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Temps de lecture estimé : 27 mn
16/07/22
Résumé:  Multiples sont les liens qui unissent ces dames. Les voies et techniques peuvent parfois étonner. Mais de confiance en confidences va naître une amitié.
Critères:  ff fff fplusag fépilée fête fsoumise fdomine ffontaine fmast cunnilingu fdanus sm -dominatio
Auteur : Dyonisia  (Rêves et autofictions… souvenirs et confidences…)      Envoi mini-message

Série : Diotime

Chapitre 04 / 15
Le souper : fin de soirée arrosée

Résumé des épisodes précédents :

J’ai pu retrouver et rencontrer la rédactrice du journal intime dont j’avais tiré le récit – un peu romancé – de l’ « Histoire de Colette ». Cette dame d’un certain âge, retirée dans l’arrière-pays provençal, m’a conquise par ses qualités humaines et offert son hospitalité.

Amusée et émue de la transcription, relativement fidèle, que j’avais faite de ses notes, mon hôtesse consentit à me raconter quelques-unes des péripéties vécues après sa rencontre avec la fameuse notaire, Me Ève L*, à commencer par les premières heures éprouvantes de son arrivée chez celle qu’elle avait délibérément choisie pour Maîtresse. Une prise de contact qui l’invita à se prêter aux investigations poussées des résidentes permanentes de la maisonnée.

Le repas qui suivit se présenta pourtant sous les meilleurs auspices, et le début de la soirée apporta autant d’enseignements que d’agréments, dont Colette fit son miel dans toutes les acceptions du terme.

Pour ma part, je n’ai pas résisté au plaisir de partager les anecdotes qui ont entrecoupé le recueil de ses souvenirs lors de mon séjour, ni voulu dissimuler l’évolution de mes propres sentiments. J’ai également tenu à rapporter les principales dispositions du contrat liant une soumise à Maîtresse Ève, conservé par Colette et que j’ai eu le privilège de lire.






Une petite heure de marche nous a ramenées chez Colette. Elle est infatigable ! J’ai galopé derrière elle tout le chemin, en remerciant le ciel que ce ne soit qu’en descente. Parlons-en, au fait, du ciel : les nuages l’avaient déjà envahi avant notre arrivée et l’air s’était fortement rafraîchi. Je me suis précipitée sur la première chaise venue pour reposer mes jambes et mes petons en réchauffant mon pauvre corps sous l’œil faussement compatissant de mon hôtesse.



Oups ! J’ai ri pour masquer ma confusion, et j’ai filé, à poil bien sûr, dans la salle de bain. J’ai bien dû reconnaître que j’étais un peu désappointée de m’y trouver seule. J’aime beaucoup, ou trop, la compagnie de Colette, dirait-on !


Le repas, agréablement simple après les agapes de midi, rapidement expédié, nous nous retrouvons dans son petit salon. Colette fouille dans un secrétaire pour me procurer un cahier plus approprié à la prise de notes que les diverses feuilles volantes que j’ai utilisées jusqu’ici. Confortablement enroulée dans l’épaisse serviette de bain que je n’ai pas quittée depuis ma douche, je commence à transcrire au propre mes gribouillis pendant qu’elle prend la sienne.


Elle en revient dix minutes après, drapée dans un peignoir d’éponge. Je n’ai pas beaucoup avancé ma copie. Tant pis, je terminerai dans mon lit. Elle repousse mes velléités de faire la vaisselle – j’aurais pu y penser plus tôt, c’est vrai – et s’installe près de moi sur l’étroit canapé.



Son peignoir s’est ouvert dans le mouvement, découvrant à moitié poitrine et ventre. Elle n’y attache pas d’importance, moi non plus. Je lui montre mes premières lignes. Elle se penche pour les lire. Nous sommes un peu plus proches.



Un méchant vent souffle dehors. Le salon nous entoure d’un cocon tiède. Le corps de Colette est doux et chaud… C’est beau, l’amitié !


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Troisième récit de Colette : le souper, suites cuisantes



Colette se voyait comme une poule qui a trouvé un couteau, avec dans sa paume cette petite masse tiède et humide, ce cadenas que Ève venait de retirer du sexe d’Aloïse.


Elle regardait la main délicate de la première qui masturbait vigoureusement la fente que lui offrait la jeune fille. Ce charmant tableau d’une Aloïse énamourée, ventre en avant et mains crispées sur les chairs pour élargir sa chatte, semblait n’avoir d’intérêt que pour elle. Clémence exceptée, les autres avaient repris leurs conversations comme si la situation eût été simple routine. Ce qu’elle devait être, assurément.


