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Temps de lecture estimé : 28 mn
23/12/22
Résumé:  Sophie m’apprend qu’elle va déménager. Au quotidien, je vais perdre sa présence, mais cela ouvre un nouvel horizon.
Critères:  fh voisins amour voir fmast massage caresses intermast fellation cunnilingu 69 pénétratio fdanus jouet québec -totalsexe
Auteur : Rb07            Envoi mini-message

Série : Le bon voisinage

Chapitre 10 / 12
Le 13e étage

Résumé des épisodes précédents :

Les rencontres secrètes avec ma voisine se font toujours plus charnelles et intenses. Elle me fait bénéficier de son expérience et n’hésite pas à m’initier à de nouvelles pratiques.




Sophie et moi étions réunis pour une fin d’après-midi, à la faveur des vacances scolaires qui m’avaient amené à avoir une semaine, seul, à Montréal, retenu par le travail, alors que la famille s’était éparpillée aux quatre coins de la province. Sans trop m’en apercevoir, déjà plus d’une année s’était écoulée depuis que nous avions entamé cette relation clandestine si exaltante, jouissive, et toujours empreinte d’amitié, de profonde bienveillance, et d’un amour inattendu. Le plaisir de nous retrouver, la fébrilité, étaient constants, surtout quand quelques semaines nous séparaient de notre dernière rencontre. Nous nous jetions parfois l’un sur l’autre comme des affamés. Parfois ? Plutôt souvent.


Quelques mois auparavant, à la faveur d’un moment de repos où ma tête reposait entre ses deux seins nus, sa voix résonnant à travers sa poitrine m’annonça :



Mon cœur avait marqué un temps d’arrêt, j’en suis certain, en imaginant ce que « déménager » pouvait signifier pour une femme en couple avec une globe-trotteuse.



Soulagé par cette distance peu conséquente, je m’enquiers des détails logistiques.



À Montréal, le premier juillet est le point culminant du festival du déménagement, occultant de loin les festivités de la fête du Canada, somme toute peu soulignée par les francophones aux racines séparatistes. Il faut dire que ceux-ci sont encore un peu saouls, sinon migraineux, de la fête de la Saint-Jean-Baptiste, la fête nationale des Québécois, qui a lieu une semaine plus tôt. Donc, ce ne fut pas tant l’échéance très rapprochée que la raison du déménagement qui me fit réagir. Celle-ci me semblait incroyablement généreuse considérant la crise du logement qui sévissait. En fait, j’étais un peu sans mot et c’est Sophie qui enchaîna :



J’étais resté muet, ingérant ce flot d’informations tout en tentant d’y déceler une brèche. Sophie cachait-elle un excès de générosité envers sa collègue à travers un raisonnement logique ? Déménager apportait son lot de tracas, demandait du temps et de l’énergie. Je me retournai sur le dos en l’incitant à inverser nos positions. Sa joue douce vint se poser sur mon abdomen.



Sophie marqua une pause, alors que ses lèvres avaient remplacé son doigt.



Je fus temporairement paralysé par ce constat tout simple que Sophie venait de faire indirectement. Si elle n’était plus ma voisine, si elle habitait un peu plus loin de chez moi et dans un immeuble anonyme de surcroît, nous pourrions nous rencontrer chez elle en toute clandestinité. Les possibilités venaient de se décupler, me sembla-t-il. Des rencontres plutôt rares et éparses que nous pouvions nous offrir jusqu’à présent, je sentis qu’il faudrait maintenant tempérer nos ardeurs pour ne pas abuser de la situation. Après les deux fulgurants orgasmes que j’avais eus, mon filtre à boutades de mauvaise qualité était inopérant et la réplique facile, du niveau de l’oncle ringard, s’imposa :



Je ne trouvai rien d’autre à faire pour répondre à cette proposition que de déglutir bruyamment, et de bander à nouveau. Déjà, je visualisais bien d’autres moments que Sophie et moi pourrions nous offrir dans cette pièce que je n’avais encore jamais vue. Mon imagination s’enflamma et Sophie profita de ma vigueur renouvelée pour venir me chevaucher, encore une fois, comme elle seule savait si bien le faire.




* * *




C’était avec une fébrilité de jeune premier que j’avais composé le numéro de son appartement au clavier à l’entrée de l’édifice où Sophie venait d’emménager. Sa voix rieuse avait grésillé un « Allô, beau Monsieur ! » dans le haut-parleur, avant que je n’entende la vibration du loquet de la porte qu’elle activait à distance. J’avais poussé mon vélo dans l’ascenseur, appuyé sur le 14 (le 13 étant inexistant), attendit que les portes se referment et que la cage de métal m’élève jusque dans un autre monde. Au détour du couloir, la porte portant le « 14 » à hauteur des yeux juste au-dessus de l’œil vitreux du judas était légèrement entrouverte. Je la poussai en balbutiant un banal « Sophie ? » C’est son œil curieux, puis son sourire gamin qui m’accueillirent, au détour de la penderie qui délimitait le sas d’entrée du reste du studio.



