n° 21483 | Fiche technique | 35474 caractères | 35474 5390 Temps de lecture estimé : 18 mn |
26/01/23 |
Résumé: Pénélope entra dans l’échoppe, et sans même quitter son gilet léger, se dirigea vers le fond de l’immense pièce. La partie de la librairie où du travail restait à abattre. | ||||
Critères: f h travail cérébral humour -humour | ||||
Auteur : Juliette G Envoi mini-message |
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Résumé des épisodes précédents :
Pénélope Tancrène cherchait un emploi. Elle vient de le trouver. Employée à la librairie Moby Dick.
Pénélope entra dans l’échoppe, et sans même quitter son gilet léger, se dirigea vers le fond de l’immense pièce. La partie de la librairie où du travail restait à abattre. La jeune femme avait décidé de créer des espaces divers entre ses trois murs. Bandes dessinées, septième art et magazines divers. Ce serait relativement vite fait. Une classification spécifique n’était pas réellement nécessaire pour les magazines. Les clients piocheraient au hasard dans cette lecture très diversifiée. Les BD seraient rangées par noms d’auteurs, le plus simple selon Pénélope. Les magazines traitant du septième art ne seraient pas classés, quant aux ouvrages se rapportant au cinéma, ils étaient rares et seraient les occupants d’un rayonnage à part.
Pénélope sursauta presque en découvrant son patron, caché jusque-là, par une étagère. Monsieur Groseille n’arrivait pourtant que rarement avant elle. Et jamais avant 8 h. Le bon monsieur Groseille se penchait-il sur les derniers arrangements à faire ? Pénélope lança un sympathique « Bonjour monsieur Groseille » avant de s’avancer vers lui… Face à l’occupation de son employeur, la jeune femme s’interdit toute considération. Octave Groseille feuilletait une revue olé olé, posée sur une grande table de bois clair, et cela ne la concernait pas.
L’homme ne semblait pas le moins du monde déstabilisé par la brusque présence de son employée, ou par ce qu’il faisait. En y réfléchissant, la jeune femme se souvint qu’elle avait souvent vu son employeur à cet endroit.
Octave poussa un long soupir et regarda Pénélope avec une moue désapprobatrice.
Octave afficha un air étonné, avant de comprendre, et planta un regard curieux sur Pénélope.
Pénélope, comme à son habitude quand elle analysait une situation ou réfléchissait à ce qu’on lui disait, pencha sa tête de côté.
L’ancien marin parut s’étonner, et hocha la tête latéralement comme pour signifier qu’il ne revenait pas de cette question.
Le rire léger de Pénélope fit se hausser les sourcils de Groseille.
Pénélope n’avait pas été choquée, mais plutôt légèrement déstabilisée devant la lecture en cours de Groseille. Mais l’excuse donnée par son patron était assez comique.
Octave soupira et poussa un grognement sourd.
Pénélope était d’excellente humeur, et adorait les fausses disputes qu’Octave et elle partageaient très souvent. Pour un classement, pour un auteur que l’un aimait et l’autre détestait… Ces chamailleries lui plaisaient beaucoup, et ne déplaisaient pas à Groseille, bien qu’il s’en défendit. Il lui laissait toujours le dernier mot et s’en amusait, même s’il le niait.
Le sourire d’Octave était serein. Pénélope commençait à bien le connaître. Le bougre avait ses arguments et ne tarderait plus à les lui jeter au visage, avec toute sa conviction en bandoulière.
Pénélope se passa la langue sur les lèvres et sourit.
Octave parut réfléchir un instant, les yeux sur la revue.
Tête de côté et yeux étincelants, Pénélope se mordit les lèvres.
Octave poussa un petit soupir indigné.
Après un instant, le patron de la librairie Moby Dick hocha la tête affirmativement.
Octave lâcha un petit ricanement pervers, parfaitement composé.
Octave avait étalé plusieurs revues sur la grande table de bois, et les feuilletait au hasard.
Pénélope se mordit la lèvre inférieure avant d’admettre que c’était vrai.
L’ancien marin de commerce ricana, et son doigt se posa sur un bas-ventre féminin.