Un discret soupir, un rapide mouvement du bassin, un faible « merci Ève » et une courte brillance quand la main s’éloigna, marquèrent chez la Novice le climax de sa récompense.



Elle étendit même sa mansuétude en autorisant la cuisinière à poser les pieds au sol pour se reculer sur son tréteau. Un bref rictus contracta la mâchoire de celle-ci en décollant sa fourche de la barre qui la tourmentait mais elle soutint tendrement Aloïse pour l’aider à s’installer à califourchon face à elle.


Comme au ralenti, Colette voyait les deux femmes enlacées s’asseoir en silence sur leur instrument de douleur. Le contact avec les chairs fragiles lui était caché, mais elle le devina au gémissement d’Aloïse que la bouche de Clémence étouffa avant qu’il ne devienne cri. La Novice se reprit et releva les genoux, ou plus exactement, laissa sa compagne de martyre les lui relever. Puis, les traits figés par la souffrance, elle lui rendit le même service.


Colette ne savait quoi admirer, ou s’en effarer, le plus, de l’endurance de la plus âgée ou du courage de la plus jeune. Les deux se balançaient maintenant, d’avant en arrière, toujours embrassées. Clémence murmurait des mots d’encouragement à l’oreille d’Aloïse, tandis que, joue contre joue, elles attendaient que Ève leur signifiât la fin de leur épreuve. Il n’y avait pas d’autres spectatrices, d’ailleurs. Apparemment, ce genre d’exercice était banal. Colette se projeta dans l’avenir et frissonna de peur. D’excitation aussi, ce qui l’affola davantage.



Elle accepta et remercia d’un pâle sourire, mais les gâteaux avaient plus de mal à passer sa gorge que pour celles qui se torturaient devant elle. Les larmes qui noyaient les yeux d’Aloïse pas plus que le souffle court et contraint de Clémence ne les empêchait d’apprécier chaque bouchée. Et dans l’expression de leurs regards, l’extase et la fierté dominaient la souffrance.


Captivée par ce mélange de sentiments dont elle se demandait si au fond d’elle-même elle n’en connaissait pas les raisons, Colette ressentait une sourde attirance pour les épreuves qui les provoquaient. Elle enviait celles qui subissaient cette expérience, le désir de brimades se changeait en besoin de sévices, la tentation du plaisir de la douleur en repoussait la crainte. Elle s’imagina à leur place, elle le souhaita, et la peur de ne pas être jugée digne d’une telle soumission la tarauda. L’invitation lancée à la cantonade par Ève mit un terme provisoire à la confusion de ses pensées.



Il n’y avait pas eu d’opposition, bien sûr. Colette l’aurait parié ! Elle était décidée à accepter ce qui l’attendait, de toute façon, quoique ce soit. Elle savoura sa tasse de moka avec autant de satisfaction que les autres convives. Elle évitait simplement de regarder vers le chevalet qui luisait de sueur et de mouille.



Elles échangèrent un sourire complice et la cuisinière se dirigea vers la place d’honneur d’une démarche empruntée, que Colette comprenait aisément de même que son soulagement lorsqu’elle s’installa sur le siège. Elle fut par contre surprise de la voir relever les jambes et poser les mollets sur les accoudoirs en exposant sa vulve flétrie.



Colette s’exécuta avec empressement. (L’idée que son gage soit de remplacer Clémence sur le chevalet de bois brut lui avait traversé l’esprit…) Elle se retint toutefois, malgré sa curiosité inquiète, de fixer trop directement le sexe épanoui face à elle.



Le son de la voix s’était durci, réveillant les alarmes d’une conscience perturbée.



La vulve était irritée et tuméfiée. De vilaines plaques pourpres signalaient les parties des grandes lèvres longuement comprimées. Le périnée et l’anus n’étaient guère plus épargnés et les boucles grises de la touffe pubienne clairsemée luisaient de transpiration.


Colette passa une langue précautionneuse sur les lèvres gonflées. Elles étaient chaudes, fiévreuses, d’une saveur salée et acre. Elle se risqua sur le périnée et explora l’anus, le bouquet s’enrichit de touches de musc. Elle refit un passage de bas en haut, d’une langue toujours douce mais plus rapide et plus franche. La vulve lui sembla moins brûlante et plus souple. Elle réitéra plusieurs fois sa caresse. La crispation du pelvis s’atténuait peu à peu et un arôme nouveau se mêlait aux premiers relents. Un soupir d’aise lui parvint distinctement.