Elle était vêtue d’une longue robe légère, visiblement son unique pièce de vêtement, avait ramené ses longs cheveux en un chignon fainéant derrière la tête. De profil, sa nuque était toute découverte. Un authentique piège à lèvres, et une vision à émouvoir le plus chaste des pasteurs.



Sur ces mots, elle offrit à mes lèvres les siennes, fraîches dans la chaleur ambiante, fines, douces, mais que je sentais bien gourmandes. Les miennes l’étaient aussi, si gourmandes. Elles retrouvèrent bientôt ce petit carré de peau à la base de ses cheveux, juste derrière l’oreille, pour leur plus pur plaisir. Entre mes mains, sa taille se découpait majestueusement et venait à ma rencontre, tout en souplesse. Toujours, toujours, notre premier contact effaçait tout le stress de mes évasions furtives, de mes alibis, de mes demi-mensonges, de mes non-dits qui me permettaient de la retrouver. Et maintenant, je découvrais le plaisir d’être accueilli plutôt que d’accueillir. J’entrais dans son antre, je m’aventurais sur son territoire. Les présages étaient tout sauf mauvais.



Je n’avais jamais eu l’occasion d’habiter en hauteur, pour une raison ou une autre m’étant toujours retrouvé au rez-de-chaussée ou jamais plus qu’au troisième étage des immeubles que j’avais habités. Là où logeait maintenant Sophie, perchée plus haut que tout ce qui l’environnait, la vue portait par-dessus la ville, vers le fleuve et bien au-delà. Les collines montérégiennes qui avaient poussé dans la plaine de la Rive-Sud étaient faciles à discerner à travers la grande fenêtre qui s’ouvrait devant moi. Des nuages blancs cotonneux jetaient des ombres que l’on voyait courir au sol, dans les champs éloignés. Je sifflai admirativement.



Ses yeux noirs me regardaient de tout leur éclat. J’adorais la manière concupiscente avec laquelle ils se posaient sur moi. Il y avait longtemps que j’avais pu les voir, et je me régalais de l’effet qu’ils me faisaient. Quelques semaines loin d’eux me paraissaient parfois des siècles, des siècles au cours desquels mon envie de Sophie montait et montait délicieusement, sans pour autant devenir douloureuse. Après déjà plus d’une année à la fréquenter secrètement, j’avais acquis la confiance, ou l’inconscience, que tôt ou tard cette envie pourrait s’exprimer. Et j’avais en tête de bien belles images de nos rencontres antérieures pour agrémenter les moments passés loin d’elle, et elle aussi, ce que nous adorions nous partager par écrit. Parfois, même, nous prenions le temps de résumer en quelques lignes le déroulement de nos ébats passés, par plaisir, pour revivre ces instants, et à chaque fois j’étais ébloui par la multitude de détails que j’avais déjà oubliés, probablement perdus dans cette brume jouissive dans laquelle nous trempions des heures et des heures durant.


Même si nos rencontres étaient fondamentalement sexuelles, j’adorais Sophie et je me plaisais à penser que je l’aurais rencontrée en pure abstinence, même pour jouer au bridge, si j’avais su jouer au bridge. Mais je savais aussi que le jeu aurait eu de fortes chances de tourner rapidement au strip-bridge, si cette déclinaison existait, peu importe notre intention initiale. Je n’avais les mots pour décrire mon attirance envers Sophie, rien d’autre que les clichés basés sur les forces élémentaires de la nature telles que « magnétique », « électrique », « nucléaire ».


Je m’étais perdu dans ses yeux, déjà. Sa voix retentit à nouveau pour me sortir de mes pensées.



Sophie était toujours soucieuse de mon hydratation et de mon ingestion de nourriture. Son œil médical avait constaté que j’avais peu de réserves caloriques, ce qui la préoccupait lors de nos rencontres énergiques et soutenues. Par bonté, mais aussi probablement parce que cela la servait bien, elle savait que tel un coureur de fond j’avais besoin de m’alimenter tout au long de l’épreuve physique, et que j’avais souvent tendance à négliger cet aspect. Il m’était arrivé une fois de quitter notre refuge d’un jour les jambes un peu flageolantes, et d’avoir trouvé la promenade jusque chez moi pénible à pédaler. Depuis ce moment, elle avait résolu de toujours avoir quelques aliments à me proposer.



