n° 21487 | Fiche technique | 57205 caractères | 57205 8823 Temps de lecture estimé : 30 mn |
28/01/23 |
Résumé: Octave avait installé deux autres sièges, empruntés à son ami Barnabé le matin même, et avait fixé un léger panneau de bois aux étagères, isolant table et chaises du reste de la librairie. C’était une sorte de bureau secondaire. | ||||
Critères: travail collection cérébral voir exhib nopéné init humour | ||||
Auteur : Juliette G Envoi mini-message |
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Résumé des épisodes précédents :
Un pari était un pari. Pénélope, toujours franche et honnête, se devait d’honorer sa dette…
Les émois de Marguerite.
Les aventures d’une jeune paysanne, jolie comme un cœur, évoluant dans le milieu du XVe siècle, et croquant dans la vie à pleine dent. L’inconstante Margot profitait de sa beauté pour passer des bras des métayers, à ceux des garçons de ferme. Cette gourmande des plaisirs du corps s’épanchait en petits cris dans des granges, ou gémissait d’excitation dans une étable, avant de se pâmer d’aise dans des tas de foin. Margot, par trop insouciante, était loin d’être aussi discrète que jolie. Très vite, ses turpitudes furent découvertes par le curé de son village. La donzelle se fit donc tancer vertement, par ce bon homme de Dieu. Ceci, avant de se faire absoudre, en mettant le feu au gros cierge de la curaille, jeune freluquet encore vierge, d’une main pas véritablement pieuse. Granges, foin et curé, le tout baignant dans le XVe siècle également, bien sûr. La jeune paysanne, têtue et en proie aux affres d’une possession diabolique, finissait par s’attirer les foudres du baron de la contrée. Femelles jalouses et femmes mariées étaient venues hurler à la sorcellerie, en son vieux château décrépit. Ce vieux nobliau, grand échalas aux membres maigres et interminables, tout autant décrépi que son fief, était de la vieille école. Le baron agit donc en maître dur, mais juste, sur ses terres. Il fit donc ce qu’il avait à faire, avant que la malheureuse Margoton ne finisse en côtelette grillée, sur une plancha espagnole.
Punie, sévèrement, fessée copieusement, notre jeune débauchée de Marguerite fut soumise à demeure dans la maison du maître. Chaque jour, chaque nuit, les quelques domestiques purent entendre les cris de douleur de la malheureuse fille. La punition durait. C’était certainement une sorte d’exorcisme, quoique non religieux, que le vieux baron pratiquait sur la jeune et jolie possédée. Au fil des nuits, les hurlements de la possédée, s’ils ne cessèrent point, changèrent de ton. Les plus audacieux des larbins, l’oreille collée à la porte de la chambre de leur maître, découvrirent des choses bien surprenantes. La Marguerite était toujours fessée, mais paraissait accepter les foudres de son seigneur et maître. Chaque coup reçu la faisait répéter qu’elle demandait pardon au baron. Chaque claquement sec, produit par la paume de la main d’Augustus de la Fallières, cinquième du nom, sur l’une ou l’autre fesse de la possédée, était suivi d’un « Oh baron ! Oh baron ! Je l’ai mérité ! Oui, punissez-moi, mon maître ! ». Nuit après nuit, la perverse Marguerite se repentait, en avouant ses fautes et en poussant de déchirants cris de douleur. Les croquants de la contrée furent évidemment très vite prévenus des événements, par les indiscrets larbins. Les nouvelles dites, de bouche à oreille, allant tout aussi vite à l’époque que les réseaux sociaux d’aujourd’hui, la popularité du vieux baron grimpa en flèche. Le vieil homme avait sauvé une âme perdue ! Et toujours, Marguerite se repentait. Souvent en journée, et chaque nuit que Dieu donnait aux hommes.
Une jeune lavandière, une panière à linge pleine sous le bras, avait surpris la jeune fille, le jour à peine levé, toute nue, et fessée sur les genoux d’Augustus. Des « Oui ! Oui ! Oh Auguste ! Oh, Auguste, grand sauvage ! Grand fou ! » retentissaient, et firent sourire la bonne lavandière. Alors, le baron découvrant l’intruse fixa sur elle un regard sévère. Cunégonde passa aussitôt du statut de lavandière à celui de confidente, et la jeune femme resta dès ce jour, aux côtés de Marguerite.
Aux noces du baron, il fut donné grande fête. Nobles, gens de qualités comme paysans, festoyèrent sans souci des convenances et des positions sociales. La toute fraîche baronne Marguerite, accompagnée de sa précieuse Cunégonde, allait de l’un de ses invités à l’autre, toutes deux serviables et avenantes, pour s’enquérir de leurs moindres désirs…
Bien sûr… De mauvaises langues grincèrent sur des menteries. Cunégonde, avait-elle aussi des péchés à se faire pardonner ? Elle était, elle aussi, passée sous les mains salvatrices de son maître. Ses fesses, tout au moins… L’ancienne lavandière avait hurlé des jours et des nuits, avouant ses fautes, comme Marguerite l’avait fait avant elle. D’autres viles langues firent pires menteries encore. Marguerite et Cunégonde n’étaient que des garces de broute-minous ! Ces putains gémissaient souvent de concert, se bécotant sans vergogne et se tripotant la tripaille, tandis que le baron les regardait œuvrer…
Une chose est bien vraie cependant, d’aucuns furent bien surpris de constater que les douleurs de vieillesse qui accablaient leur baron avaient comme disparu mystérieusement, depuis la venue de Marguerite au domaine. D’autres encore s’étonnèrent que celui que l’on avait surnommé « vieux hibou » se mette très souvent à sourire aux anges. Tous, bientôt, s’accordèrent à dire que le vieil homme, veuf depuis des lustres et sans descendance, paraissait renaître à la vie.