Pénélope jeta un coup d’œil interrogateur, aucunement simulé à son patron. Elle ne voyait pas le chemin à suivre et Octave enchaîna sans plus attendre.
Pénélope eut un geste vers l’un des magazines, et ses doigts feuilletèrent une revue.
Pénélope sentit ses joues s’empourprer. La question était d’ordre intime. Elle pouvait être gênante, et même dérangeante. Mais, comme à l’ordinaire, le naturel franc et la douce naïveté de la jeune femme la poussèrent à une réponse. Et, comme à l’ordinaire, Pénélope ne chercha pas même à tenter de protéger cette réponse. Pas d’aveu nuancé ou voilé. Du brut et du naturel.
Bien sûr, sentir ses joues devenir subitement chaudes était une alerte pour Pénélope. Elle n’était pas idiote. C’était un signal. Un signe qui signifiait qu’elle se livrerait, et ce, sans pouvoir revenir en arrière. Trop de franchise pouvait nuire et Pénélope le savait. Elle avait vexé quelques connaissances, et en avait blessé quelques autres. En partant de bons sentiments, on pouvait provoquer de la casse. Beaucoup trop de monde restait incapable d’admettre des vérités, pour les utiliser pour se parfaire. Quant à ce genre de question d’ordre intime, y répondre devenait vite risqué. Pénélope était incapable de mentir, mais parfois, savait esquiver une situation dérangeante. C’était facile avec les inconnus. Plus difficile avec des personnes qu’elle connaissait. Impossible, avec ses proches. Sa naïveté et la confiance qu’elle accordait trop vite à autrui étaient des défauts que la jeune femme ne se reconnaissait pas.
La dernière phrase de la jeune femme avait été énoncée avec précipitation. Comme si elle se justifiait. Encore une fois, comme à son habitude, Pénélope s’emballait et énonçait des détails qu’elle aurait pu éviter de divulguer. Son souci de transparence, dans toute sa splendeur.
Octave ne posait pas vraiment la question et cette fois, Pénélope sentit ses joues s’empourprer violemment. Elle baissa les yeux et s’éclaircit la gorge.
Le petit rire d’Octave Groseille fit relever la tête de son employée. S’il riait, il ne semblait pourtant pas se moquer.
La jeune femme soupira et s’employa à reprendre contenance. Après tout, sa bourde n’avait rien de dramatique.
La jeune femme obtempéra, sans vraiment être convaincue de découvrir les secrets de l’Arche perdue, ou toute autre trouvaille digne d’intérêt, dans ces images, dites érotiques.
Octave poussa une exclamation enjouée et se baissa aux côtés de son employée.
Pénélope s’amusa de l’air sûr de soi, qu’avait adopté son patron. Octave Groseille la fixait d’un œil narquois, et l’image d’une femme en longue robe, sein gauche nu et brandissant un drapeau en lambeaux, passait dans ses yeux. Octave songeait à sa victoire.
Pénélope, la tête de côté se mordit la lèvre.
La jeune femme lâcha un petit soupir, puis haussa ses sourcils blonds.
Octave acquiesça de la tête sans un mot.
Penchés l’un à côté de l’autre, Pénélope et Octave s’amusèrent à choisir le modèle qui leur plaisait le plus. Ils tombèrent d’accord sur la représentation d’une très jolie fille brune, debout en extérieur et le dos collé à un mur de pierres grisâtre. Un bras cachait une poitrine opulente et sa main était posée sur une longue cuisse musclée.
La jeune femme sourit intérieurement, se demandant à quoi penserait un observateur, nullement au fait de leurs recherches et surprenant leur discussion.
Pénélope laissa échapper un « Pfff » dépité.
La petite exclamation de satisfaction lancée par Octave surprit la jeune femme, et elle leva les yeux vers lui.
Octave Groseille leva les bras au ciel.
Pénélope soupira d’un air agacé.
Octave approcha la fille nue de Pénélope, et pointa son doigt sur le corps de papier glacé.
Pénélope ne daigna pas jeter un regard sur l’image érotique, mais planta son regard azur dans les yeux verts de son patron.