Sucre et eau, pensais-je, comme pour un colibri.


J’entendis la porte du frigo ouvrir et se refermer, puis la porte d’une armoire. Les pas feutrés de Sophie revinrent derrière moi. En se faufilant dans mon dos, elle passa ses bras autour de ma taille, m’offrant un verre rempli d’un jus rouge-mauve translucide.



Pendant que je buvais silencieusement le liquide frais en regardant par la fenêtre, elle se colla à mon dos, son nez dans mon cou, ses mains sur mon torse, ses seins pressés contre la base de mes omoplates. Je peinais encore à croire qu’après toutes ces rencontres dans des lieux anonymes, je me retrouvais chez elle, j’allais me retrouver dans ses draps. Sans vraiment goûter le jus qu’elle m’avait offert, je profitai de ses courbes contre moi.



Elle avait faufilé ses mains sous ma chemise, par le bas, ses mains étaient revenues sur mon torse. Ce simple contact me faisait tourner la tête. En étirant le bras par l’arrière, je rejoignis le creux de ses reins, que je poussai vers moi. Puis, à travers sa robe, je suivis la médiane de son dos, descendis vers le rebond de ses fesses fermes, souples et libres au creux de ma paume, un relief montagneux aussi agréable à parcourir des doigts qu’à observer et surtout, totalement addictif.


J’avalai d’un trait le reste du jus, trouvai une surface horizontale pour déposer le verre et, maintenant que j’avais les deux mains libres, me retournai pour faire face à Sophie. Je relevai la fine étoffe qui la couvrait pour, à mon tour, accéder à sa peau nue. Elle leva les bras pour m’indiquer son intention que je ne m’arrête pas en chemin et que je la dépouille complètement. Je pris le temps de la scruter de la tête aux pieds, en laissant mon regard flotter partout où il était bon de l’arrêter. Je regardai sa poitrine se gonfler au rythme de sa respiration qui s’accélérait. Elle déglutit bruyamment dans le silence absolu de son appartement, et je sentis l’eau me venir à la bouche.


Ses seins fiers me regardaient, ils m’appelaient. D’un long baiser, je ramenai Sophie vers moi, mes mains empoignant fermement sa croupe, cherchant sa langue de la mienne. Elle me répondit par des lèvres féroces et affamées. Nous nous dévorâmes instantanément. J’avais glissé ma cuisse entre les siennes pour y presser son sexe, et je l’y retenais prisonnière de mes deux mains. J’avais envie de la sentir s’ouvrir sur moi, sentir à travers mes vêtements sa chaleur et son humidité naissante. Mais je me fis prendre au jeu des caresses coquines, et rapidement mes doigts vinrent s’interposer entre mon pantalon et sa vulve déjà bien mûre. J’y glissai un doigt effronté, mon pouce trouvant son chemin vers un point de plaisir que je connaissais si bien, qui semblait m’avoir attendu. Sophie trembla sur ce premier contact, ses lèvres s’affermirent sur les miennes. Ses yeux grands ouverts me dévisagèrent.



J’avais si envie de la sentir s’envoler. Debout, encore dans mes habits de travail contre son corps nu, je jouai de son instrument pour lui arracher soupirs et grognements jusqu’à ce que l’orgasme l’emporte. Je fus parcouru par le plaisir de sentir son corps fondre sur le mien, ses seins pointés et durs contre moi, son souffle rauque et aigu à la fois qui m’enchantait comme le chant d’une sirène. Sophie s’accrocha à mon cou lorsque ses jambes défaillirent, et elle me mordit l’oreille en signe de reconnaissance. Ma main, encore sur elle, mais immobile, était aux premières loges de cette déferlante qui venait de l’emporter. Encore, pensais-je, comme si c’était Sophie qui venait de me le souffler discrètement. J’eus l’image mentale de ce tout petit tatou, dans le creux de son aine. Dans un autre monde, je me serais fait tatouer « Volontiers » sur les lèvres.


Je me laissai glisser contre elle, tombai à genou devant cette superbe sculpture de chair, de sang chaud et de phéromones qui semblait toujours disposée à une énième caresse, qui appelait toujours à d’autres. J’embrassai tout doucement son sexe encore palpitant de sa jouissance, effleurant ses lèvres des miennes. Je sentais son cœur y battre. Quand il se fut calmé, quand je sentis que la respiration de Sophie se faisait à nouveau plus régulière, je fis mes baisers plus insistants, plus fouineurs. Un long soupir venant d’en haut, un « Ohhhh » bien langoureux m’indiquèrent que ce « Encore » était le bienvenu.