Octave avait installé deux autres sièges, empruntés à son ami Barnabé le matin même, et avait fixé un léger panneau de bois aux étagères, isolant table et chaises du reste de la librairie. C’était une sorte de bureau secondaire et il comptait l’aménager et le laisser à Pénélope.
Pénélope, tête penchée, avait répondu à Octave par la même question.
Pénélope quitta son siège et farfouilla dans son sac pour y chercher ses cigarettes.
Octave, debout lui aussi, prit le livre sur la table et le feuilleta lentement, comme soudain plongé dans une étude complexe.
Pénélope exhala une bouffée de fumée bleutée et sourit.
La jeune femme désigna le bureau de l’entrée, et tourna les talons.
Pénélope avait envie de détendre ses jambes, mais les trois tailleurs qu’elle avait achetés étaient composés de vestes longues et de jupes droites. Ce qui ne permettait que peu d’amplitude de mouvement. Des achats, sans savoir que les tailleurs étaient portés uniquement par les femmes évoluant dans des entreprises de plus grande envergure, qu’une simple librairie de quartier. Pénélope Tancrène avait sacrifié son confort, pour paraître sérieuse et élégante. Après tout, son patron portait le costume, elle se devait donc de donner une bonne image.
Octave haussa ses sourcils, et ses yeux de chat fixèrent la jeune femme avec curiosité. Il inspira et s’éclaircit la gorge.
Pénélope se trémoussa un instant sur sa chaise.
Pénélope but une gorgée de café, et acquiesça d’un signe de tête.
Pénélope termina sa tasse et la reposa vide, dans l’attente d’être resservie.
Octave eut un mouvement d’épaule et sourit.
Pénélope alluma sa première cigarette de la journée. Elle fumait peu en temps ordinaire, mais trop depuis qu’elle était à la librairie. Plus de dix cigarettes par jour. Trop !
Octave versa les cafés et farfouilla dans son tiroir. Lui aussi avait envie de fumer.
Pénélope se trémoussa encore et souffla sa fumée, droit sur Groseille.
La jolie blonde prit le temps d’une autre bouffée de tabac.
Groseille souffla lentement la fumée vers le plafond.
Pénélope, la tête de côté, fixa ses yeux bleus sur son patron.
La réponse, un simple « Oui », fit se soulever la poitrine de Pénélope. Et bien sûr, la fit se mordre la lèvre inférieure.
Pénélope en avait terminé du rangement du fond de la librairie. Son employeur pourrait ouvrir l’échoppe à la clientèle très bientôt. Le lendemain même, pourquoi pas… Octave Groseille était resté à son bureau, préparant une petite campagne publicitaire. Il notait des idées et prenait des contacts avec quelques radios locales, et se rapprochait du journal de la ville. Le libraire semblait en pleine réflexion quand Pénélope déboula dans la partie bureau, qu’il s’était attribuée.
Un coup d’œil à son employée fit se hausser les sourcils d’Octave. Ce n’était pas dans les habitudes de la belle Pénélope.
Octave, sentant la jeune femme un rien tendue, se contenta d’un sourire.
Octave avait regardé Pénélope quitter la librairie, le cœur lourd de regrets. Cette femme était une merveille, mais pouvait être une merveilleuse emmerdeuse. Le cachalot peint d’un blanc laiteux, et bondissant hors des vagues bleues, fait à sa demande et suspendu à la porte d’entrée, tintinnabula subitement. Groseille regarda Pénélope pénétrer de retour dans son fief. La jeune femme paraissait toujours un peu nerveuse.
La jeune femme se mordit la lèvre et fixa intensément son patron.
Groseille avait balbutié son accord, et Pénélope avait bredouillé un « Bonne soirée » timide. Puis elle avait quitté les lieux, laissant la porte claquer derrière elle et Octave au bord de la crise nerveuse.
Cette sacrée bonne femme ne venait-elle pas de lui avouer qu’elle fantasmerait sur leur petit moment de lecture ? Si… C’était un fait. C’était ce qu’elle avait voulu dire. Ses joues avaient rougi et son souffle s’était précipité dans son aveu. Quant à son envie de récidiver pour une autre lecture, il n’en avait pas cru ses oreilles. Pénélope avait été assez excitée par le début de matinée, pour vouloir recommencer. C’était un autre fait ! Groseille posa sa longue main sur l’entrejambe de ses pantalons. Son membre en érection était engoncé dans le tissu. Pénélope allait le rendre dingue. C’était là encore, un fait…
Pénélope avait réussi le petit exploit d’envoyer sa mère chez tante Adèle, sœur de sa chère mère. Son salaire lui permettait aujourd’hui des choses que les deux femmes se refusaient jusqu’ici. Toulon était éloignée, et l’avion, le meilleur moyen de voyager rapidement. Jeannette avait accepté, après s’être fait tirer un peu l’oreille, trop heureuse, cependant, de revoir sa sœur plus âgée.
Pénélope était seule chez elle, pour la première fois depuis des années. Elle déposa ses sacs sur la table bon marché de la petite cuisine de son appartement. Malgré la fraîcheur de ce début de soirée de septembre, Pénélope avait beaucoup sué en faisant ses emplettes. Ses recherches l’avaient tout d’abord agacée, puis elle y avait pris un certain plaisir. Les essayages dans des cabines exiguës et à peine intimes, par contre, l’avaient fait transpirer abondamment et lui avaient déplu. Il fallait pourtant en passer par là, avant tout achat. La prime exceptionnelle, ainsi qualifiée par son patron, avait été dilapidée entre billet d’avion pour sa chère mère, et frusques nouvellement acquises pour elle-même. Octave Groseille avait été étourdi par son travail, et s’était montré reconnaissant. Pénélope en avait été surprise et quelque peu émue.