Enhardie, troublée aussi, Colette posa les doigts sur les bords de la fente, évitant les festons violacés qui en dépassaient et qu’elle n’avait pas encore osé effleurer. Délicatement, selon les recommandations de Ève qui suivait ses progrès, elle ouvrit le sexe pour révéler les nymphes et une dure pression sur l’épaule l’invita à continuer. L’entaille s’ouvrit largement, dévoilant le corail d’une muqueuse tapissée de sécrétions vaginales et dont l’organe le plus sensible pointait triomphalement hors de sa fragile protection.


Le cliquettement de l’appareil photo se répétait derrière Colette, mais la fascination le lui faisait oublier. Quelle importance que l’image de sa moule poisseuse quand elle avait sous les yeux celle d’une malmenée exultante ! Elle rassembla toute sa salive pour adoucir autant qu’elle pouvait le contact de sa langue avec les chairs tourmentées. Des saveurs plus fortes et plus sauvages emplissaient sa bouche. Elles stimulaient ses papilles, rendant plus abondant, plus onctueux, l’onguent naturel qu’elle s’appliquait à étaler sur la vulve. Le remède la calmait, la respiration apaisée de sa patiente le lui disait.


Elle poursuivit ses soins, s’abstenant de téter ou de sucer pour ne pas raviver la douleur. Elle léchait, inlassablement, par petites touches, par légers passages, ne faisant qu’effleurer de sa langue les endroits trop douloureux que la contraction soudaine des muscles lui indiquait. Elle n’y revenait qu’avec une application accrue de sa crème liquide pour éteindre le feu renaissant. Il y eut bientôt une composante nouvelle dans le baume qu’elle concoctait, un fluide sexuel qui répondait à la mouille de sa propre chatte. Elle avait jusque-là évité le bouton pour ne pas en exacerber la sévère affliction. Elle jugea approprié à présent de le toucher, oh, d’un tendre frôlement, du bout des lèvres, d’une douce pointe… Ce fut suffisant.


Le bref jappement, à mi-chemin entre douleur et plaisir, inquiéta Colette. Elle se recula. Les deux brèves giclées qu’elle reçue sur le visage la surprirent. Les supplications enrouées de continuer la flattèrent. Elle baisa le clitoris, le cajola plus fermement, le becqueta, le suçota, oublieuse de toute prudence, et sentit un flux tiède frapper son menton tandis que le bassin tressautait sous sa bouche. Le long soupir de bien être qui suivit lui parut la plus belle des récompenses. Elle releva la tête, heureuse, portant machinalement une main à ses joues.



Elle ravala ses excuses en découvrant à la fois, les traits apaisés de Clémence, l’air contraint d’Aloïse serrant dans ses mains un flacon, le cercle attentif des autres autour de sa personne, et, penchée sur elle, la figure étonnamment amicale de Ève qui la complimentait.



Colette était proche de perdre ses nerfs. Dès qu’elle croyait avoir gagné l’estime de sa déesse, celle-ci la remettait vertement à sa place. La friandise et le fouet, toujours. Trop ! La velléité, folle et sans doute inutile, d’argumenter, de protester, lui traversa l’esprit. Elle voulut se relever, un pied sur son dos l’immobilisa. Elle tourna la tête. En levant les yeux, elle distinguait nettement au-dessus d’elle, dans l’ombre légère du tissu vaporeux qui s’évasait, la chatte délicate et adorable de la femme qu’elle révérait. Le pied pesa plus fort sur sa colonne, les lèvres fines semblèrent palpiter, elle abaissa le regard. Une fois de plus, elle capitulait…


Mais, il lui restait l’espoir ! Elle se jura de le conserver coûte que coûte. Résolue à s’y tenir et ne s’occuper que de l’instant présent, elle reporta son attention sur les reproches que Ève adressait à la Novice qui, mal à l’aise, opinait en silence.



Toujours à quatre pattes, cul nu, Colette se tordait le cou pour suivre ce remue-ménage. Il lui semblait que la Novice tremblait. Elle remarqua par contre que, malgré la légèreté des propos échangés avec Gwladys et Irène, l’attitude impatiente d’Ève démentait sa prétendue gaieté. Ne jamais prendre au comptant les apparences, voilà ce qu’il lui fallait retenir.


Sa nuque s’endolorissait, elle secoua la tête pour la décontracter et croisa le regard de Clémence. Elle crut y lire une prière muette. La cuisinière n’avait pas changé de position et maintenait grande ouverte sa vulve baignée d’un jus trouble. Elle espère que le courant d’air rafraîchira l’irritation, se dit Colette. Elle souffla doucement sur le sexe dolent, par pitié, un peu par jeu aussi, à vrai dire. Le bassin se poussa à sa rencontre, dissipant son doute sur la demande des yeux. Elle consacra l’attente du retour de la soubrette peroxydée à dispenser un nouvel orgasme, profond et bienfaisant.