Mes baisers sur ses lèvres humides, ma langue tentant de forcer son chemin en elle, avaient amené ma belle amante à osciller doucement du bassin, me dictant le rythme qu’elle préférait. En me contorsionnant quelque peu, je pouvais contempler la vue en contre-plongée que ma position me donnait. Les deux magnifiques seins ronds de Sophie étaient prisonniers de ses doigts tendus, ses petits mamelons délicats, mais dressés s’échappant d’entre deux phalanges. Elle les massait avec force, tout en lenteur. Son visage était à la fois détendu et intensément radieux, sa bouche entrouverte laissant échapper de longs soupirs. À défaut de mieux, j’avais ses fesses dans chacune de mes paumes, pour la tenir tout près de mon visage. Elle augmentait l’amplitude de ses mouvements, pour augmenter la pression que je pouvais exercer sur elle.


Depuis un certain temps, j’étais moins régulier dans mon rasage lors de nos rencontres, ne serait-ce que pour éviter d’avoir un modus operandi trop régulier au vu de la maisonnée, et aussi, probablement, de par cette sensation que le temps passait beaucoup plus rapidement que je ne le réalisais. À peine m’étais-je rasé que déjà je me sentais barbu comme Gandalf. Mais, j’allais le constater à nouveau, cela ne semblait pas incommoder Sophie le moins du monde. Bientôt, ce fut elle qui s’offrait un massage bien cochon grâce à mon visage, plutôt que le contraire. Sa vulve se frottait langoureusement sur mon menton revêtu d’une barbe de quatre jours. En restant immobile, je sentais son petit clitoris tout dur glisser sur ma langue. Ce moment d’arrêt me donna l’idée de remettre mes mains à profit, et surtout de mes doigts encore couverts de sa mouille. En les faisant glisser dans son sillon fessier, je les dirigeai vers cette entrée ténébreuse, avec l’intention d’une simple petite intrusion. Ma progression fut toutefois perturbée par un corps inconnu sur lequel je butai. En lieu et place d’un petit anneau de chair fripé, je constatai que l’entrée convoitée était déjà occupée, fermée par ce qui, de mon côté cloison, me paraissait être un bouton métallique tout lisse.



J’entendis Sophie rigoler discrètement devant ma réaction. Les quelques neurones nécessaires à identifier l’objet intrus se réveillèrent un peu tardivement.



Les hanches de Sophie continuèrent d’onduler à un rythme régulier, m’offrant une succession de baisers chauds et juteux. Je leur répondais par des coups de langue ou en affermissant mes lèvres. Elle badigeonnait mon visage de son miel intime que j’avais toujours trouvé succulent, depuis cette toute première fois où il s’était retrouvé mélangé à de l’huile d’olive (biologique, extra-vierge, mais pas du tout chaste). Sophie était un délice à dévorer, tant de par son goût si léger et sauvage que par l’extrême douceur et la délicatesse de sa texture secrète.


Je me retrouvai ainsi à nouveau dans une situation où je ne savais que trop faire de mes mains. J’avais rempoigné ses fesses, mais je trouvais mes caresses redondantes. Sophie avait entrepris de se branler sur mon visage sans aucune retenue et je me sentais soudain très peu actif dans le déroulement des choses. Peut-être était-ce ce dont elle avait envie ? Je me demandais aussi si j’avais été trop prompt à la dévêtir, à glisser mes doigts en elle, à chercher sa jouissance. J’avais probablement enfreint plusieurs règles des bonnes manières à respecter lors d’une première visite chez une dame. Mais c’était très caractéristique de nos rencontres, que d’en venir très rapidement aux choses sérieuses.


Notre correspondance quotidienne, nos innombrables courriels échangés, faisait office de conversations civilisées à avoir avant d’attenter à la pudeur de quiconque. Ainsi, lorsque le moment des retrouvailles se présentait, nous en venions immédiatement aux actes, et usions de notre temps de manière stratégique. Pourquoi parler quand le temps filait si rapidement, et pourquoi se priver d’être l’un dans l’autre quand les occasions étaient si rares ? Nous prenions bien le temps de placoter, lorsque venait le temps de s’hydrater ou d’ingurgiter quelques calories, le strict nécessaire pour continuer à nous aimer sans risquer l’hypoglycémie. La conversation était d’ailleurs toujours soutenue et animée, jusqu’à ce que nos lèvres se retrouvent. De là, nos corps prenaient le relais pour continuer la conversation.