La jeune femme avait acheté deux pulls légers, larges et longs comme elle les aimait, deux jupes volantes pour aller avec et deux paires de souliers. Un long gilet sans fermeture caramel, un chemisier blanc cassé, et une autre jupe, d’un joli tissu gris foncé. La jupe corolle, plus longue que les deux autres, couvrait ses genoux et lui permettrait d’être plus à l’aise que dans ses jupes droites. Elle aurait une bonne liberté de mouvement. Un dernier sac la fit rougir. Deux strings, l’un blanc et l’autre noir, et leurs soutiens-gorge assortis. Ustensiles que Pénélope ne portait que rarement, se moquant de la légende des seins tombants sans soutien. Elle aimait sentir ses seins libres d’entraves. Jamais, Pénélope n’avait porté ce genre de sous-vêtements. Elle avait également acheté deux paires de bas. Les prix affichés pour certains articles lui avaient fait écarquiller les yeux. Du vol qualifié, ou un message aux imbéciles ? La volupté avait son prix. Ses bas étaient de simples articles se fixant aux jambes, sans nécessiter le tant apprécié des hommes porte-jarretelles.
Les joues rouges, Pénélope s’observait dans le miroir sur pied de sa chambre. Bas noirs, bonnets noirs et string noir. La jeune femme rougissait en songeant que c’était pour son patron qu’elle s’attifait ainsi. En imagination, évidemment. Il y avait de fortes chances qu’Octave Groseille n’ose se lancer. Ne lui avait-il pas dit à plusieurs reprises, qu’il avait pour elle, tout le respect du monde ? Quant à elle, elle n’aurait jamais le courage de se hasarder à une initiative, qui la laisserait en sous-vêtements, devant son employeur.
La jeune femme avait garni un petit plat de fruits. Orange, pomme et banane, accompagnées de quelques biscuits secs. Une carafe d’eau fraîche, et un verre étaient posés sur sa table de chevet. Sa toute récente acquisition, une tablette informatique, déposée sur le lit, n’attendait plus qu’elle, et Pénélope s’allongea sur son lit. La jeune femme était restée toute nue après sa douche et éprouvait un plaisir inconnu à rester en tenue d’Ève. Elle sourit intérieurement en songeant aux recherches qu’elle s’apprêtait à lancer. Sa nudité était de circonstance. Le site était simple d’accès, et l’inscription se fit rapidement. Très vite, elle se familiarisa aux différentes offres du site. Des auteurs, des écrivains en herbe ou n’importe qui d’autre, pouvaient déposer ses œuvres sur le site. Toutes ces lectures étaient totalement gratuites. Et des lecteurs profitaient de l’aubaine, tout en apportant leurs concours de différentes manières. Commentaires ou critiques, et il y avait même des notations. C’était un peu comme à l’école. Pénélope orienta son choix. Les auteurs vivotant sur le site pouvaient être classés par popularité, mais la jeune se décida pour laisser le hasard la guider. Pénélope croqua dans sa pomme et laissa donc faire le hasard. La jeune femme croyait au destin ou au hasard, quel que soit le nom donné, comme aux coups de pouce de la vie. Ce qui nous faisait faire telle chose et pas telle autre.
L’autrice choisie était vraisemblablement versée dans l’écriture érotique. Un exutoire à ses désirs ? Elles étaient plusieurs femmes à écrire dans cette prose. Celle choisie ne parlait pas de ses écrits comme d’une littérature érotique. Elle n’avait pas cette prétention et avait bien raison d’être modeste. Elle écrivait simplement, et sans grand talent. Il était évident pour Pénélope que celle qui écrivait s’amusait à cet exercice. Depuis plus d’une heure, sans avoir exploré d’autres pistes, Pénélope survolait les écrits de l’autrice qu’un simple hasard lui avait confiée. « Survoler » était le mot juste. Elle ne lisait pas vraiment, se contentant de chercher les passages qui l’intéressaient, sans prendre le temps de lire le texte proprement dit. Cette autrice était amatrice d’exhibitions et de soumission, ce qui n’était pas vraiment ce qu’attendait Pénélope d’un texte dit érotique. De plus, cette femme était certainement lesbienne. Ou tout au moins bisexuelle. Toutes ses histoires tournaient autour de ces sujets. Amours lesbiens, soumission, exhibition. En tout cas, ses principales héroïnes étaient toutes portées sur une sexualité libre et quelque peu perverse. Érotisme ou pornographie ? Parfois, l’autrice se lâchait et malmenait ses personnages. Parfois, les mots employés étaient crus, d’autres fois, bien plus vulgaires. Comme le lui avait précisé Octave, l’érotisme pouvait donc être un sacré mélange. Les aventures de deux femmes revenaient en plusieurs titres. Peut-être que cette femme s’excitait à se mettre en scène sur des pages d’écriture ? Peut-être qu’elle fantasmait ? Rien n’indiquait que ce n’était pas ses propres aventures, que l’autrice jetait en pâture aux lecteurs. Des centaines de lectures, pour tous ses textes affriolants confondus. Très peu de lecteurs pour ses essais écris, autres que traitants de sexe…
Pénélope repoussa doucement sa tablette et alluma une cigarette, chose qu’elle ne faisait jamais dans sa chambre. Ce qui n’avait rien à voir, avec l’absence de sa chère maman. Cette fois, Pénélope avait été interpellée par le titre d’un récit. Puis, elle s’était laissée happer. Un texte relativement court. Pénélope n’avait pas réussi à trier les passages. Elle avait tout lu. Aucune vulgarité, pas de soumission, pas d’exhibition. Ou… L’on pouvait tout aussi bien comprendre qu’une certaine forme d’exhibition était latente. À peine suggérée. On pouvait l’imaginer en tout cas. Puis, une douce soumission naissait entre deux femmes. Ou plutôt, une forme d’échange. Le personnage de Juliette, une nouvelle fois, posé en héroïne. Encore une histoire de femmes entre elles. Pourtant, cette fois-ci, Pénélope avait lu le récit d’une traite. Et elle avait apprécié…
Pénélope jeta un regard sur l’affichage de l’heure de sa tablette. Le temps avait filé… Un deuxième récit, plus long que le précédent, avait attiré son attention. Une nouvelle fois écrit à la première personne du singulier. Une nouvelle fois cette Juliette aux commandes d’une tranche de vie. Là, le lecteur était en pleine exhibition. Il n’y avait même que cela. Le véritable sujet du récit était l’exhibition. Comment avait-elle pu se plonger dans le récit d’actes, qui ne l’intéressaient pas outre mesure ? Pénélope se mordit la lèvre inférieure. Elle sentait l’intérieur de ses cuisses assez mouillé, pour qu’elle se demande si prendre la place de cette femme ne lui apporterait pas les mêmes plaisirs. Les exhibitions de cette sacrée Juliette l’avaient mise dans un drôle d’état. Un véritable mystère !
