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Temps de lecture estimé : 20 mn
27/01/23
Résumé:  Pénélope avait accepté la proposition de son employeur à une condition, elle travaillerait jusqu’à midi tapante et ensuite elle prendrait sa pause repas, en compagnie d’Octave.
Critères:  cérébral voir init humour -humour
Auteur : Juliette G      Envoi mini-message

Série : Pénélope

Chapitre 03 / 06
Pizza, pipe, et gifle

Résumé des épisodes précédents :

Décidément, la culture se nichait partout. Une petite surprise pour la naïve Pénélope.




Pizza, pipe, et gifle.



Pénélope avait accepté la proposition de son employeur à une condition, elle travaillerait jusqu’à midi tapante et ensuite elle prendrait sa pause repas, en compagnie d’Octave. Elle en finissait de trier les revues coquines qu’elle avait sorties de l’un des cartons. Ces lectures seraient conservées dans un coin à part, et classées dans la catégorie érotisme. Groseille avait insisté, sous-entendant pour la première fois que Moby Dick était sa librairie. Pénélope s’était donc inclinée, et s’efforçait de ne pas s’agacer de cet outrage, à ce qu’elle attendait de l’érotisme. Pourtant, elle s’était sentie troublée par la fille brune contre son mur de pierres, et cette idée la faisait douter de son a priori sur la question.


Octave Groseille était connu comme bon client, et la jeune femme le regarda plaisanter en renvoyant le livreur de pizza avec une petite claque dans le dos. Il était l’heure pour Pénélope, de rejoindre son patron, afin de satisfaire sa demande et partager avec lui une pizza royale et une salade composée. Elle apprendrait également la teneur du pari que Groseille allait lui proposer.


Pénélope Tancrène repoussa une olive noirâtre sur le carton de la boîte à pizza. Elle préférait, de beaucoup, se goinfrer d’olives vertes. Elle mordit avec appétit dans sa part de pâte cuite à point, et nappée des composants habituels qui donnaient l’appellation pompeuse de « royale » à une simple pizza. Celle-ci étant par ailleurs plutôt bonne. La jeune femme avait demandé à son employeur un moment de réflexion et elle s’y employait. Pénélope était partagée entre l’envie de les planter là, sa librairie et lui, et une curiosité d’en savoir plus, sur les intentions d’Octave Groseille à son égard.


Oh, des égards, Octave Groseille en avait pris pour lui parler de ce qu’il avait osé envisager pour ce fichu pari. Oh oui ! Le libraire avait été direct et sincère, et avait pris soin de bien s’expliquer, et d’insister plusieurs fois, sur le fait que Pénélope ne devait pas se sentir obligée d’accepter. Il tenait beaucoup trop à elle pour la froisser. Simplement, il lui livrait le fond de sa pensée avec honnêteté, et se livrait pieds et poings liés à sa décision. Tous deux pouvaient également annuler cet enjeu, si Pénélope le désirait. Il lui suffisait de le dire et c’était chose faite. Pénélope planta la petite fourchette de plastique blanc dans sa salade et l’y abandonna pour prendre une autre bouchée de pizza. Elle avait été surprise de son brusque appétit, malgré l’exposé pour le moins tendancieux de son patron.



Octave, la bouche pleine leva une longue main en l’air et prit le temps d’avaler une bouchée de pâte cuite.



Groseille soupira longuement et reposa le quart de pizza qu’il avait en main.



Les yeux de Pénélope brillaient d’un étrange éclat. Certains auraient pu y lire de la colère. Pourtant, Octave était certain que la jeune femme n’était pas en rogne. Agacée, un peu tendue, mais pas en colère. Il y avait de la curiosité, et comme de l’incompréhension dans les yeux azur.



L’ancien capitaine de marine hocha la tête en signe de dénégation, et se passa la main dans les cheveux.



Octave soupira longuement, mais ne rétorqua rien d’autre, prenant le temps de fouiller dans l’un des tiroirs de son bureau et d’en sortir une pipe de bois foncé.



Le rire de Groseille fit briller le regard de Pénélope.



Groseille sourit franchement tout en bourrant sa pipe d’un tabac odorant.



Groseille tira longuement sur sa pipe et une agréable odeur envahit l’air ambiant.



La jeune femme, tête penchée sur le côté, laissa passer un léger sourire sans répondre et Octave en fut soulagé. Elle ne le quitterait pas ! Ce serait déjà fait ! Elle resterait à ses côtés, à la condition qu’elle comprenne, qu’elle devait lui laisser sa confiance intacte.