Des halètements qui me parvenaient d’un peu plus haut, je compris que Sophie ne faisait pas de cas de la vitesse à laquelle elle s’était retrouvée nue et rassasiée, et s’était elle-même mise en quête d’une deuxième tournée. Pour libérer mes mains, qui faisaient office de support, je la poussai délicatement vers le mur, derrière elle. J’avais déjà lu dans un livre de massothérapie pour les nuls qu’il ne fallait pas briser le contact avec le/la massé/e pour conserver le lien énergétique. J’appliquai cette technique en m’assurant que ma bouche restait bien collée à elle en la guidant vers le mur, en me rappelant une fois de plus que j’aurais malgré tout fait un très mauvais massothérapeute. C’était une sensation absolument magique que de la toucher, de me retrouver entre de si jolies cuisses, d’avoir cette peau si douce me caressant les joues, de me faire indiquer le rythme idéal à suivre pour faire monter le plaisir d’une femme gravement charnelle à son paroxysme.


Ces tours guidés, j’en avais vécu quelques-uns, et la répétition m’avait amené à pouvoir prévoir chacun des détails de la visite, à les déclencher. Je pouvais altérer le cours de la tournée par suçotements interposés, jouer avec la vitesse de la progression, étirer l’élastique jouissif jusqu’à son point de rupture. Mais c’était la toute première fois que j’étais accompagné d’un allié métallique qui, bien immobile là où il avait été garé, faisait le travail pour lequel il avait été conçu. Sophie m’avait déjà parlé de ce plaisir de se sentir emplie de toute part, être stimulée en de multiples points, envahie de sensations toutes plus érogènes les unes que les autres. J’aimais lui offrir mes doigts curieux, fouineurs pendant que je la léchais. J’aimais constater l’ampleur des contorsions et des roucoulements qu’ils pouvaient produire dans son joli corps. Je devais maintenant réviser mon plan initial, qui n’était pas plus un plan qu’un papillon qui élaborerait une route à suivre, chamboulée par la moindre des brises.


Quand elle fut bien adossée, je pus libérer mes mains, et elle put prendre appui pour conserver la pression qu’elle voulait bien exercer sur ma figure. Je pus empoigner un sein, et retourner la sonder de l’autre. Un doigt, puis deux, qui glissèrent dans l’embrasure de la bouche de son canon, qui suivaient ses mouvements, qui venaient buter sur mon menton et qui pouvaient faire, de l’intérieur, tant de caresses impossibles à réaliser autrement. Je pouvais appuyer sur cette petite paroi rugueuse, ce minuscule centimètre carré caché derrière son os pelvien, et qui avait la capacité de générer de suaves vocalises. Je pouvais sentir les contractions de son sexe, qui m’accueillait et me retenait et, me semblait-il, le volume de l’objet coquin tout juste de l’autre côté.


Mon autre patte de garnement, plus haute, avait été couverte par celle de Sophie, qui me pressait contre son sein, son apex tout ferme se comprimant dans le creux de ma paume. Elle la relâcha, pour venir prendre ma tête, pour mieux contrôler son gode qui me faisait office de visage. En bon fripon, j’en profitai pour pincer tendrement le mamelon qui m’était accessible. Sa dureté me surprenait toujours, et si Sophie ne m’avait jamais enseigné le plaisir qu’elle pouvait en tirer, jamais je n’aurais osé la pincer aussi fort. Pourtant, c’était avec une force croissante que je comprimais le sommet de son sein, que je le roulais doucement entre mon pouce et mon index. C’était un autre élastique de son plaisir qu’il était si bon de tendre. Il me sembla que tous ceux sur lesquels je tirais avaient atteint leur tension extrême. Tout du corps de Sophie exprimait cette énergie potentielle qui s’était emmagasinée en elle, et qui promettait de tout faire rompre.


Et les ruptures vinrent, de ses seins, de son point G, de son clitoris, de son anus. Les secousses, les tremblements, les gémissements, les doigts fous dans ce qui me restait de cheveux (probablement qu’il m’en resterait un peu moins après ce passage), le bonheur, le bonheur de sentir ma belle amante savourer un autre de ces hors-d’œuvre qui n’allait rien faire pour apaiser son appétit. Et moi, je bandais fermement dans mon pantalon, je me délectais autant du nectar qui abondait sur ma langue que de la douceur de celui que je sentais perler au bout de mon gland gonflé, les larmes de son émotion devant ce spectacle impossible. Chaque goutte qui s’en échappait était un micro-orgasme, un désir de copulation qui s’exprimait, une préparation à mille autres activités.