Obéissante et inquiète, Jenny s’approcha en relevant son tablier sur un ventre où la touffe sombre contrastait curieusement avec ses cheveux. Colette distinguait parfaitement la chaînette serrée sur la taille qui retenait une chaîne carrée grossière dont les maillons se perdaient entre les lèvres. Ève vérifia les attaches, puis contrôla le passage de l’avant à l’arrière d’un doigt inquisiteur. Enfin, certainement par acquit de conscience, elle attrapa l’élément principal et le secoua brutalement de droite à gauche, indifférente aux rudoiements que les angles d’acier imposaient au clitoris et aux nymphes.



Colette balançait. Les soubrettes – les Converses si elle se souvenait bien – ne lui avaient pas témoigné un respect particulier depuis son arrivée. Elle compatissait donc très moyennement aux tourments que Jenny endurait. Le continuel raclement des maillons dans la chatte devait certes être insupportable. Néanmoins, cela avait peut-être procuré du plaisir, au début…


C’était à présent le tour d’Aloïse de se soumettre, jambes écartées, aux contraintes de son état. Dans son dos, Issa se tenait prête à lui « prêter la main ». Les deux mains, en fait, puisqu’elle se hâta d’écarter la fente de la Novice dès qu’une inclinaison de tête l’y invita.



L’excès de liquide qui tombait sur la serviette prouvait que la coupe n’avait pas été remplie à moitié. Les contractions spasmodiques des traits d’Aloïse donnaient un aperçu des brûlures qu’on lui commandait de s’infliger. Les doigts ne cessaient pourtant de s’activer sur la vulve ouverte. Issa s’employait d’ailleurs à l’écarter le plus possible afin qu’aucune zone des muqueuses ne coure le risque d’une infection. La friction se prolongea tant qu’il y eut une goutte d’alcool en dépit de la chair de poule et des frissons qui gagnaient tout le corps.



Sa chatte doit être en feu, et elle n’hésite même pas, s’effara mentalement Colette en voyant la Novice rouler le tissu et l’insérer, imbibé à refus, dans tout son sillon, du coccyx au mont de Vénus. L’aide, amicale ou perverse, d’Issa facilita grandement l’opération et le maintien étroit ensuite du tampon prophylactique.



Colette avait scrupule à faire mal malgré les exhortations dont on la pressait. Elle contemplait la chatte dolente qui palpitait, les mains tremblantes qui l’entrebâillaient, le visage de Clémence qui se crispait par anticipation, et ne décida de passer à l’acte qu’en comprenant, aux mouvements de ses paupières, que cette dernière elle-même le lui demandait.


Elle versa l’alcool, longuement et partout ainsi qu’on l’exigeait. Durant une seconde, il ne passa rien, sinon les yeux grands ouverts du visage qui la fixait. Puis soudain, le ventre parut lui sauter à la figure sous la contraction brutale des muscles, tandis qu’une plainte sourde s’échappait des dents serrées de Clémence. Une puissante odeur aromatique montait en même temps à ses narines. On avait beau dire, il ne devait pas y avoir que de l’alcool de pharmacie dans cette potion.



Le corps s’était détendu. Clémence respirait à petits coups, dominant le feu qui lui prenait le sexe. Colette avança la main, le premier contact fut douloureux, pour la patiente. Elle retira la main au premier sursaut et se fit morigéner pour sa pusillanimité. Elle frotta donc, de plus en plus vite, de plus en plus fort, ressentant un plaisir insidieux à châtier des chairs déjà malmenées. Le parfum aromatique se développait avec les frictions, agressif et enivrant. Il envahissait le nez de Colette comme il pénétrait le sexe de Clémence. Il rendait moins inquiétantes pour l’une les contorsions spasmodiques de l’autre. Ce n’était pas si difficile, finalement, de traquer les moindres replis de la chatte. C’était même agréable. Les modulations des gémissements guidaient la recherche.



Colette ne protesta pas. C’était si évident ! Elle remit du liquide sur ses doigts et massa avec soin la peau fine. Les plaintes étouffées de Clémence montèrent d’un ton. Elle tâta les bords du cratère, un cri bref l’avertit de la sensibilité accrue de l’endroit. Elle n’en tint pas compte, l’antisepsie était bien plus importante à ses yeux. Elle y alla franchement, ne négligeant aucune des multiples branches de l’étoile ni de ses alentours.