La fourchette allait de la salade aux lèvres de la jeune femme et Octave regardait Pénélope manger tranquillement. C’était à croire qu’elle ne l’écoutait pas.



Le libraire tira sur sa pipe et exhala la fumée vers le plafond.



Pénélope se resservit en pizza et mordit dans sa part à pleines dents.



Octave posa sa pipe dans un lourd cendrier de verre, et prit la bouteille de vin pas encore entamée. Il versa le Bordeaux rouge dans deux verres et bouteille reposée, se saisit du sien.



Pénélope, serviette en papier sur les lèvres, fixait Groseille avec une intensité que le libraire n’avait pas encore vue chez cette femme.



Pénélope se cala sur son siège et sa main lissa sa jupe sur ses cuisses.



Le regard s’était soudain voilé et le marin vit poindre la tempête. Et chez cette femme, ce serait pour le moins un typhon.



La jeune femme se pencha vers le parquet, et Octave eut la chance d’apercevoir la naissance de ses seins par le décolleté de sa chemise. Un peu plus de la naissance d’ailleurs. Un sage soutien-gorge blanc cachait des trésors.



Pénélope alluma une cigarette et souffla la fumée droit devant elle, sans se soucier de gêner son employeur.



Le regard de Pénélope brilla et sa bouche sensuelle se laissa aller à sourire.



Les sourcils d’Octave se haussèrent et la jeune femme déchiffra dans ses yeux une surprise non feinte.



Groseille avança son visage vers Pénélope et la jeune femme le souffleta de ses doigts.


Octave, à la demande de la jeune femme, avait proposé sa joue, en ayant le temps de parier avec lui-même que Pénélope n’oserait pas mettre sa menace à exécution. Le geste avait été assez sec pour picoter sa peau.



À nouveau, Pénélope se laissa aller à sourire.



Octave prit le temps d’une gorgée de vin, imitant son employée qui grimaçait en goûtant le sien.



Le libraire inspira profondément, et regarda Pénélope le plus sérieusement du monde. Pourtant, la jeune femme comprit instantanément qu’il allait se laisser aller à la plaisanterie.



Le rire chaud et sensuel de Pénélope ravit le libraire, et un immense soulagement le cloua presque à son fauteuil. Il n’allait pas perdre sa perle d’employée. Et il pourrait la regarder évoluer dans sa librairie, tout en fantasmant sur l’objet de ses plus profonds désirs.



Un soupir, et Pénélope laissa Octave à sa gêne. Il regrettait réellement de l’avoir déçue. C’était évident.

Pénélope d’un index impérieux désigna le fond de la librairie.



Pénélope, assise sur la grande table, tête penchée, dévisageait sans complexe aucun un Octave Groseille décontenancé et presque sur la défensive.



Octave hocha la tête, se demandant ce que cette femme imprévisible avait en tête. Douce et naïve la majeure partie de temps, elle pouvait devenir manipulatrice et rusée. Et elle semblait ne pas s’en rendre compte. C’était tout en sincérité et dénué de tout calcul. Pénélope ne se connaissait pas elle-même.



Octave comprit que la jeune femme n’en avait pas terminé, et se contenta d’un signe de tête interrogateur, avant de prendre la parole.



Les lèvres pleines de Pénélope se pincèrent et Groseille comprit que l’agacement la gagnerait vite, s’il se laissait aller à une bévue. La jeune femme combattait certainement sa pudeur, pour s’exprimer ainsi. De plus, il savait qu’elle accéderait à sa demande s’il la lui imposait. Cette femme, toute ingénue qu’elle pouvait être, possédait une sacrée paire de couilles.



Octave s’avança et osa prendre la main de la jeune femme dans la sienne. Elle était chaude et il lui sembla que les doigts minces et nerveux tremblaient un peu. Une sacrée, sacrée, paire de couilles.



La jolie blonde baissa les yeux et ses jambes, serrées par la jupe de tailleur, se balancèrent doucement sous la table.



Un silence un brin gênant, et Octave opta pour la plaisanterie.



Les yeux de Pénélope se plantèrent dans ceux de Groseille.



Un temps… Tête de côté, et lèvre inférieure, doucement mordillée.