Le plaisir était d’autant plus grand que je savais que Sophie adorait venir cueillir la rosée cristalline qu’elle me faisait produire de coups de sa langue pointue et très, très polissonne. J’imaginais déjà son gloussement de plaisir quand ses doigts agiles viendraient s’enrouler autour de mon sexe bien droit pour le faire passer sous ma ceinture, et que ses yeux coquins découvriraient l’étendue du déluge qui aurait déjà couvert mon bas-ventre. Mais en attendant, c’était le moment de me régaler de la finesse et la douceur de sa pêche vivante et juteuse, de me presser à elle et d’en tirer chaque once de nectar. En me relevant, toujours en bon massothérapeute pervers, je conservai mes doigts en elle, immobiles, et glissai mon torse sur ses courbes tout au long de la manœuvre, jusqu’à être assez haut pour pouvoir l’embrasser de mes lèvres encore toutes enduites de sa cyprine. Mes baisers goulus sur sa bouche entrouverte et encore haletante furent accompagnés de quelques derniers tremblements de sa part, réminiscences de l’hypersensibilité postorgasmique.



Nous nous embrassions, encore, tentant de rattraper toutes les autres fois où nous aurions voulu le faire, mais étions physiquement trop éloignés. À l’échelle de l’Univers, le volume dans lequel deux êtres doivent être confinés pour être en mesure de s’embrasser est incroyablement restreint. Et pourtant, cela était possible. Alors, mieux valait en profiter pleinement lorsque cet Univers nous accordait cette proximité.


Ainsi, dans ce volume d’espace-temps privilégié où nous étions enlacés, mon sexe, aussi, se retrouvait compressé dans un volume restreint, d’une part par l’ampleur qu’il avait prise, de l’autre par les deux corps qui le pressaient entre eux. Je devais admettre que c’était un état quasi permanent quand Sophie était tout près, en chair ou en pensées. Je ne comptais plus les heures que j’avais passées en érection grâce à Sophie au cours de la dernière année. La nuit, en me réveillant avec ce membre chaud et dur que j’avais inconsciemment capturé au creux de ma main, une image de Sophie s’évanouissant d’un rêve. Le jour, en lui écrivant des phrases souvent très anodines, mais qui me ramenaient à une rencontre, à son anatomie, à son sourire. Sous la douche, quand mes pensées flottaient vers elle et provoquaient cette réaction de réflexe, ce qui faisait pointer l’extrémité bleu violacé à travers la mousse blanche du savon. Quand nous étions ensemble, du premier baiser jusqu’à ma première éjaculation, souvent dans sa bouche brûlante, après mille câlins. Il n’y avait qu’après ce moment que mon état de rigidité se faisait moins permanent. C’était plutôt sur commande qu’il se manifestait, selon les besoins du moment.


Mais pour l’instant, cet état était manifeste. Sophie le sentait contre elle, ce qu’elle me démontra en venant défaire ma ceinture pour le cueillir, s’immisçant sous l’élastique contre lequel il butait depuis très longtemps déjà. Je fermai les yeux pour mieux profiter de cet instant, ce premier contact qui, même s’il était complètement anticipé, réussissait toujours à me surprendre par son frisson.



Toujours devant sa fenêtre, dans la lumière du jour qu’elle laissait entrer, je vis ses yeux s’écarquiller de lascivité. En pleine assomption de son geste complètement cliché, elle se mordit la lèvre inférieure tout juste après avoir léché la supérieure et elle descendit vers sa prise.



Ses lèvres se posèrent sur mon ventre, sous ma chemise, là où elle pouvait goûter ce que mon corps avait produit en l’attendant. Ses petits coups de langue furtifs me chatouillèrent délicieusement. L’électricité passait toujours mieux en milieu humide. La station debout fut de courte durée, puisqu’elle m’entraîna rapidement vers son lit qui trônait au fond de la pièce. Je m’y allongeai, et elle vint s’asseoir sur moi pour défaire ma chemise.


Son téléphone sonna à ce moment, ce qui vint briser le silence qui régnait dans la pièce. Son visage s’assombrit.



Je n’allais certainement pas m’enfuir. Je pris mon aise, ramenant les bras derrière ma tête.



Elle prit le temps de lécher de tout son long mon sexe qu’elle avait dégagé de mes vêtements.



Et elle courut répondre dans toute la splendeur de sa nudité, un petit point métallique brillant entre ses deux fesses.




* * *





Elle ouvrait la porte toute grande à ce que j’assouvisse une part de ma curiosité :



Sophie était tout sourire de me voir rougir ainsi. De sa générosité verbomotrice habituelle, elle enchaîna :



J’étais sans cesse avare des détails que Sophie pouvait me révéler de ses jeux solitaires, qui m’amenaient toujours à visualiser des images plus sensuelles et impudiques les unes que les autres. Imaginer son corps merveilleusement bandant se tordre de plaisir sous ses propres caresses était d’un érotisme affolant. Mais du coup, je réalisais aussi la différence homme/femme en ce qui a trait à recevoir en soi un membre ou un objet pendant des ébats. Je trouvais subitement le concept un peu moins naturel quand il s’agissait de faire pénétrer mon corps. Je savais qu’elle n’aurait aucune gêne à me prêter un de ses joujoux si je me montrais intéressé. Et elle m’avait déjà à quelques reprises pénétré d’un doigt prospecteur, d’ailleurs, ce qui avait été agréable. Mais ceci est une autre histoire.



