érotique se ferme alors sur moi. Je suis littéralement pieds et poings liés à la merci de Florence.
Au début, elle ne réagit pas. Elle me laisse me balancer au bout de mes cordes dans un état quasi second. Je sais qu’elle me regarde, qu’elle profite de ce que je lui offre de mon corps. Le corps de l’homme qu’elle a choisi pour avoir un enfant. J’ai précisément prévu cette mise en scène avec l’intention de ne rien lui cacher de mes imperfections.
Elle répond parfaitement à mes attentes. Après avoir posé la paume de ses mains sur la vitrine en signe de connivence, elle commence à caresser ses seins, lentement, sensuellement.
Ma réaction virile est immédiate, dopée par le souvenir intime de ce que nous avons partagé en haut des arbres. L’onde de désir qui me traverse est renforcée par les sensations que les cordes provoquent dans ma peau et mes muscles.
Encore inatteignable, je bande en lévitation au milieu d’une toile dont l’araignée est proche, mais ne daigne pas encore me dévorer.
Mon excitation dope l’imagination érotique de Florence. D’une main elle caresse sa bouche et lèche ses doigts, de l’autre, elle effleure son ventre, puis ses cuisses.
J’essaie de retenir le léger basculement de mes reins que ces gestes provoquent instinctivement en moi. Peine perdue, la tension de mes muscles suffit à mettre tout mon corps en mouvement.
Offert, impuissant à influencer le cours des choses, j’oscille sous les yeux de la jeune femme que la scène semble exciter de plus en plus, et qui ne manifeste aucune intention de me rejoindre.
Elle s’amuse au contraire à m’affoler en dégageant ses seins du haut de sa robe d’été, puis à en exciter les bouts. En alternance, comme pour en apaiser l’excitation, elle les presse contre le verre froid de la vitrine. Puis elle les reprend en mains, les masse, les tend vers moi avant de les recouvrir à nouveau de ses paumes.
L’effet est immédiat, ma queue se dresse encore plus majestueusement, des gouttes claires s’échappent de la pointe et coulent le long de la tige. Florence passe et repasse sa langue sur ses lèvres, comme pour mieux déguster ce nectar.
J’essaie de la troubler en utilisant le peu de liberté de mouvement qui me reste pour avancer et reculer mes hanches. Après quelques efforts, j’arrive à me dégager assez pour mimer les mouvements virils pendant le sexe. Florence répond au quart de tour et glisse sa main entre ses cuisses. Mon envie d’elle augmente violemment, on frise la torture sensuelle.
Plus elle me sent excité, plus elle semble prendre plaisir à ce jeu que j’ai mis en scène, mais dont je n’ai pas imaginé toute la portée érotique. Répondant aux vains basculements de mes hanches, elle mime le plaisir qu’elle aurait à me prendre en elle.
Sa main fouille son intimité, son corps se tend, se courbe, elle plie les jambes comme si une intense volupté la faisait défaillir. Puis elle se redresse, écarte ses cuisses, plonge ses doigts encore plus profondément, jusqu’à effleurer les trésors secrets cachés entre ses fesses.
La scène est irréelle, bien au-delà de ce que j’avais imaginé. Florence est sublime de désir inassouvi, de féminité offerte au mâle entravé qu’elle se retient avec volupté de consommer. Tout en elle transpire l’envie de sexe, l’envie de jouir du mâle fécond.
Par ma mise en scène, devant cette vitrine abandonnée, je lui donne la liberté de laisser s’exprimer son envie animale d’engendrer. La tension érotique qui nous unit fait apparaître des émotions profondes et secrètes, que je l’imagine mal m’avouer dans d’autres circonstances.
Au moment où je finis par perdre la notion du temps, où mon corps est juste capable de bander et de désirer s’unir au sien, Florence achève le spectacle en mimant un orgasme fulgurant.
C’est si réaliste qu’il me semble même entendre des râles s’échapper de ses lèvres et traverser la vitrine pour m’exciter plus encore. Je sais que tout cela est un jeu, mais la performance achève de me mettre en transe.
Elle met alors fin au spectacle en remettant de l’ordre dans ses habits. Puis elle cherche enfin un moyen d’entrer dans le magasin. J’ai pris soin de laisser une porte entrouverte à quelques mètres sur la droite, discrètement éclairée par une bougie à l’intérieur du local.
Sans dire un mot, l’allure fière et digne, elle vient me rejoindre. Je m’attends à être enfin délivré de mon excitation par quelques caresses libératrices. Elle n’en fait rien. Un sourire cruel aux lèvres, elle repère puis dénoue le nœud principal de la toile d’araignée. Le montage s’effondre, et je me retrouve à ses pieds, entravé, raide bandé.
Elle passe un doigt distrait sur mon sexe, insiste légèrement sur le gland hypersensible, puis se détourne de moi en réajustant le haut de sa robe.
Majestueuse, elle me quitte sans un mot. Conformément à notre programme de réjouissances, je ne pourrai la revoir que dans une dizaine de jours, au moment où elle me dévoilera sa turpitude.
Inutile de préciser dans quel état de frustration je débarrasse le magasin et rentre chez moi. Ni par quel moyen je me remets du trouble que le jeu de Florence a provoqué en moi.
Le bref texto qu’elle m’envoie de retour chez elle confirme néanmoins le trouble qu’elle aussi a ressenti :
J’ai adoré, on recommence quand tu veux dans mon atelier.