Clémence avait renoncé à retenir ses plaintes. Elles résonnaient au gré des attouchements plus ou moins appuyés qui lui enflammaient le rectum. Quelque chose aussi avait changé dans le ventre de Colette, ce n’était plus la peur de faire mal qui le nouait mais l’excitation d’être maître de la douleur de l’autre. Et cette sensation nouvelle la faisait mouiller.


Un surplus de produit traînait au creux des aines, gaspillage inutile. Elle le recueillit du bout de l’index, en considéra l’abondance, en conçu subitement un emploi. Si je le lui fourrai dans le cul ? Elle mit en pratique l’idée, sans réfléchir, jusqu’au fond. Le fourreau lui enserra brusquement le doigt, un cri perçant lui vrilla les oreilles. Elle retrouva la raison, et la honte.


Elle aurait voulu s’excuser de son impulsion, demander pardon à sa victime. Mais les yeux de Clémence ne reflétaient ni reproche ni désespoir, ils brillaient de reconnaissance et presque de bonheur. Si son corps frissonnait, si ses mains tremblaient, si sa chatte palpitait, c’était moins de souffrance que de frustration. Se retenir de se caresser lui coûtait plus que de supporter la douleur.


Pour Colette, c’était une révélation. Les sensations qu’elle éprouvait allaient bien au-delà des quelques expériences de SM léger qu’elle avait connues jusqu’alors. Un lien étrange l’avait unie à Clémence dans une relation désirée et consentie par chacune. Que ce soit pour torturer et être torturée, ou pour gougnotter et être gougnottée, la communion était la même, aussi forte et troublante. Elle baisa tendrement la vulve flétrie, brûlante et odorante.



Séduction et douche froide, encore une fois ! Il fallait s’y habituer, mais le dépit était trop vif pour ne pas s’afficher sur les traits de Colette qu’une consolation sibylline désempara un peu plus.



Comme un ballet bien réglé, chacune s’empressa aussitôt à sa tâche assignée. Colette se dit que si, dans les heures qualifiées de moments amicaux, la forme et le ton changeaient, le fond restait tout aussi implacable. Elle aida affectueusement la cuisinière à s’extraire de son siège et la soutint gentiment, heureuse de ne pas devoir la ramener sur le chevalet.


Un bref baiser sur la joue, accompagné d’un « merci Colette » murmuré à l’oreille, lui témoigna la reconnaissance de Clémence qui vacillait malgré tout et s’appuyait lourdement sur son bras. Elles restèrent ainsi côte à côte, attentives toutes deux à obéir aux ordres qui pourraient advenir mais observant la scène d’un regard entendu pour l’une, intrigué et curieux pour l’autre.


Irène finissait de retirer les chaînes qui contraignaient le sexe de Jenny et en extirpait le tampon d’éponge à gratter qui le pénétrait. Gwladys avait déjà remis la tondeuse à Ève, preuve que l’instrument était à disposition dès avant le simulacre de jugement. Aloïse trottinait sans relâche de la table à l’office, retenant d’une main son pansement entre les cuisses. Issa, railleuse, jouait à l’apprentie coiffeuse en couvrant de nylon le fauteuil avant d’inviter cérémonieusement la condamnée à s’asseoir.


Ce ne fut ensuite que l’affaire de quelques minutes. Irène la tenait, Ève la tondait, Jenny reniflait. L’outil taillait, les unes après les autres, de larges bandes dans ses cheveux. Les mèches tombaient comme neige à Noël sur ses épaules et ses seins. Sa coiffure prenait des volumes grotesques qui disparaissaient aussi vite qu’ils se formaient. Bientôt le crâne fut nu. Les quelques millimètres de poils qui subsistaient en accentuaient le ridicule. Et ce que les tourments du harnais sur les lèvres, ni l’irritation du vagin, ni le récent rudoiement du clitoris n’avaient su provoquer, l’humiliation l’obtint. De grosses larmes roulaient à flots sur le rouge des joues et le visage tordu exprimait tout le désespoir de l’avilissement subi.



Il fallut les efforts conjugués de Irène et Issa pour y allonger Jenny, les fesses au bord du vide. Gwladys et la première lui maintinrent les bras, la seconde la tête. Colette et Clémence, appelées en renfort, eurent consigne de tenir ses jambes grandes ouvertes. Sur sa taille, la chaînette avait laissé dans la peau une profonde empreinte rose. Quand il fut réclamé qu’on relève ses cuisses pour inspection, le sillon révéla les marques incarnates des maillons qui l’avaient entamé d’entre les fesses jusqu’au pubis.



Quelques passes de tondeuses auraient vite eu raison de l’abondante toison qui assombrissait le mont de Vénus et le bord des lèvres pour n’en laisser qu’une infime pelouse. Ce n’était apparemment pas dans les vues de l’exécutrice.