Ce disant, elle était venue se coucher à côté de moi, qui n’avais pas bronché pendant son appel. Sa tête reposait sur mon bras, et elle jouait avec les poils de mon torse. Je n’avais jamais vraiment associé « plaisir » à « sécurité », mais je comprenais l’essentiel de l’argument. Et son seul discours avait suffi à me ramener dans un état d’érection bien exprimé.



Machinalement, j’avais recommencé à caresser Sophie. De l’avoir nue à mes côtés était trop attirant pour que mes mains restent bien calmes sur les draps. Sa peau satinée était un plaisir tactile trop vif pour que je puisse m’en priver. Je m’étais tourné sur le côté pour mieux l’enlacer. Ma chemise à demi ouverte et mes pantalons descendus aux cuisses commençaient à être superflus. Elle tira sur ce qui me restait de pantalon, me laissant la chemise.


Je retournai m’agenouiller aux côtés de Sophie, pour continuer mes caresses. J’avais envie de parcourir son corps entier, pour en saisir tout le relief sensuel, les courbes, les vallées, les pics. Sa peau couleur de miel était un aphrodisiaque puissant, qui invitait à toujours d’autres baisers peu chastes, à des coups de langue gredins, ce que j’exécutai en me penchant sur elle. Mes genoux étaient au niveau de sa tête, ce qui faisait pointer mon sexe luisant de mouille vers son visage. Je dégustais ses seins, leur volume, leurs sommets, de doigts et d’une bouche passionnés, quand elle s’étira le cou pour venir me cueillir de ses lèvres. Elle suça doucement, mais fermement la prise qu’elle venait de faire, me faisant chanceler. Je la sentais récolter tout le liquide cristallin que j’avais produit, cette rosée qui préparait le corps à la fusion. Je gonflai davantage, emplissant tout le volume de sa bouche. Je devais me contorsionner pour conserver mes lèvres sur ses seins sans m’échapper de l’emprise de sa bouche, alors je cherchai une autre proie. Son joli sexe tout luisant, plus bas, logé entre ses cuisses rondes et douces m’appela. J’enjambai son visage pour plonger entre ses jambes, retrouvant son sexe en mode inversé par rapport à plus tôt. C’était une position qui m’était moins familière pour offrir un cunnilingus à une dame, mais les concepts de base continuaient de s’appliquer. Pendant que Sophie s’affairait à me sucer avec entrain, je recommençai à me délecter de ses pétales humides.


C’était la toute première fois que nous nous offrions un 69, position qui me semblait pourtant si banale et à la notoriété surfaite. De tous nos ébats jusqu’à ce jour, jamais nous ne nous étions retrouvés accidentellement en tête-bêche et pourtant j’avais l’impression que nous avions eu l’occasion de nous étreindre dans une multiplicité d’angles et d’orientations. La simplicité de l’enchevêtrement de nos corps m’émeut. De par la position que les amants prenaient dans un 69, même un tout petit lit permettait de la pratiquer. Une couchette dans un camp de vacances ou dans une résidence étudiante était amplement grande pour permettre cette exploration érotique. L’image mentale de nos corps s’étreignant ainsi dans mon lit d’adolescent me traversa l’esprit. Bien campés au milieu du grand lit de Sophie, nous commençâmes à nous dévorer mutuellement.


La sensation de la langue de Sophie sur mon gland turgescent et de ses lèvres glissant sur toute la longueur de mon sexe était divinement déconcertante alors que je tentais d’être attentif à ses gloussements de plaisir induits par mes actions. Ces gloussements me parvenaient à intervalles réguliers puisque la position me permettait de jouer de mes doigts en elle tout en alternant entre douces pressions et frottements de ma bouche sur son doux bouton. J’adorais profiter et j’abusais allègrement de cette capacité qu’avait Sophie à jouir et jouir encore. De coups de langue en suçotements, de doigts en solo, en duo ou en trio qui farfouillaient en elle, de mon nez butant contre la surface lisse de ce gode qu’elle avait inséré en elle avant mon arrivée, je sentais qu’elle allait bientôt s’envoler.