Octave ne quittait pas sa mine satisfaite, mais paraissait décidé à laisser la jeune femme s’expliquer. Ce que Pénélope entreprit, tout sourire effacé de sa jolie frimousse.
Groseille leva un pouce long et fort en l’air et laissa filtrer un « Pouce ! » rieur de ses lèvres souriantes.
Pénélope hocha affirmativement la tête, prenant sur sa patience et réfrénant son agacement.
Octave s’était tu et Pénélope, surprise de cette avalanche d’aveux, resta un moment sans esquisser un mouvement.
Pénélope inspira profondément et fixa son patron sans répondre. Monsieur Groseille devenait bien étrange. Son comportement tout au moins.
Groseille balaya l’air de sa main et sourit.
Pénélope pencha sa jolie tête sur la gauche et sourit.
Groseille prit la dernière revue qu’ils avaient étudiée et la brandit sous les yeux de la jeune femme.
Tout en tournant les talons, Pénélope se dirigea vers l’entrée de la librairie en quête de leurs cafés, plaisantant sur sa soif d’en terminer avec ce genre d’apport culturel. Groseille, lui, ne quitta pas des yeux le balancement plaisant des fesses de son employée. Il admira les courbes de son corps, moulé dans une jupe serrée gris souris, tout le temps que Pénélope s’éloigna. Plusieurs fois, il n’avait pas été capable de contenir ses regards. Profitant de l’inattention de la jeune femme, il avait laissé ses yeux se goinfrer de la vue des seins lourds, qui tendaient la chemise immaculée que portait la si jolie blonde. Hormis à leur première entrevue, c’était la première fois que Pénélope portait une jupe. Depuis qu’elle travaillait à ses côtés, elle ne s’habillait que de jeans et de tee-shirts, pieds chaussés de chaussures de sport. Aujourd’hui, la jeune femme était la féminité incarnée.
Pénélope, obéissant à Groseille, avala sa dernière gorgée de café, et reposa sa tasse sur la table. Elle retint un soupir d’agacement, et prit en main la revue, celle-là même où la fille brune, toujours aussi nue, était restée patiemment adossée à son mur. Une très belle femme, dont elle commençait à apprécier les charmes. Pénélope, attendant que son patron en termine de sa dose de caféine, feuilleta quelques pages pour en apprendre plus, sur le modèle exhibé par cette revue d’un autre temps. D’immenses yeux noirs et un air un peu perdu. Comme si elle s’ennuyait, et ne se savait pas espionnée. Les lèvres brillantes et légèrement ouvertes, la fille de papier paraissait dans l’attente. Elle avait de très beaux seins et des fesses parfaites. Pénélope, l’espace d’un instant, regretta que cette jolie créature ne soit pas photographiée dans une pose plus suggestive. Elle aurait apprécié de voir les globes de chairs fermes de ses fesses, ouverts sur des secrets plus intimes. Pénélope se surprenait à désirer en voir plus, quand la voix de Groseille la tira de ses pensées.
Pénélope ne put réprimer un sourire sous l’allusion de son patron, les yeux sur la raie des fesses de la fille brune, décidément trop fermée à son goût.
La voix d’Octave monta d’un cran. Tout comme la voix de Groseille pouvait monter d’une octave.
Les immenses yeux azur de Pénélope papillonnèrent et elle se mordit la lèvre inférieure.
Octave se passa une main dans les cheveux et laissa échapper un petit rire bref.
Octave Groseille eut une petite mimique comique et tendit une autre revue à Pénélope. Magazine que la jeune femme prit, cette fois plus encline à en apprendre plus.
Octave avait donné un ton dramatique à sa voix et Pénélope observa la fille de papier. Assise, seins dressés, une jambe repliée sous elle, et l’autre ouverte à l’équerre, la blonde souriait à l’objectif. Ses yeux noisette et rieurs regardaient droit devant, et la fille paraissait s’amuser de se montrer nue.
Groseille s’éclaircit la gorge, et reprit d’un ton normal.
Pénélope, une nouvelle fois, sentit ses joues la cuire.
Octave brassa l’air de sa longue main.