Un sourire gourmand illumina le visage de la soubrette. Trois secondes après, elle était à genoux sur la table, étouffant de sa chatte les cris inutiles de sa camarade. Celle-ci aurait pu trouver pire comme bâillon. Elle le prit tel qu’il était, à la satisfaction des deux parties, usant de sa langue pour oublier les sévices à venir.


Cet opportunisme résigné suscita peut-être la relative bienveillance de Ève qui ordonna à Aloïse de lui apporter un tube de Biafine en même temps que l’appareil souhaité. Sa forme et ses dimensions évoquaient celles d’un rasoir électrique. À la place des lames apparaissait l’enroulement serré d’un ressort à boudin monté en vis sans fin. Le principe était simple : les spires du ressort coinçaient les poils, le mouvement rotatif faisait le reste.



Le rouleau attaqua les poils, le corps sursauta un quart de seconde après. Il resta un instant arqué dans un cri de douleur que la chatte d’Issa ne put tout à fait contenir. Il se démena ensuite en vaines contorsions nerveuses que les quatre assistantes maîtrisaient avec peine. Chaque passe arrachait une bande de cinq centimètres de large qui laissait voir une peau glabre où une myriade de minuscules points rouges témoignait de la profusion des défunts follicules.


En peu de temps, la touffe coupable avait disparu et le pubis se couvrait d’une chair de poule blanchâtre qui s’étendait sur les lèvres et les aines. Ève n’attendit pas la réaction de l’épiderme irrité pour étaler la crème apaisante en débordant largement de la surface atteinte. Elle procédait délicatement, veillant à couvrir d’une couche uniforme le ventre et le sexe de Jenny. Celle-ci, toujours écartelée par des mains charitables, se calmait peu à peu sous les effets de ce massage et des cajoleries qu’Issa prodiguait à ses seins. La chatte de sa consœur lui était aussi d’un grand secours pour noyer sa peine dans un gougnottage inégal mais performant à en juger par l’air satisfait de la bénéficiaire.


Colette ne comptait plus les bouleversements de ses sentiments. Tel acte qui s’affichait sans pitié, d’une brutalité qui la faisait parfois trembler malgré sa résolution, était presque aussitôt suivi d’un geste de tendresse affectueuse qui en contredisait la cruauté. La sincérité était apparemment la même, dans les sévices comme dans les caresses. À ne plus savoir quoi penser. Ces allers et retours avaient été permanents depuis son arrivée au Domaine. À bien y réfléchir, d’ailleurs, elle les avait constatés, éprouvés aussi, depuis les premières minutes de sa rencontre avec celle qui n’était alors que Me. Ève L*. À mieux y réfléchir encore, c’étaient ces alternances de sévérité et de douceur qui la séduisaient, et qui l’excitaient plus qu’elle ne l’avait jamais été.


Ses réflexions avaient relâché son attention, ses efforts pour maintenir fermement la cheville de Jenny s’en ressentaient. Un rappel à l’ordre sans aménité lui remit les idées en place en lui rendant force et vigilance. Ève continuait ses soins, accentuant sa pression à pleines paumes pour faire pénétrer l’onguent en profondeur. Lorsque tout le triangle du nombril aux aines fut rendu gras et luisant, elle déposa doucement du bout des doigts une nouvelle couche de Biafine et se concentra sur la vulve.


Ses deux mains avaient saisi les lèvres entre pouces et index, glissant sur la longueur en va et vient de plus en plus rapides, malaxant les chairs au rythme des respirations accélérées de sa victime devenue sujet d’amour qui lui offrait son ventre. La masturbation s’affirma alors passionnée et virtuose, n’ignorant aucune infime zone de la chatte que l’écartèlement épanouissait, triturant ici, lissant ailleurs, titillant la muqueuse, pinçant et caressant, jouant de tout pour l’amener au paroxysme de l’attente.


Issa avait légèrement soulevé ses fesses, mais Jenny craignait moins l’asphyxie que la perte de sa tétée. Elle tendait bouche et langue pour réclamer le retour d’un calice dont le jus plus que la lie lui avait apporté la consolation et dans lequel elle ne pensait à présent qu’à noyer son plaisir. L’obligeance, quelque peu intéressée sans doute, de sa consœur lui rendit à la fois espoir de jouir et sexe à lécher. Elle tendit le sien avec d’autant plus d’ardeur aux doigts qui le travaillaient.