La besogne à laquelle elle s’affairait devenait de plus en plus désorganisée. Bientôt, elle jouit d’un cri étouffé par ce qu’elle avait décidé de conserver précieusement dans sa bouche alors que je recevais une fois de plus son offrande de cyprine délicieuse. J’aurais aimé l’accompagner dans la jouissance, mais je sentais que l’exercice me demandait trop d’attention pour que je m’abandonne au plaisir. Même si son traitement de faveur me gardait bien dur et long, même si je l’accompagnais dans ses gloussements de plaisir, même si l’excitation de la lécher et de la sentir s’envoler était immense, même si de sa bouche agile elle faisait couler de mon sexe des litres de mouille, l’orgasme se tenait à l’écart, visible à l’horizon sans s’approcher.


Je repris mon manège coquin quand elle eut terminé d’être parcourue des frissons de son plaisir pour lui arracher un autre orgasme. De vague en vague, elle surfait sur son plaisir. Elle m’enfonçait dans sa gorge dès qu’elle avait suffisamment repris son souffle, ce qui m’encourageait à continuer, encore et encore. Quand ma langue était douloureuse à force de se tendre pour la servir, mes doigts redoublaient d’ardeur. Ils étaient souvent quatre à la pénétrer, luttant avec le gode pour l’espace restreint qu’il y avait à l’intérieur d’elle, sa présence lourde et immobile se faisant toujours sentir. Quand j’eus les joues complètement inondées du fruit de son plaisir, quand j’eus l’impression qu’elle me faisait jouir sans même éjaculer, quand les déferlantes de plaisir commencèrent à se faire plus rares de par la redondance de mes baisers gloutons, j’eus envie d’elle autrement.



J’adorais cette position pour la vue imprenable qu’elle me donnait sur le dos musclé, la taille et les belles hanches de Sophie. À genoux derrière elle, la perspective de son corps s’étirant devant moi, comme une prolongation de mon sexe en elle, était délirante. Je savais aussi qu’elle aimait comment nos corps s’emboîtaient ainsi, ce qui me permettait de m’enfoncer profondément en elle. En repassant une jambe par-dessus sa tête pour la libérer de l’emprise de mes cuisses, elle laissa sortir presque à regret, me sembla-t-il, ma queue de sa bouche. En se retournant, elle m’offrit sa croupe, faisant briller son butt-plug dans la lumière matinale.


Bien campé derrière elle, je fis glisser mon gland gonflé et enduit de salive entre ses fesses, vers le bas jusqu’à ses lèvres ouvertes. Je poussai du bassin pour me planter en elle, sentant le volume de l’objet intrus me presser, de par l’autre côté de la paroi de son vagin. Par longs coups, je me délectai de toutes les sensations que son sexe pouvait offrir au mien. Ses orgasmes continuèrent de se succéder alors que je poussais et tirais sur ses hanches, d’une endurance que je ne me connaissais pas. Jamais je n’avais été aussi dur et long, me semblait-il, jamais je n’avais eu autant et aussi longtemps de plaisir à pilonner une femme sans pour autant être emporté par l’orgasme qui, fatalement, mettait fin à un chapitre de la journée.


Faire l’amour à Sophie était merveilleusement stimulant et excitant, son corps répondait à chacune de mes caresses et attentions, même les moins douces. Mon corps frétillait de plaisir, j’étais parcouru d’incessants frissons de plaisir. Je pouvais marteler de la queue aussi fort et aussi rapidement que je le pouvais sans pour autant être arrêté par le mur orgasmique. Sophie accueillait ces changements de rythme et d’amplitude avec des encouragements verbaux de « oui » et de « Alexis » langoureux. Je donnais aussi dans le « Sophie », seul mot qui me venait à l’esprit pour exprimer le plaisir absolument indécent que j’avais à la pénétrer ainsi.


La sueur perlait sur mon visage et sur tout mon corps en fait. Mes mains commençaient à glisser de la prise que j’avais du bassin de Sophie. Elle aussi haletait et je ne m’arrêtais plus de la pilonner lorsqu’elle était parcourue d’un énième orgasme, et à vrai dire je ne parvenais plus à les discerner à travers tous nos gémissements, soupirs, cris. Cette constance de sensations me permit de sentir monter la force de l’orgasme qui me narguait depuis si longtemps. Je basculai dans l’absolu du plaisir en grognant ma joie, me tendant de tous mes membres, accompagnant les longs jets de sperme par des derniers coups de bassin. Je repris conscience des tressauts de ma belle amante, signe de notre synchronicité orgasmique légendaire. Je restai immobile en elle pour occuper l’espace, tout comme son ami métallique, sonné par la force de la jouissance et encore haletant de l’intensité de ce que nous venions de vivre.



Les collines montérégiennes m’importaient peu par rapport à celles de mon amante. Mais déjà, je me réjouissais de penser à la prochaine fois.