Brusquement, l’envie de se caresser, la bouscula, et Pénélope sentit ses seins se gonfler d’un coup, sous une respiration devenue lourde. Jamais elle ne l’avait fait face à une lecture. Des vidéos sur Internet, oui, c’était arrivé. Quelques caresses solitaires. Et une autre folie. Un site dont lui avait parlé une copine de cours. Un site cam to cam, où elle s’était inscrite, avant d’attendre un public de voyeurs. Dans son attente, elle s’était contentée de braquer sa caméra sur son bas ventre, exposant les poils dorés de son pubis, tout en gardant les cuisses serrées. Plusieurs sexes d’hommes étaient dressés pour elle en retour d’attention, et Pénélope les regardait tout en lisant les commentaires qui défilaient sur l’écran. Puis, elle avait écarté les cuisses, offrant son intimité, et s’était caressée. Elle avait exhibé son sexe, sa main le fouillant en plein écran. Plus elle se caressait, plus ces hommes pianotaient sur leurs claviers, l’encourageant avec une vulgarité sans borne, à d’autres initiatives. Une vulgarité qui, si elle l’avait quelque peu écœurée, ne l’avait pas empêchée de jouir en quelques minutes. Pénélope n’avait jamais récidivé. Une expérience aussi excitante que finalement, décevante.
Son index était parti à l’aventure et lui apprit que si ses cuisses étaient humides, son intimité, elle, baignait dans son jus.
Les yeux sur la banane, Pénélope combattit un instant son idée. Elle se laissa aller, et reprit sa lecture. La fameuse Juliette s’exhibait sur une plage, sous les yeux d’un surfeur très curieux. L’héroïne, si lubrique, expliquait aux lecteurs qu’elle mouillait du fait de se montrer à lui. La femme offrait son pubis glabre, expliquant pourquoi elle aimait être totalement épilée à cet endroit. Pénélope s’imagina en place de l’héroïne et se traita mentalement de « cochonne », un instant avant de jouir, index malaxant son clitoris, et se voyant sur cette plage, face à Octave Groseille. Pénélope avait basculé dans la jouissance, alors que, dans son autre main, la malheureuse banane, très certainement déçue, ne l’avait pas encore pénétrée… Pénélope reprenait lentement pied en songeant qu’elle n’en était qu’à la moitié de sa lecture. Elle n’en revenait pas. Elle croqua dans sa pomme et la laissa tomber sur le lit. Une autre idée s’imposait subitement avec force. Une nouvelle fois, Pénélope s’employa à la combattre et soupira en se redressant. Peine perdue ! Quand elle avait une idée dans la tête, elle ne l’avait pas… Pénélope rougit en laissant sa pensée inachevée, les yeux sur sa banane.
Pourquoi pas après tout ! Que risquait-elle ? C’était très audacieux pour elle, mais Pénélope pourrait satisfaire sa curiosité et peut-être, en apprendre un peu plus sur l’érotisme. La jeune femme sentait son ventre toujours aussi contracté, comme en attente d’un plaisir renouvelé. La banane, longue et épaisse, la fit soupirer quand Pénélope posa les yeux sur le fruit. Bien que seule dans sa chambre, elle s’étonnait d’avoir honte des envies lubriques qui s’imposaient à elle. Pénélope soupira encore en posant une extrémité du fruit sur les délicates lèvres de son sexe. Puis elle gémit, tout le temps que la banane s’enfonça dans son intimité trempée.