Le toit de Moby Dick s’effondrant brusquement n’aurait pas produit pareille impression sur un Octave Groseille, brusquement effaré. Il parvint toutefois à balbutier un « Quelles conditions ? » d’une voix rauque. Pénélope, elle, se contentait de balancer ses jambes, les yeux sur le parquet de bois ciré de frais.



La jeune femme s’enquit d’une réponse en relevant les yeux vers son patron.



Pénélope quitta la table d’un mouvement souple, et jeta un coup d’œil à sa montre.



Imprévisible et incompréhensible… Cette femme annonçait qu’elle acceptait de lire pour lui, un texte érotique, regardant sa montre en se faisant et finissant par lui parler boulot. Étrange Pénélope, décidément…



Octave fixa la jeune femme et cette fois, il était tout à fait sérieux.



La jeune femme se massa doucement la nuque d’une main et sourit.



Octave inspira profondément et resta silencieux un long moment, passant et repassant sa main dans ses cheveux.



Pénélope hocha la tête et se baissa sur un carton de livres pornographiques.



Octave accusa le coup, mais s’arma de courage et rit doucement.



Octave observa un instant son employée, occupée à déballer le carton de livres. Pénélope, ingénue et sereine, tenait un livre avec une couverture très explicite, quant à ce que la lecture apporterait au lecteur. Une femme entièrement nue, positionnée en levrette, était prise par deux hommes tout aussi nus et suçait un troisième type, debout devant elle. Pénélope parlait de lire un récit érotique à son patron, ce bouquin en main, et ce, sans même penser à mal. Un pur délice que cette femme, décidément…



De retour au bureau du maître des lieux, Octave assis et Pénélope debout, le silence s’était installé, et dura tout le temps que la jeune femme s’employa à fumer une cigarette et à siroter son café. Puis, la voix sensuelle de Pénélope rompit le calme de la librairie.



Groseille se contenta de serrer son poing. Pénélope venait de le vexer. Une bouffée de colère le fit presque trembler.



La main sur la poignée de la porte vitrée de l’entrée, la douce voix de Pénélope arrêta le geste d’Octave.



Octave se tourna vers Pénélope, et pour la première fois, depuis qu’il la connaissait, lui trouva un air un peu triste et comme légèrement inquiet.



Un pâle sourire, et la voix douce de Pénélope s’éleva un peu plus haut.



Pénélope avait écrasé sa cigarette et rejoignit l’ancien marin.



Pénélope laissa passer un léger sourire, et haussa ses charmantes épaules.



Les aiguilles fatiguées de la vieille horloge marine, accrochée au mur du logis d’Octave Groseille, affichaient 0 h 30, quand il reposa le petit téléphone portable, dont l’appellation ne faisait que changer et qu’il n’utilisait que rarement. Puis, un petit bip apprit à Octave que son message était envoyé. Le texto disait…


J’ai trouvé un récit. Je pense qu’il vous siéra. Je l’espère en tout cas. Demain matin après notre café, si vous êtes d’accord. Vous me lirez ce texte et nous verrons vite, si l’expérience est plaisante. Soyez consciente, chère Pénélope, que vous pourrez refuser d’aller plus loin, à tout moment. Une très bonne nuitée à vous, Pénélope.


Il n’y eut pas de réponse…




Réflexions intimes



Octave Groseille avait peu dormi. Ses pensées avaient été bien trop perturbées, pour qu’il retrouve Morphée. Depuis qu’elle était apparue dans son antre, la très jolie Pénélope Tancrène avait bousculé la vie du libraire. La jeune femme lui avait redonné un courage défaillant, et même moribond. Octave avait de nouveau envie de reprendre le collier. Redonner une chance à sa librairie lui paraissait maintenant possible. Si ce renouveau était important, ce n’était que l’un des changements que cette fille apportait à sa vie, devenue morne et sans saveur. Il avait été sincère en lui expliquant que pour la première fois, il n’éprouvait aucune envie de lui mentir. Pénélope avait comme étouffé ce vice, qu’il aimait tant assouvir. Au début, la regarder évoluer dans son échoppe avait été une joie. Depuis quelque temps, la jolie blonde était devenue une obsession. Oh ! Rien de pervers ou de malsain ! Pénélope éveillait ses désirs, comme aucune autre femme ne les avait réveillés avant elle. Candeur, fraîcheur, franchise et naïveté étaient chez cette adorable blondinette tout aussi excitantes que la sensualité et l’érotisme dispensés par d’autres. Pénélope était de plus la plus jolie femme qu’il avait côtoyée. Une femme pleine de charme et de sensualité. Même si elle ne semblait pas s’en rendre compte.