Pénélope observa attentivement l’image de la blonde et hocha la tête.
Octave poussa une exclamation indignée, parfaitement jouée.
Groseille leva un index en l’air et fronça ses sourcils avant de se fendre d’un large sourire.
Pénélope reposa sa revue et secoua sa crinière blonde en riant.
Loin de se formaliser, Octave fit mine de chercher dans sa mémoire, et approuva l’affirmation de Pénélope d’un hochement de tête.
Cette fois, c’était des livres qu’Octave Groseille avait déposés sur la table. Ouvrages aux feuilles de papier glacé. Livres épais et en état satisfaisant. Le libraire désigna l’un d’eux alors que Pénélope buvait son café.
Pénélope but une gorgée de liquide noir et presque brûlant, puis s’empara du livre.
Pages de gauche, des photographies. Pages de droite, en moins grands nombres, des textes.
Les photographies laissaient deviner un dialogue entre la dame debout, et le plombier allongé sur le carrelage, et la tête, sous l’évier en berne. En trois pages, les poses de la femme brune et trop maquillée devenaient provocantes. Une allumeuse de premier ordre. La victime de l’inondation passait vite à la provocation. On comprenait facile qu’elle s’ingéniait à décoller ce bon plombier de dessous de son évier. Très vite, peignoir et nuisette valsaient sur le sol carrelé et Pénélope n’avait plus aucun doute. La femme était une gourgandine vorace, et en manque de sexe. Pénélope observait de gros seins et un triangle de poils noirs, exhibés sans complexes. Puis, la dame semblait soudain perdre patience, et s’attaquait au bleu de chauffe de son plombier, avec une hâte digne d’éloges. Là encore se montrait une touffe de poils broussailleuse, dans laquelle était planté un membre épais en pleine érection. C’était à croire que cet outil particulier était devenu indispensable à cette gourmande de femme. Un outil dont elle avait absolument besoin pour déboucher quelque chose de précis, plus que pour se sauver des fuites d’eau. Une fellation suivait aussitôt. Notre femme au foyer était certainement délaissée par un mari volage, mais terriblement affamée et en grand besoin d’affection. Sa bouche, trop fardée, s’employait donc à chérir la longue ventouse de l’artisan à peine celle-ci mise à l’air.
Pénélope a délaissé les images pour passer à la lecture. Les mots détaillent ce que les images ne permettent pas de comprendre. Non ! Cette femme n’est pas une gourgandine trompant son mari par vice. La malheureuse est simplement en pleine panique ! Ce rustre de plombier a regardé la fuite, et a annoncé qu’il ne s’en occuperait pas. Inconcevable pour la dame qui insiste. Pourtant, rien n’y fait, et même en doublant le prix de l’intervention, le rustre en tenue de travail, reste borné et sans appel. La pauvre femme a affaire à un plombier autant têtu que teigneux. Un véritable malotru ! Que dire à un mari violent et aviné, quand ce dernier va rentrer de son travail de comptable ? C’est l’affolement dans la cuisine ! Alors… Le plombier cède et pose ses conditions ! Sa facture sera salée et la dame lui servira de pourboire. Si l’intrigue reste par trop simpliste, Pénélope est étonnée de la qualité du texte. Puis, les images reprennent leurs droits et dévoilent la facture payée par la malheureuse. Fellation, pénétration, et sodomie… Dans cet ordre. Ces actes, souvent mis en valeur, par des gros plans. Pénélope repose le livre, après que la femme ait entièrement payé son dû, à cet impitoyable plombier. La dernière photographie montre la fille, allongée sur la table de la cuisine. Les cuisses ouvertes et pantelantes, le sexe gras et béant, poils collés en touffes humides. Le visage et les seins aspergés par les hommages de l’artisan en rut, la femme au foyer a les yeux dans le vague. À droite de la dernière image, un court texte en appoint précise que l’affreux bonhomme, qui n’est pourtant pas peintre, repassera après sa réparation, pour passer une deuxième couche…
Pénélope, tasse de café en main, pousse un soupir dépité.
Pénélope a un geste du bras pour regarder une jolie montre féminine et soupire.