Trois s’étaient introduits dans son vagin et la branlaient sans répit. Un quatrième buttait sur son œillet et l’empalait parfois. Le pouce replié battait contre ses nymphes. L’autre main, en éventail serré, vibrait sur son bouton ou le giflait, pour mieux l’exaspérer. Un bruyant clapotis giclait de son corps arqué, bandé comme un arc entre les bras qui le soutenaient. Ses cris de bonheur se perdaient dans la mouille qu’ils dispersaient.


Il y eut trois, peut-être quatre, orgasmes. Là aussi, Colette avait renoncé à compter. Elle se contentait d’admirer, avec une pointe de jalousie, l’expertise de l’amante et l’exultation de l’aimée. Car il s’agissait bien d’un amour qui s’exprimait dans ce moment intense. Lorsque le corps de Jenny s’abandonna, gorge enrouée et muscles épuisés, le long baiser que Ève colla sur sa bouche barbouillée de la cyprine d’Issa témoignait de la profondeur de leur relation.


Comme elle aurait pu s’y attendre, Colette était bien la seule à s’en étonner. Si Clémence portait sur le couple amoureux un regard attendri, Irène et Gwladys s’étaient retirées dès leur mission achevée pour s’entretenir à voix basse, trop habituées sans doute à ce genre d’effusions. D’ailleurs, l’harmonie des cœurs ne dura pas plus longtemps que l’embrassade.



Elle accepta volontiers, surprise malgré tout d’une défaillance telle qu’elle empêchât la jeune femme d’aller seule jusqu’aux toilettes. Se régler sur Issa pour la soulever, un bras sous la cuisse, un bras sur les reins, fut aisé. La déplacer aussi, Jenny se faisait légère. Au point que la venue en renfort de Clémence semblait superflue. Mais, plutôt qu’indiquer l’intérieur de la maison, Ève guida le groupe vers la balustrade qui bordait la terrasse.



La suggestion amusa Colette qui comprit du coup la présence de Clémence. Celle-ci s’avérait bien utile pour soutenir Jenny sous les aisselles tandis qu’Issa et elle-même se déhanchaient pour la tenir allongée, les talons sur le rebord, jambes repliées et genoux ouverts face au vide du parc. Un joli jet s’éleva aussitôt en un bel arc de cercle miroitant sous la lumière des lampes avant de disparaître dans la pénombre et retomber en pluie drue sur les feuilles.



Il y eut un blanc. Seul s’entendait le chuintement de la miction finissante de Jenny. Colette se retourna. Le visage de Irène avait pâli. Ce n’était sans doute pas à cause de la main tout juste sortie d’un con qui la tenait par le menton. Ève la fixait d’un regard dur en lui parlant à mi-voix.


Mue par une curiosité qu’elle se reprochait, Colette tendit l’oreille sans pouvoir saisir autre chose que « … pas que je laisserais passer ton erreur sur les frasques de Jenny, quand même ? Et bien sûr, ta prime ira au compte du Domaine ». Cette bribe de phrase ne l’éclairant guère sur les raisons qui semblaient inquiéter la Gouvernante, elle se risqua à murmurer à Clémence une question sur la signification exacte du « jeu de fléchettes ».



Le conciliabule avait cessé, en effet, et c’était Aloïse qui attendait maintenant, tête baissée, à côté de Ève.


Sur l’ordre de celle-ci, on allongea à nouveau Jenny jambes en l’air. Colette et Clémence, décidément appariées, les lui maintenaient ouvertes. Issa s’amusait à lutiner méchamment ses tétons, tandis que la langue d’Aloïse nettoyait sa chatte. La Novice léchait et récurait le mélange douteux de crème grasse, de vieille cyprine et de restes d’urine sans afficher ni dégoût ni plaisir. Elle ne mit une touche finale à sa toilette buccale qu’en sentant une mouille neuve embaumer sa bouche.



Aloïse s’était écartée, permettant à Colette de constater que, si la serviette n’encombrait plus sa fourche, le cadenas avait retrouvait sa place en travers des lèvres. Ève manipulait le harnais de contention, s’appliquant à imbiber copieusement du reliquat d’alcool l’ersatz de godemiché rugueux qui en ornait le centre. Jenny avait pris d’elle-même la pose adéquate d’une punie, offrant la vue pitoyablement grotesque de son crâne rasé et de son ventre rougi.


Encore heureux pour elle qu’elle n’ait pas eu de poils sous les bras, pensa Colette en remarquant les aisselles lisses que révélaient les mains croisées sur la nuque. Elle se promit que si elle était admise, comme elle le souhaitait ardemment, elle s’assurerait d’être toujours soigneusement épilée. Puis elle se souvint de la négligence de sa touffe profuse dont Ève lui avait, dans la boutique, promit l’éradication, et de sa forfanterie inconsciente de supporter un arrachage à sec. Elle en eut soudain froid dans le dos.