Octave s’était frotté les yeux de ses longs doigts en soupirant longuement, comme pour chasser le visage qui le hantait gentiment. Cette femme l’excitait, comme aucune autre femme ne l’avait ému. La beauté de Pénélope n’était pas son seul atout. Pénélope ne l’imaginait certainement pas, mais elle était à l’image d’une terre abandonnée. Octave s’ouvrait donc à des envies de paysanneries. L’ancien marin, le libraire, se voyait maintenant en cultivateur d’antan… Travaillez, prenez de la peine, c’est le fond qui manque le moins… Un laboureur guilleret et dur à la tâche. Un laboureur loin d’être mourant et sans le moindre enfant, mais baste, ce bon monsieur de la Fontaine ne s’en offusquerait certainement pas. Groseille sourit à ce qui lui traversait l’esprit. Lui, Octave, besognant vigoureusement, une Pénélope nue, pantelante et gémissante. L’idée de labourer cette terre en jachère de cette façon n’avait rien de poétique. Pourtant, c’était l’idée. Loin d’être lubrique pour Octave, son obsession lui paraissait respectable. Il rêvait d’être le professeur, ou mieux encore, le mentor, que Pénélope méritait d’avoir, afin de se pâmer à regarder vers d’autres horizons. Horizons autres que les piètres paysages amoureux qu’elle avait pu observer jusqu’alors. Pénélope ne connaissait rien, ou très peu de choses de la vie. C’était pire encore en amour, et dans les plaisirs du sexe. Octave, s’il n’osait espérer l’amour de la belle, ou lui prendre son cœur, lui apprendrait volontiers les délices des plaisirs du corps ! Et il le ferait avec passion ! Des images de Pénélope, plein la tête, l’esprit et le corps tendu, Octave avait fini par empoigner son sexe en érection pour se masturber doucement. Pénélope, s’effeuillant pour son plaisir, Pénélope nue, Pénélope folle d’excitation, livre en main et lèvres sur lui. La belle Pénélope, en proie à un désir sans nom, le suçant avidement, gémissante et tremblante de désir. Pénélope, avalant son membre altier, fièrement dressé, tel un coq orgueilleux, persuadé que son chant mélodieux, seul, engendrait les levers du soleil. Plumes et égosillements désagréables en moins, bien heureusement.


Au matin, Octave n’avait même pas l’envie de prendre son second café, accompagné d’un croissant, chez son ami Barnabé. Au point qu’il se posait la question de savoir si « Barnab », patron du « Dé à coudre », petit bar de quartier au passé glorieux, ne finirait pas par s’inquiéter de son absence. Jamais, depuis plus de six ans, il n’avait dérogé à cette habitude. Groseille se décida à passer au « Dé à coudre » pour ne pas inquiéter son ami. Et peut-être, finirait-il par étancher la curiosité de Barnabé, désireux d’en savoir plus sur la jolie blonde qui travaillait au Moby Dick. Parler de Pénélope lui ferait certainement du bien.


L’alerte du SMS n’avait pas réveillé Pénélope.


Il était encore très tôt et Pénélope avait tendu le bras. Après avoir tâtonné un instant, elle avait trouvé son téléphone. Tout comme Octave, elle ne se servait de l’outil qu’avec parcimonie, étonnée que son premier geste était de satisfaire sa curiosité. Pourtant, elle l’avait fait. Pénélope Tancrène avait lu le texto, s’était mordu la lèvre inférieure, et avait reposé l’appareil. Puis, la jeune femme, dans un geste lent, avait rabattu la couette qui la recouvrait en soupirant. Elle avait chaud et le large tee-shirt rouge défraîchi, qui lui servait de pyjama, collait à son corps. Pénélope entendait presque son cœur cogner dans sa poitrine. Le message d’Octave Groseille la mettait au pied du mur. Un mur qu’elle franchirait, elle le savait, sans chercher à savoir ce qu’il lui cachait. Il était plus que temps qu’elle donne libre cours à ses envies.