Pénélope en avait terminé. Elle avait envoyé un message privé à l’autrice que le hasard lui avait offerte. Si elle avait son franc-parler, Pénélope était peut-être plus directe et franche encore, quand elle écrivait. Elle félicitait l’autrice sans termes pompeux, et sans lui faire d’éloges. Elle expliquait qu’elle avait trouvé deux de ses récits très agréables. Après un temps de réflexion, Pénélope s’était décidée à assumer ses toutes récentes audaces. Sans qu’elle puisse se contenir, la jeune femme délaissait parfois son clavier virtuel pour faire bouger la banane. Elle soupirait chaque fois en sentant le fruit dur glisser en elle. Pénélope, avec sa naïveté habituelle, donnait ses impressions à celle à qui elle s’adressait. Si elle avait apprécié la lecture du premier texte, elle avait été très excitée par le deuxième récit. Elle n’appréciait pas l’exhibition et pourtant, la lecture du récit parlant de plage et de surfeur l’avait un peu chahutée, avant de la faire basculer dans le plaisir. C’était dit et même écrit, et Pénélope en avait les joues roses. Ou peut-être que cet aveu si intime à une totale inconnue n’était pas ce qui la faisait rougir ? Peut-être que les doux mouvements de la banane étaient la cause de ses émois ? Ou cet aveu l’excitait et la banane aidait au plaisir ressenti ? Un instant, l’idée de décrire à cette autrice ce qu’elle faisait l’effleura, mais cette fois Pénélope repoussa cette tentation trop perverse. Cette femme, à qui elle écrivait, restait une parfaite inconnue et pouvait mal le prendre. Ne lui avait-elle pas déjà dit qu’elle avait éprouvé du plaisir à sa lecture ? D’autres questions suivaient son avis sur sa lecture… Pourquoi l’autrice écrivait-elle de l’érotisme ? Aimait-elle le faire ? Lesquels de ses récits lui conseillait-elle ? Les personnages étaient-ils tous fictifs ? La Juliette G qui couchait ses histoires sur le papier, était-elle la Juliette qui les vivait ? Les aventures de cette Juliette, étaient-elles des aveux vécus ou de simples fantasmes ? Qu’éprouvait-elle en écrivant ? Enfin, Pénélope demandait la permission de lire ses deux textes à quelqu’un. En avait-elle le droit ? Puis, elle revenait sur le plaisir qu’elle avait eu en découvrant ces deux récits, promettant d’en lire d’autres très vite. Il ne restait plus qu’à attendre une réponse. Si réponse il y avait…
Pénélope avait laissé échapper un soupir de frustration, en retirant le fruit dur de son ventre. Elle regardait la peau jaune pâle, marbrée de taches sombres. La banane était maculée de son plaisir. La peau du fruit était luisante d’un jus épais, et brillait sous la lumière du vieux lustre. Si Pénélope s’était souvent masturbée, cela avait toujours été fait à la va-vite. Jamais elle ne s’était préoccupée d’autre chose que de chercher au plus vite à trouver le soulagement du plaisir, tant décrit par les poètes, les textes érotiques, et quelques-unes de ses amies d’études. Chose qui n’était jamais arrivée. Ses caresses étaient toujours agréables, mais n’aboutissaient qu’à un plaisir limité. Un plaisir inachevé. Son premier amant, Konstantinos, avait été inconsistant. Les deux mots d’ailleurs, étaient pratiquement des antonymes. Quant à Lambert, il lui avait offert son tout premier orgasme. Pénélope avait senti son ventre se vider. Elle avait littéralement explosé. Elle avait giclé, et aspergé Lambert de son plaisir. Fait, incompréhensible, mais bien réel. Rien à voir cependant à la démonstration de plaisir, qui habillait la banane. Elle avait toujours été humide en se caressant seule. Moins mouillée avec Konstantinos. Lambert, tel un Moïse biblique, avait déclenché les grandes eaux de son ventre. Seule ce soir, elle se sentait mouiller d’une manière différente. Comme le découvrant une première fois.
Le constater l’étonnait et l’excitait. Le dire à haute voix l’excitait plus encore. Pénélope mouillait comme elle ne l’avait jamais fait. D’un geste lent, elle replanta avec douceur le fruit dans son ventre en se mordant la lèvre inférieure.
Pénélope, la banane plantée dans le ventre, cuisses serrées sur le fruit, s’était attaquée à son dîner de fruits et de gâteaux. Elle mourait subitement de faim. Une faim réelle de nourritures terrestres, et une faim qui, si elle était loin de la spiritualité, restait du domaine de l’immatériel. Un petit « Ding » avertit Pénélope que sa tablette avait reçu un message. Cela ne pouvait être que la réponse attendue.
L’autrice émaillait son texte de petits smileys amusants. Tout d’abord, elle remerciait Pénélope de l’avoir lue. Puis, elle donnait ses impressions sur le site. Elle en était très contente. Elle n’appréciait pas le terme d’autrice, qu’elle trouvait un peu pompeux. Tout comme elle avait du mal à parler de ses écrits érotiques, préférant utiliser les mots plus simples, d’histoires ou de récits. Elle se savait sans grand talent, mais savait également qu’elle n’était pas si nulle que cela. Elle écrivait pour elle avant tout. L’autrice s’amusait et c’était ce qui lui apparaissait comme capital. L’érotisme l’attirait et elle aimait ce genre de lectures. Elle s’était essayée à l’écriture du genre, et avait trouvé assez de lecteurs, pour s’encourager à continuer. Tout était là, s’amuser et éprouver du plaisir à écrire. Avec un certain humour, elle félicitait Pénélope d’avoir réussi à Véritablement « apprécier » sa lecture. Tout comme elle avait « Apprécié » d’écrire cette histoire. Elle s’en trouvait par ailleurs flattée et troublée.