Durant ces inquiétantes pensées, Ève s’était gracieusement agenouillée devant les jambes écartées de Jenny qui lui présentait un sexe docile. Sa main gauche retroussait les nymphes et ouvrait la voie au cylindre d’éponge à gratter que la droite approchait. Lorsque l’extrémité fut correctement positionnée, un brusque mouvement du poignet enfonça l’instrument au fond du vagin. Un rictus tordit la bouche de la victime, rendant presque inaudible le « merci Ève » qui suivit. Quelques gouttes s’échappèrent de la vulve sous la contraction des muscles dans un bref et vain réflexe de défense. Il n’y eut pas d’autres témoignages de la douleur ressentie.


Ève s’assura que la chaîne de maintien s’incrustait à nouveau entre les lèvres et les fesses avant de laisser à Irène le soin de boucler ce qu’elle appelait un cilice et qui ne paraissait à Colette qu’un horrible gode-ceinture à l’envers. Quand le tout lui fut étroitement fixé, Jenny remercia également la Gouvernante et reçut l’autorisation de se rhabiller.



Colette aurait voulu exprimer chaleureusement ses remerciements, mais personne ne s’en inquiétait. Une sorte de ronde s’était formée, où chacune, victimes et tourmenteuses, passait de bouche en bouche en se souhaitant une bonne nuit.



Et pour preuve, elle lui prit les lèvres dans une accolade amoureuse. Colette crut défaillir de bonheur. L’envie d’y répondre avec passion la taraudait, mais elle se contint à temps. Elle se contenta de savourer chaque baiser donné et reçu, goûtant comme dans un rêve la salive et l’haleine des unes et des autres, particulièrement celles d’Aloïse, d’ailleurs. Clémence la retint plus longuement dans ses bras en lui chuchotant quelque chose à l’oreille. Enfin, à regret, troublée et heureuse, elle suivit Issa.


Quelques minutes plus tard, elle se retrouvait seule dans une pièce charmante dotée d’un lit moelleux, de magnifiques tentures et d’un adorable cabinet de toilette parfaitement équipé. Un luxe peu commun pour elle (en vérité, elle l’avait connu à B*, mais en compensation d’une mésaventure qu’elle avait préféré oublier jusqu’ici) et dont Issa avait discrètement évoqué les multiples avantages en parfaite soubrette. Si aucun linge de nuit n’était prévu, les draps étaient merveilleusement douillets. Elle s’y glissa à la hâte, dans le plus simple appareil et sans le moindre scrupule.


Elle ferma les paupières sur cette journée, laissant défiler en boucle les images qui l’avaient marquée, se réjouissant des plus attirantes, s’affolant des plus effrayantes, se rassurant de la dernière, la plus émouvante. Elle ressentait encore le goût du baiser de Ève, la saveur de la bouche d’Aloïse, la tendresse de l’embrassade de Clémence… Que lui avait-elle murmuré, au fait, dans leur longue étreinte ? Ah oui, « masturbez-vous à en mourir cette nuit, ma chérie. Croyez-moi ! ». Que voulait-elle dire ? Cela sonnait comme un avertissement.


Colette se souvint vaguement d’avoir vu un passage sur la branlette en parcourant le contrat, mais quoi… ? De toute façon, elle en avait envie. Elle y succomba, sans la faire passer. Elle recommença, c’était un besoin. Non assouvi, pourtant. Encore une fois, donc. Elle baignait dans son jus. Tant pis ! Encore, encore, et encore… Le sommeil la prit, épuisée, les doigts dans la chatte.



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Le salon de Colette nous dorlote. Elle vient d’achever l’évocation de cette première soirée. Je me suis collée à elle en l’écoutant. J’aime sa peau douce contre la mienne.


Ma serviette traîne sur le bord du canapé. Il y a belle lurette que je m’en suis débarrassée. Trop encombrante pour écrire. Oui, je suis nue. Et alors ? Il fait bon ! Je le suis quasiment toujours, à poil. Même lorsque j’ai un vêtement sur moi, j’ai les fesses et la chatte à l’air. Et je me sens bien ! Avec ma quarantaine largement, très largement, entamée, j’ai l’impression d’avoir quinze ans et plein de rêves d’insouciance. Je n’aurais jamais imaginé cela, il y a quarante-huit heures. L’influence de Colette !


Jusqu’où va-t-elle m’entraîner, l’influence de Colette ? Vers quels nouveaux rivages entrevus, que j’appréhende, que je souhaite, que je crains, que j’espère…


A suivre