Pénélope s’était baissée et avait pris la bouteille d’eau qu’elle gardait au pied de son lit. Après avoir bu à la régalade, elle reposait la bouteille et s’étirait longuement. Pénélope était parfaitement consciente que sa vie manquait de piment. Jusqu’ici, ses études et sa chère maman avaient été ses préoccupations premières. Ses amours lointains, un fiasco pour l’une et une déception pour l’autre avaient été ses seuls faux pas. Il était plus que temps qu’elle s’emploie à vivre pleinement. La fille parfaite et l’étudiante modèle avaient fait leur temps. Des idées de découvertes, des désirs d’en savoir plus sur certaines choses, se bousculaient dans sa tête de plus en plus fréquemment. Oser franchir des pas qu’elle n’avait jamais passés devenait presque impérieux. Et bien sûr, elle ferait des erreurs. Elle trébucherait et tomberait. Et alors ? Une erreur pouvait être utilisée pour progresser. Il suffisait de la comprendre, afin de la rectifier, pour ne plus la refaire. Depuis peu, une nouvelle Pénélope avait pris son essor. Et pour cela, cette nouvelle Pénélope s’était lancée dans la vie, sans se poser de questions. Aujourd’hui, elle avait un emploi. Elle pouvait prétendre à mieux, mais elle se sentait bien dans cette librairie. Et elle appréciait son premier employeur. Cela avait été sa première erreur. Octave Groseille était bel homme, charmant et cultivé. Le libraire lui plaisait beaucoup. De par son allure et son charme, certes, mais elle appréciait son humour et son franc-parler. Pénélope s’était posé la question quant à l’âge du monsieur, avant de la balayer aussitôt. Quelle importance ? Ce qui était important en revanche, c’était l’effet que cet homme lui faisait. Pénélope s’était donné à deux imbéciles sans en éprouver de réelle envie. Elle avait laissé les choses se faire. Lambert lui avait apporté du plaisir, avant de lui faire éprouver un certain dégoût. Pénélope avait trouvé son mensonge abject. Elle ne se serait pas offerte, le sachant marié et heureux de l’être. Sa comédie d’épousailles allant à vau-l’eau était méprisable. Octave groseille était malheureusement son employeur. Un obstacle à son premier émoi ? Peut-être, ou peut-être pas. Pourtant, Pénélope ne pouvait l’ignorer, ce qui l’avait poussé à réfléchir. La jeune femme découvrit, tout d’abord, que les erreurs en matière d’amours étaient légion. Elle découvrit ensuite que parler d’erreur en amour en était justement une autre, à ne pas faire. Les sentiments étaient par trop souvent ingérables. Si elle cédait à ses pulsions, ce serait parce qu’elle avait envie de le faire. Dans son cas, l’erreur serait-elle de se forcer à se voiler la face, et de céder à une bête raison sociale ? Octave la troublait comme elle ne l’avait jamais été. L’erreur serait peut-être de ne pas aller de l’avant. Que pourrait-il se passer de dramatique ? Il n’était pas question d’amour véritable ! Il s’agissait d’un trouble à comprendre. D’une envie à assouvir ! Au pire, elle perdrait un emploi. Erreur ou pas ?


Pénélope, plongée dans ses réflexions, ne faisait que songer d’une façon ou d’une autre, à Octave Groseille. Son employeur, le tout premier homme, qu’elle désirait séduire. Pénélope se remémorait certaines scènes, entendait les mots et les confidences échangés. Pénélope avait senti son ventre la brûler doucement, en avouant à Octave qu’elle s’était épilé le ventre. Elle se revit se moquer de la pipe d’Octave. Puis, la fille brune et nue qui posait contre son mur s’imposa à son esprit. Elle était penchée sur la table de la librairie. Ses superbes fesses ouvertes par ses doigts crispés sur sa peau. La brune s’exhibait pour elle. Pénélope la voyait enfin comme elle désirait la voir. Pénélope nue, elle aussi, se courbait en avant, fesses offertes, aux côtés de la fille brune pour exciter son patron. La brune et Pénélope s’exhibaient en souriant, tandis que ce cher Octave sortait son sexe et se caressait. Le visage ravagé de la femme au foyer, pratiquement violée par un plombier brutal, lui hanta brusquement l’esprit. Pénélope s’imagina dans la situation de cette femme, et ses joues s’empourprèrent aussitôt. Puis, Octave, en bleu de chauffe, lui annonçait une deuxième couche, le sexe dur et tendu en main.


Les poils blonds de son pubis étaient plus qu’humides, quand les doigts de Pénélope les avaient effleurés, avant d’ouvrir doucement son ventre brûlant…