L’autrice expliquait qu’elle avait créé des collections. Ces deux récits étaient livrés seuls. Les deux textes lys par Pénélope étaient de ses préférés, et pourtant étaient moins lus que d’autres, sans qu’elle sache vraiment pourquoi. C’était peut-être dû aux titres. Ses histoires étaient des mélanges de réalités et de purs fantasmes. Pour les autres histoires, il s’agissait de petits mélanges et certains personnages étaient bien réels. Collection Chloé et Juliette… L’autrice était bien en couple avec une femme nommée Chloé. Chloé était tout aussi charmante dans la vie que dans les pages des récits. Les aventures de Chloé et de Juliette paraissaient avoir trouvé un petit public et elle en était ravie. Exhibitions et Soumission… Cette fois, la Juliette, autrice, restait dans le vague. Certains récits étaient vécus. D’autres, totalement fictifs. D’autres étaient imaginaires, mais nappés de souvenirs. Les plus faciles à écrire selon elle. Certains jeux de soumissions étaient très exagérés. D’autres, fidèlement décrits. Il en allait de même pour les exhibitions. Les lieux changeaient ou pas. Certaines exhibitions étaient véritables, tout comme les personnages. D’autres n’étaient que les fruits de son imagination. L’autrice donnait une précision en ce qui concernait l’un de ses derniers récits. Une plage en Italie. Deux femmes s’exhibaient devant deux Italiens. Il s’agissait de vraies vacances et d’une exhibition bien réelle, mais très exagérée. Souvent, et ici, c’était le cas, certains des dialogues, créés pour les personnages, avaient été dits dans la réalité. Aucun attouchement n’avait eu lieu. Il ne s’était agi que de plaisir des yeux. Cette petite explication avait failli pousser Pénélope à rechercher le texte en question. Juliette G en terminait pour donner son accord à une lecture de ses récits, et remerciait Pénélope une nouvelle fois…
Ses questions avaient eu leurs réponses et Pénélope s’allongea en s’étirant langoureusement. Cela s’était très bien passé en fait…
Après en avoir terminé de ses fruits et gâteaux, laissant pour des raisons troublantes la banane parfaitement intacte, Pénélope avait repris sa lecture. Très vite, son ventre fut à nouveau soumis à des demandes impératives. Elle s’était donc levée et avait quitté son lit. La jeune femme savait où était remisé le cadeau de Tarentule, surnom donné à l’une de ses rares vraies amies. Une copine de FAC, proche de la maigreur et affublée de longues jambes et de bras démesurés. Un cadeau offert quand Pénélope s’était mise à fumer. L’objet était le même que l’autrice du « Le balcon de monsieur A », un autre texte de Juliette G découvert sur un autre site de lecture par Pénélope. Une autre histoire dédiée à sa Juliette, héroïne coquine. L’objet en question n’était pas en laiton, mais en albâtre et surtout, n’avait rien à voir en taille, avec celui que manipulait cette perverse de Juliette. Pénélope avait laissé le cendrier rond sur le lit et avait gardé en main, le pilon blanchâtre. Puis, les yeux rivés à sa tablette informatique, la jeune femme, tout comme l’héroïne, obéit au désir du vieux voisin voyeur. Tout d’abord, Pénélope ne ressentit rien d’autre qu’une légère brûlure et contracta ses fesses, dans l’espoir de l’atténuer. Ce qui devait arriver arriva et Pénélope gémit quand son petit œillet goba le pilon d’albâtre froid d’un seul coup. La boule d’environ trois centimètres de diamètre, censée écraser les mégots de cigarettes, l’avait pénétrée, puis avait été engloutie par sa rosette plissée, avec comme de l’avidité. Juliette, sur l’écran, avait affaire à plus forte partie. Ses fesses avaient été ouvertes, par une boule de pilon bien plus grosse que la sienne. Les dialogues étaient crus et Pénélope enfonça un peu plus le pilon entre ses reins en geignant doucement. Un coup d’œil sur son ventre était inutile, elle sentait que son sexe débordait de jouissance et maculait ses cuisses. Juliette, sodomisée, sortait alors un olisbos et proposait une double pénétration au fameux Monsieur A, totalement emballé par cette initiative.
Les yeux de Pénélope délaissèrent l’écran, tandis que ses doigts tâtonnaient à la recherche de la tant attendue banane. Le fruit imprégné de cyprine, la possédant pleinement avant de l’abandonner et de reprendre ses droits presque aussitôt, était très proche de la porter aux nues de la jouissance. Pourtant, d’autres sensations inconnues freinaient la naissance de l’orgasme libérateur. Tout d’abord, Pénélope était chahutée par des pensées brutales. Elle se voyait en débauchée, en gourgandine perverse, en femme lubrique et avide de sexe. Ces pensées la perturbaient quelque peu, sans la contraindre cependant, à abandonner ses envies. Pénélope était bousculée par les va-et-vient, que sa main gauche imposait au pilon d’albâtre. La jeune femme sentait son petit orifice s’ouvrir et se refermer sans être capable d’analyser ce qu’elle ressentait réellement. Les sensations que Pénélope éprouvait étaient intenses, mais diffuses. Était-il possible que le plaisir qui la tenaillait puisse en partie provenir de la sodomie qu’elle s’administrait elle-même ? Tout à ses réflexions, la jeune femme décida d’en finir, et de satisfaire sa curiosité. La banane resta alors profondément enfouie dans son intimité détrempée, mais devint immobile. Pénélope cria doucement quand elle ressortit totalement le pilon de son étroit logement, avant de l’enfoncer à nouveau. Elle jouit avec une plainte rauque, alors que l’extrémité de ses doigts frôlait la chair tendre de ses fesses, poussant l’albâtre au plus profond de ses entrailles. Pénélope, en proie à un orgasme presque violent, sentait son tendre œillet tout aussi malmené qu’elle-même, se contracter sporadiquement sur le pilon envahisseur. Sur l’écran, Juliette criait elle aussi, aspergeant le bain de soleil sur lequel elle reposait, de plusieurs giclées chaudes.
Pénélope, cuisses ouvertes, reprenait souffle, s’imaginant asperger ce cher Octave de sa jouissance.