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En fait, question turpitude, son texto d’invitation me semble nous laisser dans les limites du raisonnable. Quoique…
Elle me donne en effet rendez-vous à la gare de Saint-Denis, sur la ligne de tramway T1. Jusque-là, tout va bien. Sauf qu’elle veut me retrouver à 22 h 50. Je n’ai pas de soucis avec un rendez-vous tardif, mais je me demande bien ce qu’on va pouvoir faire de lubrique si tard dans un tram.
Je retrouve une Florence toute pimpante, habillée en élégante des beaux quartiers, le regard brillant de la femme sûre d’elle, ouverte à des rencontres coquines. Et cette rencontre, ce n’est pas moi.
En toute sincérité, je suis un peu déçu d’être tenu en dehors de cet épisode et de ne pouvoir profiter de la présence de Florence. Je me réjouissais de la retrouver. Mais la situation qu’elle propose m’amuse. Et même si je n’y crois pas trop, je serais heureux qu’elle puisse finir la nuit avec la belle inconnue.
Je repère la jeune femme avant que Florence me la désigne. Tout en elle attire le regard. Non seulement parce qu’elle est belle, mais par sa manière de bouger, de regarder les gens autour d’elle, de remplir l’espace. Elle est magnétique. Mais il se dégage aussi quelque chose d’elle, qui au premier abord retiendrait le mec que je suis de l’aborder. Magnétique et inabordable. En tout cas pour un péquin comme moi.
Le rôle que m’impose Florence est très ingrat. Jouer au beauf’ alors que j’aurais juste envie de l’entendre rire, de la voir lever son regard sur moi.
Florence et moi montons dans le tram par des portes séparées. J’attends que la jeune femme prenne place avant d’aller m’asseoir à ses côtés. Elle détourne le regard et me présente un visage inexpressif. Je heurte son coude par inadvertance et m’en excuse platement. Elle ne réagit pas. J’insiste un peu pour engager la conversation, ce dont la belle n’a visiblement pas envie. C’est à ce moment qu’intervient Florence.
Je maugrée quelques phrases bien senties sur le féminisme rampant et la discrimination de l’homme blanc, mais je finis par quitter mon siège. Je vais quelques rangs plus loin, en leur tournant ostensiblement le dos.
Malgré la distance, je les entends chuchoter, puis rire ouvertement. Elles ne se privent sûrement pas de casser du sucre sur mon dos. Une manière comme une autre de créer la connivence.
N’ayant plus de rôle à jouer, je sors du tram deux arrêts plus loin, et décide d’aller à pied jusqu’à l’atelier de Florence qui est à une trentaine de minutes de marche. Avant même d’y arriver, je sens la vibration d’un texto. C’est Florence qui m’annonce que j’ai perdu, avec un émoticon hilare et quelques cœurs pour faire bon poids.
Une fois installé dans le lieu de création de Florence, je me sers un truc à boire puis trouve ce qu’il faut pour créer une ambiance musicale de circonstance.
Je réalise alors à quel point elle doit avoir confiance en moi en me laissant ainsi ses clés et la liberté d’occuper son espace.
Qui suis-je pour elle, en vérité ? Sur quelle base m’ouvre-t-elle ainsi les portes de son intimité professionnelle, et un peu personnelle puisqu’elle dort assez souvent ici en période de création ? Veut-elle que je lise en elle au travers de ses livres, ses bibelots, les traces de travaux en cours ou passés ? Veut-elle que le donneur de sperme potentiel investisse son lit et y imprime ses parfums virils ? Ou veut-elle simplement me retrouver après avoir passé un bon moment avec sa conquête RATPesque et m’en raconter tous les détails ?
Je décide de ne pas me prendre plus longtemps le chou. Y a-t-il d’ailleurs des réponses à ces questions. Je me déshabille et me couche dans le lit de Florence. Peu avant le lever du jour, une caresse sur ma joue et un baiser sur mes lèvres me réveillent. J’embrasse la main douce, sur laquelle je sens un parfum différent de celui de Florence.
Florence retire ses habits et vient se blottir entre mes bras.
Je découvre alors un formidable mélange de fragrances sur le corps de Florence. D’abord ses parfums, légers, subtils. En contrepoint, d’autres essences se manifestent, dont une particulièrement épicée, têtue, envoûtante. J’en suis la trace sur tout l’épiderme de la jeune femme. L’effluve est plus marqué au niveau du bas-ventre et entre les cuisses.
Sans doute épuisée par les assauts sensuels de l’autre femme, Florence me laisse mollement poursuivre ma découverte olfactive de ses ébats, une main dans mes cheveux.
Je sais qu’elle n’aime pas qu’un homme reste trop longtemps dans le même lit qu’elle. J’attends donc quelques minutes avant de la laisser seule pour finir la nuit. Sa remarque sur les dégâts que Catherine a provoqués dans son intime me donne une idée pour notre prochain rendez-vous.
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1. ↑ https://www.youtube.com/watch?v=0jyvAVWjGUs
2. ↑ https://www.youtube.com/watch?v=WYW6JeMGFhE
3. ↑ https://fr.wikipedia.org/wiki/Exploration_urbaine
4. ↑ https://www.male-shibari.art/
5. ↑ https://www.youtube.com/watch?v=85m-Qgo9_nE