Pénélope bougea le fruit et gémit. Elle n’était pas assouvie…
Pénélope, pilon emplissant ses fesses et banane produisant de légers clapotis en la besognant, ondulait des hanches, à l’écoute d’un corps, devenu si gourmand de plaisir. Elle se tordit, retenant un cri, banane et pilon dévastant ses orifices intimes. Sur l’écran, Valentine, amie de cette sacrée Juliette, et tout aussi délurée qu’elle, venait d’avouer tout de go qu’elle ne cessait de mouiller en s’exhibant comme l’adorable salope qu’elle était… Pénélope grimaça en retirant avec précaution l’objet de son corps. La jeune femme avait l’esprit et le corps sens dessus dessous. Plusieurs fois, elle s’était demandé ce qui lui arrivait. Et ce, à haute voix. Athée convaincue, elle avait invoqué un seigneur envers qui elle ne se sentait pas redevable, et un dieu auquel elle ne croyait pas. Une bizarrerie d’une époque judéo-chrétienne en berne, mais tenace.
Pénélope se voyait au lendemain, délivrant sa lecture à Octave Groseille. Incapable de constance, comme elle venait de l’être, seule sur son lit, elle finirait certainement par jouir comme une dépravée, sous les yeux de son employeur. Elle aspergerait string noir et siège de jets brûlants, hurlant des mots crus et proférant des phrases honteuses. Octave Groseille, son auditoire et son patron, serait effaré et totalement affolé par la scène que Pénélope lui offrirait. Au comble de l’incompréhension, Groseille finirait par la saisir par les épaules, hurlant des litanies en latin, tel un prêtre exorciste en lutte contre le démon. Qu’elle s’inquiète de savoir si elle réussirait à ne pas mouiller sa culotte en faisant lecture, étonnait Pénélope. Comment en était-elle arrivée là ? Il aurait été plus logique qu’elle se fasse du mouron en se demandant, si elle était capable de lire. Mais non ! Lire, elle en avait très envie et lui était simple, si cette toute nouvelle pensée ne venait pas tout gâcher. La peur de ne pas pouvoir s’empêcher de s’affoler. L’angoisse de craquer sous cette affolante excitation, ressentie quand elle lisait. La honte de craquer. Se voir incapable de se retenir, et de se tripoter comme une nymphomane en manque de sexe.
Pénélope était entrée dans la librairie, et avait lentement refermé derrière elle, faisant néanmoins tinter le cachalot de la porte. Un Moby Dick, gardien, digne remplaçant des oies du Capitole. Sa respiration se bloqua quand Octave Groseille leva les yeux sur elle. Il lui sourit et appuya sur le couvercle du moulin à café. Le bruit des petits coups secs répétés agaça la jeune femme et elle soupira. En contrepartie, elle boirait un excellent café. La réussite d’un bon café selon Octave Groseille, ancien capitaine au long cours. Un café artisanal, impérativement en grains. Grains concassés plutôt que moulus, une cafetière à lent débit d’eau. Et l’on pouvait parler de café. Rien ne valait le moulin à main de grand-mère, et une casserole d’eau à la limite de l’ébullition, mais bon…
Octave avait désigné la cafetière d’un geste, avant de s’asseoir à son bureau.
Pénélope grimaça, et déposa son sac de toile sur le bureau de son employeur. Elle se sentait tendue et nerveuse. Elle avait peu dormi, et l’angoisse ne l’avait pas quittée. Pénélope n’avait pas compté ses décisions d’abandonner son idée. Avant d’y revenir presque aussitôt en pensée. C’était à croire qu’elle était subitement devenue une véritable obsédée sexuelle. Et ce bon Octave, lui, s’occupait de café. Qu’elle se soit portée volontaire pour une autre lecture semblait le laisser froid. Pourtant, elle avait été directe. S’il n’avait pas compris qu’elle était prête à exaucer ses désirs et à l’exciter, il le faisait exprès.
Octave laissa filtrer un « Parfait parfait » satisfait, avant de prendre sa pipe.
La mauvaise humeur de la jeune femme la fit adopter un ton sec très inhabituel.
Le ton de Pénélope alerta Groseille et il souffla sa fumée en hâte, ne se préoccupant pas de la laisser s’envoler vers le plafond.
Octave se pencha sur son bureau. Il avait pris un air vraiment inquiet.
Les yeux verts du libraire étaient fixés sur la jeune femme.
Pénélope sembla s’affaisser sur son siège.
Pénélope inspira profondément, et Groseille ne put s’empêcher de regarder sa poitrine tendre le chemisier blanc sous l’élégant gilet caramel.
Pénélope batailla avec le papier transparent et tira avec un geste sec, une cigarette de son paquet tout neuf
Groseille se redressa lentement et soupira.
Groseille leva les yeux au ciel, avant de les reporter sur la jeune femme.
Pénélope se mordit la lèvre inférieure et tira sur sa cigarette.
Octave se passa la main dans les cheveux et jeta un regard un brin anxieux à son employée.
Octave Groseille avait débité son petit discours aussi rapidement qu’il le lui avait été possible. Froisser son employée n’était pas son but. Cette femme surprenante était capable de tout et il ne l’avait jamais vue, si proche de perdre son calme.
Pénélope fumait, tête penchée vers son épaule gauche, et le regardait d’un air curieux. Groseille s’imagina aussitôt face à un lion repu. Se tiendrait-il peinard le ventre plein ou attaquerait-il quand même… ?
Octave haussa ses larges épaules et porta sa pipe à sa bouche.
Pénélope avait haussé le ton et coupé la parole à un Octave proche de la crise de nerfs. D’abord, il n’avait pas envie de heurter cette fille charmante, ensuite, il détestait manœuvrer avec délicatesse. Groseille était un homme habitué au « Ça passe, ou ça casse ».
Pénélope se pencha et Octave ne put s’empêcher de suivre son mouvement des yeux. Pas de soutien-gorge ! C’était certain ! Un peu plus que la naissance des seins découverte, et les mouvements du buste. Le chemisier tendu à craquer. Sûr ! Seins nus !
Groseille regarda vers la cafetière et haussa encore les épaules.
Les joues de Pénélope virèrent au rose carmin.
Octave s’étonna de la subite couleur fraise, qui habillait maintenant le visage de son employée, mais se décida à ne pas ramener la sienne. Il s’éclaircit la gorge sans oser poser sa question. Ces textes étaient-ils excitants pour elle ?
Pénélope retira sa tablette informatique du sac de toile avec des gestes lents.
Octave, tasses vides en main, s’apprêtait à servir leurs premiers cafés.
Pénélope manipulait sa tablette, et leva ses yeux bleus et ses joues roses vers Groseille.
Pénélope ne put réprimer un charmant sourire timide.
Décidément, son visage ne cesserait plus de la brûler. Pénélope se savait rouge et en était gênée. Les cafés étaient servis et les tasses sur le bureau. Fort heureusement. Les mots de la jeune femme auraient pu provoquer un petit drame, si Octave avait renversé son café.
Octave but une première gorgée de café. Il se sentait brusquement fébrile. Fébrile et un brin tendu. Tendu dans un début d’érection d’une part, érection due au fait qu’il avait la réponse à sa question. Et tendu nerveusement d’autre part, se demandant comment il réagirait, face à cette femme qui l’excitait sans même rien avoir à faire pour cela. Et ce matin, Pénélope allait lui lire un texte érotique. Un texte qui, de son propre aveu, l’avait excitée…
Octave, dos collé au dossier du siège installé dans le bureau improvisé du fond de la librairie, s’efforçait de ne pas regarder Pénélope constamment. C’était parfois une torture et parfois une échappatoire. Un jeu de cache-cache aussi. Pénélope lisait très bien. Sa formation l’y avait certainement préparée. Elle anticipait sa lecture et ses yeux l’observaient très souvent, tandis qu’elle faisait lecture. Un jeu du chat et de la souris, autant excitant pour lui que gênant. Octave bandait. Et il bandait fort. Il bandait comme un âne. Il bandait comme un taureau. Il bandait comme un cerf. Ou parlait-on de chevreuil dans ce cas précis ? Encore qu’il ne pouvait faire aucune comparaison entre son érection, et celles du bestiaire proposé par les expressions populaires de mise. Qui donc avait eu l’occasion de voir l’une de ces bestioles en rut ? Il était dur et tendu, ce qui était gênant. Pour lui, comme pour les autres. Dame nature n’avait pas lésiné sur la quantité avec sa personne. La toile de ses pantalons se dressait comme une toile de tente de campeur. Réfractaire aux sous-vêtements, quels qu’ils soient, Octave se félicitait d’avoir choisi des pantalons sombres. Son sexe devait déjà avoir taché le tissu, de sa sève. Fort heureusement, la grande table le séparait de Pénélope. Le récit était pour peu de choses, en ce qui concernait son état. Pénélope et sa voix chaude et douce y étaient pour beaucoup. Ses légères hésitations, sa respiration devenue lourde, ses seins se soulevant comme pour s’échapper de son chemisier, pour beaucoup plus encore. Pénélope Tancrène paraissait très excitée. Soit la jeune femme ne s’en rendait pas compte, et cette perspective apportait une joie perverse à Octave, soit Pénélope savait parfaitement que son auditoire avait deviné son trouble. Et son comportement était plus jouissif encore…
Pénélope sentait les pointes de ses seins s’écraser contre le tissu du chemisier quand elle respirait trop précipitamment. Ce qui arrivait très souvent. Ses tétons semblaient prêts à exploser, comme les bourgeons d’une plante, au printemps. Une fois, une seule fois, Pénélope avait passé sa main sur son buste, alors qu’Octave ne la regardait pas. Une initiative qui l’avait fait s’interrompre dans sa tâche de lectrice, et qui avait fait se lever sur elle, le regard vert d’Octave Groseille. Pénélope, jambes croisées sous sa jupe corolle grise, savait qu’elle mouillait. C’était une sensation inconnue. Jamais elle n’avait vécu un tel moment. La veille, elle s’était rendu compte qu’elle s’était laissée aller. Une constatation soudaine. Cette fois, elle n’avait rien manqué des cheminements de ses émois inconnus. Sa vulve s’était doucement humidifiée, puis elle avait senti son ventre se tendre. Sa fente s’était doucement ouverte, et sa liqueur s’était lentement échappée de sa grotte. Une délicate lenteur avant de doucement couler dans le string. Pénélope était trempée. Son tout premier string, au bord de la noyade, vivait un drôle de baptême du feu. Ce qui était paradoxal. Pénélope mouillait et le sentir lui faisait perdre un peu de sa concentration. Elle s’appliquait à sa lecture, cherchant parfois le regard d’Octave. Lui la regardait souvent. Il n’était pas dupe de son état. C’était une certitude. Le récit, qu’elle connaissait déjà, ne la troublait plus. C’était Octave qui la troublait. Pourtant, la jeune femme avait compris que sa source, sans qu’elle sache pourquoi, alors même que son excitation s’affolait, sa source s’était tarie…
Pénélope, yeux baissés sur la table, avait reposé sa tablette. Il lui aurait fallu un moment de calme pour se reprendre, mais ce début de silence deviendrait très vite gênant s’il perdurait.
Pénélope, le visage cramoisi, quitta son siège. Le coton imbibé de cyprine collait à la cicatrice de son ventre.